[TERMINÉ ] Episode n°3 : Parler, soigner, embrasser [ A & P ]

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3 :30 ! C’est fou comme le temps peut passer vite quand on dort. Du temps de perdu à ne rien faire, ne pas bouger, seulement rester dans un lit les yeux fermés. C’était un temps nécessaire, mais toutes les choses qu’on aurait pu faire si on en avait pas besoin ! La moitié de notre vie ne serait pas parti en l’air dans du sommeil. Surtout qu’on n’en a jamais assez… Il faut toujours grignoter plus d’heures et une fois debout on baille, on s’étire, on râle, on fonctionne au ralenti… Le corps humain avait vraiment été mal fait, franchement qui oserait mettre un tel projet sans inventer une batterie un peu plus résistante ! Elle sourit… Pourquoi pensait elle à ça déjà ? Ah, oui ! Ça faisait environ trois heures qu’elle était dans son lit avec le jeune homme.

Paige regarda Alfred se lever. Elle avait eu un temps de réaction très très très long car quand elle réagit pour lui dire qu’il y avait un lavabo dans la chambre et qu’il pouvait y boire, il était déjà dans le couloir. Tant pis, au moins il se sera détendu les jambes, lui. Elle était désormais seule dans la chambre. C’était la première fois qu’elle dormait ainsi. Elle n’avait même pas prit la peine d’enfiler un mini short ou quoi que ce soit d’autre. De plus elle était gênée par son soutient gorge qui était plutôt joli, mais un peu trop serré et pas très confortable (surtout pour dormir). Alors elle passa la main dans son dos pour le dégrafer et l’enleva tout en gardant son t-shirt. C’était tout de suite mieux et puis le français ne remarquerait sûrement pas avec le noir de la nuit...

Elle tendit le bras ver son bureau mais comme il n’était pas assez grand (ni à ralonge), elle tomba au sol lourdement et elle dû se lever avec toute la peine du monde pour aller chercher un petite bouteille d’eau. Elle l’a remplie au lavabo et la posa près du lit comme ça s’ils avaient soif pendant le reste de la nuit… C’était plus simple et moins loin ! Oui, Paige était une vraie flemmarde à partir du moment où elle était dans son matelas !

L’étudiant rentra dans la chambre. Paige constata que son visage devenait de plus en plus bleu par endroit, le sang avait séché et ses hématomes gonflaient. Il était sacrément amoché. Le pauvre, tout ça à cause de stupides mecs ivres… De quoi aurait-il l’air en cours quand les profs lui demanderont ce qu’il s’est passé ? C’était gênant, peut être même qu’il serait convoqué chez le directeur de l’établissement ! Pour des explications… C’est qu’avec tout ses fils à papa on n’est pas habitué à voir des gars qui se sont battus ! A part chez les Sigma Mu, bien sur… Elle avait vaguement entendu parler de cette confrérie constituée de tous les soit disant rebelles. Peut être qu’il en faisait parti ! Tien, c’était une question à poser un jour…

Paige le regarda ouvrir la fenêtre. Elle n’avait ni chaud, ni froid sous la couverture. Il y faisait même bon ! Peut être que si elle en ressortait elle ferait moins la maligne. La blondinette n’était pas frileuse, loin de là, elle avait vécu en Angleterre endroit où il ne fait pas souvent les températures de Miami, mais elle aimait la chaleur.

Tu viens?

Elle n’attendit pas qu’on lui dise une deuxième fois. La jeune fille s’installa contre lui en passant un bras sur son ventre. Elle s’était calée contre lui, sa tête près de l’épaule d’Alfred. Elle était bien comme ça, le collant. C’était tellement bon de pouvoir être tranquille à dormir avec quelqu’un. Depuis combien de temps n’avait elle pas fait ça ? Paige n’en avait pas le moindre souvenir. Personne n’avait dormi ainsi avec elle. En même temps personne ne s’était conduit comme ça avec elle. C’était spécial. C’était bon. C’était génial, drôle, royal, féerique, inimaginable, renversant,… Elle était simplement, extraordinairement bien.

Cette petite escapade ou disons plutôt ce sursaut brutal l’avait complètement réveillée. Ses pensées recommençaient à divaguer. Pourtant malgré cette impression d’être éveillée, elle ne tarda pas par retrouver sa fatigue. Elle mit plus de temps que la première fois mais elle s’endormait lentement. Elle souffla alors avant d’embrasser la peau du garçon qui se trouvait le plus près de sa bouche :

Bonne nuit

Elle n’avait pas eu l’occasion de lui dire la prochaine fois. C’était peut être même pour ça, qu’elle eut un sommeil agité ! Sincèrement elle n’y croyait par trop mais c’était une bonne excuse.

Elle finit sa nuit sans aucun rêve. Le lendemain matin ils seraient réveillés par la lumière du jour, le bruit dans le parc, les gens dans les couloirs ou bien la colocataire et son mal de crâne qui a dormi dans une autre chambre pour ne pas réveiller Paige croyant qu’elle était toute seule… Le lendemain, ils ouvriraient les yeux serrés l’un contre l’autre. Ils se lèveraient tranquillement, sans se presser, profitant d’être un dimanche matin. Ils discuteraient peut être de leur soirée, ils traîneraient au lit… Elle ferait tout pour qu’il aille à l’infirmerie en essayant de le convaincre qu’il aurait de meilleurs soins… Ils feraient sans doute tout ça, comme deux élèves normal. Deux élèves en couple.

Cette soirée était sans doute le début d’une longue histoire. Ou bien peut être que ça ne durerait pas. L’avenir nous réserve parfois bien des surprises…
En attendant des soirées comme celle-là suffisent pour que Paige ait envie de s’accrocher, de continuer… Pour une fois elle n’avait pas envie d’imaginer ce qu’il se passerait dans le futur, elle ne voulait pas se faire des films. Non, la blondinette voulait vivre l’instant présent sans penser au reste.

THE END ! :)

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-Il est trois heures trente trois.

-Putain...

-J'ouvre la fenêtre, sinon on va crevé. Si tu as froid, je suis une vraie bouillotte.

-Tu viens?

-Aller princesse, rendors toi... Ca va aller et tu peux dormir tranquille, les arbres sont partis...

Invité

Elle passa ses mains sur son visage pour se réveiller un peu. Paige se rendit compte un peu trop tard de la présence d’Alfred. Elle l’avait sans doute réveillé.

Oui oui ça va… Je me suis juste réveillée en sursaut. Désolé.

Elle se pencha vers lui pour l’embrasser tendrement. Il fallait vraiment qu’elle calme son imagination ou bien qu’elle prenne des pilules pour dormir. Elle n’en savait rien mais il fallait vraiment qu’elle arrête avec ça ! Ça ne la dérangeait pas spécialement de rêver mais elle voulait dormir correctement pendant plusieurs semaines sans que rien ne vienne la perturber. En même temps Paige n’était pas vraiment étonnée, un rien la bouleversait alors ça se ressentait sur son sommeil, ce n’était pas plus compliqué que ça !
Après avoir embrasser l’étudiant, elle se laissa tomber lourdement sur le matelas. Couchée sur le dos, la blondinette fixa le plafond blanc de la chambrée et pour rompre un peu le silence elle lança :

Je sais pas quelle heure il est mais je pensais pas pouvoir m’endormir aussi rapidement ! Je crois que j’ai battu des records ce soir !

Elle tapota sa table de chevet pour y trouver l’heure. Après plusieurs minutes de recherches elle se souvint qu’elle n’y trouverait pas son portable. Paige abandonna ses recherches en soupirant. Le mystère de l’heure planerait toute la nuit !

Elle se frotta le visage encore une fois et soupira. Elle aurait bien aimé pour se changer les idées, se coller au garçon et l’embrasser à nouveau. Mais elle garderait toutes ses pensées pour elle. Ils ne devaient rien faire c’était clairement dit. Malheureusement elle avait fait l’erreur de se déshabiller, à chaque fois qu’elle bougeait un peu, elle sentait un frôlement avec la peau d’Alfred. Savoir qu’il n’avait que son boxer, qu’il était là contre elle… C’était déroutant et tentant.
Elle se retint et repensa à son cauchemar. Les souvenirs s’effaçaient avec les secondes qui s’écoulaient mais elle essayait d’y trouver une explication. Chaque rêve à un sens, ils ne tombent pas comme ça, sans raison. Pourquoi n’avait-elle pas rêvé de manège ou du garçon ? Ça aurait été plus simple et plus reposant !

