Speed, beer and seduction [Elise]

Je fus un peu triste pour Valentin lorsqu’il m’avoua qu’il n’avait pas l’habitude qu’on lui fasse des compliments. Selon lui, il n’y en avait que pour son ex. Je restais muette jusqu’à ce qu’on arrive sur le parking où me demanda si je préférais qu’on fasse une balade ou qu’on aille dans un endroit particulier. Il était marrant… Je venais à peine d’arriver et je ne connaissais pas du tout Miami et même si je connaissais bien la ville, j’avais envie de me laisser guider par le bel italien… Qui sait peut-être me ferait-il découvrir un coin sympa ! Je me mis sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue cette fois.

-Ton ex devait être un vrai dragon… Je te plains mais maintenant tu dois avoir un succès dingue auprès des filles, non ? Concernant notre virée à moto : emmènes-moi où tu veux !, lui dis-je.

Je récupérais « mon » casque –qui en réalité ne m’appartenait pas du tout- des mains du sportif. Je me demandais où il pourrait m’emmener mais j’espérais sincèrement qu’il ait une idée –Je ne pouvais pas m’imaginer avoir une mauvaise surprise venant de lui, c’était incroyable mais c’était ainsi, étrangement je n’arrivais pas à être déçue par lui… Peut-être l’idéalisais-je ? Je ne pensais pas puisque j’avais pu lui parler et ce qui découlait de lui était on ne peut plus attirant.

-On y va ?, lui demandais-je, pressée de remonter sur sa moto.

La belle Elise avait bien sûr remarqué quand il avait un temps soit peu rougit, vu qu'elle ne le lâchait pas du regard, lui non plus. Elle lui posa donc la question, sûrement pour en avoir la certitude. Ils se dirigèrent vers le bar récupérer les casques, quand il lui répondit :

- Je ne peux rien te cacher ! Lui dit-il avec un sourire. Mais c'est vrai que j'ai pas l'habitude qu'on me dise autant ce genre de compliment ... Faut dire que mon ex m'en disait pas beaucoup, il y en avait que pour elle ... Mais l'amour me rendait aveugle. Faut dire que je m'en foutait des compliments. Mais je dois bien t'avouer que c'est plutôt sympa en fin de compte !

Il lui sourit une seconde fois, puis alla récupérer les casques, remercia son ami et direction le parking :

- Une simple ballade, ou tu as envie d'aller à un endroit en particulier ?

Autant lui demander ce qu'elle voulait, de l'endroit où elle voulait se rendre, sinon il ne serait pas un réel gentleman. Mais si elle n'en avait aucune idée, lui par contre, en avait une.

Bonne nouvelle : Valentin souria et gloussa. Il ne prenait donc pas mal ma petite remarque sur son côté bad boy. Ce que je vis ensuite sur son visage me surpris assez : il me sembla voir ses joues rosir légèrement. Etait-ce suite à mes compliments ? C’était impossible ! Des tas de filles avaient déjà dû lui dire, il devait être habitué aux éloges ! J’eu un autre sourire lorsqu’il blagua sur le fait qu’être un bad boy n’était pas toujours sexy surtout si on a un énorme coquard… C’est vrai que ce n’était pas faux mais je n’arrivais pas à l’imaginer avec un coquard à l’œil, lui qui avait un physique presque parfait (car personne n’est parfait) avec un coquard ? Sérieusement c’était impossible… Et pourtant j’étais sûre qu’il ne me mentait pas !

-Tout à fait prête !, m’exclamais-je avant de lui demander : Au fait tu n’aurais pas un peu rougis quand je t’ai dit que tu étais adorable ?

Je me levais et lâchais sa main… Enfin je l’avais lâché pour mieux m’accrocher à sa taille dès qu’il fut debout. Je me sentais bien avec lui. Ce petit contact me donnait encore plus envie de lui faire l’amour. En effet, j’avais de plus en plus envie de lui et, étrangement, j’avais envie de lui plaire physiquement parlant mais apparemment, je lui plaisais déjà beaucoup. L’heure d’être seule avec lui pour faire tout ce que l’on voulait approchait mais elle n’arrivait pas assez vite et Valentin se rendrait facilement compte que j’étais vraiment très pressée de passer à l’acte !

Ah ben apparemment la demoiselle aimait les bad boys. Oui il se rappelait que tous ces potes à Capri avait une foule de filles à leurs pieds. Il n'y avait quasiment que lui avait une copine fixe, pour finalement que l'un de ses potes frivoles se la tape ! Ironie du sort pour ce pauvre Valentin ! Mais bon, il ne préférait pas y penser ! Après tout il avait une bien plus jolie fille devant lui, alors autant en profiter.
Et puis elle ne savait pas si bien dire quand elle le pensait bad boy. Il en avait été un dangereux même ! Il fallait pas le chercher ! Du moins c'était à l'époque. Il s'était considérablement assagi. Fallait dire que ce qu'il lui était arrivé lui avait largement servi de leçon. Il lui en fallait peu, mais il le lui avait fallu pour ne pas mal tourner !

