[terminé] Sixpence None The Richer - Kiss Me ♪

○ Age : 18 ans
○ Date et lieu de naissance : Meridian, Mississippi; 10 Juin 1995
○ Classe : Senior
○ Confrérie : Lamdba
○ Bourse d'étude

« Ma main se resserre sur le matelas, prenant soin de tirer les draps davantage contre moi. Je sens la douce chaleur envahir l'espace, je sens l'odeur du tabac froid et je sens les rayons du soleil qui caressent doucement ma peau trop pâle. Mes yeux sont toujours fermés, j'ai toujours autant de difficultés à ma sortir du sommeil, je n'en ai pas envie, j'adore profiter de ce bref instant. Celui qui ne dure que quelques secondes, celui où tu es tout juste sortis du monde magique des rêves, tu te demandes d'ailleurs si tu es bel et bien réveillée. Ce moment très infime où les questions sur la programmation de ta journée, sur toutes ces questions stressantes ne t'ont pas encore envahie. Çà ne dure vraiment que quelques secondes, au mieux, une minute, mais c'est la plus belle minute de la journée à mes yeux. La musique de mon téléphone résonne sur le matelas, ça me bourdonne un peu dans les oreilles alors machinalement, je le prends et le place sous mon oreiller où le son est étouffé. Mais là encore, ce simple geste évoque la début de ma journée, voilà, je suis réveillée. Je soupire, mon corps se tourne pour être de côté. Je remonte les genoux contre ma poitrine, je glisse ma main entre mes cuisses chaudes, je me renferme, je conserve ma chaleur, je me sens bien. J'ai un léger rictus qui se dessine sur mes lèvres, ma voix enraillée par la nuit et par ma surdose de nicotine n'arrive pas à sortir d'entre ma gorge. J'aimerai chanter cette chanson, je la connais par coeur, mais je me sens aussi bien, à ne faire bouger que mes lèvres. Je tousse, histoire de «nettoyer» ma voix et lorsque celle-ci est plus atténuée, je commence à chanter puis soudain, je me surprends à bouger dans mon lit, remuant dans tous les sens, me mettant alors littéralement à crier les paroles, je souris, mon drap finit par foutre le camp de mon lit, très certainement apeuré par une telle folie matinale. Je me mets à rire comme une idiote, seule dans ma chambre et je sais que mes parents ne sont même pas surpris de m'entendre. Ils sont habitués depuis le temps, les pauvres. Et je sais aussi que dans peu de temps... et voilà! Ma petite soeur vient de débarquer dans ma chambre, son doudou sous la main, ses longs cheveux blonds descendant dans son dos. Elle rigole, elle attendait avec impatience que sa grande soeur se lève enfin. Je souris et je l'aide à me rejoindre sur mon navire douillet. Elle me fait un calin de ses petits bras, je rigole et lui fais un baiser sur la tempe avant de la garder dans le creux de mes bras. Là, on se met à chanter la chanson. C'est notre chanson. Je la lui chante souvent et elle me surprend à faire de même. Ma petite soeur est mon portrait craché de moi, petite. La peau blanche, laiteuse mais très fragile et puis ses yeux si clairs... Elle les a bleus tandis que je les ai verts foncés. Elle a un bon visage bien potelé, un visage d'enfant, une bouille d'ange. Ses cheveux sont comme les miens à la base, blonds très clairs. Elle les a longs et je crois qu'on ne les a pas coupés depuis des années. Elle est très... princesse, elle porte presque toujours des robes, elle se trimbale sans arrêt avec un doudou ou une baguette magique dans les mains et tu as plutôt intérêt à entrer dans son jeu. Elle n'a pas froid aux yeux, mais c'est son âge, elle n'a que 5 ans après tout. Et dire qu'on a toutes ses années de différence... Au final, nous n'aurons pas beaucoup vécu sous le même toit et je trouve ça dommage, mais je sais que ça ne nous empêchera pas d'avoir une magnifique relation. Elle est si mignonne. J'espère seulement qu'elle ne prendra pas exemple sur moi et qu'elle n'ira pas teindre ses cheveux comme je l'ai fait! Je n'ai pas envie d'avoir une copie de moi, non, je veux qu'elle se trouve elle aussi. Et je l'aiderai comme je le peux. En parlant