Wynwood University
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 Unhappy birthday | Edgard

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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMer 31 Oct 2012 - 18:58

Il connait également Evy. Ça, ça tombe sous le sens. Quand il m’annonce qu’il la trouve lui aussi merveilleuse, mon visage s’égaye d’un sourire. Non, ils ne sont pas ennemis. Je suis contente d’avoir une personne en commun avec ce presque inconnu. Et pas n’importe qui ! Evangeline… Ce qui me surprend plus, c’est quand Edgard m’annonce qu’il est le demi-frère de ma brunette. Celle que je considère comme un double, une jumelle. Je manque de m’étrangler. Depuis quand a-t-elle une famille recomposée ? Je me remémore les photos qu’elle m’avait envoyées pour me présenter ses parents. Je me souviens des longues discussions par ordinateurs interposés sur nos familles et nos crises. Mais pas de frère éloigné. C’est… Je suis confuse et presque blessée. Elle ne m’en a pas parlé. La seule chose qui peut réconforter cette gêne, c’est l’idée qu’elle a appris tout ça il y a peu de temps. Peut-être ne m’en a-t-elle pas parlé à cause de tous mes problèmes. J’étais dans un tel état de crise qu’elle a préféré m’écouter plutôt que de m’annoncer des changements dans la configuration de son arbre généalogique. Oui… Ça me semble logique finalement. Il va falloir que je lui parle. Une discussion s’impose. Mais avant ça, il faut que je retrouve un moral d’enfer. Et pour ça il n’y a qu’une solution : partir à Londres et me ressourcer.
Je me laisse tomber en arrière. Mon dos rejoint brutalement le confort du matelas. Les yeux rivés sur le plafond. « Evy, c’est de la bonne humeur en barre… Elle a su me réconforter quand j’en avais besoin… Mais j’espère que notre voyage sera encore plus efficace !» C’est un souhait. Le vœu ultime pour mon anniversaire. Un silence envahit les quatre murs de la chambre. Je tends le bras et éteins la lumière. Je ne suis toujours pas enroulée dans ma couverture. J’ai peur qu’en m’y mettant, je m’endorme d’un coup. J’ai besoin de réfléchir sur tout ça. Besoin de penser un peu. « Il faut croire qu’on a plus de points communs finalement ! » Je lance cette phrase avec un sourire pensif.
Habituellement pour m’endormir je chante une chanson. N’importe laquelle. C’est juste pour penser à autre chose qu’à mes problèmes. Réciter des paroles dans la pièce pour ne penser à rien et m’endormir un peu plus sereine. Mais là, je n’ose. J’ai pourtant les paroles sur le bout des lèvres. Aujourd’hui, c’est Empty Hand, je ne sais pas pourquoi… J’aurais très bien pu choisir Feeling Good mais j’ai cette chanson et elle veut sortir. Je la garde. Là, dans le fond de ma gorge. Je ferme les yeux et me contente de dire : « Bonne nuit, Edgard.» Je vais alors me lover à l’intérieur de ma couette. Demain sera un autre jour…
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMer 31 Oct 2012 - 14:12

Edgard et Pearl
Unhappy birthday

Quand Pearl demanda à son nouveau colocataire s’il connaissait Evangeline, sur un ton assez surpris, Ed’ lui sourit et hocha la tête. Il la connaissait, oui… mais pas depuis longtemps. Cela ne faisait en effet que quelques mois qu’il avait appris que la demoiselle était en réalité sa demi-sœur, la mère biologique d’Evy ayant trompé son père avec le père Callahan, ce salop procréateur compulsif. C’est d’ailleurs grâce à la même façon qu’il avait appris que Trevor Seyton était son demi-frère… et donc, celui d’Evangeline. Intimement, Edgard était persuadé qu’il y avait d’autres enfants semés à droite et à gauche par leur père, parce qu’il trompait sa femme, la mère du trompettiste, à tout bout de champ et sans jamais se protéger… même lorsqu’il allait voir les putes, ce qui avait été le cas avec la mère de Trevor. En repensant à la réaction de son frère, le brun soupira, tandis que la belle blonde sur le lit d’en face lui expliquait qui était sur la photo.

« C'est Pearl. C’est le jour de notre rencontre à un concours de danse… On s’est entendues. C’était comme une révélation. Comme à l’école primaire où on se fait un meilleur ami en lui passant une pelle pour creuser dans le bac à sable… Elle est merveilleuse cette fille ! Tu la connais d’où, toi ? ». Edgard observa un peu plus longuement le visage de la blondinette, et remarqua qu’elle avait vraiment changé, alors qu’Evy était restée au fond pareille à elle-même. Il se douta donc qu’il y avait quelque chose là-dessous, mais ne doutait pas une seule seconde qu’Hope le lui expliquerait en long, en large et en travers lorsqu’ils seraient tous les deux à Londres pour un mois entier. « Ça, pour être merveilleuse, elle l’est » répondit-il d’abord, le sourire aux lèvres. Il la connaissait depuis peu de temps, mais savait qu’il ne pouvait déjà plus se passer d’elle. Elle était un peu comme un moteur, dans sa socialisation. Sans Evangeline, Ed’ savait qu’il aurait beaucoup plus de mal à se lier aux gens, parce qu’elle l’encourageait à le faire, à sa manière. Par exemple en le forçant à se faire un compte Facebook. Chose qu’il n’aurait jamais été envisageable auparavant, par exemple. « C’est ma demi-sœur… mais on ne se connait pas depuis longtemps, je ne l’ai appris que très récemment » expliqua-t-il ensuite à la blondinette, qui dut se trouver très, très surprise par cet aveu. Edgard étouffa ensuite un bâillement, il sentait que le sommeil le gagnait.


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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMar 30 Oct 2012 - 14:04

Unhappy birthday | Edgard 991269HOGARD

Je souris légèrement. Il ne semble pas si fatigué lui non plus. Avec sa couette mal mise et son air indéfinissable, je me rends compte que je l’aime bien. Il a ce côté musicien qui normalement vit sur une autre planète. Et puis cette part de mystère qui me fait face et m’intrigue. Il a la folie nécessaire, la douceur, la gentillesse et la franchise dont j’avais besoin. J’ai l’impression qu’il m’apprendra des tas de choses et qu’à ses côtés je me redécouvrirai. Je suis d’ailleurs à nouveau une étudiante qui agit sans réfléchir. « Dis-moi... C'est toi, sur la photo, avec Evangeline ? » Hein ? Pardon ? Je relève les yeux pour comprendre de quoi il parle. Je me sors de mes pensées, suis son doigt et tombe sur une photo accrochée au mur. Evy… Mon visage s’illumine automatiquement. C’est ma sœur jumelle, mon double. Combien de fois m’a-t-elle sauvée d’un conflit avec moi-même ? Nous deux, c’est une belle histoire d’amitié. Elle sait tout de moi et j’espère que c’est réciproque. Elle a su m’écouter quand j’en avais besoin. Elle a su me faire rire quand les larmes ne me quittaient plus. Elle a su me tirer de mon lit quand le courage me manquait… Evangeline… C’est bizarre. Il a dit son nom sans hésitation… « Tu… Tu la connais ? » Une pointe de surprise se glisse dans le son de ma voix. Puis je repense à sa question. Est-ce que c’est moi qui suit avec elle… Évidemment. Mais c’est vrai qu’à première vue, on ne peut pas y mettre sa main à couper. Je devais avoir treize ans… On ne peut pas connaître un tel changement en cinq ans. Evy a toujours ses longs cheveux bruns, le même sourire, une taille fine. Juste ses vêtements démontrent le mauvais goût de l’époque. Moi, les traits de mon visage ont changé. Mes joues, mon nez, ma bouche, mon front… Mon visage était un peu plus anguleux, mes sourcils plus sombres, mes cheveux plus lisses… J’étais une autre personne. Alors quoi dire ? Quoi répondre ? Dire la vérité ou annoncer que je prenais la photo et que ce sont deux amies qui posent dessus ? Je suis prise d’un vent de panique interne… S’il connaît Evy c’est peut-être que je peux lui faire confiance… Et s’il l’a connaît mais ne l’aime pas ? Peut-être qu’il la connaît simplement de nom. Peut-être… Peut-être… Alors, je ne peux pas dire comment ça s’est passé mais j’ai quand même répondu. Et contre toute attente… « C'est Pearl. C’est le jour de notre rencontre à un concours de danse… On s’est entendues. C’était comme une révélation. Comme à l’école primaire où on se fait un meilleur ami en lui passant une pelle pour creuser dans le bac à sable… Elle est merveilleuse cette fille ! Tu l’as connait d’où, toi ? » Au moins, je serais fixée. Mais s’il me dit qu’il a une relation forte avec elle et qu’Evy ne m’en a pas parlée… Je serais forcément déçue. Moi qui pensais tout savoir…

[Changement d'écriture en "tan" dans l'espoir que ça se voit plus...
+ petit cadeau (a) ]
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMer 17 Oct 2012 - 23:14

► L’idée d’Edgard sembla plaire à Pearl, dont le visage s’illumina. Tout en terminant de débarrasser le lit de son bordel, elle lui déclara que la première chose qu’elle mettrait dans sa valise serait son appareil photo. Excellente idée ! Lui-même n’en possédait pas. Ce n’est pas qu’il était réfractaire à la technologie mais… presque. Genre, il ne se serait jamais inscrit sur Facebook si sa sœur ne lui avait pas un peu forcé la main. Et encore, le mot était faible. La jolie blonde lui tendit des draps propres, qu’elle venait de sortir de l’armoire. Ed’ la remercia en les récupérant, se dirigea vers son futur lit et entreprit d’en faire quelque chose. Enfin, d’essayer… Ce n’est pas qu’il n’était pas doué, mais c’était tout comme.

Pearl, de son côté, se coiffait devant le miroir au-dessus du lavabo, amenant ses cheveux en truc indéfini – nom inconnu du brun – au-dessus de sa tête. Ed’ lui lança un coup d’œil en rangeant son oreiller dans la taie pile au moment où la jeune femme soufflait une mèche de ses cheveux vers le haut, ce qui le fit sourire. Il se sentait beaucoup mieux, depuis qu’il avait fait la connaissance de sa colocataire. C’était marrant à dire, mais Edgard sentait que les choses allaient changer, en bien, enfin. Il avait hâte, d’une certaine façon. « Dis-moi… Tu as une musique préférée ? Un artiste ? » lui demanda-t-elle soudain, une fois coiffée. « Hmmm… j’ai des goûts très éclectiques. J’écoute de tout… mais j’admire tout particulièrement Rubén Simeó. C’est un trompettiste » répondit-il en fourrant la couette comme il pouvait dans la housse. Pas doué, le mec. Mais bon, ça ferait l’affaire ! « Bon, c’est pas comme quand ma mère le faisait, mais c’est déjà pas mal ! » déclara-t-il en observant son œuvre, avant de s’écrouler sur son lit, tandis que Pearl faisait pareil sur le sien. Un instant de mélancolie le submergea, en pensant à sa mère. Assassinée des mains mêmes de son jumeau… mieux valait mettre cette pensée de côté. Le footballeur soupira et ôta ses chaussures, pour ramener ses pieds sur son lit.

