Foutue bagnole ! [Pv Aiden]

Et bien ! Enfin quelqu'un qui n'insiste pas à connaître ce pourquoi elle était ... Douée. Elle ne l'était même pas réellement quand on y réfléchissait. Des milliers de gens savaient chanter et jouer d'un instrument en même temps. Du coup, quand Aiden lui avait demandé son talent -puisqu'en tant qu'alpha elle devait en avoir un- la jeune fille avait seulement répondu qu'elle n'en avait pas. Et à cela, il avait juste dit qu'il devait bien y avoir quelque chose en cherchant bien, et rien de plus. C'était agréable. Pour une fois qu'elle ne rencontrait pas quelqu'un de trop .. Curieux et insistant. Au moins, ça laissait un doute, il pouvait l'imaginer en tout. Peintre, sculpteur, actrice, photographe, chanteuse ou autres. C'était lui qui voyait. Ça, elle s'en fichait. Ça entretenait le mystère.
Mystère qui d'ailleurs s'effaça quand il découvrit et demanda si elle était australienne. C'était étrange. Ça ne s'entendait pas tant que ça si ? Même lui, admettait que non. Il l'avait juste deviné.. Mwé .. Deviné hein ? Ce gars était louche. Mais non, mais non. Carry commençait a se faire des films, comme toute fille le ferait si elle se retrouvait dans une telle situation. Mais il ne fallait pas ! Elle n'avait jamais été le genre de fille à avoir peur des inconnus, ça n'allait pas commencer maintenant !

Dans le but de réchauffer la demoiselle, le Sigma avait proposé â celle ci de courir un peu, puisqu'il n'avait pas d'autre solution. Elle avait donc accepté, précisant qu'elle n'était pas vraiment très sportive. Alors, elle se mît à trottiner après avoir lamentablement défier le jeune homme, qui, elle le savait, allait la rattraper en un rien de temps. Ce qu'il fit. Arrivé a sa hauteur, celui ci la provoqua volontairement ce qui l'obligea a dire qu'elle faisait semblant de courir doucement, que c'était juste pour lui laisser croire qu'elle était faible et qu'il avait une chance de la suivre. Mais oui bien sur ... Quelle connerie !
Elle même, savait qu'elle n'était pas crédible, d'ailleurs elle ricana, de sa propre débilité.
Pour être honnête, elle qui n'allait déjà pas bien vite au début était au fur et a mesure quasiment au point mort. Elle avançait tellement lentement, que même un unijambiste pourrai en rampant aller plus vite qu'elle. Ça devait être pénible pour Aiden, lui qui devait avoir l'habitude d'aller vite, de courir rapidement .. M'enfin. D'un côté, elle n'avait pas vraiment envie de tomber ou quoi. Plus le temps passait, plus il faisait sombre et moins elle y voyait. Elle savait comment c'était hein ! Dans les bois y'a toujours une ou deux racines qui décident de pointer le bout de leur nez hors de la terre en attendant qu'un ou deux abruti se prennent les pieds dedans et s'égratignent les genoux et les mains, si par chance, ils ne se cassent pas quelque chose. Elle n'avait pas envie de justement faire parti de ces cons et pile au moment où elle pensait qu'elle devait faire très attention, le jeune homme lui fit la réflexion.

Il n'en fallait pas plus a la jeune fille pour se faire des films. Elle demanda alors a son "sauveur" qu'elle était son secret. Comment il faisait ? S'il lisait dans sa tête ? Elle avait l'air clairement ridicule, mais c'était drôle. Et ça ne semblait pas amuser qu'elle puisque Aiden trouva bon et utile d'ajouter avec une touche d'humour "Tu m'as démasqué ! J'avoue, j'ai des pouvoirs surnaturels, mais réparer les voitures ne fait pas partie de ma liste." Il en rit même. C'était mignon, c'était une petite connerie de jeune, un petit délire tout pourri mais un délire quand même ! Le regardant, elle arqua un sourcil et laissa échapper un "Tss" désespérer avant de s'apprêter a proposer de s'arrêter un peu, en fait elle n'eut pas le temps de le faire immédiatement car le jeune homme toujours sur la même note que précédemment lui demanda s'il voulait qu'elle lui dise a quoi elle pensait, au moment même. Elle acquiesça presque en le défiant et franchement, elle n'aurait pas du. Il avait aussi deviné ou lu dans sa tête qu'elle allait demander a s'arrêter. Ce qu'elle fit. Il avait un sourire en coin, qu'elle pouvait clairement voir puisqu'il courait en marche arrière devant elle. Il avait cet air satisfait. Cet air content, et ... Ouais, un air satisfait. C'était agaçant !

Finalement, quand il accepta de s'arrêter, Carry alla s'assoir sur un tronc d'arbre couché au sol qui avait sans doute était abattu ou était peut être tombé tout seul. Demandant le temps qu'il restait de la où ils étaient à Wynwood, elle remarqua bien le regard dénonciateur qui trônait sur le visage d'Aiden quand il lui répondit qu'il restait une vingtaine de minute prenant soin d'ajouter qu'ils n'avaient pas énormément couru. Connard.
Elle ne répliqua pas, il ne fallait pas répliquer, elle ne le devait pas. C'était pas utile. Quand elle se plaignit d'être passé dans le coin avec sa caisse, le jeune homme lui dit qu'il fallait voir le bon cote des choses et regarder le paysage. Franchement, le paysage, elle avait eu largement le temps de le regarder avant qu'il n'arrive et ne déniche un problème dans le démarreur. C'est vrai que ces grands arbres et ce vert partout avaient un effet apaisant, mais un peu ça allait. Elle en avait ras-le-bol de voir ça et d'entendre ces foutus piafs siffloter joyeusement au dessus de sa tête. Mais elle devait rester calme, ce qu'elle fit.
Puis, elle lui avoua qu'elle avait de la chance d'être tomber sur lui, sinon, elle aurait été dans une belle merde pour retraverser ses bois a pieds. C'était un remerciement, entre autre, mais il n'y répondit pas. Il n'avait pas l'air d'aimer ça. Remarque, elle non plus elle n'aimait pas.

Pour alimenter la conversation, elle lui demanda depuis combien de temps il était a Wynwood. Quatre ans ... Quatre ans ... C'est le double du nombre d'année depuis lequel elle a quitté l'Australie. Lui, venait de Californie, de San Francisco plus précisément. Elle n'y était jamais allée. Comme dans beaucoup de ville américaines d'ailleurs. Quand il lui retourna la question, il ajouta "tu ne supportais plus les kangourous?" C'était cliché ça. Les kangourous, a Sydney, ça ne gambadait pas dans les rues. Les gens devaient penser ça. Quels abrutis.

"Euh ... Ça doit faire depuis février que je suis ici. J'ai quitté l'Australie à seize ans et ouais .. J'en avais marre, mais juste d'un seul. D'un kangourou."

Il ne pouvait pas comprendre le sens de sa phrase, mais pour elle c'était clair. Le kangourou en question c'était son connard de père. Ouais, un bon gros kangourou pourri. Atteint de la peste, de la gangrène de toute les pires des maladies en train de pourrir. Bon, la elle s'éloignait.
Apres quelque minute de silence, elle se leva, frotta son derrière et demanda au jeune homme s'il voulait qu'il y aille. Elle ne lui laissait pas vraiment le choix. Elle ajouta qu'elle voulait marcher, et non plus courir. Elle n'était pas faite pour ça.

"Tu sais quoi, je te paierai un coup à boire si tu veux pour te remercier... J'ai pas mieux comme proposition!"

Quelle proposition merdique. Quelle conne.

Spoiler:

Lorsque la jeune femme m'avait répondu qu'elle n'était pas douée dans un domaine en particulier, je doutai un peu de sa réponse puisqu'elle faisait partie des artistes.

« Vraiment? Je suis sur qu'en cherchant bien, on doit finir par trouver quelque chose... »

Mais je ne lui posai pas plus de question, pour ne pas l'importuner avec ca. Sans doute préférait-elle se préserver en se cachant. Vu comment elle était hostile envers les inconnus, cela n'avait rien de bien étonnant. Je la voyais bien peintre, ou encore musicienne... Ensuite, comme j'avais deviné qu'elle était australienne, elle me demanda si ca s'entendait.

