Wynwood University
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 J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥]

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MessageSujet: Re: J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥]   J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥] EmptyJeu 12 Fév 2015 - 9:47

Nous avions beau faire tout ce que nous voulions, la porte ne bougeait pas d'un seul petit millimètre. Pour autant, je ne regrettais pas de m'être arrêtée. Je n'avais pas peur de me faire écraser par les murs autour de nous et même si cette salle n'était pas des plus confortables, le jeune homme était de très bonne compagnie. Seuls jeunes à suivre le guide, nous avions déjà discuté un peu et suivi la progression du groupe tous les deux, un peu à l'écart. C'était sans doute une des raisons pour laquelle le guide n'avait pas fait attention que nous étions restés dans la salle, quand le garçon s'est arrêté. C'était à cause de sa santé, et heureusement que ce n'était pas si grave que ça. Parce que sinon, nous aurions été dans la merde. Peut-être que je me serais plus démenée pour que cette porte s'ouvre, j'aurais crié plus fort, frappé les battants avec plus de violence. Je me serais débrouillée à ouvrir coûte que coûte cette fichue porte, et tant pis si j'aurais dû repayer pour ce qui était cassé. Surtout que j'aurais très bien pu être à sa place, quoi qu'il n'aurait rien pu faire pour m'aider, ça aurait été trop tard. Heureusement pour nous deux, aucun n'avait peur d'être étouffé par les murs qui ne peuvent pourtant pas bouger. Et le guide lui, avait-il peur pour nous ? Non, il s'en fichait. Et j'espérais sincèrement qu'il allait être puni pour son erreur.

- Il risque gros je suppose. Imagine c'est des enfants qu'il enferme et ils cassent tout ? Catastrophe. Et puis même, il est payé pour surveiller, pas juste bavasser.

Oui, j'étais en colère contre lui, parce que ça aurait pu être bien pire. Mais au fond, je savais que le musée en avait sans doute rien à faire que deux jeunes se soient faits enfermés par erreur professionnelle qu'autre chose. Parce que bon, tout le monde sait qu'un jeune, ça respecte rien et ça ment, non ? Après, je connaissais certains responsables, grâce à mon père, sauf que je n'aimais pas utiliser les « liens » que j'avais comme ça.

- Ou alors, ils en auront rien à foutre, oui. Ils vont se dire qu'on est des menteurs. Ça dépend sur qui on tombe, j'en connais quelques uns et ils mettront pas ma parole en doute.

C'était presque certain, ça. Puis il n'y avait qu'à nous voir, et surtout Nicholas, il n'avait pas du tout une tête de racaille à deux balles. Bon, de toute façon, on était enfermés ici et on ne pouvait pas changer ça pour le moment. Autant profiter du temps que nous étions « obligés » de passer ensemble, même si ça ne me dérangeait absolument pas. Il était très gentil, il s'intéressait à l'art, et il ne me mettait pas de côté. Il avait l'air d'aimer la vie et si nous creusions plus, j'étais certaine de trouver plus de points communs.

- Oui ! Je me répète sans doute, mais je pensais réellement être la seule jeune à suivre ce guide. Et au moins, t'es pas là parce que tes parents t'ont obligé ou je ne sais quoi.

D'accord, je n'étais pas spécialement très entourée dans ma vie de tous les jours, parce que je pensais que ce n'était pas nécessaire d'avoir une cour derrière soi. Cependant, je ne refusais jamais de discuter avec quelqu'un, de faire connaissance, de m'amuser. La seule limite que je m'imposais, au fond, c'était de ne pas m'attacher aux gens. Je me débrouillais d'ailleurs pas mal, jusque-là.

- Oui, je suis née là-bas, ça fait que quelques années que je suis ici, ma mère a été mutée. C'est un très très beau pays ! Magnifique même. Il me manque souvent, ça n'a rien à voir avec Miami, même si je déteste pas cette ville.

En effet, mes parents refusaient qu'on y retourne. Je les comprenais, même si personne n'en parlait à la maison, mais moi, je n'étais pas de cet avis. Je savais que dès que j'aurais un peu d'argent et de temps, je retournerai fouler les terres qui m'ont vues naître.

- C'est tout vert là-bas, tu verrais ! On était dans une petite ville, yavait pas des bâtiments partout, des voitures, des gens pressés. Non, la vie avançait et voilà, on était tranquilles.

Jusqu'à ce que tout se casse la gueule. J'étais étonnée de son nom à lui. Il était très beau, ce n'était pas le problème. Mais disons que le garçon ne pouvait pas cacher ses origines asiatiques, très visibles, et Nicholas n'était pas vraiment un prénom que je pensais de là-bas. Mais par respect, je préférais ne pas poser la question, parce que je n'aimais pas la curiosité mal placée. Au contraire, cependant, les questions qu'on pouvait me poser ne me dérangeait absolument pas, du moment qu'elles n'étaient pas trop intrusives. Il avait dû remarquer ma surprise, puisqu'il répondit à la question que je n'avais pourtant pas formulée.

- La Corée, je n'y suis jamais allée, j'ai l'impression que c'est un autre monde !

Pour lui aussi, peut-être, s'il avait été adopté vraiment si jeune que ça. Je me demandais s'il y était déjà allé, sait-on jamais. Au lieu de lui demander, je repartis sur le sujet de la visite gâchée. Franchement, s'ils ne faisaient pas un geste pour s'excuser, je ne comprenais plus rien. Surtout que nous n'étions pas riches, nous ne pourrions jamais les attaquer en justice si jamais. Pour le moment, il n'y avait pas de problème grave, mais s'il en venait un ? Non Alayna, ne pense pas comme ça, c'est pas dans tes habitudes.

- Oulah, moi aussi ! Je crois que si on avait le droit de tous les rencontrer, on passerait notre temps ici. Enfin moi en tout cas. Déjà que je connais presque le musée par cœur, là, je pourrais le faire les yeux fermés ! Après, si tu veux, je peux déjà en rencontrer, alors même s'ils ne font rien pour nous, je pourrais t'arranger une rencontre.

J'avais tout juste fini ma phrase que je regrettais déjà. Pas de lui proposer gentiment de rencontrer un artiste, mais parce que je trouvais que ça faisait prétentieux. Déjà, s'il voulait, il y avait mon père, qui était photographe. Et mon père avait des amis ici, dont au moins un qui exposait dans cette petite salle où nous étions piégés. J'avais déjà eu l'occasion de lui poser des questions, même plus que ça, puisque c'était lui qui m'avait appris les bases de la sculpture. C'était sans doute le plus beau cadeau de mes parents.
Je l'écoutais parler, m'expliquant qu'il n'était pas expert. Mais je ne jugeais pas, et si j'avais à le faire, ça ne serait pas sur la connaissance, mais bien sur la motivation. Et lui, il semblait en avoir à revendre. J'étais d'accord sur tout, et en particulier sur le fait que l'homme pouvait encore faire de bonnes choses. C'était tout simple pourtant, de faire de bonnes choses. Un sourire en montant dans le bus, ou un regard en arrière pour vérifier que les deux jeunes du groupe suivent bien. Ça n'était pas la mort tout de même ! Et pourtant non, ce petit effort était rarement fait.

- C'est pas bête du tout non ! Tu sais, j'ai toujours une question dans la tête. Je crois que quand j'étais petite, mes parents en avaient marre. Au levé, pendant les repas, avant de me coucher, tout le temps je posais des questions. Je sais qu'on peut pas tout savoir, mais je perds bien moins mon temps à découvrir le monde qu'à le voiler en picolant.

Il baissa la tête et je me demandais pourquoi. Mais encore une fois, pas de question. Je ne voulais pas qu'il se ferme comme une huître, parce que j'aimais discuter avec lui. Je me sentais bien en sa présence. Je lui fis donc part, sans trop savoir pour quoi, parce qu'au fond il n'en avait peut-être rien à faire, de mon expérience dans la sculpture. C'était simple, c'était ma vie. J'avais eu la chance d'avoir ça. Je qualifiais mon rêve d'en vivre un peu bête, bien qu'au fond, je vendais déjà certaines de mes œuvres. Il me rassura un peu, peut-être qu'un jour, mon rêve se réalisera. Il parla d'obstacle, et je ne pouvais qu'être d'accord. J'en avais rencontré dans ma vie, dont un vraiment très difficile à franchir, à tel point que beaucoup de demandaient comment j'avais réussi à passer de l'autre côté. Mais j'étais bien encore là, et prête à tout défoncer pour avancer, s'il le fallait. Enfin, non, pas trop non plus, je ne pourrais jamais marcher sur les humains pour arriver à ce que je veux.

