Wynwood University
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 Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.

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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyMar 20 Mai 2014 - 16:10

Premier jour, première entorse au règlement.

Zacchary M. Durden & Keziah Cooper.


Cet idiot n’arrêta pas de rire. Mais je n’arrivais pas à conserver un air vexé plus de quelques secondes. Raaaa, qu’il était agaçant à me manipuler comme il le voulait. Probablement que ça marchait parce qu’en fait, il ne voulait.. Cette pensée me fit sourire. Oui, j’appréciais le naturel de Zac, naturel un peu alcoolisé, mais je passais sur ce détail, doutant moi même de ma sobriété.

Alors que je tambourinais sur son corps massif, Zac m’attrapa les deux poignets, fermement. Un instant trop fermement à mon goût. Il me tira à lui. Je le sais, je l’ai senti, un instant mon regard à changer. Un instant, j’ai cessé de sourire. Un instant, je suis redevenue une petite fille. Un court instant, il m’a fait peur. Vraiment. Mais c’était Zac. Un inconnu oui. Mais ce n’était pas Lui. Il fallait que je L’oublie. Ce n’était que Zac. Ce n’était que ses mains, sa poigne devenue plus tendre vu que je ne me débattais pas. Ce n’était que son sourire. Ce n’était que son regard embué par l’alcool. Pas le Sien.

Il me fixait, je le fixais. Je me demandais sincèrement ce à quoi il pouvait penser pour me regarder avec un air béa comme ça. Puis je mis ça sur le compte de l’alcool. Oui, la tequila peut faire bien des choses. Mais je fus coupée dans ma réflexion. Mes pieds ont quitté terre, et paf, je me suis retrouvée perchée sur l’épaule de Zac, qui m’avait soulevé avec une facilité assez déconcertante. D’accord, un grand sportif, mais quand même. En plus il m’ordonnait de ne pas vomir celui là.

Keziah Cooper ne vomit JAMAIS à cause de l’alcool jeune homme. Par contre j’avoue que si tu me reposes pas rapidement, je peux avoir le mal des transports, sale gosse !

Je tambourinais à nouveau, son dos cette fois. Volontairement, mes coups étaient ridicules. Je ne voulais pas le blesser, je voulais qu’il me lâche celui là.

Je remerciais la tequila. Sans cette légère ébriété, je me serais braqué un bon quart d’heure auparavant, et j’aurais claqué d’abord ma main sur sa joue, pour la porte sur son nez. Mais là, j’avais l’impression d’être une petite fille de 8 ans. Etonnamment, c’était génial.

Ah, voilà, mes pieds retouchent le sol. ENFIN.
Mais l’aspect “j’ai 8 ans” ne cessa pas, Zac me menaçait de ne pas avoir de glace. Je levais les yeux au ciel. Il poussait le jeu trop loin à mon goût. Ou peut être était-il légèrement plus alcoolisé que moi..

Allez, je te suis, ajoutais-je, un peu lasse, mais souriante.
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyMar 20 Mai 2014 - 12:20

Ma réaction, quoi qu’un peu, un tout petit peu exagérée par l’alcool, transforma la belle blonde en pierre. Elle avait l’air à la fois surprise et blessée, et un instant j’eus peur qu’elle parte en courant et en me traitant de tous les noms. Puis, je la vis devenir une petite chose vexée, mais un petit sourire pointait sur ses lèvres. Elle s’essuya les yeux, comme une gamine après un caprice, puis elle m’apostropha :


Bon Zac, tu te calmes oui ?... Je te jure que si tu t'arrêtes pas, je pars voler ces glaces sans toi !


J’imaginais bien la blondinette parcourant les couloirs de Wynwood, cherchant la cafétéria, bloquée devant les portes parce qu’elle ne connaissait pas la tactique. Mes côtes me faisaient mal à force de rire, petite anecdote de mon accident, tout comme mes abdos, qui me faisaient comprendre que je m’étais assez moqué d’elle. Elle s’approcha et me « tapa » sur le corps, histoire de me faire comprendre qu’elle n’était clairement pas contente. Je continuais de pouffer, chaque fois plus étonné par une réaction que la précédente. Elle grognait d’un air faussement fâché :

Allez. Arrête de te moquer de moi !


Une fois de plus, je m’étonnai que ni les larmes, ni les émotions qui lui avaient traversé le visage, ni même sa moue boudeuse ne la rendaient laide. Elle était encore plus belle, quoi qu’elle fasse. Elle commençait à faire mal, cette petite chose bruyante. J’attrapai ses poignets et la tirai vers moi, son visage à quelques centimètres du mien, et je la fixai droit dans les yeux, avec un petit sourire satisfait :

Et maintenant… Tu vas faire quoi, ma belle ?


Je me sentais comme un cowboy qui essayait de dompter un mustang sauvage, comparaison qui, définitivement, lui aurait plu si j’avais osé lui en parler. Elle ne se débattit pas tant que ça, et je compris vite pourquoi. J’étais à quelques centimètres seulement de ses lèvres, légèrement entrouvertes. Elle sentait la tequila, la menthe et le printemps. Les fleurs coupées dans un vase, le soleil… Elle sentait le bonheur, son sourire qui illuminait n’importe quelle pièce quand elle y rentrait. C’était un parfum irrésistible et enivrant. J’eus brièvement l’envie de me blottir contre elle, le nez dans son cou, pour me noyer dans ses cheveux blonds comme les blés. Oui, j’eus cette envie, et celle de goûter sa bouche, pour y retrouver l’ivresse de l’alcool sur sa langue, la froideur hivernale de son haleine, j’avais tellement envie de me rassasier sans cesse…
Nos regards étaient fixés l’un à l’autre depuis quelques secondes, et je me rendis compte que j’avais cessé de respirer, plongé dans ses yeux turquoises. Je perdais le Nord, avait envie de me diriger droit vers le Sud… Mon Dieu, une idée, vite, avant que ça devienne trop tentant… J’inspirai brusquement et me levai, avant de la prendre au niveau des genoux et de la mettre sur mon épaule comme un sac à patates. Ne m’en demandez pas trop, je suis quand même rond comme un coing.

Maintenant, reste calme une minute. Et ne vomis pas sur mon dos. On va descendre à la cafétéria. Je prends juste mes affaires et les tiennes, on met tout dans mon sac, ce sera plus simple.


J’attrapai mon sac, la bouteille qui contenait un fond de tequila, mon sweat, ses clopes, son Zippo que je rangeai soigneusement et deux-trois autres trucs qu’on avait laissés par terre. Puis, gentleman, et comme j’en avais marre qu’elle me tape sur les reins (HJ : Ouais, j’sais, je te fais réagir, mais c’est mieux ça que Kezi qui vomit sur le dos de Zacounet), je la posai par terre et brandis l’index en prenant un air faussement menaçant de parent pas content, m’autorisant un petit sourire :

Et tu restes bien sage, sinon tu n’auras pas de glace, compris ? (Je pouffai un peu, avant de reprendre plus sérieusement, un sourire gentil sur le visage) On y va ?