« Non, pas tant que ca, mais comme l'Australie c'est le pays du surf du coup j'ai deviné. »

Il n'y avait pas qu'en Australie qu'on faisait du surf, loin de là, mais disons que c'était une intuition masculine -ben oui, ca existe aussi !- et qu'elle avait été bonne. Nous nous mîmes ensuite à courir, histoire de la réchauffer un peu, car moi il y avait bien longtemps maintenant que je ne craignais plus le froid. Quand on vit dans les rue, on s'adapte ou on crève. Je ne mis pas bien longtemps à la rattraper, la provocant volontairement dans sa fierté mais cette fois, comme elle se savait battue d'avance, elle prit bien les choses, plaisantant même en faisant croire qu'elle me suivait.

Ensuite, la jeune femme trouva louche que je fasse une réflexion pour ne pas qu'elle trébuche, car c'était justement ce à quoi elle pensait. C'était logique en même temps, je ne trouvais pas ca si impressionnant. Quand je disais que les femmes étaient paranos... Je marchai dans son trip:

« Tu m'as démasqué ! J'avoue, j'ai des pouvoirs surnaturels, mais réparer les voitures ne fait pas partie de ma liste. »

Je me surpris à rire également tant la situation était stupide. Je m'étais retourné pour lui faire face, courant en arrière facilement, n'ayant pas peur de trébucher dans ces bois que je connaissais comme ma poche. J'étais un mec de dehors, aucun danger pour moi. De toute façon, je savais me défendre, Carry ne risquait rien tant qu'elle était avec moi, et c'était justement le but. Elle courait comme une fillette de 10 ans... non, disons 6. C'était tellement lamentable que je me demandais si elle ne faisait pas exprès, mais apparemment non. En y réfléchissant, c'était presque triste pour elle. Je continuai dans le délire:

« Tu veux que je te dises à quoi tu penses là maintenant? »

J'affichai un sourire en coin, puis déclarai, sur de moi:

« Tu penses à arrêter de courir parce que t'en as déjà marre... »

Chose dite, chose faite, Carry capitula et demanda une pause, prétextant avoir assez chaud.

« Ok, si tu le dis, on peut continuer en marchant maintenant... On va faire une pause avant. »

Au moins, elle ne se plaindrait pas du temps maintenant, ayant trop peur que je la fasse recourir. Elle alla s'asseoir sur un arbre, me demandant combien de temps il reste.

« Je dirais une vingtaine de minutes... On n'a pas couru tant que ca. »

J'affichai un regard espiègle, insinuant clairement que son rythme n'était pas très sportif. Pas du tout en fait. Je restai debout face à elle, posant un pied sur le tronc de l'arbre et gesticulant un peu pour m'occuper. Carry se plaignit d'être passé par là.

« Vois le côté positif et admire le paysage. »

Lui suggérai-je d'une voix légère, doutant que la nature était son truc. En fait, c'était presque une provocation au vu de la jeune femme citadine. Elle reconnut la chance qu'elle avait de tomber sur moi, ou plutôt que je tombe sur elle, ce à quoi je ne répondis rien. J'étais très modeste, j'avais du mal avec les compliments, je ne voulais pas de reconnaissance, de récompense ou de médaille. Je faisais ca pour l'aider, parce que j'en avais envie, point à la ligne. J'étais loin d'être un saint... tellement loin. Elle me demanda depuis quand j'étais à wynwood. Je réfléchis.

« Hum... Ca va faire 4 ans que je suis ici maintenant. A la base, je viens de Californie, près de San Francisco. Y a pas mal de surfer la bas aussi... »

J'enlevai mon pied de l'arbre et mis mes mains dans les poches. Je lui demandai ensuite, lui retournant la question:

« Et toi, tu es nouvelle non? Qu'est-ce que tu fais si loin de chez toi, tu ne supportais plus les kangourous? »

J'avoue, c'était un peu pourri comme cliché à la con, mais bon, moi, l'Australie, pour ce que j'y connaissais...

Oui, les confréries ne voulait pas dire grand chose. Il avait raison. Carry était une Alpha, mais elle avait tout l'air d'une Sigma. Et pourtant. Enfin... C'était pas réellement le problème la. Sa bagnole était tombée en panne en plein milieu d'un bois, où elle n'était jamais vraiment venue, qu'elle ne connaissait pas et dans lequel elle se perdrait facilement. Heureusement ce gars était apparu d'un coup, par miracle et avait gentiment proposé son aide tandis qu'elle, n'avait rien trouvé d'autre à faire que d'être désagréable avec lui. Certes, elle l'était avec tout le monde. Certes, elle était comme ça de nature, de caractères. C'était elle, elle ne pouvait pas vraiment faire autrement. Pourtant, elle avait rapidement compris qu'il était pas si différent d'elle et que si elle ne cessait pas de lui prendre la tête, il n'hésiterai pas a se barrer. Ce qu'elle aurait fait aussi. Elle avait donc jugé bon de s'adoucir un peu. Apres tout, il avait un bout de chemin a faire ensemble. Quand il apprit qu'elle était chez les Alphas, il posa la question habituelle, qu'on posait a toute personne Alpha qu'on rencontrait, soit quel était leur talent. Il ironisa en ajoutant que ce n'était sans doute pas la mécanique. Et il n'avait pas tord. Si elle connaissait deux trois trucs dans ce domaine, elle n'était pas douée pour ça. Et ça lui portait préjudice aujourd'hui !

Quand on lui demandait ça, l'australienne ne savait jamais trop quoi répondre et finissait par dire la même chose qu'elle avait dit à Mikah quand elle avait emménagé avec lui. Elle disait qu'elle n'avait pas de talent particulier et c'était tout. Elle avait tendance à ne pas s'attarder sur la question. Apres tout, ce n'était pas parce qu'elle jouait de différents instruments et qu'elle chantait qu'elle était douée, si? Et bien si c'était le cas, elle ne le pensait pas. Elle ne se sentait pas bien différente ou supérieur a toutes les autres personnes qui faisait comme elle.
Elle annonça donc, qu'elle n'avait pas de talent, qu'elle n'était pas douée dans un domaine spécial.

Le frais de faisait ressentir et la nuit tombait. Évidemment, l'australienne n'avait pas pensé finir coincé dans... Un bois, a la tombée de la nuit, en short et t-shirt. Elle n'avait donc pas pris de veste. Remarquant qu'elle se caillait, l'inconnu décida de lui proposer la seule solution qui lui venait en tête. Il lui proposa de courir. Courir ? Elle ?
La demoiselle n'avait jamais vraiment fait de sport, a part le surf, ce qu'elle lui dit. Elle ajouta qu'elle n'était pas des plus sportive. Puis, on ne savait comment, il demanda a la jeune fille si elle n'était pas australienne. D'accord, elle avait un accent légèrement prononcé par rapport au gens d'ici mais quand même, elle pensait qu'avec les deux ans et demi passés ici, il s'était un peu estompé et qu'il ne s'entendait plus trop. Visiblement si. Puisque lui, l'avait remarquait.

"Oui, je viens de Sydney. Ça se voit ... Enfin, ça s'entend tant que ça ?"

En y pensant, elle ne savait rien de lui, même pas son prénom. Elle décida donc de le lui demander et se présenta avant qu'il ne réponde. Puis, elle apprit qu'il s'appelait Aiden. C'était joli, comme prénom. Mais ça ne lui disait rien. Elle ne l'avait jamais entendu a Wynwood. Peut être était il quelqu'un de discret, pas comme ces Pi sigma ou ces Eta Iota qui aiment qu'on sache leur identité. Quoi que, elle non plus il ne devait jamais en avoir entendu parler, parce que sinon, ça l'étonnerait qu'il se soit arrêté.
Plus la conversation passait, plus le froid arrivait et plus Carry frissonnait. Elle décida donc de provoquer le Sigma sachant pertinemment qu'elle ne parviendrait pas a relever le défi. Et lui aussi le savait puisqu'elle avait dit plus tôt qu'elle n'était pas très, très sportive et qu'il dit:

" Me faire distancer par une fille qui n'est pas 'très très sportive en fait'? C'est quand tu veux ! "

La jeune fille ricana, puisqu'il avait clairement fait comprendre que même lui n'y croyait pas. Elle laissa échapper un "et bien allons-y" et s'élança. Puis remarqua que lui, n'en fit pas de même, elle se retourna pour voir ce qu'il faisait mais manqua de trébucher et décida donc de regarder où elle mettait les pieds plutôt que de regarder derrière. C'était plus prudent.
Enfin, alors qu'elle ne s'y attendait pas, Aiden apparut près d'elle et lâcha un "Tu disais ?". Saleté de type ! Mais bon, il avait raison, et elle était résignée. Elle ne savait pas courir, elle était nul.

