Patatrac ! Cette fois, c'était la bonne. [Dylan & Boo]

Patatrac !

J’emmêle mes questions et mes réponses, ce qui fait que j’ai un peu de mal à suivre toute ces informations qui vont et viennent à la fois. Mais je suis un Khi, et si j’arrive à le faire pendant les cours, alors pourquoi pas avec cette demoiselle ? J’en apprends d’ailleurs un peu plus sur elle, elle m’annonce n’être arrivée il n’y a que quelques semaines de cela, être en senior et qu’elle rentrerait certainement à l’université l’an prochain. Un sentiment que je connaissais bien fit son apparition en moi, mais différemment cette fois ci. L’envie. Les gens qui vont à la fac sont plus responsable, au moins là-bas on ne me prendrait plus pour un gamin. Le pire, c’est que je sais que j’ai le niveau, mais ma grand-mère s’est toujours opposée au fait de sauter une classe. Alors je vais devoir faire preuve de patience.

Son sourire tendre accompagnant sa réponse, du fait de mon explication sur les étiquettes, me fait chaud au cœur. C’est une réponse et un sourire sincère, profond, le genre de truc qui vous redonne la foi. Comme quoi, un seul et même lycée peut regorger de bien des surprises. Et la mienne est plutôt agréable à vivre pour le moment. Je me contente de sourire à mon tour, je ne veux pas renchérir là-dessus, comme si je m’apitoyais sur mon propre sort. Non. Faire de nouvelles connaissances ce n’est pas uniquement parler de soi. A mon grand étonnement, et avec un haussement de sourcil, j’apprends que mon interlocutrice est chez les Lambdas. Pour une fois, mon sens de l’observation à failli. Quoi que… pas tellement puisqu’elle m’avoue avoir joué de la batterie à une époque. Je l’imagine un instant derrière une grosse caisse. Oui, je crois que cela lui irais bien.

Elle m’expliquait le pourquoi du comment elle s’était retrouvée dans cette confrérie, et pourquoi elle l’avais choisie elle, plutôt qu’une autre, les étiquettes, on y revient toujours au bout d’un moment. Elle n’a pas tort au fond, les confréries sont bien la preuve que quoi qu’on fasse on sera toujours rangé dans une case, avec un mot bien précis inscrit en plein milieu du front, histoire que les gens qui nous croisent puissent le lire à chaque fois, et ne jamais l’oublier. Du coup, je me sens un peu bête quand elle me demande à son tour dans quelle confrérie je suis. L’étiquette de grosse tête, pour le coup, je me la suis collé tout seul comme un grand garçon. J’ai l’impression de me contredire dans tout ce que je raconte, et de perdre le fil. Un tourbillon, un flot de mots de phrases. J’en ai presque le vertige. « Je-je com-comp-prends tou-tout à f-fait. Et d’ai-ailleurs t-tu as complète-tement rai-raison. » Finissais-je par dire.

Et avant même que je ne puisse répondre quoi que ce soit d’autre, je l’avais doucement ramené vers moi pour qu’elle évite de marcher sur ce papier gras à terre. Evitez une catastrophe, c’est une autre qui vous rattrapera. Comme si c’était son, ou notre destin, de devoir sans arrêt trébucher. Si notre destin était de finalement s’adresser la parole, pourquoi vient-il de nouveau frapper ? Aucune idée. Mais la scène est allée très très vite, mon tee-shirt qui se tire vers le bas, ma main cherchant rapidement de quoi se rattraper tandis que mon corps se vis basculer de plus en plus sous le poids, léger, soit dit en passant, de la jeune fille. Mission réussie ! Malgré la position tout à fait inconfortable, mes fesses n’ont pas touché le sol, et la demoiselle et saine et sauve ! Et puis mes yeux se ré-ouvrirent…

Cette douce sensation sur mes lèvres ? C’était… ? HO ! Dans un mouvement de panique je me relevais rapidement, je devais être rouge comme une écrevisse désormais, si bien, que j’en sentais mon cœur battre au bout de mes oreilles. Quel con, quel con ! « Je-je-je-je… » Je m’énervais tout seul. « C-c-c-c-était p-p-p-p-pas… Ee-excu-cuse-m-m-moi. » Je m’excusais, mais en réalité, je n’avais aucune idée de ce qu’il venais de se passer. A part que nos bouches venaient de s’effleurer. Etait est-ce moi dans un mouvement involontaire ? Ou elle ? Ou alors peut-être que tout ça n’était qu’un coup monté, depuis des semaines. Parce qu’elle me trouvais à son gout ? Mais mon cœur n’était que pour une seule fille… Une fille que je n’avais pas revu depuis des mois finalement… Non, cela ne povais pas être ça. Personne ne trouve à son gout le pauvre petit Dylan.

