Fiche de présentation • Emeric I. Kürschner

Dans sa jeunesse, Emeric était un garçon de grande taille. Lorsqu’il avait à peine treize ans, il mesurait déjà prêt d’un mètre soixante-quatorze. Toutefois, à l’âge de seize ans, il est définitivement resté figé dans son mètre quatre-vingt-un. Ainsi, il est passé d’un grand adolescent à un jeune homme de taille moyenne. Rien de complexant dans cette mesure mais il est évident que jamais il n’a eu l’ambition de devenir basketteur de haut niveau. D’une corpulence relativement mince et d’une musculature moyenne, il a avant tout le physique de ceux que l’on pourrait qualifier d’intellectuels. L’usage des mots d'abord et éventuellement celui de la force par la suite. Ou presque. D’ailleurs, les mots, il a l’allure de quelqu’un sachant les manier. Sans être ni le sosie de Brad Pitt, ni le frère jumeau de George Clooney, il sait comment se tenir et parler pour attirer l’attention d’un interlocuteur ou d’un public. Le port droit et impérieux, un inébranlable sourire accroché aux lèvres, Emeric est un homme relativement charismatique. Relativement seulement car ses attitudes désabusées de gamin idiot peuvent avoir le don d'agacer.

Les traits de Kürschner sont typiquement germaniques. Taillés au couteau ; droits, secs et précis, ils respirent l’autorité. Au sommet de son visage triangulaire sied une touffe de cheveux blonds foncés, presque châtains. Finement peignée, elle renforce davantage cette sensation de rigidité et d’étroitesse qui l’entoure parfois. Plus bas, ses sourcils d’une couleur similaire, également savamment dressés, surplombent ses iris azures. Pourtant, malgré la rigueur de ces stricts tracés, sa physionomie n’en est pas moins expressive. L’homme est loin de ces figures de marbre qui n’arborent physiquement pas la moindre émotion.

« La route sur lequel je marche est pavée d’or pour glorifier mon âme de platine. J’achèterai mon chemin pour parler à Dieu, ainsi il pourra vivre avec ce que je ne suis pas. C’est un sang égoïste qui coule dans mes veines. J’ai tout abandonné pour la renommée. Je suis le mensonge que tu adores : je nourris les riches et baise les pauvres ! » Don't Stop - Innerpartysystem.

Dans les Cieux, l’astre du jour étincelle de mille flammes, doté de cette puissance impérieuse qui le caractérise. Son éclatante beauté, son éminence magnétique font de ses courbes les collines de l’Eldorado, mystérieuses convoitées par les âmes qui peuplent la Terre. Il brille et tous le contemplent, l’observent. On admire chaque matin comme au zénith la splendeur de ses rayons, sa sublime suprématie. Et quand, chaque nuit, il vient à s’éteindre, il n’a jamais véritablement disparu. Les étoiles sont le reflet de son souvenir éblouissant dans nos regards. Alors, telles les planètes qui soulignent ses tracés, on se plie à ses lois et ses caprices. Nous, les hommes, sommes les fiers esclaves du Soleil. Mais au diable le statut… parce que nous aimons ça. En lui, nous pouvons apercevoir l’ébauche d’une divine idole. Comme lui, Emeric aime briller. Il vit pour être regardé et admiré. Il respire pour donner l'exemple et jamais n'hésite à recourir à son sens théâtral dans l’espoir d’assouvir son besoin de reconnaissance. Liée à sa soif de gloire est née une haine de la facilité. C’est la difficulté qui le fascine et lui offre les ailes majestueuses du condor, celles qui le rapprochent toujours un peu plus du luminaire incandescent. On connait bien cette maxime de De Gaulle : « La difficulté attire les hommes de caractère ». Ce penchant natif s’est manifesté dés son plus jeune âge. Pour escalader une montagne, c’est la pente la plus raide qu’il sélectionnera. S’il doit séduire une femme, il rira au nez des dociles et conquerra les insoumises. Il n’y a pas de mérite pour le domaine de l’accessible.

