Un auto-stoppeur pas si inconnu que ça -PV Jeremy Otto (Terminé)

(Je pense qu'on peut clore^^)

Tandis que je baillais à me décrocher la mâchoire, Jeremy rangea sa guitare. Le surveillant mélomane talentueux me rejoignis puis affirma lorsque j'affirmais mon départ en hochant la tête et en murmurant un « oui » à peine audible.
Je demandais de l'aide pour la guitare. Jerem' me répondit : « Comme tu veux. Mais passe plutôt le soir, la journée, je suis un peu...occupé. Décide toi un jour et préviens moi et le tour est joué. Tu es toujours le bienvenu ici. »
Un surveillant devait avoir beaucoup de boulot...surtout si en plus Jeremy étudiait à côté !!
Je lui fis un sourire et avec un clin d'oeil je lui dis tout bas : « Ok Jerem' ! Je passerais bientôt. J'irais te prévenir à la pause quand on se verra au lycée. ».
Je fis un check à mon nouvel ami, puis celui-ci m'accompagna jusqu'à la porte.
Je caressais une dernière fois Easy qui réussit à me lécher la main, puis j'appelais le chat peureux avec un petit bruit. Le matou tourna la tête et me fixa de ses yeux.

Soudain, avec une certaine inquiètude, le Français Vegan me demanda : « Comment vas-tu rentrer au fait ? ».

Je fis un signe de la main et un petit sourire en disant comme si c'était une évidence : « Oh ne t'en fais pas pour moi tu sais ! Je suis un débrouillard ! Si j'ai parcouru un soir toute la ville de Miami pour aller dans le Repère de mon gang, je peux très bien marcher jusqu'à ma chambre de Nz. En plus, Wynwood n'est pas si loin d'ici ! ».

Sourire Colgate puis ma voix retentit dans le hall du bâtiment : « Allez à toute Jerem'. Change pas mec ! Continue tes projets, ils sont super ! Au revoir et merci encore ! ».
Je regardais un instant le duo Jeremy-Easy, puis je tournais les talons et descendis les marches.
Une fois dehors, je me mis à marcher en direction de l'Ecole.
Il faisait nuit,
il n'y avait pas un chat,
Mais je m'étais fait un nouvel ami,
il y avait pas de doutes à cela.

Je fis une Roue et un Double-Salto arrière.
Puis je poussais un grand cri de joie.
Arrivé dans ma chambre, je tombais tout habillé sur le lit.
J'étais trop fatigué pour mettre mon pyjama.
Je fermais les yeux rapidement , me mit à ronfler, et je rêvais de Jeremy et de moi, manifestant tous les deux avec Easy à nos côtés, pour le sauvetage des animaux et la non consommation de viande.

Face à mon enthousiasme, Jeremy resta calme et me dit simplement : « Restons amis. J'ai des projets, tu m'aideras. ». Rien que le fait de savoir que j'allais l'aider, je levais les poings en l'air en disant « yes ! », puis j'éclatais de rire et enfin je me calmais en respirant un bon coup et en agitant mes mains.
Faut pas m'en vouloir, je suis hyperactif, excité et joyeux. C'est ma nature.
Si vous me voyez pas riant ou disant des conneries, souriant de toutes mes dents, surexcité, vous pouvez vous dire qu'il m'est arrivé un truc et que ça ne va pas. Les Amérindiens ont dit que ma mère était joyeuse, mais ne m'ont pas dit qu'elle était hyperactive. Je pense que j'ai développé ça tout seul.
Tout ce que j'espère, c'est que si j'ai un enfant, il ne sera pas comme moi !

« Krishnamurti ? C'est qui ça ? », lui avais-je demandé, curieux de savoir qui était cette personne.
Jeremy me répondit :
« Oh c'était un philosophe indien. Il traitait beaucoup de la religion, de la culture et de la société. »
Ce surveillant est très cultivé ! Je me demande pourquoi il n'est pas prof !

Quand je me mis à dire que Keo ne m'aimait pas, Jeremy dit avec un sourire amusé : « Hey ! Ça reste un chat ! ». Tant pis, de toute façon je préfère les chiens !
Easy ne refuse pas mes caresses, elle ! D'ailleurs cette dernière à l'air d'aimer les caresses que je lui donne. Mes rires retentissent dans l'appartement car Easy tente désespérément de lécher mes oreilles, mais
elle n'est pas assez rapide !

Après avoir demandé des cours de guitare, mes bâillements ne cessaient pas. Mes yeux se fermaient malgré moi. C'est donc d'une oreille distraite que j'écoutais ce que Jeremy me disait : « Moi ça ne me dérange pas mais tu m'as l'air bien fatigué et c'est vrai qu'il est tard, je pense que si je devais t'apprendre des choses, ça n'arriverait même pas à atteindre le cerveau ! ».
Je lui fis un « hmm hmm » à peine audible et je partis dans les bras de Morphée.

