Wynwood University
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 Sea, Jun & Sun [Jun ♥]

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MessageSujet: Re: Sea, Jun & Sun [Jun ♥]   Sea, Jun & Sun [Jun ♥] EmptyVen 21 Nov 2014 - 23:35

Sea, Jun & Sun


S'aimer soi-même, c'est l'assurance d'une longue histoire d'amour.





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MessageSujet: Re: Sea, Jun & Sun [Jun ♥]   Sea, Jun & Sun [Jun ♥] EmptyDim 17 Aoû 2014 - 13:00



Sea, Jun & Sun - Jun

J’aurais bien voulu que Ki vienne avec moi, mais il avait des cours à rattraper. J’avais hésité à venir seule puisqu’il s’agissait d’aller se baigner en mer, mais j’avais fini par accepter. Ce n’était que Jun, le meilleur ami de Ki. Je n’avais pas de quoi avoir peur avec lui, il n’allait pas me faire de mal. Il m’avait déjà prouvé qu’il était gentil et chaleureux. Je m’étais donc mise en maillot de bain puis je m’étais habillée assez légèrement puisque j’allais à la plage. Après mes dernières recommandations à mon copain, j’étais partie avec mes affaires et j’avais pris le bus. J’avais débarqué sur la plage et j’avais cherché Jun. J’avais mis un petit temps avant de le trouver, il avait changé de couleur de cheveux. Une fois à sa hauteur je le saluai et il me salua à son tour. Je lui fis remarquer que j’avais eu du mal à le trouver puisque je ne m’attendais pas à le voir avec les cheveux bruns. Je lui demandai également s’il allait bien.

- Ahaha c'est vrai j'ai complètement zappé ce détail. Bah écoute, ça peut qu'aller bien. T'as coupé tes cheveux à ce que je vois ... ça te va bien.

Je lui souris. Il avait fermé le calepin qu’il tenait en main, je me demandais bien ce qu’il faisait. S’il était à la plage, c’était pour se détendre, certainement pas pour travailler ses cours. Et puis j’avais cru comprendre qu’il n’aimait pas spécialement les cours, je le voyais mal les emmener jusqu’ici. Que faisait-il donc ? Je passai une main dans mes cheveux de nouveau courts.

- Merci. Toi aussi … ça te va bien. Il me demanda ce que j’avais de neuf à raconter. Pas grand-chose. J’ai repris les cours, Ki est revenu, Kyang Ja grandit trop vite. Que du vieux !

Je sortis la serviette de mon sac pour m’installer à côté de lui, veillant à ne pas abîmer mon dessin au passage. Pendant que je faisais tout ça, il me demanda si je n’avais pas emmené le « pisseur » avec moi. Il faisait référence à notre fils à n’en pas douter. Il savait que Ki ne venait pas, je le lui avais précisé dans ma réponse, et Ki avait dû faire de même de son côté. Sans oublier que récemment, Kyang Ja avait effectivement fait pipi sur Jun au moment où il lui changeait sa couche, puisque j’avais les mains occupées. Le souvenir de la suite de l’événement me colora les joues. Fidèle à lui-même, Jun avait en quelque sorte défié mon bébé et s’était préparé à lui aussi lui uriner dessus. Je m’étais avancée vers eux, ne sachant pas jusqu’à quel point il était sérieux. Jun s’était mis à rire en m’affirmant qu’il était devenu propriété de mon fils puisqu’il avait marqué son territoire. Rouge comme une pivoine, je lui avais simplement répondu « Il ne sait même pas ce qu’il fait », timidement. Kyang Ja semblait bien aimer Jun, il fallait dire qu’il venait nous rendre visite de temps en temps quand il pouvait. Je ris, mal à l’aise à cause de ce souvenir et tournai la tête vers Jun.

- Non, il est resté à la confrérie avec son père. J’avais peur qu’il tombe malade ou que quelque chose n’aille pas bien ici.

Miami était une ville sous le signe du soleil, il y faisait rarement froid, il ne pleuvait pas trois cent cinquante jours par an. Le petit avait tout juste trois mois et j’avais peur qu’il attrape une insolation, qu’il soit déshydraté et qu’il soit très mal. En restant avec Ki, il pourrait également dormir, ce qui aurait été plus difficile ici. Il restait malgré tout fragile et il fallait prendre soin de lui. Je finis par m’asseoir à côté de Jun en soupirant de satisfaction. La vue était plutôt belle. Çà et là, des baigneurs profitaient de l’eau tiède. Il y avait très peu de vent, voire pas du tout. En fait, il y avait simplement une petite brise chaude de temps en temps, ce qui ne rafraîchissait pas beaucoup. Mais au moins, il faisait beau, et ça faisait du bien de prendre le soleil. Je me demandai comment ça pouvait bien se passer à la maison. Kyang Ja était d’un naturel assez calme, il ne passait pas son temps à hurler pour qu’on s’occupe de lui. Mais si jamais aujourd’hui c’était ce qui arrivait ? S’il était malade et que je ne m’en étais pas rendu compte ? Je vérifiai mon téléphone pour constater avec soulagement que je n’avais pas encore reçu de message. Soit tout allait bien. Soit Ki était trop paniqué pour me prévenir. A côté de moi, Jun remarque bien que j’étais nerveuse et se moqua de moi.

- Relax voyons ! Si c'est Ki qui garde le gosse, il est plus en sécurité que dans ton ventre.

