Là où nos pensées se perdent... [PV Alona]

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Aiden & Alona

« Salut, ... Je peux ? » demandais-je en montrant le bord à coter de lui.

Cacher qui je suis vraiment, dissimuler mes faiblesses, sourire pour sauver ce qui reste de faux semblant. Je ne suis que trop habituer à ne rien montrer, être la jeune demoiselle ... Celle qui est exactement ce qu'on attend d'elle, c'est fini depuis un bout de temps. Je ne suis plus la petite fille parfaite, ni même la jeune demoiselle respectable que mon père croit avoir.

Plus le temps passe plus je me sens différente, plus j'ai l'impression de me perdre dans un monde qui n'est pas le mien. Ce jeune inconnu ne me donne pas l'impression d'être comme les autres, je veux dire qu'il y en a pas beaucoup qu'y viendrais s'isoler sur un toit. Et puis il n'a pas l'air d'être très ... social ou du moins très démonstratif. C'est tout à son honneur, moi non plus je ne suis plus très démonstratif et puis je n'aime pas les personnes qui font semblant.

J'ai un sentiment de déjà vu ou bien du moins de déjà vécu. On peut parfois faire de très belle rencontre sur un toit, cela mes arriver une fois au part avant. Je ne cherche ni réconfort, ni écoute, uniquement une présence et même cela je ne le recherches plus vraiment. Je ne comprends plus ce monde dans lequel je vis, je ne suis pas paumé, mais ce n'es pas loin. D'ordinaire, je suis quelqu'un d'assez vivante, maintenant je ne suis plus que l'ombre de celle que j'ai étés et dans le font je m'y suis habituée.

« Oui, vas-y... »

Il se recule pour me laisser une place, un minimum d'espace vitale à respecter. Je m'assois à ses coter, regardant la vue magnifique, vue d'ensemble qui nous fait nous sentir tout petit voir minuscule. Qui nous fait voir que nous ne sommes certes pas les seuls dans ce cas, nos sommes surement des milliers à s'isoler au même instant. Nous ne sommes pas grand-chose sur terre, mais la vie à le mérite d'être vécue. Je veux ou du moins j'aimerais que ma vie me ressemble, des erreurs, des rires, pas mal de pleure, de larme, de sourire. Comme tout le monde je crois, je ne veux pas d'une vie de regret ou de remord, même si ma vie n'est pas rose, je veux vivre une vie pleine de rebondissement. Ce qui fonctionne assez bien jusqu'à présent, même si pour cela il doit y avoir beaucoup de peine.

« Tu fais partie des sigmas aussi je crois... Tu es nouvelle ici, non? »

« Oui, tu crois bien. Et effectivement je suis nouvelle. Nouveau pays, Nouveau lycée, Nouvelle vie ! Je vais avouer que je ne suis pas encore très à l'aise ici, je n'ai pas encore trouvé ma place. »

Ce qu'il dégage me rassure, je ne sais pas si c'est son air d'homme inébranlable qui me donne cette sensation de sécurité. Il est tellement différent des autres, la plupart des hommes brasse du vent, affiche un sourire de conséquence qui n'est que façade et te dit ce que tu veux entendre. Ils ne sont pas tous ainsi heureusement pour nous ! C'est beau parleur m'exaspère. Je ne dois pas être comme tout le monde !

© HOPY

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La silhouette est mince, fine et élancée. Je devine qu'il s'agit d'une demoiselle d'une quinzaine d'année. Je la vois s'approcher doucement de moi en me souriant. J'ai beau ne pas la connaître elle, je connais ce sourire. Celui qui fait croire que tout va bien, qui sauve les apparences pour dissimuler un malêtre certain. C'est la première impression qu'elle me fait. Mélange de mélancolie, alliée à une élégance qui lui est propre. J'avoue que j'ai toujours eu une attirance pour les femmes de caractère, qui cachent une certaine tristesse. Comme lorsque j'ai rencontré Caly, elle était étrangement belle avec son maquillage qui coulait tant elle avait pleuré.