« Dé-déso-solé ! J-je vou-voulais p-pas… Je-je v-vais te-te lai-laisser. » Disais-je avec la plus grosse honte du monde. Je ne lâchais désormais plus cette bouclette de mes doigts, l’emmêlant frénétiquement. J’avais la tête baissée, et je mordais ma lèvre inférieure tellement fort qu’elle n’allait pas tarder à céder. Je lui tournais le dos, avant de changer d’avis et de lui faire ç nouveau face. En fait, je ne savais absolument pas quoi lui dire. Mon regard se voulait bienveillant, et désolé. Je voulais simplement qu’elle me dise quelque chose, n’importe quoi qui pourrais me rassurer…



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Patatrac !

« De quelle étiquette est-ce que tu parles? »
Me demande-t-elle, tout en passant tout de même son bras dans le mien à mon grand étonnement. Cette demoiselle, malgré sa maladresse légendaire, n’a l’air d’avoir peur de rien, ou tout du moins, pas des autres et de leurs regards. J’aimerais pouvoir en faire autant. Réellement. J’aurais dû me douter qu’elle me poserait cette question mais je ne sais pas vraiment comment lui expliquer sans passer pour une pauvre victime. Je ne veux pas qu’on s’apitoie sur mon sort. Je tourne mon regard vers elle en souriant doucement. Cela me fait plaisir qu’elle l’ai quand même fait, ce geste. Rassurant, honnête et amicale à la fois.

Tout en continuant à descendre les escaliers pour rejoindre l’extérieur je réfléchi rapidement à ce que je pourrais lui répondre. Esquiver clairement sa question ou être le plus honnête possible sans pour autant me faire plaindre. Cruel dilemme. Je n’aime pas mentir, encore moins avec les gens qui me font me sentir bien, et pour un premier abord je dois vous avouer qu’en effet, je ne me sentirais pas bien. De toute façon, je ne sais pas mentir alors comme ça, on est fixé. Je vais me mettre à rougir, à transpirer, mon bégaiement va redoubler voire tripler, je vais être à deux doigts de faire un malaise… Enfin j’exagère surement, mais cela n’en vaux franchement pas la peine.

« Tu es en quelle année? »

Merde. J’étais encore tellement dans mes pensées que finalement j’ai encore tout loupé. Je suis clairement un cas. Comme sorti d’une rêverie éveillée je tourne à nouveau la tête vivement pour regarder la jeune fille. Peut-être un peu trop rapidement puisque j’i pu sentir une de mes cervicales craquer. Dans une petite grimace, et de ma main libre, je la passe doucement et discrètement dans ma nuque pour masser la vive douleur. « Oh. Je s-suis en Ju-junior B. Selon les… Les profs je vais pa-passer en Senior haut la-la main. Et… Et toi ? » Allez tant que tu as la bouche ouverte Dylan, continue sur ta lancée et répond lui à sa question d’avant. Inspire. Voilà.

« Tu sais… P-pour ce que je-je t’ai d-dit tout à l’heure… C’est qu-que je suis loin d’être un Pi-pi Sigma comme tu-tu dois bien t’en d-douter… Et beauc-coup de gens me prennent p-pour un abruti-ti fini à cause de… de… ce truc tu-tu sais ? » Dis-je en mettant un doigt sur ma tempe. « Ca et… le reste. Tout le m-monde n’est p-pas gentil co-comme toi. » Je le pensais vraiment, et puis je trouvais ça bien vu de dire quelque chose de plus léger. Tandis que nous traversions le campus pour rejoindre une ou deux rues plus loin la bouche de métro je tirais doucement la jeune fille vers moi pour qu’elle puisse esquiver un papier d’emballage d’hamburger bien gras trainant sur le sol, et qu’elle ne semblait pas avoir remarquée. Dans un sourire je lui demandais à mon tour : « Et t-toi ? T-tu fais partie d’une con-confrérie ? L-laisse-moi de-deviner ! Alpha Psi ? » Oui, je voyais bien la demoiselle jouer de la guitare à ses heures perdue, ou de la peinture plein les mains…


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Patatrac !