Il parut donc tout d'abord surpris quand elle lui avoua qu'elle trouvait ça sexy, même si elle disait ça sur le ton de la plaisanterie. Cela se voyait bien qu'elle aimait ça. Mais il se mit ensuite à sourire et même à glousser. Il fallait qu'il en garde les côtés positifs de cette dure expérience. Au moins il savait se défendre !
Elle lui avoua ensuite qu'elle le trouvait adorable et mignon. Non non il ne rougissait pas mais presque. Fallait dire qu'il n'avait pas reçu autant de compliments depuis ... toujours. Depuis qu'il était à Miami, il en recevait pas mal venant des filles, et il n'avait pas vraiment l'habitude, surtout que son ex ne lui en faisait jamais ...

Il plaisanta ensuite à son tour :

- C'est beaucoup moins sexy quand on a un énorme coquard à l’œil ! ... Oh remarque, cela prouve bien qu'on est un bad boy !

Lui dit-il avec un joli petit clin d’œil. Combien de fois il était rentré chez lui l’œil tout bleu ?! A force, sa famille se demandait ce qu'il avait quand il n'avait aucune blessure et encore plus quand il n'avait plus de coquard. C'en était limite effrayant.
Elise attrapa ensuite sa main qu'il saisit en retour, tout en finissant sa bière et :

- Prête ? On y va ?

Valentin venait d’attirer ma curiosité. Hum… Il avait déjà fait des imprudences, c’était intéressant et je brûlais d’envie de savoir ce qu’il avait bien pu faire mais je ne voulais pas l’obliger à en parler s’il ne me le disait pas immédiatement. J’étais aussi convaincue que ses imprudences devaient avoir eu une répercussion… Peut-être était-ce pour ces « imprudences » qu’il avait quitté l’Italie ? Enfin je me trompais certainement et je préférais ne pas trop en savoir sur son passé.

-Tu as été un bad boy ? Hummm… Comme c’est sexy !, plaisantais-je en imaginant quand même ce qu’il avait pu faire.

Il m’expliqua ensuite ce qu’il avait voulu dire sur l’inspiration. Plus je le connaissais, plus je me disais qu’il était vraiment l’italien séducteur dans toute sa grandeur. Je me demandais s’il était toujours aussi dragueur mais au final, ça ne changerait pas grand-chose qu’il le soit tout le temps ou qu’il le soit seulement en ce moment à cause de sa rupture.

-Tu sais que tu es vraiment un garçon adorable ? C’est trop mignon ce que tu me dis !, déclarais-je juste avant de poser une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes.

Je lui repris la main. J’avais hâte qu’il finisse sa bière afin qu’on puisse repartir faire notre balade à moto puis assouvir tous nos désirs. Je ne comprenais pas du tout ce qu’il se passait dans ma tête : comment pouvais-je penser au sexe avec Valentin alors que je n’y avais jamais pensé avec mon ex ? Tant de questions de ce genre se bousculaient dans ma tête mais je préférais cacher toute cette histoire me perturbait un peu.

Apparemment la jeune femme semblait pressée à l'idée de finir sa bière, à l'idée de monter à nouveau en moto, avec lui. Mais il n'avait rien dit, mais il avait tout de même répondu à ce qu'elle lui avait dit sur l'imprudence par :

- Ne t'inquiète pas, j'ai arrêté les imprudences !

Oops, il ne voulait en aucun cas dire ça. Voilà qu'il avait parlé sans réfléchir. Cela donnait ça. Des indices sur sa vie passé. Sur ce qu'il avait bien pu faire. Il devait faire un peu plus gaffe. Mais avec Elise, il s'était bizarrement un peu trop lâché sur le coup. Il fallait qu'il se contrôle. Il ne voulait en aucun cas lui faire peur. Malheureusement cela risquait d'arriver avec ce qu'il venait de dire. En espérant qu'elle n'y prête pas attention ...

Non c'était bon, elle semblait trop pressée à l'idée de finir sa bière. Après tout, elle savait à quoi s'attendre vu qu'elle était déjà montée en moto, et elle avait bien pu voir qu'il n'avait fait aucune imprudence. Il but lui aussi quelques gorgées de sa bière. Puis elle lui posa la question sur son ... inspiration. Oui cela pouvait être un peu confus, il voulait bien le croire. C'est pourquoi il lui répondit, après avoir posé son verre :

- Tout simplement parce que j'adore les embrasser !

C'était évident pour lui, et il aimait bien trouver différentes façons de dire les choses. C'était plus drôle, plus fun, plus intéressant, parfois même plus joli et poétique. Un vrai italien quoi !

Avec Valentin, je me sentais bien… En fait je me sentais plus que bien : j’étais au nirvana. Je ne pensais pas pouvoir me sentir aussi bien alors que si peu de temps s’était écoulé depuis le drame que j’avais vécu. Lorsque je compris ce que venais de me dire l’italien à propos de mes lèvres, je rougissais mais cela m’importait peu. D’ailleurs un large sourire étirait mes lèvres. Je commençais ma seconde bière mais je manquais de m’étouffer avec lorsque Valentin me proposa une balade à moto après cette bière. J’avais complètement oublié qu’il était en moto et surtout que je lui avais dit que j’aurais aimé en faire un peu plus. En ce moment je souhaitais plus être seule avec lui à faire tout ce dont j’ai envie plutôt que de faire de la moto. Cependant je lui répondis :

-Avec plaisir ! Ce serait super ! Mais pas d’imprudence : c’est pas parce que j’ai bu que je suis moins sérieuse et que je tiens moins à ma vie !, m’écriai-je sans lâcher du regard les magnifiques yeux bleus du sportif.