Invité

-Ca va?

Invité

Paige avait l’irrésistible envie d’exploser de rire.

Ah ? Moi je suis toujours comme ça… C’est grave docteur

Elle souriait fière d’elle et de ses bêtises. Elle était contente qu’il reste. Même si il serait parti, elle ne lui en aurait pas voulu, ils étaient de nouveau bien, pas de disputes, pas de larmes, pas d’embrassades langoureuses, juste des rires et des sourires. Il serait parti, elle aurait bien dormi avec sur le visage un sourire niais de gravé et des pensées dirigées vers lui.

Elle hésita un instant avant d’enlever son pantalon. Lui l’avait fait sans pudeur et ne se cachait pas. La jeune fille ne savait pas trop comment agir puis elle se souvient qu’elle n’avait pas hésité à se promener en serviette devant lui et il avait déjà vu sous sa tunique alors… Ça revenait à peu près au même !
Elle fit glisser son jean mais garda le léger petit t-shirt blanc sur son dos. Elle alla alors le rejoindre dans le lit. Alfred était collé contre le mur et elle fit son maximum pour lui laisser de la place. Elle n’était pas grosse mais elle n’avait pas envie qu’il se sente oppressé.
La blondinette attacha ses cheveux à l’aide d’un élastique qu’elle avait toujours autour du poigné. Elle remarqua qu’ils étaient encore humides et ne put s’empêcher de penser que demain ils seraient impossibles à coiffer. Tant pis ce ne serait qu’un dimanche matin et elle ne participerait pas à un défilé de mode. D’ailleurs elle avait remarqué qu’il y avait pas mal de mannequins à Wynwood. Entre les filles grandes et minces, parfaitement sculptées, les rigolotes, les filles au teint halé, celles intelligentes, les sportives, les populaires. Pourquoi l’avait-il choisit elle ? Elle n’avait pas grand-chose d’intéressant. Elle était fragile, timide, curieuse, gourmande, impressionnable, jeune…

Paige avait prit un bout de son gros oreiller et l’avait mis de telle façon pour que le français puisse poser sa tête quelque part sur la surface moelleuse. Elle le regardait en souriant. Elle savait qu’ils auraient économisé de la place en dormant l’un contre l’autre, ventre contre dos mais elle voulait le voir, le regarder, le contempler...

Elle se perdait dans cette contemplation du visage abîmé et marqué de Alfred... Puis ses pensées commencèrent à virevolter. Elle se demanda ce que la radio pourrait dire à sa prochaine intervention. C’est vrai que ça faisait un moment qu’on ne l’avait pas entendue mais à chaque fois Paige en faisait parti. A croire qu’on la surveillait en permanence. Bon ce n’était pas la cible favorite mais quand on ne s’y attend pas, ça fait toujours mal. Maintenant elle ne prenait plus la peine d’y prêter attention. Elle avait découvert rapidement que ce n’était qu’un tissu de mensonges. Les gens aiment tellement faire courir des rumeurs. La jeune sophomore se mit à réfléchir sur ce qu’elle pourrait entendre. Alfred et elle venaient de passer une soirée ensemble et dans des endroits fréquentés, alors peut-être qu’ils entendraient parler d’eux. Ce serait un bon moyen pour mettre au clair leur relation. Ils étaient quoi au juste?

Ses paupières devenaient de plus en plus lourdes et puis elle n’avait pas prit la peine de commencer une conversation avec le jeune homme. Ça ne faisait pourtant moins de cinq minutes qu’elle était couchée et déjà elle s’endormait.
Tous les évènements de la journée venaient se tomber sur ses épaules, l’accablant d’un poids auquel elle n’arrivait pas à résister.

Lentement elle s’endormit, sans vraiment en prendre conscience, sans boucher. Sa respiration était lente, son corps bougeait à peine. Elle avait pourtant la main qui avait glissée à je ne sais quel moment vers celle du garçon.

Les minutes s’écoulèrent, son sommeil devint lourd et pour changer des ses nuits ordinaires, elle rêva ! Habituellement elle fait toujours le même cauchemar…
Elle court dans des rues désertes, poursuivie par quelque chose d’invisible. Elle court à en perdre haleine puis tombe. Quand elle se retourne, elle voit droit dans les yeux la chose… Elle sursaute et au bout d’un certain temps, Paige se rend enfin compte qu’elle est dans sa chambre. Elle se calme et parvint à se rendormir. Un cauchemar qu’elle faisait sous différentes variantes mais il ne se passait pas une semaine sans qu’elle ne le fasse.

Ce soir c’était différent. Son cerveau avait emmagasiné tellement d’images, de sons, d’odeurs, elle avait fait tellement de choses… Alors elle rêva d’un univers étrange peuplé d’arbre et d’eau. Elle était tranquille dans ce petit coin de paradis, ce petit rêve qui lui appartenait. Un monde où elle pouvait faire ce qu’elle voulait quand elle le voulait. Soudainement la traque recommença. Elle ne savait pas pourquoi elle avait lieux. La jeune étudiante ne savait pas pourquoi elle envahissait ses nuits mais elle était là. Un homme ou peut être plusieurs peut être était-ce des femme, elle n’en avait pas la moindre idée mais une force invisible la poursuivait et finissait par l’attraper. Elle se débattait, elle hurlait, elle frappait puis elle réussit à s’échapper. Dans ce monde, elle se mit à courir, à enjamber des branches, sauter de pierres, éviter des troncs, marcher dans l’eau, dans la boue, la terre, l’herbe, les cailloux… Quand soudain sans s’en rendre compte elle tomba dans un précipice. Elle ne l’avait pas vu et pourtant sa propre imagination l’avait créé. Une chute longue, infinie, effrayante… Puis quand elle toucha enfin un sol auquel elle ne s’attendait pas à faire face, elle se réveilla.

Complètement en transe, Paige n’avait pas la moindre idée d’où elle était. Elle sentait des larmes couler sur ses joues ou bien était-ce de la sueur ? Elle n’en savait rien.
La blondinette était assise sur le matelas à l’affût du moindre mouvement suspect. Ses yeux balançaient d’un endroit à l’autre… Paige finit par s’habituer au noir, elle reconnut avec plaisir son armoire, le lit vide de Bonnie, son minuscule bureau, ses étagères… Elle était dans sa chambre. La demoiselle laissa échapper un long soupire en fermant les yeux pour calmer sa respiration.

Invité

-Non mais c'est surtout que je crains pour ma vie là, je suis sur qu'ils m'attendent au tournant, devant la porte, avec leur écureuils cavaliers et les oiseaux en guise d'aviation et puis je te parle pas des pommes de pins version boulets. Alors honnêtement, je préfère passer la nuit ici, qui sait? Ils auront envoyé des espions devant la porte, juste là.

-Ils sont là, je les entends...

-Je suis vraiment fatigué, pour sortir autant de connerie à la seconde. M'enfin, c'est un avantage pour toi, je suis beaucoup plus bavard après une fatigue comme celle-ci.

-Je reste dormir si tu en as vraiment envie Paige, lança t-il d'une voix douce.

-Et puis, on ne sait jamais, si les arbres voudraient s'en prendre à toi pour se venger de moi.. Ils sont vraiment vicieux.