"Je disais .. Euh .. J'ai dis quelque chose moi ? Ah oui ! Non mais je me ménage la .. Je te laisse croire que tu peux me suivre c'est tout hein !"

Mais oui bien sur ! Même elle ne se convainquait pas alors ... Elle n'était pas crédible aux yeux du jeune homme mais même a ses yeux, elle ne l'était pas. Mais bon. Tant pis. Elle pouvait pas se voiler la face. Elle savait.
Au fur et a mesure, elle ralentissait. Déjà qu'elle n'allait pas très vite, elle était quasiment arrêtée. C'était ridicule. En plus, il faisait de plus en plus noir et franchement elle n'avait pas vraiment envie de se péter un truc, et de finir a l'hôpital. A croire qu'il avait lu dans ses pensées encore une fois puisqu'il lui conseilla de faire attention de ne pas trébucher. La c'était louche ! Ça faisait deux fois, qu'il disait quelque chose en rapport a ce qu'elle avait pensé ! C'était trop bizarre.

"Bon aller ! C'est quoi le truc ? Tu lis dans les pensées ou quoi ? Tu peux savoir ce a quoi je pense c'est ça ? Vas-y dis moi ce que je pense la maintenant ! Non parce que ça fait deux fois que tu dis un truc que je pense ! Toute a l'heure j'allais te mettre la misère et te dire que je n'avais pas de réseau mais tu m'as devancé et la encore, je pense que je dois faire attention pour ne pas tomber, et tu me dis justement de faire attention. Je trouve ça louche .."

Elle disait vraiment n'importe quoi. Y'avait que dans les séries des trucs comme ça. N'importe quoi. Les nerfs devait lui faire dire n'importe quoi. Elle ricana de sa propre connerie.
Enfin, il déclara que s'il tenait se rythme ils seraient arrivés à Wynwood d'ici un quart d'heure. Problème ... Ils ne tiendraient jamais ce rythme ! Enfin, elle ne tiendrait jamais ce rythme. Pour lui, l'allure a laquelle ils allaient ce devait être comme marcher. Au ralentis. Ouais, marcher au ralentis. Alors qu'elle commençait a fatiguer, et un point de côté venait de naître sous sa poitrine. Apres quelque minute a appuyer dessus, elle décida de se mettre à marcher et essoufflée déclara:

"Aiden ... Attends ... J'en peux plus .. On peut s'arrêter deux minutes. J'ai assez chaud la c'est bon ..."

Dans la catégorie des non sportifs, en première place ..... Carry ! C'était a se demander comment elle faisait pour garder la ligne. Vraiment. C'était a se poser sérieusement la question.

"On est encore loin ? Ah tiens ! On s'assoit la cinq minute ?"

Pointant du doigt un tronc d'arbre abattu et allongé au sol, elle ne laissa pas vraiment le choix au jeune homme et déjà s'asseyait sur la mousse. Espérant que son short ne prenne pas la couleur verdâtre ...

"Quelle idées j'ai eu de venir ici avec cette caisse ... J'suis trop conne !"

Oui, bon, elle ne pouvait pas se lamenter trente ans. Ce qui était fait était fait.

"Heureusement que tu passais par la. Bon, je suis désolée de te ralentir hein. Ah ! Peut être qu'on a du réseau par ici non ? Et Beh ... Non ... Bon ... T'étudie depuis quand à Wynwood?"

Le temps de récupérer autant entretenir la conversation sinon, ils risquaient de s'ennuyer ferme, alors ...

La jeune femme me répondit qu'elle était chez les Alpha Psi. Ah oui, vraiment? Comme si elle avait lu mes pensées -puisque mon visage n'était pas expressif- elle déclara elle-même que les gens trouvait ca étonnant, comme si elle n'avait pas la tête pour être dans cette confrérie. En même temps, en y réfléchissant bien, je ne la voyais pas non plus chez les Etas, ni les Khi... Peut-être les rho kappa? C'était avant d'apprendre qu'elle n'était pas très sportive... Il ne restait plus que les Nu zeta, mais ceux que j'avais rencontré étaient beaucoup plus détendus qu'elle, avec toute l'herbe qu'ils fumaient. Je répondis:

« Tu sais, les confréries, ca ne veut pas dire grand chose... Chacun est différent. »

Je ne me basais pas par rapport à ca. Je préférais juger les gens sur leurs actes, non leurs étiquettes. L'avantage que je trouvais à faire partie d'une confrérie était de fréquenter des gens avec les mêmes valeurs, avec un esprit d'équipe, de solidarité, de... famille. Je n'en avais jamais eu, et je recherchais cet esprit parmi mes proches. Évidemment, ce n'était pas parce qu'on faisait partie d'une même confrérie qu'on s'entendait forcément bien.

La jeune femme se posait pas mal de questions elle-même. Elle cherchait encore qui elle était vraiment, ce qui pouvait expliquer l'état dans lequel elle se mettait face à une épreuve. Elle avait peur de ne pas être à la hauteur. Je savais que les Alphas pratiquaient chacun un art en particulier, alors je lui demandai le sien, par curiosité cette fois:

« Alors, tu es douée dans quelle domaine? Pas l'art de la mécanique déjà... »

Je disais cela pour continuer de détendre l'atmosphère, espérant qu'elle ne soit pas très susceptible. De toute façon, je n'étais pas mécanicien non plus, même si je m'y connaissais pas mal. Lorsque j'avais répondu ironiquement que j'allais cueillir des champignons, je m'étais demandé si elle n'allait pas -encore- le prendre mal, mais l'ambiance s'était détendue, et elle me répondit que c'était ce qu'elle aurait répondu aussi. J'eus même droit à un premier sourire de sa part, ce qui était bien mieux comme ca !

Comme elle avait froid, je lui avais proposé de courir. Elle me répondit qu'elle n'était pas très sportive, qu'elle avait juste fait du surf quand elle était petite. C'est alors que je fis le rapprochement: son accent, le surf...

« Tu es Australienne, non? »

Elle voulu savoir mon nom, et se présenta. Je répondis naturellement:

« Moi c'est Aiden. »

Elle me provoqua ensuite, me demandant si j'étais prêt à me faire distancer par une fille -qui n'était pas bonne en sport. Quelle blague ! Ca me fit sourire, car je savais -et elle aussi- que je serais bien plus rapide qu'elle. Cela ne l'empêchait pas de me provoquer, d'avoir du cran, et cela me plaisait. J'aimais la compétition, même si je préférais avoir un adversaire à ma taille, sinon il n'y avait aucun mérite. Je rétorquai:

« Me faire distancer par une fille qui n'est pas 'très très sportive en fait'? C'est quand tu veux ! »

J'avais repris son expression à mon avantage. Je la laissai s'élancer, puis la suivit, et me mis rapidement à sa hauteur. En fait, elle avait un rythme plus lent que le mien, mais ma curiosité résidait dans la durée qu'elle le tiendrait. Peu importait ses performances, elle n'avait rien à me prouver, le but était simplement qu'elle se réchauffe. Comme je courrai un moment à côté d'elle, je lui dis pour la provoquer:

« Tu disais? »

Car ses menaces n'avaient pas eu l'effet escompté. Comme la nuit était presque complétement tombée à présent, je lui conseillai:

« Fais attention de ne pas trébucher dans les branches... »

Carry avait tout l'air d'une fille de la ville, et je ne comptais pas la porter jusqu'à la confrérie si jamais elle se foulait la cheville. J'étais musclé, elle semblait légère comme une feuille, j'aurais encore pu. Mais je ne tenais pas à l'entendre me remettre la faute dessus tout le long du chemin. Je lui fis remarquer:

« Si on tient ce rythme, on sera rentrés d'ici un quart d'heure! »

Mais je doutais que ce soit le cas, je sentais déjà qu'elle ralentissait l'allure... Je n'étais pas habitué à courir à ce rythme. Comme j'étais bien plus grand qu'elle, là, j'avais l'impression de faire du surplace.

