Une reconversion presque une renaissance (terminée)

"Alors chéri, qu'est-ce que je te fais ? » demanda le coiffeur au jeune homme qui venait de poser sa paire de fesses bien ferme sur le fauteuil face au miroir. Gay comme un phoque, l'homme tout maigrelet à la coupe blond-violet étrange sourit à Saule, qui le fusilla de ses yeux verts bordés d'une belle frange de cils sombres, qui rendaient son regard intense. De quoi lui faire comprendre qu'il ne plaisantait pas avec ça.
Le jeune homme d'un mètre 85 ne perdait en rien de sa prestance, même assis du fait de sa carrure très large . Le coiffeur devait bien s'avouer charmé, mais il n'avait pas envie de se prendre un coup de poing en pleine tronche alors il tenta de calmer ses pulsions. Il suivit des yeux la main large que Saule amena à ses cheveux bruns et épais, faciles à coiffer. « J'aimerais bien recouper un peu sur les côtés, et laisser plus long au-dessus » indiqua le jeune homme d'une voix grave, que son coiffeur du jour trouva incroyablement attirante.
Hmm, toi mon chou, tu me murmures des cochonneries à l'oreille quand tu veux, pensa-t-il en se mordant la lèvre. Il se rapprocha de son client et toucha ses cheveux pas très doux, il ne devait pas en prendre soin correctement, en les observant, afin d'imaginer la coupe qui irait le mieux au brun. « Avec un visage carré comme le tien, tu pourrais même carrément raser. Tu ressemblerais au gars, dans Prison Break ». « J'crois pas, nan. C'est pas parce que j'suis en jogging que je veux ressembler à un bagnard. J'aurais l'air de quoi les jours où je veux m'habiller classe, hein ? » fit remarquer Saule en fronçant ses sourcils épais et proches de ses yeux. « En plus, faut pas qu'on voit trop que mes oreilles sont décollées ». « Hm, oui, tu as raison mon beau, je vais juste retailler un peu tout ça. Allez, souris, tu ne risques rien entre mes mains ». Sourire alors qu'il l'appelait comme ça ? Sûrement pas. Dommage pour le coiffeur, parce que le spectacle valait le coup d’œil : entre, le petit sourire en coin qui creusait une fossette dans sa joue recouverte d'une très légère barbe de quelques jours puis, le sourire un peu plus franc, mais pas assez pour découvrir ses dents blanches et bien alignées. Un sourire qui voulait dire : toi, tu me plais, je vais te bouffer toute crueet enfin, le vrai sourire, celui qu'il ne contrôlait pas et qui était le plus agréable à regarder et le plus naturel. La petite moue était pas mal non plus, notez : ses lèvres pleines et rosées avaient l'air douces, et n'importe qui mais surtout ce coiffeur, là tout de suite  aurait aimé les avoir dans son cou, et plus même plus. Le blond douteux commença à s'activer, coupant une mèche par-ci, égalisant une autre par-là. Il était concentré, mais ça ne l'empêchait pas de mater. « C'est fou ce que tu es musclé. Tu fais du sport pour avoir des épaules pareilles ? » Le brun soupira, leva les yeux au ciel... mais prit quand même la peine de répondre. « Je faisais du foot US en pro, ouais. J'ai arrêté pour faire médecine » dit-il, avant d'ajouter : « enfin, j'me garde en forme avec la boxe ». Gros mensonge, histoire de bien faire comprendre à ce type qu'il jouait gros s'il baladait ses mains ailleurs que dans ses cheveux. En réalité, il ne faisait plus de sport et il s'en foutait. Saule aimait être admiré, mais il n'avait plus le temps d'entretenir son corps finement sculpté par les années de sport intensif, cependant, grâce à sa morphologie, il a toujours pu se permettre des petits excès sans que ceci influe sur sa forme physique. Ses paroles calmèrent définitivement le grand maigrelet, qui n'osa plus dire un mot jusqu'à ce que la coupe du jeune homme soit terminée.

Goodman est un excellent compétiteur, toujours la rage de vaincre, très agressif, un vrai meneur d’homme, un leader. Il est vif, assimile vite les stratégies, mais un peu trop instinctif, et individualiste. Un peu Rebel parfois dur à cadrer et à canaliser son trop plein d’énergie,  il pose parfois quelques problèmes, mais son talent n’en reste pas moins présent. Goodman est un joueur compliqué, il est assez imprévisible, très lunatique, mais c’est un grand acharner du travail, un vrai perfectionniste dans ses passions.  Si pour certaine chose il manque réellement de réflexion, pour d’autre sa manière de réfléchir est assez impressionnante, ceci doit venir de l’éducation qu’il a reçue.  Dans la vie, il n’est pas du tout économe, et aime montrer son argent à tout va, il adore les belles voitures, mais ce qu’il préfère reste les bateaux, il a d’ailleurs souvent la manie de prendre le sien et partir en mer seul pour se vider la tête avant un match. Saule est très généreux avec les gens qu’il aime, mais c’est une véritable enflure avec ceux qu’il n’aime pas, et ne porte d’intérêt qu’aux gens qui lui semble en valoir la peine, sinon il a cet air hautain et supérieur en signe de sa réussite professionnelle.

