Premier Match de Championnat pour les Cannonballs ! [Event]

► Marissa lui sourit, et Tre’ ne put s’empêcher de se dire que ça lui faisait vraiment plaisir de la revoir. Elle semblait bien dans sa peau, du moins en apparence. Il aurait aimé lui demander ce qu’elle avait fait, depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, comment elle allait, si elle avait rencontré de nouvelles personnes… Mais ce n’était ni l’endroit, ni le moment de faire ça. Il ne fallait pas qu’il se déconcentre, même s’il avait déjà joué. Après tout, il restait le Capitaine, et encourager les attaquants était aussi important que d’être sur le terrain. C’est comme ça que devait fonctionner une équipe. Ce premier match commençait peut-être très mal, en partie à cause de lui, mais le jeune homme était sûr et certains qu’ils pouvaient faire mieux, se rattraper…

« Je t'ai connu plus combattant petit singe. En tout cas, défaite ou victoire, ça serait cool qu'on se voit soit à la fin du match soit plus tard, histoire de parler un peu de tout ce qu'il s'est passé depuis... enfin... si tu te sens prêt ? » demanda alors Marissa, en observant le terrain. Elle faisait l’écho de ses propres pensées… « J’ai été un peu déconcentré, j’t’avoue… » répliqua-t-il en souriant, amusé par la façon dont elle l’avait appelé. La petite brune lui fit un clin d’œil, puis laissa errer son regard plus bas, vers le banc de touche. Tre’ suivit celui-ci et remarqua que Dexter se faisait embrasser par la grosse Eta Iota. Sous leurs yeux, Neil se leva pour les séparer, et le brun esquissa un sourire. Pour la première fois de sa vie, il en vint à se demander si les couples homosexuels étaient finalement si différents de lui. Lui aussi aurait réagi comme Neil, si sa petite amie s’était faite embrasser juste sous son nez. Enfin, c’est peut-être simplement parce qu’il était un mec, et qu’il avait le sang chaud. Après tout, Marissa – qui venait de prendre la bouteille pour en boire une gorgée – n’avait pas tenté de frapper Eva. En parlant de Marissa, le brun se tourna à nouveau vers elle. Si ça commençait à gueuler en bas, il interviendrait, mais en attendant, Dexter et Neil étaient assez grands pour régler leurs problèmes sans lui. « Sinon, pour te répondre : je me sens prêt, je crois… dans l’cas contraire, je ne t’aurais pas contactée. Tu vois ? » lui répondit-il un peu tardivement. Il avait tout de même pris quelques secondes pour y réfléchir et pour arriver à la conclusion qu’être ami avec son ex ne serait pas facile dans un premier temps, mais qu’il préférait ça plutôt que de la rayer totalement de sa vie. « Par contre, je préférerais qu’on aille boire un verre, ou ce que tu veux… après le match, mais genre pas tout de suite après. On est en train de se faire ratatiner, et si on continue comme ça, je veux être avec l’équipe pour la soirée. Si on gagne aussi, d’ailleurs. Il faut que j’arrive à… nous souder. Enfin, voilà » fit-il en passant une main dans ses cheveux pour les ébouriffer.
Puis, lui reprenant la bouteille d’eau, il sourit et tenta une plaisanterie, cependant teintée d’un fond de sincérité : « Tiens, rends-moi ça… j’vais l’accrocher au mur de ma chambre comme première preuve de notre amitié ».



HRP : Edward a raison, je fais le deuxième pas et j'prends purple les gars :3

Je continuais de l’observer, sans forcément d’insistance, lui, et sa réaction. Il me confirme que la défense, donc moi, et les autres, avons bien corsé les choses pour les attaquants. Je crois qu’il était inutile de me le rappeler, je ne le sais que trop. Mais je sens que ce n’était pas dit méchamment, tout comme le discours de Trevor finalement. Je tourne la tête vers les gradins quand il me montre le reste de l’équipe et lâche un sourire en coin. Je dois avouer qu’il n’a pas totalement tort. Nous devrions peut-être nous rassembler pour faire le point, revoir nos tactiques, nous soutenir… mais bon, ce qui est fait est fait. Je le laisse terminer, sans broncher, sans le couper, parce que mon coéquipier m’a l’air drôlement énervé, et si nous devions comparer nos deux carrures, une simple grosse gifle de sa part me coucherait certainement.

« T’inquiète mon gars, faut pas perdre espoir ! Sinon c’est foutu. J’suis mal placé pour blâmer les autres là, j’suis franchement pas fier, mais y’a encore moyens de les bouffer, tu verras. La roue tourne à un moment ou à un autre. »

Du moins je l’espérais. Edward, tout d’un coup bouge de place, je le suis du regard, un peu plus bas, il me dit que « l’autre con » ne vas pas le voir arriver. Voilà qui est beaucoup mieux. Je lui tends la main pour taper dans la sienne, façon high five, pour approuver ses dires. Après avoir tous les deux jeté un bref coup d’œil aux filles sur le terrain, comme lisant dans mes pensées il me dit qu’au moins les filles valent le coup d’œil, avec ce petit sourire aux coins des lèvres. Je soupir, lève les sourcils, et me penche pour regarder à nouveau la petite espagnole.

« A qui le dis-tu… »

En fait c’était la première fois que je la revoyais, et notre première rencontre fut tellement… étrange que je ne me souviens que de passages. Son visage m’était, avant aujourd’hui, flou. Il ne l’est désormais plus. Et étrangement, j’appréciais ce que j’avais sous les yeux. Je la quittais pour revenir sur mon coéquipier. Jouant avec la bouteille que je tenais entre les mains.

« Enfin, je sais que c’est la tradition tout ça, et que ce serait moins attrayant, mais par moment je me demande si c’est une bonne idée d’avoir toutes ces mini-jupes, et… tout ça sous les yeux pendant un match. J’veux dire, on est des mecs, c’est déstabilisant bordel! »

Mais pour rien au monde je voterais l’abolition des représentations de ces filles. C’était bien trop plaisant pour que cela soit retiré à tout le monde.