Je continuais ma bière, j’avais tellement hâte de pouvoir me presser de nouveau contre le beau brun que j’arrivais bientôt à la moitié de ma bière. Il allait remarquer mon empressement et… En fait je m’en fichais. Au moins il verrait que j’avais vraiment envie de lui. Tentant de chasser mes fantasmes, je finissais ma bière en un rien de temps. L’arrière-goût amer que j’avais ressenti en buvant ma première gorgée de bière était passé pour cette soirée si ce n’était définitivement. En attendant que Valentin termine lui aussi son verre, je me mis à faire se balader mon pied contre son mollet. Je n’avais jamais fais ça mais j’adorais ce contact !

-Au fait… Comment mes lèvres peuvent « t’inspirer » ?, lui demandais-je car je n’avais pas du tout compris ce qu’il entendait par là.

Quand Elise lui répondit qu'elle prendrait bien une autre bière, un serveur passait justement à ce moment-là. Il l'arrêta et lui passa la commande. Il commençait à avoir un peu plus de monde cette fois-ci. Il n'avait même pas fait gaffe que toutes ces personnes étaient rentrées dans le bar. Il était tellement obnubilé par la belle compagnie de celle qui était avec lui, qu'il ne faisait presque plus attention au monde qui l'entourait.

Alors que les bières venaient à peine d'arriver, Elise blagua sur le fait qu'elle devenait accro aux lèvres du jeune sportif. Ce qui prouvait qu'il embrassait bien. C'était une sorte de soulagement pour lui. Mais fallait dire que c'était réciproque, puisqu'il avait encore et encore envie de l'embrasser. Il ne put que répondre :

- C'est bien parce que tes lèvres m'inspirent !

Il but une gorgée de sa bière. Il allait bien reprendre, continuer à l'embrasser, mais ce fut elle qui se jeta de nouveau sur lui. Il aimait bien sa spontanéité. Cela rendait les baisers plus intéressants, et beaucoup plus appétissant. Lui aussi pourrait bien en être accro. Bien qu'il l'était en général des baisers, là c'était encore mieux.

- Après cette bière, on va se balader en moto ?

Il se rappelait que la belle avait aimé le petit voyage en moto et qu'elle avait eu envie d'en refaire un, un peu plus long.

Je lâchais un petit soupir de soulagement lorsque Valentin m’annonça que c’était parfait. Toutes mes craintes s’envolèrent à ce moment. J’eu de nouveau droit à goûter ses merveilleuses lèvres. Je doutais de vivre à nouveau un baiser pareil, c’était le meilleur des baisers qu’on m’avait donné. En fait je me demandais si je n’étais pas morte ou si je ne rêvais pas, parce qu’un tel baiser semblait trop beau, trop bon, trop délicieux pour être réel. Décidément Valentin était le stéréotype de l’italien dans toute sa grandeur : ultra mignon, ultra sexy, l’amant parfait, etc… Après un long baiser, le bel italien me demanda si je voulais une autre bière… Il voulait me saouler pour m’avoir plus rapidement dans son lit ? Si c’était pour cela, il n’en avait pas besoin car je me jetterais déjà avec plaisir dans son lit !

-Je reprendrais une bière, merci…, lui répondis-je d’une voix douce où perçait la joie qu’il soit resté avec moi.

J’avais encore envie d’embrasser le jeune homme mais il fallait que je résiste un peu. Je me rasseyais à fond dans mon siège et je regardais mon camarade avec un sourire incroyablement sincère. En effet j’étais de plus en plus heureuse de cette rencontre, d’être ici avec le footballeur. Sa compagnie me plaisait plus que je n’aurais pu le penser. D’ailleurs j’étais même d’humeur à plaisanter un peu (chose qui était extrêmement rare).

-Tu sais… Tes lèvres sont une vraie drogue ! Je vais bientôt y être accro avec de tels baisers !, déclarais-je en riant légèrement.

Sérieusement pouvait-on réellement devenir accro aux lèvres (incroyablement délicieuses) de quelqu’un ? En fait j’y étais de plus en plus convaincue puisque celles de Valentin étaient vraiment, vraiment envoûtantes, délicieuses, entêtantes. Plus j’y pensais, plus j’avais de l’embrasser encore une fois et ma volonté d’arrêter un moment nos baisers se brisa. Je me jetais (presque) sur ses lèvres, les embrassant passionnément, langoureusement, etc… Je manquais d’adjectifs pour décrire nos baisers tant ils étaient surprenants et incroyables… Incroyable : c’était un adjectif qui correspondait bien aux sentiments et sensations que le sublime italien me faisait ressentir.

Valentin était soulagé quand la belle lui répondit qu'elle non plus ne voulait rien de sérieux. Elle voulait apparemment simplement coucher avec lui. Il ne pouvait rêver mieux. C'était tout ce qu'il voulait. Il n'allait tout de même pas agir comme certains mecs, c'est-dire ne jamais prendre de nouvelles de ses conquêtes. Pour lui, en général, elles étaient aussi de potentielles amies. Bon, il y en avait bien sûr certaines qui ne risquaient pas de l'être, mais il sentait qu'Elise pouvait au moins être ça, et pourquoi pas une amante régulière.

- C'est parfait alors.

