Wynwood University
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 Unhappy birthday | Edgard

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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard - Page 2 EmptyJeu 12 Juil 2012 - 18:40

► La voix de la jeune musicienne se mêla à celle d’Edgard après trois phrases, et ils chantèrent ensemble le premier couplet, ainsi qu’un refrain. Curieusement, leurs voix se mélangeaient plutôt bien. Celle de la blondinette apportait la douceur qu’il manquait à celle d’Edgard, un peu comme une cuillère de miel dans un plat trop amer. Et inversement, celle du brun donnait un peu plus de corps à la voix de la Présidente du Music Club, qui sans cela aurait pu paraître banale. Un peu comme s’il la révélait. Il était ce petit ingrédient mystère qui fait d’un plat ordinaire un vrai chef d’œuvre culinaire. Comme ils chantaient tous les deux juste, cela ne gâchait rien au tableau. Les adolescents se turent au même moment, presque étonnés du résultat, et s’observèrent durant de longues secondes. Elle pleurait. Les larmes roulaient simplement sur ses joues et dans ses yeux, Ed’ pouvait presque lire comme écrite noir sur blanc sa détresse profonde. « Je ne savais pas que tu chantais » finit-elle par dire. L’ancien Rho Kappa haussa les épaules. Il ne chantait pas vraiment. Enfin, si, mais comme tout le monde. Dans sa douche, ou lorsqu’il était seul, ou encore lorsqu’il entendait à la radio une chanson qu’il aimait particulièrement. « Ce n’est rien d’extraordinaire. Je préfère jouer de la trompette » répondit-il. Ce n’était même pas de la modestie : son chant n’avait réellement rien d’extraordinaire. Il chantait comme des tas de gens pouvaient chanter à condition d’avoir un minimum l’oreille musicale. Juste. Mais pas de quoi faire se lever les foules, malheureusement (ou heureusement, en fait, parce que sinon, à l’heure qu’il était là, des tas de paparazzis seraient en train de les embêter et ça, ça craignait). En revanche, il savait qu’avec sa trompette coincée entre les lèvres, il était capable de faire de grandes choses. C’était dans ses projets, après l’obtention de son diplôme. Et, comble du bonheur, les trompettistes n’intéressent pas les paparazzis… à moins de s’acoquiner avec une espèce de Lady Gaga ou une Nicki Minaj. Ce qui, en revanche, ne figurait absolument pas dans ses projets.
La jeune femme sépara alors le joli Cupcake en deux. Ce geste rappela à Ed’ la façon dont son cœur s’était gentiment brisé en deux lors de sa dernière conversation avec Sateen. De haut en bas, en laissant des irrégularités partout sur son passage. Il se mordilla la lèvre et récupéra le morceau que la blondinette lui tendait, en murmurant un remerciement. Il soupira et regarda le bout de gâteau. Lui-même n’en avait même pas mangé, il y a un mois, pour son propre anniversaire. « J’ai eu 19 ans il y a un mois, jour pour jour » fit-il, sans trop savoir pourquoi. Il soupira à nouveau. En se redressant un peu, il tendit le Cupcake vers la pianiste, comme s’il allait porter un toast. Pas question de souhaiter un bon anniversaire à la jeune fille, surtout quand on voyait les larmes qui avaient tracé des sillons humides le long de ses joues, du coup il plongea ses yeux impénétrables et mystérieux dans l’océan troublé que constituaient ceux de la demoiselle et déclara : « Anniversaire ».
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard - Page 2 EmptyMer 11 Juil 2012 - 16:16

Je ne pense pas à grand-chose. L’air de la musique résonne dans ma tête, lentement, faiblement. Je me demande ce qu’aurait pensé Warren si je lui avais chanté cette chanson. Il n’avait pas eu l’honneur d’entendre ma voix sur cette bande son. Il n’aurait rien trouvé à redire. C’était comme mon plus grand fan et inversement. On avait d’yeux que pour l’autre. On ne respirait que l’air de l’autre. On s’aimait. On s’aime. Je l’aime toujours. Je ne peux pas me décrocher de son souvenir. C’est ainsi. Il est gravé en moi. Il a laissé une marque indélébile sur mon cœur. Dans mon être. Je me fabrique une carapace à partir de fragments de souvenirs de nous d’eux.