de mes cheveux, la voici qui me tire une de mes mèches oranges. Je souris mais crie quand même un peu de douleur, elle ne se rend pas toujours compte! Je rigole mais lui fais comprendre que j'ai eu mal. Sa petite main vient donc se perdre dans mes cheveux emmêlés, oranges et raides. Cette coiffure a surpris mon entourage, mais mes parents étaient au courant et depuis quelques années maintenant, ils ont changés de... vision de voir la vie. Ils sont plutôt de genre à nous encourager dans tout ce que l'on entreprend, peu importe ce que c'est, tant que ça nous rend heureuses. J'aime cette optique et il est vrai qu'avec ce que nous avons vécu, c'était difficile de faire autrement. On ne tarde pas à sortir du lit, lorsqu'on commence à sentir l'odeur du petit déjeuner envahir ma chambre. Ma petite soeur a sentit l'odeur de cigarette et me signale que ça pue. Je l'invite donc à rejoindre maman, pendant que l'ouvre les volets. Je sens le soleil me frapper de plein fouet, ma peau blanche brille, mes cheveux aussi, je plisse les yeux afin de voir la vue magnifique qui vient de s'ouvrir à moi. Lorsque je me tourne pour contourner mon lit, je me prends bien évidemment le pied dans ce dernier. Tombant alors à nouveau sur mon matelas, je pousse un juron. Fait chier! J'ai trop mal! Je grimace à me tenant le pied et j'attends comme ça plusieurs secondes avant que la douleur ne disparaisse suffisamment pour que je rejoindre ma famille dans la cuisine. Je ne crains pas de me cogner la tête avec la hauteur de la porte, je suis vraiment petite. Je mesure un mètre soixante trois, alors ça ne va pas casser trois pattes à un canard! Et ça ne sera pas non plus du haut de mes quarante huit kilos que j'arriverai à faire entendre raison à ce mobilier de merde*. »

« Au final, le petit déjeuner n'est pas servis dans la cuisine mais sur la terrasse. Il fait une douce chaleur, un temps superbe, les beaux jours reviennent complètement. On ne parle plus de petis rayons de soleil, on ne parle plus d'après midi à 28°. Oh non, on parle vraiment de la VRAIE SAISON qui commence. La meilleure. Même si j'ai toujours quelques craintes lorsque l'air commence à se réchauffer, je peux affirmer que c'est bel et bien ma période de l'année favorite. Cela fait 9 ans que nous sommes venu revivre à Durango, dans le Colorado. Un bout de pays très verdoyant, très naturel, bien calé dans les terres américaines. Nous y sommes, pour l'un de nos derniers matins tous ensemble. Ca me fait drôle de me dire que bientôt, je serai seule et qu'eux, seront repartit à Meridian. Je sors, vêtue de mon mini short et de mon marcel. Je traverse toute la maison et au passage, ma main vient chiper les lunettes de soleil de mon père. Elles sont totalement immondes, mais au moins, je n'aurai pas mal aux yeux et j'y verrai quelque chose. J'aime cet endroit, notre jardin donne sur une grande forêt. Toute cette verdure me plait, sincèrement. Je vois mon père assis à la table, lisant le journal. Zoé est assise non loin de lui, elle ne semble pas tenir en place. Ma mère est dans la cuisine, préparant nos petits déjeuner. Je souris en la regardant faire, de dos. Parfois, je me retrouve en elle. Je ne la vois plus de la même façon depuis bientôt 10 ans maintenant. Je suis fière d'elle, oui. Elle remarque que je l'observe, on se sourit. « Bien dormi ma chérie? » « Oui et toi? » Nous continuons de parler de choses banales, je lui demande alors ce qu'il reste à faire. Elle me dit qu'il faut installer les assiettes, le jus d'orange et les bols. Je m'exécute. Après tout, depuis quand les parents devraient tout se coltiner? J'ai reçu une éducation plutôt stricte quand j'étais plus petite et puis depuis environ 10 ans, ils sont beaucoup plus laxistes avec nous. Mais comme j'ai reçu les "bases" je dois avouer que je ne suis pas le genre à leur en faire voir de toutes les couleurs, je sais me tenir convenablement. Je suis même très bien élevée. Lorsque mes parents recoivent, je m'occupe du service