Un auto-stoppeur pas si inconnu que ça -PV Jeremy Otto (Terminé)

- On dirait un accro à la drogue !, me lança Jeremy
Je lui fis un sourire en coin. C'était pas tout à fait faux! La viande c'était comme de l'oxygène pour moi. J'en mange tous les jours, surtout avec le sport que je fais. J'aime surtout le steak, le poulet et le bœuf, c'est véritablement un régal.

- Un chocolat chaud s'il vous plaît, commandais-je au serveur qui attendait que je passe ma commande.

Le surveillant Vegan buvait son café pourtant brûlant. Il me demanda :
- Pourquoi tu mange de la viande ?

C'est quoi cette question? Je mange de la viande....Parce que j'ai en ai toujours mangé.
Mais c'est vrai...Pourquoi j'en mange? C'est horrible de manger des animaux!
J'avale ma salive avant de répondre: "Franchement, j'en en ai aucune idée! Mais je suis pas prêt d'en remanger!"
Le serveur m'apporte ma boisson chaude. Je la laisse sur le comptoir avant de le prendre afin qu'elle refroidisse un peu.
"Dans ma famille, on a toujours mangé de la viande, et moi, deux fois plus étant donné que je suis un sportif."
Comment vais-je donc avoir l'énergie nécessaire pour le sport si je ne mange plus de viande? C'est la catastrophe! Vivre sans manger de la viande...Un vrai défi!

Le problème de la voiture en panne me revient à l'esprit. Nous sommes à l'arrêt et il est 20h45. Quel solution trouver? C'est vraiment la galère aujourd'hui!
Je reste en réflexion un moment puis , après avoir bu d'un trait le chocolat, je demande au serveur si il n' a pas un véhicule à nous prêter. Il reste bouche-bée.
"Je...Je vais demander à un ami.", répond enfin l'homme en s'éloignant rapidement.
Tout en désignant mon passager de la tête, je lui demande: "ça fait combien de temps que tu n'a pas mangé de la viande?"

Jeremy m'expliqua ce qu'était un vegan. Intéressant ! Je pourrais peut-être en devenir un un jour. Enfin une chose à la fois ! C'est déjà dur pour moi de ne pas manger de viande !
Il me demandais si il avait l'air de souffrir, je secouais donc la tête.
Il était normal. Je crois que je vais être vegan...
Après une pause, il continua par : - Personne ne me croyait non plus quand j'expliquais les raisons de mon choix. Elles sont pourtant évidente, je refuse de participer à des génocides d'animaux, à leur souffrance et leur exploitation. Mais plus encore, la viande comme tout autre produit animal est un poison pour la santé humaine, en sachant ça, je n'ai pas hésité une seconde. Je ne parle même pas de l'impact sur l'environnement de toutes ces industries meurtrière.

Ses quatre phrases me sidérèrent. Je me croyais un NZ mais je n'était même pas au courant de ça. Promis, je ne touche plus à un seul animal de ma vie au McDo ! Ce sera Salade et Milkshake !

Tandis que je m'énervais, mon passager resta aussi calme qu'un moine Chinois. J'admire ce qu'il est. Calme. Posé.
J'aimerais être comme lui. Ce gars là, c'est un modèle.

Il fit un sourire, se tourna vers moi et me demanda : «- Ce café est encore ouvert, si on allait boire une petite boisson chaude ? C'est qu'il fait frais cette nuit, ça nous fera le plus grand bien tu ne crois pas ? »
Je fais oui de la tête mais j'ai un pincement au cœur. Ma voix dit oui mais mon cœur dit non. Je suis un grand fan de McDonald. J'y vais très souvent et je prends toujours une commande monumentale que j'avale en quelques bouchées. Je commande toujours des cheeseburgers, trois ou quatre steaks, des frites, du coca, une glace et un milkshake.
Le McDo, c'est le number One de mes endroits préférés pour manger. En deuxième vient la pizzeria.
Ça me fait mal au cœur de ne pas y aller alors que ce fast-food est à quelques pas à portée de main. Ah je ne peux pas résister ! Je veux aller au McDo tout de suite surtout que j'ai une faim de loup : la route, ça creuse !