Mais détend-toi bon dieu ! Oh, c’est pas vrai ça quand même. Alors voilà, tu réussi à bredouiller quelques phrases maladroite à une fille, et tu perds tout tes moyens. Tu ne changeras jamais Dylan. Dit une petite voix intérieure. Je le savais, et depuis bien longtemps, mais c’était réellement plus fort que moi. Je n’y étais pour rien après tout… Enfin je crois… Et avec un peu d’effort peut-être que ça irait mieux ? Je réfléchi décidément trop, et jamais au bon moment. Allez rend lui ton sourire mon gars, elle le fait bien elle. D’ailleurs la demoiselle me rassure, elle aime l’humour. Et l’humour douteux ? Visiblement cela n’a pas l’air de la déranger plus que ça, j’ai même failli me faire avoir par son petit jeu outré. Elle est drôle, c’est sympa.

Pendant que nous nous déplaçons que je continue d’afficher mon sourire le plus béta du monde, et d’observer le visage fin de la demoiselle, je me concentre sur ma respiration, je bégaie un peu plus qu’à la normale. Un peu plus qu’en cours par exemple. Au fil de la discussion, les choses devraient se calmer, sauf si je me sens en danger. Comme les petits animaux, qui vont se cacher, et bien moi je deviens… Etrange. Mais cela ne devrait pas arriver n’est-ce pas ? Il n’y a pas de raisons. Enfin je crois… Et puis j’ai sorti ce truc complètement débile. Parfois les choses sortent de ma bouche sans que j’aie eu le temps d’analyser la situation dans ma tête. Je vous jure, il faut suivre avec moi ! …

« Oui comme dans Mario ! Je joue souvent à ça avec mon petit frère ! » Alors ça, si je m’y attendais. Je relève vivement la tête, ne manquant pas de me faire craquer une cervicale au passage, mais je suis étonné que la douleur ne me fait qu’à peiner ciller. Une fille qui joue aux jeux vidéo ? Réellement, ce n’est pas que dans les mythes ou dans les films et séries de Geek ? Je suis content de voir que les choses vont dans le bon sens, c’est bon signe en général. J’aurais voulu renchérir sur ça, puisque visiblement nous avons trouvé un point commun, mais la demoiselle m’annonce alors d’un air plus ou moins désolé qu’elle doit y aller, parce que, justement, son petit frère emménage aujourd’hui à Miami. Je dois avouer que je suis peut-être un peu déçu… Jusqu’à ce qu’elle me propose de se revoir et me complimente par-dessus le marché! Mes yeux s’écarquillent un peu plus. Jamais une fille ne m’a proposé ça avec autant de spontanéité. « Je… Je heu. » Bafouillais-alors.

« Si tu veux... tu peux m'accompagner jusqu'à l'arrêt de métro? Enfin... si tu n'as rien à faire de mieux? Et on réfléchira à notre prochaine rencontre en essayant de ne pas se casser la gueule l'un sur l'autre pour ça? »

Et je me mets à rire sans me contrôler. Oui, elle aussi me fait rire. D’un côté je suis complétement paniqué, et de l’autre je me dis que ce serais l’occasion rêvé pour me sociabiliser, et puis… pas avec n’importe qui non plus. Mais… ce serais Malpoli de refuser enfin ! Allez Dylan, Mademoiselle Boo est pressée, dépêche-toi de lui répondre. « Ou-oui bien s-sur ! Après vous ma-mademoiselle ! » Dis-je en faisant presque une courbette pour la laisser passer devant moi. J’ai peut-être un peu peur des filles, mais quand je suis en leur compagnie, je sais être un véritable gentleman. « Si-si tu veux, tu-tu peux même te te-tenir à mon bras… Je v-veux dire… ça nous évi-viterais peut-être de glisser cette f-fois non ? » Dis-je sur le ton de la plaisanterie. Je ne suis pas en train de la draguer ou quoi que ce soit, qu’on soit bien d’accord, puisque je ne sais pas le faire. Mais il a une part de vraie dans ce que je viens de dire. Et quand je croise le regard d’un des Rho Kappa je me dit que c’est une bien mauvaise idée. « Je plai-plaisnatais t-tu sais. Je-je ne voudrais p-pas que ça te-te colle une éti-tiquette. » Je repensais brièvement à cette histoire de faux couple avec Lexi, et aux conséquences que ça avait engendré.