Je rougis encore plus, honteuse de ne pas pouvoir penser à autre chose que mon bébé alors que je devais me détendre à la plage. Je baissai la tête.

- Excuse-moi. Je sais que Ki s’en occupe bien … mais je ne peux pas faire autrement que de m’inquiéter. Promis, je vais faire un effort.

Je relevai la tête pour le regarder. Il souriait toujours, et je lui souris timidement à mon tour. Puis je lui avouais que je trouvais ça dommage que Ki ne soit pas venu avec moi. Mais il avait des cours à rattraper et il préférait le faire maintenant, je n’y pouvais rien et Jun non plus. Ce n’était pas pour ça que nous ne devions pas profiter de l’après-midi, n’est-ce pas ? Bien que je commençais à connaître Jun maintenant, et qu’il était le meilleur ami de Ki, il me mettait encore parfois un peu mal à l’aise. Il était très naturel comme il était avec moi et du coup, il parlait ou agissait sans se prendre la tête. Mais moi, en bonne renfermée que j’étais, certains de ses comportements me mettaient mal à l’aise même si ce n’était pas de sa faute. J’avais accepté de venir à la plage avec lui-même si Ki s’était désisté justement pour dépasser cette gêne en sa présence. Il ne fallait pas que je prenne ses actes personnellement, il était comme ça. Je l’appréciais quand même beaucoup. Avant de savoir qui il était, et donc qui j’étais par rapport à lui, il avait été très gentil avec moi et ne m’avait pas jugée. Il me faisait peur et en même temps, il me rassurait. C’était vraiment étrange.

- Ouais, il va se tuer au travail un jour mais je suis déçu, il aurait pu faire l'effort de se déplacer ! Tant pis pour lui, il a pas la charmante vision que j'ai sous les yeux. Pour une fois que c'est pas lui qui en profite égoïstement !

Vous voyez, c’était ce genre de comportement qui me mettait mal à l’aise. Pourtant, il était simplement naturel. Souriant, gentil, charmeur. Je ne pouvais pas lui en vouloir d’être aussi sympa avec moi. Je ris, gênée. Non, je ne rougis pas plus, de toute façon c’était impossible. C’était très flatteur de sa part. Pour toute réponse je le remerciai simplement, par politesse. Jun me troublai. Pour ne pas laisser le silence s’installer, je lui demandai comment s’était passé sa rentrée. Comme moi, il avait redoublé. La seule différence était qu’il n’avait pas commencé son année ici et qu’il n’avait pas « vécu » une rentrée à Wynwood. Visiblement, il s’était ennuyé. Je l’avais dit, Jun et les études, ce n’était pas trop ça. Je sortis ma bouteille de mon sac pour boire un peu, je commençais déjà à avoir chaud. Il me retourna la question et je lui souris en lui répondant.

- Un peu ennuyeuse aussi, tu sais … J’ai redoublé alors j’ai déjà eu droit à tout ça l’année dernière ! Ça sera plus intéressant quand je commencerai mes options, j’en ai une nouvelle que je n’avais pas prise l’année dernière et qui a l’air super.

Ma nouvelle option ? Graphisme informatique. En gros, j’allais apprendre à dessiner sur tablette et ordinateur. J’avais déjà commencé à économiser pour avoir mon propre matériel, mais ce n’était pas maintenant que j’allais pouvoir me l’offrir. Ma bourse était plutôt maigre et je m’obstinais à payer autant que possible la nourriture et les affaires pour le petit. Je ne voulais pas laisser Ki payer seul, je ne voulais pas qu’il croit que j’étais avec lui pour son argent, puisque ce n’était pas le cas. Une fois que j’eus fini de lui répondre, je me décidai à me jeter dans le bain –non, je n’allais pas me déshabiller pour aller dans l’eau, pas encore-. Pendant mes vacances, j’avais pas mal dessiné. J’avais passé beaucoup de temps à la confrérie à garder Kyang Ja ou chez Ki à attendre qu’il rentre de ses répétitions ou de ses spectacles. Le petit étant calme et dormant la plupart du temps, j’en avais profité pour aider sa grand-mère mais aussi pour dessiner. Parmi mes œuvres, j’avais réalisé un portrait un peu spécial de Jun. Je faisais très rarement des dessins de ce genre, puisque c’était très long et très fastidieux. La mise en couleur demandait beaucoup de travail. Je sortis mon fameux dessin de mon sac, constant qu’il ne s’était pas abîmé. Je n’avais pas voulu prendre de pochette pour ne pas me charger, j’aurais peut-être dû par précaution. Je souris timidement à Jun et commençai à lui dire que je voulais lui donner quelque chose. Je lui tendis mon portrait et m’excusai pour la couleur de ses cheveux qui ne correspondait plus. Il écarquilla les yeux et jura.

- T'es sérieuse là ? Me demanda-t-il en passant son regard de mon dessin à moi tandis que je rougissais encore plus –oui, mes rougeurs s’étaient calmées pour revenir-. T'as un super coup de crayon et t'as fait ça tout de mémoire ?