J'ouvre quand même la portière et je sors hors de ma voiture. J'attends que Jeremy fasse de même pour fermer l'Audi noire, l'héritage empoisonné de Kim.

Il fait un peu frais. En réalité il fait bien plus froid que ça, mais je suis spécial : c'est pour ça que je suis en T-Shirt gris à manches courtes tandis que le surveillant de mon lycée est couvert jusqu'aux mains.

Nous nous dirigeons donc vers le café en contre sens du McDonald qui me tente. J'entend les cheeseburgers et les steaks me dire : « Viens Ty, viens nous manger. » et je sens la faim m'envahir accompagnée de l'envie de manger de la viande.
Je me suis arrêté en chemin. Je suis entre le McDo et le café. Que choisir ? Viande ou boisson ? Café ou McDo ?
Pense aux animaux qui sont maltraités pour finir dans ton assiette ! Pense à leur souffrance !
Non ! Je veux manger du steak avec du ketchup et de la moutarde !

McDonald me voici !
J'avance d'un pas rapide vers le fast-food, oubliant la voix de ma conscience qui me supplie de ne pas me nourrir de viande.
Puis je m'arrête net devant la porte. Que faire ? Je jette un coup d’œil à l'intérieur. Puis j'entre.
Mes yeux voient les clients qui mangent joyeusement leur repas. Je regarde leurs assiettes. Je vois la viande. Le poulet, le steak haché...Tout ces trucs délicieux et pourtant.... !
Je me sens mal à l'aise tout à coup. Les paroles du brun auto-stoppeur m'est revenu en mémoire. Je veux à tout prix quitter ce lieu.
Alors je m'enfuis du fast-food et je me rend au café où m'attend patiemment Jeremy.
« Désolé...ça a été dur mais...j'ai résisté à la tentation ! », m'excusais-je en faisant un sourire vu l'exploit que j'avais accompli.

"Ne me remercie pas, je ne fais que t'exprimer ma façon de voir les choses. De plus, je suis ravi de pouvoir t'aider s'il le faut, je considère ça comme un devoir. Les mots sont vraiment magiques. Avec eux on peut apporter le malheur comme la joie, la tristesse comme la compassion, on peut consoler ou blesser...Bref, c'est mon arme, mon outil le plus précieux. ", m'a dit Jeremy

Je vais bientôt être fan de ce type ! Il est vraiment surprenant !
A propos des langues il m'apprit qu'il parlait Anglais grâce à son don en langues ; et qu'il savait quelques mots en Italien et Espagnol.

Ensuite il me raconta ce qui c'était passé  dans sa vie :" Plus ou moins. C'est sur que c'est moins grave qu'un rejet parce que je suis noir ou homosexuel mais quand un jour j'ai décidé de changer ma vie, ça n'a pas forcément plu à tout le monde. Dès qu'un critère ne convient pas à d'autres, ils vous rejetent sur le champ sans chercher plus loin, c'est bien triste. "

Je tourne ma tête pour le regarder et je luis fias un autre sourire avant de lui lancer : « C'est dingue comme on se ressemble ! C'est exactement ce que je vis ! Je veux changer et au lieu de m'encourager, les autres m'enfoncent plus que d'autres choses sauf mes amis et ma Kendall. »
J'ajoutais ensuite : « Kendall c'est ma petite-amie. » Kendall ! Elle me manque d'ailleurs. Je sortis mon portable pour lui envoyer un SMS expliquant ma nouvelle situation, tout en regardant de temps en temps la route.

Jeremy me demanda alors :  "Je suis vegan, sais-tu ce que c'est ?"