Je n’ai rien d’autre à faire que de regarder les jeunes filles se trémousser dans leurs mini-jupes. Je crois en reconnaître. Je ne suis pas vraiment. Ne serait-ce pas Arianna ? Si j’avais su qu’elle était pompom… Ça aurait changé quoi ? Rien. Elle reste ce qu’elle est. Son activité fait simplement d’elle un membre actif de la vie de lycée. En tête de l’élite. Les personnes populaires… Quand j’y pense, je hais vraiment cet univers. Le lycée, les règles qui y sont établies, les regards critiques et les jugements… Il faut toujours être au top pour ne pas se faire engloutir dans un cercle vicieux. Je me sens tellement en décalage. Parfois je me dis que j’aurais mieux fait de ne pas quitter l’école si jeune. Comme ça, j’en aurais déjà fini. Ce chapitre serait clôt depuis un petit moment. Et d’un autre côté, je ne peux pas imaginer ma vie sans mon voyage. Il a tellement donné un sens à tout ça ! Tout ce merdier qui embrouille mes pensées. De toute façon, dans un an c’est fini. Je suis diplômé et je retourne à mes occupations ! En fait, j’aurais aimé voir une personne ce soir… Amanda. Juste pour qu’elle me montre que je ne suis pas le seul à être en dehors de toute cette foule. Non, en fait j’aurais aimé y voir deux autres personnes. Nate et Kaylee… Histoire d’avoir des vrais supporters qui me connaissent. En parlant de Nathan, je ne sais vraiment pas ce qui lui arrive à celui-là ! Je n’arrive ni à le voir, ni à le joindre. Comme s’il m’évitait… Alors que je ne vois vraiment pas pourquoi !

Plongé dans mes pensées, je regrette que notre équipe s’éparpille tellement. Je suis inquiet pour nous parce que nous ne formons pas une cohésion parfaite. Tous préoccupés par nos petites vie, nos petits problèmes personnels ; on ne pense même plus au fait essentiel. A ce qui nous a amené sur le terrain. Gagner.
C’est à ce moment-là que Diego vient me tirer de ma rêverie : « Tout roule comme tu veux mec ? Malgré… ce beau merdier ? J’veux pas te foutre la pression, mais j’crois qu’il va falloir mettre le paquet là. » Ouais, c’est bien ce qu’on pense tous, non ? Comment sommes-nous arrivés là ? « Vous nous avez mis dans la grosse merde mais bon… Regarde notre équipe ! On est bons qu’à aller faire du gringue aux nanas du public ou encore à penser à notre petit traintrain ! Normal que ça foire sur le terrain… Même moi, p’tain ! Faut qu’on s’bouge tous le cul. Si on y arrive pas maintenant c’pas parce qu’un mec mérite pas d’jouer ou qu’il est nul… On a tous des putains capacités… ‘Tain !» ¨Beaucoup de vulgarité dans une même réplique. Je m’avance brusquement. Si j’avais un truc dans lequel frapper je le ferais. J’ai la rage et je compte bien la cultiver. Je vais l’intensifier, la multiplier et faire d’elle une arme destructive. « Il va pas m’voir arriver l’autre con d’Orlando ! Ça j’peux t’le dire ! » murmurais-je. Passant du coq à l'âne, je me retourne vers Diego et lui sourit d’un air entendu. Je jette un œil aux cheerleaders. « Au moins on peut se féliciter d’avoir des filles qui valent le coup d’œil…» Bien que jeunes. Trop jeunes à mon goût peut-être !



Comme vous le savez, je suis absente une semaine. Je ne pourrais donc pas poster. Désolée...
Au fait, faut qu'on arrête d'écrire tous en "darkblue", ça devient galère ! Je fais le premier pas. Je change ! o/ (c'pas très concluant mais bon..)

Et en fait... c'était tellement simple.
Il s'était retourné, lui avait sourit, avait bondit près d'elle, l'avait embrassé sur le front et prit la bouteille d'eau, il lui avait fait un clin d'oeil et l'avait complimenter sur son propre tee-shirt. En fait, elle était stressée, mais pas forcément en bien ou en mal. C'était l'appréhension de la rencontre depuis tout ce temps. La dernière fois qu'ils s'étaient vu, c'était à l'hôtel, il y a un mois de cela. Depuis, pas vraiment de nouvelle. La jeune femme lui avait laissé du temps et de l'espace, comme il le lui avait demandé. Elle s'était éloignée d'un peu tout ce qui rythmait sa vie d'avant, avait exploré bien d'autres choses et puis.. elle avait fait de nouvelles rencontres ou plutôt, resserrer certains liens déjà existants. La jeune femme sourit à son ex petit ami et répondit alors en tirant le son tee-shirt :

« Ouais, j'l'ai retrouvé sous mon lit, j'me suis dis que ça lui ferait du bien de prendre l'air... »

Elle leva alors les yeux vers Trevor et lui sourit. Ca lui faisait du bien de le voir, d'être près de lui. C'était beaucoup moins compliqué que ça avait semblé. Bon ok, elle avait les jambes qui tremblaient un peu, mais mis à part ça, tout allait bien. Elle regarda ensuite le terrain de foot et lança à Trevor, reposant à nouveau ses yeux sur lui :

« Je t'ai connu plus combattant petit singe. En tout cas, défaite ou victoire, ça serait cool qu'on se voit soit à la fin du match soit plus tard, histoire de parler un peu de tout ce qu'il s'est passé depuis... enfin... si tu te sens prêt ? »

Elle lui fit un clin d'oeil, en souvenir de sa demande de distance suite à leur rupture. Elle se sentait d'humeur taquine, ce qui était bien la première fois ! Mais oui, Marissa avait changé, avec tous les évènements des derniers temps, c'était inévitable. Elle sourit alors à nouveau à son ex puis regarda les gens autour. Dexter n'était pas bien loin, elle sourit à son meilleur ami, alors qu'elle l'aperçue en compagnie de Lexi, à qui elle sourit aussi, puis aperçu le fameux Neil. Qu'elle ne connaissait pas encore. Hum...
Tournant la tête à nouveau vers Trevor, elle lui piqua sa bouteille d'eau afin de boire également. Etre la number one des supportrices était éreintant !