Sur le lit d’en face, la jolie blonde soupira qu’elle n’allait plus réussir à dormir. Et, à vrai dire, Ed’ se sentait un regain d’énergie, lui aussi… cela ne le dérangea donc pas. « C’est pas grave… tant qu’on met un réveil pour demain, si jamais on s’endort en causant ! » déclara-t-il. « Dis-moi... C'est toi, sur la photo, avec Evangeline ? » lui demanda-t-il ensuite en désignant la dite photo du menton.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMer 17 Oct 2012 - 17:58

Edgard semble absorbé par mes photographies. J’espère qu’il ne juge pas trop le look que j’avais lors de ma compétition de danse. Moi et Evy nous y étions rencontrées. Il y a de cela presque 5 ans… Voir peut-être plus. On était encore des gamines. C’est en quelque sorte ma jumelle. Malgré le fait qu’un océan nous sépare, puis que le drame de ma vie me coupe un peu du monde. Et avec de la chance, il comprendra que j’ai énormément changé entre cette petite fille de 12 ans et celle de maintenant…
Edgard me charrie en disant qu’il n’a pas beaucoup d’affaire. C’est vrai que c’est un truc de filles ça ! Accumuler des vêtements, sans pour autant tous les mettre. Ce qui me choque le plus c’est qu’il m’annonce de but en blanc qu’il ne possède pas extrêmement de souvenirs. Qui n’en a pas ? A-t-il plutôt voulu les supprimer et effacer l’ardoise ? Je ne sais pas. Et ça m’inquiète. Pour lui. En fait, ça accentue le fait que nous avons tous les deux un passé compliqué. Pour ma part j’ai beaucoup de souvenirs mais je ne peux pas en parler. J’ai renoncé à mon enfance et à toutes les vies que j’ai enchaînées.

« Celui-là… ça serait sympa de le remplir de nos souvenirs en commun. Tu trouves pas ? » Si c’était possible, mes yeux se rempliraient d’étincelles de bonheur. Cette idée me plait ! Beaucoup ! « Alors je mets en priorité mon appareil photo dans ma valise !» Mon visage s’illumine d’un grand sourire. J’écarte le dernier carton du lit et fouille dans l’armoire qui sera bientôt celle de l’étudiant. J’en sors une paire de draps, une couette et un oreiller. Un ensemble blanc immaculé donné systématiquement par l’académie. « Tiens. Tu n’as plus qu’à te mettre à l’aise…» Je m’écarte enfin du lit pour me diriger vers le lavabo. Je récupère un élastique et fait un gros chignon de mes cheveux. Je sautille pour aller m’asseoir en tailleur sur mon matelas. Une mèche blonde s’est détachée et vient se balancer devant mes yeux. Je souffle pour l’éloigner, comme une enfant. « Dis-moi… Tu as une musique préférée ? Un artiste ? » Je me pince les lèvres et me laisse tomber sur le lit. «… Sayez, je n’vais plus réussir à dormir !» lançais-je dans un soupire.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMar 16 Oct 2012 - 20:40

► Pearl approuva le fait d’aller se coucher. Après avoir fermé son ordinateur portable, la jolie blonde sauta sur ses pieds avec un entrain que le brun eu du mal à imiter. Lui se leva plutôt difficilement du sofa où, au final, il était plutôt bien installé. Les adolescents s’étirèrent de concert, et Ed’ bailla cette fois franchement. « Bon… Je vais te montrer ta future chambre… On va essayer de te faire une place digne de ce nom ! » lança la blondinette, tout en invitant son nouvel ami vers l’étage. C’est les yeux dans la poche que le brun la suivit dans l’escalier en colimaçon. Pas question de lui mater les fesses, et puis quoi ?

Une fois la porte portant le numéro 1 poussée et la lumière allumée, Edgard eu l’impression d’entrer dans une autre dimension. La dimension « tête de Pearl », peut-être ? Un sourire étira ses lèvres, tandis qu’il posait les yeux sur un amas de cartons, dans un coin de la chambre. Le jeune homme se tourna ensuite vers la petite blonde à ses côtés, qui semblait se rendre compte de l’état de sa chambre, maintenant qu’elle y laissait pénétrer un presque inconnu. Lèvres pincées, Pearl se dirigea vers le lit censé être libre et commença à le déblayer. « … J’suis vraiment désolée… Je suppose qu’il faudra que je trouve un endroit pour tout ça… » s’excusa-t-elle alors. « Oh… ça ne presse pas, tu sais » lui répondit le brun, en s’approchant d’un mur orné de photos. Pearl, bras ouverts, se tourna ensuite vers lui pour lui souhaiter la bienvenue dans sa nouvelle chambre. Il la remercia d’un sourire, tandis qu’elle poursuivait ses explications. « On a un lavabo… Un lit… Une fenêtre donnant sur le jardin ce qui est une chance. Tu as ton armoire qui finit toujours par être trop petite. Même si je dois avouer qu’il y a de l’amélioration par rapport aux chambres post-ouragan… J’enlèverai les photos pour les mettre simplement au-dessus de mon lit… » fit-elle, en lui désignant les murs que le jeune homme avait déjà commencé à regarder avec attention. « Pour les armoires, parle pour toi, plaisanta-t-il en s’approchant d’une photo représentant deux petites filles. J’ai pas beaucoup de trucs à moi… pas beaucoup de souvenirs non plus ». Son regard s’attarda sur la petite fille brune de la photo. Ed’ plissa les yeux et finit par reconnaitre Evangeline. « Trop mignonne… » murmura-t-il, un sourire attendri aux lèvres. Dieu seul sait ce qu’il aurait donné pour avoir, lui aussi, des photos de sa demi-sœur et lui enfants.

Le brun se désintéressa ensuite de la photo, non sans auparavant imprimer l’image d’Evy dans sa tête. Tout en se tournant vers sa colocataire, il désigna le mur entre leurs deux lits. « Celui-là… ça serait sympa de le remplir de nos souvenirs en commun. Tu trouves pas ? » lui fit-il, en imaginant déjà toutes les photos sympas qu’ils pourraient apposer au mur en question.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMar 16 Oct 2012 - 19:27

Comme dans une cérémonie officielle de mariage, il accepte ma proposition. De manière extrêmement formelle, ce qui arrive à me faire sourire. Je ne sais pourquoi je pense à Valentin. Peut-être parce que je lui ai déjà prononcé ces trois petits mots. Enfin, pas vraiment mais c’était aussi fou qu’avec Edgard. On était partis sur un coup de tête à Las Vegas, on avait bu et… Ce qui se passe à Vegas, se reste à Vegas. Paige a tenu le secret et je continuerai. Mais peut-on dire que ce qui se passe à Londres, reste à longue ? Parce que mon histoire a déjà circulé dans beaucoup de bouche. Même s’il ne reste plus qu’une personne qui est au courant de toute l’histoire et même du changement… Evangeline. Il faut définitivement que je l’appelle pour la prévenir que je retourne à Londres. Elle comprendra et peut-être même qu’elle saura calmer certaines de mes angoisses.
Cliquer sur le bouton, nous sauve tous les deux… Je regarde le jeune homme un instant. Il a lui aussi ses angoisses, ses problèmes, ses démons. Alors c’est peut-être à lui que je dois me confier avant même d’aller chercher une autre bouée de secours.

Réservation faite. Mail envoyé, plus qu’à imprimer. Yeux fatigués qui se ferment. Pensées rivées sur la future valise à remplir. « On va se coucher… ? Demain risque d’être une longue journée » Je lance un petit regard à Ed’. C’est la dernière chose qui figure sur ma liste. Dormir. J’en ai besoin, ne serait-ce que pour renouveler mes pensées. « On y va ! » Je me jette, avec le peu d’entrain qui me reste, sur mon ordinateur. Je l’éteints et le ferme. Je me lève du fauteuil avec un petit saut. Je me hisse sur la pointe de mes pieds et m’étire. « Bon… Je vais te montrer ta future chambre… On va essayer de te faire une place digne de ce nom ! » L’ordinateur sous le bras, j’entraîne le jeune homme à me suivre à l’étage. La première porte se trouvait être la première chambre.

Une fois la porte ouverte et la lumière allumée, on peut admirer un joli travail d’accumulation. Il y a pas mal de carton d’un côté de la chambre, tandis que l’autre est envahi par mes affaires de cours, mes vêtements, deux guitares, des photos… Mes lèvres se pincent en apercevant tout ce qu’il y a à déplacer. Je me dirige presque automatiquement vers le lit censé être libre et commence la besogne. «… J’suis vraiment désolée… Je suppose qu’il faudra que je trouve un endroit pour tout ça…» Je m’arrête brusquement et sourit largement en tendant de faire une pause : bras grand ouvert d’un air chaleureux. « Bienvenu dans ta chambre ! » J’aurais définitivement fait une mauvaise pompom girls ! « On a un lavabo… Un lit… Une fenêtre donnant sur le jardin ce qui est une chance. Tu as ton armoire qui finit toujours par être trop petite. Même si je dois avouer qu’il y a de l’amélioration par rapport aux chambres post-ouragan… J’enlèverai les photos pour les mettre simplement au-dessus de mon lit…» Je pointe les différentes photographies accrochées un peu partout dans la chambre. Que ce soit New-York, la plage, Las Vegas, Trafalgar Square, Warren, de la danse, Evangeline et moi gamines etc… toutes les photos étaient tirées de ma collection personnelle. Mes photos et rien que mes photos.