- J'espère que tu dis vrai, j'espère. Là, une de mes sculpture en plein milieu, et des gens qui me posent des questions, ça serait vraiment génial !

Je ne savais pas pourquoi, j'imaginais Nicholas dans un coin de la pièce, à me sourire, fier que j'ai réussi. C'était débile, puisqu'on se connaissait à peine, mais c'était l'image que j'avais en tête. Sans trop savoir pourquoi non plus, je lui demandais s'il avait un rêve. Au fond, ça ne me regardait pas vraiment, c'était sa vie privée, et il avait tout à fait le droit de ne pas me répondre. Il se figea et je craignais d'avoir dit quelque chose qu'il ne fallait pas, de l'avoir froissé. Pourtant, ma question était de qu'il y avait de plus simple, rien d'extraordinaire ou de trop personnel. Je ne lui demandais pas non plus ses coordonnées bancaires. Mais il finit par me répondre tout de même, quelque chose qui me laissa un peu sur le cul. Son rêve était de vivre. Je n'aimais pas tirer des conclusions hâtives sans savoir, mais immédiatement, j'eus le sentiment que ça avait un rapport avec sa santé. C'était sans doute le plus beau rêve que j'ai pu entendre. Tellement simple et pur. Il avait eu le droit à sa chance, et pour moi, il la méritait bien plus que beaucoup de monde. Parfois, je me demandais si moi, je l'avais mérité. Pas d'avoir une chance de vivre une première fois, mais une seconde chance. Pourquoi moi, alors que cette seconde chance était inespérée ? Enfin bref, il n'était pas question de moi, mais de lui. Ça me mettait quand même la larme à l’œil.

- Je te connais pas beaucoup, mais tu mérites cette chance. Tellement de gens gâchent tout ça en faisant n'importe quoi, ils ne se rendant même pas compte que certains n'ont pas la même chance qu'eux.

Et ceux-là, ils me dégoûtaient. D'une force que je pourrais les haïr de plus profond de mon âme. J'estimais avoir de la chance de me rendre compte de tout ça. Peut-être que sans certains événements de ma vie,  je serais comme eux. Triste constat. Je m'en voulais un peu quand même, des questions que je lui posais et de ma vie que je racontais. Nous étions bloqués là et nous avions choisi de discuter au lieu de laisser le silence régner et pourtant, je m'en voulais de parler, paradoxal.

- Je suis désolée si je te pose des questions qui te gênent. Surtout sur la santé, je comprends qu'on veuille pas déballer notre dossier médical. Mais forcément, je me pose pleins de questions. C'est pas de la pitié ni rien, c'est un peu un défaut, tout le temps avoir des interrogations.

Assise contre ce mur, je passai une main dans mes cheveux, finissant sur ma nuque. Ça faisait des années, et pourtant, à chaque fois que mes doigts passaient dessus, ils étaient étonnés d'y trouver une cicatrice. Je soupirai. Je ne le connaissais pas et pourtant, j'appréciais déjà ce garçon. Ce qui était « mauvais » pour moi, dans ma tête. Je ne devais pas m'attacher, je ne me rendais pas compte que c'était trop tard. Je préférais donc repartir sur une question banale, dépourvue de tout lien affectif, allons nous dire.

- Tu étudies sur Miami ?

Au fond, je crois que j'avais un petit espoir de ne recroiser. Avec mes parents, j'habitais Little Haïti, et j'étudiais à Wynwood grâce à ma bourse. Ma curiosité m'aidait grandement à avoir de bonnes notes d'ailleurs. Il y avait d'autres écoles dans cette ville, et sans doute qu'il était dans l'une d'elle, je ne l'avais jamais croisé. Ou je n'avais pas fait attention, ce qui était aussi fort possible. Et fort dommage.
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MessageSujet: Re: J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥]   J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥] EmptyLun 26 Jan 2015 - 20:15

J'espère que t'es pas claustro

« Sésame, ouvre-toi. » était la formule qui ouvrait les portes closes, pas vrai ? Du moins, c’est ce dont Nicholas pensait se souvenir de l’histoire d’Ali Baba et les quarante voleurs. Mais après tout ce n’était qu’une histoire, rien de réel, et Nicholas ne pouvait que le penser très fort, en espérant qu’un jour cette porte finisse par réellement s’ouvrir. Le jeune lambda croisait limite les doigts, tout en se rassurant en se disant que de toute manière quelqu’un finirait bien par tomber sur eux. Agent de ménage, concierge ou autre, peu importe, tant que quelqu’un venait à leur secours, Nicholas serait heureux. Non pas que ce soit une corvée de rester en compagnie de cette jeune fille, au contraire, elle avait l’air très gentil, mais Nicholas s’en voulait. Et très sincèrement il préférait pouvoir passer du temps avec elle dans les couloirs du musée, qu’enfermé dans cette petite pièce sombre. Ca pouvait faire très bizarre présenté ainsi, mais en rien cela n’avait été prémédité, et jamais Nicholas n’aurait pu avoir ce genre d’idée par ailleurs. Mais malgré tout, il était bien content. Elle était là, il n’était pas tout seul, et c’était sans doute la seule chose qui le préoccupait à l’heure actuelle, le fait qu’on ne l’ait pas abandonné à son triste sort.

« - Non plus, mais j’ose pas imaginer si ça avait été le cas. »

La claustrophobie était effrayante aux yeux de Nicholas, et surtout un véritable mystère. Comment pouvait-on avoir peur d’être enfermé entre quatre murs ? C’est vrai quoi, dans sa chambre la nuit, on est bien entourés de quatre murs, non ? Nicholas avait du mal à saisir la logique de cette phobie, mais ne préféra rien dire et préféra juste se réjouir du fait qu’ils ne l’étaient pas tous les deux.

Nicholas contempla ce qui l’entourait, des tableaux et des sculptures exposées sur de grandes colonnes blanches. C’était beau, et celles-ci semblaient les observer, comme une protection fictive. Elles gardaient un œil sur eux, même si certaines têtes effrayaient Nicholas. Il les observait sagement, ce qui l’apaisait déjà un peu.

« - Je pense qu’il aurait été viré sur-le-champ, si plus grave s’était produit. Je me demande ce qu’il risque si on porte plainte… »

Pas grand chose, pensa-t-il ensuite. Après tout ce n’étaient que deux adolescents, on pouvait très bien ne pas les croire, ou les prendre pour deux hystériques venus ici ruiner la carrière d’un guide, qui doit fêter sa vingtième année dans le métier. Ils ne pourraient même pas être entendus, et pourraient être flanqués à la porte, quitte à même être traiter de cambrioleurs. Certains adolescents renvoyaient une image globale des jeunes assez désastreuses, et malgré des gens comme Nicholas et cette jeune fille, la confiance qu’on leur accordait avant a bel et bien disparue.

« - Enfin, s’ils veulent bien nous entendre, si ça se trouve ils vont croire qu’on raconte que des salades… »

Et ce même si Nicholas espérait vraiment le contraire. Il aimerait bien faire comprendre à cet homme, censé être plus mature, qu’il faut toujours faire attention, et aimerait, égoïstement, qu’il regrette, parce que la jeune fille avait raison, si ça avait été plus grave il aurait été dans de beaux draps, notre cher Nicholas. Et vu ce qu’il avait ça n’aurait pas été qu’un petit problème passager. Mais au lieu de dramatiser et imaginer le pire, Nicholas se contentait de se préoccuper de la situation actuelle. C’est ce qu’il se passait, et non ce qui aurait pu se passer. Nicholas détestait être négatif, et arrivait toujours à voir du positif partout. Et ce même en ce moment.

« - Mais faut voir le bon côté des choses, ça nous a permis de nous  rencontrer. »

Et pour Nicholas c’était tout sauf un mauvais point. Sociable de nature, il n’aimait pas particulièrement la solitude et toute nouvelle rencontre était à prendre. Surtout qu’il avait vraiment envie d’en savoir plus sur cette jeune fille qui se prénommait Alayna. Joli prénom qui était d’origine irlandaise donc. Nicholas sourit, et repensa à l’expression de surprise d’Alayna quand ce dernier s’était lui-même présenté. Nicholas, pour un asiatique était tout de suite atypique, et il le reconnaissait lui-même, bien qu’il ne se sente pas le moins du monde coréen, malgré ses origines qu’il ne pouvait renier.