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Patatrac !

Je ne parlerais pas de hasard cette fois. Quand on tombe une fois… deux fois, voir même trois fois sur la même personne on peut alors parler de hasard. Mais avec cette jeune fille à la chevelure de feu, ce n’est pas arrivée « juste » deux fois. D’ailleurs je ne les compte même plus. Ça avait simplement commencé par des bousculement, par des emmêlements de pas, on a parfois même manqué de se retrouver le nez par terre, l’un et l’autre. Oh mais attendez ! Oui voilà, exactement comme ce qui vient de se passer. A un tel point de maladresse, autant de mon côté que du sien, je crois qu’on était fait pour se rencontrer. Je ne pensais d’ailleurs pas que quelqu’un puisse me faire de la concurrence sur ce point. Comme quoi…

Même si tout laisse à penser que je suis le plus mal à l’aise du monde, parce que c’est bien la première fois qu’on s’adresse la parole, je dois vous avouer que pas tant que ça. Parce que qu’à chaque fois que je croise cette demoiselle, j’ai un peu l’impression qu’elle est comme moi. Enfin peut-être pas tout à fait, mais au moins sur un point. Et ça, ça me rassure. Et même quand j’ai pu voir ce petit sourire sur ces lèvres, je n’ai pas regardé ailleurs, je ne me suis pas mis à avoir des bouffées de chaleur comme une jeune groupie, ou un vieux pervers. Choisissez ce que vous voudrez. Elle m’a l’air différent de la plupart des gens que je peux observer ici. Elle ne se moque pas de moi, elle est pleine d’autodérision, et m’a l’air plutôt sympathique. Je vous avais bien dit que j’observais beaucoup.

Je fais non de la tête quand elle me demande si je ne me suis pas fait mal non plus. Et dieu sais que je suis douillet. Mais pour le coup… « Ça… ça va m-m-merci. T-tu… tu amortie plutôt bien les… c-chocs… » Me permet-je de plaisanter doucement en baissant la tête. Mais c’est naze comme blague Dylan ! On ne dit pas des choses comme ça aux filles, et encore moins à celles sur lesquelles on vient de s’étaler de tout son long. En me rendant compte de ça, je serre un peu plus fort une de mes bouclettes que je n’ai pas lâché et cligne fort des yeux avant de les ré-ouvrir avec un regard de chien battu, comme pour m’excuser de ce que je viens de dire.

Et puis elle plaisante à son tour, elle ne semble pas plus étonnée que ça, ni même en colère que je lui sois littéralement rentré dedans. Une de ces Eta Iota, m’aurait certainement fait scotcher tout nu sur la place du campus, par ses nombreux amis Pi Sigma, à la vue de tous, et serait allée en parler à son psychiatre grassement payé par papa et maman, pendant des mois. Quelle épisode traumatisant pour une petite blonde décoloré au compte en banque débordant. Mais pas cette fille, elle est plus que naturelle. J’esquisse un sourire à mon tour, je suis d’ailleurs bien d’accord avec elle. Elle me tend alors la main pour enfin se présenter. Parce qu’avec tout ça, on n’a même pas eu le temps de se présenter c’est vrai ! Je bloque un moment sur sa main, je me concentre alors sur les lignes de la paume de celle-ci. Hey ho Dylan ! La demoiselle attend.

« Heuuuu… Excuse-moi ! M-m-moi c’est… Dy-Dylan… En-enchanté aussi !» Et enfin, je me décide à lui serrer doucement la main qu’elle me tend. Son contact me donne tout de même un bref frisson. Je n’ai clairement pas l’habitude de ces choses-là. Et puis quelque chose viens me faire tilt dans mon esprit. Il ne faut pas lui en vouloir si j’assimile les choses parfois un peu tard. Elle m’a bien dit qu’elle s’appelait Boo ? BOUH ! Boubou… Dylan tu recommence… Je me mets soudainement à rire discrètement, et quand je m’en rends compte, comme un enfant qui vient de dire un gros mot, je place ma main devant ma bouche. « B-b-b-Boo. Ça…ça me rappelle ces… ces pe-petits fantômes rigolos d-d-dans un jeu vi-vidéo. » N’importe quoi. Comparer les filles aux jeux vidéo maintenant… C’est nouveau ça. Je tape du pied nerveusement, mais doucement, pour ne pas lui faire peur. « C’est… c’est un comp- compliment, ils sont plu-plutôt mignon en fait… »

BOO ! Click Clik
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Patatrac !