C'est Easy qui me réveilla en me léchant le visage et en aboyant. J'ouvris les yeux en marmonnant que je voulais dormir, puis je me demandais où j'étais.
Je reconnu l'appartement du surveillant que j'avais pris en stop. Je me levais tout en m'étirant, puis je dis à Jeremy à contre-coeur : « Désolé Jerem', je vais y aller parce que sinon je crois que je vais dormir chez toi ! ».
Je lui fis un check, puis je repris : «Je passerais chez toi...un autre jour pour que tu m'apprenne la guitare. Soit demain ou après-demain...ou...Enfin avant le 14 Février ! Quel jour te conviens le mieux ? »

Jeremy me dit que l'idée de l'association ne lui conviendrait pas pour plusieurs raisons : en effet, il y avait trop de contraintes et il fallait beaucoup d'argent. Il préférait rester indépendant car il était plus libre. Je le comprenais. En plus en étant indépendant, c'était moins risqué pour lui si jamais les choses tournaient au vinaigre.
Il confirma mes pensées quand il dit : « Je ne refuse pas de l'aide au contraire mais mieux vaut un petit groupe bien soudé qu'une grande organisation difficile à gérer. »
Comme il avait proposé que je l'aide si mon cœur en disait, je répondit tout excité et rempli de joie : « Oh oui j'aimerais devenir ton associé !!!».
J'avais trop hâte de participer à ses projets. Je me voyais déjà brandissant des pancartes « Stop à la maltraitance contre les animaux ! », monter des vidéos avec Jeremy ou jouant avec lui des chansons anti pollution, stoppant l'avancée des voitures pour hurler que « la Terre était notre maison et qu'il fallait la respecter. ».

J'étais déjà parti dans une rêverie extrême. Je me voyais même courant dans les rues pour échapper à une horde de policiers.

Jeremy me tira de ma rêverie temporaire en me parlant de son point de vue sur José Bové. En fait, il ne faisait pas comme José Bové puisqu'ils ne défendaient pas le même point de vue, la même cause, le même combat.
Le surveillant me dit : « Même toi Ty, ne me vénère pas pour ce que je fais, tu es capable du meilleur comme tout le monde. Au final, personne n'a besoin de moi pour agir comme personne n'a besoin du gouvernement pour vivre. C'est à vous de vous prendre en main, de dire qu'il est temps de changer. Tout les moyens sont bons pour garantir au monde un beau futur, soyez créatifs, constructif et sortez de ce monde aseptisé, soyez votre propre modèle. Il est temps d'ouvrir les yeux, nos villes ne sont plus que des vaisseaux déconnectés de la terre. Les arbres poussent dans un mètre carré, les forêts sont rasées, l'air est pollué, notre eau et notre nourriture sont empoisonnés, nos enfants sont malades, nos vieux sont rejetés et nos pauvres délaissés. Nos médias nous ont conditionnés à nous déshumaniser et nous avons accepté cela. Krishnamurti disait que ce n'était pas un bon signe de santé mentale que d'être bien intégrer dans une société malade. »

Tout en l'écoutant, j'hochais la tête. Il avait raison sur toute la ligne et c'était flippant. Mais étant croyant, mon espoir était ailleurs dans un sens : en Dieu. Dans ses paroles, il prononça un nom que je ne connaissais pas du tout.
Alors, je répétais en battant des cils et en faisant des yeux du chat potté dans Shrek : «Krishnamurti ? C'est qui ça ? ».
Je me levais et suivi Keo doucement, à pas de loups. Puis sans prévenir, je l'attrapais dans mes bras. « Ah ah ! Je te tiens ! ». Pour toute réponse le minet miaula, se débattit, sauta par terre et détalla pour se cacher sous une table.
«Oh ! Il a peur de moi ! », fis-je déçu.
Je retournais auprès d'Easy. Je la pris dans mes bras, me rasseyais sur le fauteuil puis me mis à la caresser en lui parlant. Elle était vraiment adorable.
«Jerem', tu veux bien m'apprendre des accords rapides à la guitare ? », demandais-je tout en baillant.
Décidément, j'étais vraiment crevé. Mais je ne voulais pas m'en aller. L'appart' était sympa, l'ambiance agréable, le fauteuil confortable, les animaux adorables et Jeremy était tout simplement génial.

En mentionnant ma mère, je revoyais des photos d'elle mentalement. J'aurais vraiment aimé la connaître.
Me redonnant le sourire, Jeremy me dit : « Qui sais ? Peut-être qu'elle l'entend de là où elle est. ».
Melissa Tala Yellow Swan... ! J'aurais aimé tant vivre avec toi plus longtemps ! De toi, je n'ai le souvenir que des photos.

Je demandais à mon hôte de la soirée si il avait écrit d'autres chansons. Il me répondit simplement par : «  Oh oui, quelques une. Notamment sur la forêt, sur la souffrance du monde...Ma plus réussite reste la toute première que j'ai composé, elle concerne la souffrance animale. Avec méthode, je m'en suis même fait un clip, peut-être veux tu l'entendre ? Attends, j'ai la vidéo sur ma USB, je ferais la chanson à la guitare. »
Wow ! Ce mec est une légende vivante ma parole ! Il a fait beaucoup de choses dis-donc ! Il pourrait créer une assoc' ou un truc du genre...Et je pourrais l'aider...Oh oui j'ai trop une bonne idée !!!
Mes yeux s'agrandirent comme des soucoupes, et je m'écriais, tout excité : « Je sais ce que tu pourrais faire ! Avec ton talent et tes idées de génies, tu pourrais monter une association contre la maltraitance des animaux et la destruction de la Nature ! Comme ça, pleins de personnes seraient sensibilisés !! Et je pourrais peut-être t'aider ! »

Je le regardais, yeux brillants et remplis d'espoir. Il fallait qu'il accepte ! Mais peut-être avait-il trop de boulot, ou déjà une association ?