Il n'avait pas dit qu'elle était stupide. Certes. Mais il l'avait sous entendu, et même si c'était sans le faire exprès, il l'avait fait quand même. Du coup, elle ne s'était pas gênée de lui dire qu'elle savait qu'une panne ce n'était pas grave, et qu'elle n'était pas bête. Elle était parfaitement au courant que des choses plus graves arrivaient. Comme un enfant percuté par une voiture et plongé dans un coma dont on ne connaissait pas la durée, une adolescente qui part de chez elle et laisse sa famille derrière elle. Un père qui trompe sa femme et qui ne le cache même pas aux yeux de ses enfants ? Ça c'était grave.
M'enfin. Elle n'allait quand même pas lui déballer les épisodes tragiques de sa vie pour servir d'exemples et lui prouver qu'elle n'était pas seulement péter de fric et ne menait pas une vie toute parfaite et magnifique. Bien au contraire.Sachant pertinemment qu'elle avait besoin de cet individu, Carry décida de s'adoucir, d'être plus aimable ... Plus gentille. Le chemin qu'elle devait faire avec lui serait meilleur si elle se montrait plus agréable et puis, elle avait quelques autres idées derrière la tête ... Se le mettre dans la poche, sortir du bois par son aide et après, le reste était à voir.

Se lançant au travers des bois, le jeune homme demanda à Carry où est-ce qu'elle habitait. Celle ci lui répondit qu'elle partageait une chambre à l'école de Wynwood puisqu'elle était en terminale, et expliqua qu'elle comptait prendre un appartement a son entrée en fac.
Ça ne devait pas plus que ça l'intéressait, mais c'était pour détendre l'atmosphère. Et ça fonctionnait. En fait, il avait l'air surpris de sa réponse, mais pas plus qu'elle n'en avait l'air quand elle entendit la sienne.
" Bien sur que je connais, je suis en première année à la fac de sport la bas... "
Que .. Quoi ? Il connaissait Wynwood et il y étudiait ? En fac de sport ? Il était donc plus vieux qu'elle. Il devait avoir dix neuf, vingt ans ... C'est vrai qu'à mieux le regarder, il faisait plus âgé, plus grand, plus mature. C'était mieux. Oh et puis non ! Fallait pas qu'elle commence a penser a ça !
Ne disant rien, lui enchaîna que ça tombait bien puisqu'il rentrait dans son bâtiment. Celui des Sigma. Il était donc un Sigma Mu. Boh, ça lui allait bien, ça devait lui correspondre s'il y était. Ajoutant, qu'il connaissait tres bien les chemins qui menaient la bas et précisa qu'il y arriverait en une demi heure. Trente minute leur laissait largement le temps d'en apprendre l'un de l'autre. De parler, de peut être s'apprécier, ou finir malheureusement ou heureusement pas se détester. Tout était possible finalement. Quand il demanda dans qu'elle bâtiment, elle logeait, elle s'empressa de répondre d'une petite voix:

"Je suis chez les Alpha Psi. Étonnant hein ? J'dis ça parce qu'à chaque fois, les gens sont surpris ... A croire que j'ai pas la personnalité, ou la tête d'être chez les artistes .. J'me pose des questions des fois, moi aussi."

A cette pensée, elle sourit. C'est vrai. Elle se questionnait souvent sur elle, sur sa vie, sur sa direction, sur son orientation, sur sa confrérie. Apres tout, elle ne ressemblait à aucun des musiciens ou sculpteur, niveau personnalité. Il arrivait même qu'elle ne se sente pas vraiment à sa place ... Au fond, partout où elle allait, elle avait toujours eu du mal a s'y sentir bien. Elle était peut être trop différente, trop spéciale pour être acceptée, pour être intégrée. Mais au fond, le voulait-elle vraiment ? Ne préférait-elle pas ce qu'elle était. Ne préférait-elle pas être seule, et étrangère aux autres ? Peut être bien que oui, peut être bien que non.
L'atmosphère s'étant apaisé, elle décida donc de s'excuser pour sa réaction et sa méchanceté accompagnée d'agressivité, qui lui était propre. Elle lui expliqua, qu'elle était comme ça, que ce n'était pas sa faute à lui, c'était juste elle. L'australienne était comme ça, c'était elle. Il ne fallait pas qu'elle prenne mal, qu'il se vexe comme plus tôt. La meilleure des réactions, était de laisser coulé.
Enfin, elle posa une question complètement stupide. Elle lui demanda s'il faisait un jogging. N'importe quoi ! Il n'y avait qu'à le regarder pour savoir. Il était en tenue de sport, dans un bois, légèrement transpiré. Qu'est ce qu'il pouvait faire d'autre sérieusement ... Cueillir des ... Champignons. Au moment où, elle y pensa, lui le dit d'un ton ironique, comme elle l'aurait fait.
Ricanant, elle le regarda et lui avoua que c'était exactement ce qu'elle aurait dit.
Puis, croisant le regard noisette de la jeune fille, le grand brun sourit, d'un sourire qu'elle ne parvenait pas a déchiffrer. Au final, les deux n'était peut être pas si différent.
La fraîcheur se faisait ressentir. Ce n'était pas parce que c'était le mois de mai, qu'il fallait croire que c'était l'été. Loin de la. Des frissons traversaient le joli corps de Carry a des intervalles étrangement régulier, ce qui l'obligea a frictionner ses bras pour les réchauffer. Ce geste n'avait pas échapper au regard que posai sur elle l'inconnu. N'ayant pas de veste a lui proposer, il lui demanda si pour augmenter sa température, elle souhaitait courir.

Courir ... M'ouais. Pourquoi pas... Jetant un œil vers ses pieds, elle regarda ses converses, blanches et avant de revenir sur son idée d'accepter, elle acquiesça d'un hochement de tête.

"Euh ... Je te préviens, je ne suis pas très, très, sportive en fait. J'ai jamais réellement pratiqué de sport. Sauf un peu de surf quand j'étais petite, c'est tout. Je t'aurai prévenu !"

C'était clair qu'elle était un très mauvaise coureuse, comme elle était une très mauvaise danseuse d'ailleurs. Mais bon, c'était mieux que rien. Pourtant, elle savait parfaitement qu'au bout de cinq ou six minutes elle serait complètement essoufflée et obligée de s'arrêter alors ... M'enfin.

"Au fait, je peux te demander ton prénom ? Histoire que je sache avec qui je vais traverser un bois et qui plus est, en courant !"

Elle marqua une pause, et finalement décida de se présenter, avant lui. Elle lui demandait son nom, alors tant qu'à faire, la moindre des choses était de lui dire qui elle était.

"Moi c'est Carry. Alors, on court ? T'es prêt a te faire distancer par une fille ?"

Quelle connerie. L'alpha était persuadée qu'il allait répliquer, et que lorsqu'elle serait épuisé de faire une remarque. Elle s'en foutait. Elle ne narguait et c'était bien pour une raison.

La jeune fille me répondit, toujours avec la même amabilité -autrement dit aucune. Elle me fit le coup classique du 'si tu veux partir, vas y', mais il était clair que si je restais, c'était que j'avais déjà fait ce choix.

« Ne me redis plus ca ou je risquerais de vraiment partir, ce qui serait dommage pour toi puisque sans mon aide tu te perdrais dans ces bois... »

Elle le savait très bien. Sans moi, elle ne retrouverait pas son chemin et risquait de se faire agresser. Je ne me prétendais pas être son sauveur pour autant, mais inutile de se voiler la face. Elle avait besoin d'aide. Il fallait qu'elle l'admette. Sauf qu'elle était bien trop fière et orgueilleuse pour ca... Elle ne me donnait vraiment pas envie de l'aider, mais en même temps, son caractère bien trempé révélait son extrême détresse. C'était sans doute ce qui me faisait rester. C'était une défense pour se protéger, ca crevait les yeux. Je connaissais que trop bien cette attitude. Elle n'aimait pas qu'on lui donne des ordres, chose que je comprenais aussi puisque j'étais comme elle dans ce domaine. C'est peut-être pour ca que ca clachait autant entre nous. Il est vrai que j'avais tendance à affirmer les choses, prendre des décisions, être dans l'action, car je me battais sans cesse. J'étais maladroit et brusque dans mes paroles, mais je savais très bien qu'elle n'était pas un petit soldat. D'ailleurs, je lui avais laissé le choix. Encore une fois, elle prenait ma tentative d'aide pour une attaque... Elle était vraiment perturbée comme fille.