« - Tu es irlandaise ? Il paraît que c’est un très beau pays ! »

Il paraissait, seulement. Puisque Nicholas n’avait à vrai dire aucune idée de ce à quoi ressemblait l’Irlande. Peut-être quelques pubs et documentaires, mais rien de fiable, et sans doute faussés. Mais s’il savait une chose, c’est que chaque pays était beau, à sa façon.

« - Pour ma part, je suis né en Corée, mais je n’y ai jamais vécu, on m’a adopté tout bébé. »

Il ne voulait pas s’étaler davantage sur sa vie, de peur de passer pour un gros lourdos, mais il s’était senti obligé de le préciser, comme une façon de rendre la pareille à Alayna, qui lui avait révélé son origine, et qui semblait relativement curieuse. Ca n’avait pas échappé à Nicholas que cette dernière était intriguée par son prénom, tout sauf reflétant ses origines. Il s’arrêta cependant là, jugeant bon de ne pas partir dans un débat sans fin, mais se tenait prêt au cas où elle poserait plus de questions. Quant à lui, il se contenta de l’écouter parler, tout en continuant à inspirer et expirer profondément. Ca allait de mieux en mieux, mais il n’était sans doute pas prêt à se taper un marathon derrière.

« - Je crois que je demanderai à être remboursée même, mais oui, j'aimerais voir la suite. Là, ils nous doivent même un an de visites guidées dans le meilleur confort !
-Avec des avantages non négligeables, comme des rencontres exclusives avec les artistes ! J’ai tellement de questions à leur poser. »

Mais ça encore c’était son insouciance qui parlait, comme s’il pouvait réellement un jour faire un question/réponse avec un artiste qui exposait dans ce genre de musée. Lui, rêvait que de ça, impressionné et surtout intrigué par leur talent, mais jamais il en aura l’occasion.  Mais ça, il l’ignorait, il préférait juste croire que tout rêve finissait par se réaliser. Il avait de l’espoir en lui, ou du moins il faisait tout comme.

Les deux adolescents continuèrent à converser, parlant tous deux de leurs passe-temps hors école, et finalement il se trouvait qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Plus mature sans doute que leurs aînés, ils démontraient un intérêt tout autre que les jeunes de leur âge. L’alcool, et les fêtes bourrées de Black Out, non merci, mais les sorties culturelles, oui. Comme quoi il existait encore des gens pour qui ça comptait encore, et Nicholas ne put qu’être heureux à ce moment précis.

« - Je ne dirais pas que je suis passionné, ce serait faux, je ne suis pas un expert en art, et je ne comprends pas tout sur tout, mais je suis curieux, l’art est pour moi quelque chose de vraiment merveilleux. C’est un moyen d’expression, et un des meilleurs au monde, et pour moi un formidable moyen de laisser à tout jamais une trace de notre passage sur Terre. Je trouve ça toujours formidable de découvrir ce que d’autres ont fait avant nous, et de voir que ça perdure encore et toujours. C’est complexe comme domaine, mais je le trouve impressionnant. Comme quoi, l’homme est aussi capable de créer de belles choses. »

Nicholas était un peu rêveur, et aimait les choses simples. Mais il était aussi du genre à bien maudire sa propre espèce. L’être humain qui est cupide, l’être humain qui est égoïste, l’être humain qui est belliqueux… Il y avait tant de facettes de l’Homme qui le répugnait, et pourtant il avait une sensibilité sans faille, et parfois il lui arrivait de mettre au point des choses magnifiques. Nicholas n’était pas parfait, loin de là, mais il voulait lui aussi, laisser une trace de son passage ici, et en bien si possible. Il aimerait tant pouvoir faire plus, mais il fallait se rendre à l’évidence, l’être humain n’était au final qu’une petite chose sans importance, qui finissait par s’évaporer dans la nature, et ne plus faire entendre parler de lui.

«- Je suis tellement d’accord avec toi, et content de constater qu’il y en a encore qui n’ignorent pas les richesses de notre monde. Le problème je crois, c’est qu’ils veulent tous prouver quelque chose, à qui, je l’ignore, mais certains ne font pas ça pour eux, mais pour l’image qu’ils renvoient. Moi, perso, je m’en fous qu’on m’aime ou qu’on m’aime pas, tant que je peux vivre ma vie comme je le veux, après tout, je ne demande rien de plus. A la place, je préfère de loin découvrir ce qui m’entoure, et essayer de comprendre. Pourquoi ci, pourquoi ça ? C’est un peu bête, je sais. »

Il baissa la tête, songeur. La vie était un don, précieux, et Nicholas voyait beaucoup trop de gens la laisser filer entre leurs doigts en accomplissant connerie sur connerie. Peut-être était-ce parce qu’il avait plus conscience de son destin qu’un autre, qu’il pouvait penser ainsi ? En tout les cas, il était toujours désespéré de voir que certains gâchaient leur vie, alors que lui ne pouvait pas vivre la sienne pleinement.

Ils continuèrent sur leur lancée, et Alayna finit par s’ouvrir davantage, faisant part à Nicholas de ses rêves, ses passions, et Nicholas l’écoutait avec attention, totalement absorbé par ce qu’elle lui expliquait. La sculpture était le point de départ, et le point de fin de son histoire. Ce dont elle voulait faire sa vie, et Nicholas l’enviait pour ça. Elle avait un but.

« - Bête ? Non, du tout, et ne crois surtout pas que ça puisse être inaccessible. Un rêve n’est pas synonyme d’impossible. Tant qu’on y croit, il est clair qu’ils finiront toujours par se réaliser, et le tien est loin d’être inaccessible crois-moi. »

Et cela, il le disait en connaissance de cause.

« - Je pense qu’il ne faut pas avoir peur. La vie est semée d’obstacles, mais ce sont ces obstacles qui nous rendent un peu plus fort à chaque fois, tout ce qu’il faut c’est savoir se relever et se battre, toujours, encore. Les efforts finissent par payer, et je suis sur qu’un jour tu pourras exposer, et que ce sera ta sculpture à la place de la sienne. »

« Et je ne serais peut-être plus là pour le voir de mes propres yeux. » se retint-il de dire, alors qu’il lui souriait franchement, l’encourageant à ne pas perdre espoir. Mais quand on y pensait, venant de lui, ça pouvait être vraiment culotté.

« - Tu as des rêves toi ? »

Lui demanda-t-elle ensuite. Nicholas se figea, simplement. Des rêves, s’il en avait ? Oh que oui il en avait, tout plein, mais son plus grand rêve demeurait celui de vivre, et depuis tout petit il savait que ça lui était interdit. Comment répondre à cette question ? Il l’ignorait. C’était une question banale, pour toute personne sur ce monde, sauf Nicholas. Avoir des rêves, ça impliquait toujours le futur, lointain ou proche, et Nicholas lui devait se contenter de fonctionner au jour le jour. Impossible d’imaginer comment il serait dans cinq ans par exemple, puisqu’il n’était jamais sur du temps que la vie lui laisserait. Mais pourtant, tout résidait autour de ça : la vie.

« - Oui j’en ai un, et il s’est déjà réalisé. On m’a offert la possibilité de vivre. »

Et même si ça n’était que pour une courte durée, il avait au moins eu le privilège d’en profiter, et ça il ne pouvait l’oublier.

© Sashette

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MessageSujet: Re: J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥]   J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥] EmptyDim 21 Déc 2014 - 23:06

Nous ne pouvions rien y faire. Nous étions bloqués ici, en attendant que quelqu'un daigne revenir ou nous entendre de l'autre côté de la porte. Je n'avais pourtant pas l'intention de crier pendant des heures, et il fallait encore que je crie au moment ou quelqu'un passe. Autant dire qu'il n'y avait aucune chance, et que nous allions devoir attendre le moment où la clé tournerait à nouveau dans la serrure. Enfin, ce n'était pas la chose la plus grave qui pouvait nous arriver, et finalement, ça ne me dérangeait pas plus que ça, bien que ça m'embêtait quand même un peu. Il s'excusait, mais il n'avait pas à s'en vouloir. Je savais qu'il ne l'avait pas fait exprès, et jamais je n'en voudrais à quelqu'un pour un problème de santé qu'il ne contrôle pas, j'étais bien placée pour savoir à quel point ça gâchait la vie. J'aurais pu continuer ma route, oui, me dire qu'après tout, il nous rejoindrait, ou faire comme si je ne l'avais pas vu, mais je n'étais pas comme ça, et après toute cette visite tous les deux, un peu en retrait du groupe, je ne l'aurais certainement pas abandonné à son sort.