Jeremy me présenta ses animaux : Easy était la petite chienne qui avait craquée sur moi (et vise-versa) et le matou, Kéo. J'avais craqué pour ces petites boules de poils. Il faudrait peut-être que je m'achète un chiot!

Puis Jeremy me présenta une autre de ses œuvres : Hope.
J'écoutais donc, plein d'admiration (à propos de l'art de Jerem') et de révolte (à la vue des images scandaleuses sur ce que les humains font subir aux animaux). Les Hommes font n'importe quoi ! Pourquoi tuer ou massacrer ces animaux si mignons pour du fric ? Franchement ! C'est du n'importe quoi ! En plus, en tuant les animaux, ils détruisent l’Écosystème !!!!!

A la fin du clip, yeux rougis et larmes coulant sur mes joues, incapable de parler étant très ému, j'applaudis doucement en hochant la tête.

« Tu es un vrai prodige ! Tu voudrais devenir un José Bové, plus tard ? », demandais-je.
J'avais entendu parler de cet agriculteur à Paris. Je savais qu'il était contre les OGM. Quand à ça, n'en parlons pas !!!
Je crois que j'ai bien fait de devenir un NZ !

Quand j'entrais dans l'appartement un joli chien s'empressa de nous rejoindre. J'appris que c'était une femelle. L'animal ne cessais de me renifler. J'adore les animaux-surtout les chiens-, alors je me baissais pour la caresser un moment.
«  Entre Ty, je t'en pris mais ne fais pas attention au désordre. », me dit le surveillant.
Je m’exécutais donc. Il y avait un autre animal : un chat. Il était trop mignon.

Jeremy me proposa de m’asseoir sur le canapé. Je m'installais donc, prêt à écouter sa chanson. La chienne revint me retrouver, ce qui me fit sourire. Je lui donnais quelques caresses et j'eus droit à une léchouille de sa part.
Je regrette le chiot que j'avais adopté peu avant la mort de Ty Noah Wolf. C'était un fidèle compagnon ! Kim l'a vendu à un enfant.

La chanson que m’interprétait mon jeune ami était intitulé Indian Soul.
Avec sérieux , respect et les yeux pétillants, j'écoutais.
Il y avait des questions sans réponses volontaires comme : « ô hommes blancs pourquoi les avez-vous massacrés ? ». Le reste de la musique était la mélodie acoustique et des paroles incompréhensibles-du moins je dirais que c'est presque de l'amérindien-. La mélodie était magnifique et je voyais des images d'Amérindiens se battant avec les Visages Pales.

A la fin de sa superbe prestation, je fis un « Wow ! » d'admiration, puis je lui dis : « C'était super ! Maman serait fière d'entendre ça !». Je lui fis un sourire spécial Colgate et lui demandais : « Tu en a écris d'autres ? ». Puis, je me mis à observer ses animaux.

« Dis-moi, tu les a depuis longtemps ? Et comment s'appellent-ils ? », lui-demandais-je tout en tentant de prendre le chat dans mes bras sans succès.

Je me mis soudainement à bailler. Je mis ma main devant ma bouche automatiquement. La route m'avait fatigué. Je n'allais pas tarder à m'endormir dans les bras de Morphée, mais je luttais néanmoins avec le sommeil, voulant savoir plus sur le sympathique surveillant.

« Oh le filou ! C'est super adorable ça ! Carrément, une demande en mariage ? Eh bien mon gars, je suis de tout coeur avec toi. » furent les mots prononcés par le français.
Je me mis à rire et il traça une croix sur sa poitrine en jurant de garder le secret.
Sérieux, je voudrais bien de lui comme témoin.

Ensuite en réponse au sujet de la corrida, le jeune pion-pardon surveillant- me dit : « C'est bien pour ça que c'est un peuple regretté. Personnellement, pour moi c'est loin d'être une culture, ce n'est plus une culture depuis longtemps, désormais, c'est juste une question d'argent et tant que la corrida rapportera de l'argent, des animaux seront torturés et assassinés pour la joie d'hommes, femmes et enfants sans conscience. Je vais te dire, j'ai passé la journée dans une manifestation anti-corrida et je suis toujours aussi scandalisé de voir des parents emmené des enfants de 3/4 ans voir ces horreurs. »

Si jamais je vais en Espagne un jour, je ne sais pas si je supporterais de voir ce spectacle sans pitié devant mes yeux !

Assis dans la dépanneuse, je demandais à Jerem' pourquoi le garagiste osais nous appeler des enfants. C'est vrai quoi, de grands gars comme nous !!
Il me chuchota : « Peut-être parce que nous sommes plus jeunes que lui... »
J'hochais la tête. Je n'avais pas posé cette question parce que j'étais un idiot, non, c'est juste que je trouvais ça un peu fort de café.
Mr Sanchez doit avoir quoi ? Allez...50 ans ? On a juste 40 ans de différence...enfin je crois...ouh là là, je vais arrêter de compter parce que moi et les maths, ça fait deux !