Peut-être que je me trompe complétement, et je ne suis pas du genre à mettre les gens dans des petites cases avec le tas de préjugés qui y sont rattachés, j'attends de voir, de connaître la personne et m'en faire ma propre opinion, je ne suis pas influencable... Cela dit, comme tout le monde, j'ai toujours un pressentiment, une première impression des personnes que je rencontre. Et je ne sais pas si le lieu y est pour quelque chose, mais je sens d'emblée qu'elle est le genre de personne avec qui je peux m'entendre. Sa voix douce, son attitude discrète qui n'impose rien, l'orra qu'elle dégage...

Elle me montre le rebord à côté de moi, me demandant si elle peut me tenir compagnie. Qu'à cela ne tienne. J'étais assez resté seul pour réfléchir et je crois qu'un peu de compagnie inconnu bouleverserait mes habitudes dans lesquelles je n'aimais pas m'enfermer. La routine, il n'y avait rien de pire.

« Oui, vas-y... »

Répondis-je en me poussant un peu pour lui faire une place tout en évitant que l'on soit trop prêt. Je n'allais pas facilement vers les autres, je gardais toujours un espace vital bien à moi, et je n'appréciais guère que quelqu'un l'empiète sans y être invité. Que voulait cette femme? Je ne la connaissais pas. Je l'observai discrètement pour mémoriser ses traits. Elle avait un joli visage. Brune aux yeux bruns. Elle me rappelait un peu Marissa. C'est fou ce qu'on pouvait faire comme rencontre sur ces toits ! Moi qui n'était pas un grand séducteur, je crois que plus d'un auraient voulu de ce plan. Moi, mes intentions n'étaient pas les mêmes. Je respectais trop les femmes pour les voir comme des objets de conquête et les réduire à leurs fonctions sexuelles. De plus, l'idée ne me traversa même pas l'esprit, puisqu'il n'y avait que Marissa dans mes pensées.

Je fronçai légèrement les sourcils, la dévisageant. Je crois que je l'avais déjà aperçu quelque part... Dans le bâtiment de ma confrérie... A l'écart, et paumée... Un peu comme moi.

« Tu fais partie des sigmas aussi je crois... Tu es nouvelle ici, non? »

Je me pinçai les lèvres, tout en l'observant d'un air neutre que rien n'atteint, même si intérieurement, j'étais quelque peu impressionné par sa présence. Les femmes me déstabilisaient, j'avais toujours eu un certain malaise à leur encontre et mon tempérament réservé ne m'aidait pas. J'avais du mal de les comprendre, je ne savais pas quoi leur dire... Heureusement, la plupart du temps, c'étaient elles qui faisaient la conversation, lorsqu'elles n'avaient pas peur de moi. Car moi, je donnais toujours cette impression froide et implacable, restant un fin observateur en retrait, inébranlable, dont il est difficile de prévoir les actes. Je ne souriais pas sans raison, et les raisons n'étaient pas si courantes que cela. Tout comme je ne parlais pas pour ne rien dire. Ma voix rauque et grave, ainsi que ma carrure de grande taille et musclée par la rue qui m'avait élevée n'inspiraient pas les gens à venir spontanément vers moi. Encore moins les femmes. Il faut croire que celle-ci faisait exception...

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Aiden & Alona

Je n'arrive plus à sourire, à faire comme si tout allais bien. Il faut que je m'isole, que j'oublie, que j'avance. Nous sommes en fin d'après midi et j'avoue que j'ai besoin de me retrouver. Je ne suis pas une asociale, j'ai simplement besoin de temps ... Pour trouver mes marques, des personnes sur qui conter, mais plus que tout redevenir celle que j'étais.

Chaque fois que j'ai eu besoin de m'isoler du monde, je me réfugiais sur les toits. Une vue d'ensemble qui permet de réfléchir. Une sensation de liberté, un peu d'air pur dans un monde polluer de toute part.

Je marche à travers le peu de vie qui reste au lycée. Je longe les murs, j'observe, j'écoute, mais ne comprends plus. Il m'arrive souvent de me sentir seule et pour tant avoir tellement de monde autour. J'ai l'impression d'étouffer, de manquer d'oxygène. Ma vie me pousse à aller au-devant de mes peurs, de dompter celle-ci, de vivre ma vie telle que je l'entends et non comme un pantin, un pion à qui on dicterait ces lois.