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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyMar 20 Mai 2014 - 10:40

Premier jour première entorse au règlement.

Zacchary M. Durden & Keziah Cooper.


Je me sentais tétanisée, sous le poids de la future réaction de Zac. L'aurais-je vexé ? Blessé ? Soulé ?
Apparemment, en ce qui concernait le fait d'être soûl, Zac n'avait besoin de personne. Le grand malabar éclatait de rire, devant moi, toute petite chose à moitié en train de pleurer. Si dans un premier temps, je me sentais assez perdue face à cette réaction, je devais avouer qu'il était.. contagieux un peu.

A travers deux éclats de rire, je distinguais quelques bribes de mots : une glace ? Miam, c'est vrai que mon estomac était tout à fait d'accord avec Zac. Un sundae au chocolat, avec des petites noisettes. Miam miam.

Bon, il avait gagné. Je ne savais pas comment, mais il avait gagné cette manche.. A moitié. Hors de question que je laisse le géant se foutre de moi comme ça, même sans méchanceté. J'avais quand même un chouia de fierté. Un chouia je dis bien.

Un grand sourire aux lèvres, je séchais rapidement mes yeux. L'alcool pouvait me faire partir dans des extrêmes, et je compris que ce soir, associé à la fatigue et à la nostalgie, je n'aurais pas l'alcool très joyeux. Du moins, pas jusqu'à présent.

Bon Zac, tu te calmes oui ?, demandais-je, amusée par le jeune homme qui se tenait presque les côtes tant il riait.. de moi.

Je te jure que si tu t'arrêtes pas, je pars voler ces glaces sans toi !

Cet idiot me faisait rire. Il était clairement pété, je n'avais aucun doute là dessus. J'avais par contre déjà des doutes quant à notre discrétion dans les couloirs de l'établissement, discrétion qui risquait d'être.. peu conséquente. Peu importait. Au pire, un sprint dans les couloirs pour échapper à je ne sais qui serait tout autant comique.

Zac riait toujours, alors je me rapprochais de lui, faussement vexée, et me mis à tambouriner son épaule, son torse, de petits coups de poing, que je retenais évidemment, mimant une bagarre d'enfants.

Allez. Arrête de te moquer de moi !
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyMar 20 Mai 2014 - 10:07

Pour un mec qui s’était promis de rester dans la décontraction la plus totale, évitant de perturber nos débuts de rapports amicaux, je m’en tirais de plus en plus difficilement. Non seulement je n’avais jamais été vraiment doué dans mes rapports amicaux, mais les rapports de tous genres également. Comment rester zen, alors qu’on est complètement saoul, face à une femme aux attributs superbes… Oh, pardon, une femme si intelligente. Suis-je bête. L’alcool me montait légèrement à la tête, je commençais à me sentir brouillé, un petit peu trop même. J’avais tellement de choses qui se bousculaient dans ma tête à ce moment même. Je pensais à mon Australie natale, aux plages dorées sous le soleil de plomb, l’opéra de Sydney, les montagnes du désert… Et j’imaginais son Wyoming, les cheveux fougueux qui, un peu comme elle, semblaient n’être que des mirages, disparaissant comme dans un rêve…
Je songeais aussi à ma dissertation d’histoire, que je devais rendre pour demain, qui concernait l’évolution des états au fil des siècles et leurs lois respectives… A mon envie furieuse de déshabiller Keziah, juste pour voir si sa peau est aussi délicieuse qu’elle semble l’être, comme un bonbon pour un enfant qui n’a pas été sage… A ce que je lui ferais de bon si j’étais avec elle dans ma chambre… FOCUS Zac, FOCUS me dit ma conscience… Oui, tu ne veux pas coucher avec elle juste pour coucher, tu veux aller te balader avec elle partout où elle daignera t’emmener, te baigner dans les rivières, faire du cheval… Oui, mais chère conscience, je la mettrais bien sur le dos pour lui faire vraaaaiment du bien. Parce que je sais que j’en ai envie.
Si ma conscience pouvait me mettre des baffes, elle m’en mettrait. Mais pour l’instant, j’essayais juste de me concentrer sur quelque chose de positif et absolument non sexuel. Un chihuahua. Ca ne sert à rien un chihuahua. Pourquoi tout le monde veut une saucisse à pattes courtes, juste pour le trimballer dans son sac à main ? Hein ? Mais ça sert à rien ! Ca aboie, ça pisse partout, ça se fait même écraser par les tables à repasser ! (Histoire véridique)
Alors que je tentais désespérément d’imaginer un chihuahua en tutu, elle hésitait, clairement. Son regard passait par pleins de nuances que je ne distinguais pas, que ce soit la peur, l’envie ou le dégoût, je n’en sus rien. J’avais vraiment envie qu’elle dise oui, non pas parce que j’y tenais absolument, ou parce que j’avais le besoin irrationnel qu’elle me dise qu’elle avait confiance en moi, mais parce que cette virée, j’y tenais vraiment. Surtout parce que j’étais bourré, en un sens. Les larmes emplirent son regard, et pendant un instant, une lame me transperça l’estomac. Non, non, ne pleure pas ! Te prends pas la tête Keziah… J’eus une envie, cette fois complèèèètement irrationnelle de la serrer fort contre mon cœur, pour calmer ses angoisses les plus profondes, bien que je ne les comprenne pas. Elle leva les yeux vers moi et me dit soudain :


Désolée Zac ..


J’eus une envie soudaine d’éclater de rire, et de pleurer en même temps. J’hésitais encore sur la façon dont je devais lui répondre. Elle avait eu l’air d’y réfléchir tellement vite, mais tellement profondément que je me demandais si elle était aussi saoule que moi. J’étais incapable de tenir un raisonnement plus d’une minute ouvrée. Je me concentrais pour ne pas rire, parce que son regard avait l’air presque désespéré. Elle avait envie de me croire, de me faire confiance, mais quelque chose la retenait en arrière. Je décidai donc de lui dire franchement où je comptais l’emmener :

Keziah… Ne t’inquiète pas comme ça. Je voulais te faire la surprise, mais puisque tu es en train de flipper… Je voulais juste t’emmener à la cafétéria pour voler *hum* manger des glaces. Je commence à avoir la gorge sèche, je pensais que c’était une bonne idée… Je sais comment faire pour ne pas me faire choper… Je voulais juste partager ça avec toi…

Là, de suite, j’avais vraiment envie de rire. J’essayai de me contenir quelques instants, la regardant avec un sourire rassurant, puis le sourire se mua en une grimance, qui devint un rictus… et je ne pus m’empêcher de pouffer. Bon, ok c’était pas cool pour elle, mais non seulement j’étais pété, mais en plus on avait l’impression qu’on allait prendre la décision de notre vie pour deux cornets de glace. Je riais de bon cœur, les mains sur les côtes, m’asseyant pour garder un minimum de contenance. Les larmes me montaient aux yeux, et je la regardai en les essuyant :

Je suis vraiment désolé. Ca ne se fait pas pardonne moi. Mais c’est juste une glace Keziah… Je vais pas te manger !