Le trajet se fit dans un silence mortel, enfin à part la radio qui jouait. Je n'avais plus très envie de parler, préférant économiser ma salive pour quand je serais chez Jeremy.
Je me contentais d'observer les paysages plongés dans l'obscurité de la nuit.
Les arbres sont très jolis...Ah ! J'aimerais tant camper...Heu...je m'éloigne !

Nous arrivâmes enfin chez Jeremy. Mr Sanchez m'informa qu'il viendrais me chercher le lendemain pour réparer ma voiture. Super ! Je devrais en plus de tout ça mettre la main à la pâte ! Merci Kimberley Jones !

Nous descendîmes de la dépaneuse, je remerciais l'espagnol, puis Jeremy ouvrit son logement. Nous entrâmes donc.
L'endroit où vivait le surveillant était simple mais très chaleureux. On se sentait à l'aise.

« Alors, tu me la chante la chanson ? », demandais-je en faisant presque comme un petit garçon, étant émerveillé (et surexcité) d'entendre quelque chose sur mes ancêtres.

Quand je demandais avec enthousiasme si le français pouvait me chanter sa chanson sur les Amérindiens, il me dit : « Oh euh...Ca serait avec joie mais elle n'est pas encore complètement terminée et puis, sans ma guitare, je ne peux pas faire grand chose. Mais si tu veux en rentrant tout à l'heure à la maison, tu peux passer deux secondes chez moi pour l'entendre. »

Je souris et je lui promis que je resterais avec lui pour entendre la chanson.
Puis, quand je mentionnais la guitare, il m'appris qu'il en jouait depuis 10 ans, ce qui me fit écarquiller les yeux, et me proposa des cours par lui même.
Je lui avouais : « J’apprends de la guitare en secret pour faire un cadeau à Kendall. Je voudrais la demander en mariage pour la Saint-Valentin. J'ai écris une chanson pour elle mais là il me faudrait des cours en urgence de guitare ! »
C'était pour cela que je prenais déjà des cours avec Alexandra Wayland. Pour moi, il fallait que j'ai plus de professeurs pour apprendre à jouer de la guitare. Comme ça, le jour J je serais prêt.
Un sourire malicieux se dessina sur mes lèvres. Kendall allait avoir le choc de sa vie !
Je posais un index sur mes lèvres et tout en souriant je dis au jeune-homme : « Mais chuuuut ! Pas un mot à ma Kendall ! Tout ceci doit rester Top Secret.».

En parlant de Kendall, Jeremy me fit un bref descriptif du pays d'où viens ma chérie. Il m'y expliqua que l'Espagne était un très beau pays mais que hélas, la tradition de la Corrida était une horrible chose pour les animaux.
Je me rappelais alors d'un article que j'avais lu concernant les pauvres bêtes sur lequelles les humains s'acharnaient. Il y avait même eu des manifestations anti-corrida avec des slogans comme : «Nadie mas sangre ! » (enfin un truc comme ça).
Je secouais la tête en faisant une grimace tout en disant : « C'est vraiment du n'importe quoi ! Non mais attend...Soit c'est dans leur culture mais quand même ! Faut pas exagérer ! Ce sont des animaux innocents, ils n'ont pas mérité ça ! Nous les Amérindiens ont tuait pas les animaux pour un rien quand même ! »

Je ne suis pas un pur Amérindien, mais je connais quand même des trucs sur mes ancêtres.

La porte du café s'ouvrit et Mr Sanchez apparu sur le seuil, très inquiet. « Ah ! Vous voilà ! Je suis allé au McDo et je ne vous ai pas trouvé ! », s'écria t-il en avançant vers nous.
Ce n'est pas un Espagnol pour rien !
Je me lève. Mr Sanchez nous informe qu'il nous prend dans sa dépanneuse et qu'il s'occupera de ma voiture après. Ce n'était pas la peine de nous dire ça, on n'est pas des idiots quand même !

Nous sortons donc tous les trois du café et nous grimpons dans la dépanneuse. A ma grande surprise ma voiture est déjà embarquée. A quel moment a-t-il fait ça ? Ah Mr Sanchez ! Il est de plus en plus étonnant !

« Alors ninos, où est-ce que je vous emmène ? », nous lance-t-il joyeusement avant d'allumer sa radio.
Je désigne du doigt Jeremy et je réponds : « Chez lui ! Il vous donnera l'adresse. ».
« Vamos los ninos ! »

Discrètement, je chuchote à Jeremy tout en observant du coin de l'oeil l'homme aux cheveux grisonnants : « Pourquoi il nous appelle enfants ? On est pas des gamins quand même ? Si ? »

Tandis que je racontais ma triste vie, Jeremy me dit, me coupant dans mon élan : « ..Je suis désolé pour toi. Tu sais, si tu ne voulais pas me parler de ça, tu n'avais pas à le faire. Bon...En tout cas, ta mère devait être quelqu'un de bien, j'ai toujours eu un profond respect pour les peuples amérindiens, des peuples qui n'ont pas mérité ce qui leur soit arrivé, tout comme toi tu n'as pas mérité autant de malheur dans ta vie. J'ai même créer une chanson en hommage à ces peuples. »

Mes yeux s'écarquillèrent et je m'écriais : « C'est vrai ?!! Oh tu peux me la chanter s'il-te-plaît ? »

J'avais tout raconté de A à Z. Quand je m'excusais de mon acte, le sympathique surveillant se mit à rire puis s'exclama : «  Ty tu es un cas ! ».
Je confirmais en disant : « Oui, c'est vrai ! ».