Au lycée, c’était un véritable connard, un de ces imbéciles qui s’amusaient à victimiser ses camarades, mais aujourd’hui il a un peu évolué, et préfère ignorer ceux qui ne valent pas la peine d’être comptabilisé. Goodman est quelqu’un d’impolie, de grossier, de provocateur, si auparavant  il a pu être calculateur, et indigne de confiance, aujourd’hui il a changé, s’il fait une promesse à quelqu’un, vous pouvez être sur qu’il la tiendra, il hait le mensonge, et ne ment pas, ce n’est pas un misanthrope, mais quelqu’un d’objectif, avec beaucoup de préjugés. Saule est très sociable, et se fait très vite des connaissances, mais ne s’attache que très rarement, ceci est surement dû au nombre de fois qu’il a changé de lycées et de pays.

Il vaut mieux être son ami que son ennemi, sinon… il risque de bien vous mettre des bâtons dans les roues.

Saule est né le quatre février mille neuf cent quatre-vingt-neuf à San josé, dans une journée chaude, une journée comme une autre pour ce pays exotique. Son américain de père, Tom Goodman, est un médecin un peu spécial, tous les ans, il change de pays pour secourir de nouvelles personnes dans le monde entier, prenant à chaque fois d’énormes risques mettant sa vie en danger. Evidemment la famille l’a toujours suivi, la mère de Saule Hélène d'origine Française, ainsi que ses deux sœurs petites sœurs jumelles Abigail et Kristen, et son grand frère Nixon ont toujours étés là, et ont participés à ce grand voyage d’une vie, leur permettant d’acquérir une certaine culture. La première année de sa vie fût donc au Costa Rica, puis direction l’Afrique du sud , pour ensuite aller en Australie, en nouvelle Calédonie, en nouvelle Zélande, en Inde, en Russie où sont nées ses soeurs, en Suéde, en Islande, en Lybie, en Argentine, au Brésil, en Polynésie,  à Hawai, en Alaska, au Canada, puis aux Etats Unis.

Saule a alors dix-sept ans, et décide de quitter le cocon familial, lasser par tous ces voyages, mais surtout par une incompréhension avec le reste de sa famille. Car oui, Les Goodman sont une famille d’intellectuel, son père est surdiplômé,  et à comme mode de vie, de vivre pour les autres, pour soigner, guérir, apporter son aide, Saule lui est un sportif, qui en a rien a foutre de tout, il ne vit que pour lui, et pour ses intérêts,  rejetant la religion catholique qu’on lui a enseigné et ses principes qui guident la vie de l’honnête famille Goodman.

Le voilà donc à Miami, Saule, à travers cette vie d’aventurier, a su acquérir une certaine autonomie rapidement, et a réussi à se débrouiller seul, avec évidemment, une bonne somme d’argents que ses parents, aisés lui versaient. Il intégra donc l’école  de Wynwood, où il fit ses preuves en tant que footballeur américain, mais surement pas en tant que bon élève,  bon camarade ou gars sympa, évidemment il était populaire, running back star de son équipe, ce n’est pas une place négligeable. Il se fit vite remarquer par les bonnes universités, et un an après, il partit dans à l’université et l’équipe de Floride où il gagna la coupe universitaire.

Trois ans après il intégra l’équipe des Patriots de nouvelle Angleterre. Il ne fut pas directement titulaire, et dû s’entrainer, et se surpasser pour le devenir en fin de saison deux mille onze. Il se mari la même année avec une mannequin, dont il est éperdument amoureux, une française du nom de Claire.

En deux mille douze, grosse désillusion pour Saule et son équipe qui arrivèrent finaliste de la NFL, mais furent éliminés en finale face aux Giants de New York. Cependant il est à l’apogée de sa carrière, plus en forme que jamais, il est incroyable en match bien qu’un peu bourrin sur les bords.  

Deux mille treize,  un coup de fil retentit dans l’énorme maison Goodman, le frère de Saule lui annonça que son père est mort en voulant aller soigner une personne blessée lors d’une avalanche dans les Alpes. Pour Saule tout s’écroule, et ce jour là fût la plus grosse remise en question de sa vie. Du jour au lendemain il mit fin à sa carrière de Footballeur américain, divorça avec sa femme et partit s’isoler dans un chalet au Canada pendant deux années, deux ans sans donner de nouvelles, personne ne savait ce qu’il faisait.

Au bout de deux ans, Saule rendit visite à sa mère, installée en France, aimant la vie Parisienne, ville de son enfance. Il lui expliqua que durant deux ans, il avait rattrapé tous les cours pour lui permettre d’intégrer une université, souhaitant poursuivre des études de médecine. Evidemment sa mère resta perplexe, Saule et les études ça n’a jamais été trop ça, ce n’était ni un élève brillant, ni un élève model, bien au contraire. Mais cette fois quelque chose avait changé en Saule, je ne parle pas d’une soudaine sagesse,  ou bien d’un miracle lui procurant la foie, mais plutôt une réelle passion, et compréhension du métier de médecin. Saule s’etait donc inscrit à l’université de Wynwood pour suivre ce nouveau but.