-Vegan ?, répétais-je en tournant la tête vers lui et en le fixant de mes yeux bruns.
Vegan, c'est quoi ça ? Je ne connais pas !
Je fronçais les sourcils avant de dire que je n'en avait jamais entendu parler.
« C'est quoi ? Un mouvement genre rasta ou hippie ? », demandais-je en étouffant un petit rire.
« Désolé. C'est juste que je déteste les hippies...Bien que je fasse partie des NZ. Oui c'est paradoxal.», m'excusais-je en haussant les épaules et en faisant une grimace.

J'accèlerais de plus en plus, faisant vrombir le moteur. J'aime la vitesse. Et j'adore mon cadeau ! Cette voiture c'est la meilleure de toute ma vie !
Je plissais mes yeux soudainement en remarquant que je n'avais bientôt plus d'essence.
« Ah Kim ! Kim ! Porca miséria ! Porque ! Porque ! », m'écriais-je en levant les mains, suivis de trois jurons : « Nom d'un loup ! », « Nom d'un cygne ! » et « WT* ! »
Puis je me garais près d'un McDonald. « C'est la merde, mec ! Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Huh ? », dis-je au jeune-homme.
Mon langage de gangster et de rue reprenait le dessus. Tu parle d'un changement !

Après que je lui ai conté le coup des Smarties, mon passager éclata de rire.
Oui c'est très drôle, en effet. Nan sérieusement! Draguer une fille avec des Smarties pour une nuit! Lol quoi!
C'est pour cela que je me mis à rire à mon tour en repensant à ce soir là.
 « Excuses-moi ! C'est bien la première fois que j'entends ça ! D'un autre côté cette procédure à un côté assez attendrissant haha ! , me dit Jeremy »
Je lui répondit par : « No problemo ! J'ai l'habitude. » Le barman s'est bien moqué de moi lorsque je suis revenu dans le bar où j'avais fait ce coup de Smarties, non ?
" Une fausse mort ?? Mais...Comment as-tu fais ça ? , me demanda le surveillant, curieux et surpris à la fois.
« J'ai eu l'aide de quelques potes. Le père d'une amie à moi travaille dans les pompes funèbres. On a tout manigancés. J'ai joué dans un film Pour un champs de maïs. Tu connais ? Donc j'ai utilisé mon talent d'acteur pour faire le mort. Le copain de mon amie qui est aussi un pote à moi est tombé dans le piège. J'ai même été dans le cerceuil mais après je me suis cassé discret, je me suis déguisé en ninja et j'ai assisté à mes propres funérailles. Sans commentaires. »
En fait je suis très intelligent mais j'utilise mon intelligence pour faire des conneries!
Peu après Jeremy me dit :
"Cette fatalité dont tu parles, c'est bien parce que tu n'es pas le héros de ta propre histoire. Tu n'es qu'un personnage, l'histoire se déroule mais ce n'est pas toi qui la fait, tu te contente de la subir. A toi de devenir le héros de ta propre histoire, en d'autre terme, la prendre en main. Tu n'es pas un raté Ty, oh non tu n'en ai pas un, loin de là ! Tu as fait des erreurs, nous avons tous fait des erreurs, j'ai fait des erreurs dans la vie, j'ai brisé des principes que je possède à présent dans mon passé mais je ne suis pas rester cloîtré dans ma culpabilité pour autant. Je ne la vois pas cette étiquette, où est cette étiquette de celui qui a accepté de me prendre sur la route alors que personne ne me regardait ? Ne te sous estime pas Ty, la vraie qualité en soi est d'être capable et de vouloir changer.

Je le regarde, bouche-bée. Ce mec est un vrai sage !
« Wow tu me surprend par tes paroles ! Personne ne m'a jamais dit ça avant. Merci. , lui dis-je avant de lui faire un de mes magnifiques sourires. »
C'est vrai que des erreurs, j'en avait faites ! Oh oui, un paquet ! Mais après j'essayais de me racheter.