► Le jeune homme, assis sur le banc, fixait son téléphone. Il était installé à côté de Neil, sans même s’en trouver dérangé. En temps normal, le fait qu’il soit gay l’aurait dégoûté, ou énervé, mais là Tre’ était trop perdu dans ses pensées pour y prêter attention. C’est vrai, il aurait dû rassembler ses joueurs. Ils auraient dû rester soudés, passer la mi-temps ensemble… mais c’était son premier match, avec l’équipe. Il était seul à diriger, c’était même la première fois qu’il participait à un match officiel tout court. Trevor n’étant pas Dieu – bah oui, Dieu c’était Apollo – il n’avait pas la science infuse, et tout le monde a le droit de faire des erreurs. De plus, il n’avait jamais critiqué ses joueurs dans le but de les descendre. Il avait juste admis qu’ils avaient été nuls, et que lui-même en était le seul responsable. Mais bon, chacun prend les choses à sa façon. Pas bien, visiblement.

Bref, il était installé sur le banc en fixant son téléphone quand une voix qu’il ne connaissait que trop bien appela son prénom. Tre’ releva la tête se tourna vers les gradins. Marissa était là, souriante. Elle secouait une bouteille d’eau dans sa direction. Le brun sentit un sourire étirer ses lèvres et il se leva pour rejoindre les gradins. Une balustrade les séparait, mais ce n’était pas bien grave. D’un bond, il rejoint son ex copine et posa très naturellement un baiser sur son front. « Salut… » lui dit-il, souriant. Cela faisait plus d’un mois qu’ils ne s’étaient pas vus, tous les deux. Marissa lui avait acheté une bouteille d’eau, Tre’ la récupéra et la remercia, avant de l’ouvrir pour en prendre une gorgée. Posant ensuite les yeux sur Marissa, il lui fit un clin d’œil. « Joli tee-shirt… » plaisanta-t-il, sachant que le tee-shirt en question était à lui.

Fin de cette partie du match. C’est la mi-temps, et je crois j’en suis soulagé. En baissant ma tête, je suis mes coéquipiers. Je ne suis franchement pas fier de moi, et le mot est faible. Nous nous rejoignons tous au bord du terrain, près des bancs de touche, où les attaquant nous attendais J’enlevais mon casque, laissant place à mon visage fermé, trempé, et visiblement pas content du tout. Encore essoufflé, je prenais appui sur mes cuisses, tout en regardant l’équipe, tous aussi dépités les uns que les autres, pour le plus grand plaisir de nos adversaires. Notre capitaine, Trevor, débriefa rapidement, félicitant au passage Edgard, à qui je donnais un nouveau signe de tête. Il ne mâcha pas ses mots, et même si j’avais du mal à l’accepter, il avait raison, c’était juste du grand n’importe quoi.

Simplement, quand il évoque mon nom, et celui d’Emeric, je ne lâche pas du regard, fronçant les sourcils, serrant la mâchoire. Je sais prendre les critiques quand elles sont fondés, comme à cet instant précis, simplement, je n’étais pas le seul, ni Emeric. C’est quand il proposa le poste de co-capitaine, auquel nous avions postulé, que je me redressais d’un seul coup, lançant un regard inquiet à Edgard. Bien sûr qu’il le méritait, c’était même indéniable, mais bordel, ne me retire pas cette occasion ! Celui-ci refusa poliment, et Trevor nous informa qu’un nouveau vote sera lancé après tout ça, avant de remotiver à bloc l’équipe, et les attaquants qui devaient sauver le reste du match, en notre faveur. ‘Putain t’es pas gonflé, t’as pas été foutu d'en arrêter un non plus.’ Pensais-je intérieurement. Ce n’est pas franchement le moment de créer des conflits.

Mon visage se détendit un peu, je gueulais notre blase avec le reste des gars et donnais une tape dans le dos des deux qui étaient à mes côtés. Et maintenant quartier libre pendant la pause, je me retournais et voyait les filles nous supportant trottiner sur le terrain, en secouant leurs pompons dans tous les sens. Je ne lâchais pas cette espagnole du regard pendant quelques secondes, comme complètement figé. Si je m’attendais à le revoir ici… Et pour tout vous dire, cela m’inquiétait même peut-être un peu. Cette fille, pouvais ruiner ma réputation déjà bien entaché en deux minutes. Il fallait que je lui parle. C’est décidé, après le match, j’irais lui parler. Mais pour le moment, place au repos du guerrier. Je me place contre la rambarde, aux côtés d’Edward, il me semble bien que c’est ça. Il me semble inquiet.

« Tout roule comme tu veux mec ? Malgré… ce beau merdier ? J’veux pas te foutre la pression, mais j’crois qu’il va falloir mettre le paquet là. »

Lui dis-je le plus naturellement du monde, tout en desserrant légèrement mes protections. J’attrapais une serviette et une bouteille d’eau au sol, pour me rafraichir le gosier et le visage, avant d’enfouir mon visage dedans pour l’essuyer. Je détournais mon regard des cheers pour observer mon coéquipier que je connaissais finalement à peine.

Ce jour-là, je n’avais pas été très réactif pendant les cours. Je pensais bien trop au match du soir. Je n’étais pas vraiment nerveux mais j’étais un peu inquiet. Comment cela se passerait-il ? On s’était retrouvé dans les vestiaires avant que le match ne commence et Trevor nous avait fait un petit speech d’encouragement. Inconsciemment, j’avais fuis tout le monde durant la journée. D’ailleurs, Neil ne manqua pas de me le faire remarquer durant la première partie du jeu. Ni lui ni moi ne jouions dans cette partie du jeu. Je m’étais tourné vers mon petit-ami… J’avais encore du mal avec cette appellation. J’avais beau avoir fait mon coming-out, j’avais du mal avec ma bisexualité. J’évitais tous contacts physiques un peu marqués et surtout, je priais pour qu’il ne m’embrasse pas.