à table et de la vaisselle sans que mes parents ne me disent ni ne me demandent quoi que ce soit. J'ai simplement envie de leur faire plaisir et je crois que la plupart des jeunes de mon âge n'ont pas du tout la même façon de faire. En même temps je ne pense pas qu'ils aient vécu la même chose que nous. Je souris et j'essaye de faire tenir tout ce qu'elle m'a demandé sur un plateau afin de regagner la terrasse. Bien évidemment, toute ma famille me regarde faire parce que oui, j'ai une bonne volonté certes, mais bon dieu que je suis maladroite! Une vraie calamité! Il pourrait n'y avoir qu'un seul cailloux sur terre que je me prendrai le pied dedans et juste lorsque je tiendrais quelque chose de fragile dans les bras! Je tire la langue et fais semblant de chuter pour faire rire Zoé et faire un peu flipper mes parents. Je suis le genre bout en train. J'aime amuser les gens et les faire rire. Une fois le plateau posé sur la table, je prends deux pommes de la corbeille de fruits et je m'amuse à jongler avec, dansant n'importe comment sur la musique qui émane de la chaine hifi du salon. Zoé trouve ça très rigolo, mon père ne peut s'empêcher de me regarder faire, attendant la chute avec un léger sourire en coin. J'ai l'impression d'être une otarie en plein spectacle, mais ça me plait. Je n'ai pas peur du ridicule, bien au contraire. Ma mère vient alors près de nous, apportant le petit déjeuner. Je mets rapidement les fruits à leur place, Zoé en prend une et croque dedans de ces toutes petites dents fragiles. Ma mère se précipite alors pour la lui couper en petits morceaux. Chose que je n'ai pas l'habitude de faire, même avec ce qu'il nous est arrivé, je n'arrive pas à être protectrice avec ma soeur. Je suis plutôt le genre à la laisser se faire mal, qu'elle voit par elle même et puis ensuite, aller la consoler. Après tout, tu peux dire autant de fois que tu le souhaite à un enfant de ne pas toucher la porte du four chaud, tant qu'il n'a pas posé la main dessus, il ne comprendra pas le pourquoi du comment. Je finis par m'asseoir à table et je sers des oeufs à mon père avant d'en mettre dans l'assiette de maman. Je prends le reste pour moi, terminant le reste. Qu'est-ce que je peux aimer ça les oeufs! Je les dévore après les avoir salés et en quelques instants, mon assiette est finie. Je me sers alors un grand jus d'orange et après quelques secondes, le voilà disparu également. Mon père ne tarde pas à me demander où ça en est de mon départ pour Miami. Je lui réponds que je n'ai même pas finis mon inscription, mais que je pars dans trois jours, comme prévu. Il arque un sourcil. Me voir partir sans être sûre que je sois prise, ça a le don de l'inquiéter. Ma mère aussi, mais moi personnellement, je m'en fiche un peu. Si ça n'est pas cette école, ça en sera une autre. Pour moi, elle n'a rien de particulier, hormis sa position géographique. Je veux savoir si je suis assez forte pour ça. Je ne veux pas vivre cachée, comme eux. Même si je les aime, je ne comprends pas ce besoin de partir le plus possible. Comme un traumatisme qu'ils ne voulaient pas voir. Moi, je le vois régulièrement et je sais que je ne veux pas le voir m'accompagner comme un triste époux, toute ma vie. Je veux m'en débarrasser et s'il faut combattre le mal par le mal alors ça sera le cas. Ils ne comprennent pas cet entêtement, cette volonté, ce courage complètement déluré mais ça... c'est moi. Je me lève alors et entre dans la maison pour prendre les clopes de papa et je retourne sur la terrasse. Installée d'une façon qui me traduit à merveille sur ma chaise, je m'allume ma première clope de la journée, l'une des meilleurs, surtout par ce temps. Je vais profiter une dernière fois de cette vue juste incroyable. D'ici quelques jours, je me réveillerai face à l'océan et je ne sais toujours pas comment je vais réagir. »

« Je préfère prévenir : cette partie sera bien plus courte. Je ne peux pas trop en dire parce que sinon son secret serait dévoilé. Merci.