- Si aucun de nous deux ne peut l'ouvrir, ça ne sert à rien d'y perdre des forces. On va devoir patienter. Ça va, je suis pas claustrophobe, tu l'es pas au moins ? Parce que sinon, on est mal dans une petite salle comme ça …

Et même s'il ne l'était pas, il fallait avouer qu'avec son souffle au cœur, ce n'était pas évident. Il devait se reposer, certes, mais peut-être qu'un peu d'air frais ne lui ferait pas de mal non plus. Ce qu'il n'y avait pas dans cette pièce. En aucun cas je ne lui en voulais de ne pas pouvoir non plus ouvrir cette porte d'ailleurs, c'était comme ça et je l'acceptais. Nous n'avions pour seul compagnie que l'autre, et ces statues, qui nous observaient, le regard vide pour la plupart. Je m'en voulais à moi par contre, de ne pas avoir dit au guide d'attendre, ou de ralentir, alors que j'avais vu que le garçon n'allait pas bien. Au final, j'étais restée avec lui, oui, mais je lui aurais été plus utile à prévenir les autres. Mais il pensait que ça n'aurait rien changé, que ce satané homme n'aurait pas fait attention plus que ça.

- Ce n'est pas gentil, c'est normal. Mais le musée va entendre parler de ce guide qui ne jette pas un seul coup d’œil à ses clients. Imagine, ça aurait été plus grave que ça ?!

Si ça avait été moi, ça aurait pu être bien plus grave, oui, mais je me gardai bien de le lui dire. Il y a des secrets que l'on a pas besoin de partager. J'étais assise à côté de lui, il était assis à côté de moi, on ne se connaissait pas et pourtant, je trouvais ça normal. J'avais l'impression que c'était … logique. Je ne m'attardai pas trop sur cette impression, je n'aimais pas ne pas avoir de réponse et me torturer l'esprit pour ça. Quand il se présenta, j'étais un peu surprise de son nom alors que je m'attendais à autre chose, mais je préférais ne pas demander, je trouvais ça impoli. Vous voyez vous « han, mais t'as une sacrée tronche de jaune pourtant, tu t'appelles pas King Kong ? » bien que je ne l'aurais certainement pas sorti comme ça. J'étais beaucoup plus respectueuse que ça. Je me présentais alors à mon tour, même si j'hésitais, c'était la moindre des choses.

- Merci. C'est d'origine Irlandaise.

Je ne savais pas pourquoi je lui disais ça, il s'en fichait certainement. En fait, les gens disaient merci quand on complimentait leur prénom, mais au fond, c'était stupide, ce n'était pas eux qui l'avaient choisi, c'était leurs parents. Même si nous étions partis depuis plusieurs années maintenant, je ne pouvais pas renier mes origines, et ma sœur non plus. Sans compter que je n'avais jamais vraiment fait d'effort pour perdre mon accent, tant qu'on me comprenait, je m'en fichais. Lui d'ailleurs, n'en avait pas. J'étais curieuse, et si je me posais des questions, ce n'était pas « contre » lui, mais vraiment parce que ça m'intéressait. Si je le pouvais, je crois que je passerais ma vie à poser des questions pour en apprendre les réponses et en découvrir encore davantage.  Comme la suite de cette exposition par exemple, et Nicholas était d'accord avec moi.

- Je crois que je demanderai à être remboursée même, mais oui, j'aimerais voir la suite. Là, ils nous doivent même un an de visites guidées dans le meilleur confort !

Parfois, j'avais des réductions, parce que mon père exposait, mais la plupart du temps, je faisais comme si je n'étais pas sa fille, je n'aimais pas spécialement avoir des privilèges. J'étais une jeune fille tout à fait banale, rien d'extraordinaire, je me comportais comme tel.
Un peu soucieuse de sa santé, je lui demandais quand même si ça lui arrivait souvent. C'était gênant quand même, et je n'étais pas médecin, je ne savais pas vraiment ce qu'il en était. Est-ce que c'était quelque chose comme un point de côté ? Sauf que tout de suite, quand on disait « cœur », j'imaginais quelque chose de plus grave, parce qu'avec le cerveau, c'était quand même les deux grands patrons du corps humain, et si un des deux lâchait, on était très très mal.
Je ne lui répondis pas, bien que je me demandais pourquoi il n'avait pas pris ce fameux médicament. Il était assez grand pour savoir ce qu'il avait à faire, et il était assez mal comme ça, pas la peine d'insister. A la place, je décidais d’enchaîner sur un autre sujet de discussion, ou plutôt de revenir à l'exposition. J'allais souvent au musée, et tout l'argent que je gagnais/économisais me servait à acheter du matériel pour mes sculptures et les entrées des musées. Je n'avais pas pour habitude de voir des jeunes de mon âge, ou seulement en sortie scolaire, et ils n'étaient pas des plus passionnés ou des plus concentrés.

- Oui, à mes yeux c'est étrange, mais dans le positif tu vois.

Je le laissais continuer son explication, écoutant attentivement ce qu'il avait à me raconter. Je me surpris même à contempler son visage pendant qu'il parlait, alors je décidai de reporter mon attention en face de moi à la place. Mais je le trouvais bel et bien mignon. Il était comme moi, il ne sortait pas comme les autres, il s'intéressait à tout, et il s'en fichait qu'on le voit à « une expo de vieux » parce que lui, c'était ce qu'il aimait découvrir. On était maîtres de nos vies, si les autres veulent suivre les dictas de la société, ce sera sans nous.

- Oui, je suis aussi passionnée. A vrai dire, ce sont un peu mes seules sorties, mais je ne rate le musée pour rien au monde !

A part si je suis trop occupée à sculpter. Quand j'étais plus jeune, je demandais tout le temps à mes parents ou à ma sœur de venir. Et quand mon père faisait des vernissages, que ce soit lui l'exposant ou un ami, j'étais dans la salle. On ne me voyait pas, j'étais sage, je ne faisais pas de bruit, mais je regardais tout, j'analysais tout, et ça me faisait toujours envie. Ça me donnait des idées, et l'envie de créer comme eux.

- Et toi, je suppose aussi si tu es ici ?

J'arrêtai de le couper, il n'avait pas fini de répondre à ma question. J'étais heureuse qu'il y répondre avec tant de … détails si je puis dire. Il ne se contentait pas d'une vague réponse histoire de dire qu'il n'a pas laissé ma question dans le vent, non, même si on ne se connaissait pas, il me livrait ce qu'il pensait. Il me parlait de sa santé, je savais déjà que la sienne n'était pas au top. Je n'avais pas envie de lui poser de question là-dessus, parce que c'était son jardin secret, qu'il ne voudrait sans doute pas s'étendre. Et aussi parce que sinon, je devrais sans doute parler de la mienne, et je comptais bien éviter ce sujet. Il y a certaines choses que seule ma famille sait, et ça restera comme ça.

- Non, il ne s'en rendent pas compte. Je me demande ce qu'ils peuvent bien aimer dans tout ça. Comment ils peuvent dire qu'ils ont vécu la soirée du siècle alors qu'ils ont vomis partout et qu'ils ne s'en souviennent pas. Ya tellement de choses extraordinaires dans la vie que ça, franchement, ça ne vaux rien.

Je me levais pour me rapprocher d'une des sculptures et passer mes doigts sur les détails du visage. C'était une vieille dame, qui avait les mains jointes en une prière, et une larme sur la joue. Je sentais les rides sous mes mains, mais aussi le poids de son chagrin, pourtant invisible. Et même si l'argile n'était pas vivant, pour moi, elle exprimait bien des choses.

- Tu vois, pour moi, c'est ça. Les artistes font des œuvres pour exprimer des choses, mais les autres … les autres ne voient rien. Il n'y a qu'eux, leur monde, et cette dame qui pleure, ils n'y font même pas attention.

Je le regardai, un peu rêveuse. Si je devais parler de l'art, et surtout de la sculpture, je le ferais pendant des heures. Je ne savais pas trop si je devais lui révéler que moi-même, je donnais vie à plusieurs matériaux, même si la terre rouge était ma préférée. Finalement, je me lançai.

- Mon père avait un ami qui faisait de la sculpture. Celle-là, c'est de lui. Il y a des années déjà, il galérait à boucler ses mois, alors il avait décidé de donner des cours à des enfants. Mon père a voulu m'aider et m'y a inscrite. Il ne savait pas qu'il allait changer toute ma vie.

Je marquai une pause, je remémorant ça. Il avait été patient avec moi, et en retour, j'avais été attentive, je buvais la moindre de ses paroles, enregistrais le moindre de ses gestes.