-Je suis désolé si je t’ai donné cette impression… Je voulais être au calme et essayer de calmer ma nervosité., lui dis-je d’une voix faible et rauque.

Je jetais finalement un regard vers les gradins où je vis Lexi à côté de Marissa. Je leur souriais mais je doutais qu’elles remarquent que ses sourires leur étaient destinés. Le jeu continua… On se faisait laminer. On allait devoir assurer dans la deuxième phase de jeu sinon on était mort. J’étais de plus en plus nerveux. Puis la mi-temps fut sonnée et Trevor n’hésita pas à dire aux gars qu’ils avaient été nuls. Neil était toujours prêt de moi. Je ne comprenais pas qu’il puisse m’aimer autant. Je sortais avec lui alors que j’étais à mille lieux d’être amoureux de lui. Trevor nous « lâcha ». Une main vint se poser sur mon épaule. Cette main portait une magnifique bague que je reconnus immédiatement. Lexi. Elle me souriait. Elle était superbe et toute de violet vêtue. Je me levais du banc sur lequel j’étais assis, sans cesser de lui sourire. Je ne savais pas quoi dire pour le moment. Elle me souhaita bonne chance pour le match. Je la pris tendrement dans mes bras. Je caressais brièvement ses cheveux. J’aurais voulu me permettre d’être plus insistant mais c’était impossible. Finalement je me détachais un peu de Lexi pour lui dire :

-Je ne pensais pas que tu viendrais… Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait chaud au cœur. Ca va ? Tu ne t’ennuis pas trop dans les gradins ?, lui demandais-je avant de l’embrasser amicalement sur la joue.

Guest :6 – Home : 2

C’est la mi-temps. Notre défense n’a pas été à la hauteur. Seul Edgard, un mec génial, a su empêcher l’attaque d’Orlando d’enfoncer trop profondément le coteau dans la plaie. Lui seul. Mais je ne peux blâmer les autres. Ils ont tout donné… Ce n’était pas suffisant. Un manque de concentration ? Un entraînement pas assez intense ? Une préparation mentale insuffisante ? Les causes sont multiples. Et du moment que nous sommes dans le feu de l’action, nous ne pouvons pas vraiment comprendre le pourquoi du comment. On ne peut pas dire que Trevor a été souple avec les entraînements… Musculation, course, souffle, passes, tactiques… On a presque tout passé en revu. Mais il y a un problème. Soit l’entraînement en lui-même, soit les joueurs. Ou bien l’équipe en elle-même. C’est peut-être ça le fond du problème. Nous ne sommes pas assez soudés… Apparemment… Mon regard se tourne vers Hana juste à côté de moi. Comme il l’a dit tout à l’heure, on va devoir mettre le paquet. Et ils peuvent tous être sûrs à l’avance que je vais me donner comme jamais ! C’est mon premier match avec cette équipe. Et je veux que l’on en ressorte vainqueur. Il n’y a pas d’autres solutions ! Surtout pour fermer le clapé de l’autre abruti de défenseur d’Orlando !

Le coup de sifflet, nous ramène les joueurs de défense sur le banc. Ils sont tous essoufflés et c’est sans perdre une seconde que Trevor prend la parole. Comme un vrai capitaine. Mais j’ai juste envie de lui gueuler dessus. Il est détestable. Il descend Emer’ et Diego, postulant au poste. Ok, c’était un mauvais soir pour eux. Mais leur dire comme ça de but en blanc que ce sont des merdes… Ça m’insupporte. Parfois je me demande vraiment ce que Penny lui trouve ! En fait, s’ils ont foiré c’est tous ensemble. Pas un ou l’autre… Tous ensembles ! On est une équipe. En insultant un, on nous insulte tous. En sifflant un joueur, les gradins nous humilient tous. « Ils pensent qu’on est nuls, et pour l’instant c’est le cas. Bien, tant mieux ! Ils se reposeront sur leurs acquis et vous, les gars, vous pourrez leur mettre une branlée ! On va le remonter, ce score de merde ! Tous ensembles ! CANNONBALLS ! » Là j’suis d’accord ! Mon poing s’écrase dans ma main et j’hurle en même temps que les autres mecs de l’équipe : « CANNONBAAAALLS ! » Un cri lourd, franc et massif digne de véritable homme des cavernes s’apprêtant à aller à la chasse.

Trevor nous laisse l’opportunité d’aller voir chacun nos amis dans le public ou regarder le spectacle des cherrios. Ça aussi je trouve que c’est ridicule. La mi-temps n’est pas là pour qu’on se laisse déconcentrer par une petite amie en mini-jupe qui fait du charme au vendeur de hot-dogs ou encore à papa et maman venus applaudir le fiston. Non. On devrait être dans notre bulle comme une putain d’équipe. On devrait prendre le temps de réfléchir et d’imaginer comme ridiculiser cette équipe minable d’Orlando. On devrait dire à la défense ses problèmes et parler aux attaquants de ce qu’on a vu lors des entraînements. On devrait faire une blague sexiste et tous rigoler comme des cons lorsqu’une des cherleader loupe un pas et glisse dans l’herbe du terrain. On devrait agir en équipe. Rien qu’en équipe. Mais bon… C’est pas moi le boss !

De toute façon, je n'ai personne à qui aller parler....