Je la laissai continuer son speech, puisque ca avait l'air de la défouler, chose dont elle avait -de toute évidence- grand besoin. Elle me dit d'arrêter avec mes discours à deux balles. Elle aussi me donnait des ordres ! Faites ce que je dis, pas ce que je fais... Elle me demanda si j'avais une chose à rajouter, et je dis simplement:

« J'ai jamais dit que tu étais stupide ! »

Je la contredisais une fois de plus dans sa lancée car elle était de toute évidence trop sure d'elle. Elle ne me connaissait pas, ne savait rien de mes pensées... Alors pour compenser ca, elle s'imaginait des choses. Ce que elle aurait pensé d'elle même si elle était dans ma tête. Et de toute évidence, elle était très dure avec elle même. Décidément, les filles étaient de vraies paranos... Cette fille en tout cas l'était. C'était elle qui me prenait pour un idiot, et voilà qu'elle inversait les rôles pour me faire culpabiliser. Eh bien ca ne marchait pas.

Elle savait qu'une panne, ce n'était pas si grave, pourtant à la voir, on aurait dit que c'était la première fois qu'elle était dans une telle galère. Sinon, elle n'aurait pas poireauté 1 heure ici, elle serait allée trouver quelqu'un ou serait rentrée dans la ville la plus proche, quite à foncer à travers bois. Moi c'est ce que j'aurais fait en tout cas. Attendait-elle qu'une aide divine lui tombe du ciel, surement comme l'argent pour financer cette grosse voiture? Pour ma part, j'avais toujours du me débrouiller par moi-même. Et là, il avait fallu que je passe dans le coin et tombe sur elle, ce que je commençais presque à regretter. Heureusement, elle sembla se calmer un peu -et ce n'était pas trop tôt.

Je lui avais demandé où elle habitait, afin que je sache dans quelle direction aller, loin de moi l'idée de lui taper la causette. Je ne suis pas un grand bavard de toute façon, je préfère écouter. Elle m'apprit qu'elle était en dernière année de lycée à... Wynwood ! Je faillis avaler de travers.

« Bien sur que je connais, je suis en première année à la fac de sport la bas... »

J'étais plus âgé que les élèves normalement en L1, car j'avais redoublé et j'avais aussi perdu une année lorsque je vivais à la rue.

« Ça tombe bien, je rentrais justement à ma confrérie, celle des Sigmas mu. Je connais bien les sentiers qui mènent la bas, on y sera dans une petite demi-heure... Tu es dans quel bâtiment? »

Lui demandai-je pour savoir le détour qu'il faudrait faire, et connaître par la même occasion sa confrérie. Elle avait tout l'étoffe d'une sigmas mu, sauf que je ne l'avais jamais vu trainer dans notre bâtiment. Maintenant que la tension entre nous était quelque peu retombée, elle s'excusa presque pour son attitude, m'apprenant qu'elle était comme ca avec tout le monde, et que ce n'était pas contre moi. Bon, c'était ce que j'avais cru comprendre, mais le fait qu'elle me l'affirme, c'était toujours ca. Sa voix était devenu presque douce à présent, comme si c'était quelqu'un d'autre. Cherchait-elle à m'amadouer? En tout cas, ca marchait. Je commençais seulement à la voir comme une jeune femme, et cette jeune femme avait froid... Elle me demanda ce que je faisais dans les bois. Un peu amusé par l'évidence de sa question, je répondis ce qu'elle m'aurait sortis si les rôles étaient inversés:

« Non, non, j'allais aux champignons... »

Puis je croisai son regard et affichai un sourire en coin. Peut-être que sa compagnie durant le voyage n'allait pas être si terrible que ca à supporter après tout. Je voyais bien qu'elle avait froid, mais j'étais en short et T-shit, je ne pouvais pas l'aider. Je lui proposai:

« Si tu as froid on peut peut-être courir un peu... »

Moi j'adorais courir, mais je ne savais pas si elle était sportive.

La Range Rover blanche qui lui avait semblé magnifique lorsqu'elle l'avait découverte, était devenu l'objet qu'elle détestait le plus en ce moment. Carry qui était toute fière d'avoir enfin sa propre caisse et qui plus est, celle ci, se retrouvait à regretter d'être montée à l'intérieur et de l'avoir conduite. Elle n'aurait pas du ! Elle le savait qu'un truc allait clocher. Apres tout, cette bagnole venait de son père, elle venait d'Australie, et tout ce qui venait de son géniteur, c'était un jour ou l'autre une source d'emmerdes. M'enfin. C'était plus la peine de râler, elle était coincée, elle était coincée hein. La voiture n'allait pas redémarrer comme par magie. Et le mec qui avait soudainement apparu ne pouvait pas vraiment y faire quelque chose, visiblement. Selon lui, le démarreur était la cause de tout. Saleté de bagnole. En parlant du type, il était grand, brun, musclé, en tenue de sport, transpirant et ... Complètement débile. Déjà qu'elle était sur les nerfs, il en avait rajouter en lui demandant si elle avait appelé un dépanneur ... Il la prenait réellement pour une abruti. Dommage pour lui, mais vu l'état de la demoiselle, sa phrase, réveilla l'instinct désagréable qui n'avait pas encore pointé le bout de son nez. Sur un ton ironique, et méchant .. Et supérieur, hautain et tout ce qui s'en suivait, elle déclara que non, elle n'avait appelé personne, assura qu'elle avait du réseau mais qu'elle attendait juste que, par le saint esprit un dépanneur vienne à elle. Le gars avait l'air surpris. Pas étonnant. Il l'aidait, et elle, elle l'envoyait péter. Sympa.
Se rendant compte de sa réaction, elle réfléchis un instant au fait, qu'il était possible que, vexé, le type décide de la planter la dans ce bois, sombre. Pour écarter cette option, l'australienne prit énormément sur elle, et s'excusa, ce qui n'arrivait ... Jamais! C'était un incroyable effort qu'elle venait de faire. Immense même! Personne ne l'avait jamais vu s'excuser à part sa mère, et encore ... M'enfin, la c'était de circonstance puisque tout de même, elle l'avait agressé dans raison.

Par la même occasion, elle expliqua que ça faisait environ une heure qu'elle était ici, en plein milieu de tous ces arbres, a essayer de trouver une solution, et finalement demanda ce qu'ils allaient faire, le remerciant a demi d'avoir jeter un œil, au moteur.
Sur un ton, agacé ou irrité, il lui balança qu'il pensait qu'elle savait quoi faire puisqu'elle "était si maligne" ... Bon, eh bien, comme la brunette le pensait, sa précédente réflexion avait vexé le jeune homme ce qui lui fit penser que celui ci avait l'air d'être un beau chier et un bel et grand emmerdeur. S'il avait envie de la faire chier, il fallait mieux qu'il trace sa route, et qu'il la laisse se débrouillé. Carry avait très fortement envie de cracher une de ses bonnes répliques qui l'agacer ait encore plus mais pour se retenir, elle se mordit la lèvre inférieur en signe d'énervement. C'était un bon moyen d'empêcher les mots de sortir de sa bouche.
Croisant les bras sur sa poitrine, l'alpha soupira quand l'étranger referma le capot après un instant et qu'il ajouta: " Bon, que les choses soient claires. Y a rien qui m'oblige à t'aider... Je peux comprendre que tu sois énervée, c'est pas de chance pour toi c'est sur, mais une panne de voiture, sérieux, y a bien pire dans la vie, crois moi. ".
Non ! Sérieux ?! Y'avait pire dans une vie qu'une panne de voiture ? Mais pour qui la prenait-il ? Il se foutait vraiment d'elle décidément. Comme si elle ne savait. Comme si elle n'avait rien vécu de dur. Comme si ça vie avait été et était toute rose et magnifique. Il ne savait rien, alors a sa place, elle la fermerait. Connard.
Elle n'eut rien le temps d'ajouter puisqu'il enchaîna en lui proposant ce a quoi elle s'attendait, soit de laisser la voiture la où elle était, et de sortir de l'endroit puisque celui ci n'était pas très sur pour une jeune fille. Il s'était empressé d'ajouter au passage que si elle ne se calmait pas ça n'allait pas le faire. Mais quel con. La, elle n'allait pas se retenir.