Un aventurier sommeille en lui. Animé d'un puissant désir d'ouverture, il n'hésite jamais à se lancer hors des ornières communes. Ce désir peut se manifester avec plus ou moins d'intensité. Parfois, il se traduit simplement par un grand besoin de mouvement, de sorties ou encore de randonnées. D’autres fois, il le pousse à porter des explorations plus lointaines et plus périlleuses. Il aime goûter aux choses nouvelles, dans tous les sens du terme. Il s’agit d’une personne fascinée. Toujours prêt à s’enflammer, il lui faut constamment agir, faire quelque chose ; construire ou, si ce n'est pas possible, détruire. Mais avec son tempérament fougueux, il a tendance à passer à la démesure. Les excès ne lui font pas peur. On a toujours du mal à lui donner des conseils, même avec les meilleures intentions du monde. Plein d'assurance et d'amour-propre, il ne fait confiance qu'à ses propres expériences et ses propres méthodes. Il aime faire que ce qu'on n'a jamais essayé, détestant les chemins battus et se moquant éperdument des remarques avisée. Seule compte la gloire qui en résultera. Il ne se remet guère en question et supporte mal ceux qui semblent le freiner dans sa manière de faire et dans son désir d'aller droit au but. Homme moderne et dynamique, il vit avec son temps et défend des idées qui lui paraissent justes et saines. Il sait toujours ce qu’il veut et manifeste une grande ardeur pour foncer et réussir. C’est une véritable boule de feu, avec son tempérament impétueux et ses violentes colères. Ambitieux et détestant la médiocrité, il ne veut connaître que le succès. Il ne sait pas perdre et se met dans tous ses états lorsqu'un revers survient. On ne saurait trop lui conseiller de réfléchir à cette remarque d'Abraham Lincoln : « Ce que je veux savoir avant tout, ce n'est pas si vous avez échoué mais si vous avez su accepter votre échec. ». La poursuite de ses passions obscurcit souvent son bon sens et son jugement. C'est une tête brûlée capable de grands crimes comme de réalisations grandioses. Il porte en lui le germe de la célébrité, tant pour le bien que pour le mal.

Apollon du Belvédère représenterait bien Emeric dans une certaine mesure. La tête haute, le corps mince, les hanches étroites, les jambes longues et fines,… Tout en lui accuse une vitalité extraordinaire. On dirait qu’il est toujours prêt à bondir. Lorsqu’il marche, il allonge bien le pas et on ne peut s’empêche de remarquer sa prestance. Ses gestes, lents et précis, dénotent une volonté et une assurance sans bornes. Il n'apprécie guère la solitude et tient à ce qu'il y ait beaucoup de choses et de gens qui bougent autour de lui. Il cherche donc constamment à maintenir dans son entourage cette animation de parents, d'amis, de personnes diverses, qui entretiennent à ses côtés ce mouvement qui lui est si cher. Quelles que soient ses opinions personnelles, il est fréquent que ses aisances dans les contacts et son allure entraînante lui valent d'acquérir une place valorisante au sein d'un groupe plus ou moins important. Néanmoins, il a la mauvaise habitude de se mêler de ce qui ne la regarde pas et d'intervenir dans la vie des autres, par exemple en prenant le ton professoral ou séducteur pour conseiller ceux qui l’entourent et pour répandre ses idées. Il est sensible aux compliments et plus sensible encore aux reproches, raison, sans doute, qui, mêlée aux teintes égocentriques et narcissiques qui le colorent, le pousse à étaler ses aventures au grand jour. Parce que oui, l’homme est m’as-tu-vu. Il cache souvent ses maladresses et sa paresse derrière des exploits qu’il aime étayer et voir colportés.

Qualités : affable, boute-en-train, extraverti, aventureux, créatif, jovial, jouette, éloquent, innovateur, intuitif.
Défauts : autoritaire, égocentrique, égoïste, m’as-tu-vu, narcissique, prétentieux, flambeur, gourmand, possessif, négligeant, matérialiste, arrogant, bavard, borné, désorganisé, impatient, susceptible, têtu, ambitieux, tricheur, maladroit, paresseux, rancunier.