Marissa sourit davantage à l'écoute de la réponse de la belle Eta Iota. C'était vrai, elles ne pouvaient que bien s'entendre, en réalité, ça paraissait tellement simple avec la jolie demoiselle. Oui... ça semblait si naturel. Marissa ne pu s'empêcher de penser à son "âme soeur"... Maeko... Elle lui manquait terriblement. Elles ne faisaient que se croiser, ne passant plus de soirées, de nuits ou de moments réellement ensemble. Maeko avait fait de nouvelles rencontres et la jeune femme se sentait totalement délaissée. Malgré tout, leur voyage en Chine dévouait d'une envie de consolidation, mais au final, elles s'étaient encore plus éloignées... La jeune femme n'avait plus vraiment de réels amis. Mis à part Dexter, ses frères et puis... Aiden. Mais même pour ce dernier, ce n'était pas tellement de l'amitié... Où en étaient-ils d'ailleurs? Elle n'en savait rien. Mais Lexi avait l'air d'une chic fille. Elle avait envie de passer du temps avec elle, peut-être qu'elle la rendrait plus féminine? Qu'elle lui apprendrait plein de petits trucs sympas?
Alors quand la jolie Eta Iota lui avoua vouloir faire la demande pour changer de confrérie, elle eu le sourire jusqu'aux oreilles ! Elle ne tarda pas une minute à lui répondre :

« Mais bien sûr ! Si tu veux, je t'accompagne le voir, je suis sûre que tu te plairai parmi nous ! Et si tu n'es pas vraiment sûre, on peut essayer de voir si tu peux rester quelques jours chez nous, voir si tu t'y plais? Ca te rassurerait peut-être plus? »

Marissa souriait, se sentant vraiment bien, lorsqu'elle reçu un sms. Son téléphone vibra dans sa poche, elle lança donc à Lexi :

« Ô ! Je vibre ! »

Elle sortit son téléphone, le sourire aux lèvres puis aperçu le nom du destinataire. Son coeur s'accéléra. Il s'emballa même. Elle ouvrit le sms et lu les quelques mots de Trevor. Elle sourit alors timidement puis leva les yeux vers son ex. Le cherchant, elle finit par voir son numéro. Il était assis, sur un banc. La jeune femme regarda alors Lexi et lui lança :

« Je te laisse 5 minutes, je reviens ! »

Elle se leva alors, tenant toujours son téléphone dans sa main et passa au travers des gens, pour rejoindre les escaliers. Elle chercha de vue, le vendeur de boisson et l'interpella afin de prendre une bouteille d'eau fraîche. Elle la lui paya puis descendit les marches, le coeur battant. Elle ne voyait pas clair et n'avait pas réfléchi sur le coup, mais plus elle descendait les marches et plus elle s'inquiétait. Pouvait-elle aller le voir? Comment interpreter son message? Est-ce qu'il serait content de la voir arriver? En avait-il envie finalement? N'était-ce pas plutôt de la politesse? Seyton lui avait dit qu'il avait besoin de temps... était-il écoulé à présent? Alors qu'elle se posait toutes ces questions, elle se rendit compte qu'elle était en bas, derrière les joueurs. Elle fixait le dos de Trevor, elle le trouvait toujours aussi magnifique. En fait, rien n'avait vraiment changé...

Elle fit un pas, puis deux. Elle arriva à la rambarde et se plaça au plus près de Trevor (distance que ne lui permettait pas vraiment la rambarde) et l'appela :

« Trevor?... »

Elle lui sourit alors et lui montra la bouteille d'eau achetée. Ce n'était pas vraiment ce qui manquait sur le banc de touche, certes, mais celle-ci était offerte avec amour...

► 6 à 2 pour Orlando.

Dans le genre catastrophique, les Cannonballs commençaient bien la saison. Trevor serra les poings, comme tout le monde, quand sonna le coup de sifflet de la mi-temps. Enfin ! Il se dirigea, aussi maussade que ses camarades, vers le banc de touche où attendait l’équipe en attaque. Quand ils furent tous rassemblés, Trevor lança un regard à chacun de ses équipiers. Un regard désolé et pas vraiment fier de lui, et à la fois un regard énervé. « Les gars, je vais pas vous mentir… On est nuls à chier. Orlando nous ratatine. Heureusement qu’Ed’ est là pour sauver l’honneur. D’ailleurs, bravo à toi, frangin.
- Merci… répondit l’intéressé en baissant un peu la tête.
- Notre défense laisse à désirer, malgré nos entrainements. J’en suis seul responsable. Emeric, Diego, vous avez été aussi nul l’un que l’autre, désolé de vous le dire, tonna le brun. Edgard, si tu veux le poste de Co-Capitaine, il sera plus que mérité.
- Sans façon, merci…
- Bien. Nous procéderons à un nouveau vote après le match. Mais là tout de suite… Hana, Scott, Eddie, Neil, Dexter… On compte tous sur vous les gars ! Il faut que vous sauviez notre honneur ! La meilleure défense, c’est l’attaque ! Interdiction de se démotiver ! Ils pensent qu’on est nuls, et pour l’instant c’est le cas. Bien, tant mieux ! Ils se reposeront sur leurs acquis et vous, les gars, vous pourrez leur mettre une branlée ! On va le remonter, ce score de merde ! Tous ensemble ! CANNONBALLS ! » hurla-t-il, repris par les joueurs.
Il fallait absolument qu’ils se remotivent… mais comment faire, dans de pareilles conditions ?!

Une fois son discours terminé, Tre’ laissa la permission à ses équipiers d’aller saluer des amis dans le public, ou de retourner au vestiaire… Bref, ils avaient champ libre jusqu’à la reprise, durant le show des Cheers. Pour sa part, le brun se laissa tomber sur le banc de touche, très énervé. Il pensait à Marissa, quelque part dans les gradins, son tee-shirt sur le dos. Devait-il aller lui parler… ? En toute amitié… ? Il n’était sûr de rien, ce pourquoi il préféra envoyer un texto. Après tout, pourquoi pas ? C’était plus facile que les mots… Il prit son portable dans son sac et sélectionna le numéro de son ex. Il était, malgré le temps qui s’était écoulé depuis leur rupture, toujours dans ses numéros favoris. Rapidement, il rédigea un petit texte pour Marissa et appuya sur « Envoyer ». On verrait bien ce qu’elle lui répondrait. Et en attendant, il regarderait le show des Cheers.