Lorsque la chanson me parvient dans un tendre murmure, je crois d’abord rêver. Je me donne l’impression qu’un homme me chante ça au coin de l’oreille. Comme pour me forcer à le rejoindre. C’est Warren qui envahit mes pensées encore une fois. Il vit au travers de mon imagination. Il me fredonne les paroles. Mais plus les mots défilent, plus je me rends compte que ce n’est pas ça voix. Elle est différente, moins éraillée. La prononciation des mots n’est pas la même, l’accent est différent… Mon cœur se voile. Pendant un instant j’ai fait revivre l’homme que j’aime. The Man I Love. Mais ce n’était qu’une illusion. La folie embrouille mon esprit. La tristesse me rend folle.
«…I'll do my best to make him stay » La suite des paroles sort de ma bouche automatiquement. Je ne chante pas très fort. Ma voix est légèrement cassée. Je n’ai pas su le retenir. Je n’ai pas fait tout mon possible pour qu’il reste auprès de moi comme dans la chanson. Je n’ai pas su le garder. Je n’ai pas su le rejoindre. Nous sommes séparés. Mais pas éternellement. Un jour je le retrouverai. Une larme orpheline vient rouler sur ma joue. Rapidement je viens l’essuyer et je renifle quelque peu. Il faut que j’arrive à penser à autre chose. Mes mains viennent couper maladroitement le petit gâteau en deux. J’en tends une partie au jeune. Un instant je fixe mes yeux dans les siens. Comme si je lui lançais un signal de détresse pour qu’il vienne me sauver de mes sombres idées. Je ne peux pas être seule ce soir. Je ne peux pas penser à cette chanson comme à toutes les autres. Je ne peux pas me noyer une minute de plus dans les souvenirs. Je ne peux pas imaginer que c’est lui à côté de moi. Je dois regarder ce jeune homme dans les yeux pour imprégner dans mon esprit que Warren ne viendra pas me porter main forte aujourd’hui. Ni demain. Je dois faire face à tout, seule. Je dois retrouver cette force qui sommeille en moi. Que je le puise et que je m’en nourrisse pour affronter tous mes démons. « Je ne savais pas que tu chantais… » J’aimerai parler. Lui dire que je suis stupéfaite de tomber sur quelqu’un qui connait une vieille chanson. Aujourd’hui les gens ne s’intéressent plus qu’au DJ et autres chanteurs commerciaux… Personne n’était censé connaître les paroles de cette vieille mélodie. J’aimerai lancer ce sujet. Ou même n’importe quoi. Mais je n’arrive pas vraiment à parler. Je n’arrive pas à m’ouvrir. A cause de toute cette histoire autour de Pearl sans doute… A cause de Warren, de ma tristesse. De ma détresse…
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard - Page 2 EmptyMar 10 Juil 2012 - 22:56

► Les adolescents s'observent mutuellement, de longues secondes durant. Elle aussi semble tenter de mettre un prénom sur ce visage qui ne lui est pas inconnu. Finalement, elle réagit, en se détournant. « Oui mais le club est un peu à l’abandon… J’avais le projet de faire un grand concert… Mais avec les examens et les évènements de la vie des membres, c’est tombé à l’eau. A cause de moi en fait... » fait-elle, avant de hausser les épaules. Ed' connait bien ce sentiment qui est probablement en train de l'envahir. Il est sûr qu'elle culpabilise. La déprime a cette capacité extraordinaire et effrayante de nous faire voir tout en noir. Tout devient horrible, particulièrement nos actes. On est un moins que rien. Une poussière dans l'univers. Le monde, sans nous, tournerait quand même... si pas beaucoup mieux. Oui... il connaissait. Là, elle pensait sans doute que tout avait foiré parce qu'elle avait raté quelque chose. Quoi, là était la question. Parce qu'Ed', lucide, savait que ce n'était qu'un effet secondaire de la dépression. Et pourtant, il avait beau le savoir, il lui arrivait à lui aussi de se faire avoir, beaucoup trop souvent à son goût. Surtout pour le moment, quand il se retrouvait trop seul avec lui même. La seule chose qui le sauvait était... « Trompettiste, c’est ça ?