C’est fou. Je ressens un peu moins la fatigue maintenant… Je parle à une vitesse incroyable et bouge dans tous les sens. Il faut vraiment que je me pose et que je me calme…
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMar 9 Oct 2012 - 13:13

► Quand Ed’ avait vu le message d’Evangeline, sur Facebook, il n’avait pas pu s’empêcher de sourire. Sa sœur disait souvent n’importe quoi, apparemment. Parce que oui, il s’agissait de sa sœur… mais Pearl l’apprendrait bien assez tôt, de toute façon. Il le lui dirait, quand ils se retrouveraient à Londres. Pour le moment, ils avaient mieux à faire que de se raconter leur vie en long, en large et en travers. Ils auraient tout le temps de le faire lorsque les deux ados se retrouveraient en tête à tête pendant un long mois, chez les anglais. Mais d’abord, il fallait réserver un vol, un hôtel…
… Ed’ repéra une offre sympa et l’indiqua à sa consœur, concentré sur l’écran. A son avis, il s’agissait d’une vraie aubaine, surtout à un prix pareil ! La jeune femme installée à côté de lui, l’ordinateur sur les genoux, pris le temps de parcourir l’annonce avant de rendre son verdict : « Demain soir, ok. Petit dèj, ok. Hôtel, ok. Prix réduit, génial. Tu nous as trouvé la perle rare ! On a plus qu’à faire nos valises, prendre nos passeports et nous envoler au-dessus de l’océan ! » s’exclama-t-elle, tandis que le brun lui souriait. « L’affaire d’une demi-heure, pour ma part » nota Edgard, qui n’était pas du genre coquet. « Tu es sûr de toujours vouloir le faire ?, lui demanda la jolie blonde en se tournant vers lui. J’veux dire que… J’suis pas la personne la plus amusante sur cette planète…. Moi et Londres… Et puis je t’en voudrais pas… Tu as vu ma réaction pour la chambre, je risque d’être souvent dans ce genre d’état. Je…
- Je prends le risque, Pearl. On a tous nos blessures, notre passé… je ne te jugerai pas, fais-moi confiance. J’ai cette impression que… que tu en as besoin. Et moi aussi. Tu vois, c’est comme si… en cliquant sur le bouton réserver, comme si tu nous sauvais tous les deux. Enfin, c’est un peu comme ça que je le vois, même si ça fait un peu taré, dit comme ça... » répondit-il, en exposant le fond de sa pensée à la chanteuse à côté de lui. Il l’observait, les yeux dans les yeux. Il voulait qu’elle le croit, mais il ne pouvait pas la forcer. Et pourtant, Dieu seul sait à quel point il était sincère. Quant à elle… Ed’ avait tout de suite senti qu’elle n’allait pas bien. Londres avait été un choix comme ça, au hasard. Elle avait parlé de l’Angleterre, il avait eu l’idée de partir… et Londres s’était glissée d’elle-même dans la conversation. Comme une évidence. Ils ne s’étaient ni l’un, ni l’autre posé la question. C’était le destin, après tout.
Visiblement convaincue, la jeune femme poursuivit en lui indiquant que si c’était vraiment ce qu’il souhaitait, alors Ed’ n’avait qu’à dormir ici pour la nuit. Il lui sourit, tout en appuyant sa joue sur son poing fermé, l’avant-bras replié sur le dossier du canapé. « Je le veux » répondit-il, tout en lui faisant un clin d’œil. Cette phrase signait, en quelques sortes, leur engagement pour ce mois qu’ils allaient passer ensemble. La réservation effectuée, ils reçurent un mail à imprimer pour se présenter le lendemain à l’aéroport. Ils devraient payer sur place, il n’y avait plus qu’à faire leurs valises, comme elle l’avait si bien dit. Ed’ étouffa un bâillement. Il était déjà très tard, et les évènements de la nuit l’avaient un peu fatigué, il faut bien l’avouer. « On va se coucher… ? Demain risque d’être une longue journée ».
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMar 11 Sep 2012 - 20:13

Edgard m’annonce qu’il prend très peu de place. J’ai dû le mettre mal à l’aise. Ce n’est pas ce que je voulais. Surtout que nous nous apprêtons à partir ensemble pour l’Angleterre. Je ne pouvais pas garder ça pour moi… J’aurais finis par craquer un jour. Et puis, s’il aurait débarqué sans savoir dans une chambre habitée par un étudiant invisible, il aurait sans doute eu du mal à comprendre. Et je n’aurais su comment expliquer sans tomber en larmes. « Et je t’en ferais…» De la place. C’est peut-être ce qu’il me faut pour avancer. Je n’en ai pas spécialement envie mais y être obligée changera peut-être plus la donne.

Mon ordinateur finit par s’allumer. Automatiquement, la page internet s’ouvre sur le réseau social le plus célèbre du moment. Automatiquement, une fenêtre de conversation s’ouvre avec un message d’Evangeline disant une ânerie. Je quitte rapidement la page pour que mon nouvel ami ne remarque rien. Evy a le don de me mettre dans des situations inconfortables même quand elle n’est pas avec moi ! Je me demande ce qu’elle dirait de savoir que je retourne à Londres. Elle qui m’a connu avant tout le bordel de ma vie. Alors que je n’étais que Pearl. Alors que j’étais une gamine aimant la danse et faisant des concours… Lieu de notre rencontre. Je me demande vraiment ce qu’elle penserait de tout ça. Quel commentaire elle me lancerait. Surtout avec Edgard qui n’est qu’un inconnu… Sans doute serait-elle contente que je sorte des sentiers battus. Que je me laisse enfin porter par un mouvement différent de celui que je prends habituellement.

Nous vaguons d’une page à une autre. Les offres vont dans tous les sens. Il est difficile d’en comprendre toutes les lignes. Certaines sont tout bonnement exorbitantes, les autres s’équivalent… « Hm, Pearl, remonte un peu, deux secondes ? » Ça me fait encore tout drôle d’entendre mon réellement prénom sortir de sa bouche. Plus personne ne le prononce. Plus personne. Et lui… Il lui vient naturellement. Il ne sait absolument pas tout ce qui se cache derrière ses cinq lettres et ne s’en soucie pas. C’est tellement agréable ! Il ne faut pas que ça tombe dans de mauvaises oreilles… Certains pourraient faire le rapport. La Voix des rumeurs l’avait bien fait quand j’étais encore sous mon ancienne identité. Alors un petit malin pourrait faire le calcul. Une Paige qui est en réalité une Pearl. Une Hope qui demande à ce qu’on l’appelle Pearl. Pas compliqué… Vraiment pas. Mon choix somme soudainement idiot. J’ai fait une erreur. J’ai… « Bon, ça serait pour partir demain soir, c’est rapide, mais c’est pas cher et en prime on a l’hôtel pour une semaine, petit déj’ inclus. C’est de loin ce qu’on a vu de mieux, non ? » Revenons à nos moutons ! Je pars à Londres et j’aurais tout le temps de lui expliquer. Car là-bas j’aurais le droit à mon lot de souvenirs, larmes, cauchemars et crise de panique… Il y aura forcément des explications. Dans le pire des cas, je fuis à l’autre bout du monde. « Demain soir, ok. Petit dèj, ok. Hôtel, ok. Prix réduit, génial. Tu nous as trouvé la perle rare ! On a plus qu’à faire nos valises, prendre nos passeports et nous envoler au-dessus de l’océan !» Mon entrain revient. « Tu es sûr de toujours vouloir le faire ?» Je pivote face à lui et cherche du regard ses yeux. « J’veux dire que… J’suis pas la personne la plus amusante sur cette planète…. Moi et Londres… Et puis je t’en voudrais pas… Tu as vu ma réaction pour la chambre, je risque d’être souvent dans ce genre d’état. Je…» Je suis toujours obligée de m’expliquer, de m’excuser et surtout de repousser les choses jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Je ne voudrais pas qu’il regrette. Je ne sais pourquoi il m’a proposé ça. Je ne sais pas pourquoi je lui fais confiance et pourquoi son avis m’inquiète tant. Je veux juste être sûre. Sûre et certaine avant de cliquer sur la réservation.
« Et si c'est vraiment ce que tu veux... Si tu aimes la compagnie des filles un peu bizarre qui pourra jouer de la guitare en dansant pour avoir un peu d'argent de poche... Alors tu n'as qu'à dormir ici pour la nuit. Il est tard. Tu ne vas pas rentrer à pied à... Là où tu dois dormir normalement...»
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyLun 10 Sep 2012 - 15:54

► Pearl se redressa du canapé, en essayant de se motiver comme elle le pouvait. Finalement, elle rejoint les escaliers, monta quelques marches et lança depuis celles-ci à Ed’ : « Attends-moi ici ! ». Le brun hocha la tête, tout en se demandant où il aurait pu aller d’autre, de toute façon. Il l’entendit monter les marches, puis plus rien. Le bâtiment était bien isolé. Le jeune homme ferma les yeux, la tête appuyée sur le dossier du divan. Il se remémorait la soirée. Quelle folie. Et pourtant, ça lui ferait un bien fou, il en était certain. Ce voyage serait comme… une thérapie ? Mais pourquoi avec elle ? Il ne la connaissait même pas. Il aurait pu demander à n’importe qui de l’accompagner. A Trevor ou Evangeline, par exemple. Mais il sentait que ça n’aurait pas été pareil. Il aurait eu peur que son frère et sa sœur le jugent. Pearl ne le jugerait pas, ils étaient dans le même bateau, tous les deux.
Quand il l’entendit redescendre les escaliers, Edgard se redressa légèrement et rouvrit les yeux. Pour un peu, il se serait endormi. La nuit était déjà bien avancée… mais il savait qu’il devait d’abord rentrer à son hôtel et surtout, réserver les billets, avant de pouvoir se coucher et dormir. Il leva les yeux vers la jolie blonde. Elle tenait coincé sous son bras un ordinateur portable et l’observait. « Tu… T’as dit quelle chambre tout à l’heure ?
- La une… pourquoi ?
- J’avais pourtant d’mandé d’être seule…, répondit-elle, la voix mal assurée.
- Ah, euh…
- Je… Désolée.
- Tu… tu veux que je demande à ce qu’on me mette ailleurs ? » demanda alors le brun, mine soucieuse. Il aurait pu se réjouir de se retrouver dans la chambre de la jeune femme, mais vu la tournure que prenaient les évènements, il se sentait soudain très mal à l’aise. Était-ce une si bonne idée, finalement, de partir avec elle ? Pearl ne voulait pas de lui dans sa chambre… mais se rendait-elle bien compte qu’ils allaient partager bien plus que ça durant le mois à venir ? Ed’ fondait beaucoup d’espoirs dans ce voyage, pourrait-elle assumer sa reconstruction ? Oui, c’était bizarre à dire, mais Edgard sentait qu’il pourrait changer, durant ce mois passé à Londres avec la musicienne. Alors pourquoi réagissait-elle ainsi ?
Elle vint se rasseoir à côté de lui, sur le sofa, en soupirant. Ses mains légères soulevèrent l’écran de l’ordinateur, et elle appuya sur le bouton pour l’allumer, ce que la machine entreprit de faire avec lenteur. « J’ai eu une histoire compliquée avec mon précédant colocataire et… Je suis ravie de t’accueillir dans ma chambre. Il va juste falloir un temps d’adaptation… » lui dit-elle alors, les yeux perdus dans le vague. Ed’ fronça un sourcil et se sentit obligé de se justifier. « Je ne prends pas beaucoup de place, tu sais… ça sera comme si je n’étais pas là » lui dit-il, d’un air presque penaud.
Finalement, l’ordinateur s’alluma et les adolescents, après concertation, se rendirent sur un site qui vendait des billets d’avion en last minute. Penchés tous les deux au-dessus de l’écran, ils analysaient les offres. La jeune fille se chargeait de descendre le curseur. « Hm, Pearl, remonte un peu, deux secondes ? » l’interrompit alors le brun, au bout de quelques minutes. Il pointa ensuite une offre du doigt, sans toutefois toucher l’écran (certaines personnes ont horreur de ça). « Bon, ça serait pour partir demain soir, c’est rapide, mais c’est pas cher et en prime on a l’hôtel pour une semaine, petit déj’ inclus. C’est de loin ce qu’on a vu de mieux, non ? »
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyVen 7 Sep 2012 - 19:48

