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 Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]

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Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] Empty
MessageSujet: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyLun 22 Déc 2014 - 22:58

Kenneth Xander
Id Card
Âge : 22 ans
Date de Naissance : 25 Novembre 1992
Lieu de Naissance : Miami, Floride
Classe : -
Statut et matière : Assistant d'éducation (Surveillant)
Confréries choisies : Personnel
Riche ou boursier : -
Avatar : Orlando Bloom
Scénario ou P.I. : P.I.
Forum's Business
Code de validation : Ok.
Secret envoyé :
Parrain/Marraine souhaité(e) : Oui

Code:
→ Henry Cavill [color=red]?[/color] Kenneth Xander
My Physical is mine
- Hé, t'as vu le beau gosse, là ?

Kenneth ne prit même pas la peine de se retourner afin de voir qui venait de prononcer cette phrase qu'il avait déjà entendu peut-être des dizaines de fois auparavant. Il s'était habitué à ce qu'on le trouve plutôt charmant, certains diraient même beau – mais lui se définissait volontiers comme « pas laid », comme il n'était pas du genre à se vanter, même sur des choses qui s'y prêteraient volontiers, comme justement son physique. Il considérait, assez logiquement, que ce n'était pas son rôle de juger sur ses propres qualités.

Pourtant, Kenneth Xander avait de quoi être fier de son physique. Bien qu'il n'avait en lui rien de particulièrement mémorable, selon ses propres dire en tout cas, il était indiscutablement beau, si l'on en jugeait par les chuchotements admiratifs et les gloussements que laissaient souvent échapper les jeunes filles qu'il croisait dans la rue, dans le métro ou même devant chez lui, en sortant les poubelles … ce qui avait le don de l'agacer tout en le flattant. Lui-même ne voyait pas ce qu'il avait de spécial, mais il n'avait pas le même recul et le même regard que celles et ceux qu'il voyait passer sans même leur jeter un regard.

Kenneth était beau, assurément. Très grand, sa taille s'approchait du confortable mètre quatre-vingt cinq, suffisant pour tenter d'être impressionnant, mais pas encore assez grand pour être handicapé par toutes ces petites choses qui nous gênent quand on est grand – les portes pas assez hautes, les lustres qui pendent au plafond et qu'on ne peut pas voir, bien évidemment, avant qu'on ne se les prenne dans le nez … grand donc, avec une carrure globalement imposante, bien que Kenneth ne soit pas excessivement musclé. En fait, il était plus sec que réellement musclé, mais la largeur respectable de ces biceps suffisait la plupart du temps à montrer qu'il savait se battre, et qu'il pouvait tout à fait se défendre si on s'en prenait à lui.

Dans sa jeunesse pourtant, Kenneth était loin d'être musclé, et encore moins athlétique. Il était plutôt mince, résolument plat, malgré le fait qu'il essayait sans interruption de se faire les muscles. Une heure de jogging le matin, une demie-heure de vélo d'appartement le soir, il s'entraînait, mais rien ne marchait vraiment.

Jusqu'à ses quatorze ans ; où, las d'être toujours bousculé et frappé par les brutes du collège, il a décidé de se mettre pour de bon au sport afin de montrer qu'il pouvait, lui aussi, être grand et musclé, robuste mais agile. Il se mit alors à la musculation, soulevant avec enthousiasme des haltères pendant ses temps libres, sortant plus souvent qu'à l'ordinaire pour bronzer – ce qui n'était pas difficile à Miami – et paraître moins pâle et maladif. Puis, à seize ans, il fut capable de courir un marathon et, estimant d'être arrivé à ses objectifs, il arrêta peu à peu la musculation pour se concentrer uniquement sur le jogging afin d'entretenir ce corps d'acier tout neuf qu'il s'était forgé lui-même avec beaucoup d'efforts et encore plus de motivation.

Sa musculature avantageuse n'était la seule qualité de Kenneth ; son allure et sa posture en général le rendaient très attirant pour toute créature oestrogênée de plus de quinze ans, ce qui ne le déplaisait pas, allant parfois même jusqu'à regretter de n'avoir plus leur âge afin d'en profiter. Et il aurait bien raison d'en profiter … sa posture assurée et souple avait quelque chose de rassurant, comme si les personnes qui voyaient Kenneth pouvaient savoir à l'avance qu'il pouvait être très bon de se blottir contre lui, pour se sentir protégé et en sécurité. Les quelques femmes qui avaient déjà eu la chance (certains diraient l'honneur) de se tenir aussi près de lui avaient tendance à confirmer que, toutes différences mises à part, Kenneth avait tout d'un gros nounours confortable sur lequel on pouvait s'endormir sans risque d'être attaqué en plein sommeil.

Son visage aussi avait quelque chose de beau. Kenneth avait de grands yeux d'un marron à la fois très sombre et très profond, qui rendaient folles la plupart des femmes qui s'essayaient à plonger longtemps leur regard dans le sien. Pas littéralement folles, puisque c'était impossible, mais dans une sorte d'état que Steven, l'un des meilleurs amis de Kenneth, qualifierait volontiers  de « celui des femelles en chaleur », ce qui voulait à la fois tout et rien dire. Le jeune Xander avait de beaux cheveux mi-longs également foncés, qui avaient tendance à friser lorsqu'il pleuvait, ce qui l'agaçait au plus haut point car, même si cela pouvait avoir son charme, cela exigeait de lui qu'il les coiffe avec encore plus de soin et d'attention, or il n'aimait pas trop s'attarder sur ses cheveux. Il aimait prendre soin de lui, mais cela ne devait pas prendre plus d'un certain nombre de minutes dans son emploi du temps – il estimait toujours avoir mieux à faire que de se « pomponner comme une fille ».