- C'est ça...
- Je ne sais pas pourquoi, tu m’avais donné envie d’écouter du jazz et puis vaguant dans mes idées farfelues, je suis tombée sur The Man I Love, j’ai appris les paroles et… ». Sourire, hochement de tête dépité. Edgard, qui connait bien cette chanson, se met à la fredonner doucement. Comme il a l'oreille musicale, le brun chante juste, même si sa voix ne casse absolument rien. C'est plus un murmure, qui s'élève dans la nuit, entre deux jeunes gens qui se connaissent à peine et qui partagent un moment dérobé. « Someday he'll come along, The man I love... And he'll be big and strong, The man I love... And when he comes my way... » chantonne-t-il avec douceur. Son esprit s'évade. C'est presque comme s'il était à nouveau seul, mais avec cette fois l'agréable sensation que non, ce n'est pas le cas.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard - Page 2 EmptyVen 6 Juil 2012 - 14:54

Je le laisse bouger, sans le regarder. Mes yeux restent figer sur le morceau de pâtisserie. Je ne peux pas pleurer devant un inconnu. Je ne veux pas être cette fille fragile qui passe son temps à se lamenter sur son sort. Drake n’apprécierait pas. Il serait déjà en train de me faire une morale sur le sens de la vie, sur la volonté et les choix que l’on fait pour nos destinées. Si je veux avancer, alors je n’ai qu’à le faire. Il n’y a pas de destin qui choisit pour moi, il n’y a que mes actes et mes envies. Je n’ai qu’à les suivre et les choses arriveront si elles doivent arriver. Je l’entendrai presque parler. Mais voilà, aujourd’hui c’est différent… Au fond de moi, un petit morceau, une fine brindille a un an de plus. Et j’ai dû mal à supporter le fait que tout se soit effondré. Je ne suis personne. Cette brindille ne signifie rien. Pour personne, ici.
Je détecte un mouvement sur le côté. Il s’est assis. Je ne bouge pas la tête mais mes yeux se sont décalés sur le côté pour tomber sur ses chaussures. Je reste un instant ainsi alors qu’il me propose un deal. Partager le cupcake. C’est gentil de sa part mais je n’ai pas vraiment faim. Ce n’était que pour le geste, finalement. A la mort de Warren, j’ai perdu plus d’une dizaine de kilos. Depuis j’ai réussi à me nourrir presque normalement. Mais ce soir, j’ai l’estomac aussi noué qu’à l’époque. C’était le 13 avril. Il y a plus de trois mois… La nuit, j’en rêve encore. Je revois son visage, le paysage qui défile derrière les carreaux et puis… Le choc. Le ciel qui se mélange à la terre. Le vide. Le néant.
Mes paupières se ferment pour chasser l’image. Par chance, le jeune homme vient me tirer de ma torture. « Ah ! Tu es la Présidente du Music Club de Wynwood, non ? » Je tourne enfin les yeux pour l’observer. Il en fait de même j’ai l’impression. Il me connait. J’essaye de trouver un quelconque trait sur son visage qui peut me rappeler des souvenirs. Le Music Club… Une de mes bonnes résolues prises il y a un an. Dans ma chambre, à la clinique, j’avais beaucoup réfléchi à ce concept. Des musiciens qui viennent partager leurs expériences et qui s’échangent leur conseil. J’étais revenu et à peine Hope entrée dans la cour de l’école, j’avais lancé le projet. Ça avait plutôt marché. Les étudiants étaient doués. Je me souviens qu’une des premières réunions s’était faite après la mort de Chase. L’inventeur de Hope Blackwood. Même ma fausse sœur était repartie à Los Angeles. Hope n’a plus s’est créateur. Hope n’est plus qu’un fantôme. Je ne suis qu’un être invisible. Tous mes actes, tous mes mots… J’ai l’impression que c’est une autre qui les a dits. Il n’y a plus de Pearl, plus de Paige, plus de Hope. Plus personne.