Il semblait réellement admiratif de mon travail. Il ne savait pas que je dessinais beaucoup, et plutôt bien ? C’était pour moi mon unique moyen d’expression, et j’y mettais parfois tous mes sentiments. Avant, j’écrivais beaucoup aussi, mais j’avais un peu laissé ça de côté depuis mon arrivée à Miami. Si vous regardez mes dessins, vous comprendrez mon histoire et ce que je peux bien penser. Ils retraçaient ma vie et mes sentiments. J’avais dessiné Jun parce que j’étais heureuse que Ki et lui se soient retrouvés, parce que je l’appréciais et que j’étais pressée de le revoir, parce qu’il était gentil, parce que j’avais envie de le dessiner et de lui faire ce présent. C’était ma façon de lui dire « Je t’aime bien, retiens ça ». Je hochai la tête pour confirmer. En fait, au début des vacances, j’avais fait une esquisse de son visage, alors que j’avais la mémoire encore fraîche. Ki avait des photos de son ami dans sa chambre, mais j’avais décidé de ne pas tricher et de ne pas regarder dessus. Je lui expliquai alors.

- Merci beaucoup. En fait … j’avais fait un premier jet sans couleur, comme ça, au début des vacances.
- C'est super, ça me fait très plaisir. Avec les couleurs et tout. Wouha. Je suis aussi beau que ça en vrai ?

Il s’était tourné vers moi après encore des regards sur mon dessin. Par la force des choses, je soutins son regard, bien que gênée. Non, je ne l’avais pas embellis pour lui faire plaisir, je l’avais dessiné tel qu’il était. Jun était loin d’être moche, au contraire. Je n’avais pas pris trop de temps à l’observer, je ne voulais pas paraître impolie et je savais que j’aurais eu tendance à le comparer aux autres hommes que je connaissais, Ki le premier. Ce que je ne voulais pas. Je lui souris.

- Oui, tu es comme ça en vrai, répondis-je en ne répondant pas complètement à sa question.

Jun se mit à rire et il plaça le dessin avec son calepin. Il m’avoua que ça le touchait beaucoup, et qu’il n’avait rien à me donner en échange. Ce n’était pas grave du tout, je ne l’avais pas fait pour obtenir quelque chose. Je dessinais avant tout pour m’exprimer et pour me faire plaisir. Lui offrir me rendait heureuse, je voulais qu’il garde au moins un petit souvenir. Laisser un de mes dessins entre les mains de quelqu’un d’autre me rendait toujours fière et me pinçait un peu le cœur. A chaque fois, je leur laissais une partie de moi, partie que je n’allais pas récupérer. Chaque dessin correspondait à un moment de ma vie, à quelque chose que je voulais exprimer, à une situation. C’était un peu comme un code, et il me suffisait de regarder le dessin pour retrouver le dessin, donc les informations qu’il contenait. Il ne pouvait pas savoir à quel point c’était un cadeau de ma part, et je ne lui précisai pas. J’aurais eu l’air bien ridicule « Attention, c’est une vraie partie de moi, tu dois ne prendre soin. Tu devrais être honoré que je la partage avec toi, ça veut dire que tu as ta place dans mon cœur. ». Parfois, je me disais que je prenais mon art trop à cœur. Comment les autres artistes voyaient leur rapport avec leurs œuvres ? Un écrivain était-il lié de la même manière à une de ses nouvelles ? Avait-il toujours ce petit sentiment étrange, comme si quelque chose se terminait, comme si quelque chose était perdue mais pour laisser place à autre chose parfois mieux, quand il mettait son point final ? Moi, à chaque fois que je terminais un dessin, j’avais un étrange sentiment qui planait au-dessus de ma tête. De la fierté, de la joie, de la nostalgie, de l’apaisement. Ce qui m’étonna, ce fut que Jun propose de m’écrire une chanson pour me remercier. Ce n’était pas du tout ce que j’avais voulu ! Et même si ça me flattait, même si ça me faisait vraiment plaisir, je n’en valais vraiment pas la peine. Je plaçai mes mains devant moi avant de le dissuader.

- Ne te donne pas cette peine pour moi ! Je n’ai pas besoin de quelque chose en échange, ça m’a fait plaisir de faire ton portrait. Vraiment, ne t’embête pas à m’écrire une chanson …

Et puis que pouvait bien-t-il dire dans une chanson pour moi ? Il n’y avait rien à raconter sur moi, je n’étais pas intéressante. J’étais toujours gênée, particulièrement par sa réaction. J’étais aussi contente que ça lui fasse autant plaisir. Peut-être que je devrais offrir plus souvent ce que je faisais à ceux qui m’entouraient. A commencer par Ki. Fallait-il que je lui offre mes dessins ? Lorsqu’il me voyait travailler, il ne me dérangeait jamais. Si je lui en parler ou si je lui demandais son avis, il me répondait toujours avec intérêt. Mais n’était-ce pas une façade ? Notre première rencontre et notre première discussion avaient tourné autour d’un dessin. Celui de la cascade devant laquelle je l’avais embrassé pour la première fois. Et si je lui offrais ? Si j’en refaisais un, mais cette fois-ci avec nous dessus ? C’était le genre de preuve d’amour discrète que je pouvais faire, c’était plus facile pour moi de travailler silencieusement à mon bureau et de prendre le temps de tout rendre parfait. Ki accordait quelle importance à ce genre d’attentions ? Je pris la décision silencieuse d’ouvrir mon monde un peu plus à mon copain, ou du moins de l’y faire rentrer s’il le voulait. Peut-être restait-il à la porte par peur de me déranger, mais qu’il voulait découvrir ce jardin secret ? Le fil de mes pensées fut interrompu par deux enfants qui vinrent parler à Jun. Il avait l’air de les connaître, puisqu’il les réprimanda quand ils ne l’appelèrent pas par son prénom, leur signifiant qu’il leur avait demandé de le faire. Les deux gamins venaient d’attraper un crabe et avaient pour projet d’en faire le gardien de leur château de sable. Jun les encouragea et je le regardai faire en souriant. Il était adorable avec les enfants, quand il ne les menaçait pas de leur faire pipi dessus. Je les regardai retourner près de leur bâtiment de sable. Dans quelques années, mon fils serait à leur place. Je ne pensais pas qu’il aurait un frère ou une sœur pour l’accompagner, nous étions trop jeunes pour faire un deuxième enfant avant plusieurs années. Le calme revenu, Jun, rieur, m’expliqua qu’il les avait aidés à faire leur château de sable, ce qui était encore plus mignon de sa part. Puis il revint sur mon dessin.

