C'est toujours les vacances, c'est toujours l'été et j'ai toujours mes extensions.
Ce matin, je suis allé voir Miss Pretty et on s'est bien
marrés.
Miss Pretty me remonte le moral. Elle est drôle, pétillante, et totalement raide dingue de moi. Je la laisse rêver un peu.
Je l'ai quitté un peu précipitamment, lui promettant de venir à sa Party ce soir. Les soirées, je les enchaînes et j'ai un peu sommeil. Mon visage d'enfant ressemble à un visage d'homme, c'est horrible, je ne me reconnais plus ! En même temps, je pars de 18 h jusqu'à 4 heures du matin en soirée, alors ça explique le pourquoi du comment. Et puis les cheveux longs que je me suis mis me vieillissent comme pas possible et je ressemble à un jeune de 20 ans et pas de 16.
Je trouve ça cool, mais en même temps embêtant. Ça explique pourquoi je me fais aborder par des filles de 18, 19, 20, 21, 22 ans. Je les envoie toutes balader. Toutes sauf Miss Pretty. Il faut avouer qu'elle ne m'est pas indifférente.
C'est donc avec ma casquette grise imprimée de feuille de cannabis (Honte à moi (c'est un cadeau de Miss Pretty, j'ai pas peu refuser!)), un t-shirt fluorescent avec du bleu, du rose, du jaune avec l'inscription : « DON'T EVEN TRIP » par dessus un t-shirt à manche long gris; un panta-court gris, de vielles baskets qu'il faudrait jetter, un collier avec un pendentif ancien et mystérieux, un sac à dos gris dans mon dos et un classeur noir sous le bras que je marche, tranquille dans la cour de Wynwood.
Je ressemble avec ce look d'ado rebelle à un Sigma Mu, alors qu'en réalité, je suis censé être un PS. Mes extensions sont cachés sous ma casquette. Je jette un coup d'oeil autour de moi pour voir si il y a un PS qui traîne. Il n'y en a pas. Tant mieux ! J'hote mon couvre-chef et mes cheveux retombent sur mes épaules. Je les recoiffe un peu puis je repose la casquette sur mes cheveux noirs aux reflets bruns-chocolats. Je ne sais pas ce que le coiffeur m'a fait, mais je pense qu'il m'a teint un peu les cheveux.
C'est donc sur le soleil de plomb que je marche, une main dans une poche. Je m'arrête en chemin, ouvre mon sac et en sors une canette de Red Bull.
Je l'ouvre rapidement et j'en bois en renversant la tête en arrière. J'ai juré aux cendres de Ty de me relever, de sortir de cette situation, mais, je reste pourtant dedans. Ce qui est sûr, c'est qu'avant le 14, je me couperais les cheveux.
Je reprend ma marche nonchalante puis je m'assois sur un petit muret. J'ouvre le classeur et je relis les exercices de Physique et de Maths. Ce sont des photocopies d’exercices de cahier-vacances. Je suis censé m’entraîner pour être un As à la rentrée.
Mais là, pour une fois, je ne suis pas fort : je ne comprend rien mais vraiment rien à ces exos.
Je me sens vraiment nul !
Machinalement, je saisi mon pendentif mystique et le serre dans la paume de ma main en répétant cette 'prière' : «
J'aimerais tant qu'un prof passe par ici ! ».
Je rejette la tête en arrière et je pousse un soupir désespérant.