Et il l'embrassa de nouveau, sensuellement, langoureusement, vigoureusement, et tout les mots en heusement possible.C'était toujours aussi agréable et extrêmement plaisant de l'embrasser. Oui bien sûr il avait envie de coucher avec elle, mais pourquoi précipiter les choses ?! Autant profiter de la soirée, de boire encore un peu, et ensuite ils pourraient finir la nuit ensemble.

- Une autre bière, ou autre chose ?

Lui demanda-t-il après l'avoir longuement embrassé. Il finit les quelques gouttes de sa bière et attendit la réponse de son amante pour savoir s'il commandait une ou deux bières.

L’italien m’embrassa une nouvelle fois. Plus je l’embrassais, plus je devenais accro à ses lèvres. Il était resté proche de moi et me chuchota quelque chose qui me fit instinctivement reculer. Sérieusement, il pensait que je voulais un petit-copain ou quoi ? Même si je ne voulais pas sortir avec lui, je comprenais très bien ce qu’il me disait puisque je ne voulais pas me mettre avec lui pour la même raison. Je me rapprochais de lui, pris sa tête entre mes mains. Je plantais mon regard dans le sien. Il avait des yeux sublimes… Mais pourquoi je pensais à ça, moi ? Je devais lui parler sérieusement de ce que j’attendais de lui.

-Valentin… Je te comprends très bien… Moi non plus je ne veux pas me remettre avec quelqu’un… Je ne veux rien de sérieux même si j’ai incroyablement envie de toi…, lui murmurais-je en rougissant légèrement suite à mon aveu.

J’avais un peu peur de sa réaction. Allait-il m’envoyer bouler parce que je voulais coucher avec lui ? Allait-il me faire la morale ? Ou allait-il simplement partir parce que j’avais envie de sexe avec lui ? En fait je n’avais pas qu’un peu peur : j’étais terrorisée à l’idée de le faire fuir ! J’embrassais langoureusement le beau footballeur. A peine avais-je brisé ce baiser que j’en enchainais un autre. Certes il avait été moins langoureux que le précédent mais il était aussi délicieux.

Le jeune homme italien avait bien apprécié le baiser qu'il avait offert à la jolie Elise. Mais celui qu'elle lui offrit à son tour fut encore mieux. Et peut-être que chacun de leurs baisers sera mieux que le précédent. Enfin s'ils avaient l'occasion de recommencer. Il n'en doutait pas, du moins pour aujourd'hui. Mais il ne savait pas jusqu'où les deux jeunes gens pourraient aller. Il ne savait pas s'il avait envie d'aller bien loin avec une autre jeune fille, même s'il était bien attiré.

Il préféra donc être clair avec elle, de peur qu'elle soit un peu trop blessée, si jamais il réagissait mal. En général, il était tout de même plus gentleman, que salop, c'était donc pour cela qu'il se sentait obligé de la prévenir. Il resta proche d'elle, l'embrassa de nouveau, puis lui chuchota :

- Il faut que je te dise quelque chose ... Je sors d'une relation très dure, et ... et je ne sais pas si j'ai envie de me remettre avec quelqu'un pour l'instant ...

Il ne savait pas quoi dire d'autre à part :

- Même si tu me plais beaucoup ...

C'était la vérité, mais il ne voulait pas aller trop loin, de peur d'être ou de blesser à nouveau. Ce serait beaucoup trop dur pour lui en ce moment. Sûrement qu'il se ressentira prêt un jour, mais pour l'heure il ne se sentait vraiment pas prêt. Il avait aussi un peu peur de la réaction de la jeune femme. Elle pouvait tout aussi bien le comprendre, vu qu'elle semblait avoir vécu la même chose, comme le traiter de salop.

Visiblement j’étais sensée embrasser Valentin. Après que je me sois approchée, puis reculée et excusée, ce fut Valentin qui s’approcha. C’était un baiser simple mais extrêmement doux et puis ses lèvres… Ses lèvres étaient une vraie drogue : à peine notre baiser brisé, j’avais déjà envie d’y goûter une nouvelle fois. Le bel italien ne cessait de sourire et moi, je ne cessais de rougir. Ce n’était pas que j’avais honte de ce délicieux baiser mais j’étais vraiment troublée. C’était le deuxième garçon qui m’embrassait et j’avais largement préféré ce baiser à tous ceux de mon ex.

Il n’y avait plus rien à dire et mon désir de l’embrasser une nouvelle fois fut plus fort que moi. Je déposais mes lèvres sur les siennes, les embrassant jusqu’à l’asphyxie. Cette sensation exquise de nos lèvres les unes contres les autres éveilla en moi des pulsions jusqu’alors inconnues. Pourquoi avais-je tant envie de lui ? Pourquoi avais-je envie de sentir son corps contre le mien ? Je n’arrivais à comprendre comment Valentin avait pu me déclencher ce genre de pulsions. Je ne pensais même pas que je pourrais vouloir perdre ma virginité avec un jeune homme qui m’avait littéralement envoûtée alors que je n’avais que 15 ans… J’étais bien trop jeune pour coucher avec quelqu’un… Enfin à mes yeux. Je lui souris alors que le rouge qui colorait mes joues s’estompait peu à peu. Je me sentais de mieux avec le Rho Kappa. En fait je me sentais presque trop bien !