Quoique, là, je m’avançais peut-être un peu, parce que l’envie de le faire ne me manquait absolument pas. Mais ça, heureusement, j’étais le seul à le savoir.
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyLun 19 Mai 2014 - 23:20

Premier jour, première entorse au règlement.

Zacchary M. Durden & Keziah Cooper.


Il me paralysa. Trop. Trop d’un coup. Trop de tequila. Trop de remords, trop de regrets, trop de larmes qui ne sortaient pas. Trop de choses d’un coup. Trop de battements de coeur dans ma cage thoracique quand il me promis de ne partir nulle part. Trop de sang qui battait dans mes tempes quand il saisit mon visage entre ses mains. Trop de douceur dans ses mains, pourtant si grandes à côtés des miennes. Des mains d’hommes. Des mains sûres. Mais trop de fragilité dans ces mains là. Trop de peur, qui me nouait l’estomac. Trop d’envie, aussi.

J’ai eu, en l’espace de quelques secondes, d’abord l’envie de me jeter dans ses bras. J’avais envie de poser ma joue contre son torse, de m’y blottir, de sentir ses bras me serrer, doucement, un court instant. Je voulais respirer son odeur à plein nez, sentir sa chaleur à travers son pull. Je voulais que mon corps cache sa cicatrice, je ne voulais plus qu’il la regarde, je voulais qu’il l’oublie.. Celle ci, elle était acceptable. Je pouvais, au pire, prétendre un coup de chaud, l’alcool, peu importait. Elle était raisonnable. Elle était envisageable. Après tout, nous nous rapprochions, simplement, logiquement. Une simple accolade pouvait avoir de multiples sens, il n’aurait qu’à choisir celui qu’il désirait. Et je m’adapterais.

Puis, j’ai eu envie de l’embrasser. Cette envie là, j’ai eu envie de la jeter, de la piétiner. De l’effacer complètement. J’ai eu envie de ne jamais l’avoir eu. Mais trop tard. L’image s’était imprimé dans mon esprit : mes mains, saisissant la nuque de Zac, me cramponnant à lui. Ses bras autour de ma taille, me serrant, fort, toujours plus fort, à la juste limite entre le plaisir et la douleur. Me soulevant, pour que j’enroule mes jambes autour de lui. J’avais l’image de nos lèvres, ne se séparant que pour une brève respiration, pour un regard, avant de se rejoindre, à nouveau.

Plus on essaie de se débarrasser d’une pensée, plus elle persiste. Ma troisième pensée fût que je ne voulais pas le suivre. Je voulais que lui me suive. Je voulais me perdre dans ses bras, dans ses baisers. Je voulais l’emmener dans ma chambre, sentir sa peau contre la mienne. Je voulais être insouciante. Je voulais le sentir contre moi. Je voulais entendre sa respiration s’accélérer, sentir son souffle dans mon cou. Je voulais me blottir contre lui, je voulais deviner son odeur dans le creux de son cou. Je voulais qu’il me caresse, que lui se perde dans mes bras comme je voulais me perdre dans les siens. Je voulais qu’on ne sorte jamais de cette chambre.

Mais chassez le naturel, il revient au galop.

Zac me demanda si je lui faisais confiance. Alors ma quatrième pensée apparût. Je voulais partir. Je voulais qu’il me lâche, je voulais qu’il disparaisse. Non, je ne voulais pas. Non je ne voulais pas te faire confiance. Non je ne voulais pas te suivre. Non, je ne voulais pas que tu me touches. Non, ne me regarde pas avec cet air aussi tendre. Non ne me souris plus. Non ne me fais pas rire, ne me parle pas de l’Australie, de super pouvoirs et d’apprendre à aimer. S’il te plaît Zac. Casse toi. Ne t’approche pas de moi. Ne t’approche pas de ce que je suis. Tu crois quoi ? Tu crois que ça va moi ? Zac, tu te trompes.. Je vais te faire mal Zac. Ne viens pas. S’il te plaît.

Alors vivement, je me reculais. Mes yeux étaient embués de larmes. Cet amas de pensées était arrivé en quelques secondes, à peine. Quasiment impossible pour Zac de noter ce déchirement en moi. Je devais avoir l’air d’un animal sauvage. C’est ce qu’Il me disait quand je réagissais ainsi. Vive. Sur la défensive. Sauf que Lui, je le tuais et l’aimais du regard à la fois. Mon regard pour Zac n’était pas le même. Je le sentais. Si mon corps était tendu, ce n’était pas par défense pure, mais j’avais peur, sans aucun doute. Si mes yeux étaient embués de larmes, ce n’était pas ma douleur seulement, c’était la peur, encore. Si mes poings étaient serrés, ce n’était pas pour me défendre de lui, mais pour me retenir, par peur, encore.

Puis je tombais sur le regard de Zac. Et un une simple respiration, je me calmais. Oui, je voulais te faire confiance. Mais pas maintenant. Pas si vite. Laisse moi le temps de t’approcher par moi même. Laisse moi le temps d’être certaine, même si on ne l’est jamais réellement. Laisse moi te connaître, laisse moi te comprendre. Oh Zac, s’il te plaît, laisse moi encore. Je suis un mustang Zac. Comme ceux dont je te parlais tout à l’heure. Je suis un être battu, comme ceux que je guérissais, là bas, chez moi. Je ne te connais pas, je dois me méfier. Ce n’est pas volontaire, c’est de l’instinct. Brut. Sauvage. Je ne me contrôle pas Zac quand je suis comme ça. Un autre n’aurait pas eu le dixième de ce que tu as pu voir ou entendre ce soir. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça Zac. Toi tu as pu t’approcher. Mais ne va pas trop vite, s’il te plaît. Ne gâche pas ça. Ne me laisse pas foutre en l’air ça. S’il te plaît..

Je ne savais pas quoi lui dire. Je ne savais pas quoi faire. A sa place, je me serais prise pour une folle. Je serais partie. J’aurais abandonné cette énergumène qui réagissait comme un animal sauvage. Mais je ne voulais pas qu’il fasse ça. Je ne savais plus ce que je voulais. J’oubliais ma cigarette qui se consumait entre mes doigts. Je la lâchais avec un sursaut de douleur quand la chaleur caressa mes doigts d’un peu trop près.