"Bon, c'est a moi de parler maintenant. Tu n'es pas obligé de m'aider, c'est clair, alors vraiment je te retiens pas, si tu veux te casser, casses-toi. Ensuite, je te remercie de m'accorder de ton temps si précieux, hein. Mais si c'est pour me donner des ordres c'est pas la peine. Je suis parfaitement calme ceci dit. C'est juste que je pense que n'importe qui aurait réagi de la même façon que moi y compris. Alors arrêté avec tes discours a deux balles. Je sais parfaitement qu'une panne ce n'est pas le plus grave, je ne suis pas stupide, merci.
M'enfin, passons. C'est bon ? On peut y aller ou t'as encore un truc a le dire ? "

Bon, ça c'était fait, elle en avait gros sur la patate, et il l'avait cherché alors.
Finalement, la situation s'étant quelque peu apaisé, il commença a avancer, la jeune fille le précédant.
Histoire de briser un silence bien trop stressant dans un endroit pareil, il questionna l'adolescente sur le lieu où elle vivait. Bon, inutile de continuer a être désagréable. Il lui tenait compagnie et la dirigeait vers la sortie du bois alors ...

"Où j'habite .. Beh ... J'ai une chambre à l'école de Wynwood High School. J'sais pas si tu connais ... J'fais ma dernière année de lycée, et quand je passerai à la fac, j'me prendrai un appart ... Et toi ? Tu vis où?"

Elle avait répondu d'une voix douce, dans laquelle aucune pointe d'agacement ne se faisait ressentir. Carry avait décidé de finir la soirée, tranquillement. Apres tout, ce gars n'avait rien demandé. La nuit, obscurcissait de plus en plus le bois, et un vent frais, faisait virevoltait les mèches brunes de la jeune fille. Mais pas que. N'ayant pas envisager la possibilité de finir perdue au milieu d'une forêt, elle n'avait pas prévu de veste ou quoi que ce soit. En se levant, et vu le soleil radieux, elle avait enfilé un short en jean, et un t-shirt sur lequel se trouvait écrit "Si tu me prend comme une option, je te laisserai comme un choix". C'était une phrase qui lui correspondait bien. Elle prenait toujours, toujours les gars comme des options. Elle était l'inverse de la phrase. Et les deux partie en même temps. Elle les laissait aussi comme des choix. M'enfin, la n'était pas le sujet.

"Ne le prend pas personnellement hein .. Tu sais, pour mon manque d'amabilité. Je suis comme ça, c'est tout .. Avec tout le monde. C'est pas juste toi.
Dis moi, tu faisais quoi ? Un jogging ?"

Elle ne s'y intéressait pas vraiment, elle faisait juste semblant. Pour animer la conversation quoi. Et puis, elle justifiait son agressivité pour essayer de le mettre dans sa poche. Alors ... Marchant dans les sentiers, la jeune fille, se frotta les bras pour les réchauffer. Elle se retrouvait en t-shirt, le soir, là. Normal qu'elle avait froid. Il faisait froid de toute façon, et ses poils se hérissait comme si elle avait la chair de poule.
Si seulement, elle avait pensé a une veste !

J'avais pris sur moi pour aider cette jeune femme en panne. J'aurais pu tracer ma route, m'en foutre complétement, mais mon instinct de protecteur avait pris le dessus. Quand j'entendis la brunette ouvrir la bouche pour répondre à ma question, je le regrettai quasiment aussitôt. Son ton ironique, son air supérieur, cette façon irrespectueuse de s'adresser à moi alors qu'elle ne se trouvait même pas en situation de force... Qui cherchait-elle à impression dans ce bois? Il n'y avait que nous. Etait-elle toujours aussi désagréable? Pris par surprise en entendant sa réplique cinglante, je n'eus pas le temps de l'envoyer balader qu'elle s'excusait déjà. Je soupirai, bloqué une fois de plus dans mon élan. Elle était coincée depuis une bonne heure apparemment, n'importe qui aurait été à cran à sa place, moi le premier. Je ne pouvais plus l'envoyer chier après ca... Elle me demandait ce qu'on pouvait faire.

« Je croyais que tu aurais la réponse, vu que t'es si maligne... »

Rétorquai-je, encore irrité par son attitude. J'avais le sang chaud, je pouvais m'emporter vite. Heureusement que je venais de courir, et que j'étais habitué à ce genre de comportement avec les gens qui faisaient partie de ma confrérie et tout les cinglés que j'avais rencontré dans ma vie, notamment lorsque je vivais à la rue. Je jouai tout de même cartes sur table, car je n'avais jamais été du genre à me laisser faire, et ce n'était pas aujourd'hui que j'allais commencer, surtout avec une fille à papa dans son genre. Je claquai le capot en le refermant, puis déclarai:

« Bon, que les choses soient claires. Y a rien qui m'oblige à t'aider... Je peux comprendre que tu sois énervée, c'est pas de chance pour toi c'est sur, mais une panne de voiture, sérieux, y a bien pire dans la vie, crois moi. »

Voilà qui était dit. J'aurais pu lui citer plein d'exemple, mais je perdais sans doute mon temps car une fille qui roulait avec ce genre de voiture était quelqu'un qui n'avait pas du manquer de grand chose dans la vie. Elle m'avait limite agressé alors que j'avais voulu l'aider, ca prouvait bien qu'elle n'avait pas du aider grand monde dans sa vie, elle.

« Alors ce qu'on va faire, si entre temps tu te calmes parce que sinon ca va pas le faire avec moi, c'est qu'on va laisser la voiture ici et que je vais te raccompagner chez toi à pied. La nuit tombe, c'est pas un endroit très fréquentable pour une jeune fille... »

J'étais quelqu'un qui prenait facilement des décisions, je fonçais même trop souvent tête baissée. Je préférais sincèrement que les choses se passent ainsi. Car même si je ne la connaissais pas et que je n'avais aucune obligation envers elle, je n'aurais pas eu la conscience tranquille de la laisser seule. Elle pouvait se faire agresser, ou se perdre. Elle était fine comme une herbe par rapport à moi, elle allait se briser en deux à la moindre attaque. De toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix, à moins qu'elle soit stupide, ce qui ne semblait pas être son cas puisque l'idiot selon elle, c'était moi. Je me demandais bien ce qu'une fille comme elle pouvait foutre ici, dans un chemin de bois avec une telle caisse. Je l'avais sans doute trop vite catalogué comme fille à papa, mais pour l'instant, je n'avais aucune estime pour elle. Je lui demandai, histoire de commencer la route tout de suite pour ne pas perdre de temps:

« Bon alors... t'habites où? »

Allait-elle coopérer? J'avais pris le risque de poser la question, et de me faire rembarrer une nouvelle fois, mais si c'était ce qu'elle choisissait de faire, ca n'allait pas le faire, elle était prévenu. C'était me respecter ou croupir ici toute seule, à prendre ou à laisser. J'avais sans doute été brusque, comme toujours, mais les relations humaines, ce n'était pas mon truc. On m'attaquait, je ripostais, voilà tout.

Y'avait pas à dire, Carry était véritablement dans la merde. Passant la main dans sa chevelure brune, elle fit quelque pas, s'étirant et regardant le ciel. La nuit tombait réellement, et s'apprêtait à plonger le bois dans une obscurité profonde et dangereuse. Dangereuse oui, ça l'était. L'australienne s'inquiétait un peu de ce qui pouvait trainer dans cette forêt, et de qui pouvait y trainer. La nuit, les lieux étaient sans doute fréquentés par des gens bizarres et des bêtes sauvage. Si elle restait la, elle pourrait peut être croiser le grand méchant loup. A cette pensée, l'adolescente ricana nerveusement. Merde. Et pire que merde ! Elle était là, seule, entourée de ces foutus arbres, avec et à cause de cette foutue bagnole ! Elle le savait en la découvrant ! Elle savait que quelque chose venant de son père ne pouvait qu'apportait des mauvais trucs ... Elle n'aurait jamais du accepter cette caisse, et encore moins la conduite. Elle en venait presque a se demander si ce connard ne l'avait pas fait exprès. Ce qui était fort probable venant de lui, mais impossible techniquement. Elle commençait vraiment a perdre patience, et c'était pas la meilleure solution. Il valait mieux qu'elle reprenne son sang froid, avant de criser, ce qui n'arrangerait en rien la situation.
Se penchant de nouveau sur le moteur, elle tentait de se concentrait et de se souvenir de ce qu'un collègue lui avait montré, en vain. En fait, il était inutile de toucher sans savoir, au risque d'aggraver l'état de la voiture. Elle soupira longuement. "Putain ... Manquait plus que ça." C'était la seule chose qui lui venait a l'esprit quand elle réalisa qu'elle n'avait pas de réseau .. Évidemment .. Les emmerdes n'allaient pas seulement s'arrêter a une petite panne. Non, bien sur que non. C'était pas assez catastrophique, fallait en rajouter !
Appuyer sur l'avant du capot, ouvert, elle fixait toujours ce que celui ci contenait sachant pertinemment qu'elle était incapable de changer quoi que ce soit, toute seule. Comme une conne, elle espérait que quelqu'un tombe du ciel, ou que la voiture redémarre comme pas miracle. La seconde option, elle pouvait toujours rêver, pour la première, elle ne croyait pas si bien penser.