(On continue un petit peu, genre jusqu'à ce qu'on s'endorme puis si tu veux faire un cauchemar ou non *siflotte*, sinon clos le topic maintenant si tu en as marre :drunken: )

Invité

Paige voulait en savoir plus sur lui avant de lui raconter. Elle voulait qu’ils soient vraiment intimes, qu’ils soient si proches qu’elle ne puisse plus cacher la vérité. Elle n’avait pas révélé cette partie de sa vie aux personnes qu’elle côtoyait tous les jours ici. Dans cet établissement, dans cette ville, qui savait ? Ce n’était pas si compliqué. De toute façon il n’y avait rien de difficile. La vie est un long fleuve tranquille ! Si c’était seulement vrai…

Peut être qu’un jour elle se trahirait, peut être qu’il découvrirait par lui-même… C’était tellement compliqué de savoir faire confiance aux gens ! Ça la frappait de plein fouet, elle se rendait compte qu’elle n’avait jamais attribué sa confiance à qui que ce soit ici…

Alfred semblait encore plus mystérieux qu’il ne l’était déjà en disant qu’il n’avait pas été quelqu’un de très sage… Elle était renforcée dans l’idée qu’elle ne lui livrerait rien, si de son côté il ne disait rien. La jeune fille savait que ça risquerait d’être dur de le faire parler, qu’il était plus renfermé et qu’il ne raconterait pas toute sa vie en détail comme ça sur un coup de tête. Mais elle essayerait. Le seul problème était qu’il savait qu’elle lui cachait quelque chose alors comment oserait-il être honnête en sachant qu’elle ne le ferait pas ? La blondinette savait que dans son cas, elle ne dirait plus rien. Ou bien elle serait curieuse et ferait toutes les recherches nécessaires pour savoir.

Tout ça était trop compliqué et elle n’avait pas envie de se prendre la tête. Surtout que ce soir, elle était en compote, son cerveau était officiellement hors service. Alors elle se focalisa sur la main du garçon posée sur son ventre, son corps contre elle et sa voix. Ce qui la réconforta un petit peu.

Sa main était vraiment dans un piteux état. Il avait dû y aller fort pour se faire ça. Quelle idée de frapper un arbre ? Au moins elle en apprenait sur sa façon de réagir. Quand il se mettait en colère, il frapper… Elle, elle pleurait. C’était vraiment stupide mais c’était comme ça. Chaque personne réagit d’une manière différente à chaque évènement. Chacun son caractère…

Paige rit avec lui. Ça aurait pu être quelque chose qu’elle aurait dit. Les attaques d’arbre sont courantes dans la vie de tous les jours mais le pire c’est quand ils te prennent en traîtres !

Entendre bailler Alfred lui donna envie de le faire à son tour, ce fut incontrôlable.

Mmmh je suis complètement crevée en fait. Je… Tu peux rester si tu en as envie… On risque d’être serrés et je pourrais te frapper sans le vouloir. C’est à toi de voir si tu oses prendre ce risque. Je risque de m’endormir à partir du moment où j’aurais fermé les yeux. Et puis tu sais, maintenant que tu as eu un problème avec un arbre, tu vas attirer la colère de tout ses potes… Ils traînent toujours en bande, y a du avoir des témoins. Alors je serais toi je ferais attention quand tu sortiras dehors la prochaine fois !

Elle s’écarta un peu en lui faisant un clin d’œil, tout en enlevant sa veste en cuir. Elle se voyait mal rester ainsi avec des mouvements bloqués par le tissu. Elle la jeta au sol. Une grosse flemme l’avait envahie d’un coup.
Elle sentit alors des frissons la parcourir. Finalement en débardeur il ne faisait pas très chaud. Elle se leva avec toute la peine du monde, pour aller fermer la fenêtre et s’assit sur le bout du lit. Paige attendait de voir s’il restait ou partait. Elle aurait bien dormit contre lui, se réveiller contre lui, sentir son corps près d’elle, ne pas cauchemarder pour une fois grâce à la protection qu’il lui apporterait… Mais elle le laisserait choisir. Ça lui était totalement égal. Ils dormiraient simplement. Même si sa colocataire risquerait de la questionner, elle s’en fichait. A vrai dire ça lui passait au dessus de la tête tout ça.

Invité

-Je n'ai pas mal, ne t'en fais pas Princesse. Lui sourit-il enfin. Pour ce qui est de ton secret, je trouve ça dommage que tu veuille me le cacher, tu sais, je ne suis pas un enfant de chœur, très loin de là. Et si tu savais tout ce qu'il s'était passé dans ma vie avant Miami, tu ne m'auras pas approché, crois moi. Moi tout ce que je sais, c'est que je crois en nous et peu importe ce que tu as pu faire avant, je pense pas être prêt à me débarrasser de ton cadavre aussi rapidement.

-Pour ce qui est de me retrouver en sang, entre des phalanges cassées et un coeur brisé, je préfère me péter les deux mains et savoir que tu n'es pas triste. Ouais, ça paraît romantique version série B américaine, mais je m'en fiche.

-C'est pas ma faute, c'est ce tronc là, il m'a attaqué en me sautant dessus sauvagement. Ils sont féroces à cette période de l'année tu sais, c'est pas croyable.

-Ca ne te dirait pas de dormir? Personnellement, je suis épuisé par cette journée...

tu veux que je reste? Ou que je rentre?

Invité

Oublies la façon dont je peux agir, dis toi que c’est du passé et que je m’en suis remise. Dis toi que j’ai peut être des blessures intérieur mais que ce n’est pas aussi important que je peux le montrer. J’en fais toujours trop. J’ai déjà vu des psychologues si tu veux savoir… Malgré tout j’ai peur que si un jour tu apprends la vérité, tu… Enfin tu vois c’est confus dans ma tête. Je me dis que ce n’est pas si grave et en même temps je ne veux pas voir ta réaction quand tu l’apprendras. Mais en te cachant quelque chose je me dis que tu en auras marre. Tu es peut être distant mais j’ai l’impression que tu oserais me dire toute la vérité. Que toi tu n’as pas peur de faire ce pas. Et tu as beau dire que tu t’en fiches mais moi j’ai peur. C’est dans mon caractère, tu vois, je suis une fille qui a peur de tout. Bien que sauter du haut d’une cascade m’intéresse beaucoup ! Ce que je voulais dire c’est qu’il faut que je ne te dise rien, c’est mieux. Oui c’est mieux…Enfin je pense…
Et puis je sais pas pourquoi j’ai dit ça, tu sais je ne l’avais jamais dit à voix haute. Jamais pensé. Jamais exprimé. L’amour et moi ça ne fait pas deux. Je ne suis pas une grande romantique, je n’arrive qu’à dire ses mots à travers de chansons déjà écrites… Je suis fatiguée… Je ne sais même pas ce que je dis depuis le début. C’est fou comme il peut se passer des choses en 400minutes ! Ou presque… Ça fait comment de secondes ? 24000 ! Wow… Tout de suite ça donne l’impression que c’est moins récent. Je suis encore en train de divaguer… Bon bon bon. Je m’apprête à faire un long monologue, comme tu en as l’habitude ! Ne me coupes pas sinon… Sinon je te mords ! Oui tu vois je peux être méchante ! Quoi que en fait j’ai déjà commencer le monologue et toi tu me regardes l’air de rien ! C’est mal de me laisser parler comme ça ! Je suis sûre que tu le sais en plus ! Honte à toi !
Alors pour le fait de venir me voir chanter, je peux toujours essayer de te faire une petite chanson là comme ça… Sinon jeudi je te dédicacerais quelque chose. Bon il ne faudra pas que je me loupe sinon j’aurais l’air d’une idiote et je veux pas te décevoir… Après je t’emmènerais dans un bar ou je ne sais où et je te ferais danser une danse, n’importe laquelle. Je te laisserais choisir. Saches quand même que j’ai mes petites préférences…Enfin je me tais ! Du moment que tu es mon partenaire je serais heureuse…

Elle resta songeuse un moment sans savoir quoi ajouter. Elle avait beau vouloir se lancer sur un sujet, elle n’y arrivait pas. Elle ne finissait jamais jusqu’au bout ce qu’elle pensait. Alfred lui disait toujours des choses belles, il arrivait toujours à faire comprendre ses idées. Et elle comme une idiote elle retombait dans des choses futiles. Oui, elle aurait voulu lui dire que c’était comme ça qu’un amour se construisait, qu’ils devraient prendre leur temps, que malgré tout elle est attirée comme un aimant, qu’elle n’a aucune idée de ce que ses pensées lui font faire. Elle était là contre lui.