Jeremy m'appris alors qu'il venait de France. J'allais de surprise en surprise avec ce gars !
«Alors tu sais parler Français ?, lui demandais-je en le coupant dans la langue de Molière avec mon accent américain prononcé, J'ai vé...vécut c'est ça ? J'ai vécu deux mois à Paris quand j'avais 16 ans. J'aime bien cette langue même si je n'arrive pas...pas trop à tout dire. Je m'en sers aussi pour draguer les filles quand je suis ...heu...Je vais parler en Anglais parce que... trop compliqué pour moi. » J'éclate de rire. « Donc je disais que je me sers du Français pour draguer les filles quand je suis célibataire., continuais-je en Anglais cette fois, Avant d'avoir re-rencontré ma petite-amie, j'ai dragué deux filles en boîtes : une française et une italienne. Je parle Italien aussi parce que à Sydney, j'ai passé 12 ans à manger des pizzas chez Feliciano, un pizzaiolo italien trop sympa. C'est lui qui m'a apprit sa langue. Par contre l'Espagnol, c'est une torture et pourtant ma petite-amie
c'est une Espagnole. »

-...si je suis ici, continua Jeremy, c'est parce que j'ai eu le courage de changer. Je n'ai pas vraiment de conseil pour que tu t'intègre, il n'y en a pas d'ailleurs, tout dépend de toi et de TES pensées. J'insiste bien ! Ce n'est pas parce que des gens te rejette pour un oui ou pour un non que tu n'es pas intégré. Il y a, peut être peu, certes, des gens qui ne t'abandonneront jamais. Comme tu le disais, des amis, une petite amie, où qu'ils soient, leur pensée vont vers toi, c'est ça, l'essentiel. Il n'y a pas de raison que tu t'intéresse à des choses qui ne te plaise pas sous prétexte que ça te permettrais de t'intégrer, refuse le. Crois-moi, je sais de quoi je parle.

J'hoche la tête. Il a raison. Il m'a bien remonté le moral et redonné de la confiance en moi. Je lui fais un sourire avant de le remercier de nouveau pour ses paroles encourageantes. Je tourne la tête et je remarque que...Oh miracle ! La voie est libre ! Plus d'embouteillages ! Alors j'appuie sur l'accélérateur à fond et je fonce sur la route. L'Adrénaline est de retour !
Curieux, je demandais  au surveillant: « Raconte moi ce qui s'est passé...Tu as été rejeté aussi ? »

L'auto-stoppeur se présente comme étant Jeremy. Il confirme qu'il est à l'école. Cela explique pourquoi sa tête me dit quelque chose !
Quand je me suis énervé, Jeremy m'a dit :
« Eh, eh ! Du calme voyons, tu sais que les choses n'avancerons pas plus vite en criant à ceux devant toi qui sont tout aussi frustrer d'être coincé ici ? Si ça n'avance pas, c'est qu'il y a une bonne raison. Comme dit le Dalaï Lama : Quand vous êtes face à un problème, nul besoin d'en faire une montagne de douleur. Soit il y a une solution et vous finirez bien par la trouver, soit il n'y a aucune solution et dans ce cas rien ne sert de vous torturer. »

Plein d'admiration je lui dis : « Waouw C'est beau ce que tu viens de dire ! Tu aurais pu être un Nu Zêta, toi ! Je ne connaissais pas cette citation, merci de me l'avoir dit ! Je me coucherais moins bête ce soir. »

Quand je lui ai demandé si il me connaissais, le surveillant m'a répondu par : «  Oui tu te trompes. Comme je le disais, j'y suis depuis peu alors même les élèves, on ne peut pas dire que j'en connaisse beaucoup. Ton nom ne m'ai pas inconnu c'est vrai mais je n'ai pas du tout entendu de mal de toi, ni même entendu tout court en fait. Par ailleurs, je ne me souviens pas plus t'avoir vu à l'école donc forcément, je ne risque pas de te connaître. Mais sinon éclaire moi, pourquoi dirait-on du mal de toi ? »

Je passe ma main sur ma barbe et je réfléchis un instant. Il ne me connait pas donc c'est super mais en même temps il a l'air bien curieux de savoir qui je suis....