Mes iris viennent se poser sur l’horizon. « Oui mais le club est un peu à l’abandon… J’avais le projet de faire un grand concert… Mais avec les examens et les évènements de la vie des membres, c’est tombé à l’eau. A cause de moi en fait... » J’hausse les épaules. Je ne me souviens plus de son nom. Je n’ose pas le dire. Son visage m’est familier. Je crois qu’il jouait d’un instrument. Je me souviens qu’il était doué. Je ferme les yeux pour visualisé l’instant. « Trompettiste, c’est ça ? » Je pivote sur moi-même pour tenter de lui faire un sourire. « Je ne sais pas pourquoi, tu m’avais donné envie d’écouter du jazz et puis vaguant dans mes idées farfelues, je suis tombée sur The Man I Love, j’ai appris les paroles et… » Je secoue la tête. Depuis ce jour j’ai la version d’ Helen Forrest sur mon portable et je l’écoute régulièrement. J’ai aussi celle d’Ella Fitzgerald. Il y en a tellement. Cette chanson, je la chantais en pensant à Warren. Inlassablement. Maintenant, ça serait déplacé je trouve.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard - Page 2 EmptyJeu 5 Juil 2012 - 18:35

► La jeune femme se tourna vers le nouvel arrivant, surprise. De sa main, elle frotta sa joue avant de lever les yeux vers lui. Ed’ comprit alors qu’elle pleurait. Lui aussi, l’envie le prenait, quelquefois. Mais il se rappelait des paroles de son paternel : « Tu es un homme, fils. Et les hommes ne pleurent pas ». Et pourtant, Dieu seul sait qu’il en avait parfois la gorge serrée. Être une femme avait cet avantage, à ses yeux, de pouvoir extérioriser sa tristesse dans les pleurs. Bien que, au vu du regard que lui lança la blondinette, le garçon n’était pas sûr que pleurer soit suffisant. Elle commença par dire que non, ça allait. Ses yeux, dont il avait du mal à distinguer la couleur, se firent fuyants. Il était évident que non, ça n’allait pas. L’ancien Rho Kappa la vit observer son petit Cupcake, serré précieusement entre ses doigts délicats. Finalement, elle sembla se raviser et lui demanda s’il désirait un morceau de gâteau. C’était le signal qu’il attendait, parce qu’après tout, lui non plus n’avait pas envie de rester seul. Lui aussi avait besoin de la compagnie de quelqu’un, même s’il s’agissait de celle d’une totale inconnue. Leurs deux âmes solitaires se combleraient peut-être mutuellement, qui sait ?
Edgard plia les jambes et s’accroupit près d’elle, avant de laisser tomber ses fesses sur le pavé. Le brun laissa ensuite ses pieds chaussés de grosses Van’s noires, malgré la chaleur, se balancer dans le vide, auprès de ceux de la demoiselle. « Oui… merci. On partage ? » fit-il. Une fois installé, il tourna son visage vers la blondinette, pour l’observer de plus près et voir à qui il avait à faire, entre autres. Et c’est là qu’il la reconnut. Il l’avait déjà vue, il en était plus que certain. Son esprit embrumé mit quelques secondes à remettre un contexte à leur rencontre. « Ah ! Tu es la Présidente du Music Club de Wynwood, non ? » lui demanda-t-il, quand les connections de son cerveau se furent activées. A l’époque où Ed’ était encore officiellement étudiant du lycée, il s’était inscrit dans son Club de Musique. Il y avait rencontré des personnes fascinantes, à l’image d’Eva Esperanza ou Ezio Cavalli, ou encore le batteur punk doué, mais effrayant. Mentalement, il nota qu’il faudrait qu’il prenne des nouvelles de ces 3 là. Et tout cela, c’était grâce à cette jeune femme, qui avait pris la peine de mettre ce Club sur pied. Bon, évidemment, il ne se souvenait plus de son prénom. Ni du prénom de tous les autres, hormis la violoniste et son compositeur. Il faut dire qu’à ce moment-là, Ed’ avait un sérieux problème pour évoluer en société, et il n’était alors pas décidé à le régler, loin de là. Il n’accordait son attention qu’aux personnes représentant un quelconque intérêt à ses yeux. Les excellents musiciens, entre autres. Il était d’ailleurs étonné d’avoir gardé en mémoire le visage de cette jolie blonde, qui leur avait, si ses souvenirs étaient bons, offert une chanson piano voix d’un niveau correct, même si pas transcendant à ses yeux. Le cerveau humain gardait parfois dans ses tiroirs des informations insoupçonnées.