La routine a repris son cours. Et les cours ont repris la routine. Tout est relatif dirons-nous. Je ne peux pas vous dire que ces couloirs m’ont manqué durant ces six mois, je ne vais certainement pas vous dire non plus que les personnes qui peuplent ces couloirs m’ont manqué également, certainement pas. Pauvre naïf que je suis, je pensais que les choses auraient changées durant mon absence, mais pensez-vous. Toujours les mêmes gamins bourrés de fric de papa et maman, toujours les mêmes brutes qui me bouscule, fait exprès ou non, toujours les mêmes filles parfaitement brushées, maquillées sans un pli qui dépasse. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que moi j’ai quelque chose de plus qu’eux. Je sais analyser les gens, je les observe sans arrêt, et je ne les envie pas le moins du monde. Ils se donnent un genre, mais au final ne valent pas plus que moi.

Journée banale en soi donc. Je suis revenu simplement parce que ma grand-mère l’avait décrété. Après mes examens médicaux et les nombreuses hospitalisations à répétition, comme si j’étais un petit rat de laboratoire, cette dernière avait décidé de me renvoyer dans mon ancien lycée. « Pour avoir un scolarité normale » m’a-t-elle dit. Parce que c’est « normal » de se faire poursuivre aux quatre coins du bahut ? De se faire insulter et martyriser ? Bref… Passons, au fond, elle a sans doute raison, et je ne peux pas lui en vouloir. Et puis… Ma confrérie semble me rendre un petit peu plus fort. Hé ne rigolez pas ! C’est vrai… enfin je crois.

Mes yeux se lèvent sur l’horloge au-dessus du tableau, elle affiche la fin de l’heure, et la fin de la journée. Dans cinq petites minutes très exactement, cela va être la vraie débandade, tous les étudiants vont se ruer dans les couloirs, dans les escaliers pour rejoindre leurs sororité, ou leurs bien-aimé, enfin que sais-je encore ? D’ailleurs dans la classe, ça commence à s’agiter, certains ont déjà rangé leurs livres et tout leur bazar. Moi ? Je ne suis pas pressé, bien au contraire, que vais-je faire de plus dans ma chambre ? Trois. Deux. Un. « Driiiiiiiiiiiiing » Et c’est parti ! Qui passera la porte le premier ? Je prends soin d’attendre que tous ces fauves soient parti pour fermer la marche, sans oublier de saluer de la tête mon professeur qui a l’air soulagé également que la journée soit terminée.

Je ne me presse pas non plus dans les escaliers. Je me mets à penser à tout un tas de choses. Devrais-je me réinscrire au club de théâtre ? La toute première fois je dois bien avouer que cela avait été un fiasco total. Mais maintenant que je suis censé avoir fait des progrès avec mes difficultés… Je ne sais pas. JE me torture l’esprit plus qu’autre chose finalement. Et puis soudain, au loin, je crois apercevoir une silhouette qui ne m’est pas inconnu. Ces cheveux long, brun, elle ne doit pas dépasser le mètre soixante… Non ! Où est-elle, je suis presque certain que c’est elle. Cette fois mon allure change, je redresse mon sac sur mon épaule, et presse le pas sans regarder ailleurs que devant moi. Je dois la voir, je veux que ce soit elle.

Je dévale les escaliers comme un fou, tenant mon sac fermement, sans faire attention à tout ce qui m’entoure, quand enfin je la vois au détour d’un couloir. J’accélère un peu plus, et ce qui devait arriver, arriva. Mon corps tout entier entre en collision contre quelque chose, ou plutôt quelqu’un, n’arrivant pas à me retenir dans ma chute, je tombe littéralement de tout mon poids sur… Une jeune demoiselle. Nous sommes nez à nez, et je peux même sentir son cœur battre contre ma poitrine. Sans attendre une seconde de plus je me relève et lui tend la main pour qu’elle se redresse correctement. « Je… Je suis vraiment… Excuse-moi, je… » Et puis mes yeux croise les siens. Ce look légèrement atypique… « Décidément… Tu… Tu vas finir par croire que… Que je t’en veux. » Dis-je me enroulant une de mes bouclette dans l’un de mes doigts de ma main libre. Bonjour bégaiement, tu ne m’avais pas manqué non plus.

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