1er octobre 2012, jour de match, le premier de la saison et le premier pour moi aussi. La règle la plus importante pour les cheerleaders était d’être à l’heure et éventuellement de réussir les enchaînements maintes fois répétés durant les entraînements aussi. En gros, étant toute nouvelle dans l’équipe, dans la ville et dans le lycée, j’ai tout intérêt à me faire petite et à être au top de ma forme. Avant de partir pour le match, j’avais donc caché cet œil au beurre noir tout à fait inadéquat avec le contexte sous une tonne de fond de teint et j’avais demandé à Dylan, mon colocataire, s’il voulait m’accompagner, sauf qu’évidemment, il avait refusé. Je n’avais pas eu le temps de le harceler pour le convaincre, ni de l’ennuyer jusqu’à ce que sa gentillesse l’oblige à me dire oui, tant pis.

« Holà Ariana ! »

Elle est arrivée en avance, c’était à prévoir. Dans les vestiaires, j’enfile ma tenue violette, similaire à celles de toutes les autres filles puis, une fois sur le terrain, j’écoute attentivement le petit discours de la Co-capitaine qui nous motive. J’ai le trac, un peu peur de me rendre ridicule aussi -ce ne serait pas la première fois- et aussi de dire des bêtises, puisque je ne suis pas bilingue. J’ai mal au ventre, à la tête, tout ça… Mais je n’ai pas le temps de réfléchir à cela, très vite, le coup de sifflet retentit et nous nous mettons à encourager les joueurs.

Tout ce passe relativement bien du côté des cheerleaders -si l’on met de côté le fait que les cannonballs perdent 5 à 2- jusqu’à ce que je croise le regard d’un joueur. Il a déjà manqué un plaquage un peu plus tôt si j’ai bien suivi le match, mais ce n’est pas ça l’important. Non, l’important, c’est que ce joueur, je le connais et certainement pas en tant que playboy/joueur dans l’équipe de son lycée/populaire s’il vous plait. Moi, si je le connais, c’est parce que c’est lui, ce type qui m’a réveillé en pleine nuit la semaine où je suis arrivée en Amérique, celui qui jetais des cannettes de bière sur le commissariat où travail mon père et qui était tellement ivre mort qu’il ne se souvenait même plus qui était ses parents et où il habitait. C’est lui qui j’ai dû héberger chez mon père au risque de me faire tuer par celui-ci.

« ¿Qué hace allí una?* »

Surprise et déconcentrée, j’arrête de bouger pour le regarder avancer sur le terrain, bouche bée. C’est lorsqu’il rate -une fois encore- son coup, laissant passer un nouveau point pour Orlando que je reprends mes esprits. Je tente alors de me replacer, un peu trop vivement, et je bouscule par mégarde l’une des filles qui manque de tomber, lâchant au passage l’un de mes pompons. Génial, à cause de ce type, je risque encore de me faire tuer mais, par la capitaine des cheerleaders cette fois.
Je lance un sourire désolée à Ariana, ramasse mon bien rapidement et je reprends les encouragements, essayant de me faire oublier maintenant que ma maladresse a encore été reconnue. Espérons juste que je ne serais pas aussi décontenancée à la mi-temps. En attendant, je me concentre pour encourager l’équipe qui en a bien besoin, mais en réalité, je ne lâche plus Bolderas des yeux, avec un nom pareil, comment ai-je pu ne pas m’apercevoir tout de suite de sa présence alors qu’il m’a fait part de son nom de famille ? Et encore, nous en sommes au tout premier match, je ne risque donc pas d’arrêter de le voir de si tôt. Vraiment, je crois que je n’aurais pas pu rêver mieux comme début d’année.


* Que fait-il là, celui-là ?

5 – 2 pour l’équipe adverse. Je peux vous dire que nous sommes en très mauvaise position là, tout de suite. Mais je ne baisse pas ma garde, je ne perds pas espoir. Même si au fond de moi, je crois que j’ai une petite appréhension. Celle de perdre notre premier match. Sur le terrain je ne veux rien laisser paraitre. A part bien entendu mon agacement quand les buts passent les uns après les autres, ou encore quand Edgard réussi à bloquer son deuxième but. Pour le moment, c’est comme si c’était lui l’homme du match. Aucun d’entre nous n’a encore réussi à bloquer les autres. Il faut se ressaisir.

Je me tourne un bref instant du côté des tribunes, là où sont les cheerleaders également. Je réussis à croiser du regard certaines de mes connaissances. Dernier coup d’œil aux filles qui agitent leurs pompons. L’une d’entre elle me dit vaguement quelque chose, la forme de son visage, la couleur de ses cheveux, elle m’est familière, mais impossible de me souvenir de qui il s’agit. Tant pis je n’ai pas le temps pour ce genre de chose, c’est sur le terrain que tout se passe, que tout se joue.

Je repère de loin l’un des gros balourd d’en face courir dangereusement vers moi. Sans réfléchir, je fonce de toute mes force dessus, tête baissé, épaule remontés, je serre les dents derrière la visière de mon casque. Il faut absolument que je l’arrête, absolument. Je veux pouvoir donner cette satisfaction à mon équipe, à tout notre publique qui attend que nous leurs offrions la victoire. Je veux qu’on puisse être fière de moi. Et avoir au moins cette vengeance.

Mais c’est une fois arrivé devant lui, à quelques centimètres presque, que cette fille, celle qui qui m’était familière, la cheerleaders, me revenait, comme un flashback. Je savais où je l’avais croisée. Celle qui m’a hébergé ce fameux soir. Pourtant je n’avais pas laissé ce souvenir prendre le dessus, sur le terrain, mais le type en face de moi, en profita pour me feinter, une deuxième fois. Je glissais sur le sol et frappais du poing sur la pelouse. Bordel de merde. J’en voulais à cette fille, je m’en voulais, j’en voulais à l’équipe adverse. Cette fois, j’étais bel et bien énervé. Mais j’avais une bonne raison de l’être.