Ses yeux bruns, attentifs et mystérieux, étaient posés sur elle. Il l’observait sans aucune gêne. Il avait toujours fait ça, ce qui lui avait parfois valu de se faire frapper dessus, quand il était plus jeune. En son for intérieur, il ne pouvait pas ne pas se demander ce qu’elle faisait ici, toute seule, le jour de son anniversaire. Mais le brun n’était pas curieux au point de lui poser la question. De plus, ce sujet lui paraissait délicat et Edgard n’aimait pas mettre les gens mal à l’aise. En cela, il avait beaucoup changé, par rapport à avant. Il y a de cela quelques mois, quand une question lui passait par la tête, il voulait obstinément obtenir une réponse à celle-ci, qu’elle soit gênante pour les gens ou banale et ne nécessitant pas qu’on y donne une telle attention. Et il était alors capable de harceler la personne jusqu’à ce qu’elle s’énerve et lui réponde, hors d’elle. Maintenant… Il avait mûri. Il se rendait bien compte qu’il n’avait pas le droit d’exiger cela des gens pour satisfaire sa soif de savoir ce qu’il se passait dans leurs têtes. Si elle le désirait, elle lui en parlerait. Mais lui ne forcerait pas la conversation. De même qu’il ne lui souhaiterait pas non plus un bon anniversaire, car il était clair comme de l’eau de roche que sa journée d’anniversaire n’avait pas été excellente, voire même s’était révélée carrément horrible.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard - Page 2 EmptyMer 4 Juil 2012 - 23:12

Que ma vie prenne une tournure normale. C’est stupide. Ma phrase se répète dans ma tête comme un écho infernal. Je souffre tellement. J’ai beau vouloir me battre et relever la tête, c’est dur. Drake me pousse à fond, il veut que je fonce dans une passion pour penser à autre chose. Je le fais. J’ai même rencontré Dexter, adorable danseur en cachette. Mais ce n’est pas pareil. Ma vie a perdu de la valeur au fil des années. Je porte un masque en permanence. Et je me noie dans un tissu de mensonge. Je mens pour survivre. Il y a un an, j’étais en train de dire adieu à mon enveloppe charnelle. Il y a un an que l’on m’a planté un couteau dans le dos en dévoilant mon secret. Une année me sépare de cette révélation. J’avais tout plaqué. Je m’étais réfugiée dans une clinique de la Californie. Seule. Il y a un an Warren s’inquiétait de ne plus avoir de réponse et gardait précieusement mon journal intime dans notre chambre. Sans le lire. Sans oser le toucher. Une année. J’ai su qu’il était fait pour moi l’année dernière quand j’étais sur le lit des pansements autour de mon visage. Cette révélation s’est concrétisée au mois de septembre. A cette rentrée en Junior. J’étais la femme d’un homme. Nous étions ensemble. Nous dormions ensemble. Nous vivions ensemble. Pendant une petite année. Et me revoilà seule. J’ai perdu ma seule et unique famille. Nous nous complétions. Nous n’avions personne sur qui compter à part nous-même. Nous avions l’avenir devant nous. Une route que l’on aurait pu tracer ensemble. Et tout a merdé. Sur cette route justement. Un accident de voiture. L’Impala de Warren, en morceau. Des flash viennent secouer mon corps. Une larme silencieuse roule sur ma joue. J’essaye de me souvenir des derniers mots qu’il a prononcés. Mais je ne m’en souviens plus. Je ne sais pas ce qu’il a dit. Rien. Absolument rien. Je ne me souviens plus de la conversation. Rien. Nouvelle larme. J’essaye d’entendre la