J’eu envie de lui expliquer. Mais je ne pouvais pas. Ca aurait été pire. Alors j’ai fait un pas, timide, vers lui. Puis un autre. Jusqu’à me retrouver à quelques centimètres de lui, forcée de lever franchement la tête pour le regarder. Mais je voulais qu’il voit mes yeux, autant que je voulais voir les siens, alors que je murmurais un mot que je n’avais pas l’habitude de prononcer souvent :

Désolée Zac ..
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyLun 19 Mai 2014 - 22:34


Plus le temps passait, plus l'ambiance devenait morose, mais pas désagréable. Ses doigts se fermèrent, et je regrettai un instant d'avoir retiré les miens, car les siens aussi avaient l'air d'apprécier le contact. Qu'est-ce que je raconte ? Zac, mon p'tit bichon, arrête de prendre tes foutus rêves pour la réalité ! Ok, elle est belle, gentille, carrément craquante même. Mais tu n'es pas bien pour elle, avec ton passé graveleux et les blessures qui te rongent. Pourquoi n'arrives-tu pas à comprendre que la petite lumière qui anime encore ses yeux risque de s'éteindre à cause de toi, si tu fais un pas de travers ? Mais bordel, retiens-toi. Empêche-toi de faire tout ça... D'un autre côté, la lumière ranimait mes espoirs, mes rêves d'enfants. Oui, c'était comme si on était petit garçon et petite fille, jouant tous les deux à un jeu dont nous ignorions les règles.

On serait chez moi, je t’emmènerais voir les mustangs. Y a rien de mieux. Même voler. Même être un superman pour les gens qu’on aime.


Je fermai les yeux un instant, nous imaginant allongés dans l'herbe, riant des blagues que nous nous raconterions ; assis sur des paint horses, galopant dans des plaines verdoyantes. Son sourire illuminerait n'importe quel paysage de mes rêves. Mes yeux toujours fermés, je serrai mes poings vides. Pourquoi avais-je lâché sa main, déjà ?

J'aimerais bien que tu m'emmènes. Que tu m'apprennes à voler. A protéger les gens que j'aime. Parce que pour l'instant, je n'ai jamais réussi...Il faut dire que...(Je soupirai) Je n'ai jamais appris à aimer.

Mes joues prirent une teinte écarlate, conscient que j'étais d'avoir dit une de mes plus grandes faiblesses à ce petit bout de femme. Oui, je n'avais jamais été vraiment amoureux. J'avais peur que les femmes me blessent, qu'elles me traitent comme un objet ou que je ne sois qu'un second choix, un lot de consolation. Mais ça, c'était avant. Depuis mon accident, j'avais une peur encore plus irrationnel de tomber amoureux vu que mes faiblesses n'étaient plus uniquement mentales. Quelque chose pourtant se passait là, entre Keziah et moi. Je ne savais pas ce que c'était. Une étrange chaleur s'emparait de mon cœur, une boule bloquait ma gorge et mon estomac faisait des loopings au moindre de ses gestes. On peut appeler ça... de l'affection. Ou alors c'était quelque chose d'autre, qui m'était encore inconnu : le désir. Mais le désir tendre, celui qui vous donne envie de faire l'amour à une femme, pas de la baiser comme n'importe quelle autre. Oui, je la désirais, furieusement même. J'entendis sa voix en un murmure :

J’ai pas envie que tu t’en ailles tout de suite. J’ai pas envie que tu t’en ailles..


Sa phrase me bloqua littéralement le souffle, et je dus probablement passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel entre stupéfaction, peur, adoration, plaisir... Elle était juste trop mignonne, à me demander de rester, comme ça, juste pour lui faire plaisir. Il faut dire que ça ne me déplaisait pas non plus, bien au contraire, je ressentais la même chose. Je la vis prendre une cigarette et l'allumer. Ca, je l'avais pas vu venir par contre. Je m'avançai vers elle, pris son visage entre mes mains et, les yeux dans les siens, lui dit lentement, en détachant chaque syllabe :

Je n'irai nulle part Keziah. Je ne compte partir nulle part ce soir sans toi. D'accord ?


Je souriai et, doucement, caressai son visage de mon pouce. J'avais envie de l'embrasser sur le front, comme le faisait ma mère pour me réconforter, mais je ne savais pas comment elle réagirait. Je décidai donc de prendre sa main, avec un temps d'attente, comme pour lui demander la permission, puis je l'attirai vers la porte :

Viens, je vais te montrer quelque chose, tu vas adorer...


Je souriai, puis regardai autour de moi. Il faisait presque nuit, les premières étoiles apparaissaient dans le ciel, et la Lune nous guettait du coin de l'oeil. Une de mes soirées à Wynwood m'avait permis de découvrir les bâtiments, les passages secrets et les supers astuces. Je décidai de lui montrer mon endroit préféré la nuit. Je pris mon sac au passage, qui contenait l'autre bouteille, puis lui demandai :

Tu me fais confiance ?
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyLun 19 Mai 2014 - 21:45

Premier jour, première entorse au règlement.

Zacchary M. Durden & Keziah Cooper.


Je me rendis compte que j’avais gardé la main de Zac quand celui ci la lâcha et que mes doigts se refermèrent dans le vide. L’absence de la chaleur de sa peau se fit sentir, un court instant. Peut être était ce seulement le vent qui se levait, la lumière qui disparaissait. Ma peau se recouvrit d’une petite chair de poule tandis que je frissonnais. Oui, définitivement, ce n’était évidemment que le vent.

J’écoutais avec un petit sourire les différents “talents” de Zac. Il me faisait penser à un enfant parfois. Un grand enfant, c’était certain, précisais-je intérieurement, amusée. Son physique n’allait pas avec sa voix, douce, posée. Je l’imaginais sans aucune difficulté, petit garçon, accroché à un ballon de foot. Je l’imaginais rieur, sur la plage. Je ne l’imaginais que trop bien, et ça ne me plaisait qu’à moitié.

Il me fit comprendre qu’il ne voulait pas partir. Ou plutôt, pas seul. Il me faisait peur. Pas parce qu’il était lourd. Pas parce qu’il était collant. Pas parce qu’il était con, moche, inintéressant. Il me faisait peur parce que je ne voulais pas qu’il parte. J’avais peur parce que oui, je voulais qu’on aille boire un café, qu’on aille dîner, qu’on prenne un verre, qu’on aille au cinéma, je voulais qu’on marche en rentrant, en silence, juste qu’on marche. Je voulais lui montrer mes cartons de photos parce que je voulais qu’il voit. Je voulais lui raconter. Je voulais lui montrer. Je voulais qu’on prenne une voiture et qu’on y aille. Dans le Wyoming. En Australie. En France. En Italie. A New York. Je m’en foutais. Je voulais qu’on parte, là.

Je baissais les yeux, fixant timidement mes pieds. Oui, j’étais mal à l’aise. Je ne savais pas ce que je pouvais lui répondre. Je ne savais pas vraiment ce que je pouvais faire.
Mes longs cheveux me cachait un peu les yeux, le visage, ce qui m’arrangeait bien. Je sentais la chaleur monter au niveau de mes pommettes.

On serait chez moi, je t’emmènerais voir les mustangs. Y a rien de mieux. Même voler. Même être un superman pour les gens qu’on aime.

Je n’avais pas répondu. J’avais esquivé. J’avais détourné le sujet. Mais je m’en voulais. Je n’osais pas relevé les yeux, j’avais peur de l’avoir blessé. Je ne voulais pas voir ses yeux blessés. Ca aussi, je ne l’imaginais que trop bien : lui, petit garçon, les larmes aux yeux. Cette image me brisa le coeur. Je n’aurais su pourquoi. Alors je relevais tout de suite le visage.