Je le remerciais de son oreille attentive. Il me dit alors :
« Merci ? Merci à toi plutôt mon grand ! Je n'imagine même pas la confiance que tu dois me porter pour pouvoir me débiter ainsi toute ta vie ! Une confiance de malade c'est pas possible. Sache que ça me touche, nan vraiment ça me touche beaucoup même si tu n'étais pas obligé de faire tout ça. »
J'assurais :
«Si j'ai dit tout ça c'est parce que je vois que tu es un homme digne de confiance. Et puis j'avais besoin de parler je pense... ».

Je lui demandais ensuite comment étais sa vie dans le pays du fromage, de la baguette et du vin.
Il me raconta alors sa vie : « Oh tu vas être déçu, c'est une vie tout à fait banale. Non vraiment je n'ai pas tellement de chose à dire sur ma vie en France, j'y ai passé ma jeunesse mais j'ai également beaucoup voyagé. Je suis allé au Maroc, au Canada, Japon, Espagne et j'en passe. Voilà, ma famille y habite encore en France et je vais la voir de temps en temps quand c'est possible. Mon passe temps tournait beaucoup autour de la guitare, d'ailleurs c'est toujours le cas et je compose maintenant moi même mes chansons même si j'en ai peu à mon actif et derrière mon boulot de pion, je suis encore débordé d'activités alors autant dire qu'il se passe plus de chose dans ma vie ici, en Amérique, que quand je vivais en France. »

Mes yeux s'agrandirent de nouveau quand j'entendis le mot guitare. Décidément, on avait plus de points communs que je pensais!
Je dis avec joie : «Oh moi aussi j'ai une guitare...mais je n'en sais pas en jouer... Tu en joue depuis combien d'années ?». Ensuite je lui demandais: "Comment es le pays de ma Kendall?" avant de préciser que je faisais allusion à l'Espagne.

"C'est évident Ty. Pourquoi un lait sortant des pis d'une vache serait bon pour nous ? Il ne l'ai pas plus que le lait de jument, que celui de chatte, que celui d'une tigresse, que celui d'une antilope ou d'un éléphant. Le lait d'une vache n'est que pour un seul être : le veau. De plus, nous n'avons pas besoin de lait, notre corps n'en a jamais eu besoin. Cites-moi donc une espèce qui boit encore du lait après son sevrage et qui en plus boit celui d'une autre espèce ?"

Je me mis à réfléchir un moment, passant en revue tous les animaux et je n'en trouvais aucun. Ma réponse fût donc : « Je ne vois pas. »
Jeremy m'expliqua pourquoi le lait n'était pas bon pour le corps humain. J'en apprend des choses ce soir ! Le lait est donc un poison, he ben dis donc, c'est de mieux en mieux ! On nous tue à petit feu !
Et pour couronner le tout, les animaux s'infectent , sont dopés, tués pour un rien. Que de souffrance rien que pour nous et notre superbe consommation de masse !
La voix de Jeremy avait changé, tant il était indigné. Moi je faisais des grimaces de plus en plus terribles à chaque phrase. Tout cette réalité me donnait mal au cœur, m'indignait et me remplissait de colère...tout comme ma merveilleuse mère.

Quand la pensée et les images du terrible accident m'atteignirent, Jeremy me demanda : « Qu'est ce qui t'arrive...? ». Mais je ne le répondis pas. Je n'étais pas prêt pour le moment. Je me contentais de faire un signe de la main qui disais « ce n'est rien ». Terrible mensonge.

Vînt la discussion sur mon nez. A ma grande stupéfaction, le surveillant français me dit : - « Il te gêne tant que ça ? C'est une drôle d'obsession. Je ne le remarque pas moi ton nez, je pense que ta copine ne fait que te taquiner. Pourquoi vouloir le changer ? Il me semble que...Que tu as une copine, des amis...Ils t'apprécient tels que tu es non ? Il me semble que ta copine doit te trouver beau comme tu es non ? De plus, si tu dis que tu le tiens de tes parents, ne dis donc pas "à cause" mais plutôt "grâce". Vois ça comme un héritage mon grand, le plus étrange serait plutôt de n'avoir rien en commun avec ses propres parents. »

Je sortis mon portable noir de ma poche et cherchais les images de mes parents que Jeff avait habilement transféré là dessus après tout un système avec la photocopieuses et les photos argentiques. Je lui montrais ma mère puis mon père et lui affirmais en pointant du doigt leur nez : « Mon nez est un mix des deux mais avoue que c'est horrible quand même ! »
Devant mon affolement, Jeremy pris soin de me raconter une anecdote sur une de ses amies qui en France, a eu la désagréable surprise d’apercevoir des tâches claires sur son corps à cause d'un coup de soleil.
Je n'aurais pas aimé être à sa place ! Ça doit être un défi au quotidien !
Le brun conclu ses paroles par : « Ty, franchement, c'est ton visage et ce nez te rend tellement amical ! ». Cette dernière phrase me fit faire un grand sourire et je remerciais Jeremy de m'avoir rassuré.
Tous les matins devant la glace je répéterais : «Mon nez c'est mon nez et il ne doit pas devenir un complexe. ».