- Tu dessines vraiment bien, puis la couleur est franchement impressionnante. On dirait presque mon reflet dans le miroir. Ça a dû mettre énormément de temps, non ?

Jun ne brisait pas le contact entre nos yeux et je dus prendre sur moi pour ne pas baisser la tête. Vraiment, je ne méritais pas autant de compliments.

- Oui, ça a pris beaucoup de temps. Surtout que c’est la première fois que je fais ce … genre de dessin. J’en ai fait un de Ki aussi, il faudrait que j’essaie de vous faire tous les deux ensemble. Et un avec Kyang Ja aussi !

J’avais déjà dessiné Ki tenant son bébé dans les bras. Là encore, j’avais dû faire une esquisse rapide quand la scène s’était présentée à moi, Ki ne prenait pas la pose pendant de longues heures le temps de me laisser dessiner ses traits. Ces dessins, je les avais soigneusement rangés pour le moment. Peut-être que je lui montrerai un jour. Il fallait vraiment que trouve le courage de partager ces morceaux de vie avec lui. Si je le dessinais tout le temps, c’était parce que je l’aimais, et je ne voyais pas d’autre moyen de le lui dire.

- Tu me montreras d'autres de tes dessins. Et, si t'as besoin d'un modèle, même d'un nu homme ... je suis ton homme.

Jun se mit à rire, fière de sa blague. Non, je ne faisais pas des nus homme, ça ne m’aurait même pas traversé l’esprit. Je dessinais tout et rien, mais l’intimité restait l’intimité, et je la respectais. Même s’il se proposait …non. Jamais je ne ferai de nu. Je lui répondis, bien que très mal à l’aise.

- Euh … Je ne fais pas de nus, en fait … Mais si tu restes habillé, je veux bien te prendre encore pour modèle et te montrer mes dessins. Mais tu verras, tu trouveras vite ça ennuyant, il y en a des dizaines, et certains se ressemblent beaucoup.

Je n’ajoutai pas que maintenant je pouvais constituer un dossier complet « Ki ». Ça faisait un peu froid dans le dos, non ? Mais quand je ne savais pas quoi faire, quand je n’arrivais pas à me concentrer, quand j’étais nerveuse, il n’y avait que son visage qui voulait prendre forme sur le papier. Ce n’était pas de ma faute s’il était ma plus grande inspiration. Jun brisa de nouveau le silence, guilleret. Il me tendit sa crème solaire en me demandant de lui en étaler dans le dos. C’était ça que j’avais oublié : la crème solaire ! Quelle idiote. J’allais devoir me servir de la sienne. Il m’expliqua que je n’avais que le dos à faire puisque c’était la seule zone qu’il ne pouvait pas atteindre seul, il avait déjà fait le reste. Sans attendre de réponse de ma part, il s’allongea sur le dos et attendit patiemment que je lui étale la crème. J’hésitai quelques secondes, peu habituée aux contacts avec les gens. Puis je finis par déposer de la crème sur mes mains et me rapprochai de lui. Je me penchai légèrement au-dessus de lui en rougissant. Je pinçai les lèvres et commençai par ses omoplates en silence. Sa peau était chaude et je me forçai à prendre mon temps. Si je me pressais, j’allais mal faire mon travail. Je pus constater qu’il avait de nombreuses petites cicatrices et je ne pus m’empêcher de me demander comment il s’était fait ça. Mais ma timidité m’empêcha de lui poser la question, même si j’étais curieuse d’en connaître la réponse. Toujours très silencieuse, peut-être trop, je descendis pour atterrir au creux de ses reins. Je n’avais plus assez de crème, aussi j’en repris. Il finit par briser le silence à ce moment-là.

- J'viens de réaliser ... vu qu'on a tous les 2 redoublés notre L1 en fac d'art, on risque de se retrouver dans beaucoup de cours généraux ensemble et d'être dans la même classe sauf pour nos options et intitulé principal, non ?

Je me mis à sourire. Oui, je n’avais pas réalisé, mais c’était fort possible. Nous étions en art, lui plus précisément en musique. Je hochai la tête, il me regardait toujours en coin.

- Oui, c’est vrai ! Je me sentirai un peu moins seule comme ça. Enfin … Tu sais, avec le bébé, j’aurai un régime un peu spécial, je ne vais peut-être pas pouvoir suivre tous les cours. Je verrai comment ça se passera au fur et à mesure. Si on a des cours ensemble et que tu as encore du mal à comprendre certains trucs, n’hésites pas à venir me voir.