Valentin savait très bien que le fait de dire qu'il aimait et voulait des gosses plaisait énormément aux filles. Il en avait un peu joué avant de rencontrer Rosalia, et c'était d'ailleurs en grande majeur partie, ce qui lui avait beaucoup en lui, du moins c'est ce qu'elle lui disait. Maintenant, il préférait éviter aborder le sujet. Du moins, c'est ce qu'il pensait, alors qu'il avait pris plaisir à le dire. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas parlé de ce qu'il aimait et ce qu'il voulait et attendait dans la vie.

La footballeur ne fit presque pas attention quand la jeune femme s'approcha dangereusement de lui. Il lui souriait, après qu'elle lui ait dit qu'elle trouvait ça magnifique et admirable. Il avait trouvé ça presque normal qu'elle s'approche de lui, car il l'aurait bien fait tout ou tard, au moment où ils n'auraient plus rien à dire. Et ce moment semblait être arrivé. Elle s'excusait beaucoup, presque même un peu trop, mais il trouvait ça très mignon, et il n'avait plus envie de parler, mais plus d'agir.

Et c'est ce qu'il fit. Il s'approcha à son tour d'elle, mais plus rapidement, histoire qu'elle ne le voit pas trop venir, et déposa ses lèvres sur celles de la belle Elise. Il y déposa un simple et doux baiser. Ce n'était pas la peine d'aller trop vite, de se presser, ils avaient toute la nuit, ou au moins toute la soirée. Il retira quelques secondes plus tard, ses lèvres et sourit encore une fois à la jeune femme. A ce rythme là, il n'aurait plus de muscles zygomatiques. Mais il ne pouvait pas s'empêcher d'étirer ses lèvres devant Elise.

J’étais franchement et agréablement surprise par ce que me raconta Valentin. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il veuille à ce point avoir des enfants. Je lui souriais. Je trouvais cela marrant et adorable qu’il rêve d’entraîner des petits et de créer sa propre équipe avec la mère de ses enfants. L’italien semblait vouloir plusieurs enfants… Je n’osais même pas imaginer la douleur de la femme qui accoucherait tant de fois (On m’avait dit que cela faisait mal d’accoucher). En fait, je n’avais même pas idée de ce qu’on pouvait ressentir quand on faisait l’amour à quelqu’un.

-Je trouve ça magnifique… C’est vraiment admirable d’avoir envie d’entraîner des enfants…, lui avouais-je d’une petite voix timide.

Je me sentais si petite, si jeune, si impuissante, si faible par rapport à lui. Je me sentais comme une gamine qu’un adulte grondait parce qu’elle aurait chipé des bonbons en douce ou aurait fait une grosse bêtise. Je continuais ma bière que j’avais déjà descendue de moitié. Je jetais un coup d’œil à celle du beau brun avant que mon regard ne remonte jusqu’à ses lèvres… Elles étaient si parfaites, si tentantes. Etait-ce l’alcool qui me rendait si audacieuse ? Je ne savais pas trop… Toujours est-il que je m’étais drôlement approchée de lui. Nos lèvres n’étaient qu’à quelques centimètre les unes des autres et ce fut à se moment que je me ressaisis. Je me rasseyais correctement sur ma chaise et bien sûr je commençais à débiter un flot d’excuse.

-Je suis désolée ! Je sais pas ce qui m’a prit ! C’est pas le genre de chose que je fais en général mais tu es vraiment très sexy et c’était la première fois que je buvais… Je suis sincère désolée… Je… C’est pas de ta faute…

Je me sentais mal, c’était vrai. Depuis qu’on était arrivé, je ne cessais de mal me comporter envers le jeune homme et de repenser à ce qu’il s’était passé en France. Je bu encore quelques gorgées de ma bière… Certaines personnes buvaient pour oublier, je crois que, bientôt, je ferais partie de ces personnes… Je ne voulais plus me souvenir de mon ex à moitié mort… Je ne voulais plus me souvenir de ma lâcheté… Je ne voulais plus me souvenir de ma vie passée… Je voulais juste repartir de zéro.

Le silence s'imposa assez vite et assez longtemps une fois que Valentin eut fini de raconter quelques petits trucs sur lui. Au début il croyait que c'était parce qu'il avait dit quelque chose de déplacé, mais quand la jeune femme se mit de nouveau à rougir et à lui prendre la main, il fut soulagé. A force de faire trop attention à ce qu'on disait, on pouvait faire des gaffes encore pire. Heureusement ce n'était pas le cas.

Puis Elise reprit la parole quelques temps après. Valentin avait pris soin de continuer sa bière encore fraiche. Elle lui posa une question intéressante, à laquelle il eut plaisir à répondre :

- Il est certain que je veux fonder une famille, j'adore trop les gosses pour ne pas songer à en avoir. Et puis je ne suis pas sûr de vouloir faire footballeur pro, peut-être que j'entraînerai des petits simplement, et que je créerais ma propre équipe de foot avec la mère de mes enfants.

Il se mit à rire légèrement. Il avait mis une touche humoristique, mais il comptait réellement avoir beaucoup de gosses. Cela lui tardait presque même. Mais le soucis, c'était qu'en ce moment il n'avait plus de confiance envers les femmes. Une généralité un peu trop exagéré peut-être, mais c'était trop tôt encore. Il avait déjà peut-être rencontré son âme-sœur, mais il n'était pas encore prêt à la voir.