On ne peut pas dire que je suis soudainement en panique mais… Si. Je le suis complètement. Et d’un autre côté je suis trop fatiguée pour m’enfuir en courant ou aller cherche une arme de défense. Comme… Un pinceau ? C’est la première chose à laquelle je pense et c’est de loin le truc le plus inutile ! Quoi que… Dans un œil, ça ne doit pas faire du bien. Mais j’ai quelques doutes sur son efficacité sur la durée contre un sérial killer. Bref. Je peux me rassurer avec le sourire d’Edgard. C’est peut-être un pervers sadique qui me suit depuis des mois mais son sourire parvient à me convaincre que je peux me détendre. Au moins, je ne vais pas mourir toute stressée, les nerfs à vifs.
Il fait désormais partie des Alpha Psi. Je n’en savais rien, qui m’en aurait informée de toute façon ? Son explication tient la route. Il est allé dans le seul bâtiment qu’il connaissait et celui-ci s’avère être également le mien. Coïncidence ou signe du destin ? Aucune idée. Disons que nous nous sommes connus dans un premier temps grâce au Music Club. Par conséquent deux musiciens ont beaucoup plus de chance de se retrouver dans cette confrérie que dans celle des intellos ou sportifs… Juste une question de probabilité. Edgard continue. Je l’écoute tout en calmant les battements de mon cœur et en observant à nouveau le plafond.

« Alors, ce portable ?! » Le garçon vient de me tirer d’un sommeil précoce. « Mon ordi ! Je l’avais encore oublié lui ! Oui… Euh… j’y vais ! » Je regarde l’escalier. Les mots se sont enchaînés dans ma bouche mais pas mes gestes. « Je vais y aller… Il suffit que…» Que je me motive ! Un, deux… Et à trois je me lève. Un, deux… Oui mais pas tout de suite… Un, merde ! C’est parti ! D’un geste vif, je me relève quittant le délicieux canapé. Son confort me manque déjà. Mes jambes s’actionnent, elles avancent l’une après l’autre. Rien de bien compliqué en soi. « Attends-moi ici ! » De toute façon où pourrait-il partir ? Je monte les marches deux par deux. Dès le début du couloir, je m’arrête devant la première porte et l’ouvre. À l’intérieur, il est censé y avoir de la place pour deux personnes. Je suis seule. Mais je parviens à envahir l’espace comme un couple de castors en début d’hibernation. À dire vrai, j’étais la seule famille qui restait à Warren. Comme il était ma seule famille à moi. Alors j’ai récupéré chacun de ses effets personnels. Même les plus ridicules. Je n’ai presque rien jeté et j’ai encore moins eu le courage de louer un garage pour les ranger. C’est comme si nous vivions tous les deux. Son sweat sur la chaise, sur la commode la photo que nous avons faites tous les deux lors de mon retour sous ma nouvelle apparence il y a un an, sa guitare, ses cassettes de rock, sa brosse à dent… Tout. C’est trop ressent pour que je puisse tourner la page de ce récit. J’ai tenté d’écrire dans mon journal mais ça a été beaucoup trop dur… Alors je relis inlassablement les pages de notre rencontre. Comme une drogue.
Je soupire avant de récupérer mon petit ordinateur fermé sur mon matelas. J’ai tourné la page. Drake m’a aidée à ça. Il faudrait que je l’appelle avant de partir… Lui qui est toujours là pour moi. Je pince mes lèvres avant de sortir de la chambre et de descendre à nouveau les escaliers.

C’est à ce moment-là que ça me revient en mémoire. Quelle chambre a-t-il dit déjà ? Quand j’arrive dans le foyer commun je l’observe un instant. « Tu… T’as dit qu’elle chambre tout à l’heure ? » Moi voix s’étrangle. « J’avais pourtant d’mandé d’être seule…» Ce n’est pas que je n’aime pas Edgard. C’est juste que je ne peux pas lui ouvrir la porte. Je ne peux pas laisser quelqu’un entrer. N’importe qui. C’est le seul endroit où je peux vivre dans le passé alors que je mens à tout le monde en disant que je vais de l’avant. Ma gorge se serre, j’ai presque envie de pleurer. Ma réaction est excessive. Je vais l’effrayer et il va vouloir partir dans une autre chambre… Ce qui dans le fond ne me ferait pas plaisir. Parce que ça insinue que nous ne partirions pas en Europe. Pas ensemble en tout cas. « Je… Désolée. » Je soupire et m’assoit à nouveau sur le sofa. J’allume l’appareil électronique qui s’allume. Lentement… Trop lentement. Je ne peux pas laisser plus de silence s’installer entre nous. Il va avoir le temps d’analyser ma soudaine réaction et de tirer des conclusions… « J’ai eu une histoire compliquée avec mon précédant colocataire et… Je suis ravie de t’accueillir dans ma chambre. Il va juste falloir un temps d’adaptation…» Mon précédant colocataire. Mon amant. Ma famille. Mon futur. Mon prince. Mon double. Mon tout. Mon fantôme…
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMer 5 Sep 2012 - 0:22

► La jolie blonde vint s’écrouler à côté de lui sur le canapé en approuvant, puis elle ajouta « J’suis complètement morte ! J’aurais pas imaginé ça pour mon anniversaire ! », ce qui fit sourire Edgard, qui tourna son visage habituellement si froid vers elle. « Au moins, tu ne l’oublieras pas de si tôt » lui fit-il remarquer en souriant. Lui aussi aurait aimé pouvoir se dire, des années plus tard : j’ai fait des trucs de fou pour mes 19 ans. Malheureusement, il n’avait rien fait du tout et avait passé son anniversaire seul et triste comme les pierres. Il s’en souviendrait, mais pour les mauvaises raisons. D’ailleurs, à bien y réfléchir, il préférait oublier tout de cette journée du 17 juin 2012. Il observait Pearl, tandis qu’elle-même s’emplissait la tête d’images de l’endroit où ils se trouvaient. Les murs, le piano, la déco,… Ed’ ne se souvenait plus vraiment de comment c’était, il n’était venu qu’une fois pour visiter avec le Chef de Confrérie, un certain Jeff. « Comment t’as su que ma chambre était ici ? », demanda-t-elle soudain, avant de tourner la tête vers lui, suspicieuse. Elle haussa un sourcil, ils s’observèrent mutuellement, leurs têtes appuyées sur le dossier du canapé, comme s’ils étaient trop vieux et fatigués pour les lever. Ed’ fut surpris, mais à la réflexion, c’était normal que la Présidente du Music Club fasse partie des Alpha Psi, la Confrérie des Artistes. Il lui sourit, comprenant qu’elle pouvait stresser un peu. « Je ne le savais pas, avoua-t-il avec franchise. En fait, je suis venu ici parce que je rejoins la Confrérie à la rentrée, et je ne savais pas où aller d’autre… J’ai reçu un courrier qui me disait que dès septembre, j’occuperais la chambre numéro une » précisa-t-il ensuite, en passant une main vive dans ses cheveux. Il songea à son ou sa future colocataire. Il ne savait pas qui ça serait, et ça lui faisait un peu peur. Le contact passait rarement aussi bien avec les gens en général qu’avec Pearl. Loin, loin de là, même. En quelques sortes, la jeune fille lui avait redonné une raison de mettre chaque jour un pied devant l’autre. Une raison autre que la simple survie. Les autres personnes qui peuplaient cette terre ne lui faisaient pas le même effet. Entre déceptions, méchanceté, trahisons, et il en passait, il préférait éviter les relations sociales. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, il se remotiva et lui lança d’un ton enjoué : « Alors, ce portable ?! », histoire qu’elle ait le chercher et qu’ils commandent leurs billets d’avion.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyLun 3 Sep 2012 - 18:21

Courir va devenir une de nos activités préférés avec Edgard. Nous nous tenons par la main et avançons le plus rapidement pour fuir un ennemi invisible. J’ai l’impression d’être dans un film d’horreur. Le couple typique qui va finir par tomber sur le monstre en face d’eux avec sa hache. C’est la fille, moi, qui lance en première en cri et qui se fait décapiter alors que le garçon prend à nouveau la fuite. Il tombera sur d’autres cadavres durant sa course… Bref. Ses couloirs me font frissonner ! Et m’essoufflent aussi ! C’est Edgard qui est devant. Je n’arrive pas à lui parler pour lui expliquer quel est mon bâtiment. Alors je me contente de courir et de mourir en silence ! J’ai un affreux point de côté qui me tord le ventre. Et pour rajouter à mon calvaire, mon souffle se bloque trop facilement. Je suis. Je ne suis capable que de faire ça. J’ai le regard fixé sur le dos du jeune homme et je ne distingue plus vraiment ce qui nous entoure.
Nous finissons par pénétrer dans un bâtiment. Il va s’effondrer sur le canapé de la salle principal. Il lance alors : « Ah bah… putain… ça c’est d’la soirée ! » « Carrément ! » Tout en lui répondant je m’assois à mon tour. « J’suis complètement morte ! J’aurais pas imaginé ça pour mon anniversaire !» Je laisse tomber ma tête en arrière et ferme les yeux. C’est sûr que je n’ai jamais vécu de tels anniversaire avec tant de rebondissements ! Courir. Réserver des billets. Vivre un film d’horreur en direct mais sans la musique angoissante. J’essaye de corriger ma respiration. Un long soupire s’échappe de ma bouche. Je suis complètement crevée. J’observe enfin la salle. Je me disais aussi que ça me rappelait quelque chose ! On est chez les Alpha Psi. Il y a ce tableau là-bas et puis un piano dans l’angle de la pièce. La couleur des murs, l’escalier pour aller à l’étage, la porte pour sortir à l’extérieur. J’aime cette confrérie et sa convivialité. Nous sommes tous des frères. On partage notre musique, notre peinture, nos photographies… Nous échangeons des conseils mais… « Comment t’as su que ma chambre était ici ? » Je pivote ma tête vers le jeune homme et l’observe un instant. J’hausse un sourcil. Je ne me souviens pas l’avoir déjà vu ici et encore moins lui avoir parlé de mon appartenance à cette confrérie. A moins qu’il se souvienne d’une conversation au Music Club… Mais ça m’étonnerait car il ne se souvenait pas de mon prénom. Donc comment a-t-il fait ? Je commence de nouveau à douter de lui. J’ai tout de suite l’impression qu’il est tordu et que tout ça n’est qu’un piège. Genre, un fou furieux qui s’est renseigné sur moi à l’avance et qui était prêt à m’emmener à l’autre bout du monde pour me faire… Me faire quoi ? Je n’ose même pas imaginer.
Oui je suis parano ! Mais j’ai vécu ainsi. Toujours se méfier des autres.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyDim 2 Sep 2012 - 23:10