Ça servait à rien de rester planté devant ce bolide en panne, autant chercher à sortir à pied de ce bois, et même si c'est ce que l'Alpha envisageait, elle changeait rapidement d'idée rien qu'en regardant les alentours ... En s'aventurant au travers de ses arbres, elle risquait de se perdre. Quelle cruche ... Il aurait suffit de suivre la piste automobile, prévue pour les randonnées sans doute. Pourtant, elle écarta l'idée. Elle s'était aventurée plutôt profond dans la forêt, et en suivant la route, elle en avait sûrement pour un moment. Oh, et puis, pourquoi pas s'enfermer dans la voiture et attendre le lendemain que le jour se lève pour y voir plus clair ? N'importe quoi ! Quelqu'un remarquerait forcément qu'elle avait disparu non? Elle secoua la tête, en signe d'arrêter les pensées stupides. Il fallait faire quelque chose et vite. Réfléchissant à une solution accessible pour elle, Carry, sursauta quand une voix grave, venant de derrière elle demanda s'il y avait un problème avec la voiture. Qui qu'il était, c'était un connard. La question était stupide, tout autant que la personne qui l'avait posé visiblement. Il croyait vraiment qu'elle avait ouvert le capot de sa caisse, en pleine forêt, a la tombée de la nuit, comme ça, juste pour le fun ? Abruti.
S'apprêtant à partager avec lui le fond de sa pensée, elle abandonna quand le ... Jeune homme ! Un mec, de son âge a peu près, peut être plus vieux en fait. Plutôt mignon, carrément canon en fait. Tenue de sport. Sans doute, faisait-il son jogging. Franchement, elle avait de la chance qu'il soit la, peut être qu'il pourrait l'aider. Autant se montrer .. Agréable ... Agréable ? Elle ? Était-ce possible ? Au pire, y'avait cas essayer. Il s'approcha donc, lâcha un "Fais voir ..." avant de jeter un œil attentif à l'intérieur du moteur.
Il regarda deux, trois trucs, tenta de démarrer le Range Rover, -qui ne démarra pas- et annonça que selon lui, c'était le démarreur, et qu'il n'y avait "aucune chance de réparer ça ici ...", et merde, encore une fois.
La c'était le summum, le pompon sur la Garonne, la cerise sur le gâteau ... Le pire, du pire.

"Putain ... C'est pas vrai ... J'le sentais qu'y avait un truc louche avec cette bagnole ... "

Elle avait dit ça tellement doucement que ce n'était même pas dit qu'il ait entendu. C'était juste pour elle, un monologue. Elle se parlait a elle même, elle se reprochait de s'être fait avoir.
Quand il se retourna vers elle, il sembla gêné et se passa la main sur la nuque, qui lorsque Carry le faisait était soit un signe d'agacement, soit d'intimidation. C'était pas la même chose chez les mecs. Sans doute.
Le fixant, elle eut envie de le tuer quand il eut le malheur de sortir un "T'as appelé un dépanneur ?"
Un dépanneur ? Il était sérieux la ? Il croyait vraiment qu'elle n'y avait pas pensé ?! Il était con ou quoi ? Une moue renfrognée s'afficha sur son visage. Les nerfs déjà a vifs elle avait juste envie de lui foutre une bonne baigne dans sa tronche pour le rendre un peu plus censé ! Étrangement, elle eut l'impression qu'il avait lu dans sa tête puisqu'il ajouta rapidement "Laisse moi deviner, je parie que ça capte pas dans ces bois !"

"Non, non. J'ai du réseau, j'attendais juste qu'un foutu dépanneur ait décidé de se balader tout seul dans ce bois a la con, et qu'il vienne tout seul a ma rencontre ... Dis moi que tu le fais exprès sérieux ..."

Et voila, elle avait utilisé son ton désagréable ... Froid et distant. Ce gars voulait l'aider, être un minimum serviable et elle, dans toute sa splendeur, elle l'agressait.
Connasse.
Passant la main sur son visage, qu'elle frotta, elle dégagea des mèches qui traînaient et frotta des yeux.

"Arf ... Désolé .. J'suis un peu à cran je t'avoue ... Ça fait une bonne heure que je suis coincée là, a intérioriser ... La merde, fallait que ça m'arrive a moi ... C'est cool d'avoir jeter un œil mais maintenant .. On fait quoi ?"

Excellente question a la réponse évidente. Elle était persuadée qu'il allait lui dire qu'il fallait laisser la voiture là, et sortir de ce bois, tous les deux ... Y'avait pas vraiment le choix en fait. C'était soit ca, soit elle se risquait à rester planté en plein milieu de cet endroit lugubre. A choisir, elle préférait faire le chemin avec le mec -mignon- qui se tenait près d'elle, plutôt que de peut être tomber sur deux ou trois clochards en pleine nuit.

J'étais parti courir en début d'après-midi. Ces derniers temps, j'avais augmenté mon niveau de sport, car j'en avais besoin pour me vider l'esprit. C'était le seul avantage à être dans une situation compliquée. Arizona avait embrassé Gabriel, un mec que je ne connaissais absolument pas. Les choses étaient très tendues entre nous depuis. Nous nous évitions plus qu'autre chose, à part au bal de promo où nous avions pu parler un peu (et où je ne peu rien dire davantage vu que l'rp est en cours). Plutôt que de chercher à retrouver ce type pour le défoncer, je me consacrais donc pleinement au sport, essayant de tout oublier, et on peu dire que durant les efforts que je faisais, ca marchais plutôt bien. Le plus dur, c'était le soir, quand tout retombais et que je n'arrivais pas à dormir.

Bref, comme j'étais en L1 de sport à la fac, on peut dire que les choses allaient bien dans ce domaine. J'aurais surement mon année. Je savais qu'il fallait que je me batte, plutôt que de me laisser aller. J'avais connu de nombreuses épreuves dans ma vie, celle-ci n'était pas la dernière. J'aimais encore Zona, évidemment, et je ne pouvais pas m'empêcher de penser à elle, constamment, mais au moins, elle était en sécurité, et peut-être heureuse. Ce Gabriel valait sans doute mieux que moi, ce n'était pas très difficile. J'avais cru comprendre qu'il était chez les Khi, il devait donc être bien plus intéressant à écouter. C'était peut-être l'homme qu'il lui fallait. Mais s'il lui faisait du mal, alors là, il aurait à faire à moi, et cette fois, je n'allais pas m'en priver.

Je parcourais un sentier dans les bois que je connaissais bien. La nuit commençait à tomber, déjà. Je ne voyais pas le temps passer quand je courrais, c'était fou. Ces derniers temps, j'avais encore gagné en musculature sans vraiment m'en rendre compte car ce n'était pas le but recherché. Ma carrure, déjà imposante, était d'autant plus impressionnante. Je courais tel un robot, une machine lancée qu'on n'arrête plus, gardant toujours le même rythme. C'est alors que je remarquai une voiture, et pas n'importe laquelle, une Range Rover ! Le péteux qui avait les moyens de s'acheter ca devait être perdu dans ces bois !! Mieux encore, sa merveilleuse voiture de puant l'avait sans doute lâché ! Et c'était bien fait pour ce riche, pensai-je car je n'avais jamais eu les moyens dans ma vie, pas comme ces fils à papa pour qui tout leur tombe dans le bec.

J'allais tracer ma route sans m'attarder, quand je vis que la paire de fesses penchée sur le moteur était en faite... celle d'une femme. Je ralentis sans m'en rendre compte, jusqu'à m'arrêter carrément. Une femme, ce n'était pas pareil. Elle n'y connaissait surement rien en mécanique. Elle était coincée là, dans ces bois, exposée à tous les dangers imaginable. Et je connaissais assez les lieux pour savoir qu'il y en avait, entre les types louches qui trainent et les animaux sauvages... Je m'approchai d'elle. Ok, c'était une riche, mais bon, j'avais tout de même un minimum de savoir vivre.