Je racle ma gorge puis je prend la parole : « Je pleurais tout à l'heure parce que je pensais à l'accident de voiture qui a tué mes parents biologiques. J'étais dans la voiture aussi mais je ne suis pas mort. J'avais deux ans...C'était le 24 Décembre 1996...à New-York...la ville de ma naissance... On m'a ensuite emmené dans un orphelinat et j'ai été adopté quelque temps plus tard par les Wolf, un couple de policiers qui m'ont élevés à Sydney en Australie. Ils m'ont élevés en véritable ninja enfin presque... Tous les ans je participais au tournoi de Karaté et c'est dans un de ces tournois que j'ai rencontré Kendall. Nous sommes sortis ensembles durant l'été de mes 16 ans et puis on s'est séparés jusqu'à ce que je la retrouve en Décembre 2013. C'est après cet été que j'ai découvert le secret que me cachait mes parents adoptifs : j'avais été adopté par eux. Les Wolf sont morts en Octobre 2013 dans un incendie qui a ravagé notre loft... »

Je fis une pause, revoyant les funérailles d'Annie et Loïc...Mes parents adoptifs...Je poussais un soupir puis continuais mon récit : « Je me suis cassé de chez les Wolf à 16 ans pour parcourir la ville de ma naissance. A New York j'ai cherché des infos sur mes parents biologiques. Ma mère était une Amérindienne du nom de Melissa Tala Yellow. Elle était fleuriste et à épousé mon père quatre ans avant ma naissance. Quand je suis content, gentil et quand je ris je lui ressemble. Je lui dois mes cheveux, mes yeux et mon nez . J'admire ma mère. Je suis allé voir les Amérindiens pour qu'ils me parlent de maman. Ils m'ont dit qu'elle était optimiste, serviable, souriante. Elle détestait que mon père buvait. Elle était une défenseure de la Nature et organisait des manifestations dans New-York contre la pollution. Les Amérindiens m'ont racontés des tas de légendes que j'ai notées dans un carnet et que j'ai appris par cœur. Mon père, Kévin Swan, lui, je le déteste. C'était un Américain. Il foutait rien, il était au chômage et passait son temps à picoler. Je lui dois mon nez, mon menton, mon front et surtout mon côté rebelle et têtu. Il s'est tué avec maman et je suis sur que c'est parce qu'il a bu. Selon le journal, on a retrouvé sur lui une dose effrayante d'alcool dans le sang ! »

Je fis une autre pause puis je racontais comment je suis devenu un rebelle, mon enfance, la première fois où j'ai bu mes conneries, ma façon de draguer les filles, mes voyages à Paris et Los Angeles, le fait que j'étais un bon danseur, quand j'ai trompé Chloé, mon addiction passée des Smarties, le coup avec Alma et donc ma première fois, mon adhésion dans le gang, nos braquages, quand Kim me draguait, quand je me suis fait tabassé pour la première fois de ma vie, quand le Chef du gang m'a cherché dans tout Miami pour me tuer et ma cavale, pourquoi j'étais un mauvais Pi Sigma et que je subissais les insultes des autres, l'histoire de mes râteaux, la haine que j'avais pour Twilight, les fois où je me suis battu, quand je suis sortit avec Kim deux fois pour la larguer cinq jours après, quand j'ai organisé le RDV de Kim et de Matt' pour qu'ils puissent sortir ensemble, quand j'ai trouvé un petit chiot, le tournage et la sortie de mon film, le succès qui m'ouvrait les bras, quand j'ai gagné au loto, mes retrouvailles avec Kendall, la première fois que j'ai fumé, le Parkour, ma fausse mort et ma tentative de suicide, mes remords, mon souci de ronflements, quand je suis allé demandé pardon à Kendy, mes projets, mes craintes, mon fanatisme de Selena Gomez, comment j'étais nul en Espagnol, mes mauvaises habitudes, mes tics, comment je voyais l'avenir, mon nouveau boulot de garagiste et enfin la journée d'aujourd'hui.

Je racontais toute ma vie sans m'arrêter et je n'y pouvais rien : les mots sortaient et s'enchaînaient tout seuls. J'étais un journal intime vivant, un livre ouvert. Je parlais avec animation, vivacité, colère, tristesse ou joyeusement selon les différentes épisodes de ma vie.
Quand je terminais j'écarquillais les yeux, me rendant compte de ma gaffe énorme. Je venais de raconter toute ma vie à un inconnu !!! Qu'est-ce qui m'avait pris ?

« Heu..Désolé d'avoir raconté tout ça...Je ne sais pas ce qui m'a prit...Je t'ai grave saoulé avec mes histoires, nan ?! », m'écriais-je en mettant ma main devant ma bouche.

Sérieux, pourquoi avais-je dis tout ça ? Peut-être que j'avais besoin de dire tout ce qui me pesait sur le cœur. En tout cas, je me sentais léger.
Je dis tout bas : « Merci de m'avoir écouté. En tout cas...je me sens mieux. Wow ! ».
Je lui adressais un sourire. Puis tournais la tête vers la vitre pour voir si Mr Sanchez était là. Négatif !
« Et toi, c'était comment ta vie en France ? », demandais-je curieux comme tout.