► Essoufflés, les adolescents rigolent encore quand ils arrivent devant la porte dérobée, l’entrée de service. Après la fatidique question d’Edgard, Pearl l’observe et, sourire aux lèvres, lui répond qu’elle n’en sait rien, mais qu’ils peuvent essayer. « Allons-y… Mode Ninja… » chuchota le brun, qui ne parlait habituellement vraiment pas comme ça. Mais l’excitation lui donnait envie de faire n’importe quoi, de se mettre à hurler dans les couloirs pour réveiller le concierge, d’enlever ses fringues, de faire la roue,… N’importe quoi, pourvu que ça soit totalement fou et insensé. Partir à Londres, c’était parfait, en fait. Il se contint de faire du bruit. Pearl et lui marchaient côte à côte en se souriant, dans les couloirs déserts, à peine éclairés par les rayons de la lune qui filtraient par les fenêtres. Morbide, mais ils ne le remarquaient même pas tant ils étaient de bonne humeur. La salle informatique pointa ensuite le bout de son nez, et la jolie blonde posa sa main dessus dans l’idée de l’ouvrir. Elle tourna la poignée et… rien. « Je crois qu’on ne va pas pouvoir l’ouvrir… À moins d’avoir les clés…
- … ou de défoncer la porte… » lança-t-il avec l’air de quelqu’un qui a envie de faire une mauvaise action, parce que c’est excitant, et parce que l’adrénaline lui parcourait encore les veines. Ils s’observèrent un instant, dans l’obscurité. La complicité entre eux était bien là. Qui aurait pu prédire cela, en début de soirée ? Lorsqu’ils se partageaient un pauvre morceau de gâteau, chacun pleurant (ou presque) sur sa vie minable et sa solitude. Et là… là, c’était comme si Ed’ avait trouvé quelqu’un. Quelqu’un, simplement quelqu’un. « J’suis trop con ! J’ai un portable… Dans ma chamb… » fit alors Pearl, en se souvenant brusquement de l’existence de son ordinateur. Mais elle ne termina pas sa phrase, interrompue par un bruit suspect. Les adolescents se regardèrent, ils avaient tous les deux sursautés. « On… On… Court ?
- On court ! » approuva le brun en lui attrapant la main. Et une fois de plus, ils s’élancèrent comme deux forcenés, à travers les couloirs cette fois, plutôt que des trottoirs. Edgard menait la course, leurs pas résonnaient atrocement fort dans les couloirs, c’en était limite glauque et inquiétant. En une soirée, le jeune homme avait l’impression de faire plus de trucs fous (dans le sens positif du terme) qu’au cours d’une année entière ! Le jeune homme, ne sachant pas dans quelle Confrérie siégeait la demoiselle, prit la direction de la sienne. (Enfin, sa future sienne… Il l’intégrerait seulement à la rentrée). Les bâtiments n’étaient pas à l’intérieur de l’école même, ils durent donc sortir et s’élancer à travers la cours. C’était étrange, il avait l’impression d’être poursuivi, comme dans les films d’horreur. Finalement, ils y arrivèrent complètement essoufflés et faillirent défoncer la porte en l’ouvrant. Ils avancèrent immédiatement vers le foyer et Ed’ se laissa tomber dans un divan, à bout de souffle. « Ah bah… putain… ça c’est d’la soirée ! » s’esclaffa-t-il au bout d’un moment, son souffle plus ou moins maitrisé, avant d’éclater complètement de rire, soulagé.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyDim 2 Sep 2012 - 11:22

Je vole ! Je nage dans le bonheur ! Main dans la main je cours avec mon acolyte. Je me sens si bien. Son rire masculin et grave me parvient aux oreilles. Il est libérateur, apaisant, revigorant. Je me laisse embarquer dans ce cirque infernal. Comme un tourbillon contre lequel je ne peux pas résister. Des éclats sort de ma gorge. Des petits bruits parfois étouffés. Cette course grise mon esprit. Je me sens si bien. C’est comme si je retrouvais la liberté. Depuis mes treize ans, on m’a enfermée dans cette prison de verre et de silence. En dix minutes, Edgard a brisé les barreaux pour me tendre la main et m’aider à m’échapper. Je vais commettre mon premier acte de folie. Pas un petit truc de rien du tout. Non. Je vais partir loin de mon pays d’accueil sans en parler à qui que ce soit. J’ai donné mon véritable prénom et je me sens capable de parler de moi sans censurer certains aspects de ma vie.

Nous courons comme deux fous. On ne s’arrête pas. J’ai tout de même du mal à suivre le rythme par moment. Mon endurance de danseuse c’est quelque peu estompée depuis que j’ai arrêté. Enfin, j’en fais encore… Mais beaucoup moins qu’avant. Ça me manque. Seulement, la mort de Warren m’a coupée toutes envies de bouger. Et depuis je n’ai pas beaucoup repris. Une fois avec Dexter… Mon nouveau partenaire et c’est tout. Je devrais peut-être le pousser pour qu’il me pousse lui aussi à en faire… Vous voyez le genre ? Enfin bref. Ce n’est pas ma priorité en ce moment ! Là, tout de suite, il faut rentrer vivants au lycée. Foutu établissement !
Il commence à se dessiner dans le paysage. Les arbres, les rues, les pierres, les bancs… Tout est beaucoup plus familier.

Finalement, nous arrivons à l’entrée. Ce n’est qu’à ce moment que nous nous arrêtons. J’ai dû mal à reprendre mon souffle et je rigole encore. Sans savoir pourquoi…« Tu crois qu’on pourra accéder à la salle informatique… ? » Je l’observe un instant. C’est une bonne question ! Mmh… Je dirais qu’elle doit être fermée comme pour la porte d’entrée. Nous sommes enfermés dehors ! Si ce n’est pas un comble, ça ! « Euh… J’en ai pas la moindre idée ! On peut essayer ! » Du coup, nous entrons à pas de loup par la porte de service. L’endroit est désert. Y a-t-il une ronde de gardien ? Ou des caméras infrarouges ? Je ne m’étais jamais posée la question jusqu’à ce soir. Jusqu’à ce que je sois dans les couloirs en plein milieu de la nuit. J’ai un peu peur qu’on nous surprenne et en même temps ça me fait quelque chose de bizarre… Comme si mon sang circulait plus vite. J’ai un grand sourire aux lèvres et une envie de sauter partout ! C’est ça l’adrénaline ? Je pose ma main sur la poigné et après avoir regardé autour de moi, je la fais pivoter. Rien à faire. « Je crois qu’on ne va pas pouvoir l’ouvrir… À moins d’avoir les clés…» Ou de passer par les fenêtres à l’extérieur. Bref. Trop compliqué.
Je plonge mon regard dans celui d’Edgar un moment. « J’suis trop con ! J’ai un portable… Dans ma chamb…» Un bruit vient m’interrompre. Je sursaute. J’ai comme qui dirait : les nerfs à vifs. Ce n’est sans doute rien, mais tout est multiplié par trois. Je suis soudain anxieuse. « On… On… Court ? »
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyVen 31 Aoû 2012 - 15:58

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► Les yeux dans les yeux, les adolescents s’observent. Ils s’apprennent, sachant qu’ils vont passer le mois qui arrive ensemble. Tous les deux. Edgard serre un peu la main de la jeune femme, qu’il tient toujours dans la sienne après l’avoir aidée à se relever. Elle reçoit son prénom, son nom, en échange du sien : « Et moi Hope… Blackwood. Hope Blackwood ». Hope, l’espoir. L’espoir que tout s’améliorera pour eux, grâce à ce voyage, à leur rencontre. Le grand brun apprécie ce prénom, mais après une petite hésitation, la jolie blonde ajoute « Mais je préfèrerais que tu m’appelles Pearl ». Il lui sourit, acquiesce d’un mouvement léger du menton. Il bat des cils, n’en revient pas. Quel intérêt de sourire comme ça ? Quel intérêt… c’était la question qu’il se posait, avant. Et irrémédiablement, Ed’ en venait à la même réponse : aucun intérêt. Il s’était lui-même coupé toute envie de faire ce geste pourtant si naturel. L’envie était revenue. Grâce à elle. Grâce à Pearl. C’est aussi un joli prénom. Pearl Hope Blackwood, songea-t-il, toi et moi, on part à l’assaut de notre bonheur. Et cette pensée l’immola sur place. De joie, de félicité. Il se sentait bien. Elle l’encouragea à aller à l’école, en l’entrainant dans la rue. Ils se tenaient la main, et c’était naturel pour lui. Le brun n’avait même plus envie de regarder le sol, quand il marchait. Plus envie… mais c’était trop tôt pour qu’il se risque à tenter un regard devant lui. « Tu as une voiture ou on y va à pieds ? » lui demanda-t-elle alors. Il tourna son visage vers elle, son sourire était toujours là. Comme s’il s’était senti brimé de longues années et prenait à présent sa vengeance, ressortait, refaisait surface et criait au monde entier « Je suis là ! Regardez-moi, je suis là ! ». Ils marchaient. Ça ne lui semblait pas naturel. Il avait envie de s’élancer vers leur école. De courir à en perdre haleine. « A pieds… mais on peut courir. J’en ai envie ! » lança-t-il. Et, sans lâcher la main de Pearl, il s’élança. « Allez, on court ! Pearl, on court ! ».
Seuls dans la nuit, ils s’élancèrent. Un grand éclat de rire se déploya dans son ventre, remonta dans sa gorge et jaillit de la barrière de ses lèvres. Le bruit de leurs pas résonnait sur les pavés, mêlé à leurs rires joyeux. Edgard ne savait même pas quand était la dernière fois qu’il avait ri comme ça. En fait… avait-il déjà connu pareille envie de s’esclaffer ? Peut-être, quand il était petit, en famille. Pas à l’école, jamais. Et depuis son voyage en Europe, il s’était éteint. Pearl venait de le rallumer. Elle avait rallumé cette petite flamme qui avait survécu si longtemps au fond de lui.
Rapidement, l’école pointa le bout de son nez. L’entrée principale était fermée, mais il suffisait de rentrer par la porte de service. Essoufflé, il chuchota à la jeune femme : « Tu crois qu’on pourra accéder à la salle informatique… ? ». Pour réserver leur billet. Maintenant, avant que le soufflé ne retombe.