« Un problème avec la voiture? »

Demandai-je sans vraiment attendre de réponse, puisque je la connaissais déjà. En principe, je n'allais pas à la rencontre des inconnus, encore moins lorsqu'il s'agissait de la gente féminine. J'étais du genre réservé, à rester dans mon coin. Mais là, c'était un cas de force majeur, et elle ne m'aurait pas vu si je ne l'avais pas abordé. Je m'avançai un peu, pour jeter un coup d'œil à ce qui n'allait pas.

« Fais voir... »

Je m'y connaissais pas mal en mécanique. En cet instant, je ne pouvais m'empêcher de penser à mon meilleur ami, Ryan, qui aurait su diagnostiquer cette panne en deux temps trois mouvements, et la réparer. Je vérifiai les éléments majeur au bon fonctionnement de l'engin, essayai de démarrer, puis déclarai:

« A mon avis, le démarreur est mort. Aucune chance de réparer ca ici... »

Je me tournai vers la jeune femme -car oui, elle était jeune !- et la vis vraiment pour la première fois. Brune aux yeux clairs, elle était plutôt charmante, enfin pour ce que j'y connaissais... Un peu mal à l'aise, je me passai la main dans la nuque et rajoutai:

« T'as appelé un dépanneur? »

Et en voyant sa tête, je rajoutai aussitôt:

« Laisse moi deviner je paris que ca capte pas dans ces bois ! »

Téléphone en main, l'australienne jeta un coup d'œil à l'heure qu'affichait celui ci. Huit heures trente, un samedi ... Non mais c'était quoi son problème ? Envoyait un message si tôt ! Un samedi ! Okay, il y avait un décalage horaire mais quand même ! Elle pourrait y penser de la ou elle était non ? De toute façon inutile de râler, le texto apportait une bonne nouvelle alors, il fallait voir le bon côté des choses.
Sa toute première voiture, arrivait le jour même, dans quelque heures. Raison très motivante pour se lever, se préparer et sortir ! Le temps de se rendre au point de rendez vous, il serait tard dans la matinée.


Hors de question que ce type vienne jusqu'à Wynwood. D'abord parce qu'elle ne le connaissait pas, et qu'en venant il pourrait transmettre des informations au père de l'adolescente mais aussi parce que si elle allait chercher cette bagnole, elle pourrait en profiter et la conduire un peu.
Quelques minutes après l'envoie de son sms, elle en reçut un nouveau qui contenait un numéro de téléphone accompagnait d'un "Appelle-le"
Comment ça, "appelle-le" ? Elle pouvait pas le faire elle ? Non sérieux ... Vu l'heure qu'il était elle n'avait pas vraiment envie de prendre quiconque au téléphone, m'enfin. Elle n'avait pas le choix. Cliquant sur le numéro, elle lança la conversation quand il décrocha.

"Bonjour, je suis Carry, la fille de ... Charles, votre patron. Je voudrai savoir où vous voulez qu'on se rejoigne pour que je récupère ma voiture ?"

Question conne. À moins que ce type n'ait vécu à Miami, il ne connaissait pas la ville. Mais visiblement si ... Les employés de son père étaient tous très bizarres. Quand elle était enfant, elle s'amusait à raconter à ses frères qu'ils n'étaient pas humains, que tous ses types en costard étaient des robots ou des extraterrestres. Quand elle y repensait, elle souriait en coin en revoyant les têtes des deux gosses complètement ahuris et convaincus de ce qu'elle disait.

"Et bien ... On pourrait se rejoindre au port, le bateau qui contient votre voiture est sur le point d'accoster, j'ai de la chance d'avoir un peu de réseau"

En ... En bateau ? C'est une blague ? Son "père" lui envoi sa caisse par bateau .. Manquait plus qu'il soit privé et c'était le pompon. Non, vraiment, ce vieux montrait constamment son argent alors ce n'aurait pas été étonnant.
Une question brûlait les lèvres de la jeune fille, encore un peu endormi. C'était quelle marque de voiture ? Avec de la chance c'était une belle bagnole, avec de la malchance, son ... Père avait choisi la pire des pires exprès pour l'emmerder. Ce qui était plus que probable m'enfin. Elle s'abstenu.

"Très bien, et dans combien de temps environ ?"

Trois heures ? Bon, beh... Elle avait plus de temps devant elle que prévue ... Le saluant, elle raccrochant et s'affala de nouveau dans son lit. Elle avait toute la matinée. Fallait juste pas qu'elle se rendorme, pour éviter d'être en retard ... Trop tard ...
Elle était vraiment crevée, avec les examens qui approchaient et tout, elle avait du mal à dormir. Pas parce qu'elle révisait, non, ça c'était la version officiel. Elle avait des nuits courtes parce qu'elle passait ses soirées sur son ordinateur à regarder des séries du genre "American Horror Storie" ou "The Walking Dead" au choix. Elle avait donc des heures de sommeil à rattraper. Et puis, dans le pire des cas, il poireauterait un peu sur le quai à l'attendre. Après tout, c'était lui l'employé et elle la patronne en quelque sorte.

Les clefs en main, Carry hallucinait, totalement. Elle hallucinait de surprise ... Soit c'était une blague, soit son père n'avait pas choisi la caisse tout seul, et sa mère, dans ce cas, avait bien aidé. La voiture de ses rêves était devant elle, devant ses yeux, et elle allait la conduire. C'était trop beau pour être vrai se disait-elle et franchement, sur le coup, elle ne pensait pas si bien dire. Une magnifique Range Rover se tenait à ses côtes, blanche et noire. Brillante. Elle avait une forme de ... De scarabée! Ça c'était de la bagnole ! Une caisse tout terrain, qu'elle allait tester toute l'après midi, jusqu'au soir ! Et de partout! En ville, sur le bord de mer, dans les terrains boueux. Elle était surexcitée !
En ouvrant la portière, ses yeux s'écarquillèrent quand elle découvrit l'intérieur. Sublime. Franchement, cette voiture était une merveille ! La meilleure des meilleures. Elle ne pouvait plus attendre.
Le mec, qui avait emmené le cadeau de la jeune fille devait repartir en avion, et .. L'aéroport n'était pas tout près. Elle se proposa donc de l'accompagner. Et autant dire qu'elle le pressa de monter côté passager.
Elle faisait un peu taxi, certes mais la, au moment même elle s'en tapait royalement !
Les mains sur le volant, un frisson la parcouru. Sa première voiture c'était ça ! Trop bien !
Le moteur allumé, elle appuya sur l'accélérateur. Et c'était parti. Elle traversa la ville jusqu'à destination de Mike, qu'elle déposa aussi vite qu'elle l'avait réceptionné, le salua et s'en alla.
Sa réaction était peut être légèrement surdimensionnée par rapport au fait, mais c'était sa première, la toute première ! C'était sa voiture, la sienne! Il n'était même pas envisageable de la laisser conduire par quelqu'un d'autre, seulement elle. Maintenant, elle n'aurait plus à prendre le bus pour se rendre quelque part, elle prendrait sa voiture.

L'après midi était passée considérablement vite, et pourtant Carry était toujours au volant de son Range Rover. Elle s'était aventurée dans les bois, reculés, loin de la ville, pour tester les capacités de son nouveau jouet dans les terrains compliqués. Et bien excellente surprise. C'était tout aussi génial, ici que sur les routes .. Au top! Mais pas pour longtemps... En effet, alors que la nuit commençait à tomber, la voiture, qui jusqu'ici marchait magnifiquement bien, ralentissait malgré la pression qu'exerçait Carry sur l'accélérateur, jusqu'à s'arrêter complètement. Premier réflexe, bien que complètement con vu l'objet, l'australienne regarda le compteur d'essence. À peine vidé. Ce n'était pas ça. La .. C'était la merde. La brunette était en pleine forêt et c'était sans compter sur le manque de réseau évidemment .. Impossible d'appeler qui que ce soit. Un "Génial ..." s'échappa de la bouche pulpeuse de Carry. Pet être y avait il un problème dans le moteur. De l'intérieur, elle ouvrit le capot. Bon, elle n'était pas mécanicienne, loin de la, mais pendant ses deux années d'errances sur Miami , elle avait rencontré un gars qui lui avait montré deux, trois trucs puisqu'ils était passionné.
Non .. Décidément, avec ce moteur ça avait l'air beaucoup trop compliqué. Penchée au dessus de l'engin, elle regarda vaguement, s'éclairant grâce à l'application lampe de son IPhone. Elle était vraiment .. Dans la merde !
Quand elle disait que c'était trop beau pour être vrai hein !