Kenneth était naturellement élégant. Sa grande taille et sa musculature présente mais discrète lui donnaient une allure et un flegme qu'il qualifierait volontiers de britannique, ce qui confortait l'idée qu'il venait bel et bien du pays de Shakespeare, alors qu'il n'y vivait que depuis quatre ans, et qu'une partie de son cœur était resté en Floride, à Miami où il avait toujours vécu et grandi. Mais ses choix vestimentaires et sa prestance globale portaient à croire qu'il était une sorte de dandy, ce qui était pour lui le meilleur compliment qu'on pouvait lui faire. Un dandy moderne, en tout cas, puisqu'il aimait à s'habiller de vêtements faits sur mesure, bien qu'il ne pouvait pas se le permettre financièrement ; c'était le côté chic de sa défunte mère qui ressortait.

D'habitude, Kenneth portait une veste de costume sombre alliée avec un jean serré et une paire de chaussures de ville, qui lui donnait un style élégant-décontracté très apprécié et contrastait avec l'anarchie apparente de sa coupe de cheveux en bataille et de sa barbe de trois jours qu'il oubliait toujours de raser, ou bien qu'il gardait pour le côté « pirate » que cela lui donnait. Parfois, il se coupait les cheveux très courts et se rasait de près, mais seulement pour les occasions où il devait se montrer impeccable et bien propre sur lui – le genre d'occasions qu'il avait en horreur, celles où il devait porter un smoking et un nœud papillon trop serré qui le démangeait. Ou plutôt les quelques occasions où il n'avait pas d'autre choix que de respecter le code vestimentaire, pour son plus grand désarroi. Heureusement, ce genre d'occasions était encore rare pour lui.

Parfois, Kenneth abandonnait sa veste de costume pour un simple tee-shirt de couleur unie, à manches courtes et qu'il portait près du corps, car il n'était pas fou des vêtements trop amples. Dans ce cas, il portait un jean serré à la taille par une ceinture, parfois cloutée ou décorée. Sa fantaisie principale consistait en changer tous les jours de ceinture, parfois adjointe d'une petite chaîne ou d'une décoration selon son humeur et ses goûts du moment. Parfois aussi, il portait de simples baskets ou des Doc Martens très chères, toujours celles de la série Made In England, les seules encore fabriquées dans l'usine historique de l'entreprise.

Lorsqu'il faisait froid, il avait pour habitude de revêtir sa fidèle veste en cuir doublée de laine très épaisse et très chaude, qui grattait un peu mais à laquelle il s'était vite habitué, ainsi que de gants eux aussi en cuir. Néanmoins, il savait qu'à Miami, cet accoutrement ne lui serait plus très utile, et il s'habillait désormais de pulls un peu épais pour les nuits floridiennes un peu plus froides qu'à l'accoutumée. Kenneth aimait aussi porter des débardeurs ou des tee-shirts très échancrés lorsqu'il faisait du sport où voulais plaire, car il croyait en le pouvoir du style vestimentaire pour laisser une impression solide dans les pensées des gens.

En revanche, il n'aimait pas beaucoup les bijoux, ni les piercings ou les tatouages. Il trouvait que cela le dénaturait. Il n'avait qu'un seul tatouage qu'il s'était fait lorsqu'il était jeune, un petit crucifix sur la nuque, et il avait maintenant tendance à le cacher car il ne trouvait plus cela dans l'ère du temps, ou pas assez dans son style affirmé d'élégance décontracté. Le seul accessoire qu'il s'autorisait à porter était un petit bracelet en cuir gravé de petits dessins, que lui avait offert sa petite sœur Jane lorsqu'elle était un jour revenue de la maternelle avec ce petit objet, toute fière de l'avoir fabriquée toute seule comme une grande. Le bracelet était aujourd'hui trop petit pour le bras de Kenneth, mais il mettait un point d'honneur à le porter encore, comme pour garder près d'elle la trace de sa petite sœur dont il s'était si longtemps éloigné.
Ideas in my head
2008
Kenneth regardait avec mépris le psychologue qui le dévisageait avec son air de suffisance qui l'importunait. Ces petits scribouillards, se disait-il, tous vendus auprès de l'état pour donner une légitimité à ce qu'ils pensaient être une science, un art utile à la société, mais qui en fait fait plus de mal que de bien. Xander n'aimait pas beaucoup les psychologues, les psychiatres, ce genre de personnes qui pensaient tout savoir sur lui, plus encore que lui-même – il ne les détestait pas, non ; mais il les méprisait. En fait, il se sentait triste pour eux, piégés dans une sorte de spirale infernale où à force de comprendre les pensées des autres ils finissaient par ne plus penser eux-mêmes. D'ailleurs, les pensées de Kenneth avaient l'air de valoir quelque chose, vu comment le psychologue le toisait, guettant la moindre de ses réaction, hostiles ou non.

- J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes ici Monsieur Xander, demanda l'homme de sa voix grave et endormie.

Le jeune homme haussa les épaules – il le savait parfaitement. Mais il était trop borné et trop tenace pour l'avouer. C'était là un des principaux défauts de son caractère ; il se montrait tenace, trop tenace pour être de prime abord perçu comme quelqu'un de bien et de chaleureux. Dès qu'il avait une idée en tête, et surtout si cette idée consistait justement en ne pas la dire, il s'accrochait à elle jusqu'à ce qu'il l'accomplisse – cela pouvait être un défaut comme une qualité, mais la mauvaise humeur et l'agressivité qui en résultait faisait que les autres évitaient de le contrarier, ou qu'ils essayaient de le caresser dans le sens du poil en évitant de le contredire, pour éviter sa colère qui pouvait se manifester et puis disparaître aussi vite qu'un coup de vent.

- J'imagine que si vous me le demandez, c'est que vous ne le savez pas vous même, répliqua Kenneth d'un ton provoquant.