J’ai pas envie que tu t’en ailles tout de suite. J’ai pas envie que tu t’en ailles..

Ma voix se cassait. J’avais déjà dit cette phrase. Une fois. Pas comme ça. Mais une fois. Ca n’avait pas fonctionné. Il était parti. Il était revenu oui. Mais Il avait changé. Il n’était plus Lui. Je serrais les poings, mais sentant ma gorge se serrer, je fis ce que je faisais à chaque fois .. M’allumer une clope.
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyLun 19 Mai 2014 - 19:38



Si tu veux, j'ai des tas d'albums et de cartons de clichés dans ma chambre. Si t'as envie d'y fouiller un oeil, prévois une semaine complète, tu ne risques pas d'en sortir de sitôt !


J'imaginais déjà les paysages fantomatiques du Wyoming la nuit, les couchers du soleil et les rivières aux courants tourmentés qu'elle aurait pu prendre en photo. J'imaginais des photos de chevaux, leurs muscles magnifiques lorsqu'ils courent au galop, des clichés de sa famille, de ses amis sûrement... Avait-elle pris ses parents, ses frères et sœurs en photo ? De qui tenait-elle ses beaux cheveux blonds, ses taches de rousseurs, et surtout ce sourire qui vous réchauffe jusqu'aux tréfonds de l'âme ? J'avoue que toutes ces idées me taraudaient, mais aller dans sa chambre aussi vite, c'était à la fois cool et étrange. Pour une fois, je n'avais même pas envie d'y aller. J'avais envie de savourer chaque seconde avec elle, sans me prendre la tête ou me demander ce qui se passerait si... Si on flanchait.
Elle n'était pas une mauvaise cavalière, bien qu'elle s'emmêlait un peu les pinceaux. Je la guidai avec légèreté, sans prise de tête, voyant qu'elle se concentrait. Je l'imaginais sur les pieds de son papa, un rustique cowboy (tel que je le voyais du moins) au sourire chaleureux. D'un autre côté on pouvait mettre ça sur la tequila, elle avait l'air aussi... entamée que moi. Décidément, cette bouteille était grande, mais il devait y avoir un trou dedans. Ou alors il y en avait que la moitié, et je devrais porter plainte. J'étais encore en train d'essayer de me rappeler du numéro de mon avocat quand elle s'écarta doucement :

Tu t'es probablement trompé de cavalière, mais j'admire ! D'autres compétences cachées jeune homme ?

Ohhh, t'inquiète, il y a bien pire comme cavalière, je ne me plains pas... Quoi que... Si tu me marches encore une fois sur le pied je vais devoir porter plainte (J'essayai de prendre un regard sérieux, peine perdue, mes yeux riaient pour moi)... J'aurais bien voulu te dire que j'ai des compétences en claquettes, en tricot ou encore en chant lyrique, mais ce serait me surestimer. Par contre, je suis doué aux jeux d'alcool, ce qui n'est cependant pas une excellente référence (HUM), au poker (HUM) et je sais crocheter une serrure... Après réflexion, tu traînes avec un délinquant. Tu n'as pas peur, j'espère ?... (Je la fixai en souriant) A moins que tu ne sois une criminelle ! (Je me mordis la lèvre)

Je riai de bon cœur, en me rappelant mes années au lycée de Sydney. Un de mes camarades de classe, Rodney Steen, m'avait appris de nombreuses choses, y compris comment voler quelque chose dans la poche de quelqu'un (ce qui m'a servi à envoyer un message de rupture à une nana qui me poursuivait presque, ce qui m'a donné une raison de la « larguer »), crocheter une serrure (comment ça, voler les résultats d'un test est interdit?!), faire le mur... On avait vraiment fait des folies. C'était juste avant l'école militaire. C'est probablement la raison qui m'y a envoyé, soit dit en passant. Le brave Rodney avait fait son temps, et quand je suis retourné à Sydney il était en maison de correction. Il s'était fait pincer en train de voler des œuvres d'arts chez une vieille dame. Pas étonnant vu le personnage, mais ça m'avait fait bien rire.
Soudain, je réalisai que ma paume était encore chaude... puisque la sienne était encore dedans. Je baissai, les yeux, gêné, mais conservai ce contact agréable. Ma main me semblait incandescente, maintenant que je savais que ses doigts frôlaient les miens. Je me sentais rougir à vue d'oeil, et me balançai d'un pied sur l'autre. J'avais envie de toucher son visage, pour voir si sa peau était aussi douce que ce que je voyais... Cette proximité soudaine était un peu trop... difficile à supporter. Je n'avais pas touché, ni même approché une femme depuis quelques mois. Depuis mon accident. J'avais à la fois envie de céder à cette tentation, mais j'avais aussi cruellement peur. Peur de moi, peur d'elle ou de ses réactions... J'étais terrifié. Je relâchai ce contact, doucement, et murmurai :

J'ai encore une bouteille dans mon sac. On peut rester là, aller ailleurs... Je ne sais pas... Un ciné, un café... J'ai vraiment pas envie de passer la soirée seul.


Ou de te laisser partir, pensai-je. Le coeur au bord des lèvres, j'attendis sa réponse, les yeux sur sa main que je venais de lâcher.
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyLun 19 Mai 2014 - 18:51

Premier jour, première entorse au règlement...

Zaccary M. Durden & Keziah Cooper.


Zac aborda le thème de mes photographies. Je ne compris pas sa gêne, assez évidente. Mes clichés n'avaient rien de secret pour moi. Ce qui me faisait peur, c'était quand les gens demandaient à voir les clichés d'EUX. Là, ça pouvait devenir délicat. Ce que je trouvais beau chez quelqu'un, et cherchait à faire ressortir, pouvait parfois lui sembler laid. Je n'avais jamais compris cette aversion à la vision de soi, mais bon, je l'acceptais tant bien que mal, essayant de conserver un maximum de clichés.

Si tu veux, j'ai des tas d'albums et de cartons de clichés dans ma chambre. Si t'as envie d'y fouiller un oeil, prévois une semaine complète, tu ne risques pas d'en sortir de sitôt !

Je lui souris, espiègle. En effet, malgré le fait que je travaillais à la fois avec de l'argentique et du numérique, j'avais une quantité incroyable de clichés sur papier, qu'il m'avait été impossible de laisser derrière moi. D'ailleurs, mes photos et mes livres avaient nécessités à eux seuls bien plus de place que le reste de mes affaires..

J'avais à peine fini ma phrase que Zac me saisit par la taille, m'attrapa la main et.. Non mais on valsait là ? Sérieusement ? Le coucheur de soleil, la valse.. Bon, la Tequila n'était pas des plus romantique, mais ce n'était pas plus mal. Un tel cliché aurait été bien trop gros. Je tentais de le suivre, tant bien que mal.
Quand j'étais petite, Il m'avait appris, un peu. Moi, debout sur ses pieds, tentant de mémoriser les pas alors qu'il comptait " 1, 2, 3 " en rythme. J'adorais la musique de la valse, mais la danser avait toujours été un calvaire.