J’étais soulagée qu’il ne prenne pas mal le « surnom » que je lui avais donné. Par contre je ne comprenais pas qu’il dise qu’il était lent intellectuellement parlant et ma perplexité quant à cette remarque devait vraiment se lire sur mon visage. Il commença ensuite à parler de lui. Je ne sais pas si j’avais raison mais il me semblait qu’il faisait très attention à ce qu’il me disait. Plus je l’écoutais et plus il m’intéressait. Lorsqu’il eu fini de me parler rapidement de lui, j’eu envie de lui faire remarquer qu’il avait une voix des plus sexy mais je savais que je me mettrais à rougir ou que je dirais quelque chose de vraiment stupide ensuite. En fait je n’avais pas besoin de parler pour rougir, je le faisais déjà rien qu’en le regardant simplement dans les yeux. Je devais garder mon trouble secret… Tout du moins j’espérais qu’il n’en remarque rien. Je bus une nouvelle gorgée de bière en lui souriant.

Valentin me plaisait, c’était indéniable et le pire dans tout cela c’est que j’avais juré de ne plus ressentir ce genre d’attirance pour quelqu’un. Me remémorer cette promesse faite à moi-même, me faisait repenser aux semaines ayant précédée mon départ et à la douleur que j’avais éprouvé durant ces moments-là. J’avais les larmes aux yeux et je le savais. Il fallait que je trouve quelque chose à dire, quelque chose qui puisse m’empêcher de penser à mes souvenirs de la France.

Je me creusais la tête et… Je ne trouvais rien… Génial… Je ne devais pas avoir grand-chose dans la cervelle ! Instinctivement, je repris sa main. Je me sentais déjà plus calme comme si avoir un contact physique avec lui m’apaisait.

-Tu… Tu as déjà songé à ta vie future, à ce que tu aimerais qu’il t’arrive ? Parce qu’être footballeur professionnel c’est un beau rêve de carrière mais imagine que tu rencontre une personne formidable avec laquelle tu voudrais fonder une famille… Laisse tomber, je crois qu’il vaut que j’arrête de parler…, murmurais-je timidement.

Je me sentais de plus en plus bête aujourd’hui !

Valentin avait remarqué depuis le début que la jolie demoiselle n'était pas très doué pour ce qu'ils leur arrivaient, du fait qu'ils se plaisaient. Mais là, tout pu être confirmé. Il n'avait pas eu le temps de faire gaffe au "beau gosse" qu'elle voulut retirer ce qu'elle avait dit. Il se mit donc de nouveau à sourire. C'était fou comme les gaffes de la belle pouvait faire sourire au sportif. Mais il la trouvait bien chou.

- T'es allé un peu trop vite pour mon cerveau de sportif là ! dit-il en riant. T'aurais continuer avec autre chose, j'aurais même pas entendu ce compliment, qui ne me gêne pas du tout !

Non pas qu'il n'avait rien dans la cervelle car il avait tout de même réussi à avoir une bourse pour rentrer dans ce lycée, mais il aimait bien se charrier lui-même, et faire référence à ces préjugés que des idiots de sportifs leur avaient forgé.

La jolie Elise lui souriait et ça lui faisait chaud au cœur. Au moins elle semblait passer un bon moment. Tellement qu'il n'osait pas vraiment la draguer. En même temps, c'était déjà en quelque sorte fait, car elle semblait un minimum intéressée par lui. Alors, maintenant, il restait plus qu'à faire gaffe à ce qu'il disait et à ce qu'il faisait. Mais en général, il n'avait pas trop de mal dans cette tâche, qui était beaucoup plus facile pour lui, une fois que la fille s'intéresse à lui.

Le moment de parler de lui était arrivé, et c'était bien là qu'il devait faire gaffe à ce qu'il allait dire s'il ne voulait pas tout foirer, car elle semblait beaucoup plus fragile que lui, normal pour une fille.

- Heu ... Et bien, je sais pas trop par quoi commencer ... Bon ben comme tu le sais je suis footballeur, je suis italien, j'ai 16 ans, j'ai pas vraiment de passion à part le football, mais je sais pas encore si j'ai vraiment envie d'en faire mon métier ... Je me dirigerais peut-être vers une autre filière après le lycée ! Mais je continuerai à jouer c'est certain !

Décidément Valentin semblait bien gentil. Soit c’était dans sa nature, soit il voulait quelque chose de moi. Je préférais penser que c’était dans sa nature d’être gentil. Il était vraiment adorable, il s’excusait de m’avoir parlé de la musique. Je baissais les yeux sur ses mains qui avaient pris les miennes. J’adorais tout chez le Rho Kappa : sa voix, son sourire craquant, ses mains chaudes… Je fus tirée de mes pensées par la voix du jeune homme qui me rappelait de boire ma bière tant qu’elle était fraîche. Il lâcha mes mains et porta, ensuite, un toast. Je restais silencieuse et pris mon verre.

-A nos nouvelles vies…, murmurais-je avant de commencer à boire ma bière.

Dès la première gorgée j’eu une sensation étrange. La bière était bonne et cette sensation de chaleur qui m’envahissait était délicieuse bien que particulière. Je ne savais si c’était normal, c’était la première fois que je buvais de l’alcool et je préférais qu’il ne sache rien là-dessus, qui sait comment Valentin réagirait s’il savait ! Je buvais une gorgée de plus. Décidément la bière était vraiment bonne.

-Ca ne te tenterais pas de me parler un peu de toi, beau gosse… Désolée je ne voulais pas t’appeler « Beau gosse » mais ça veut pas dire que je ne le pense pas… Bref si ça t’as gêné que je te surnomme comme ça, je suis vraiment désolée et sinon c’est tant mieux !, lui dis-je, nettement plus gaie qu’il y a quelques minutes.