Ki était en langues, et lui était passé en deuxième année. Nous allions désormais être encore un peu plus séparés, même si nous étions dans la même école. Avec Jun, je me sentais un peu rassurée de ne pas être complètement seule. Viendrait-il suivre les cours en ma compagnie ? C’était un peu débile de lui poser la question là maintenant, mais je me demandais quand même si ça serait le cas. Pas que j’étais complètement perdue en cours, mais j’aimais avoir une présence connue et chaleureuse avec moi. Lorsque j’étais seul, j’avais du mal à encaisser les regards et les murmures sur mon passage. Et si je n’étais plus enceinte, la rumeur allait vite courir que je l’avais été et que j’avais maintenant un bébé. Une présence pour me soutenir dans ces cas-là était toujours la bienvenue. J’appréhendais quand même le moment où les camarades apprendraient. Les jeunes parents étaient toujours montrés du doigt comme des idiots et des irresponsables. Oui, c’était un peu ce que j’étais, mais ça ne se résumait pas seulement à ça. Je terminai de lui appliquer sa crème, ne m’approchant pas de son maillot de bain, zone trop sensible à mes yeux. Il se redressa et me regarda en souriant. Puis il me proposa de faire de même pour moi, son ton ne me laissait pas vraiment le choix.
Mes lèvres s’étirent de manière un peu forcée et je finis par accepter. Enfin, c’était pas comme si j’avais le choix. C’était ça ou j’attrapais des coups de soleil. Je me levai pour retirer d’abord mon short et ensuite mon débardeur pour me retrouver en maillot de bain. Lui aussi allait voir ma cicatrice, il ne pouvait pas passer à côté. Si j’avais pris un maillot une pièce, j’aurais pu la cacher, mais j’avais fait le choix de ne pas le faire. Elle faisait partie de moi, non ? Ce n’était pas comme si elle criait mon histoire à quiconque posait les yeux dessus. Je m’assis devant Jun et il commença à me mettre de la crème. Je soulevai mes cheveux pour qu’il puisse commencer par ma nuque. Je le laissai faire en silence. Il descendit, et il finit par tomber sur ma cicatrice. Il fut largement surpris et me demanda comment je m’étais fait ça. Je tournai la tête vers lui pour lui sourire maladroitement avant de reposer mon regard sur la mer.

- Euh … Il y a quelques années … un accident de voiture. Un bout de verre m’a blessée. Mais bon … plus de peur que de mal !

Pourquoi mentir ? Pourquoi ne pas dire la vérité tout simplement ? Je ne pouvais pas. Le fait était que j’avais toujours honte de cette cicatrice. On m’avait pourtant dit que ce n’était pas de ma faute, ça faisait des années que je portais la culpabilité de cet événement sur mes épaules. Pour moi, peu importe ce qu’on dirait, c’était de ma faute. Vous savez ce que c’est que de se lever chaque matin en vous disant que vous ne devriez pas être en vie ? Qu’un jour, la grande faucheuse s’est déplacée pour vous et que par un heureux –ou malheureux- hasard, elle n’a pas pu faire son boulot. Moi, je savais ce que c’était. Je ne devais pas être en vie. J’aurais dû mourir. Peut-être que ça aurait été mieux pour tout le monde, non ? Moi, tous les jours je pensais à ce qu’il m’était arrivé. Je n’arrivais pas à passer au-dessus de ça. Tout simplement parce que je n’avais pas réussi à me taire. Parce qu’emportée par ma confiance de sale gamine, il avait fallu que je l’ouvre pour avoir raison, pour avoir le dernier mot. Parce que j’étais sûre de pouvoir m’en sortir sans un seul cheveu en moins, comme je m’en étais sortie jusque-là. Mais la vie n’est pas toujours belle. J’ai passé des jours, des semaines à accepter ce qu’il m’était arrivé. Vous savez, vous, combien c’est dur ? Lorsque quelqu’un nous porte un coup, il ne fait pas seulement quelque chose de physique. C’est un geste qui entre dans nos veines, dans chaque cellule. Et tous les jours, ce souvenir se rappelle à nous pour nous crier « Il t’a marquée, il fait ce qu’il veut de toi, tu n’es rien. ». Il nous rappelle sans cesse que c’est de notre faute et que nous ne sommes que des larves qui devons la vie au hasard. Je me suis sentie immonde et sale juste pour ça. Ceux qui n’ont pas vécu ça ne peuvent pas comprendre. Alors je ne pouvais tout simplement pas dire la vérité à Jun, pas à lui. Je crois … Je crois qu’il n’y avait qu’une seule personne à qui je l’aurais dite. Ki. Il a vu ma cicatrice, il a passé ses doigts dessus, je le sais. Mais il ne m’a jamais demandé d’où elle venait. A lui, oui, je lui dirais la vérité. J’aurais du mal, peut-être que je pleurerais, mais je lui dirais. Parce que je sais qu’il me comprendrait. Ki ne me jugerait pas pour cet acte passé.
Jun eut bientôt fini d’étaler la crème sur mon dos et je m’empressai de me tourner vers lui pour récupérer le tube.

- Merci, je finis le reste toute seule !

Je lui souris timidement et me concentrai sur ma nouvelle tâche. Je sentis son regard peser sur moi et tentai de l’oublier. Je finis de me mettre la crème et la lui rendis en souriant. Le soleil était toujours au beau fixe.