Il regarda avec une certaine satisfaction l'homme se crisper, et son sourire se figé en un rictus forcé – celui de l'homme qui essaye de garder son calme professionnel malgré les provocations d'un petit imbécile de dix-sept ans. Kenneth avait beau être d'un naturel calme, il prenait à certain plaisir à provoquer ceux qu'il trouvait désagréable, ou bien ceux qui, autrefois, lui avaient fait du tort – bien souvent, il s'agissait des mêmes, car, très rancunier, Kenneth n'hésitait à faire payer aux autres ce que lui-même avait subi. C'était en partie pour cela qu'on pouvait au premier abord le voir comme un méchant garçon de plus, un autre fils à papa déversant sans raison sa colère de privilégié sur les autres : même s'il n'avait rien d'un privilégié, et qu'il estimait sa colère justifiée – son père était mort, et il voulait faire payer au monde cette injustice. Comme on pouvait battre l'injustice qu'avec violences et ricanements, Kenneth était devenu comme ceux qu'il détestait.

Il le regrettait parfois ; puis oubliait car il savait qu'il était autre chose qu'une énième banale racaille de rue.

Mais cela l'agaçait qu'on ne puisse jamais le voir que de cette manière – certes, il avait fait des choses mal. Certes, il avait mordu jusqu'au sang un élève de sa classe au cours d'une bagarre, certes il en avait renvoyé un autre chez lui avec une luxation de l'épaule mais … ils l'avaient cherché, et il avait vu ça comme une occasion légitime de répondre par la violence. Et il pensait que ce qu'il faisait était normal – après tout, tout le monde s'était un jour battu, avait saigné et avait pleuré par impuissance plus que par simple douleur.

Oui, il avait fait tout ça … mais « tout ça », ce n'était pas lui tel qu'on le connaissait jusqu'à présent.

- N'essayez pas de me provoquer jeune homme, dit soudain le psy, j'en ai connu des dizaines comme vous, et la plupart de ceux qui se croyaient plus forts que moi sont ressortis d'ici en pleurant et en implorant pour qu'on les pardonne de ce qu'ils avaient faits. J'espère ne pas devoir en arriver là avec vous.
- Je ne me crois pas plus fort que vous. De nous deux, c'est vous qui êtes payé pour faire croire que vous l'êtes.

Kenneth ricana en croisant les bras. Le ton de ce psychologue rondouillard à lunettes s’insupportait. Même s'il n'était pas particulièrement orgueilleux ni imbu de sa propre personne, il n'aimait pas être rabaissé ni insulté, même de manière rhétorique par un homme qui ne valait sûrement pas mieux que lui. Le fait qu'il soit assis comme un roi sur un siège en cuir et lui sur une chaise en bois grinçante l'autorisait peut-être à se prendre pour quelqu'un qu'il n'était pas, mais sûrement pas à essayer de le rabaisser.

Le jeune homme passa une main dans ses cheveux mi-longs et s'écria :

- Et qui êtes-vous pour me juger d'abord ? Seul Dieu a le droit de juger les gens.

Le psychologue plissa les yeux. Le garçon devait avoir dit quelque chose qui ne le plaisait pas.

- Vous croyez donc en Dieu ? demanda l'homme en écrivant quelque chose sur son carnet
- Eh bien … oui. Je crois que oui. Mais je suis tout aussi rationnel que vous. J'y crois juste parce que je … je suis persuadé que nous avons tous besoin de croire en quelque chose.
- Continuez …
- Je n'ai rien à ajouter. Je pense que l'homme est fondamentalement mauvais et qu'il doit croire très fort en quelque chose pour qu'il puisse un jour se faire pardonner quand son temps sera venu. Que ce soit en croyant en Dieu, en Zeus, en l'amour ou que sais-je encore … ce sont nos croyances qui font que nous sommes ce que nous sommes.

Le Docteur Redd l'écoutait avec attention en hochant la tête chaque fois qu'il pensait écouter quelque chose de juste, ou du moins assez pertinent pour qu'il ait pu le dire lui-même avec tout l'aplomb et l'assurance qu'impliquait sa profession. Une fois que le jeune homme eu fini de parler, il le fixa de ses yeux sombres.

- Vous croyez en Dieu … et vous pensez que Dieu aurait approuvé ce que vous avez fait ?

Kenneth s'esclaffa. La question lui parut tellement naïve qu'il ne daigna même pas d'y répondre avec plus de conviction qu'un haussement d'épaules qui ne signifiait rien. Kenneth était très mature pour son âge. Même s'il faisait quelque chose de mal, il en avait pleinement conscience et n'essayait pas de se faire pardonner. Il considérait que chacun était responsable de ce qu'il faisait, et il ne croyait ni au destin, ni au karma, ni à ce que Dieu ou d'autres grandes énigmes métaphysiques pourraient penser de lui et de ses actes. Rationnel. C'était comme cela qu'on pouvait facilement définir le jeune homme. Pleinement conscient de ses actions et de ses pensées. Franc, sûr de lui – parfois trop. Il n'était pas du genre à avoir des regrets. Il aimait vivre sa vie pleinement  sans se soucier du lendemain ou de ce que les autres pourraient en penser. C'était comme ça qu'il voyait la vie, une grande mer parsemée d'îles où nous-mêmes serions seuls juges pour savoir s'il faudrait s'arrêter faire escale sur une île ou non. C'était un peu comme ça qu'on l'avait élevé.

Et Kenneth ne voudrait rien faire qui puisse contrarier les idéaux et la philosophie dans lequel il avait été élevé, lui et sa sœur. Dans un foyer aimant et chaleureux, mais sûr des valeurs qu'ils voulaient apprendre à leurs enfants. Comme l'indépendance, la croyance en soi-même. Être conscience qu'on ne pouvait réellement compter que sur soi-même pour faire certaine choses, et qu'il fallait accepter de parfois cavaler seul dans la vie. Kenneth était comme cela. Indépendant, confiant, sûr de lui. Sans pour autant haïr les autres.

Les autres …

Le jeune homme savait qu'il n'irait pas loin s'il ne s'ouvrait pas aux autres. C'était ce qu'il avait toujours fait. Indépendant et sûr de lui, oui, mais jamais solitaire. Son charisme et sa loyauté lui donnaient souvent le rôle de leader, rôle qu'il jouait à la perfection. Il aimait donner des ordres, se sentir écouté … aimé, adoré, parfois jusqu'à l'excès. Mais il aimait être excessif. Il aimait que les gens soient excessifs, un peu fous, casse-cous, souhaitant vivre intensément chaque seconde. C'était ça que Kenneth aimait en particulier – vivre sa vie intensément, au jour le jour, quitte à risquer de se blesser ou de blesser les gens. C'était un prix à payer …

- Comment vous définiriez-vous en quelques mots ? demanda Redd sans crier gare.