Oh ! Mais je suis en train de penser… Tu n’as pas mal à tes blessures ? Je voudrais pas que tu… Ta main tout à l’heure… Je n’ai pas réagi mais… Tu saignes encore ? Si tu ne veux pas que des larmes coulent de mes yeux alors je ne veux pas que des gouttes de sang coulent sur ta peau ! J’ai beau ne pas réussir à le dire clairement mais j’ai la nette impression que je tiens bien plus à toi que je ne le pense. J’ai bien fait de te rentrer dedans cette après-midi. Parce que j’aurais pu te regarder passer en jurant tout bas. Mais j’aurais loupé tant de choses ! Bon au moins j’aurais encore sur moi ma carte de crédit, d’identité et mon portable… Ce n’est pas le plus important… Quoi que, va savoir ! Bon, c’est décidé je me tais ! Je suis vraiment moins bonne que toi pour parler en continue !

Elle avait un petit sourire en coin qui prenait de plus en plus de place sur son visage.

Invité

-Par ici princesse...

-Je crois qu'il faut qu'on parle de nous. De toute façon, dans un couple, il faut dialoguer, c'est la seule chose à faire pour s'entretenir. Je pense qu'à partir du moment où l'on se cache quelque chose, ou que l'on se ment, ou alors qu'on ne fait pas confiance en son partenaire, on signe la fin de l'histoire. Après, chacun à ses secrets, je sais que tu as les tiens. Je sais que tu tiens à ton jardin secret et je respecte cela. Tu sais, tout ce qui a pu se passer avant, ce que tu voudrais me dire, mais dont tu as peur, je m'en fiche. Je m'en fiche parce que je doute que ça change quoi que ce soit sur nous. Seulement, je sais que tu souffres beaucoup de ça, de devoir garder tout ça pour toi, alors as tu déjà pensé à aller voir quelqu'un? Ca te soulagerai peut être. Car me savoir impuissant comme ça face à toi... Mais sinon, personnellement, je pense que la complicité et la sincérité sont les deux points les plus importants pour fonder une relation sur le long terme. Alors oui, on en est à notre première journée, certes, mais je trouve que plus tôt les bases sont déployées, moins de risques on ne prend vis à vis du futur. Tu sais Paige, il va me falloir du temps pour construire tout ça. Je ne peux rien affirmer dès ce soir, comme tu l'as fait. Je ne trouve pas ça mal, ce n'est pas ça que je cherche à te dire, mais je ne veux pas qu'on se précipite. Je veux qu'n se découvre, qu'on fasse découvrir le monde de l'un à l'autre. Je veux venir te voir chanter jeudi soir prochain, je veux venir te regarder danser, et pourquoi pas être ton cavalier le temps d'une danse? Quand à ma part, je veux t'emmener faire du Quad, faire de l'escalade, sauter du haut d'une cascade.. Mon but est qu'avec mon être et mon essence, j'essaie de te rendre heureuse. Ce n'est pas gagné, car nous sommes très différents, mais je trouve que ça a du bon. Ce n'est pas monotone, ce ne sera pas du "déjà vu" ni du "je connais déjà". Ce sera découverte, apprentissage tout au long de notre relation, et je trouve que c'est ça, qui est bien. L'amour s'apprend une vie durant.

Invité

C’était tellement bon d’être contre lui. Oui elle avait apprécié l’embrasser et tout ce qu’il allait avec. Mais là c’était autre chose. Sentir sa présence contre elle. Le seul repère qui faisait qu’elle ne perdait pas la tête dans un million de question. La seule chose qui la ramenait sur Terre. C’était bien plus que n’importe quel câlin. Car c’était avec Alfred… Ce type qui lui était totalement inconnu il y a quelques jours. Ce mec froid et distant qui la faisait virevolter dans un rêve. Ce gars qu’elle aimait désormais. Elle était bouleversée et n’en revenait pas que tout pouvait aller aussi vite.

Sans un mot il enleva la guitare qui tenait dans son dos et il ouvrit la porte comme si il connaissait parfaitement la pièce qui se trouvait derrière.
Paige avait cette impression que leur romance ne serait pas simple. Qu’ils allaient connaître de nombreuses épreuves, que ce qu’ils avaient vécus aujourd’hui recommencerait. Ça risquerait d’être dur mais elle n’avait pas peur. C’était pour elle comme sauter en parachute. On en a envie, une fois confronté au vide on a peur mais on se lance et finalement on ressent tellement de choses : peur, adrénaline, … Bon elle n’avait jamais sauté, mais elle s’imaginait que c’était comme ça et trouvait que c’était un assez bon exemple.

Ils entrèrent dans la pièce et la faible lumière de bougie fut remplacée par celle blanche de l’électricité. Alfred se retourna pour lui dire :

Je ne veux plus que tu pleurs et je ne veux plus avoir à franchir cette porte dans le même état que tout à l'heure.

Elle ne voulait pas non plus pleurer. Mais elle était faible, ce n’était pas de sa faute, les larmes coulaient souvent toutes seules. Pourtant pour lui elle ferait un effort, elle se contiendrait et surtout elle n’agira pas de la mauvaise façon. La jeune femme avait envie de penser qu’elle pourrait changer sa façon d’être, qu’elle pourrait arrêter de tout foutre en l’air à chaque fois. Elle essaya de lui sourire en répondant :

Des larmes ? Ou ça, je n’en vois pas !

Elle sourit plus franchement avant d’ajouter :

J’ai une solution pour que tu ne franchisses plus cette porte… Mais, chuuuut, tu ne le répètes pas… Je vais te retenir prisonnier !

Elle voulait détendre l’atmosphère. La chambre était silencieuse. Il y avait encore l’empreinte sur la couverture qu’avaient laissée leurs corps. L’odeur âcre de la fumée des bougies avait envahit la pièce, bien que la fenêtre soit légèrement ouverte de façon à laisser entrée un courant d’air.
Paige voyait cette chambre qu’elle avait rangée le matin même d’un autre œil. Comme si ce n’était pas la sienne… Elle se sentait étrangère.

Et puis elle se sentait fatiguée… Tellement fatiguée ! Il ne fallait pas qu’elle flanche ! Elle tiendrait le plus longtemps possible pour être avec lui, pour lui donner le meilleur de son être. Elle regarda sa guitare posée au sol et eut envie de lui chanter une chanson. Quelque chose de romantique pour qu’ils pensent à autre chose, que cet épisode soit effacé de leur mémoire.

Elle ne fit pas d’autres pas pour le moment, elle lui embrassa vaguement la joue en lui souriant.

Invité

-Je ne veux plus que tu pleurs et je ne veux plus avoir à franchir cette porte dans le même état que tout à l'heure.

Invité

Alfred avait adopté un ton calme voir froid. Elle n’aimait pas vraiment ça, elle avait l’impression qu’il ne ressentait rien, que cette dureté était réelle… Mais c’était sans doute qu’un masque, comme elle est son sourire… Elle aurait voulu savoir si lui aussi était complètement ravagé, comme si une tornade était venue s’écraser à l’intérieur de son être en bouleversant l’ordre de ses sentiments.