Lorsque j'annonçais que j'allais devenir végétarien plutôt que Vegan, le français se mit à rire. Il se lança ensuite dans une grande explication qui m'appris non seulement que les œufs et le lait n'étaient pas bon pour ma santé mais également l'existence d'autre laits. J'ignorais qu'il y avait des laits d'amande, de soja, de noisettes, de riz et d'avoine... Je serais curieux d'en boire un de chaque et de me décider sur l' un d'entre eux.
Jeremy me dit cependant qu'il respecterais ma décision de commencer en simple végétarien.
Je plongeais alors dans une grande réflexion pesant le pour et le contre de devenir Vegan ou Végétarien.
Finalement je décidais de devenir tout d'abord Végétarien, puis petit à petit ôter un à un les œufs puis le lait et ainsi de suite.

Une question me titillait depuis un bon moment, alors je demandais à Jeremy : « Mais pourquoi le lait n'est pas bon à boire? »

Après mon horrible question concernant celle qu'il aimait, le surveillant alors attristé souffla un bon coup et passa sa main sur son visage. Il ne me regardait plus du tout. J'en déduisis donc que son être cher comptait énormément pour lui.
Puis séparément les mots vinrent. Tout d'abord, il me confia qu'il l'avait perdu. Alors je pensais immédiatement à la mort. Les mots suivant vinrent confirmer ce que j'avais deviné : « Un accident de voiture. ». Ces quatre mots me firent jeter quelques larmes, me faisant repenser à la mort de mes parents biologiques et à ma survie. 24 Décembre 1996... Le jour qui a changé à tout jamais ma vie...
Le jour où j'ai commencé à haïr mon père, cet alcoolo oisif sans emploi. Ma mère n'avait pas mérité ça...Ni lui non plus et moi donc !
Séparés à tout jamais dans un accident alors que j'avais deux ans.

J'avalais ma salive et essuyais mes yeux tout en reniflant. Garder son calme.
Yeux rougis, je fis comme si de rien n'était et continuais la conversation.
La question suivante était plus joyeuse. J'appris alors comment les surveillants nous voyais. Le français se plaisait donc dans notre établissement si spécial avec ses élèves si déroutants les uns comme les autres. Nous sommes de vrais numéros. Moi le premier.
Je fis un sourire à Jerem' à ses dernières phrases : « De plus, si je peux en mettre certains dans le droit chemin comme toi, je serais le plus heureux des hommes...Je ne regrette vraiment pas mon boulot ici. ».

Puis je passais le coup de fil à Mr Sanchez, le père de Jeff. Je demandais l'adresse à Jeremy qui me répondis après avoir regardé au dehors du regard : « Il me semble que nous sommes dans le café situé en face du Mcdo qui se trouve sur la West Indiantown Road, ça me revint maintenant, nous étions passé devant la pancarte du parc de Cypress Creek. C'est la route 706 je crois... »
Je m'empressais alors de répondre à Mr Sanchez par : « West Indiantown Road route 706. Ok he bien on attend patiemment. Ok merci beaucoup. A tout de suite. ».
Je raccrochais et poussa un soupir de soulagement.
« Merci Jeremy. Mr Sanchez a dit qu'il vient bientôt. », fis-je en Français.
Je m'asseyais sur un siège et invitais Jeremy à faire de même.
«Hum...Je peux te demander quelque chose...Enfin...C'est un peu délicat...voire même idiot. C'est à propos de ... », fis-je en tirant sur mes pauvres cheveux.
Je pris une inspiration avant d’enchaîner : « ...mon nez. Alors voilà : Mon nez c'est mon obsession et je ne sais pas comment me débarrasser de l'idée que mon nez est horrible et que je veuilles le changer ! Même à ma copine je parle de mon nez...enfin bref. Ce nez je l'ai à cause de mes parents et surtout de ma mère. Tu n'a pas une idée pour que je puisse arrêter de penser qu'à mon nez tout le temps ? »

Jeremy me regarda d'un air étonné lorsque je lui affirmait que je ne toucherais plus jamais à de la viande. Il fit même un « Wow ! », mot que j'utilise fréquemment.
Il me dis : "Eh bien, je suis fier de toi mon grand, tu m'as surpris là ! Franchement, si tu arrive à devenir vegan du jour au lendemain : chapeau, bravo, mes respects ! Mais comme tu dis vegan, tu pense alors à supprimé les oeufs aussi ? Lait, miel et tout le reste ?"

Le miel je détestais par contre le lait c'était hors de question ! Sans œufs ni lait, plus de gâteau, de milkshakes et de glaces !! Et c'était quoi le tout le reste ?

Je raclais ma gorge puis lui répondis en faisant un petit rire : « Je crois que je vais devenir simplement végétarien. »

Ensuite Jeremy me répondis tristement et négativement quand je lui demandais si il avait une petite copine , ce qui éveilla ma curiosité légendaire. Le voyant mal à l'aise et triste, je lui demandais en posant ma main sur son épaule : « Hé ça va ? ».
Vu sa réaction -qu'il avait néanmoins essayé de dissimuler (en vain car rien n'échappe à mes yeux rayons-lasers) je réalisais que j'avais fais une énorme gaffe puis j'en concluais que soit la demoiselle l'avait largué (ou le contraire) ou qu'elle était décédée. Mon visage devînt triste et je m'excusais d'avoir posé cette question. Curieux je lui demandais tout de même: « Qu'est-ce qui lui est arrivé ? ».