Je racle ma gorge et je lui dis : « Tout le monde au lycée me connait. J'ai été pendant des mois la risée de l'école parce que j'agissais en gamin et dragueur alors que je suis un mauvais dragueur. On me connait surtout pour avoir dragué une fille avec des Smarties. J'étais chez les Pi Sigma mais...après je suis allé chez les Rho Kappa. Ensuite j'ai organisé ma fausse mort pour que tout le monde m'oublie en tant que mauvais gars et je suis revenu sous un autre nom de famille. Maintenant je suis un Nu Zêta. »
Je fais une pause. Mes yeux se perdent dans le trafic mais je confie à Jeremy : « Bizarrement, personne ne veux croire que j'ai changé ! Alors bon... c'est la galère ! J'ai très peu d'amis, une petite-amie et quelques connaissances. Je suis seul. Mes vrais potes viennent de partir pour New York et la Californie, donc je me retrouve seul. J'sais pas comment m'intégrer...personne ne veut de moi comme ami étant donné mon passé...»
Je regarde le brun. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que je peux lui faire confiance. « Ma vie c'est une longue histoire extraordinaire. J'ai vécu des tonnes d'histoires et d'aventures. Je viens de New York, j'ai vécut 17 ans à Sydney, je suis un orphelin et j'ai l'impression d'être dans une pièce de théâtre ou la fatalité tourne autour de moi, tel un oiseau qui veut attaquer sa proie. Enfin bref ! Je suis un râté. Enfin un ex-râté qui cherche à sortir de l'étiquette de râté qu'on lui colle sans arrêt dessus.... »
Je pose ma main sur le volant et je klaxonne.
« Désolé, fis-je à l'intention de Jeremy, en faisant une grimace, me rappelant de ce qu'il m'avait dit. »
J'ôte ma casquette de New York et je la pose sur les sièges arrières.
« Dis moi, t'a pas des conseils pour m'intégrer ? Et au fait, tu viens d'où toi ? », repris-je de ma voix douce et grave.

J'allume la radio en attendant sa réponse et la fin de la chanson de Demi Lovato en sort. Neon Light.
Je hurle avec la chanteuse: "Like Neon Lights Ooooooh Like Neon Lights ooooooh!"
Il doit vraiment me prendre pour un taré. Mais bon, je chante pas mal comme certains, alors ça va. "Désolé...J'aime bien chanter.", fis-je en hochant la tête au rythme de la musique avant de chanter : "Shining like stars cause we're beautiful, beautiful
You're all I see in all these places
You're all I see in all these faces
So let's pretend we're running of time, of time of tiiiime...
Like neon lights Oooooh
Like neon liiiiiights Oooh!
Please still my heart cause it's freaking out"

ça c'est une chanson à chanter pour ma Kendall, ça!

« Rah ! » fût le mot que je prononçais pour ne pas dire autre chose. Je me bataillais depuis une heure à réparer une voiture. J'en avais assez ! L'heure d'avant j'avais réparé une moto.
Mr Sanchez m'a donné 50 $ pour la moto mais m'a promis de me donner plus pour cette fichue caisse. C'est une vieille voiture très moche je trouve, je ne vois pas pourquoi il faut la réparer ! Autant la vendre, c'est clair !
Sanchez, c'est le père de Jeff. Il a les cheveux grisonnants et il est riche. Il a bien voulu me prendre à l'essai comme deuxième garagiste.
« Ah enfin ! », m'exclamais-je lorsque je réussit à terminer mon travail. Mr Sanchez entra au même moment dans la pièce : « Alors mon bonhomme tu as terminé ? Oh ! Bon travail ! »