Il s’était rapproché et Paige pouvait voir les moindres détails de son visage. La forme que prenait sa bouche quand il lançait des mots, les reflets dans ses yeux, la structure carré de sa mâchoire et toute les coupures et bleus qui jonchaient sa peau. La demoiselle l’écoutait calmement. Reprenant peu à peu son habituelle contenance.
C’était tellement dur d’entendre tout ça et tellement vrai. Depuis le début de cette soirée elle acquiesçait, elle constatait qu’il disait des choses justes. Mais là c’était différent. C’était plus fort. Cette vérité dépassait toutes les autres.
Lui, il arrivé à dire à haute voix qu’elle lui plaisait, qu’il voulait son bonheur… Des mots qu’elle n’arrivait pas à dire. Non pas parce qu’elle ne le pensait pas, au contraire, mais parce que jamais elle n’y était parvenu avant ça. Jamais elle n’avait aimé. Elle se détestait. Elle haïssait le fait de lui mentir, de vouloir s’éloigner de lui pour le protéger (et peut être se protéger elle-même par cette même occasion). Paige avait envie de lui dévoiler son secret, elle avait envie de se confier mais jamais elle ne pourrait le faire. Pour lui, pour eux, pour elle… Il valait mieux qu’elle se taise. C’est pour ça que pendant un court instant elle avait voulu s’éloigner.
Elle ne voulait pas fléchir, elle ne voulait pas lui mentir mais elle ne voulait pas non plus perdre Alfred. Si elle arrêtait de lui mentir alors elle arrêterait de lui parler. Et si elle voulait continuer d’être avec lui alors elle serait obliger de déformer une certaine vérité…

Elle devait choisir entre ce que son cerveau lui disait et son cœur. Elle ne faisait jamais le bon choix. Alors comment pouvait-elle bien agir ce soir ? Comment savoir ?
Puis dans un sursaut elle se souvint mentalement de la chanson qu’elle venait de chanter « Ecoute ton cœur, avant de lui dire au revoir… »

Son cœur, elle se focalisa dessus. Il battait, de plus en plus fort, de plus en plus vite. Jamais des paroles ne l’avaient frappée aussi brutalement. C’était son cœur qui criait plus fort. C’était son cœur qui comptait le plus. Qu’importe si un jour elle souffrirait, si un jour elle se retrouvait piégée, si un jour il lui faisait du mal. Elle prendrait le risque. Les instants de bonheur qu’il pourrait lui apporter étaient plus importants que toute la souffrance qu’elle pourrait endurer.

Le jeune homme avait enlevé son doigt du dessous du menton de Paige. De simples et minuscules centimètres les séparaient.
Alors dans un élan, son cœur prenant le dessus, elle le prit dans ses bras. Elle s’était accrochée à son cou, calant sa tête contre lui. Elle sentit une nouvelle larme couler le long de sa joue. Une petite perle salée, roulant seule sur cette peau blanche et qui finit par s’écraser sur l’épaule du garçon.

Je suis stupide…Je… Je t’aime.

Sa voix était étouffée par la veste du garçon, en plus sa guitare la gênait mais elle ne bougea pas. Elle avait besoin de le sentir contre elle, de le prendre, d’être dans ses bras sans bouger, sans rien dire. Juste lui et elle, personne d’autre, aucune question à se poser…

Invité

-Je suis parti comme ça parce que tu me l'avais demandé Paige. Tu me disais clairement que je ne pouvais pas resté, car tu ne te sentais pas capable d'être dans la même pièce que moi sans y faire l'amour à ce moment là. J'ai jugé que c'était la meilleure chose à faire. Parce que tu avais l'air de dire ça à regret et que tes paroles comptent. Elles comptent et je les écoute toutes, chacune, tout ce que tu peux me dire je l'entends, je le note et je me souviens. Les gens ne t'écoutaient pas avant? Et alors, c'est leur problème, pas le mien. Quand la fille qui me plaît me demande de partir, le coeur serré, à regret, je comprends qu'elle a mal de ma présence. Qu'elle souffre du fait que je sois là, sans pouvoir me posséder pour le moment. Au lieu de rester à côté de toi, par egoïsme, parce que j'en ai besoin, envie, je préfère penser à toi, tu souffrais que je sois là, sans pouvoir t'appartenir alors j'ai pensé que partir était le mieux à faire, je ne pense pas que tu puisses me reprocher de vouloir ton bonheur.

-Je suis désolé si je t'ai fait peur dans le parc. Mais après ce qui venait de se passer, je me suis rendu compte que j'étais partit pour une nuit blanche, que j'étais beaucoup trop énervé pour aller me coucher comme si de rien n'était, alors j'ai fait le con, il regarda sa main rouge, et j'ai réfléchie. J'ai réfléchie à nous, à cette journée, à moi. Je n'arrive toujours pas à me certifier que cette relation est bonne, parce que même si pour moi, cela n'en fait aucun doute, j'ai moins de certitude pour toi, tu as déjà pleuré deux fois par ma faute, deux fois le même soir, deux fois le premier soir, je ne pense pas qu'on puisse nommer cela une belle performence. Nous sommes opposés, on a presque rien à voir l'un avec l'autre, pourtant, on est attiré. Ca ne fait aucun doute, mais j'ai peur pour toi. Tu as beau me dire que tu n'es pas fragile, on sait tout les deux que malgré tout, tu l'es. Oui, tu peux te révéler avec un caractère fort, une détermination, une domination incroyable quand tu le souhaites, mais à la moindre faille, tu faiblis, tu tressailles. Moi, je suis le bloc de béton dur et froid qui se trouve en ce moment juste derrière toi, c'est pas à moi de te prendre dans mes bras Paige, c'est à toi de t'y jeter. Mes bras te seront toujours ouverts et je juge qu'une personne est assez grande pour estimer avoir besoin d'aide ou non. Besoin de réconfort. Ou quoi que ce soit d'autre.

-Je ne sais pas ce que tu attends de moi, je ne sais pas ce que je suis pour toi, encore plus à l'heure actuelle. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'on a eu une journée éprouvante, certes, mais importante, maintenant, c'est à toi de faire ton choix Paige. T'approcher ou me fermer la porte, là tout de suite. Avec cela, tu répondras à toutes les autres questions qui nous taraudent. On le sait tout les deux. Alors oui, la fatigue est présente, les émotions ont été éprouvantes et vraiment intenses, mais je ne sais pas si remettre à demain tout cela serait une bonne idée. C'est à toi de voir Paige. Moi j'ai déjà répondu à tout ce que tu pouvais te demander.

Invité

Alfred avait avancé vers elle. Paige ne le regardait pas mais elle avait senti sa présence. Elle avait senti son ombre, son odeur, entendu les bruit de ses pas… Elle voulait cesser ses larmes qui coulaient sans aucune raison. Elle était trop fatiguée, trop en colère contre tout le monde, elle avait éprouvé trop de choses. Habituellement elle savait garder son calme, mais ce soir elle était à bout, elle avait donné toute son énergie.

Elle se dit que peut être il la prendrait dans ses bras, il la réconforterait. Le français ne fit rien. Il était à environ un mètre et il ne bougea pas plus. Il restait là sans rien dire ni faire.
Elle lâcha la poignée d’une main tremblante pour effacer les traces des larmes. Elle pivota lentement et le regarda droit dans les yeux sans sourciller.
Pourquoi est-ce qu’il ne comprenait pas ? Pourquoi est-ce qu’il était parti comme ça ? Pourquoi…Pourquoi… Pourquoi ? Des millions de questions se bousculaient dans sa tête. Toute sa vie elle avait agit de la mauvaise manière... Elle voulait que ça s'arrête, elle voulait enfin faire les bons choix, dire les bons mots, voir les bonnes choses. Mais il fallait croire que son destin n'était pas fait ainsi...

Je… Tu m’as… Tu es parti comme ça, avec ce ton tellement méprisant et froid. Je pensais que tu reviendrais que tu n’ouvrirais pas cette porte ! Tu crois franchement que ça m’a fait plaisir de te dire de partir ? Je n’ai fait que répéter ce que tu me disais, que l’affirmer sans vraiment le penser… Je ne pensais pas que tu ne le ferais… Personne ne m’obéit ! Personne n’exécute mes paroles ! Jamais… On ne m’écoute que quand ça favorise l’auditoire…Alors, pourquoi ? Co…Comment as-tu pu croire une seconde que je n’avais pas envie de continuer à sentir ton corps contre le mien ? Cette journée a été éprouvante… J’en ai déjà vécues et je ne voulais pas que ça recommence… Je ne voulais pas être seule… Je… Tu m’as fait peur ! J’ai cru être suivie dans le parc ! Tu n’aurais pas pu dire avant que c’était toi ? Je… J’ai vraiment eu peur ! Je ne voulais pas… Je…

Elle avait du mal à trouver ses mots, son ton était saccadé, ses pensées venaient de toutes parts et bloquaient toutes les phrases qu’elle essayait de construire.