Kenneth baissa la tête et se mit à réfléchir. C'était une question piège … évidemment. Dès qu'il prononcerait un seul mot, le spécialiste en profiterait pour insinuer d'avoir une trop haute opinion de lui-même. Mais c'était un risque à prendre, et le jeune Xander aimait le risque. Il fit un sourire de chat fourbe et répondit :

- Rationnel, censé, sûr de moi, loyal, vivant au jour le jour, charismatique, déterminé et excessif.

Le Docteur Redd l'avait écouté en tressaillant à chaque mot que son vis-à-vis avait déclamé. Il fallait qu'il ne soit pas d'accord, évidemment … Kenneth soupira de dépit tout en attendant le sermon.
- Et lâche. Vous êtes lâche, Monsieur Xander. Vous avez attaqué un jeune homme par derrière alors qu'il s'était excusé de vous avoir bousculé dans un autobus. Ce n'est pas très glorieux.
- Lâche ?! tonna le jeune homme, vous me traitez de lâche ?! J'ai très clairement entendu ce petit con se moquer de moi et m'insulter, et vous prenez ma réaction naturelle comme de la lâcheté ?! Oui, je l'ai frappé de dos, mais c'était qui était lâche. S'il ne l'avait pas été, il n'aurait pas fuit, et il aurait dit ce qu'il avait à me dire en face. Et puis … comment puis-je être à la fois loyal et lâche ?
- La loyauté est une chose, Kenneth. La lâcheté en est une autre.

Kenneth grogna et se leva, commençant à faire les cent pas dans la salle. Il n'allait pas rester assis là alors qu'on était en train de le traiter de lâche. Il n'était pas lâche. Il détestait la lâcheté. Et il n'avait jamais peur, n'était jamais découragé. Il n'avait pas besoin d'être lâche. S'il avait quelque chose à dire, il le disait en face ; et s'il craignait quelque chose, il se prenait en main et surmontait, car il avait compris que rester faible ne l'aiderait en rien dans la vie. Alors il pouvait tout être … tout sauf lâche.

Une fois sa colère passée, il s’assied de nouveau sans un bruit.

- Écoutez, monsieur … dit-il en haletant, je sais que je ne suis pas parfait. Mais je ne suis pas lâche. Tout sauf ça. J'ai horreur de la lâcheté, et de la trahison.
- Très bien … si vous n'êtes pas lâche, quels sont ce que vous pensez être vos défauts, alors ?
- Je suis borné, énuméra Kenneth, tenace – trop tenace. Quand j'ai quelque chose en tête, il ne faut pas me contredire, ou je deviens agressif. Et je suis rancunier … car je suis juste, et je n'accepte pas que quelque chose puisse rester impuni. Si on me fait du tort, je suis incapable de juste m'en foutre … et je mens, monsieur. Je mens souvent. J'ai du mal à m'en empêcher.
- Vous ne voyez pas dans le mensonge une forme de lâcheté alors … pourquoi mentez-vous ?

Kenneth regarda un instant autour de lui, ne sachant pas quoi répondre, cherchant sans doute l'étincelle qui pourrait lui donner une bonne réponse, celle que le psychologue pouvait attendre de lui. Il fit craquer ses doigts engourdis, puis répondit :

- Je mens parce que c'est ce que tout le monde fais. Je suis lucide. Je sais bien que tout le monde ment, et triche. Moi-même je triche. Je triche souvent avec ce que je montre de moi, car je me sens … si vulnérable parfois, et je n'arrive pas à l'expliquer. Alors je mens … je mens à mes amis, à ma famille, à aux inconnus … je mens à mes petites amies. A chaque fois, je promets de leur rester fidèle, et je n'y arrive pas.

Le jeune homme détourna la tête pour effacer une larme qui perlait au coin de ses yeux. Et voilà. Un signe de faiblesse déjà … il ne devait pas paraître faible. Il ne fallait pas qu'il paraisse faible, ou bien il aurait l'impression que tout le monde voudrait lui tourner le dos. Les larmes … c'était bon pour les femmes, ou bien lorsqu'il se savait seul et capable de pouvoir exprimer sa tristesse de tout son saoul sans que l'on ne le comprenne. Il avait beaucoup pleuré autrefois, et s'était un jour promis qu'il ne pleurerait plus jamais. Mais il avait encore des larmes à verser, ce qui signifiait qu'il aurait bien des occasions de pleurer.

Pour la première fois, le Docteur Redd eut l'air sincèrement désolé. Attristé par ce qu'il lui semblait être une confession. Un peu comme un prêtre, son métier était de pousser les gens à reconnaître leurs torts, et à chercher le repentir. Ce patient-là ne l'avait pas encore trouvé, mais il semblait en bonne voie.

- Vous dites que vous vous sentez parfois vulnérable … à quoi faites-vous référence ?
- Je ne sais pas, monsieur. Juste … des fois, je me sens si seul … comme si tout le monde m'avait abandonné. Alors je mens, et je dis que tout va bien. Je ne sais pas … pourquoi, mais c'est comme ça.

Le Docteur fit un petit sourire triste, et, sur un ton compatissant, déclara qu'il comprenait pourquoi il était comme cela.

- Vous avez peur de l'abandon, expliqua-t-il, vous voulez vous faire remarquer et que les gens vous aiment parce que vous avez peur de vous retrouver seul. C'est tout à fait normal, Kenneth. Vous n'avez pas à avoir honte de cela.

- Je, je sais bien Docteur, mais … j'essaie de changer, je vous le jure ! mais je n'y arrive pas. Ou bien une partie de moi refuse à ce que cela change, une partie de moi qui aime à me voir souffrir.