Vu que j'ai ramené Ed', je continue avec lui... :)
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 13:49

Le passeport. Je l’ai. Enfin Hope Blackwood en a un. Tant mieux ! Tout aurait été plus compliqué dans le cas contraire. Je sais déjà que nous allons tous les deux aucune idée précise. Mais je me laisse guider. Par mon inconscience, l’improvisation et puis ma naïveté sans doute. Le jeune homme explique comment il voit les choses. Je secoue la tête positivement. Je ne le lâche pas du regard. Je bois chacune de ses paroles. Faire ça ce soir avant qu’il ne soit trop tard. Je sais que je ne vais pas dormir cette nuit. Et chaque seconde passé à reculer ce voyage me fera un peu plus changer d’avis. Si on réserve le vol ce soir, je ne pourrais pas faire demi-tour. Je serais face à cette décision. Face à un rêve. Je ne pourrais pas reculer. Pas cette fois ! J’ai terriblement envie de partir. Tout simplement pour retrouver la terre de mon enfance mais surtout ma liberté. Pouvoir faire tout ce dont j’ai envie sans réfléchir aux conséquences. Prendre l’avion, ne pas avoir d’attaches, vivre au jour le jour. J’ai besoin de me vider la tête. Je n’ai plus rien pour me retenir… Il faut simplement que je ne me pose pas trop de questions et que j’avance. Que je le suive.
Le lycéen se relève rapidement. Je lève la tête pour l’observer. Il semble si impatient. Comme s’il avait toujours attendu ça. Son sourire, sa joie, sa rapidité… Tout me conforte dans l’idée que je vais l’apprécier. Il parvient à me faire sourire. Bêtement. Je dois avoir l’air d’une idiote avec ce grand sourire gravé sur mes lèvres. Il est là depuis que j’ai accepté de partir. Il ne part pas. Il s’est fait une place sur mon visage. Il produit une dose de je ne sais quel hormone qui me rend plus qu’enthousiaste. J’attrape sa main et me relève à mon tour. Mon regard se plonge dans le sien quand il m’annonce : « Au fait, je m’appelle Edgard. Edgard Callahan » C’est la moindre des choses. Connaître le prénom de l’autre. Rapidement je lui réponds : «Et moi Hope… Blackwood. Hope Blackwood. » J’ai l’impression de le tromper en annonçant ma fausse identité. J’en ai marre de toujours mentir à tout le monde. Ne jamais être la même. Ne jamais être moi-même. Ce type m’a livrée sa plus grande envie. Je m’apprête à le suivre de l’autre côté de l’océan sans savoir à l’avance ce qu’on va y faire. Et je commence par lui mentir… « … Mais je préfèrerais que tu m’appelles Pearl. » J’ai peut-être commis une erreur. Comme avec Alfred. Tant pis… On verra où ça nous mènera. Je prends sa main et l’entraine dans la rue. « Allons au lycée dans ce cas ! » J’ai envie de courir comme une folle. Les cheveux dans le vent. J’aimerai crier, chanter, rire et sauter dans tous les sens. Je me sens revivre. « Tu as une voiture ou on y va à pieds ? »
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMar 28 Aoû 2012 - 11:57

► Parfois, un simple mot peut vous emporter bien plus loin que vous ne l’auriez imaginé. Ce mot, ce « ok » de la jolie blonde, souleva Edgard, le combla de joie, lui fit pousser des ailes. Il sentait que quelque chose allait changer, grâce à elle, qu’il ne connaissait pourtant que de vue. Un sourire, un vrai sourire, illumina son visage. Un enfant devant un cadeau de Noël. Partir, loin. Ne pas être seul. Découvrir Londres, découvrir cette fille, sa personnalité. Ces perspectives lui donnaient chaud au cœur, des bulles dans le cœur, des papillons dans l’estomac. Le brun était excité comme une puce, purement et simplement. Et comme pour confirmer leur sourire à tous les deux, elle ajoute : « Oui ! D’accord ! Je… Ouais ! », auquel Ed’ fait écho immédiatement : « Ouais ! On y va ! On va à Londres ! ». Le brun avait envie de se lever et de danser, de serrer la jeune femme dans ses bras, de lui claquer une grosse bise sur la joue, de l’entrainer dans une valse folle,…
« On… On fait comment ? On part quand ? » demanda-t-elle alors. Edgard réfléchit un instant. Il avait un passeport, toujours valable. Nécessaire, quand il avait poursuivi Alisa à travers l’Europe. Mais elle, en avait-elle un ? Le jeune homme se préoccupa d’abord de cela. « As-tu un passeport ? », la questionna-t-il. Ils réglèrent la question rapidement, suite à quoi le jeune homme répondit à sa question suivante. Il n’avait pas de plan précis en tête, mais l’improvisation ne le dérangeait pas. Au contraire, cela mettait du piment dans la vie, et Dieu seul sait à quel point sa vie à lui en avait besoin ! Les adolescents étaient toujours assis sur la jetée, les pieds dans le vide, mais ils étaient à présent clairement tournés l’un vers l’autre. Ce projet semblait déjà les rapprocher, alors qu’il n’était qu’une ébauche. « On rentre à l’école, on se connecte sur internet, on réserve deux billets last minute pour Londres. On part le plus tôt possible, avec le premier avion. On peut réserver un hôtel, mais ça serait peut-être mieux une auberge de jeunesse. Moins cher, on ferait des connaissances… Et puis, une fois que le logement et l’hôtel sont réglés… on s’envole ! On quitte tout, pour un mois, jusqu’à la rentrée » fit-il, enthousiaste. Voir Edgard comme ça était improbable. Lui qui n’avait généralement aucune joie de vivre se sentait renaître. Les paroles coulaient toutes seules, il ne devait pas se forcer, pour une fois. D’un bond, il se jeta sur ses pieds et tendit une main à la demoiselle pour l’inviter à en faire autant. Il fallait qu’ils réservent ce soir, cette nuit. Ne pas dormir avant de le faire, ne pas se laisser envahir par la peur et les responsabilités. Profiter de l’impulsion, de l’extase que ça leur produisait à tous les deux. Surfer sur la vague de l’aventure, surtout ne pas la laisser redescendre avant d’être embarqué.
Quand ils furent tous les deux debout, Ed’ plongea son regard noir et mystérieux dans celui de la blondinette. « Au fait, je m’appelle Edgard. Edgard Callahan » se présenta-t-il. Maintenant, il pouvait le faire. Il pouvait lui dire qui il était, parce qu’ils partaient, tous les deux. Bientôt, très bientôt.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyJeu 26 Juil 2012 - 22:58

Partir. Juste pour les vacances. Comme ça. Sans prévenir. J’ai l’impression d’avoir une voix qui me souffle de la suivre. Elle me dit de sauter sur mes jambes et partir main dans la main avec ce garçon. Et de l’autre côté il y a la raison. Toujours présente. Elle me dit que c’est insensé et complètement enfantin. Elle me fait l’inventaire des risques et des dangers. Mais qu’est-ce que ça peut me faire ? Et si je meurs assassinée par un dangereux psychopathe… J’aurais au moins eu la volonté de vivre. Je serais morte mais j’aurais vécu inconsciemment le temps d’un instant. J’aurais respiré l’air pur à pleine bouffée. J’aurais ouvert les yeux pour retrouver l’âme d’enfant. J’ai enfermé mon cœur et mes rêves dans une prison de pierre. Il serait peut-être temps de l’ouvrir. Et si c’est plus dangereux à l’extérieur… Tant pis ! J’aurais pris le risque. Je pourrais rejoindre Warren tranquille. Je sais qu’il vieille sur moi. Je sais qu’il voudrait que je redevienne cette fille joyeuse et pleine de surprise qu’il a aimée. C’est peut-être un signe de sa part. Même si je ne pense pas que ce soit possible… Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas y croire ?
Le jeune homme lâche une citation biblique. Adam et Eve… Cette aventure, ce serait la pomme ? Il rajoute quelques secondes après : « Qui te regretterait, ici ? Moi en tout cas, il n’y a personne. Je disparaitrais ce soir qu’il faudrait sans doute un mois aux gens pour s’en rendre compte. Un mois… on serait là pour la rentrée » Un mois… Il y aurait bien Drake et Evy… Je n’ai pas de colocataire. J’ai quelques amis mais rien des très solide. Partir un mois durant les vacances d’été ce n’est pas si anodin. Tout le monde part du lycée… Alors pourquoi pas moi ? Je n’ai pas de famille à rejoindre dans les Hamptons. Je n’ai pas de visites à rendre aux grands-parents ni même de virée à faire au bord de la mer… A une époque j’avais imaginé qu’on s’isolerait au Texas avec… Oui, mais ce n’est plus possible. Je suis comme lui. Personne ne s’inquièterait plus que ça. Je ne vais pas louper grand-chose. Et puis un mois ? Ce n’est que quatre semaines. Une trentaine de jour.
Je me pince les lèvres. J’hésite encore un instant. Au fond de moi je connais la réponse. Je sais ce que je vais lui dire mais je refuse de l’admettre. Je dois peser le pour et le contre. Je dois établir une liste. Pour : s’amuser, vivre, rigoler, partir à l’inconnu, jouer les aventurières en Europe, découvrir des villes, me lier d’amitié avec le trompettiste… Contre : tomber sur un fou, aller à Londres et avoir une crise de nerfs, recommencer à faire des cauchemars toutes les nuits, ne pas avoir de toits ni de couvertures pour la nuit, manquer d’argent, nous faire arrêter par la police, ne pas avoir mes papiers en règle… « Tu l’as dit toi-même… ton mot ne serait lu par personne. Pars avec moi... S'il te plait... » Sa supplication vient m’achever. Il a un entrain pas possible. C’est comme s’il était obligé de m’avoir à ses côtés pour que tout fonctionne. Qu’est-ce que j’ai de spécial ? Rien. Pourquoi moi ? Sans doute ma solitude… Ce n’est que de la pitié alors ? Non, je ne pense pas. A-t-il déjà vécu ça ? Je ne pense pas… Après une multitude de questions auxquelles je répondais automatiquement, je me lance et balance un seul mot : « Ok. » S’ensuit un énorme sourire. Un vrai. Comme s’il n’attendait que ce mot pour faire son apparition. Mes lèvres s’étirent un peu plus. Je n’arrive plus à l’enlever de mon visage. « Oui ! D’accord ! Je… Ouais ! » Je n’arrive pas à formuler une phrase complète. Sans doute à cause de mon esprit trop occupé par des dizaines de réflexions.
T’es folle. Youhouuu on va partir ! Tu vas te faire tuer. Tu vas t’éclater. Tu vas te faire attraper. Tu ne vas pas regretter ! Tu vas vraiment regretter.
Le bien. Le mal. On s’en fout, non ? « On… On fait comment ? On part quand ? » Je ne suis pas la reine de l’organisation. Surtout pour ce genre de choses. Je n’ai jamais quitté le pays. Enfin si, mais tout était toujours pris en charge par les autorités. Alors je ne sais pas si tout ça est possible. Il ne faut pas remplir des questionnaires ? Ou bien avoir des cartes bleues spéciales pour qu’elles passent dans les pays étrangers ? Et si on a un accident ? On fait comment ? Et il n’y a pas un poids réglementaire pour les valises ? Est-ce que je prends ma guitare ? Il a dit qu’on pourrait chanter donc…
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyJeu 26 Juil 2012 - 22:14