A ce moment là elle aurait voulu qu’il la stoppe, qui lui dise de se taire, qu’il la prenne dans ses bras. Elle aurait réellement voulu qu’il la coupe dans son élan. Elle aurait voulu qui le fasse… Mais déjà dans la chambre il n’avait rien fait… Alors pourquoi est-ce que son comportement changerait maintenant ?
C’était trop dur de dire ça à voix haute. Trop dur d’avouer qu’elle avait des sentiments…
Elle arrêta de le regarder pour tourner ses yeux vers la poignée de la porte numéro 4.

S’il ne ferait rien elle l’ouvrirait sûrement, elle rentrerait et la fermerait à double tour. Elle s’appuierait contre et elle tomberait sans doute au sol, épuisée par tous les efforts qu’elle avait fourni pour comprendre. Paige écouterait les bruits de pas dans le couloir et au bout de cinq minutes ouvrirait lentement la porte pour constater qu’il serait parti. Là elle aurait mal au cœur. Elle claquerait la porte et finirait pas s’endormir couchée sur le sol. Le lendemain dès les première lueurs de l’aube elle irait dans le restaurant français récupérer ses affaires, elle irait voir si ses bottes étaient toujours sur la plage. Elle y resterait même quelques minutes pensive. Elle rentrerait, son cœur lui crierait d’aller au secrétariat pour savoir la chambrée qu’il occupait. La jeune fille ferait un effort pour résister, elle passerait sa journée à composer une musique et irait dans le gymnase pour danser jusqu’à tomber de fatigue.

Oui, elle ferait tout ça si il ne réagissait pas dans les prochaines secondes…

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Elle se pressait. Une certaine crainte était remontée en elle. La sensation d’être une proie traquée. L’homme la suivit jusque dans le bâtiment. Elle avait entendu les portes s’ouvrir après son propre passage. Elle sentait son cœur battre la chamade. Le seul endroit où elle serait en sécurité était dans sa chambre enfermée à double tour. Encore fallait il qu’elle arrive à y aller sans qu’il ne l’attrape…
Paige fit un effort surhumain pour ne pas regarder derrière elle si l’homme était toujours là. Elle ne voulait pas le voir, sentir sa présence était déjà suffisante.
Peut être qu’elle venait de se créer ce film. Peut être que ce n’était qu’un reflet, qu’un arbre auquel elle avait inventer une allure humaine.
Pourquoi était-elle seule ? Elle se sentait déjà mal avant ça et cette situation n’arrangeait pas les choses.
Elle avança dans le couloir et jeta un coup d’œil discret derrière elle. Un millième de seconde. Il était là. Il venait de prononcer son nom… Une voix familière… Elle regrettait de ne pas l’avoir entendue assez de fois et l’entendre prononcer ce prénom la fit frissonner.
Elle avait la main sur la poignée. La jeune fille se contenta de se retourner, le regard empli d’une tristesse flagrante.

Il n’était pas venu la chercher. S’il la voyait en ce moment c’était simplement qu’il était dans le parc et avait voulu renter, il était tombé sur elle par hasard. Jamais il ne serait venu frapper à la porte. L’étudiante se sentait déçue, trahie et même triste… Elle ouvrit la bouche mais les mots ne venaient pas. Que pouvait elle répondre ?
Elle avait perdu son sourire qui hantait habituellement son visage. Elle avait perdu son humour, sa joie de vivre…
Elle s’en voulait de croire à une telle romance, dans faire tant pour si peu. Ils s’étaient croisés à 06 :40 PM. Il était quoi ? Minuit ? Ça ne faisait qu’environ 320 minutes… C’est tellement ridicule quand on y pense… Tellement court. On ne peut pas baser des sentiments sur si peu. Paige voulait se convaincre qu’elle faisait fausse route, que tout était irréel, qu’elle avait été droguée et avait des hallucinations. Ça aurait été tellement plus simple, plus raisonnable, plus normal ! Toute sa vie avait été basée sur des faits complètement fous ou bien étranges. Alors pourquoi est-ce que cela changerait si elle tombait amoureuse ?

Est-ce que les âmes sœurs existent ? D’après les légendes nous avons tous quelqu’un qui nous complète. Paige ne croyait pas à ça. Elle pensait que les couples de lycéens n’étaient jamais faits pour durer, que ce n’étaient que des passades qui réussissaient à vous faire mûrir. C’était ce qu’elle avait pensé de chacun de ces petits amis. Mais cette fois-ci c’était tellement intense ! Jamais elle n’aurait cru vivre ça. Tous les romans, traçant l’histoire de deux héros s’aimant plus que tout, n’ont rien à voir avec ce qu’elle vivait. Toutes les descriptions faites par les auteurs n’étaient en aucun cas comparable à ce que son cœur lui disait.

Elle était là devant sa porte, immobile dans le couloir. Alfred était à l’autre bout. Ils se regardaient silencieusement. Paige avait beau tout faire pour contenir ses émotions, elle sentit une larme couler sur sa joue.

Dors bien.

Elle avait laissé échapper ça, amère, et ce fut le déclencheur d’une vague de larmes. Elle détourna son visage vers la porte pour ne pas qu’il voit sa détresse. Elle serra son poing de toutes ses forces. Ils devaient réellement arrêté de son ronger l’un l’autre.
Paige savait qu’il avait tout fait pour combattre ses envies et partir, mais il avait été si froid… Si distant ! Elle n’avait pas voulu cette réaction. C’est là qu’elle comprit qu’ils se connaissaient trop peu pour savoir quelle était la façon d’agir de chacun ?

Encore une fois elle regrettait ses mots. Il était déjà parti la première fois, alors pourquoi est-ce qu’il resterait cette fois-ci ? Une vraie idiote. Voilà ce qu’elle était ! Elle avait toujours le mot qu’il ne fallait pas, la question qui fâche, le regard qui la trahi, l’absence de réaction, la larme de trop… Sa façon d’être lui gâchait la vie. C’était simplement ça. Elle avait beau le savoir, elle ne pouvait pas changer sa personnalité. C’était ancré en elle.

Invité

-Putain de merde.

-Paige?

Invité

En descendant les escaliers, Paige se rendit compte qu’elle avait un peu réussit à se vider l’esprit. Un petit peu, c’était déjà ça ! Elle ne pouvait pas oublier le visage qu’il avait affiché quand elle lui avait dit qu’il devait partir. Il aurait dû ne pas lui obéir ! Habituellement personne n’écoute ce qu’elle dit ! Personne n’agit comme elle le souhaite ! Quoi que au final dans leur situation ça ne se passait pas comme elle le voulait. La jeune étudiante aurait voulu une toute autre fin de soirée.

Elle était rentrée dans sa chambrée, s’était assise sur son lit, désemparée quand un cri retint son attention. C’était à peine perceptible, elle ne savait pas non plus d’où il venait, mais c’était une voix masculine. D’abord elle n’y prêta pas attention, elle se dit que ce n’était rien d’important. Quand soudainement elle pensa que c’était peut être Alfred, qu’il lui arrivait peut être quelque chose.

Elle chercha son manteau avant de se souvenir qu’elle l’avait abandonné avec ses sacs au restaurant. Elle ressortit finalement avec une petite veste en cuir sur le dos et remarqua un peu trop tard, qu’elle n’avait toujours pas de chaussures. Elle enfila des converses et se dirigea dans les couloirs. La demoiselle avait gardé sa guitare, qu’elle avait glissée dans son dos grâce à la sangle.

Une fois sortie du hall d’entrée par la lourde porte, elle se retrouva sur les quelques marches. Paige se demandait déjà pourquoi elle était sortie. Un simple bruit l’avait menée dehors… Aucune raison apparente d’y prêter attention, mais cette nuit risquait d’être longue alors autant s’occuper ! Elle respira à grands coups l’air pur et frais de la nuit.
C’était calme… Un silence moins pesant que celui de sa chambre. Pendant un instant elle voulut y retourner en songeant que Alfred pourrait toujours changer de décision et y allait. Tant pis. C’était trop tard. Il fallait qu’elle pense à autre chose. Elle avait réellement envie de danser. Une envie grandissante, envahissante comme celle qui l’avait habitée quand elle était avec le garçon. Sauf que cette fois ce n’était pas une envie physique mais mentale. Un besoin.