- J'ai toujours sur que je voulais faire ça. Le monde s'ouvre à nous, tout le temps, partout. En tournant au coin de la rue, en sortant de chez soit, en regardant ailleurs pendant un cours. Mais les gens ne regardent pas. Leur nombril est là, et ils n'ont pas besoin de se soucier du reste. Cet homme m'a montré le monde, et j'aimerais faire pareil. Au moins pour une personne, j'aurais changé les choses. J'aurais montré qu'il ne suffit pas de vouloir l'impossible, qu'il suffit de baisser la tête pour voir ce qu'il y a à nos pieds.

Cette fois-ci, je m'assis en face de lui, collant mes genoux à mon torse et les entourant de mes bras.

- Désolée, c'est sans doute un peu bête. Un rêve de gamine. Inaccessible.

Je soupirais. Le monde d'aujourd'hui était rempli de requin, il n'y avait pas de place pour un petit poisson coloré et solitaire comme moi. Parfois je le regrettais, et souvent, je me disais que j'étais assez maligne et rusée pour passer entre leurs dents aiguisées. J'étais jeune, et naïve sur ce coup. Pourtant, je voyais bien comme mes parents n'avaient pas toujours aimé faire ça. Ma mère avait préféré un emploi plus stable, superficiel, à celui qu'elle aimait, à savoir poser pour des photos. Mon père, ce qu'il préférait, c'était la photo d'art, mais ça ne rapportait pas assez pour faire vivre notre famille, alors il devait faire des photos de mannequins, pour les book, les pubs, et tout le tralala.

- Tu as des rêves toi ?

Question un peu conne. Tout le monde a des rêves, ou presque. Franchement, Alayna, t'aurais pas pu trouver mieux comme question ? Enfin, j'en avais déjà posé beaucoup, et là, tout de suite, je n'osais plus. Je me sentais pourtant bien en sa compagnie. Sauf que c'était ça qui me dérangeait le plus.


    HRP : Désolée pour ce long poste qui ne fait pas avancer grand-chose. Si jamais, j'édite
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MessageSujet: Re: J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥]   J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥] EmptySam 20 Déc 2014 - 10:44


Ce n’était pas non plus un drame en soi, cette situation. Etre le seul de son âge à cette exposition. Nicholas n’allait pas en mourir, peut-être même qu’il allait bien s’entendre avec certains d’entre eux, peut-être entamerait-il des conversations avec lui, ou deviendra-t-il l’assistant temporaire du guide. Au fond, le plus important c’était le contenu de cette visite non ? Et pourtant, en tombant sur cette jeune fille, il n’avait pu empêché de sauter sur l’occasion. Elle était jolie, souriante, et lui semblait sympathique. Elle venait pour la même chose que lui, rien de tel. Il aurait été trop bête de louper l’occasion, surtout qu’avec l’incident, ils s’étaient légèrement détachés du wagon. En réalité, personne ne faisait vraiment attention à eux. Il fallait dire que souvent les jeunes, dans ce genre d’endroits, étaient mal considérés. Ce qui était fort dommage en vue des deux jeunes adolescents, qui eux pourtant étaient réellement intéressés par la visite qui se déroulait sous leurs yeux. Nicholas était pour ainsi dire littéralement captivé, et regardait avec attention les œuvres d’art qui défilaient sous ses yeux. Ce n’était pas un artiste peintre, ni même un sculpteur, et n’avait d’ailleurs pas encore beaucoup de connaissances en matière d’art, mais il tentait au mieux de s’y pencher, pour comprendre, et apprendre.

Il tentait au mieux, mais le guide, comme depuis le début n’avait pas trop fais attention aux deux adolescents, il était bien trop occupé à répondre aux seniors qui avaient pris place en premier rang et semblaient être de vrais experts en la matière, si bien qu’ils avaient toute l’attention portée sur eux, et le rythme avait considérablement augmenté. Ce n’était pas grand chose, mais pour Nicholas qui commençait à se sentir mal, ce n’était pas bon du tout. Le pire fut quand ils entrèrent dans cette petite pièce exiguë, mal ventilée, mal aérée, qui était pour ainsi dire coupée de tout contact extérieur. Nicholas était pris de vertige, mais aussi transparent qu’Harry Potter portant sa cape, seule la jeune fille aperçut la détresse dans laquelle il se trouvait, et cela leur causa du tort à tous les deux. S’être arrêtés, leur avait valu d’être tout bonnement enfermés. Bien que ça ne soit pas le préoccupation première de Nicholas, qui tentait de respirer profondément, la jeune fille elle, tentait de les tirer de là, ce qui en vue de la porte assez épaisse, était presque perçu comme un acte inutile. Nicholas ne dit rien pourtant, profondément désolé de l’avoir attiré là-dedans. Si elle ne l’avait pas vu, il serait là tout seul, et au moins il ne causerait de peine à personne.

Nicholas s’était entre-temps adossé contre le mur, pour souffler un peu. Il espérait qu’un groupe vienne par là ensuite, mais la chance ne semblait pas tourner en leur faveur, et la jeune demoiselle n’avait pas la force de défoncer la porte, ce qui était également le cas de Nicholas, jeune homme de seize ans, tout à fait fétiche et dépourvu de toute masse musculaire. Il se sentait affreusement inutile à ce moment précis.

« - Et malheureusement, ce n’est pas avec la guimauve que j’ai à la place des bras que je pourrais la détruire aussi… »

Il était un peu honteux oui, dans ce genre de situation, d’habitude c’est le garçon qui est là pour aider la fille, et montrer qu’il peut les sortir de là. Dans le cas présent, il n’était qu’un incapable, qui menaçait de s’évanouir à tout moment. Pourquoi ne pouvait-il pas être comme tous les garçons ? Il se le demandait tous les jours, mais au fond cette situation n’était pas bien grave, il devait juste arrêter de dramatiser un peu.

« - J’ai bien peur que malgré ça, il n’aurait rien fait, vu le peu d’attention qu’il semblait nous accorder. Mais c’est gentil à toi en tout cas… de ne me pas laisser tomber. »

Il lui fit un petit sourire faible. Ils ne se connaissaient pas du tout, c’était un fait, et pourtant elle était restée, et malgré le fait qu’il se voyait comme un boulet de prisonnier, attaché à la cheville de quiconque voulait l’aider, il avait été touché par ce geste. C’était une inconnue, elle aurait très bien pu le laisser là, et il n’aurait rien eu à dire, pas même à contester, personne n’est censé savoir qu’il est malade, mais pourtant, elle, l’avait fait, et au fond de lui il lui serait reconnaissant pendant un petit bout de temps.

Après avoir bu dans la bouteille de la jeune demoiselle, Nicholas ne put s’empêcher de se présenter. Par pure politesse, et parce qu’au final, il était bête qu’il ne reste que cet inconnu souffrant au musée. Il ne savait pas combien de temps ils étaient condamnés à rester là, alors autant passer le temps comme il le fallait pour ne pas mourir d’ennui, et s’il y avait bien une chose que Nicholas détestait : c’était s’ennuyer. Il donna donc son nom, et voyait bien la surprise dans les yeux de la jeune fille. Nicholas pour un bridé, c’est sur que les premières fois, ça choque. Cependant, il ne dit rien, puisqu’elle ne lui demanda rien. A la place, elle donna son prénom, Alayna, que Nicholas trouvait particulièrement joli.

« - C’est un joli prénom, Alayna. »

Et il était sincère. Cependant, en tant que grand curieux, il voulait savoir d’où ça venait, mais comme elle se retint de poser ce genre de questions. En tant normal, il l’aurait sans doute assommé de questions, mais bizarrement, il n’arrivait pas à être complètement lui-même. C’était bien sur en partie du à son problème de cœur qui le privait de sa joie constante, et faisait apparaître des rictus de temps à autre sur son visage, et le fait qu’il se sentait incroyablement coupable de la situation actuelle.

En tâtant dans ses poches dans l’espoir de trouver un calmant, ou un autre médicament –qu’il n’avait évidemment pas sur lui, encore une fois- il tomba sur son paquet de biscuit qu’il avait embarqué avant de partir. Il en proposa d’abord à la jeune fille, la politesse ayant été de rigueur dans son éducation, avant d’en saisir un à son tour, et de le picorer, ce qui lui faisait du bien, sans pour autant vraiment l’apaiser. Ca finirait par penser, pensait-il.