Le surveillant me raconta la réaction de sa famille. Certains avaient été tolérants, d'autres non. Je pense que Kendall m'acceptera quand même. Elle s'étonnera juste de ne plus me voir commander un triple streak et une montagne d'hamburgers !

La dernière phrase du surveillant me rassura : « Tu pensais à ta copine aussi ? Bah, pourquoi t'en voudrait-elle ? Chacun ses choix après tout. ».
Mon visage s'illumina et je murmurais qu'elle m'accepterait comme j'étais puisque qu'elle acceptais déjà mon nez. Mon nez est une véritable obsession. Pourquoi mes parents m'ont-ils donné ce nez horrible retroussé et en plus bien gros pour que tout le monde le voie ? Je ne pouvais pas avoir comme tout le monde un nez normal ? Si j'étais un multi-milliardaire je changerais de nez.
Je commandais un autre verre de chocolat chaud, puis je demandais au brun :  « Tu te plais à Wynwood ? C'est dur d'être surveillant ? ».
Je m'étais toujours demandé ce qu'un surveillant pouvait penser des élèves.
Le serveur me servit le verre puis me recommanda d'appeler un dépanneur.
Un dépanneur...Combien ça allait coûter ça encore ? Soudain, je me frappais le front en m'écriant : « Oh comme je suis bête ! Mr Sanchez ! C'est vrai ! ».
Je pris précipitamment mon portable tactile noir et je composais le numéro du garagiste.
« Allô ? Mr Sanchez ? C'est moi, Ty. Hum...voilà j'ai un grand problème : je suis tombé en panne d'essence et je suis coincé avec un pote à moi. Vous pouvez pas venir nous chercher et vous occuper de ma caisse ? Ok..Ok..D'accord. Gracias mucho Senior Sanchez !Heu...J'ignore où on est... «  Je me tournais vers Jeremy lui adressant un regard interrogateur et en lui demandant : « Tu saurais pas où on est par hasard ? L'adresse exacte s'il te plaît? »

Jeremy me demanda quel était le rapport entre le fait d'être sportif et celui de manger de la viande. Je ne savais pas vraiment. J'avais juste entendu beaucoup cette phrase autour de moi : « La viande c'est bon pour les sportifs. ».
C'est exactement ce que je dis à Jeremy pour justifier le fait d'avoir pu en manger. Il me répliqua immédiatement : « Quand nous sortons d'ici, quand tu veux je te défis à la course s'il le faut. La viande n'a absolument rien, et je dis bien rien à voir avec les muscles. Ce n'est pas parce que tu manges des muscles de boeuf que tu deviendras fort comme un boeuf. Non, tu ne mets dans ton estomac que des monceaux de cadavres et ce n'est pas bon du tout pour lui. Sais-tu que la longueur de nos intestins est de 7 à 13 fois plus grande que celle de notre tronc ? Et aussi que c'est la même chose pour tout herbivore ? Alors que les animaux carnivores l'ont seulement plus grande de 3 à 6 fois. Un transit instetinal très court pour se débarrasser rapidement de la viande avant qu'elle pourrisse. »
Je me mis à mordre mon pouce de plus en plus fort au fur et à mesure qu'il parlait tout en écarquillant les yeux. Je me rendais compte de l'horreur d'être un carnivore. Le pire restait à venir ! Le surveillant m'expliqua ce que la viande apportait vraiment : du gras, et...et...le risque d'avoir un cancer. Je ne veux surtout pas attraper un cancer. Je pense qu'il faudrai que je me fasse dépister d'ailleurs parce que l'alcool plus la viande...ouh làlà ! Je suis trop jeune pour mourir !

Je parie que je suis devenu blanc comme un linge. Ma jambe bouge toute seule en tout cas.
« Oh Seigneur pardonne-moi d'avoir mangé de la viande ! », m'écriais-je en mettant mes mains sur mon visage.
Je suis un accro, un drogué de viande. Il faut que j'arrête d'en manger dès ce soir.
« Je promets de ne plus jamais être un carnivore ! A partir de ce soir je suis un Vegan! », dis-je en levant la main droite.
C'est vrai nous ne sommes pas des loups quand même pour manger de la viande comme ça à tout bout de champ ! Et puis en plus...des animaux morts ! Répugnant !
En tant que Nu Zeta je devais arrêter de me nourrir d'animaux. A partir d'aujourd'hui ce sera des céréales, des légumes et du soja !

Ensuite Jeremy m'annonça qu'il était vegan depuis 9 ans. « Wow ! », fis-je avant d'avaler le reste du chocolat.

« Et...comment ta famille, tes amis et ta copine ont réagis quand tu leur a dit que tu étais Vegan ? Enfin...Tu as une copine n'est-ce pas ? », demandais-je en le regardant tout en arquant un sourcil.
Je m'inquiétais un peu de la réaction de ma Kendall. Mais je pense qu'elle m'acceptera comme je suis.