- Ça te dit de manger un peu avant d’aller nager ? Histoire de prendre des forces …

Je sortis le paquet de gâteaux que j’avais pris et il m’annonça qu’il avait oublié de prendre de quoi manger. Je ris et le regardai, moqueuse. Ce n’était pas avec mon maigre paquet que nous allions faire un festin. Mais soit, ce n’était pas très grave. J’avais pris des cookies avec des pépites de chocolat, l’un de mes péchés mignons.

- Ce que je te propose … C’est qu’on mange mes gâteaux et qu’on aille se baigner. Et si on a faim après, on ira s’acheter des glaces. Ça te va ?

Je tournai la tête vers le bord de la plage, de l’autre côté. Il y avait des petits stands qui vendaient des sucreries et des boissons rafraîchissantes. Si nous avions encore faim, nous n’avions que l’embarras du choix. Je sortis un gâteau du paquet et le tendis à Jun. Je ne comptais pas trop manger, il ne fallait pas manger avant d’aller dans l’eau. Mais pour un ou deux malheureux petits gâteaux, ça allait le faire. Une fois que j’eus fini le premier, je passai une main dans mes cheveux.

- Par contre, hum … Je ne suis pas une super nageuse alors … si on s’éloigne du bord … enfin. Attends-moi si tu veux pas me perdre.

Je récupérai un second gâteau et le mangeai lentement. Mes yeux se posèrent sur l’élastique à mon poignet. Peut-être que c’était mieux d’attacher mes cheveux maintenant ? Quand j’eus fini de manger, c’est ce que je fis en souriant à Jun. Ils étaient plus courts, mais pas assez pour m’empêcher de les tenir attachés si je le voulais. J’attendis que mon ami ait fini de manger lui aussi. Je vérifiai une dernière mon téléphone, malgré les propos de Jun. Tout allait bien, toujours pas message. A moins que l’un de nous deux ne capte pas, ce qui empêchait l’envoie de tout message de détresse. Je me levai finalement avant de me diriger vers l’eau. J’entrais délicatement, elle était légèrement fraîche, du moins comparé au sable chaud. Je fis un pas devant l’autre avant de me retrouver avec de l’eau jusqu’à la taille. Je me passai de l’eau sur les bras et dans le dos, puis dans le cou et sur la poitrine. Après quoi, je me baissai pour me mettre entièrement dans la mer. Je grimaçai en riant, regardant Jun.

- Elle est plutôt bonne, une fois dedans, lui dis-je.

Rien de plus bateau, c’était ce que tout le monde disait. J’agitai les bras devant moi pour trouver un équilibre dans l’eau. La tête allait attendre.
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MessageSujet: Re: Sea, Jun & Sun [Jun ♥]   Sea, Jun & Sun [Jun ♥] EmptyMer 13 Aoû 2014 - 17:43

Sea, Jun & Sun


S'aimer soi-même, c'est l'assurance d'une longue histoire d'amour.





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Dernière édition par Jun Kang le Dim 28 Déc 2014 - 18:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Sea, Jun & Sun [Jun ♥]   Sea, Jun & Sun [Jun ♥] EmptyVen 8 Aoû 2014 - 23:13



Sea, Jun & Sun - Jun

J’avais reçu dans la matinée un SMS de Jun nous conviant, Ki et moi, à venir à la plage avec lui. Les cours venaient de reprendre, le rythme était tranquille pour le moment, et c’était l’occasion de nous détendre un peu avant de vraiment nous lancer dans les choses sérieuses. Il nous invitait donc à le retrouver là-bas dans l’après-midi pour faire un petit bain de mer ainsi qu’un pique-nique. Je transmis donc la proposition à Ki, et à mon grand étonnement, il refusait, m’expliquant qu’il avait des cours à rattraper. Ki avait loupé les premiers cours de l’année à cause de sa comédie musicale, il n’avait pu rentrer que le dix-neuf août. Je comprenais qu’il voulait rattraper ça le plus vite possible pour ne pas se retrouver perdu en cours, mais ne pouvait-il pas faire une pause ? Juste pour une après-midi ? Il était très bon élève et n’avait pas besoin de passer des heures sur ses cours pour avoir de bonnes notes, contrairement à moi. Si j’étais déçue qu’il refuse l’invitation, je ne commentai pas et acceptai de mon côté. J’avais besoin de prendre un peu l’air, de me détendre.