► « Non, t’es pas fou… Pas pour avoir ce genre d'envie soudaine... Parce que dans ce cas, je dois être bonne à interner aussi… », s’empressa-t-elle de le contredire. Edgard releva la tête vers elle et croisa son regard azuré. Elle lui sourit. Ou essaya, cela ressemblait plus à une grimace qu'à autre chose... Mais il apprécia qu'elle se force, et se plut à songer qu'elle le faisait pour le convaincre qu'il n'était pas encore complètement fou furieux. « C’est peut-être la solitude qui va me faire dire ça mais ton idée de voyage est trop… C’est vraiment alléchant. Mais tu te vois vraiment partir comme ça ? Acheter les billets ce soir, faire ta valise et partir demain en laissant un mot sur ta porte en sachant qu’il ne sera lu par personne ? » ajouta-t-elle, sans le quitter des yeux. Il se redressa. Bien sûr, qu’il s’y voyait. Et dans le regard de la jeune femme, il discernait comme une lueur d’intérêt et d’envie… L’envie d’être convaincue ? Il avait cette impression qu’elle ne demandait qu’à accepter sa proposition, qu’à se lever, à écraser ce foutu cupcake et partir jusqu’à chez elle pour faire sa valise. Ou pas, même. Acheter tout sur place, où est le mal ? Elle semblait lutter. Son « moi » contre son « surmoi ». Elle-même, Eve des temps modernes, sa véritable personnalité, qui devait contenir l’amour de l’aventure et de l’évasion qu’Ed’ lui proposait, serpent qu’il était. Et puis Adam, représentant les barrières que nous impose la Société. Les codes moraux. Tout ce qui nous permet de passer pour des gens biens sous tous rapports. Foutaises ! Ce n’était, au fond, que des barrières. « Si Eve n’avait pas croqué la pomme, nous ne serions pas là, aujourd’hui » fit-il alors sans la quitter des yeux. Référence biblique, d’accord, c’était peut-être un peu ringard. « Qui te regretterait, ici ? Moi en tout cas, il n’y a personne. Je disparaitrais ce soir qu’il faudrait sans doute un mois aux gens pour s’en rendre compte. Un mois… on serait là pour la rentrée » ajouta-t-il très vite. L’enthousiasme reprenait le dessus, grâce à elle. Grâce à cette étincelle dans ses yeux. « Tu l’as dit toi-même… ton mot ne serait lu par personne. Pars avec moi... S'il te plait... ».
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMer 25 Juil 2012 - 15:40

Moi je n’ai personne. Mais je suis un cas à part. Je ne suis pas comme tout le monde. C’est bête à dire mais c’est vrai. J’ai eu à traverser tellement d’épreuves que je ne peux pas me comparer aux autres lycéens de mon âge. Je n’ai pas de personne sur qui réellement compter. Surtout pas de famille. J’ai deux meilleurs amis, si on peut les appeler comme ça. Deux personnes qui me crient d’arrêter de penser et de vivre normalement. Lâcher prise. C’est ce qu’il faut que je fasse pour passer le cap. Mais passons… Ce n’est pas vraiment le plus important. Lui, peu importe son nom, il doit avoir des amis. Il joue très bien de la musique, il m’a comprise très rapidement et il a su rendre mon anniversaire un peu plus léger. Il doit être un bon camarade, plutôt sympa. Cependant son sourire triste me dit le contraire. Je l’observe un instant tandis qu’il secoue la tête de gauche à droite. Il insiste en me disant d’une voix plutôt basse qu’il n’a personne avec qui le faire. Lui aussi ? Comment était-ce possible ? C’était donc ça, nous sommes une multitude à vivre dans la solitude. Tous dans notre coin. Réfugiés. Seuls. C’est plutôt pathétique. Comment des jeunes comme nous peuvent connaître ça ? On devrait vivre les heures les plus folles de nos vies. On devrait être en train de s’amuser tous les soirs en vivant des aventures avec des dizaines d’amis. Je me souviens avoir invité une virée au Mexique avec de faux amis à mon arrivé à Miami. C’était un mensonge pour me faire passer pour une fille cool de New-York… Faire semblant. Mentir pour effacer la solitude de ma vie.
« Je dois être fou… » Cette réplique sortie d’un murmure me fait frémir. Ce n’était pas ce que je voulais dire… Pour moi son idée était incroyable, palpitante et complètement irresponsable. C’était ce qui faisait qu’elle était attirante mais également dangereuse. Je ne voulais pas dire qu’il était fou. « Non, t’es pas fou… Pas pour avoir ce genre d'envie soudaine... Parce que dans ce cas, je dois être bonne à interner aussi… » J’essaye de sourire, histoire qu’il retrouve cet entrain de tout à l’heure. C’était beaucoup plus agréable de voir un mec plein d’idées et débordant d’énergie plutôt qu’un garçon découragé. «C’est peut-être la solitude qui va me faire dire ça mais ton idée de voyage est trop… C’est vraiment alléchant. Mais tu te vois vraiment partir comme ça ? Acheter les billets ce soir, faire ta valise et partir demain en laissant un moment sur ta porte en sachant qu’il ne sera lu par personne ? » Je lui pose cette question, mais elle résonne en moi. En suis-je capable ? Peut-être bien. J’ai envie de respirer. Drake m’a dit d’arrêter de vivre dans le passé. Et si ce voyage était justement mon futur ? Oublier l’accident de voiture, oublier l’enterrement, oublier mon mal-être… Tout oublier. Lâcher prise. Faire le vide. M’évader…
J’en serais capable. Il ne reste plus qu’à savoir si c’est vraiment sérieux. Je ne le connais pas trop ce mec. Il partage mon amour pour la musique. C’est tout…
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyMar 24 Juil 2012 - 20:19

► C’est vrai, c’est complètement fou. Une idée qui passe, qui s’installe tranquillement en poussant tout ce qui la dérange, qui pose ses fesses et fait comme chez elle. L’attention de la jeune femme semble renouvelée, ce qui rend cette idée stupide peut-être un peu réalisable, au fond. Parce qu’elle est seule, parce qu’il est seul, parce qu’ensemble, ils ne le seraient plus. Edgard comprend, en soutenant le regard de la blonde, que cette idée a fait mouche chez elle aussi. « Je ne me souviens pas non plus de ton prénom… Je… T’es vraiment sérieux quand tu dis tout ça ? » fait-elle alors, après de longues secondes à l’observer. « On ne peut plus sérieux ! » répond-il alors avec empressement, en oubliant de donner à nouveau son prénom à la demoiselle, qui ne l’a pas fait non plus. Ils resteront donc des inconnus l’un pour l’autre avant la décision finale. Leurs yeux ne se quittent plus, ils brillent de cette même étincelle. L’envie d’aventure, de voyage, de bonheurs simples, l’envie d’ailleurs. « On ne quitte pas comme ça un pays, sur un coup de tête c’est… fou. J’veux dire, c’est les vacances tu as sans doute bien mieux à faire ! Ou des amis pour ce road trip hallucinant…» proteste-t-elle faiblement, même si ses yeux la trahissent. Le brun sent quelque chose étirer ses lèvres. Un mince sourire plane un instant sur son visage. Un sourire triste et désabusé. Non, il n’a personne. Son jumeau est en prison. La fille qu’il aime en aime un autre, en lui assurant qu’elle l’aime aussi, mais que c’est impossible entre eux. Sa mère et sa sœur sont mortes. Son père a foutu le camp. Il a bien un demi-frère, ici à l’école, mais c’est un pauvre imbécile. Quant à d’éventuels amis, ils n’existent que dans ses rêves ! Secouant la tête de droite à gauche, Ed’ détourne les yeux. « Rien à faire, personne avec qui le faire » avoue-t-il. C’est tellement… pathétique. Comment les gens peuvent-ils se retrouver aussi seuls, un jour ou l’autre ? Comment est-il possible de perdre tout, en si peu de temps ? Enfin, il essaye de se raisonner, l’ancien Rho Kappa n’aime pas pleurer sur son sort. Il n’avait pas d’amis à la base, ça ne change rien pour lui, n’est-ce pas ? Il a l’habitude. « Je dois être fou… » murmure-t-il alors, en réponse à ce que la blonde avait dit pour qualifier son idée, là, tout de suite. Il passe une main dans ses cheveux bruns et soupire. Il pourrait toujours y aller seul. Cela serait moins drôle. Il ne pourrait partager ça avec personne. Les souvenirs, ils seraient pour lui, rien que pour lui. Au fond, ça serait égoïste, non ? Si. Mais quitte à n’avoir que des défauts… fou et égoïste, c’est mieux qu’assassin et sanguinaire, hein !, songe-t-il en pensant à son frère jumeau enfermé en prison, loin, très loin de lui.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyLun 23 Juil 2012 - 23:28