Ryan n'écoutait pas vraiment ce que disait l'homme assis à ses côtés. Elle avait les yeux fixés sur son frère et principalement, sur le jeu. Après un long moment, elle finit par se rendre compte que le directeur lui adressait la parole. Elle avait la moitié d'un hot-dog dans la bouche, elle tourna la tête vers le dirlo et leva un sourcil.

« Qu'est-ce que ça peut vous fout'? »

Elle faisait tout pour attirer les foudres de son directeur. Pourquoi? Parce que c'était le seul qui arrivait à lui dire Merde. Avec Noah. Alors des gens si bien, ça se gardait et pour Ryan, montrer qu'on aimait bien quelqu'un, sans vouloir l'admettre, c'était faire tout le contraire qu'à la normale. Mercedes finit soudainement par se lever d'un bond, gueulant à tout va pour encourager l'équipe du lycée, en même temps que la foule. Tout le monde s'était levé, l'ambiance était en feu. Les pom-pom girl étaient en ébullition. Quelle bande de chiennes celles-ci. La jeune femme prit un bout de son hot-dog et l'envoya dans les cheveux d'une de ces filles. Avec la mayonnaise, le morceau resta collé, ce qui l'amusait. Oui, elle s'amusait de rien. Elle termina son hot-dog avant de s'asseoir de nouveau sur le banc, à côté de son directeur.

« Vous allez passer pour un pédophile, pervers et psychopathe en étant assis à côté de moi... vous le savez je suppose? »

Elle lui sourit, d'un sourire faux et angélique avant de placer à nouveau ses yeux sur le terrain. Il n'y avait pas beaucoup d'action, les gars semblaient un peu ramollis du genoux. Elle se mit alors à gueuler le plus fort possible, afin que les joueurs puissent l'entendre :

« Bougez vos culs ! »

L'adolescente leva alors brusquement la tête vers Lexi. Elle était en train de lui demander son avis quant au fait de sortir avec son meilleur ami. Que pouvait-elle lui répondre, honnêtement? Dexter et elle avaient eu une discussion à propos de tout ça mais Marissa ne pouvait rien dire à Lexi. Non... pourquoi lui demander à elle? Après tout, ça ne la regardait pas, ça ne la concernait pas, c'était leurs histoires, pas la sienne. Elle en avait déjà assez comme ça. Entre les histoires de familles, les coups, les blessures physiques ou non. Non. Elle n'arriverait pas à s'en sortir si elle devait aider, en plus de tout ça, les autres. Désolé, mais à présent, elle allait être un peu plus égoïste qu'avant. Les choses avaient changées.

« Je ne sais pas Lexi. Parfois ça ne sert à rien de vouloir provoquer les choses. Si jamais vous devez être ensemble, ça se fera, sinon, il faut passer à autre chose... Je crois. »

En disant ses mots, l'adolescente fixait Trevor. Oui, il fallait passer à autre chose. C'était déjà en cours. En fait, non, c'était pratiquement fait. Des évènements, des personnes, des rapprochements, des changements de mentalités et un jour, tout simplement, on se rend compte que ça ne peut plus durer comme ça comme avant. Il faut changer, évoluer, avancer. Et Marissa en prenait conscience depuis juste quelques minutes.

« Dis-moi Lexi, ça te plairait qu'on se revoit de temps en temps? »

Elle avait tourné son visage vers l'adolescente, un sourire sur les lèvres, espérant une réponse positive de la part de la jeune femme. Marissa ne savait pas si elle allait rester tout le long du match. Peut-être pas... à quoi cela servait-il? A pas grand chose, mis à part remuer un couteau brûlant, dans une plaie récente.

Putain. Il se foutait de ma gueule, ou quoi ?

En fait, j'écoutais à peine ce que disait Jiro, et je ne prêtais donc absolument aucune attention au match qui se déroulait sous mes yeux. Sonata, en revanche, semblait véritablement passionnée par ce combat de coq auxquels cette bande de couillons se prenaient. Pfeuh. Tout ça pour montrer aux gonzesses dans les gradins qu'ils étaient couillus. ça me débectait. Mais Sonata, elle, trouvait ça très drôle. Elle regardait "les petits bonshommes courir dans tous les sens après un ballon". Elle irait loin, cette petite, très loin. Mais Jiro la retira bien vite de ses bras pour prendre la fuite. Il ne manqua pas de me faire péter un bisou, à moi et à ma fille, qui gazouilla joyeusement.

"Mama, lui, il a les yeux bizarres.
- C'est un chintok, Sona. C'est normal.
- Sintok ?
- Ouais. Regarde le match et tais toi, sois mignonne."

En fait, je ne lâchais pas Cannon des yeux. Il avait filé comme ça, pépère, un sandwich à une gonzesse sortie de nulle part. ça me mettait les nerfs, mais alors... Et moi-même, je ne savais pas trop pourquoi. ça me gonflait, c'est tout. Depuis quand cet espèce de pingouin pingre et grippe sou comme Arpagon se permettait de refiler des sandwiches comme ça ? A une naine, en plus ? D'après Jiro, elle était conne. Je voulais bien le croire sur parole. Alors quoi, elle allait lui faire une gâterie, pour avoir un bon bulletin ? C'était limite si je n'avais pas envie de vomir. Bordel de merde.

J'allais me le farcir, celui-là.

Le pire je crois, ce fut lorsqu'il se tourna dans ma direction, et me gratifia d'un salut et d'un sourire digne d'un candidat à la présidentielle. Là, pour le coup, j'en eus le souffle coupé. Il se foutait de moi, ou quoi ? Il se prenait pour quoi lui ? Il me prenait pour une groupie ? Dans l'instant, j'eus juste envie de me lever, de fendre la foule, et de lui mettre une bonne beigne dans la figure. Pas comme la petite tape que je lui avais administrée dans son bureau. ça, c'était une caresse. Il allait juste se prendre le steak du siècle, avec supplément pied aux couilles. Il allait voir ce que ça coûtait de me prendre pour une idiote.