Il ôta de sa poche une liasse de billets. « Je voudrais savoir ce que trafique Jefferson. Tu sais il n'est plus à la maison depuis quelques années maintenant et il refuse de me dire ce qu'il fait comme travail exactement. Tu es son pote alors tu pourrais me dire...Je te donnerais plus d'argent !
« Désolé Monsieur mais je ne suis pas une balance !
« 1000$ pour ton honnêteté.
« L'honnêteté ne s'achète pas. Je refuse.
«  2000 $ plus l'argent pour la réparation de ce petit bolide... 3280$.
« Quoi ?!!!
« Bon je te donne 5000$. »
Il me tend les billets. Je ne comprend pas...
« Je suis riche et je ne sais pas quoi faire avec mon argent. Autant le donner à un gars comme toi. Jeff m'a dit que tu étais pauvre alors je te donne tout ça.
« Non monsieur je ne peux pas accepter...
« Accepte ! Je t'interdis de refuser ! D'ailleurs j'aimerais te confier mon garage. Tu es quelqu'un de confiance alors pourquoi pas. »
Je secoue la tête. Moi, une personne de confiance ! Ah, ah, ah ! Je crois bien que non, sinon Kendall aurait confiance en moi. J'ai fait du Mensonge mon allié à force de fréquenter des gangsters.

Mr Shanchez fourre l'argent dans mes mains et tourne les talons après avoir dit : « On verra, on verra. »
Je range l'argent dans ma poche et je file au Repère. Là bas je me douche et je m'habille avec le reste de mes affaires que je n'ai pas encore emmené dans ma nouvelle chambre chez les Nu Zêta c'est à dire un T-Shirt gris, une casquette de New York que j'empresse de poser sur mes cheveux et des photos que je range dans la poche de mon jean, et des chaussures marrons. Je me regarde dans la glace cassée de la salle de bain. J'ai laissé pousser ma moustache et ma barbe. Ça fait plus sérieux et plus homme.
J'en profite pour prendre le dernier Donuts puis je regarde l'appartement vide. Il n'y a plus aucune de nos affaires sauf ce vieux canapé et cette télé qui me tenait compagnie lorsque les remords revenaient. Jeff va mettre le feu au Repère tout à l'heure pour « qu'on ne laisse pas de traces ».
Nous avions tous les cinq décidés d'arrêter le gang. Nous avons tous partagés toute la fortune de nos braquages entre nous. Chacun l'a utilisé à bon escient : Karim est parti hier dans le premier vol pour l'Algérie, Kim et Matt' vont se marier dans quelques jours à Las Vegas mais avant ils vont aller directement à New York s'installer dans un appartement, quant à Jeff, il a décidé de se réfugier en Californie. Je lui ai dit au revoir ce matin car je sais qu'après son passage au Repère, je ne le reverrais plus.
Mon rouquin préféré et sa Kimberley vont partir dans exactement 35 minutes pour la ville de ma naissance. Je dois emmener Kim à l'aéoport. Je peux pas vous dire comme ça m'attriste.