Mes pensées sont focalisées sur Pearl, mes parents, l’Angleterre, Londres à cette période. Soudainement, alors que j’ai à peine fini ma phrase, le garçon vient capter mon regard. Il est soudainement plus agité. Mes yeux étaient rivés sur ses pupilles. Elles étaient brillantes d’une vie incroyable comme un désire naissant. Je me suis totalement plongée dans ce regard, comme captivée. C’est alors qu’il commença d’une voix enjouée à balancer des tas de conneries. J’ai l’impression qu’il se moque de moi. Ouvertement. Pourtant son ton plein d’espoir, ce soudain débordement de mots me rendent perplexe. En fait, je suis confuse. Il a l’air sincère quand il me propose de faire nos bagages pour l’Angleterre. Mais c’est trop gros. Qui proposerait ça à une dépressive et son cupcake ? Et puis comment je justifierai un soudain départ ?
Il continue : « Je ne connais même pas ton prénom, mais on s’en fout, on fera connaissance… Je crois que toi comme moi avons besoin de changer d’air. On chantera dans les plus grandes villes pour se faire un peu d’argent, on dormira à la belle étoile, on… » Mes yeux sont perdus dans les siens. Il me donne envie d’y croire. C’est comme un rêve. Je ne sais pas non plus son prénom. Pourtant je les avais appris par cœur… J’ai sans doute perdu des informations à cause de mon manque de sommeil et de ma malnutrition. Je m’en fous. S’il se moque de moi, ce type est le plus affreux gars qui m’est été donné de rencontrer. Comment ? … Pourquoi me faire croire une chose pareille ? Comme si c’était réalisable… Même sa voix finit par mourir dans un soupire. Il s’est emporté et il se rend compte que ce n’est pas possible. Pourtant il m’a donné envie d’y croire. Ça fait quatre ans que je n’ai pas revu mon pays d’origine. Depuis cinq ans je vis dans des lieux différents. Je suis une habituée des nouveaux matelas, des peignoirs d’hôtel, des feuilles d’inscription et des présentations. Jamais je n’ai voyagé pour voyager. C’est un concept qu’il ne m’est jamais été donné de vivre… « Je ne me souviens pas non plus de ton prénom… Je… T’es vraiment sérieux quand tu dis tout ça ? » Je le questionne du regard. Mais j’ai l’impression de connaître la réponse à l’avance. Malgré mes doutes, je sens qu’il est profondément sincère. Sans doute ce truc dans son regard… Il a tout de suite compris qu’il n’y avait rien de joyeux à fêter mon anniversaire. Il s’est assis à côté de moi naturellement sans me harceler de questions. Il a chanté une des chansons qui me touchent le plus. Il a su me captiver en parlant de l’Angleterre. C’était comme s’il avait su à l’avance quoi dire et quoi faire. Comme s’il avait un mode d’emploi ou qu’il avait déjà vécu cette scène. Vous savez, comme dans ces films où l’acteur revit inlassablement la même journée jusqu’à ce qu’il parvienne à sauver le monde. Ainsi il aurait appris toutes les petites astuces pour me faire réagir de la bonne façon… Mais nous ne sommes pas dans un film. Rien de tout cela n’existe. Et dans le monde réel, je devrais m’enfuir suite à cette proposition. « On ne quitte pas comme ça un pays, sur un coup de tête c’est… fou. J’veux dire, c’est les vacances tu as sans doute bien mieux à faire ! Ou des amis pour ce road trip hallucinant…» Moi, je n’ai personne. C’est vrai quoi ! C’est les vacances. Mes parents sont morts, mon petit ami est mort, ma fausse sœur est partie, ma nouvelle identité me permet de vivre normalement, mon premier petit ami est parti à New-York et croit que je suis morte, mon cadavre réside dans le cimetière de la ville. J’ai Evangeline. C’est la seule très bonne amie que j’ai ici. Mais elle a sa vie et j’ai la mienne. Celle-ci se résume à pas grand-chose… Chanter pour gagner de l’argent dans les villes d’Europe… C’est fou, non ? C’est impossible… Impossible.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyVen 13 Juil 2012 - 17:45

► Elle ne répondit rien dans l’immédiat, mais Ed’ eut l’impression qu’elle appréciait l’absence de joyeux dans ses vœux d’anniversaire. Une façon de reconnaître sa souffrance, de la légitimer. S’il y avait bien une chose dont le brun avait horreur, c’était ces gens qui disaient, face à la souffrance de leurs semblables : « Pense un peu aux somaliens ». Il s’en moquait des somaliens, parfois. Parfois, Ed’ avait juste envie qu’on le prenne dans ses bras et qu’on accepte son malheur. Point. Malheureusement, cela n’arrivait jamais, et il se retrouvait tout seul à broyer du noir. Enfin, habituellement. Parce que là, pour une fois, il n’était pas seul. « Ce n’est pas mon anniversaire. C’est celui d’une fille que j’ai abandonnée il y a trop longtemps… Elle n’existe plus » répondit la blonde, les larmes aux yeux. Elle n’essayait même plus de les chasser. Ed’ haussa les épaules. « Anniversaire à elle » chuchota-t-il, avant de mordre dans le petit cupcake, qui se révéla mangeable, même s’il n’avait absolument pas faim. Quand la Présidente du Music Club évoqua le fait qu’elle (ou cette fille dont elle parlait, si ce n’était pas elle, malgré ce que pensait le brun) avait 18 ans en Angleterre, Edgard se sentit soudainement comme inspiré par la grâce divine. Sa vie était tellement monotone, ces temps-ci, que c’en était aberrant. Il se tourna vers la demoiselle et plongea ses yeux dans les siens. Il y brillait une lueur qui ne s’y était jamais trouvée auparavant. L’envie d’aventure. Prendre un sac à dos et s’en aller. Disparaître, simplement. Briser la routine, sortir des sentiers battus, faire une folie. Seul… mais accompagné, ça serait quand même mieux. Et l’Angleterre, ça lui semblait tellement… intéressant ! Il connaissait un peu l’Europe, parce qu’il y avait poursuivi Alisa pendant deux années, principalement en Russie. Mais à cette époque, Callahan était complètement obstiné et ne pensait qu’à une chose : la rattraper. Il n’avait évidemment pas pris le temps de se poser et d’observer les choses qui s’offraient à lui. Il avait loupé tellement de choses, durant sa vie ! Et là, deux longs mois s’offraient à lui pour rattraper le temps perdu et profiter un peu de la vie. Il n’avait rien à perdre, et il lui semblait que c’était également le cas de la petite blonde. « Partons. L’Angleterre, ou n’importe où… On prend nos clics et nos clacs et on file à l’aéroport. Un billet pour la première destination qui passe… » fit-il, plus excité qu’il ne l’avait jamais été depuis bien longtemps. « Je ne connais même pas ton prénom, mais on s’en fout, on fera connaissance… Je crois que toi comme moi avons besoin de changer d’air. On chantera dans les plus grandes villes pour se faire un peu d’argent, on dormira à la belle étoile, on… » s’enthousiasma-t-il, avant de se calmer d’un coup. Il devait avoir l’air d’un fou furieux, à proposer ça à une fille qu’il ne connaissait même pas. Du coup il baissa la tête et soupira, avant d’arracher un petit bout du cupcake entre ses doigts. C’était irréel, irréalisable… mais il mourrait d’envie de partir loin. De se refaire une santé ailleurs, quitte à revenir après pour son demi-frère et sa demi-sœur, qui ne l’aimaient ni l’un ni l’autre, de toute façon.
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MessageSujet: Re: Unhappy birthday | Edgard   Unhappy birthday | Edgard EmptyJeu 12 Juil 2012 - 20:01

Le jeune homme me répond qu’il préfère la trompette. Je comprends très bien. Dans mes souvenirs il était doué et il jouait avec une véritable passion. C’est ce qui est primordiale. Je chante bien mais je préfère danser. Il n’y a pas de comparaison à faire. Je joue de la guitare mais ça n’égalera jamais mes mouvements en danse. Quand je me couche sur le parquet, quand je pose mon pied sur une barre, quand je fais face au miroir, quand je ferme les yeux pour écouter les huit temps qui se répètent. Il n’y a rien qui peut venir égaler cette sensation. Quand on ne peut pas se passer de ça. Quand la passion devient un besoin. Comme une drogue que l’on ne peut cesser de consommer. Il prend le morceau de gâteau. Cet anniversaire est déprimant. Entre mes larmes et mon humeur propice aux rêveries. Je ne sais pas ce qu’il lui a pris de venir s’asseoir à côté de moi. Qui fait ça en plus ? Qui vient porter compagnie à une âme en peine de nos jours ? C’est chacun pour soi ! On marche en avant sans regarder les abandonnés sur le côté de la route. On éprouve aucune pitié, on ne porte pas secours. Pourquoi Drake était venu m’aider quand je pleurais devant la classe ? J’ai l’impression de tomber sur des exceptions. Comme si je pouvais être spéciale… Faut vraiment que j’arrête de rêver. Mes doigts viennent arracher une miette du cupcake pour la porter à mes lèvres. Je ne peux pas manger de grosses bouchées. Je me force. Je fais déjà un petit effort. Le gâteau c’était pour marquer le coup. Ou simplement pour me rappeler à quel point je suis seule. J’en avais eu besoin. Ça s’était fait naturellement sans que j’y réfléchisse vraiment. Et me voilà à partager ma pâtisserie en face des vagues qui s’écrase sur le sable chaud. « J’ai eu 19 ans il y a un mois, jour pour jour » Je comprends un peu mieux. Sa voix s’était arrêtée sur un soupire. Lui aussi avait connu cette solitude ? Les années défilaient étrangement. Les anniversaires perdaient de leurs valeurs. Où est passée la fête de mes huit ans ? Avec tous les ballons, les cris de mes copines, la robe de princesse et le chaussons de danse offert par ma mère. Des demi-pointes… J’avais été tellement contente. Je les ai toujours. Évidemment ils sont cassés, usés et inutilisables mais ce sont des souvenirs. C’est une décoration plutôt spéciale dans une chambre mais je m’en moque. C’est une des rares choses que j’ai pu garder. Au fur et à mesure que je changeais d’identité je perdais certains éléments qui représentaient Pearl. Le pire fut avec la disparition de Paige. Je n’ai absolument rien pu garder. On disait que les élèves du lycée feraient le rapprochement. Et ce fut le cas. Valentin a reconnu sa bague de fiançailles, Warren a lu en moi comme dans un livre ouvert. En parlant de livre… J’ai tout de même gardé mes journaux intimes. Ils me permettent de retracer tout ça. Ils avaient aussi été mon alibi quand j’avais croisé Alfred devant la tombe de Paige. Comment expliquer que son amour l’a quitté pour son bien sans dévoiler que la fille qui lui a brisé le cœur c’était bel et bien celle qu’il avait devant les yeux. J’aurais dû devenir folle depuis longtemps. Parfois je me demande si je ne le suis pas. Vous savez, peut-être que tout ça n’existe pas. Peut-être que je parler à un ami imaginaire et invisible qui me souhaite simplement un anniversaire. Pas de joyeux. Cette mention est inutile. Ce personnage sortit de mon imagination, qui connait une chanson que seul mon cerveau a entendu des dizaines de fois, qui sait à l’avance que me souhaiter du bonheur est inutile… Il est trop sur la bonne longueur d’onde pour être réel… « Ce n’est pas mon anniversaire. C’est celui d’une fille que j’ai abandonné il y a trop longtemps… Elle n’existe plus. » Pearl n’est plus qu’un nom qui vient parfois envahir mes rêves. « 18 ans… La majorité en Angleterre… » Je ne sais même pas si ça changera quelque chose. Aujourd’hui, officiellement et dans mon pays d’origine je serais une adulte. Mais en vérité, ici, je ne suis encore qu’une gamine qui doit attendre cinq années pour atteindre ce cap. Et je ne sais même pas ce que cela signifie. Je ne serais jamais vraiment libre de rien. Je vis dans une prison. Mon corps, ma personnalité, mon identité… Je suis coincée entre des murs qui ne m’appartiennent plus depuis longtemps. J’ai envie de retrouver Pearl. J’ai envie de voir la fille qu’elle serait devenue depuis que je l’ai abandonnée à ses treize ans… Comment elle aurait évolué, la forme de son visage, son sourire, sa joie de vivre…
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