« La route sur laquelle je marche est pavée d’or pour glorifier mon âme de platine. Je suis la chose la plus proche de Dieu, alors idolâtre-moi et jamais ne t’arrête ! C’est un sang misérable qui coule dans mes veines. J’ai tout abandonné pour la renommée. Je suis le mensonge que tu adores. Maintenant nourris les riches et baise les pauvres ! » Don't Stop - Innerpartysystem.

Bang Bang Bang Bang

Quelqu'un au dehors marchait. Une personne qui poussait le chariot à nourriture, plus exactement. Pressée, mais sans trop. Et si l'on en jugeait par l'intensité de ses pas, elle se dirigeait tout droit vers la dernière cellule. La sienne. Que venait-elle faire ici ? La question demeurait mystère. Apporter plus de viande au condamné ? Après tout, il était un prisonnier modèle... et plutôt mal nourrit. Il avait faim. Il crevait de faim et ce qu'ils qualifiaient de viande et qui n'en n'avait que légèrement l'aspect n'aurait pas même rassasié un furet. Ou peut-être venait-elle pour apporter le courrier ? Espoir. Non, pas d'espoir. Cela faisait à peine dix minutes qu’on lui avait apporté les dernières lettres. Recroquevillé dans un recoin de sa cellule, Emeric illumina un temps la pièce de ses yeux perçants. Instantanément, ils se posèrent sur la grille. Cinq secondes s'écoulèrent avant que le chariot ne s'arrête devant ses barreaux. Il détourna le regard. Pourquoi envoyer une jeune pucelle pour l'achever ? A moins qu'elle n'était là que pour... Froncement de sourcils. Le chariot continua son chemin et laissa place à une silhouette rondouillette qu’il aurait reconnue parmi mille. … Qu’est-ce que son crétin d’avocat foutait là ?!

- Monsieur Kürschner ?
- Hm ?
- Vous êtes un con.

Ouch. Là, ça puait.

Bon. Pzziioouup ! Revenons quelques mois en arrière afin de vous tendre tous les éléments aidant à la compréhension de cette scène ridicule. Emeric est con. Vraiment très con. Mais il ne fait pas partie de n’importe quelle catégorie de cons. A ses côtés, Paris Hilton et Nicole Richie font pâle figure. Lui, c’est un gros con. Il est plutôt du ressort de George Bush, vous saisissez ? Un débile relativement charismatique… mais un débile avant tout. Du coup, dans sa vie de con, il n’y a pas grand-chose de captivant. Si ce n’est de belles conneries ou des histoires alléchantes pour les minettes vénales : eh oui mesdames, Emeric Irvin Kürschner est l’heureux hériter du fondateur de la boîte pétrolière éponyme. Euh… mais encore ? Ok, je précise. La famille originaire d’Allemagne compte aujourd’hui parmi les premières richesses mondiales. Ils possèdent depuis plusieurs générations la mainmise sur de nombreux complexes et puits à pétrole du Moyen-Orient. Autrement dit, entre leurs doigts, l’or noir s’est vite métamorphosé en jolis petits billets de papier vert. Un accessoire unique de vantardise, en somme. Et ça, Emeric l’a très vite compris. Enfin… faut dire qu’il manquait une petite touche d’originalité. Ok le fric attire les convoitises mais il n’a pas le pouvoir séduire. Séduire pour de vrai. Séduire comme…

- Hein ?
- Vous êtes un sacré con. On a retrouvé les empreintes du meurtrier sur les lieux du crime. Il y a eu deux autres meurtres alors que vous croupissiez ici. Vous n’êtes pas le coupable. Vous ne connaissiez même pas la victime !
- Oh…
- Espèce d’imbécile !
- …merde…
- Vous vous êtes fait accuser à la place d’un autre juste pour avoir votre nom dans les journaux et recevoir des lettres de midinettes attardées !

Hum… Oui… Ok c’était un peu idiot mais… qui a dit que le meurtre n’était pas un art ? 8)