Elle avança dans le parc. Il faisait sombre et les quelques lampadaires n’éclairaient pas très bien. Un monde de solitude, de silence et de repos. Paige oublia bien vite la raison pour laquelle elle était sortie.
Elle finit par s’asseoir sur un banc et commença de nouvelles chansons. D’abord elle chanta Sorry de Justin Nozuka et enchaîna avec Bright Eyes de Jason Mraz. Des chansons qu’elle avait écouté en boucle et finit par apprendre. L’anglaise n’était pas une pro’ de la guitare mais à force de volonté et de persévérance, elle réussissait. Elle ne chantait pas non plus depuis longtemps. Enfin si, comme ce soir, elle chantait seule mais que depuis la début de l’année devant un public. Elle avait retrouvé son calme, elle était de nouveau bien, elle ne pensait à rien. En réalité elle ne voulait pas penser, elle savait que si elle le faisait elle aurait des remords, elle serait en colère, elle pleurerait et ça n’avancerait à rien. Demain elle irait le chercher, elle lui expliquerait. Au fond ce n’était pas si grave… Si ?

Paige s’était arrêtée de chanter, elle n’avait pas de chanson en tête et elle s’en voulait, elle se sentait de nouveau mal. Elle avait envie de le retrouver. Comment faire ? Elle n’allait quand même pas frapper à chaque porte, de chaque étage pour savoir dans quelle chambre il était ! Non, elle devrait attendre demain… Là, elle demanderait au secrétariat. D’ici là, elle devait vraiment rentrer pour dormir. C’est fou, pourquoi elle avait cette envie d’être toujours avec lui ? Que lui avait-il fait ce soir pour qu’elle ne puisse pu se passer de son corps, de sa voix, de son être… ? Si on lui avait raconté, elle se serait moquée de cette fille trop stupide qui après un soir voulait rattraper une erreur qui n’en était pas vraiment une. Cette fille qui avait bien fait de refuser et cette fille qui n’aurait jamais dû accepter autre chose qu’un simple dîner.

La blondinette passa une main dans son cou pour détendre ses muscles tendus. Elle s’assit en tailleur sur le banc et serrant sa guitare contre elle, elle chanta une dernière chanson. Autant faire dans le romantisme absolu ! Elle adorait cette chanson, alors les paroles venaient toutes seules. Heureusement que personne ne l’entendait ainsi dans un tel moment de détresse.

…Sometimes you wonder if this fight is worthwhile
The precious moments are all lost in the tide yeah
They're swept away and nothing is what it seems
The feeling of belonging to your dreams… ♫

Elle n’aimait pas chanter à capella. Elle se releva et sentit un frisson la parcourir quand elle entendit un léger bruit de pas. Alors elle se souvint être descendue à cause d’un éclat de voix. Encore sa curiosité qui la menait n’importe où. Elle aurait pu rester dans sa chambre pour chanter. Mais non évidemment elle était sortie ! Evidemment elle était seule, évidemment il n’était pas là, il n’avait pas ouvert la porte, il n’avait pas fait demi-tour, il ne l’avait pas contredite, il n’avait pas dit ses sentiments. Il était juste parti parce qu’il n’y aurait pas de sexe entre eux, parce qu’il voulait lui faire plaisir…
Paige ne savait plus quoi penser. Elle tendit l’oreille pour voir si il y avait bien quelqu’un à proximité. Puis elle fit un tour sur elle-même pour observer les alentour avant de faire lentement quelques pas vers le bâtiment avec crainte. Elle ne voulait pas revivre l’histoire avec les deux types bourrés, surtout qu’elle était seule. Sa voix avait du attirer quelqu’un, elle en était sûre. A force d’observation elle parvint à voir une ombre qui se détachait près d’un arbre. Ça semblait être un homme, complètement en noir, son visage n’était pas éclairé par les poteaux électriques. Prise de panique elle se mit à s’éloigner à grands pas…

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-Bordel!

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Elle s’en voulait. C’était elle qui avait prit la décision, c'était elle qui avait dit qu’il ferait mieux de partir.
La lueur qu’elle cru apercevoir dans le regard d’Alfred quand elle ouvrit les yeux était indescriptible. Il avait reprit ce masque dur et froid de leur première rencontre. Il la déposa au sol.
Elle regrettait. Elle se sentait idiote mais elle avait dit la vérité. Elle avait laissé parler sa raison et son cœur, son corps quand à lui, lui criant le contraire.
Paige avait sentit son cœur se resserrer, il la torturait. Elle le regarda prendre toutes ses affaires sans un mot. Elle était là, contre le mur qui l’empêchait de tomber. Elle le regarda ouvrir la porte. Elle priait pour qu’il ne la referme, se retourne et lui dise qu’il ne partirait pas, qu’il resterait là coûte que coûte, qu’il ferait tout pour être avec elle cette nuit et qu’il ferait tout pour qu’elle ne craque pas.
Rien de tout ça ne se produit. D’un ton sec et glacial, le jeune homme lui souhaita une bonne nuit. Comment osait-il lui dire ça ? Comment pourrait-elle dormir après tout ça ? Elle était en colère contre lui et elle-même. Cette colère s’exprimait par une terrible envie de pleurer.

Le silence tomba, un silence pesant. Les lumières des bougies faisaient danser des ombres. Cet univers féerique était devenu invivable. Elle frissonnait. L’anglaise glissa le long du mur pour se retrouver recroquevillée au sol. Elle avait l’impression d’être malade, la fièvre qui s’était emparée d’elle s’était transformée en une horrible nausée.
Elle n’arrêtait pas de se répéter qu’elle venait de tout gâcher. Paige passa ses mains sur son visage, serra ses jambes contre sa poitrine, des larmes amères montèrent. Elle les empêcha de sortir, la blondinette avait déjà pleuré ce soir, c’était bien assez.
Que pouvait-elle faire de plus ?
Elle regardait obstinément la porte, espérant la voir se rouvrir.

Après tout ce n’était qu’un premier rendez-vous… Habituellement on va juste au cinéma et on mange rapidement. Après on se fait raccompagner, avec un peu de chance on a le droit à un baiser timide sur le perron. Rien de plus.
Leur problème c’est qu’ils n’avaient rien fait comme les autres. Ils y étaient allés beaucoup trop forts dès le début. Elle aurait dû poser des limites. Elle aurait dû lui faire comprendre que ça n’irait pas plus loin, elle aurait dû contrôler ses pulsations… Elle aurait pu faire tellement de choses…

Paige se leva avec difficulté et éteignit chacune des bougies. Elle se retrouva rapidement dans le noir et alla allumer la lumière. L’interrupteur était si proche de la poignée. Ça aurait été tellement simple d’ouvrir cette porte et d’aller chercher Alfred. Il devait déjà être loin, peut être même dans un autre étage… Elle n’avait pas la moindre idée de la chambre qu’il pouvait occuper. De plus 10minutes s’étaient écoulée depuis que le garçon était sortit de la chambre de la jeune fille.
Elle ne pourrait pas dormir, ne pourrait pas envoyer des messages avec son portable pour se confier, ne pourrait pas parler à sa colocataire… Elle était vraiment seule, c’était tellement silencieux. La seule chose qu’elle aurait pu faire pour se changer l’esprit et se fatiguer était danser. C’était d’ailleurs dans ces moments là qu’elle avait le plus d’inspiration pour créer des chorégraphies. Mais le gymnase était fermé et elle n’avait pas assez de place dans sa chambre… Elle s’appuya contre la porte en soupirant.
En dernier recours, elle prit sa guitare, la sortie de son étui. Elle utilisa sa dernière carte en ouvrant la porte. Personne. Le désert total. La jeune étudiante n’avait pas la moindre idée de l’heure qu’il était mais il n’y avait aucune vie dans les couloirs.
Elle sortit, la guitare à la main et comme lors de sa rencontre avec Dag alla dans les escaliers. Elle monta quelques étages, se disant que moins de monde pourraient la voir si elle se trouvait en haut.