Je souriais au beau brun. Je lui souriais vraiment, ce n’était pas un sourire de façade… Non c’était un sourire sincère. J’étais bien avec lui et pour une fois je souriais par envie et non pour faire semblant d’être heureuse alors qu’à l’intérieur j’étais terriblement mal.

Valentin ne broncha pas quand la demoiselle commença à légèrement à s'emporter. C'était vraiment apparemment un sujet tabou. Elle semblait en avoir plus d'un. Un peu difficile de savoir, mais bon, maintenant il le savait, et espérait que ce soit le dernier, autant pour lui que pour elle, car avec tout ça, elle ne semblait vraiment pas bien dans sa peau.

Il allait répondre une fois qu'elle eut fini de lui expliquer que la musique avait quasiment détruit sa vie, et il allait aller la consoler, quand elle s'excusa :

- Il y a aucun mal Elise. Je comprends que ça puisse te mettre dans des états pareils. Je suis désolé, j'aurais pas du te dire ça, ne sachant pas pourquoi tu avais tout arrêté, c'est de ma faute !

Il lui avait dit ça sur la voix la plus douce et la plus agréable qu'il ait jamais eu. Il lui pris en même temps les deux mains. Il finit par lui sourire tendrement. Puis pour détendre un peu l'atmosphère, il lui dit :

- Et si on buvait nos bières ! Parce que chaude c'est pas terrible !

Il enleva ses mains de celles d'Elise et prit son verre en main, attendant que la demoiselle en fasse de main pour commencer à boire :

- A nos nouvelles vies !

Je regardais rarement les gens dans les yeux mais ce que je vis dans ses yeux m’obligea à plonger mon regard dans le sien. J’arrivais à voir que je le choquais par ma façon de me voir. Moi, ce qui me choquait était qu’il me dise que c’était dommage que j’ai arrêté la musique. La musique avait détruit une partie de ma jeunesse mais je regrettais quand même d’avoir presque peur de retoucher à une harpe. Je restais silencieuse, je ne voulais pas qu’il connaisse la vérité, je ne souhaitais pas qu’il connaisse mon passé. Pourtant il semblait gentil et je n’aimais pas mentir à une personne sympathique qui voulait que je me vois mieux. Puis son commentaire sur notre situation actuelle me toucha, il me toucha tellement que j’en eu les larmes aux yeux. Dire que j’avais pour habitude de cacher mes sentiments, mon arrivée ici avait ébranlé cette capacité. Peu après je sentais sa main chaude se posait sur la mienne avant de la prendre. Notre commande arriva, je m’attendais à ce qu’il enlève sa main mais non, ça ne semblait pas le gêner.

-Valentin… Tu ne sais pas si je valais vraiment quelque chose en musique ! Tu ne sais pas ce que j’ai pu faire endurer à mes proches à cause de la musique… Je ne veux même plus toucher à une harpe de ma vie tant la musique m’a fait souffrir !, commençais-je à m’emporter.

Je dégageais ma main de la sienne et cachais mon visage entre mes mains. La façon dont j’avais parlé à Valentin me donnait envie de pleurer. J’avais été nulle, je ne savais même pas comment il allait réagir. Cependant, voulant éviter tous malentendus, je m’empressais de lui dire :

-Mais c’est pas ta faute, tu ne pouvais pas être au courant… J’aurais pas dû m’énerver comme ça… Je suis trop nulle…

J’enlevais mes mains de mon visage et entremêlais mes doigts à ceux du sportif. J’espérais sincèrement qu’il serait compréhensif.

Quand Valentin avait posé cette question, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui donne des tas de réponses, car après tout, si on avait plusieurs passions, à force ce n'était plus vraiment des passions. Lui même n'avait que deux passions, et il trouvait ça bien suffisant, ça lui prenait pas mal de temps pour songer à en avoir une autre.

Il fut cependant assez surpris d'apprendre que la jeune femme avait centré sa vie autour de la musique. Pourquoi avoir abandonné ? Le jeune sportif se le demandait bien. Il ne s'était donc pas vraiment attendu à ce qu'elle est été un jour concertiste. Il ne la voyait pas trop là-dedans, sûrement parce qu'elle semblait triste et renfermée. Mais ce n'était qu'une impression, surtout qu'elle avait apparemment arrêté.

Puis elle lui posa une question des plus étrange. Elle n'avait vraiment pas beaucoup d'intérêt pour elle-même, c'était fou comme elle se dévalorisait. Là, c'était un peu trop violent pour lui, alors au lieu de sourire, il haussa les sourcils, genre choqué et lui répondit du tac au tac :

- Je trouve ça impressionnant oui ! Et bien dommage que tu es abandonné ! Enfin, c'est ce que j'ai cru comprendre ... Il faut bien centré sa vie sur quelque chose, sinon à quoi bon la vivre ?! On s’ennuiera bien tu sais, tu n'as donc pas à avoir de honte, au contraire !

Il voulait la faire changer d'avis, la faire voir autrement, car sa vision des choses était bien trop dévalorisante et il n'aimait pas ça, surtout quand c'était vraiment pas justifié. D'ailleurs, il avait tellement été surpris qu'il n'entendit même pas qu'elle avait parlé de son ex. Tout ce qu'il voulait savoir c'était pourquoi elle avait arrêté.