voix de Warren quand une autre vient perturber ma rêverie. Ou plutôt ma torture. « Besoin de compagnie ? » Je pivote lentement la tête pour me diriger vers la source du bruit. Ma main droite passe rapidement sur mes joues tandis que la gauche garde précieusement le cupcake que je ne suis pas sûre de manger. « Je… C’est gentil mais ça va…» Je lâche son regard. Enfin, j’arrête de la fixer et replonge mes yeux en direction du petit gâteau. Je me pince les lèvres pour ne pas éclater en sanglot. Paige aurait répondu avec humour, elle aurait souri. Elle ne serait même pas là ce soir. Oui, mais Paige est enterrée au cimetière de Miami. Une pierre tombale que certains entretiennent. C’est frustrant, c’est énervant. Et maintenant je regrette presque. J’ai envie qu’on vienne me kidnapper et qu’on me torture à mort. Je veux être prise par des gangs pour enfin rejoindre ses parents. Mais c’est égoïste. Pour eux, pour Warren, je dois retrouver sa vie. Penser comme ça me fait penser à Drake. Il est toujours en train de me dire ça. Il me pousse.
« Un morceau de gâteau, ça te tente ? » Je n’ose pas avouer avoir besoin de quelqu’un. Je serais seule, j’irais droit dans l’océan face à moi et me laisserai lentement mourir. Je suffoquerai puis perdrais tout l’oxygène de mes poumons. Ce garçon, que je ne connais pas, peut peut-être m’aider après tout.

J’ai définitivement besoin de compagnie…
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard - Page 2 EmptyMer 4 Juil 2012 - 19:49

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17 juillet 2012

► Cela faisait un mois, jour pour jour, qu’Edgard avait fêté ses 19 ans. Seul. Même son frère ne lui avait pas donné signe de vie. Certes, de son côté, il avait fait pareil : l’ignorer complètement. Et pourtant, les deux garçons étaient jumeaux. L’un comme l’autre ne pouvaient oublier cette date fatidique qui leur indiquait qu’ils vieillissaient, immanquablement. Et leur solitude, l’un ici à Miami, l’autre en prison, était le fait d’une famille brisée, ruinée. Le fait des actes de Luke. Tuer sa mère, violer le cadavre sa sœur. Quand l’ex Rho Kappa s’était rendu compte des vices de son frère, il avait purement et simplement coupé les ponts avec lui. Il refusait que le nom de Callahan soit une seconde de plus associé à la tare qui avait attaqué l’un de leurs deux cerveaux. Et pourtant, il était bien le seul à tenter de redorer le blason d’une famille dont le paternel multipliait les frasques et semait des enfants à tout va. Ainsi, Ed’ avait appris, aux cours de ses recherches à propos de son père, qu’il avait un demi-frère, fils d’une prostituée avec qui son père avait copulé : Trevor Seyton. Une demi-sœur, dont la mère avait trompé son mari avec un visiteur de passage : Evangeline Roseberry. Tous deux étudiaient à Miami. Comme s’ils étaient destinés à se rencontrer, tous les trois. Le monde était plus petit que ce qu’on pouvait le penser. Mais ce n’était pas tout ! Il avait également une autre demi-sœur, qui vivait actuellement avec son paternel. Elle avait 4 ans. Une aussi grande famille, et pourtant… pourtant, il était quand même désespérément solitaire. Evangeline et Trevor, sportifs eux-aussi, cela devait être de famille, n’étaient même pas au courant qu’ils étaient tous trois liés par le sang. Il hésitait toujours à les en informer. Quand on a été tant déçu par sa famille, c’est peut-être normal.