« - Ah bah c’est le cas de le dire, là il n’a pas fait les choses à moitié. J’espère au moins qu’il aura la décence de nous refaire la fin de la visite en privé, j’aurais vraiment aimé voir la fin, pas toi ? »

Après tout il avait payé pour la visite dans son entièreté, et non pour les soixante-quinze pourcent. Nicholas n’était pas à cheval sur son argent, ça n’était pas ça, mais il aimait bien avoir la totalité de ce pourquoi il avait payé, surtout qu’il ne roulait pas vraiment sur l’or.

« - Ca t’arrives souvent, des souffles au cœur ?
-Pas vraiment non, mais ce n'est pas la première fois quand même. Normalement j’ai un médicament pour calmer la douleur, mais je ne l’ai pas pris avec. »

Il annonçait ça avec un remord certain. Ses parents comptaient sans arrêt son pilulier, et un médicament en trop allait sans doute leur faire peur. Nicholas avait beau être consciencieux, il était parfois bien trop confiant, et se jurait que tout irait bien, ne jugeant parfois pas bon d’être trop prévoyant, et pourtant il aurait du, encore une fois. Il se sentait mal, mais ne pouvait trop en dire à Alayna, il venait de la rencontrer et en avait sans doute même rien à faire qu’il soit un pauvre malade cardiaque, et peut-être la prendrait-elle en pitié ? Il ne valait mieux pas qu’elle sache.

« - Ca paraît si étrange que ça ? Demanda-t-il quand elle lui posa son ultime question. Et bien, je n’ai pas vraiment les mêmes intérêts que beaucoup de jeunes de mon âge, disons. Je n’ai pas l’âge d’aller en boite, je n’y vais pas, et puis ça ne m’intéresse pas. Je préfère encore participer à d’autres choses qui me rendent plus vivant, et je suis assez curieux de nature, j’aime connaître la nature des choses, savoir pourquoi telle ou telle chose, apprendre. Oui, je dirais qu’en fait ce genre d’endroits est tout à fait celui où on peut me trouver, du moins, plus qu’en discothèque. Il marqua une pause, et regarda Alayna. Du coup ça veut dire que t’es un peu comme moi ? Tu es passionnée par l’art ? Lui c’était la musique, mais il n’en parlerait que si on le lui demanderait. Et oui je trouve ça dommage, comme toi, je trouve qu’il y a tant de belles choses à faire, se bourrer la gueule, se droguer, et passer ses nuits en boite, très peu pour moi, c’est un peu foutre sa vie en l’air, tu penses pas ? Dans le sens, où déjà la santé est quelque chose de trop important, et que parfois les gens ne se rendent même pas compte de la chance qu’ils ont. Ca me dépasse parfois. »

Et pour quelqu’un comme Nicholas, c’était encore plus aberrant. Lui traitait sa vie comme une pierre précieuse, alors que tant d’autres la ruinaient avec tant de facilité. Si seulement ils pouvaient se rendre compte, si seulement…


HRPG : Voilà Arwynette :coeur2: dis moi si y a qqch qui ne te va pas, surtout :)
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MessageSujet: Re: J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥]   J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥] EmptyJeu 27 Nov 2014 - 23:42

Je me maudissais d'être en retard et je priais pour ne pas trop l'être et que ça passe. Honnêtement, je n'avais pas envie d'attendre encore, et quand ma cousine me dit qu'elle ne pouvait pas être là, je n'avais pas envie de faire demi-tour et de voir ces efforts faits dans le vide. Je décidai de presser le pas : j'allais voir cette exposition, coûte que coûte. Sauf que je n'avais pas prévu de faire une entrée aussi remarquée. Quoi que, elle ne le fut que pour deux personnes : moi et le gentil garçon que je venais de déranger. Je m'excusai et par chance, il ne semblait pas vouloir me crier dessus, ce n'était pas un gros rageux de la vie. Je lui souris, lui aussi, et nous avions l'air un peu bêtes, je trouvais. Je fis une remarque sur nos âges, puisque tous les autres étaient plus vieux que nous deux. Je pensais vraiment pas que ça intéresserait un autre jeune de mon âge, que j'étais la seule à vouloir venir « m'ennuyer » au musée plutôt que de dormir de bon matin.

- Du coup ça te dis on fait la visite ensemble ?

Cette demande me fit largement sourire, et ce fut avec joie que je confirmai. Je ne détestais pas la compagnie des gens, non, seulement, je n'en ressentais pas le besoin vital. Il m'avait l'air sympathique, alors j'en profitais pour faire un peu connaissance. C'était très intéressant, le guide semblait connaître son truc, le seul problème c'est qu'il faisait un peu comme s'il était tout seul, sans attendre ou faire attention que tout le monde allait bien. Je pensais d'ailleurs que tout le monde allait bien jusqu'à ce qu'on entre dans cette toute petite salle, bien trop petite pour moi, j'aimais l'espace et tout d'un coup, c'était peu rassurant. Je n'étais d'ailleurs pas la seule, parce que je vis bien que mon compagnon du jour ne se sentait pas bien. J'étais loin de savoir que c'était plus grave qu'une simple bouffée de chaleur. Il avait besoin d'une pause, et je ne comptais pas le laisser derrière moi, c'était la moindre des choses. Peut-être aurais-je dû prévenir que nous nous stoppions un instant, ça aurait évité d'entendre la porte se fermer puis les clés se tourner. Nous étions pris au piège, sans même que quelqu'un ne s'en aperçoive.

- Tu crois qu’on a une chance qu’un autre groupe passe par là ?

- Hum, j'espère vraiment, parce que j'ai pas la force de défoncer cette porte.

Je n'avais pas envie de m'étaler plus sur le sujet, c'était personnel, mais non, je ne pouvais rien faire contre cette porte, et dans son état, lui non plus. Je m'inquiétais pour lui d'ailleurs, parce qu'il semblait vraiment avoir mal. Je m'assis près de lui, moi aussi sur le sol glacial de la salle, et lui tendis la bouteille que je lui avais proposé un instant plus tôt. Je ne savais pas vraiment quoi faire, j'étais perdu. Le fait qu'il n'aille pas bien et que nous soyons enfermés, c'était de trop pour moi. Je n'allais pas pleurer, non, mais ça me gonflait quand même sérieux.

- Je suis désolé, si tu t’étais pas arrêté, tu aurais pu continuer la visite.

En plus de ça, il s'excusait pour ne pas être bien, il était mignon.

- T'as pas à t'excuser, j'allais pas te laisser comme ça. Puis j'aurais dû dire au guide que tu te sentais pas bien, qu'on s'arrêtait un instant. Il aurait attendu, ou je sais pas.

C'était moi qui était désolée, et à ma moue, il devait le deviner. Déjà, nous n'étions plus que deux dans la salle, et plus une vingtaine, ce qui était beaucoup plus respirable. Souvent, l'Irlande me manquait, et pourtant, ça faisait longtemps que je n'y étais plus. Les grands espaces, le vent, la verdure, la musique, les gens. Ici, ce n'était pas triste, non, il y avait de la vie, mais la plupart des gens étaient indifférents, la preuve, tout le monde se fichait que nous étions bloqués ici.

- Bon puisque pour le moment, on risque de pas trop pouvoir bouger, moi c’est Nicholas.

Je ne veux pas paraître pour une raciste ou je ne savais pas quoi, mais Nicholas, pour moi, ça ne sonnait pas vraiment asiatique. Je me demandais d'où il venait d'ailleurs. Il n'avait pas d'accent, alors que moi, j'avais gardé le mien, en grande partie. Par respect pour lui et pour ne pas m’immiscer dans sa vie, je décidai de ne pas lui poser la question.

- Enchantée Nicholas.

Je ne savais pas si j'avais envie de lui donner mon prénom. C'était pas contre lui, non, mais voilà, nous ne serions plus des inconnus. Enfin, je supposais que ça ne pouvait pas me faire de mal, je ne le reverrai plus jamais de toute façon.

- Moi c'est Alayna.

- T’en veux un ? C’est au chocolat.

J'observais ce qu'il me proposait. C'était des gâteaux, et je devais avouer que la visite m'avait un peu donné faim. J'en saisis un en le remerciant. Je regardai devant moi, un peu dans le vide, rêveuse. Ça ne dura pas longtemps, jusqu'à ce que je me lève pour essayer d'ouvrir la porte. Elle était bel et bien fermée, et j'avais l'impression d'être un renard pris dans un piège en ayant posé la patte dedans, attendant patiemment que le chasseur vienne l'achever. Mais comme le renard, je comptais bien me dégager et éviter les balles qui pourront siffler trop près de mes oreilles. Je me rassis à côté de lui, étalant mes jambes trop fines à mon goût.