Arrivée au dernier étage, elle s’assit sur une des marches et commença à gratter les cordes. La chanson qui lui vint immédiatement à l’esprit fut Big Girls Don’t Cry ♪ de Fergie. C’était totalement ce qu’elle ressentait. Lors d’un refrain, elle fut tellement prise par les paroles qu’elle en oublia la mélodie jouée avec ses doigts. Elle frissonna lorsque ses paroles moururent dans le silence des escaliers. Ce n’était peut être pas une si bonne idée d’être ici. Elle se releva lentement pour retourner dans sa chambre, seule avec sa guitare.

[Fin ?]

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-Alors je pars.

-Dors bien

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Ils étaient tous les deux envahis par cette envie folle. Ils le voulaient autant. Ils avaient envie de résister, ils se tentaient l’un l’autre. Ça se voyait, ils étaient tous les deux dans le même cas, le même bateau, le même dilemme. Devait-il continuer, prendre ce risque ? Ou bien prendre le temps et abandonner leurs envies ? C’était trop dur, un choix impossible…

Paige se sentit décoller du matelas pour être plaquée contre le mur. Un geste qui aurait pu être brutale mais ce ne fut pas le cas. Il semblait que le jeune homme prenait toujours des précautions pour ne pas la casser, la briser. Même si la violence ne lui aurait pas déplue, elle apprécia cette douceur qu’elle n’avait jamais retrouvée chez un homme.
Ils étaient tellement proches. Elle s’agrippait à son cou. Sa respiration avait accélérée, elle avait parfois du mal à reprendre son souffle entre chaque embrassade. Son sang bourdonnait dans ses oreilles. Elle avait l’impression que la terre tournait et elle n’avait aucun moyen de stopper ce tournoiement.

Elle entoura le corps d’Alfred avec ses jambes pour rester contre lui. Elle sentait son bassin, son ventre, tout le poids de son corps, ils étaient vraiment l’un contre l’autre. Tellement serrés, qu’elle parvenait à rester agrippée à lui contre le mur, ses jambes ne touchant pas le sol. Ils étaient définitivement envahis par une passion ardente. C’était bien trop puissant pour qu’elle arrête.
Malgré tout il avait raison. Les quelques instants qu’il avait prit pour s’éloigner et parler était bien trop long et Paige avait déjà envie de retrouver ses lèvres. C’était trop intense, trop bon pour s’arrêter sur se chemin. Ils se rongeaient. Ils gâcheraient ce qu’ils avaient commencé à construire s’ils continuaient sur cette voie. Mais tout était possible ! La jeune fille voulait croire que ça ne changerait rien, que ça les rapprocherait, qu’ils deviendraient totalement complémentaires. Ça aurait été tellement plus simple de savoir à l’avance comment serait le lendemain…
Après tout, ils venaient de passer une soirée riche en émotions. Peut être que c’était ce qui jouait sur leurs comportements ce soir. Peut être était-ce l’adrénaline procurée par tous les manèges qui les faisait agir ainsi. Peut être était-ce la nourriture française qui était aphrodisiaque. Elle n’en avait pas la moindre idée. Alors avec toute la conviction qu’elle pouvait y mettre elle s’éloigna légèrement en fermant les yeux. Elle ne voulait pas voir la réaction sur le visage d'Alfred.

Oui… On devrait arrêtés… Je ne sais pas comment j’arrive à dire ça… Mais si tu restes ici je ne pourrais pas tenir une seconde de plus…

Elle avait eu du mal à le dire. Mais c’était vrai. S’ils voulaient arrêter tout, alors Alfred devrait sortir de cette pièce. Si Paige continuait à le voir ainsi, à être si proche de lui sous la lumière tamisée des bougies, avec cette musique, elle ne résisterait pas. Tout ça la rendait dingue. S’il restait ici elle ne pourrait pas continuer de parler sans avoir cette idée en tête. Elle ne pourrait pas parler de la pluie et du beau temps, elle ne pourrait pas dormir de la nuit sans penser à lui, sans imaginer son corps... Elle n’avait pas envie de le voir partir. C’était trop bête, trop difficile comme choix.
Il était comme un aimant qui ne cessait de l’attirer vers lui. Elle ne pouvait rien faire contre. C’était comme ça, ça ne changerait pas.

Paige était toujours là contre lui, leurs visages étant qu’à une dizaine de centimètres. Ils respiraient en cœur. Elle ouvrit à nouveau les yeux pour regarder ce qu’il faisait. Elle lâcha une main pour caresse affectueusement sa joue.

Invité

-Arrêtons.. Il faut qu'on arrête..

Invité

Etre aussi proche de lui, lui faisait tourner la tête. Elle avait cette impression d’être faite de coton, que ses jambes allaient lâcher d’une minute à l’autre, que son cœur allait sortir de sa poitrine. Enfin il y avait ces frissons de plaisir, ils ne cessaient pas, ils couraient le long de chaque centimètre de son corps partant de l’endroit des baisers et allant finalement dans toutes les directions possibles. A chaque baiser, chaque caresse ils redoublaient d’intensité. Une fièvre l’avait envahie. Paige était malade de désir. Un désir trop fort pour qu’il soit contenu plus longtemps. Ça la rongeait, elle voulait lutter mais sentir Alfred glisser dans son cou la rendait folle... Il l’effleurait, l’embrassait. Le coup de grâce fut quand elle sentit sa bretelle bouger pour laisser son épaule à nue et une place libre pour les lèvres de Alfred.
Elle avait beau avoir la chaire de poule, les poils hérissés, la jeune fille se sentait à nouveau prise d’une bouffée de chaleur.
Elle se laissait embrasser avec plaisir, glissant ses mains dans le dos du garçon. Lentement elle descendait en sentant à quelques endroits des pansements.
Elle voulait l’éloigner, lui dire qu’ils recommençaient la même erreur qu’ils avaient fait quelques minutes auparavant. Et surtout que cette fois-ci elle aurait sûrement plus de mal à se retenir.
A chaque fois qu’elle trouvait la force d’ouvrir la bouche pour s’exprimer, elle rencontrait sa langue ou bien sentait ses mains sur elle. Elle perdait définitivement ses moyens. Alors elle laissa ses envies dépasser sa raison. Elle redoubla l’intensité de ses lèvres, le pressa d’avantage contre elle en glissant ses mains en bas du dos de l’étudiant.

Il la porta sommairement pour la coucher à nouveau dans son lit. Là il s’arrêta pour la regarder. Elle fit de même. Complètement perdue dans un regard plein d’envie… Il semblait vouloir la même chose, c’était lui qui l’avait arrêtée tout à l’heure et pourtant c’était lui qui la tentait maintenant. Une tentation bien trop forte ! Une voix dans la tête de la blondinette lui disait de s’abandonner, l’autre lui conseillait de tout stopper net et lui rappelait que ce n’était pas son style et une troisième enfin lui soufflait tout bas que de toute façon elle n’avait jamais eu de réel style.
Leur physique n’avait rien de comparable. Si Paige avait était un homme, elle aurait sans doute était son total opposé. Avec ses yeux sombres, tout comme ses cheveux, sa barbe légèrement piquante, son teint légèrement halé, sa mâchoire souvent crispée, il semblait inaccessible. Elle avait l’impression que rien ne pouvait l’atteindre, qu’il pouvait surmonter toutes les épreuves. En fait il dégageait une sorte de force. Oui, c’était ça ! C’était ce qu’elle n’avait pas su expliquer au premier regard. Elle qui était si fragile, elle avait en face d’elle son contraire. Et si cette différence était nuisible ?

Elle laissa échapper un long soupire, d’abord parce que son questionnement l’exaspérait et puis parce qu’elle se sentait stupide de faire durer ce moment sans rien faire, juste en l’observant.

Je…Tu… Enfin…Tu penses que…

Des mots qu’elle n’arrivait même pas à placer. Sa tête était brouillée, complètement en miette elle finit par abandonner le combat. Alors soudainement elle l’embrassa, avec toute la passion, l’envie, la tendresse, l’amour qu’elle avait en elle. Un long baiser doux qui devint rapidement sauvage et langoureux. Des caresses faites avec une bouche affamée, fougueuse et coquine qui ne pouvait s’empêcher de glisser partout.