Je m’observai dans le miroir. J’avais osé m’acheter un maillot de bain deux pièces, exposant mon ventre pas encore redevenu complètement plat. De plus en plus, je me forçais à m’exposer un peu plus au regard des gens, même si ça me gênait. Et quoi ? Je devais oser par petites touches. Et puis les gens à la plage se fichaient de ce que je pouvais bien porter, non ? Je ne venais pas pour faire un défilé de mode mais surtout pour m’amuser et nager. La seule personne que ça dérangeait, dans le fond, c’était moi. Je passai une main sur mon ventre. Et dire que j’avais porté l’enfant de Ki et que c’était pour ça qu’il avait changé. Il y a quelques mois, j’arborais une toute autre silhouette, bien plus ronde et gracieuse que celle d’aujourd’hui. Je soupirai en remettant en place une dernière fois mon maillot de bain neuf. Je récupérai mon débardeur noir et mon short afin de les passer par-dessus mon maillot et me retrouvai ainsi habillée. Il ne manquait plus que mes tennis noires et j’étais complètement prête. Avant de partir de Miami pour passer du temps en Corée, j’étais passée chez le coiffeur pour me faire couper les cheveux. J’aimais les avoir longs, j’aimais les voir onduler légèrement dans mon dos, mais j’avais eu une soudaine envie de les faire couper plus courts, juste au-dessus des épaules. Depuis, j’arborais ma nouvelle coupe avec fierté, ça m’allait plutôt bien. De son côté, Ki me préférait avec les cheveux longs, mais ça ne lui déplaisait pas trop non plus. Et puis c’était mes cheveux, c’était moi qui décidais. J’avais besoin de changer de tête pour me sentir bien, c’était comme ça.
Je sortis enfin de la salle de bain, prête. Je retournai dans notre chambre pour récupérer mon sac avec mes affaires de plage et mes papiers importants ainsi qu’un paquet de gâteaux. Je vérifiai que j’avais bien mon téléphone et qu’il avait assez de batterie –c’était idiot de le faire maintenant, ça ne changerait rien s’il n’en avait pas-. Bon, et bien c’était le moment de partir. Je m’approchai de Ki en souriant légèrement, j’aurais quand même été contente qu’il vienne avec nous, mais bon, s’il avait des devoirs, je n’allais pas l’empêcher de les faire. Il était en train de travailler à son bureau, je posai donc ma main sur son épaule pour lui parler.

- Je vais y aller ! Travaille bien. Et si tu as un problème, tu m’appelles, d’accord ? Si je décroche pas, tu peux appeler sur le téléphone de Jun. Je regarderai régulièrement mon portable pour voir s’il y a un problème, mais on sait jamais. A tout à l’heure.

Je l’embrassai avant de m’éloigner de nouveau de lui pour me diriger vers la chambre de mon fils. Il dormait, aussi je me contentai de passer mon doigt sur sa petite main chaude, doucement pour ne pas le réveiller. Puis je sortis après un dernier geste de la main en direction de Ki. Je sortis du bâtiment et me rappelai que j’avais oublié quelque chose que je voulais donner à Jun. Je m’empressai de retourner à l’intérieur, lançant un discret « J’ai oublié quelque chose ! » à Ki lorsqu’il tourna la tête vers moi, interloqué. Cette fois, je sortis réellement du bâtiment des Alpha Psi et pris le chemin vers l’entrée du lycée. Je n’eus pas longtemps à attendre avant de voir un bus arriver, dans lequel je montai en soupirant, stressée. J’aurais vraiment voulu que Ki vienne avec moi. On aurait pu emmener Kyang Ja aussi, et le faire se baigner un tout petit peu si l’eau était assez chaude. Le soleil était au rendez-vous et nous baignait de ses doux rayons. Je n’étais pas non plus anxieuse à ce point de me retrouver seule avec Jun, mais je me sentais plus rassurée que Ki était là –comme si je n’étais pas capable de faire un pas sans lui-. Bon, allez Shin, pour une fois offre-toi une pause, rien qu’une après-midi à toi sans penser ni à ton fils, ni à son père ! Dans le bus, je tripotai nerveusement l’élastique autour de mon poignet. Je l’avais pris en prévision de la baignade, si jamais mes cheveux me gênaient, mais je n’étais même pas certaine de m’en servir. Je vérifiai une seconde fois que ce que j’avais emporté pour Jun ne serait pas abimé par le reste de mes affaires. Et après un moment, le bus s’arrêta enfin à l’arrêt où je descendais. J’avais un tout petit peu de marche à pied à faire pour rejoindre la plage, et je marchai tranquillement, profitant du soleil.

Lorsque j’arrivais au bord de la plage, je retirai mes chaussures, comme à mon habitude, et les gardai à la main. Je posai mes pieds nus dans le sable en savourant la sensation des grains tièdes sur ma peau. J’aimais marcher pieds nus dans le sable, qu’il soit sec ou mouillé, chaud ou froid. C’était pour cette raison que je retirais systématiquement mes chaussures avant de marcher sur la plage. Et aussi pour éviter d’en avoir plein dans les chaussures. Je commençai à chercher Jun du regard, parmi la petite fouille qui se trouvait sur la large plage. Je n’avais pas trop à me plaindre, il n’y avait pas non plus trop de monde, même si des gens parsemaient ci et là le sable fin. Je parcourus plusieurs mètres en cherchant mon ami des yeux sans parvenir à le trouver. Et s’il était de l’autre côté ? Faisant demi-tour, je parcourus l’autre côté de la plage sans le trouver pour autant. Pourtant, je savais qu’il était là, c’était prévu qu’il soit arrivé avant moi. Je m’approchai de l’eau afin de passer non pas derrière mais devant les plagistes, j’avais peut-être plus de chance de le repérer de cette manière. Je parcourus de nouveau la plage avant de le reconnaître. Ce n’était pas étonnant que je ne le trouve pas de dos, je ne le cherchais pas avec la bonne couleur de cheveux. Il avait abandonné le blanc avec lequel je le connaissais pour passer au brun. Ça lui allait bien comme ça, très bien même. Je m’approchai de lui en remettant mes cheveux en place, derrière mon oreille.

- Salut Jun ! Dis-je en souriant. J’arrivais pas à te trouver, je ne savais pas que tu avais changé de couleur. Tu vas bien ?