- A croire qu'il y a qu'une chose qu'il a fait de bien : refermer derrière lui.

J'étais médisante, parce que son discours était intéressant quand même. Mais ça m'énervait quand même. Je finis mon gâteau avant de me tourner vers lui. Ce n'était pas de la pitié, seulement de la curiosité.

- Ça t'arrive souvent, des souffles au cœur ?

Parce que bon, c'était quand même un peu chiant. S'il devait s'arrêter tout le temps pour respirer, il n'avait pas finit, et c'était encore moins cool s'il avait mal. Je savais ce que c'était en plus, de devoir s'imposer des limites, parce qu'on savait que si on les dépassait, ça allait être le désastre. J'avais envie de discuter avec lui maintenant, de tout et de rien, j'espérais qu'il n'était pas contre ça.

- Et comme ça, tu t'intéresse vraiment à ce genre d'expo ? Je pensais réellement être la seule ici, les jeunes préfères les boites de nuit aux musées.

Ce que je trouvais vraiment dommage d'ailleurs. De toute façon, les boites de nuit m'étaient interdites.
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MessageSujet: Re: J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥]   J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥] EmptyLun 24 Nov 2014 - 12:33


C’était un samedi, un samedi de novembre. Samedi banal à Miami, où le soleil brillait haut dans le ciel, et où il faisait toujours bon vivre. Routine quotidienne paradisiaque dont Nicholas semblait ne jamais se lasser. Le beau temps était égal avec activités et donc le parfait opposé de l’ennui. Il était bien connu : Nicholas détestait s’ennuyer, et encore plus quand il voyait que le temps était au beau fixe. Et ce jour encore, il allait pouvoir profiter. Alors qu’il se préparait dans sa chambre, il repensait à cette affiche qu’il avait aperçue au détour d’un couloir à Wynwood.

Alors que Nicholas trainait dans les couloirs, entre les cours, ne sachant pas vraiment trop quoi faire pour s’occuper, il était tombé sur un de ces grands panneaux en liège, accroché là pour que les élèves puissent si l’envie leur prenait afficher des annonces. Objets perdus, colocation etc. Tout était permis. Et bien que ce genre de détail n’intéresse en aucun cas le jeune Lambda, ce jour là il s’était arrêté devant. Il n’avait rien à faire. Il avait une heure de trou avant le prochain cours, et il n’avait pas encore suffisamment d’amis avec qui trainer et rigoler durant les pauses. Tous étaient bien plus vieux que lui, et n’avaient donc pas les mêmes horaires que lui. Du coup, la plupart du temps il observait les groupes d’élèves avec envie, de loin. Personne ne lui parlait vraiment dans sa classe. Juste par pure politesse, ou pour un service, sinon personne ne s’intéressait vraiment à lui, et ça avait toujours été le cas depuis son arrivée à Miami, lors de sa première année de Freshman. La raison de cet écart était encore obscure à ses yeux, et ce n’était pas faute d’avoir tenté son coup. Ce qui était plutôt étonnant quand on voyait le bonhomme. Extraverti, jovial, il n’était pas vraiment le type effacé qui se cache au fond de la classe derrière le radiateur. Il n’était pas ce mec qui s’enfuit à toutes les récréations dans la salle des profs pour éviter le contact. Non, lui n’était pas comme ça. De une, parce qu’il n’aimait pas les cours et ne comprenait pas l’intérêt d’y aller, si ce n’est gaspiller de son temps, pourtant si précieux, et de deux parce qu’il trouvait le contact humain important, même si c’était le premier à clamer haut et fort qu’il ne voulait pas s’attacher. Mais c’était plus fort que lui, il s’attachait toujours. Et ce jour, était comme les autres, un jour où il se retrouvait seul à l’écart, avec comme seule occupation sous la main, celle de lire les prospectus attaché sur ce pauvre tableau en liège paumé dans ce couloir long et sinistre. Et c’est ainsi qu’il était tombé sur une annonce pour une visite guidée dans un musée de Miami. Une exposition sur l’art, quelque chose qui semblait lui plaire sur le coup, puisqu’il arracha la feuille et l’embarqua avec lui. Nicholas était un petit jeune homme fort curieux, que tout intéressait, et était contrairement aux apparences, très cultivé, et intéressé par tout ce qui touchait la culture, les questions existentielles, l’histoire, l’astronomie, et tant d’autres domaines qui le fascinait. Les pourquoi ? Les comment ? C’était un peu sa façon de s’occuper, de découvrir. Il aimait les musées, les planétariums… Il aimait apprendre plus sur le monde qui l’entourait. Et cette exposition était clairement faite pour lui. Organisée la semaine d’après, il ne lui restait plus qu’à appeler pour réserver sa place. Après tout c’était un samedi, et il ne savait jamais quoi faire le samedi.

C’était ainsi qu’il se retrouvait à se préparer dans sa chambre. Après avoir pris une bonne douche, il s’était dirigé vers sa penderie, en quête d’une tenue. Il enfila une chemise bleue, un pantalon noir, et un pull blanc, duquel il fit dépasser le col et les manches de la chemise, avant d’enfiler ses converses et s’avouer fin prêt. Il n’était ni en avance, ni en retard, il était pile dans les temps. En même temps, quand il savait qu’il avait quelque chose de prévu, il était toujours paré. Il descendit les escaliers qui reliaient sa chambre au salon, et fit une bise à sa mère avant de prendre la porte, et monter dans le premier bus qui arrivait au niveau de la station en face de chez lui. Le trajet ne lui prit qu’une demi-heure à tout casser, avant d’arriver face au grand musée de Miami. C’était un bâtiment imposant, avec une architecture qui remontait à quelques années déjà. C’était la première fois que Nicholas y mettait les pieds, et il se sentait si petit face à une architecture aussi monumentale. Il pénétra dans le hall d’entrée, au plafond qui s’élevait à plusieurs mètres au-dessus d’eux, et se dirigea au niveau du point d’information. « Pour la visite guidée, c’est par où ? » Demanda-t-il, s’accoudant au comptoir, sur la pointe des pieds. « Le guide n’est pas encore arrivé, veuillez patienter encore un peu. » Lui répondit la secrétaire de façon tout à fait monocorde. Nicholas tira la moue, comment pouvait-on être aussi peu expressif alors que son métier nécessitait énormément de contact ? Tant pis, il se plaça en retrait, et s’adossa contre une colonne, attendant le fameux guide.

Les gens arrivaient peu à peu, et bientôt s’ajoutèrent à Nicholas. Il était le seul de son âge, tous dépassaient les trente ans, et il se sentait incroyablement seul, encore. Finalement, le guide finit par pointer le bout de son nez, et les invita à le suivre, Nicholas restant en retrait, bien à l’arrière, un peu découragé par toute cette agitation devant lui. Ils commencèrent à avancer quand quelqu’un le bouscula. C’était une jeune fille, aux cheveux longs, ondulés et d’une couleur chatoyante. « Pas besoin de t’excuser. » Répondit-il poliment, avant de sourire face à la dernière remarque de la jeune inconnue. « Et non, mais je crois bien qu’on soit les seuls jeunes dans cette affaire. » Mais à quoi bon, maintenant ils étaient deux pas vrai ? Ils pouvaient donc se tenir compagnie, ce qui fit sourire Nicholas. « Du coup ça te dis on fait la visite ensemble ? » Préféra-t-il demander, au cas où cette dernière trouverait Nicholas imposant. Il ne voulait pas s’incruster, et surtout pas emmerder son monde. Au final, ça se fit plutôt naturellement, et Nicholas suivait gaiment la troupe, observant tout ce qui l’entourait, tout en prenant note des explications du guide. Les auteurs, les dates clés, ce qui les avait motivé, et le message qu’il fallait y déceler. Nicholas trouvait ça très intéressant, et était réellement captivé par la visite. Si bien, qu’il ne se rendit pas compte tout de suite qu’ils avaient augmenté la cadence, et qu’il fallait suivre un rythme plus effréné, prenant en compte la foule qui s’amassait dans les salles au volume réduit. Il se sentait comme compressé, et commençait à avoir la tête qui tournait. « Non ce n’est pas le moment, respire Nicholas, respire. » Pensa-t-il comme pour se calmer, alors qu’ils entraient dans une pièce que seuls eux pourraient visiter. Et vingt à s’entasser dans une aussi petite salle, c’était un peu dur pour le pauvre garçon, qui peinait à contenir son calme. D’habitude, il n’avait pas tant de problème, mais l’agitation, toute ce monde l’oppressait.