Sur le ton de la confidence, le psychologue posa doucement sa main sur l'épaule de Kenneth et lui déclara :

- Ne vous inquiétez pas Kenneth. Tout ira bien. Vous n'avez qu'à vous concentrer sur l'homme que vous aimeriez devenir et pas sur celui que vous êtes, et vous finirez par changer. Nous nous revoyons la semaine prochaine à la même heure, et vous me direz comment vous allez ?

Il avait prononcé cette dernière phrase en se levant, et incita le jeune Xander à faire de même. Lui tendant sa main, il lui souhaita beaucoup de courage.

- Merci, Docteur … je vais faire de mon mieux.
Story of my life
Big Ben venait de sonner quinze heures lorsque le téléphone de Kenneth Xander, vingt-deux ans, photographe de son état, se mit à vibrer. Il regarda d'un œil circonspect et un peu surpris le numéro qui s'affichait sur l'écran de son smartphone. 305-xxx-xxxx. L'indicatif de la Floride. Aux Etats-Unis … étrange. Qui pouvait bien l'appeler de là-bas, à part sa mère ? Mais ce n'était pas son numéro. Un peu décontenancé, il saisit son téléphone et décrocha.

- Allo ?
- Monsieur Kenneth Xander ? demanda une voix d'homme, ici le Dr White, de l'hôpital local du comté de Miami-Dade. J'espère que je ne vous dérange pas, quelle heure est-il chez vous ?

Kenneth jeta un œil à la pendule accrochée au-dessus du lit, puis reprit la conversation :

- Trois heures de l'après-midi. Cinq heures de décalage horaire avec chez vous.
- Oh, oui, bien sûr … désolé de vous appeler comme cela à l'improviste en pleine journée mais …

Le jeune homme retint sa respiration, s'attendant déjà au pire. Ce n'était jamais une bonne nouvelle lorsqu'un médecin l'appelait directement sur son numéro personnel, sans prévenir auparavant. Qui plus est un médecin de Miami, ville où il n'avait plus mis les pieds depuis près de quatre ans. Il poussa un soupir et s'assit sur le bord du lit, attendant avec appréhension la nouvelle forcément dramatique que l'homme allait lui révéler.

- J'ai le regret de vous informer de la mort de votre mère Eileen, tôt ce matin.


Kenneth sentit que quelque chose en lui se brisait. C'eut aurait pu être son cœur si celui-ci n'avait pas déjà été cassé mille fois, et consolidé après les nombreux échecs successifs qui avaient constitué une certain partie de sa vie. Il essaya de ne pas pleurer, par pudeur – mais même au téléphone le docteur put sentir le coin de ses yeux déjà se brouiller de larmes. Le photographe demanda avec une pointe d'appréhension dans la voix ce qu'il s'était passé.

- Un accident de voiture, répondit le médecin navré, un chauffard qui roulait à vive allure et en contresens a percuté son véhicule de plein fouet. Je suis désolé …

Le photographe fut moins choqué par la nouvelle elle-même que par le ton froid et distant qu'avait employé le médecin pour lui annoncer. Il savait qu'il n'y pouvait rien ; qu'il adoptait avec chaque interlocuteur la même voix froide et faussement intéressée – celle de l'homme habitué à annoncer les plus grands malheurs tout en essayant de ne pas les prendre pour soi. Comme pour les croque-morts, recueillement professionnel.
Kenneth demeura un instant à ne rien dire, puis comme son interlocuteur commençai à s'inquiéter de ne plus l'entendre, il reprit :

- Et … Jane ? Comment va-t-elle ?

Il s'inquiétait surtout pour sa petite sœur. Jane n'avait que quatorze ans. Elle était encore trop jeune pour prendre la nouvelle avec la même distance et la même retenue que lui. Mais Kenneth était au moins aussi triste qu'elle, évidemment … mais il n'aimait pas le montrer. Sans compter que des centaines de kilomètres entre lui et le drame contribuaient fortement à ce qu'il le voit d'un autre œil, quitte à passer pour un sans-cœur ou un insensible. Mais pour Jane … ce devait être bien différent, et il s'attendait au pire.

- Votre sœur est avec une assistante sociale, déclara le Dr White, elle est effondrée par la nouvelle, bien évidemment … Elle l'a appris un peu avant vous.
- L'assistance sociale, hein ? J'imagine qu'elle est entre de bonnes mains alors.
- Oui, bien sûr, mais pour un temps seulement, car voyez-vous …


Kenneth poussa un soupir de dépit. Il n'avait pas besoin d'écouter la suite de la phrase pour comprendre ce qu'elle signifiait. Eileen était la seule famille proche qu'il restait à Jane. Eileen … et lui-même. Il savait ce que cela voulait dire. Il adorait sa petite sœur, même s'ils ne s'étaient pas vus depuis quatre ans, et quelqu'un devait bien s'occuper d'elle … quelqu'un de sa famille, pas une famille d'accueil obscure. Le jeune homme reprit le téléphone et déclara :

- Je sais ce que vous allez me demander. Je suis sa seule famille. Oui, je peux revenir à Miami pour m'occuper d'elle. Elle n'a que quatorze ans … et elle n'a plus que moi. Je n'ai même pas besoin d'en discuter.
- Merci monsieur Xander, je savais que vous diriez cela. J'ai quelques détails à régler avec l'assistante sociale et avec votre sœur, mais je vous rappelle dans la journée, vous le voulez bien ?
- Bien sûr. C'est vous le professionnel. Bonne journée.

Et il raccrocha le téléphone en s'allongeant sur son lit. Il avait besoin de réfléchir …

Il avait quitté Miami et les Etats-Unis quatre ans auparavant, lorsqu'il avait rencontré sa petite amie Sarah et avait souhaité s'installer avec elle à Londres, où elle vivait. Etant très prise par son travail, elle n'avait pu quitter l'Angleterre, et, étant aussi très attachée à Kenneth, elle n'avait pas pu se résoudre à rentrer chez elle sans lui. Kenneth, quant à lui, venait de finir ses études, et estimait pouvoir voyager et quitter le pays sans remords maintenant qu'il avait accompli tout ce qu'il souhaitait y faire. Et Eileen l'avait laissé partir, car elle savait que son fils ne pourrait pas s'épanouir pleinement en ne restant qu'aux Etats-Unis.