- Par contre, ce qui pourrait être étrange, c'est qu'un sportif de haut niveau se retrouve à boire une bière avec une musicienne ! Mais c'est tellement plaisant et original, pourquoi partir ?!

Il lui fit de nouveau son plus beau sourire, puis déposa sa main sur celle d'Elise et la prit. Elle avait une petite main comparé à lui, et la peau admirablement douce. Puis les bières arrivèrent, mais ce n'était pas pour autant qu'il retira sa main.

J’étais tellement nerveuse que je manquais de sursauter lorsque Valentin me demanda quelles étaient mes passions… Merde ! Jusqu’à maintenant je n’avais eu que la musique comme passion dans la vie… Enfin presque. C’est vrai que ma vie avait été axée sur la musique et mes concerts. J’avais peur que Valentin me prenne pour une fille ennuyeuse mais je comptais lui dire la vérité. J’arrêtais de ronger mes ongles afin de parler au bel Italien.

-Tu sais… J’ai très peu de passion dans la vie. Ma vie et mon emploi du temps étaient entièrement axés sur ma musique… J’étais concertiste et j’avais pas vraiment de temps pour autre chose… D’accord mes seuls moment où j’étais libre j’en profitais avec mon ex-copain pour aller à des concerts d’autres musiciens et je ne parle pas que de musique classique… Je sais, c’est pas très passionnant une fille dont le premier amour est la musique…, lâchais-je

Je me sentais vraiment nulle de n’avoir qu’une passion. Sérieusement, toutes les filles de mon âge ont plus de passions que moi ! En effet, je n’en avais que faire de la mode –d’ailleurs je me fichais totalement de mes tenues-, je me fichais de tout ce qui était féminin et pendant une bonne partie de ma vie je n’avais pensé qu’à la musique et notamment à la harpe. Je reposais mon regard sur le Rho Kappa avant de lui demander :

-Tu… Tu ne trouve pas ça lourd d’être dans un bar avec une fille qui a longtemps vécu uniquement pour la musique ?

Génial ! Qu’est-ce qui m’avait pris de lui demander ça ! Je ne pouvais pas la fermer quelques fois ! Mais bon ce qui est dit est dit donc je ne pouvais rien retirer alors soit ça lui allait et ça passait soit ça cassait… Après tout ça ne devrait pas être bien grave puisque ce n’était qu’une question…

Après qu'Elise ait aussi commandé une bière, elle rendit le sourire à l'italien puis baissa presque de suite le regard. C'était fou comme elle pouvait être timide ! Au moins, elle n'était pas du genre rentre dedans, et c'était un truc que ne supportait pas beaucoup Valentin, à part quand la fille en valait vraiment la peine. C'était un pur italien et il aimait draguer, faire presque tout le boulot. Presque bien sûr, car s'il n'y a aucun retour, ça n'en vaut pas tellement la chandelle.

Vu qu'Elise semblait gênée et ne sachant pas quoi dire, Valentin reprit la discussion assez vite et dans un naturel impressionnant, comme s'il ne voyait pas qu'elle était timide et qu'elle se rongeait les ongles :

- Alors, dis-moi, c'est quoi tes passions dans la vie ?

Faut bien commencer par quelque chose non ?! Surtout quand on est pris par le temps, et qu'on veut éviter un blanc et une gêne. Avant de continuer l'attaque, autant apprendre à la connaître un minimum. Après il aviserait s'il voudra continuer à la draguer ou s'il passera à autre chose. Bon pour l'instant, la première solution était la plus évidente, mais sait-on jamais, après tout, il voulait éviter de faire souffrir une fille qui en avait déjà assez bavé, soit avec la vie soit avec les mecs. Car il était clair et net que Valentin voulait profiter de la vie et en aucun cas se caser. Il devait donc pour cela tâter le terrain.

Qu’est-ce que son sourire pouvait être craquant ! Et sa proposition était des plus tentantes ! D’accord je flashais totalement sur Valentin… Il me prit par la main et m’emmena dans le bar. J’aurais aimé ne jamais avoir à lâcher sa main mais ça arriva lorsqu’il le bel italien donna les casques au barman pour qu’il les garde. Je le suivais ensuite jusqu’à une table où je m’asseyais en face de lui. Je me tordais les mains sous la table pour lutter contre l’envie de serrer l’une des siennes lorsque le barman arriva pour nous demander ce qu’on voulait. Je n’avais jamais goûté à une goutte d’alcool mais je trouvais qu’à ce moment précis, c’était approprié.

-Je prendrais aussi une bière…, murmurais-je alors que j’étais obsédée par le sublime sourire du beau brun.

Je rendais son sourire à Valentin lorsque le barman fut partit. Cependant, ma timidité maladive repris le dessus et je baissais les yeux en me rongeant nerveusement les ongles. C’était dingue ce que ma timidité pouvait être problématique : Valentin me plaisait beaucoup (en plus il semblait être un gars sympa et gentil) et moi, j’étais incapable de le regarder dans les yeux ou d’être aussi sociable possible… Je me sentais parfois très conne et aujourd’hui c’était de plus en plus le cas ! A vrai dire si j'avais commandé de l'alcool c'était surtout parce que, à ce que j'en avais vu, ça rendait souvent les gens plus sociables et dans mon cas c'était plus que nécessaire!