Il me salua et je sortis ma serviette de mon sac afin de m’installer à côté de lui. Une fois que ce fut fait, je poussai un soupir de satisfaction. Mes yeux se posèrent sur la mer, cet infini bleu vibrant. Des gens étaient déjà à l’eau, profitant des vagues pour se faire doucement bercer. Le ciel était d’un bleu immaculé, une très belle journée en perspective. Jun avait bien choisi son moment. Ça faisait très peu de temps que j’étais partie et je me demandais déjà si ça se passait bien pour Ki. Le petit avait mangé avant que je parte, et s’il y avait besoin, Ki pouvait préparer un biberon, nous avions ce qu’il fallait même si je l’allaitais, on ne savait jamais. Et s’il pleurait et qu’il n’arrivait pas à le calmer ? Non, Kyang Ja était plutôt calme et pleurait assez rarement. Sauf s’il avait faim ou si quelque chose n’allait pas. Je sortis mon téléphone de ma poche pour vérifier qu’il ne m’avait pas envoyé de message, mais rien pour le moment. Tout allait bien. Je tournais ma tête vers Jun.

- Dommage que Ki ne puisse pas en profiter aussi. Lui confiai-je. Le temps est superbe. Mais bon, c’est comme ça.

Je marquai une pause. Il avait du mérite après tout. Il sacrifiait un moment à la plage pour rattraper ses cours. Ki était travailleur et quand il avait un objectif, il se donnait les moyens de l’atteindre. Comme pour son audition. Je me souviens qu’il aurait dû la passer l’été dernier en Corée, mais qu’il n’avait pas pu sans l’accord de son père. Il ne s’était pas démonté et l’avait repassée quelques mois plus tard. Et il avait eu raison de le faire, puisqu’il avait été pris. Ki était vraiment doué, en danse comme en chant. J’aimais le regarder danser, mais je ne le faisais pourtant jamais, de peur de le déranger dans son monde. Je ne savais que trop bien que c’était parfois perturbant quand quelqu’un faisait intrusion dans notre bulle, comme ça. Mais Ki commençait à être habitué, il aimait partager, c’était pour ça qu’il montait sur scène, non ? Toujours était-il que j’avais peur de le gêner plus qu’autre chose si je faisais irruption lorsqu’il s’entraînait seul. J’avais dans l’idée de lui demander de m’apprendre à chanter, mais il n’avait pas beaucoup de temps, et j’avais peur de le déranger plus qu’autre chose. Il allait avoir une pause maintenant, mais il fallait quand même qu’il garde sa forme.

- Alors, comment s’est passée ta rentrée ? Demandai-je à Jun en souriant.

Ça faisait deux semaines que nous avions commencé les cours, et si je ne me trompais pas, Jun aussi les avait repris en retard. Sa carrière à lui était déjà un peu plus lancée que celle de Ki, et il avait donc plus de responsabilités. Ces deux-là étaient vraiment faits pour s’entendre, ils se ressemblaient sur de nombreuses choses. Et pourtant, ils avaient bien deux caractères distincts. Tandis qu’il me répondait, je sortis ma bouteille d’eau de mon sac pour boire un peu. Il faisait chaud, le soleil avait beau être loin, il tapait quand même. En la rangeant, je jetai un œil à ce que ce sac contenait d’autre. Maintenant ou pas maintenant ? Bon allez, maintenant, comme ça ça sera fait. Je sortis donc la feuille qui n’avait pas été froissée pendant le trajet, un sourire timide aux lèvres.

- Au fait, je … Je voulais te donner ça. Je lui tendis un dessin. Du coup, il est plus d’actualité pour tes cheveux, désolée …

Je me passai ma main dans mes cheveux un air gêné sur le visage. J’avais fait ce portrait pendant les vacances, durant les longues heures d’ennui. J’avais commencé à retravailler mes cours, mais je ne faisais pas ça toute la journée. Et même si j’avais un bébé à m’occuper, j’avais encore mes moments de vide pendant lesquels je prenais un crayon pour dessiner. J’avais passé de nombreuses heures sur celui-là, difficile à faire, puisque plein de couleurs. Surtout que je l’avais fait de mémoire, je n’avais pas Jun sous la main, ni même une photo. J’étais satisfaite de mon travail de manière global, même si je pouvais lui apporter quelques corrections pour le perfectionner. J’avais eu du mal à le faire, c’était un travail long et laborieux.
Jun récupéra le dessin et je rougis quand il posa les yeux dessus. C’était sacrément gênant quand même. J’espérais que mon intention allait lui plaire, et que ce dessin lui ferait plaisir. D’autant plus que je l’étais donné du mal à le faire, c’était l’une des premières fois que je faisais ce type de portrait. Pour l’instant, seuls Ki et Jun avaient eu droit à leur portrait fait de cette manière. Je ne les avais pas encore montrés à Ki, attendant l’élan de courage dont j’avais besoin pour partager mes créations. J’avais pourtant envie de partager mes dessins avec lui, de lui ouvrir mon monde, mais je ne savais pas, j’hésitais, j’avais peur de lui faire perdre son temps plus qu’autre chose. Peut-être que j’allais simplement me contenter de les afficher dans notre chambre ou celle de notre fils, il les verrait forcément, et ce serait un moyen moins direct de les lui montrer.
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Dernière édition par Shin Bae le Sam 16 Aoû 2014 - 5:19, édité 1 fois
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