...
Mais de quoi je parlais, moi ?

C'est vrai quoi, Cannon et moi n'avions passé qu'une soirée ensemble. Une sacré soirée d'ailleurs. Je n'avais pas regretté de l'emmener avec moi. Mais depuis, il s'était passé quelque chose d'étrange. Je m'étais identifiée à cet homme, qui avait le double de mon âge. Quelque chose avait changé, mais quoi ? Pourquoi la vue de Cannon accompagné de cette jeune fille m'énervait autant ?
Je l'ignorais. Mais pour l'heure, je me contentais de ne pas répondre à son salut. J'étais vraiment, vraiment gonflée.

Et puis, je remarquais un joueur, qui venait de bloquer une attaque adverse. Je ne mis pas beaucoup de temps pour le reconnaitre. Edgard ! Le trompettiste du Music Club ! Je l'avais cru parti. Qu'est-ce qu'il foutait là, lui ? Je le croyais parti. Je m'intéressais de nouveau au match. Mine de rien, ça me faisait plaisir de revoir Edgard. Il était drôlement gentil.

Je songeais à aller le saluer, à la mi temps.

Cela fait maintenant une petite semaine que mon interdiction de sport est levée, durant ce mois j'avais disparu de la circulation ! Je ne donnais que peu de nouvelles, seuls des amis proches et mon capitaine savaient comment j'allais. L'accident m'avait rendu froid et renfermé. Je restais chez moi, seul car mes tuteurs étaient partis en voyage seulement je ne pouvais pas, rester là sans rien faire en bouffant du Mac Do devant un épisode d'American Dad, non il fallait que je bouge. C'est pour ça que durant ce long mois je pratiquais en cachette de la musculation, sans le dire à Trevor : il m'aurait tué. Je pensais bien faire, qu'en repoussant petit à petit les limites de ma partie inférieur j'allais guérir plus vite mais non... Non j'avais tort. J'ai reçu un appel du médecin l'autre jour, il me disait qu'il fallait que je me remette en arrêt car mes dernières radios montraient une consolidation inachevée, ma seule réponse fut :

-Non, je ne veux rien savoir, je jouerai, je m'en contre fous !

Foutage de gueule, jamais je ne raterais ce match... Je sens un homme qui me pousse l'épaule, répétant le mot monsieur plusieurs fois. j'ouvre les yeux : Mon taxi vient d'arriver devant le stade, pile à l'heure excellent. J'ai pris la décision d'arriver avant les autres, histoire de pouvoir me concentrer. Je n'étais pas le Quaterback, mais il me fallait analyser plus des 3/4 des techniques que l'équipe d'Orlando pouvait utiliser. Leurs matchs passés m'en avaient appris beaucoup... ou pas assez. L'heure de rendez-vous était là, mes équipiers eux arrivaient petit à petit, s'équipant tous, à mon tour j'enfile ma tenue, arborant fièrement le maillot #49, Le crie "CANNONBALL" retentit, je n'avais pas crié, gardant ma rage pour le match. Nous commencions par défendre, être sur notre terrain était à notre avantage bien évidemment. Edgard percuta de plein fouet le joueur adverse. Je me tenais là sur le banc, en train de regarder mes camarades jouer. Normalement je devrais être sur le terrain, mais ils en avaient voulut autrement, jouer tout le match m'aurait chibré la cheville. En repensant à ça je frappe d'un coup sec le banc, ayant horreur d'être mis à l'écart. Le match continuait, il y avait désormais 5-2. Mon sac à côté de moi, je me retourne vers les tribunes, histoire de voir si des connaissances étaient venues regarder le match.

HRP:

► Lorsqu’il avait arrêté l’adversaire, tout le monde, dans les gradins, aux pieds de ceux-ci, parmi les Cheers… tous avaient hurlé leur joie. Le match commençait très, très bien ! Malheureusement pour les Cannonballs, Trevor avait ensuite loupé un placage et laissé passer un adversaire. Il avait été suivi de Noah et de Diego. Une série noire très mauvaise pour l’équipe. Très, très mauvaise. Quand le premier butteur ennemi avait à nouveau attaqué du côté de son frère, Ed’ avait croisé les doigts… en vain. Ils étaient menés 4 à 1. Sur leur propre terrain.

Edgard lança un regard alarmé à ses équipiers restés sur le banc. Il faudrait qu’ils assurent comme des Dieux, si les Cannonballs voulaient espérer gagner ce match ! Parce que là, ils étaient très mal partis. L’action repris son cours et, cette fois, ce fut Emer’ qui eut la possibilité de stopper un adversaire. L’équipe du lycée d’Orlando était plus que confiante, c’était un fait, tandis que celle de Wynwood se laissait décourager. Quand Emer’ se loupa lui aussi, une vague de cris houleux souleva le public. Bordel. Il était temps que cela change !
Ed, fort de son premier arrêt, n’avait pas encore été la cible d’une nouvelle attaque. Ainsi, quand un nouvel assaillant bondit vers un de ses équipiers, le brun mit toute sa rage dans sa course pour l’aider à le bloquer, et tant pis si pour cela il laissait son poste un peu de côté. Il FALLAIT qu’ils arrêtent Orlando dans leur montée vers la victoire ! Coûte que coûte…

Edgard et son camarade se jetèrent sur le fullback ennemi, dans l’espoir de l’arrêter. Et bingo ! Alors que son co-équipier loupa de peu l’ennemi, ce ne fut pas le cas du grand brun. Callahan le choppa aux genoux, puissant. L’autre se ramassa, Edgard l’écrasant de tout son poids. Enfin, ils reprenaient du poil de la bête ! Le jeune homme se redressa sous les exclamations de la foule, un immense sourire aux lèvres. « Yeah ! » ne put-il s’empêcher de hurler, poing fermé attiré d’un coup sec vers son ventre. Bien sûr qu’il était fier de lui, c’était une évidence… à présent, il fallait que l’équipe continue sur cette lancée !