A présent, de l'eau avait coulé sous les ponts. Kenneth s'était habitué à sa vie londonienne, aux virées dans les pubs avec sa petite amie, au thé de 17h, à la majorité à dix-huit ans, à la conduite à gauche – d'ailleurs, il avait même acheté une nouvelle voiture, avec le volant à droite bien sûr ; et certaines personnes lui disaient même qu'il commençait à avoir l'accent anglais, lui qui était né sous le soleil de la Floride. A présent, il se considérait comme anglais, et n'avait jusqu’alors, jamais repensé à revenir un jour aux Etats-Unis.

Légalement, il avait la double nationalité, américain et britannique, mais dans son cœur, il n'avait plus rien d'américain.

Non pas qu'il n'aimait pas ce pays. Mais il l'avait quitté pendant quatre longues années pour cette île de l'Europe, et son esprit s'était concentré sur lui-même, à Londres, vivant chez sa petite amie qu'il aimait profondément depuis déjà cinq ans. Sarah et lui s'étaient rencontrés alors qu'elle faisait un stage à l'étranger pour ses études. Ses manières un peu hautaines, son accent, son physique … avaient tout de suite attiré Kenneth. Surtout qu'elle était blonde. Il adorait les blondes. Et maintenant, ils comptaient se fiancer … c'était fou de voir à quel point le temps était passé vite, et que ce pays l'avait adopté aussi vite que lui l'avait adopté.

Mais c'était différent maintenant. Là, quelque part dans Miami, il existait quelqu'un qui comptait sur lui, plus que jamais. Jane avait besoin de son frère, comme elle en avait besoin quand ils étaient plus jeunes, et Kenneth estimait maintenant qu'il était responsable d'elle. Ce qui, réellement, était le cas.

Son téléphone sonna une nouvelle fois. Il regarda le numéro. C'était Jane, sans aucun doute. Elle devait avoir envie d'entendre de vive voix sa décision, être soulagée d'apprendre qu'elle ne resterait pas seule au monde longtemps. Kenneth saisit à nouveau le portable et répondit, son cœur battant de plus en plus fort.

- Kenny ? Salut, c'est Jenny.

Kenneth eut les larmes aux yeux. Kenny, Jenny … c'étaient les surnoms qu'ils s'étaient donné lorsqu'ils étaient plus jeunes. Malgré leurs huit ans de différence d'âge, ils avaient toujours été très proches. Après tout, c'était lui qui avait voulu une petite sœur ; elle qui avait toujours compté sur son grand frère pour la protéger des grands qui voulaient voler son goûter à l'école, ou des butors qui essayaient de la terroriser à la fin des cours. Et aujourd'hui, ils se parlaient de nouveau, après ne s'être plus vus depuis des années.

Ce qui le troubla tout d'abord fut le son de sa voix, qui avait naturellement changée depuis la dernière fois qu'ils avaient pu se parler vraiment, au téléphone deux ans auparavant. Mais elle changeait … Jane n'était plus la fillette de dix ans qu'il avait laissé derrière lui quatre ans plus tôt, mais était en train de devenir une femme. Il l'avait déjà remarqué dans les photos qu'elle lui envoyait régulièrement dans ses mails, où elle lui parlait de tout ce qu'elle ne pouvait pas raconter à sa mère – ses copines, ses premiers rendez-vous amoureux, les fêtes, et même sa première fois avec un garçon alors qu'elle avait treize ans, mais dont Kenneth aurait bien voulu être épargné des détails … malgré la distance, ils étaient restés en contact ; et dorénavant, ils allaient être encore plus souvent en contact, si tout se passait bien.

- Jenny ? Sa … salut toi ! Tu tiens le coup ? Tu es où là ?
- Ca va aller, merci. Je suis toujours à l'hôpital, avec l'assistante sociale. Elle dit qu'on risque de me placer en famille d'accueil si quelqu'un de ma famille ne se présente pas bientôt … mais elle te connaît, et elle sait que tu vas venir. Tu vas venir n'est-ce pas ?

- Bien sûr petite sœur. Je ne vais pas te laisser toute seule. Je règle quelques détails, je prends le premier avion pour la Floride puis j'arrive. Je ne veux pas t'abandonner une nouvelle fois …
- M'abandonner ? Tu ne m'as pas abandonnée, Kenny. Tu es parti parce que tu ne voulais pas rester toute ta vie à Miami, je peux le comprendre. Et puis, nous ne nous sommes jamais perdus de vue, n'est-ce pas ?
- Ca c'est sûr ! Tu me racontes toute ta vie ! Même ce que tu ferais mieux de garder pour toi !


Ils éclatèrent de rire en même temps, comme au bon vieux temps. Ils n'avaient rien perdu de leur complicité.

Soudain, Jane redevint sérieuse et demanda à son frère d'une voix douce :

- Et ta Sarah, elle sait que tu vas revenir aux Etats-Unis ? Tu n'es pas obligé, tu sais …
- Ne dis pas ça. Bien sûr que je suis obligé. Je ne veux pas te laisser toute seule et puis je commençai à avoir envie de revenir. Quant à Sarah …


Il regarda autour de lui comme s'il avait peur qu'on l'entende, puis reprit :

- Elle n'est à Londres de toute façon. Partie en voyage pour la semaine. On est … Mardi, elle ne revient que Dimanche. Je lui dirai quand elle sera revenue. Ou si elle pense à m'appeler.

Un silence gênant s'ensuivit qui dura quelques secondes, puis Jane déclara qu'elle devait partir.

- Il faut que je parle à certaines personnes en privé,
expliqua-t-elle, on se rappelle plus tard d'accord ?
- Bien sûr, Jenny. Dès que je suis prêt à partir pour la Floride.