Cependant, je devais admettre une chose, Zac se débrouillait drôlement bien. Mieux que moi, à qui la Tequila montait sérieusement à la tête et qui montrais de sérieuses difficultés à suivre un rythme correcte. Décidément, je n'étais pas faite pour les scènes clichés.

Je m'écartais de Zac, d'un pas, coupant court au massacre que je n'aurais pas pu qualifier de danse, du moins de mon côté.
Je devinais mon regard espiègle, assorti au grand sourire qui s'affichait sur mon visage.

Tu t'es probablement trompé de cavalière, mais j'admire ! D'autres compétences cachées jeune homme ?

Je ne m'étais pas encore rendue compte que je n'avais pas lâché la main de Zac..
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyLun 19 Mai 2014 - 12:27

J’avoue que les démonstrations d’affection n’ont jamais été mon fort. Pour moi, un « félicitations », quel qu’en soit la raison, se fait par une poignée de main. Quand ma mère me serre dans ses bras, je suis mal à l’aise et quand à mon frère, en constant besoin d’affection, je lui fais parfois une tape sur l’épaule ou sur la tête. Et je venais de faire pareille à une jolie jeune femme triste. Pitoyable. Stupide, stupide, stupide. Je ne fus pas surpris par son fou rire, puisque moi aussi je finis par pouffer, en me mordant la lèvre, la main dans les cheveux. Son rire résonnait sur le toit, glissait sur les bouteilles vides et les mégots, caressait mon petit cœur ravi. J’avais réussi, au moins, à la faire rire. Grande avancée contre la mélancolie.

Désolée, c’était trop.. mignon en fait. C’est sergent-chef-major qui t’a appris à tant de démonstration ?
Oh, tu sais, lui et moi c’est une grande histoire d’amour. On a vécu tant de bons moments ensemble ! (Je levai les yeux au ciel)
Quant aux cours. Hum, j’ai pris des options sports et photographie. Enfin je crois que c’est la seule chose que j’ai envie de faire. Et toi ?
Oh, j’ai pris Anglais avancé et Esthétique/Bien-être. Après avoir rencontré des gens avec des handicaps dans mon centre de rééducation, je me suis dis qu’aider les autres à reprendre confiance en eux et les bichonner, c’était une façon de me racheter. J’ai fais des erreurs, mais j’ai envie d’avancer et d’être moins égoïste. J’espère que ça va aussi m’aider… Photographie ? Mais c’est génial ça. J’adorerais voir le monde à travers tes yeux !


Je me raidis, conscient de mon emportement, un peu mal à l’aise. Si ça se trouve, ce genre de choses était privé, elle préférait peut-être garder son art pour elle et elle seule. Un peu perplexe, je continuais :

Enfin, si tu veux. Je veux dire… Si tu veux montrer tes œuvres. J’aime connaître de nouvelles choses.
Tu étais chez les Rho Kappa ? J’y ai postulée ! J’ai aussi postulé chez les Sigma Mu et les Alpha psi. Je sais pas trop comment ça va se passer mais bon. Tu es où toi maintenant ?


Les RK… Une bonne époque, mon entrée à Wynwood. J’avais beaucoup ri dans cette confrérie. Je m’étais fait des amis grâce aux Cannonballs, l’équipe de foot US du lycée, comme Trey mon compétiteur de drague, ou Emeric, un peu plus en retrait mais fort sympathique… J’y avais aussi rencontré Katherina, une femme qui avait dévoilé en moi l’homme tendre, et non pas la brute qui draguait à tour de bras. Malheureusement, suite à mon accident, j’avais coupé tout contact et ne voulais pas particulièrement renouer avec eux, qui avaient du, tout comme mes proches, trouver irresponsable de gâcher ma carrière pour quelques cocktails. Cependant, je savais que je serais toujours le bienvenu chez les RK, et que je pourrais sans problème introduire la belle et sportive Keziah dans les rangs.

J’étais chez les RK pendant quelques mois, je faisais du foot avec les Cannonballs, mais suite à ma blessure je ne pourrai certainement plus courir jusqu’à la fin de mes jours. Bon, ça ne veut pas dire que je ne peux rien faire. Je suis un poil boiteux, mais je me débrouille bien, je peux même danser correctement.

Je pris une rasade de tequila, et je me rendis compte que j’étais déjà bien entamé, entre le médicament, la fatigue et l’alcool. Je commençais à sentir mes muscles se décontracter, devenir comme engourdis, bien que je ne me sente pas encore « flotter » dans l’air ou marcher de travers. Je me levai avec décontraction (je m’étais assis près d’elle sur le rebord du muret et lui tendis la main :

Viens, je te montre ! Ma mère m’a appris ça quand j’avais cinq ans.


Je pris sa main et l’emmenai au centre du toit, repoussant du pied une ou deux bouteilles qui m’embêtaient. Puis, une main sur son omoplate, une autre dans la sienne, bras « cassé », je me mis en place et commençait à chantonner une des valses de Chopin. Je l’emportai avec moi dans une valse lente, doucement, posant mes pieds avec légèreté, me déplaçant en carré, puis en étoile, la faisant virevolter gaiement. Je lui souriai, puis m’arrêtai, me penchant en une légère révérence.

Tu vois, je ne suis pas trop rouillé ! Bon, on est revenu au XVIIème siècle, mais au moins je peux mettre un pied devant l’autre ! (Je ris, puis repris la discussion où nous l’avions laissée) Mais si tu as besoin de moi, pour les RK ou même les SM, je serai là pour t’aider. Je serais ravi de te montrer à quel point les cours sont chiants, aussi. Tu es en quelle classe ?

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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyLun 19 Mai 2014 - 10:56

Premier jour, première entorse au règlement.

Zaccary M. Durden & Keziah Cooper.


L’Australie. Je n’étais jamais allée là bas. Ma mère m’avait dit qu’elle était partie là bas pour sa lune de miel, abandonnant le ranch un trop court instant. J’avais vu les photos, la ressemblance frappante à certains moments avec notre Wyoming. Mais plus de plages chez eux, c’était assez évident.

J’avais donc enfin mis un nom sur l’accent de Zac. Ca ne me servait pas à grand chose, mais j’aimais l’idée que je savais quelque chose sur lui. C’était stupide stupide stupide. Je ne me reconnaissais pas dans cette mièvrerie totale.

Je tournais à nouveau la tête vers lui. Le mal du pays était aussi présent dans sa voix, ses mots, son regard que je le devinais dans les miens. C’était peut être pour ça en fait. On était les deux grand perdus de Wynwoodhs. Les deux boulets dont personne ne voulait, qu’on avait envoyé loin de chez eux.
Bonjour la première rencontre...