Il avança à son rythme, mais avait du mal à se concentrer sur ce que le guide disait, et quand ils se dirigèrent vers la sortie, il fut pris d’un souffle au cœur. « Ah non c’est pas le moment. » Pensa-t-il alors que le guide semblait avoir oublié sa présence, et continuait à faire circuler et évacuer les autres visiteurs. Il porta une main à son cœur, tout en prenant appui sur la porte. Les souffles au cœur étaient présents fréquemment chez lui. En soi, ce n’était pas bien grave, c’était une douleur passagère, qui caractérisait un disfonctionnement dans le pompage du sang vers le cœur. Ca ne durait jamais très longtemps. Il devait juste se poser, en silence, et respirer profondément, et pour le coup, il n’avait pas vraiment le temps. Mais la douleur l’empêchait d’aller plus loin. C’est alors que la jeune fille s’était retournée, et était bien la seule à avoir vu qu’il était en position de faiblesse. « Un souffle au cœur, rien de grave. » Répondit-il pour inquiéter le moins possible la jeune fille. « Besoin d’une pause. » Ajouta-t-il ensuite, avant de s’asseoir à même le sol. On voyait bien sur son visage, la douleur qu’il ressentait à ce moment précis. Tout ce dont il avait besoin c’était du calme.

Finalement, il entendit la porte se fermer, et d’un bond la jeune fille se leva pour aller voir. Le guide les avait visiblement enfermés là, n’ayant même pas pris la peine de vérifier si la salle était bien vide. Nicholas grimaça. Quelle chance ! « Tu crois qu’on a une chance qu’un autre groupe passe par là ? » Demanda-t-il, quelque peu inquiet à l’idée d’y passer la nuit. « Et je veux bien de l’eau, oui s’il te plait. » Il avait accepté la requête, et prit la bouteille qu’on lui tendait. Il but une ou deux gorgées, avant de reposer le bouchon, et rendre la bouteille à son propriétaire. « Merci. » Il désirait se lever, pour essayer de tambouriner sur la porte, mais sa bonne conscience lui demandait de rester là et d’attendre que ça passe. « Je suis désolé, si tu t’étais pas arrêté, tu aurais pu continuer la visite. » S’excusa-t-il. Décidément, cette maladie, quand ça peinait les autres, c’était vraiment un fardeau. Il préférait encore l’assumer seul, que causer du tort à son entourage. Beaucoup l’avaient lâchés pour la simple et bonne raison qu’il devenait un boulet à la cheville à tirer. Sans doute la raison pour laquelle il préférait qu’on ignore son petit souci de santé. Par peur qu’on le lâche, ou qu’on le prenne en pitié. « Bon puisque pour le moment, on risque de pas trop pouvoir bouger, moi c’est Nicholas. » Se présenta-t-il, tout en continuant à inspirer et expirer profondément.

Il ne savait pas combien de temps ils allaient passer là-dedans, mais une chose était sure, il allait falloir qu’ils trouvent un moyen de passer le temps, et Nicholas n’était pas claustrophobe –heureusement- mais ne comptait pas trop être coincé toute la journée. Alors qu’il changeait de position, il se rappela de ce qu’il avait chipé dans la cuisine avant de partir. De sa poche, il sortit un petit paquet de biscuits, qu’il présenta à la jeune fille. « T’en veux un ? C’est au chocolat. »


HRPG : Et voilà cocotte, j'espère que ça t'ira, sinon je modifie <3
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MessageSujet: J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥]   J'espère que t'es pas claustro' [Sashette ♥] EmptyJeu 20 Nov 2014 - 1:28

J'allais être en retard. J'en était certaine. Pourquoi donc l'étais-je d'ailleurs ? Parce que je n'avais pas dormi de la nuit. En effet, je n'arrivais pas à tomber dans le sommeil hier soir, et j'ai eu l'envie soudaine de faire une sculpture. J'en avais toujours une en cours, voire plusieurs, parce qu'il fallait toujours que j'exprime mes émotions à travers ça. Dans ma chambre, chez mes parents, ils avaient même installé un petit atelier spécialement pour moi. J'espérais d'ailleurs que mon futur colocataire, à Wynwood, ne soit pas trop maniaque, parce que sinon ça n'allait pas coller entre nous. Enfin ça, ça serait quand j'aurais décidé de prendre une chambre, il me fallait le temps de me faire des marques avant. Toujours était-il que j'avais tenté de faire une femme-zombie il y a de cela plusieurs semaines et que j'avais enfin fini mon travail. Enfin, juste celui de la sculpture, parce que je comptais bien le mettre en couleur, un de ces jours. Voilà, c'était à cause de ça que moi-même, j'avais la tête d'une morte vivante ce matin, alors qu'on allait bientôt m'attendre au musée. Heureusement que je ne mettais pas 150 ans à me préparer, ça me sauvait un tout petit peu la vie. J'enfilai une chemise, un jean, des baskets, je laissais mes cheveux détachés et j'étais fin prête pour me rendre à l'exposition. En fait, je voulais y être vraiment pour une heure précise, et c'était ça qui m'embêtait. J'avais demandé à une cousine de venir et je n'aimais pas faire attendre.

Alors que j'arrivais, toute essoufflée, je reçus un message disant que j'allais devoir suivre la visite seule, ma cousine étant malade. Je lui souhaitai bon courage et rentrai, tentant de remettre ma crinière un peu en place. J'espérais qu'il y avait un guide de disponible, et que je n'allais pas devoir attendre pendant trois plombes. Heureusement, un groupe était sur le point de partir, et je me dépêchai de les rejoindre avant de devoir prendre le train suivant. Dans ma cours, je bousculai l'un des visiteurs, légèrement, et m'excusai.

- Oh, pardon ! Je voulais pas … Eh, je pensais qu'il y aurait que des vieux dans ce groupe !

Heureusement, les vieux en question ne m'entendirent pas alors que je faisais un sourire à l'asiatique à qui j'avais peut-être fait mal. Il n'avait pas l'air accompagné, tout comme moi. J'avais vraiment hâte de voir ces sculptures et ce que les artistes faisaient avec d'autres matériaux que les miens, voire de l'argile aussi. J'étais un peu comme une petite puce pleine d'énergie. D'un côté, je buvais les paroles du guide, d'un autre, j'étais absorbée par les statue et je ne voulais plus entendre ce type qui me « gâchait » le moment.

- Allez allez, on suit derrière là ! Si vous vous perdait, tant pis pour vous. On va bientôt aller dans une salle interdite au public normalement, mais comme vous êtes avec moi, on a le droit d'y faire un tour rapide. Alors ne ratez pas ça parce que vous avez traîné du pied !

Il avait de la chance d'être sympa. J'étais tellement intéressée par ce que je voyais que j'en oubliais totalement qu'il y avait plein de gens autour de nous. Enfin ça, c'était jusqu'à ce que notre groupe d'une vingtaine ne rentre dans une toute petite salle. En fait, je crois qu'on aurait pu aisément ne pas suivre, parce que le guide ne vérifiait pas. Enfin je n'étais même pas sûre qu'il sache que j'étais avec eux, vu comme j'étais arrivée en retard.
Alors que nous avions fini le tour de cette pièce qui montrait une prochaine partie de l'exposition, le jeune homme bousculé un peu plus tôt s'arrêta et porta une main à son cœur. Il était chancelant et j'avais l'impression qu'il allait tomber. Je ne le connaissais pas, mais je n'étais pas un monstre et je me dirigeai vers lui.

- Hey ! T'as pas l'air d'aller bien, besoin d'aide ?

Sauf que nous étions caché par un mur d'argile, que l'artiste avait travaillé de l'autre côté, et le reste du groupe ne vit pas que nous étions arrêtés, un peu en arrière. Alors que j'attendais la réponse du garçon, j'entendis la porte se claquer, puis les bruits de clés qui indiquaient que tout allait être fermé. Alors cet homme, il faisait quand même vraiment mal son job, il n'avait même pas vérifié s'il restait du monde ! Et malheureusement, il y avait encore nous.

- J'y crois pas … Il nous a vraiment enfermés là ?! Au passage, t'es vraiment pâle, tu veux boire un peu d'eau ?

Joignant le geste à la parole, je sortis ma bouteille de mon sac, que j'avais achetée juste avant de venir. S'il avait peur des microbes ou je ne savais quoi, pas de problème, je n'y avais pas encore touché. En tous les cas, je ne savais pas du tout comment nous allions sortir de là, mais une chose était sûre : il valait mieux pour lui que ça ne soit qu'une fatigue passagère, et rien de plus grave.
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