Le 17 juin, le trompettiste avait pourtant pris de bonnes résolutions. Il avait décidé, en son for intérieur, de s’ouvrir au monde. Parler aux gens, même s’il avait horreur de ça. Tenter de se faire des amis. Alors, il y avait Sateen (qu’il passait son temps à ignorer), et Lesley. En un mois, il n’avait finalement réussi qu’à se forcer une seule et unique fois, lorsqu’il avait rencontré cette dernière. A présent, tous les deux s’entrainaient ensemble. Le reste du temps, il logeait dans une petite chambre de bonne, qu’il louait à bas prix, grâce à l’argent de ses quelques concerts à droite, à gauche. Son art, en tant que trompettiste, s’était considérablement amélioré, et vu son niveau à la base, on pouvait à présent le qualifier de virtuose de la trompette. Lorsqu’il avait demandé sa bourse pour l’année académique suivante, Edgard avait d’ailleurs posé sa candidature en se renseignant chez les Alpha Psi. Il supportait difficilement tou(te)s ces pseudos artistes qui grattouillaient quelques notes de guitare, mais il ne se reconnaissait plus dans la caricature du sportif. Cette image lui faisait trop penser à l’idiot qui lui servait de frère, à présent… Le stéréotype du beau gosse populaire en plein, Capitaine de l’équipe de foot avec ça. En faisant une demande pour une bourse, Edgard avait pourtant bien réfléchi : pourquoi ne pas travailler directement ? Il avait dépassé l’âge moyen pour faire une Senior Year. Oui, certes… mais sans diplôme, la vie est beaucoup plus compliquée. Une fois qu’il aurait le bout de papier à sa disposition, il pourrait se faire engager dans des orchestres prestigieux, surtout s’il sortait d’un établissement comme Wynwood High School, option « Arts ».
Le jeune homme réfléchissait à tout ça, en se promenant le long de la jetée. Mains dans les poches, les yeux rivés au sol, comme à son habitude. Il savait qu’il devait réussir à supprimer cette sale manie, mais quand on a fonctionné de la sorte durant des années, il est difficile de renoncer à ses petits tics et manies en tous genres. Le vent s’engouffrait dans ses cheveux, venant du large. Il aimait cette sensation. Peut-être la présence de la mer était-elle une autre des raisons qui l’avaient poussé à revenir. De temps en temps, il s’arrêtait de marcher pour pouvoir lever les yeux et observer l’horizon. Combien de fois n’avait-il pas rêvé de prendre le large ? Embarquer à bord d’un navire pour ne plus remettre pied à terre. Devenir marin, affronter les éléments, voyager. Être libre. Oui, il en rêvait. Mais le courage lui manquait. Edgard se remit en marche, après avoir observé la mer de longues secondes durant. Ses pieds foulaient le sol pavé, légers. A cette heure tardive, on ne croisait pas beaucoup de monde. Les gens préféraient le centre-ville, les bars et autres boîtes de nuit. Quelques-uns se trouvaient encore au restaurant, terminant leur repas entre amis. Une routine qu'Ed' n'avait pas la chance de connaître. Il se remit en marche. De longues minutes, il déambula, jusqu'à avoir envie de s'arrêter une nouvelle fois pour observer les derniers rayons du soleil se reflétant sur la mer agitée. C'est là qu'il la vit. Une jeune femme, blonde. Elle était assise, seule, sur le bord de la jetée, un Cupcake dans les mains. La flamme vacillante d'une unique bougie éclairait son visage, qu'il voyait de profil. Quand ses lèvres laissèrent échapper un souffle, qui éteint la faible lueur, Ed' sentit son cœur se serrer. Cette fille fêtait son anniversaire. Seule. Comme lui, un mois plus tôt. Il se sentit irrémédiablement attiré et approcha de quelques pas en fixant le sol. Quand il s'arrêta, l'ancien Rho Kappa était à deux pas de la jeune femme. « Besoin de compagnie ? » lui demanda-t-il doucement, pour qu'elle remarque sa présence, sans toutefois sursauter.