J’étais perdue dans mes pensées quand Zac s’approcha de moi. Je ne fis pas vraiment attention à la distance nous séparant qui diminuait pas à pas. Quand je m’en rendis compte, il était juste devant moi, ce qui me forçait à lever vraiment la tête pour voir son visage. Sauf que je le fis, un très court instant, et trop gênée, je baissais la tête instantanément.
Et là.. Incompréhension totale. Voilà que Zac me.. tapote le bras ? Je m’écarte d’un pas, me tourne vers lui. Un sourire se dessine sur mes lèvres, retenant ce qui ne tarde pas à arriver. J’éclate de rire. Oubliée la nostalgie, oubliés les souvenirs, le grand malabar est beaucoup trop drôle. Je m’en veux, je me dis qu’il ne faut pas qu’il pense que je me moque de lui. Mais c’est trop, je ne contrôle pas mon rire, j’essaie de m’assoir, sur le muret. Je m’exécute, puis ramène mes genoux vers mon torse pour y cacher mon visage. Je n’ai cessé de rigoler, je suis rouge écarlate, et j’ai peur que Zac se vexe.
Un panel d’émotions assez contradictoire, mais qu’est ce que c’est bon de rire un coup comme ça.
Je respire un grand coup, me calme. Je crois que Zac a essayé de me parler après son petit coup d’épaule. Je lève la tête, toujours assise, lui debout à côté de moi. Je lui souris.

Désolée, c’était trop.. mignon en fait. C’est sergent-chef-major qui t’a appris à tant de démonstration ?

Je le taquine franchement, avec le même sourire “s’il te plaît” que précédemment. Après tout, je me sens bien là, j’ai pas très envie qu’il s’en aille.

Quant aux cours. Hum, j’ai pris des options sports et photographie. Enfin je crois que c’est la seule chose que j’ai envie de faire. Et toi ?

J’entendis qu’il faisait partie des Sigma Mu, une des confréries où j’avais “postulée”.

Tu étais chez les Rho Kappa ? J’y ai postulée !, lui répondais-je avec un sourire. L’idée de ne pas être seule, perdue face à un cercle fermé qui se connaissait déjà tous me rassurait. Même s’il n’y était plus, il pourrait peut être m’aider si j’y entrais.

J’ai aussi postulé chez les Sigma Mu et les Alpha psi. Je sais pas trop comment ça va se passer mais bon. Tu es où toi maintenant ?

Je regrettais un peu mon entrain sur les Rho Kappa. Je me souvenais de sa cicatrice, et me demandait si cette blessure lui empêchait de faire beaucoup de choses.. J’espérais également qu’il avait quitté les Rho Kappa de son plein gré, et pas qu’il avait été viré après son accident. Ma candidature serait ôté en un instant.

Je me demandais pourquoi j’avais postulé pour une confrérie. Au fond, j’avais sûrement plus besoin de compagnie que ce que je voulais bien faire croire, certainement. Puis j’avais choisi dans l’ensemble des choses qui me ressemblait, qui s’accordaient avec ce que je suis et ce que je veux être. Et mine de rien, j’espérais que ça m’aiderait dans mon intégration ici.

Je ne considèrerais jamais Miami comme la maison. Mais j’espérais, un court instant, une fois de temps en temps, arriver à m’y sentir bien. Rassurée. En sécurité. Heureuse même, qui sait ?

Ma mère m’avait toujours dit que ce n’est pas le lieu qui donne ce sentiment, c’est la personne qui y vit avec nous. Je me suis rendue compte tard qu’elle avait raison. Quand Il est parti. Le ranch, les chevaux, la rééducation. Rien n’avait plus de sens. Je suis partie, ma mère m’a retrouvée. J’ai eu beau me plonger dans le travail, corps et âme, ce n’était plus pareil. Il n’était plus là. J’avais l’horrible sentiment que je n’étais plus chez moi. Ma mère n’avait jamais compris pourquoi je ne lui parlais que peu depuis Sa mort. Mais comment annoncer à ma propre mère que mon foyer n’en est plus hein, malgré sa présence ? Comment lui expliquer que ce n’est pas son odeur, son rire, son regard, sa voix, ses bras dont j’ai besoin ? Comment lui expliquer qu’elle est ma mère, et que je l’aimerais quoi qu’il arrive, mais qu’elle n’est pas mon foyer.. ?

Je soupirais et repris une rasade de Tequila pour effacer ça de mes pensées. Je me concentrais ; de la légèreté Keziah, laisse toi aller..
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyLun 19 Mai 2014 - 10:32


Tu as de la chance.. Avoir des gens pour qui tu souhaites un tel pouvoir. Eux aussi en ont…


Son regard à ce moment-là me rendit un peu triste. Comme si je pouvais distinguer à travers les nuances de bleu de ses pupilles qu’elle pensait à ceux qu’elle avait laissé derrière. Sûrement son père, sa mère, peut-être des frères et sœurs… J’avais envie d’en savoir plus, mais en voyant la mélancolie dans son regard, je coupai court à toute envie de lui poser des questions. Il est vrai que j’avais eu la chance d’avoir une famille aimante, qui m’avait aidé même dans les moments les plus difficiles. Ma mère, qui avait été là pour moi quand j’avais eu mon accident, mon beau-père qui m’avait remis dans le droit chemin, mon petit frère… Et aujourd’hui j’osais encore me plaindre de mes petits soucis, mais tant d’autres personnes étaient plus malheureuses que moi… Je commençais presque à m’en vouloir plus pour ça que pour mon idiotie qui m’avait coûté jambe et carrière.
Elle eut l’air surprise que je veuille partager son rêve. D’un côté, c’était un peu intime ce genre de rêves de gosses. Je rougis, un peu gêné d’avoir mis mon grain de sel. Quand elle me demanda d’où je venais, je repensais à ma maison au bord de la mer, aux oiseaux qui chantent près des vagues, la brume salée du matin… Nos balades dans le désert, à cheval, où tout semblait si vide et pourtant si pesant, comme si on vous observait de loin. Certains disaient même que cette présence était Dieu, qu’il veillait sur nous sur la terre aride. Il y avait tant de légendes aborigènes à entendre, des choses à voir… J’avais vu toutes ces merveilles, du monolithe d’Ayers Rock aux Devil Marbles… Oui, j’aimais ma patrie. Et elle me semblait loin.