Il raccrocha puis jeta son téléphone sur le lit en saisissant la poignée du dressing. Il avait l'intention de partir le jour-même, en espérant qu'il y ait encore des places pour un vol Londres/Miami dans l'après-midi ou la soirée; il ne tenait pas à ce que Jane reste ainsi, seule, trop longtemps. Même si cela devait lui coûter beaucoup d'argent. Il n'était pas à cela près, et puis c'était pour la famille … la seule qui lui restait.

**********

L'assistante sociale regarda avec mépris Kenneth lorsqu'il lui demanda d'un ton assuré s'il pouvait s'occuper de sa petite sœur. Ils étaient dans le bureau de l'assistante, au dixième étage d'un immeuble gris à deux pas de Miami Beach. Kenneth se sentait serré dans son costume-cravate, mais ne laissait rien paraître.

- Eh bien, je suppose que, oui vous pouvez … vous êtes sa seule famille, et elle-même y tient.

Kenneth esquissa un sourire de satisfaction tout en dénouant nerveusement sa cravate trop serrée.

- Alors tout va bien ? Elle et moi vivrons dans la maison de nos parents dans le quartier d'Edgewater, comme avant.

Mrs Leighton eut un sourire grimaçant. Visiblement, tout n'allait pas bien.

- Non, Monsieur Xander, tout ne vas pas bien. Je lis dans votre dossier que vous êtes … photographe, c'est bien ça ? Vous pensez qu'un métier indépendant d'artiste est compatible avec le fait d’élever une jeune adolescente ?

Kenneth Xander haussa les épaules. Il s'était préparé à ce qu'elle lui dise cela. Depuis Heathrow, il s'était préparé à toute éventualité, réfléchissant à tout ce qu'on pourrait lui poser comme questions pièges et élaborant les réponses qu'il pourrait leur donner. Avec un petit sourire légèrement irritant, il répondit :

- Je suis photographe en effet. Je commence à en vivre mais j'ai pleinement conscience que cela n'est pas suffisant. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai cherché un travail dans mes domaines de compétences à Miami.
- Et vous avez … trouvé ? demanda l'assistante un peu surprise
- Oh, oui. Un emploi d'assistant d'éducation dans un lycée de la ville. Ils en cherchent toujours, et ils m'ont tout de suite accepté.

Mrs Leighton fit enfin un sourire. Le jeune homme avait plus de ressources qu'elle ne l'avait pensé. Il ne lui restait plus que quelques questions à lui poser, après quoi elle n'aurait plus de raison de le retenir plus longtemps.

- Dans quel lycée, précisément ?
- Wynwood High School. Un des meilleurs lycées de Floride, et même du pays si l'on en croit ce que disent les journaux, et les gens.
- Et vous, vous en pensez quoi ?


Kenneth se détendit enfin et croisa les bras derrière sa tête pour être à l'aise avant de répondre :

- Moi ? Eh bien je pense que ceux qui étudient et travaillent là-bas ont vraiment de la chance. Un cadre impeccable, un personnel impeccable à ce que j'en ai vu, des confréries étudiantes et des activités qui ont tout pour plaire … à vrai dire, je suis un peu jaloux des élèves qui y travaillent. Mais j'ai hâte de m'y mettre.
- Vous êtes motivé à ce que je vois. C'est très bien. De plus, les jeunes de ce lycée ont à peu près votre âge, vous devriez bien vous entendre avec eux. C'est le minimum pour qu'ils ne vous voient pas comme un pion de plus. Si en plus vous arrivez à vous démarquer de la masse …
- Me démarquer de la masse ? Je ne vois pas bien ce que vous voulez dire, mais je ferais effectivement tout ce qui est en mon pouvoir pour que les élèves de Wynwood ne voient pas comme un simple « pion », comme vous dites


L'assistante sociale acquiesça tout en notant quelque chose sur son dossier d'une écriture illisible pareille à celle d'un médecin généraliste. Kenneth se sentit fier de lui – il savait qu'il avait réussi à la convaincre.

- Néanmoins, reprit Mrs Leighton, vous devez savoir que suite à la mort de votre mère, votre sœur Jane pourrait commencer à avoir des comportements … dangereux, ou bien irresponsables. Une façon d'oublier, ou bien de se faire remarquer. Vous devez savoir bien gérer ces comportements à risques.
- Que voulez-vous dire ?
- Faites qu'elle ne vous rende pas la vie infernale comme vous avez rendu celle de votre mère infernale lorsque votre père est décédé alors que vous aviez seize ans … vous ne lui rendriez pas service, et à vous non plus.

Le jeune homme resta un moment interloqué, à ne pas savoir quoi dire. Pendant un instant, il cru qu'elle le provoquait. Il répliqua avec véhémence :

- Ne dites pas ça ! J'ai fais quelques conneries c'est vrai, mais on en faisait tous à cet âge n'est-ce pas ?!
- Vous avez un casier judiciaire,
reprit la femme qui n'en démordait pas.

Xander serra les poings sous le bureau, et s'écria, légèrement agacé :

- Un casier judiciaire de jeune ! Il a été effacé à ma majorité, lorsqu'ils ont compris que je ne recommencerai pas. Je n'avais que seize, dix-sept ans à l'époque, j'étais jeune, influençable … stupide.
- Vol avec violence, coups et blessures, consommation de stupéfiants, ivresse sur la voie publique … de sacrées « conneries », n'est-ce pas ?
- Je sais ce que vous essayez de faire. Vous essayez de me faire sortir de mes gonds pour me décrédibiliser, afin que je ne puisse pas m'occuper de Jane. Je le sais parfaitement. Vous êtes tous les mêmes.
- J'essaie simplement de faire en sorte que Jane ne fasse pas les mêmes erreurs que vous, répondit l'assistance en souriant calmement, qu'elle ne se laisse pas aller parce qu'elle a perdu ses deux parents.
- Elle est jeune ; moi aussi. Elle peut me parler de ses problèmes, je peux les écouter. Elle ne fera rien de répréhensible, je vous le promets.