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MessageSujet: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard - Page 2 EmptyMar 3 Juil 2012 - 23:29


Joyeux Anniversaire Pearl Ella Newel. Aujourd’hui c’était son anniversaire. 1994. Le 17 juillet. Mes yeux s’embrumentde souvenirs. Cette fille a été effacée. Elle n’existe plus. J’aurais presque pu l’oublier. Mais il y a des choses qui restent. De souvenirs, des sensations, des craintes, des mots, des visages. Je repense beaucoup à mes parents. Ma mère souriante qui mettait de la musique dans la maison. Elle me prenait par les mains et me faisait virevolter dans tous les sens. C’était généralement dans ces moments-là que papa rentrait du travail. Un sourire aux lèvres, il venait danser avec nous puis finissait par un slow avec maman. Et moi je les observais, couchée sur le canapé. Les anniversaires de Pearl n’ont plus existé à partir de mes treize ans. A partir de l’évènement. Je me demande ce que ma vie aurait été. Ne pas fuir sans arrêt, avoir une famille, un foyer. Wynwood est ma nouvelle maison. Mais depuis que j’ai perdu Warren ce n’est plus pareil. Oui je refais des rencontres. J’ai même retrouvé Evy, amie d’enfance. Une personne qui connait Pearl, une personne avec qui j’aurais pu passer cet anniversaire. Mais c’est différent. J’avais prévu tellement de chose avec mon texan. Il m’a offert cette bague. Je la garde à mon doigt mais je ferais peut-être mieux de l’enlever. La garder autour du cou comme celle de Valentin. Je me demande à quoi tout cela rime. J’ai perdu tellement de chose. J’avais espoir. J’avais de quoi tenir. Mais maintenant ? Ma vie s’effondre en millions de pièces. Je me demande si elle a tenu la route ne serait-ce qu’une minute. Pearl, Lucy, Amanda, Paige, Hope… Je suis tout le monde sans être personne. Un anniversaire parmi tant d’autre. Ce n’est même plus l’anniversaire de mon corps. Cette journée qui me rappelle que j’ai un an de plus que ce je prétends. Mensonge. Ni Hope, ni Paige n’aurait pu redoubler. Alors pourquoi ne pas reculer d’une année la naissance de la jolie blondinette ? Je ne suis personne et tout le monde à la fois.

Je marche, les pensées embrouillées, dans les rues. Je suis passée à la boulangerie. Mon paquet dans la main, je continue d’avancer. Mon portable est éteint. Je préfère rester seule. Qui viendra me contacter de toute manière ? J’aimerai vivre normalement.
Je continue d’avancer. Mes pieds finissent par me mener à un endroit précis. La plage. Ce n’est pas grandiose, c’est simplement calme. Je me souviens être venue ici à plusieurs reprises. C’est la journée des souvenirs, il faut croire. Mes yeux scrutent l’horizon. J’aimerai être un oiseau et pouvoir me laisser porter en fonction des courants aériens. Partir vers le sud, puis remonter vers le nord. Voir du paysage. Avoir un groupe sur lequel compter. Ne plus se soucier de ce que l’on ait et vivre l’instant présent à la recherche d’une quête insaisissable. Je veux partir vers le ciel. Me rapprocher de Warren et lui souffler que je ne l’oublie pas. Jamais.

Je m’assois sur le rebord d’un muré face à l’océan. Posé à côté de moi, la boîte du pâtissier attend sagement. Avant de l’ouvrir, je fouille dans mon sac à main afin de sortir un briquet et une bougie. Mes pieds et leurs baskets en toile, s’agitent dans le vide. Je pose alors la boite en carton sur mes genoux nus. Je porte un short en jean. Je n’ai pas froid malgré le vent apporté par les vagues. Ou bien est-ce les vagues qui sont apportés par le vent ? Je ne sais pas… De toute façon, je porte un sweat au couleur du texas. Je le porte très souvent. Un peu trop peut-être. Il était à Warren. J’ai gardé toute ses affaires et je ne peux me défaire de celui-ci. C’est comme s’il était avec moi ce soir. Comme s’il pouvait contempler mon regard et me demander de planter enfin cette bougie. Je m’exécute à cet ordre imaginaire. Je sors l’unique cupcake de la boîte aux couleurs de la boulangerie et fait sortir une petite flamme bleuté du briquet. Je regarde se consumer la cire un moment avant de souffler.

Que ma vie prenne une tournure normale. Voilà mon vœu. Ridicule. Mais au moins, je l’ai fait !
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