Qui aime raconter sa vie? Pas grand monde. On commence soit par la rencontre des parents, soit par le jour d'une naissance dont on a aucun souvenir. Je suis née durant l'année 95, on vivait à Meridian. Mes parents n'étaient pas mariés mais ils avaient déjà eu un fils, Ryan. Il était de trois ans mon aîné. Quand je suis arrivée dans la famille, il a apparemment, été tout de suite très protecteur, très joueur envers moi. J'peux pas vous dire que oui ou non, je ne m'en souviens pas. Quelques années après ma naissance, c'est mon petit frère, Tarik, qui nous a rejoint. Il était très joueur, très amusant, toujours enjoué et énergique. Infatigable ! Enfin... Je me souviens lorsque j'étais un peu plus vieille, Ryan était passionné de musique, il m'apprenait à taper sur la batterie, à m'a apprit à faire de l'harmonica également. J'étais toujours à le suivre partout, suivit également de Tarik. Nous étions tout les trois assez proches en fait. Même lorsque papa a apprit à Ryan à faire du vélo, je tenais à les suivre, papa m'avait donc installé sur son vélo à lui, avec un siège. Je ne voulais pas les quitter. On vivait dans une maison juste... magnifique. On avait des forêts tout autour de nous, on était dans une grande ville certes, mais où l'on vivait seul, à l'orée de la forêt. On était en paix. Je me souviens des grands barbecues qu'on organisait avec toute la famille, je trouvais ça génial. Surtout lorsqu'on est gamins et qu'on s'émerveille de tout. Puis, l'année de mes 8 ans, mes parents ont gagné à un jeu de loterie. Ils avaient remportés un voyage à l'étranger. Malheureusement, personne ne nous avait dit que ce voyage était le dernier voyage que Ryan ferait. Il n'est pas rentré en Amérique avec nous. On s'est donc retrouvé seuls, Tarik et moi avec un couple dévasté. Nous étions tous les quatre traumatisés par cet événement. Comment pouvions-nous réagir? Je n'avais que huit ans mais c'était comme si je me refusais de vivre, parce que mon frère lui, n'avait pas eu cette chance. Quel intérêt? Surtout lorsqu'on voit ses parents totalement détruits... Tarik réagissait à sa façon, il devenait turbulant, colérique et se mettait souvent dans des situations dangereuses. Même avec son jeune âge. Les trois premières années ont été vraiment très dures. On s'est fait suivre par des thérapeutes familiaux pendant un an et demi, on a déménagé assez rapidement dans le Colorado. Et puis on a essayé de continuer malgré ce drame et je crois que ce qui nous a sauvé, c'était l'amour et l'espoir. Nous avons été vivre quelques temps à Los Angeles, chez nos cousins, Jeff & Joe Williams, à New York. Ca faisait du bien d'être avec eux, de retrouver nos souvenirs d'enfance, d'autrefois, lors de toutes nos vacances passées avec eux à Los Angeles. Je crois que tout s'est réellement arrangé lorsque maman a apprit qu'elle était enceinte. Il y a presque six ans. Nous sommes donc revenu vivre avec eux. A la naissance de Zoé, je crois que j'ai réagis exactement comme Ryan avait réagit à ma naissance. Je voulais toujours être auprès d'elle, je voulais dormir dans sa chambre au cas où, je voulais la bercer, la nourrir etc... Mais maman m'a rapidement fait comprendre que j'avais le temps devant moi pour apprendre à la connaître. Tarik et moi, on avait un lien vraiment fort, même avec la naissance de Zoé, je restais proche de lui, parce qu'il ne se calmait pas avec les conneries et que mes parents ne savaient plus trop quoi faire. Pensant même au pensionnat, j'ai essayé de tasser les choses, de le protéger. Je ne voulais pas qu'on me sépare de lui. Je crois que c'est l'un de ces moments où tu sais, ça semble pas grand chose, mais tu t'en souviens toute ta vie. Pour moi, ça représentais tellement de choses... Alors nous voilà tous les cinq, recommençant une nouvelle vie dans un nouvel état. Papa était pompier et maman institutrice. Moi, j'ai continué la musique, j'adorais ça. Et j'avais l'impression que ça me rapprochais de mon frère. Qu'il m'entend peut-être de là où il est? J'ai réussi à me faire de nouveaux amis, à me faire une nouvelle vie. Et puis récemment, papa a reçu une offre de mutation pour Meridian. Autrement dit, un retour aux sources. Mais quand ils m'en ont parlé, une idée est née en moi. Pourquoi pas essayer de m'en sortir par moi même? De voir si ma réussite, ma guérison tenaient à ma famille ou à moi? Serais-je capable de m'en sortir seule et surtout, à Miami? Je n'en savais rien. Je n'en sais rien, mais ce n'était pas suffisant pour me retenir. J'en ai parlé à mes parents et l'un de nos psy qui est devenu un bon ami, a appuyé mon idée. Certes, partir loin d'eux, loin, surtout en Floride, ça me fout la trouille et je ne compte pas aller voir l'océan avant un moment, mais je sais que c'est une bonne idée. C'est ce que je veux. Tarik a eu du mal a accepter ma décision, il m'en a voulu même. Mais voilà, mes cartons sont faits, ceux de mes parents également, c'est ma dernière journée ici, demain, je prendrai le train pour la Floride. Grand changement. Pardon : grands changements.
Après quelques semaines ici, mes parents m'ont alors parlé du comportement de Tarik. Il devenait ingérable. Me prévenant de son envoie pour une école militaire, j'ai lancé l'idée de le faire venir avec moi. Je bosserai pour deux, afin de régler la somme pour ses études ici et en échange, nous serions réuni tout les deux et j'espère ainsi, qu'il se calme, sinon, les parents l'enverront à l'école militaire. Et ça, il l'ignore... »