« Tu es arrivé en retard !, me dit-elle de sa voix douce.
« Je suis désolé., fis-je en lui ouvrant la portière. »
Je m'installe au siège conducteur et je démarre. La voiture c'est celle de Kim, une trop belle voiture noire de course de ma marque favorite : une Audi ! Miss Jones ne conduit pas, elle est fatiguée et ne se sent pas bien. Durant le trajet, pas de mots. Nous sommes trop tristes de nous séparer pour dire quoi que ce soit. Kimberley c'était la voix de la raison, Matt' mon conseiller. Celui-ci nous attend d'ailleurs dans l’aéroport. Je gare la voiture et j'arrête le moteur.
La brunette prend la clé et me la mets dans la main. « Elle est à toi maintenant. C'est mon cadeau d'adieu.» Je la regarde bouche bée. Elle hoche la tête puis sort de la voiture. Nous entrons dans la salle où se bousculent les voyageurs. Matt' s'approche de nous. Il me fait un check puis me serre dans ses bras.
« A la vie, à la mort Ty.
« A la vie à la mort., répétais-je avec tristesse.
«Allez Ty-Ty ne sois pas triste ! On se téléphonera et puis on s'écrira.", me dit Kim en me prenant dans ses bras à son tour.
Les larmes coulent sur mes joues malgré moi. Je m'étais promis de ne pas pleurer.
« Je ne veux pas que vous partiez ! Qu'est-ce ce que je vais devenir sans vous ?", fis-je en reniflant.
Kim se dégagea doucement de mon étreinte et m'ordonna : « Arrête de pleurer ! Tu as 19 ans, t'es plus un enfant ! Alors je veux te voir sourire. » J'hoche la tête en esquissant un sourire.
« Les passagers pour le vol Miami-New York sont priés de se présenter à la porte de l'embarquement merci. »
Cette voix je la déteste.
« Kim, on y va ? », fait Matt' en la tirant sur sa manche.
« Ty, me dit Kim en posant ses mains sur mes épaules, je veux que tu agisse en un homme. Arrête de faire le clown, d'agir en idiot. Cesse de raconter à tout le monde cette histoire de Ty Wolf mort, assume tes actes, sois responsable! Prend soin de ta Kendall, ne retombe pas dans des gangs, ne fais pas comme nous et surtout, surtout, surtout profite de la vie. Je veux que tu t'amuse, que tu fasse la fête, que tu boive de la bière comme avant sans pour autant bâcler tes études ! Tu dois avoir ton diplôme! On sera pas toujours là pour te conseiller : la preuve, on s'est tous séparé. Tu es un adulte alors agis en conséquence. Si tu fais une connerie, tu assume, tu rejette pas la faute sur tes parents ou je ne sais quoi. Si tu veux que les autres aient confiance en toi, il faut que tu te battes pour montrer que tu en vaut la peine. Bon Courage !Au revoir Ty-Ty, on t'oubliera pas. Promis je t'enverrais une carte postale de New York !  Prend soin de ta nouvelle voiture.»

La brunette posa un baiser sur ma joue et s'empressa de rejoindre son fiancé pour aller dans l'avion.
Je ne les revis plus. J''ai une boule au ventre, je sens un grand vide. Ils vont me manquer terriblement.

Je sors du bâtiment les larmes aux yeux et je monte dans la voiture de Kim...Oh pardon de ma nouvelle voiture. Jeff' m'a laissé volontiers une de ses moto aussi. Je pousse un soupir. J'ai des amis super....qui ne reviendront jamais.
C'est la vie ! On croise des gens, on fait un bout de chemin et puis on se sépare ; chacun fait sa vie de son côté.
J'attrape le porte clé de la voiture. Il y a une Statue de la Liberté en miniature et la clé de la voiture. J'y ajoute la moitié du cœur en or que j'avais offert à Kendy, celui avec marqué « T+K My heart belons to u. » et deux autres clé. Puis je démarre et je me mets en route.
La nuit tombe. La circulation est difficile : il y a des embouteillages. Je remarque un auto-stoppeur qui attend qu'une âme charitable vienne le prendre. Alors je me gare près de lui, baisse la vitre, et je lui dit : « Allez, monte. »
Il s’exécute et je reprend la route.
« Tu va où ? », lui demandais-je. Tout en le dévisageant, je remarque que son visage me dit quelque chose.
« T'es pas à Wynwood, toi ? », fis-je en le désignant de la tête avant de reprendre par :« Il me semble t'avoir déjà vu plusieurs fois...Ha attend je crois que t'es un surveillant ou un truc comme ça ! Salut ! Moi c'est Ty.  »
Je tourne la tête pour regarder si l'embouteillage est toujours là. Hé oui. C'est idnamissible !
Pin PIIIIIIIIIIIIIIIIINP !
Je klaxone puis je baisse la vitre pour crier : « Alors, c'est pour aujourd'hui où pour demain ? Il y en a qui ont besoin de bosser demain ! »
D'autres automobilistes m'imitent et bientôt cela devient la cacophonie générale avec des bruits de Klaxons et des jurons. Vive Miami !
Je tourne la tête vers le brun et je lui dit :  « Si t'es de Wynwood tu as forcément dut beaucoup entendre parler de moi en mal. Je me trompe ?»