Mes cauchemars me poursuivent où que j'aille, mes idées noires son devenue mes amies. Je n'ai pas peur de la mort, je l'aie vue de près plus d'une fois et elle n'a jamais voulus de moi ! J'aimerais rencontrer quelqu'un comme moi, qui ne montre pas ces faiblesses, qui garde pour lui ce qu'il ou elle ressent. Quelqu'un qui croit au danger, mais surtout en la vie.

Je m'active, je monte chaque escalier qui me conduit à ce bol d'air frais. J'ai besoin de réfléchir, de me ressourcer. Je vais avouer que je n'ai encore rencontré que très peu de monde ici, cela mes difficile de m'intégrer, c'est vrai un nouveau pays, un nouveau lycée, une nouvelle vie. Je ne peux m'intégrer et faire face à tout en même temps. Je ne suis pas une personne qui aime particulièrement la solitude, c'est plutôt elle qui s'offre à moi ! Je sais qu'il faudrait que je fasse un travail sur moi-même, mais je n'y arrive pas. Je voudrais réellement redevenir celle que j'étais au par avant, mais ce n'est plus possible, j'ai changé ! Maintenant on m'aime on l'on ne m'aime pas et le plus souvent on ne m'aime pas.

Je passe la porte, je pensais me retrouver seule, mais non ! Un jeune inconnu, assis sur le bord se retourne vers moi. Je m'approche doucement et lui souris.

« Salut, ... Je peux ? » demandais-je en montrant le bord à coter de lui.

© HOPY

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Je me trouvais sur les toits. J'aimais bien trainer en ces lieux pour avoir une vue qui domine une belle partie de la ville. C'était la fin de l'après-midi. La saison avait beau être l'hiver, il régnait un temps étrangement doux sur Miami. C'est justement ce temps sec et dégagé qui m'avait donné l'envie de me rendre en ces lieux... Et puis, j'avais envie de réfléchir un peu, me retrouver, seul... Je suis pourtant souvent seul, mais je ne sais pas, j'aime cette idée que cet endroit est le mien, et que ceux que je peux y rencontrer sont un peu comme moi... étrange...

Je m'assis sur le rebord. Je n'avais jamais ressentis de sensation de vertige. Bien au contraire, plus je me trouvais exposé au risque, mieux je me sentais. Je n'étais pourtant pas suicidaire, mais c'était comme ca, je ne me l'expliquais pas. J'avais constamment le besoin de défier la vie, ma vie. Allais-je tomber en me mettant ainsi? Me ferais-je beaucoup mal si je tombais? J'étais vraiment idiot parfois. Bien sur que non, je ne tomberais pas. Je n'y tenais pas. J'étais trop attaché à ma putain de vie finalement.

Je redressai la tête, admirant le coucher du soleil dans un fond baigné de lumière orangée. Je repenssai à ma rencontre avec Marissa... C'était ici même. Cela était sans doute étroitement lié avec ma présence ici. Inconsciemment, c'était elle qui m'avait guidé là. Nous avions longuement parlés tout les deux, nous avions appris à nous connaître autrement que nos croisements à la récré lorsqu'elle venait voir son frère Jude avec lequel je trainais souvent... Nous avions dormis sur ce toit, en toute inconscience, sans se douter d'où cela allait nous mener... Et aujourd'hui, elle était mon repère, ma béquille pour avancer dans ma vie, le phare qui me guide durant la tempête. Qui aurait pu croire que cela m'arriverait un jour? Et qu'est-ce que je foutais là à penser à tout ca au lieu d'aller la rejoindre? Rien qu'en y pensant, j'avais envie d'être à ses côtés. Mais j'imagine que je préservais certains moment rien qu'à moi pour m'assurer que je n'étais pas totalement sous sa dépendance... Pourtant, je devais bien l'avouer: elle devenait comme une drogue pour moi.

Je sortis mon portable pour lui envoyer un message, mais c'est alors que j'entendis quelqu'un arriver derrière moi. Je rangeai à la hâte l'appareil dans ma poche, comme pour cacher précieusement ce lien qui m'unissait à Marissa, et me retournai vers la silhouette à laquelle je tournais le dos...