Mrs Leighton acheva la conversation en le regardant fixement dans les yeux, comme si elle le mettait au défi.

- Nous verrons, Monsieur Xander.

**********
Le jeune Xander poussa un long soupir de soulagement tout en sortant une cigarette. Il en avait bien besoin après un entretien aussi intense que celui-là. Il s'était promis d'arrêter de fumer, mais ce vice le rattrapait sans cesse. Adossé à la voiture, Jane s'impatientait, attendant le verdict scellant pour au moins sept ans son destin, jusqu'à sa majorité. Elle accourut vers son frère quand elle le vit réapparaître au coin de la rue.

- Alors ?

Kenneth posa une de ses mains sur l'épaule de la jeune fille.

- Alors tu peux me considérer comme responsable de toi maintenant ! Elle a accepté. C'est officiel.


Jane sautilla de joie et étreignit son frère, heureuse que ce soit désormais lui qui aurait la lourde et difficile tâche de s'occuper d'elle. Elle songea à faire en sorte que l'expérience ne soit pas trop douloureuse pour lui.

- C'est super ! Je vais pouvoir t'avoir près de moi tout le temps maintenant, Kenny ! Tu veux qu'on aille quelque part pour fêter ça ?

Le grand frère réfléchit un instant. Il fallait qu'il trouve un endroit à la hauteur de la joie qu'ils ressentaient tous les deux. Il tira sur sa cigarette et proposa :

- Le petit resto chinois près de la maison, il est toujours ouvert ?
- Oui. Mais je n'y suis pas allée depuis un moment.
- Alors on y va ! C'est moi qui paye. Monte, je t'emmène.


Le sort en était jeté, les cartes étaient distribuées. Ils n'avaient plus qu'à espérer qu'ils tombent sur une bonne main, et que le jeu ne soit pas truqué.
And you ?
Votre prénom ou pseudo : Le Chaton
Votre âge : 18 ans

Où avez-vous connu le forum ?
Je cherchais des forum rpg pas trop prise de tête, je suis tombé sur celui-là, j'ai regardé un peu et je me suis inscrit :p

Une suggestion/remarque ?


Dernière édition par Kenneth Xander le Dim 28 Déc 2014 - 23:51, édité 11 fois
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyLun 22 Déc 2014 - 23:00

Bienvenue parmi nous ! Courage pour ta fiche *_* :coeur1:
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyLun 22 Déc 2014 - 23:43

Hellow ! Un gris parmi nous ! Je t'offre déjà un lien avec un de mes persos (parce que c'est vraiment la galère d'avoir des liens avec des gris !)
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyLun 22 Déc 2014 - 23:51


Oh, avec plaisir ! :beuh:

Il faudra qu'on voit par la suite si ils ont des choses en commun ou quoi.
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyLun 22 Déc 2014 - 23:58

Bienvenue!
:)
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 2:09

Des choses en commun...J'ai un doute sur la question mais sinon c'est pas grave^^
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 12:59

Bienvenue parmi nous ! Je suis content de voir cet avatar arriver sur le forum, même si ce n'est pas pour mon scénario .___.
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 13:20

Hey ! Bienvenue à toi !
Bon courage pour ta fiche ! J'ai hâte de pouvoir lire le reste !

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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 17:39

Bienvenue à toi ton perso m'a l'air fort intéressant, continue bien ta fichette .
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 17:57

Bienvenue à toi ! Si tu as la moindre question, surtout n'hésite pas :P
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 19:48

Hey bienvenue !!!!

Je vois que tu as changer ton avatar finalement (ce n'est pas pour me déplaire /PAN/)

J'accroche beaucoup à ta façon d'écrire ! C'est super agréable *o*
Je pense qu'il y aura quelques liens à quémander ahahaha <3
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 20:42


Je t'en prie, c'est le moins que vous pouvait faire :)

C'est vrai qu'on me dit souvent que j'écris plutôt pas mal, mais moi je ne trouve pas vraiment :)
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 22:00


Tu es validé(e) !



Un p'tit mot:

« Ta fiche elle vend du rêve *____* ! Te voilà valider maintenant (service rapide, avoue 8) /pan ) Je te mets ta belle couleur grise et j'ai l'honneur de t'annoncer que ta marraine sera Héra Delacroix :P Elle est déjà toute excitée que tu sois sa filleule :) Je te souhaite un bon jeu  :hopy:

P.S : N'oublie surtout pas de faire ton choix de cours ici ! »

Tu peux dès à présent faire ta fiche de liens et puis aussi celle de tes RPSs. Pour être plus à l'aise avec les diverses choses qui te sont proposées sur le Forum, je t'invite à aller consulter le Guide complet de WHS. Et si tu as le moindre soucis, ta marraine ou ton parrain, ainsi que chacun des membres sur le forum (surtout du Staff) reste à ta disposition ! Bon jeu (:


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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 22:00

Heu comment dire.

Je t'aime. Sisi.

En fait TOUT est formidable dans cette présentation. Non pas que la longueur soit un critère de sélection important dans ma tête (à vrai dire chez moi c'est parfois même rébarbatif) ici tout y est, dans le moindre détail. C'est un personnage travaillé et intéressant, et j'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner inrp. Ensuite, l'orthographe ; les gens ont tendance à penser que ce n'est pas primordial mais quand on écrit avec quelqu'un on aime bien éviter de se fusiller les yeux.

C'est clair, c'est concis, aucun détail n'est inutile, bref, moi ça me plait, et quand ça me plait ben je le dis avec beaucoup, BEAUCOUP de plaisir oo

J'ai hâte d'avoir un rp avec toi, ça peut donner un truc extra **
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 22:17

Merci à toi, c'est sympa :)

En plus, j'ai hâte de RP. Si tu veux bien ...
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 22:30

Garde moi une place ;)
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] EmptyMar 23 Déc 2014 - 22:34


Pas de problème :)
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MessageSujet: Re: Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI]   Kenneth Xander, l'expatrié de retour chez lui [FINI] Empty

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