J’ai grandi à Sydney, en Australie. J’ai vécu dans plein de quartiers, avant d’habiter au bord de la mer avec mon beau-père. Nous partons souvent faire des balades à cheval dans le désert. Ca me fait bizarre d’être à Miami. Les gens sont complètement différents, leur mentalité est à l’opposé de la nôtre… C’est dépaysant…



Je replongeai un instant dans mon enfance et mon adolescence, laissant la chaleur du soleil d’Australie réchauffer mon cœur un instant. Oui, ça faisait du bien d’y penser. Puis je levai les yeux vers elle. Elle n’était pas aussi grande que moi, mais elle me semblait toute petite d’un coup. Son regard était d’une tristesse à me coupa le souffle. Je n’étais pas du genre sentimental, mais avoir vu des gens se battre avec leurs handicaps, me battre avec eux, ça m’avait ouvert à bien des horizons que je ne soupçonnais pas. C’est donc tout naturellement que j’eus soudain l’envie de la serrer dans mes bras. Cependant, mon passé et qui j’ai été me revint. J’avais été ce type qui se tapait des nanas faibles, juste pour rendre son ego encore plus grand chaque jour. Mais je n’étais plus ce type-là. J’étais le type un peu cassé qui voulait consoler une femme un peu cassée. Et comment fait-on dans ce genre de cas ?
Je trépignai, fis un pas et m’arrêtai. Puis un autre pas. Et un autre. Jusqu’à être proche d’elle. Elle leva les yeux vers moi et je fronçai les sourcils, concentré, je tendis la main et… lui tapotai gentiment le bras avec un petit sourire gêné. Oui, bon, Zac n’est peut-être pas un exemple de compassion, mais au moins il essayait de faire preuve d’un peu d’attention. J’esquissai une grimace en voyant mon geste un peu gamin, franchement gêné, et passai la main dans mes cheveux, geste que je pensai un peu plus décontracté, histoire de défaire cette ambiance tendue.

Euh… Tu as pris quels cours et options ? Et tu as postulé pour quelle confrérie ? Je te soupçonne d’être une future RK. Si c’est le cas, tu verras c’est une excellente confrérie. J’y étais avant. J’ai changé en revenant ici…


A présent, j’étais devenu un SM. Rien que les initiales me décrivent plutôt bien en soi. Non pas que j’aime faire du mal aux autres, mais plutôt à moi-même, mentalement. Je n’avais plus rien à faire dans les RK, ma jambe ne me permettant pas de refaire du sport. Rester dans une confrérie sportive n’avait donc aucun sens… Les PS auraient pu me prendre, si j’avais gardé mon charisme et mon envie de me taper toutes les paires de jambes féminines du lycée. Non, les SM, ça me convenait bien. Je m’y trouvais à ma place, bien que pour l’instant je n’ai pas encore eu le temps de me faire à l’idée.
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyDim 18 Mai 2014 - 21:38

Premier jour, première entorse au règlement

Zaccary M. Durden & Keziah Cooper.


Son super pouvoir était bien meilleur que le mien. Bien plus beau. Et tout autant représentatif de sa vie que le mien l’était de la mienne. Je me tournais vers lui, émue.

Tu as de la chance.. Avoir des gens pour qui tu souhaites un tel pouvoir. Eux aussi en ont..

Je rêvassais à nouveau. Qu’aurais je donner pour que toute ma vie on m’identifie à Lui. Collée à ses bottes. Le suivant sur ses rodéos. Prenant la relève. Le fils qu’il n’aurait jamais c’était moi. Je n’ai pas grandi pour être une femme, j’ai grandi pour être Lui. Mon premier chapeau : celui de son premier championnat. Mes premières bottes étaient ses premières bottes. Je voulais tout faire comme lui. Nous avions les mêmes initiales, à une époque, c’était ma fierté, toute mon estime de moi reposait sur ces deux lettres.

La voix de Zac me tira de mes pensées. Je ne m’étais jamais imaginé avec qui que ce soit là haut. Le but c’était d’être seule. De veiller sur Lui, sur ma mère, sur le ranch. D’admirer. De m’échapper. Mais d’être seule quand je le désirais. Je ne concevais même pas que quelqu’un puisse avoir une envie identique à la mienne tant je me considérais comme une folle.

J’imagine que oui. D’où tu viens toi ? Des déserts et la mer ..

Il avait une pointe d’accent que je n’identifiais pas. Pas d’ici, c’est certain. En même temps, moi même, je parlais parfois avec un léger accent des terres qui m’avait valu quelques moqueries sur le trajet déjà. Ce constant rappel que je n’étais pas d’ici et ne serais jamais à ma place.

Je regardais l’horizon. Des barres d’immeubles. On décelait un peu l’océan, au loin. Je n’arrivais pas à sentir les embruns de la mer, ce qui me déçut. J’étais définitivement une fille des grands espaces. Cette ville me rendrait claustrophobe..

En me retournant vers Zac, je vis qu’il m’avait rejoint sur le muret. Il était immense décidément. Je n’avais aucun mal à l’imaginer en camp militaire ou sur un terrain de foot US. Il avait clairement la carrure pour. Pourtant, là, peut être à cause de la tequila, peut être parce que j’étais seule, peut être parce qu’au fond, j’étais malheureuse, sa carrure ne m’apparaissait pas comme une armure, comme un mur, mais plutôt comme un refuge. Malheureusement pas assez solide pour lui, mais pour ceux qui l’entouraient sans aucun doute. Et un instant, un court instant, mon regard s’attrista, quand je me rendis compte que je n’avais plus de refuge..
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyDim 18 Mai 2014 - 20:47


Je me souvenais de ma première fois. Sentir la chaleur se propager en moi, découvrir les sensations que je pouvais ressentir dans tout mon corps, l'ivresse qui s'emparait de moi... C'était divin. Oui, je me rappelais très bien de ma première fois. Parce que quand on s'enfile toute une bouteille de vodka, notre foie comme notre estomac s'en souviennent très bien. Contrairement à notre cerveau, puisqu'en général on refuse rarement un verre tendu. Je connaissais les ravages de l'alcool, j'avais regardé des émissions, des séries, entendu des policiers de la sécurité routière, j'avais vu des amis se planter en vélo, voiture ou autres... Mais j'avais suivi le mouvement de masse. Très tôt, j'ai été arrêté pour ivresse sur la voie publique, ou pour d'autres petites choses liées à ça. Des bêtises d'adolescent, on ne pouvait rien en dire de plus. Cela ne me caractérisait pas. En allant à l'école militaire et en commençant à former mon nouveau physique, j'avais du (plus ou moins) arrêter mes foutus conneries et entrer dans le droit chemin. C'était ma première bouteille depuis mon accident, et pourtant, je ne me sentais pas aussi bien qu'avant. Parce que je ne buvais plus pour le fun, mais pour enlever cette boule qui me restait dans la gorge, cette colère qui avait besoin d'être canalisée, cette angoisse de l'avenir qui se profilait et me donnait la nausée. Oui, je buvais pour oublier. Mais ce soir, je n'étais pas seul à avoir envie d'oublier. Et croiser son regard doux, aussi inquiet que le mien, c'était comme rentrer à la maison.
D'un côté, je commençais à la voir comme une belle femme, le genre de femme que l'on veut courtiser, non pas draguer impunément. D'un autre côté, j'apercevais cette petite chose fragile au fond d'elle qui ne demandait qu'à être rassurée et je voulais la prendre dans mes bras, pour qu'elle sache qu'elle n'était pas la seule. Mais la timidité s'était emparée de moi, et je me contentai de penser aux rivières, aux chevaux et aux montagnes qu'il me semblait voir dans ses yeux. Elle aussi était timide, et rougissait autant que moi, ce qui en soit, me rendit un peu de virilité. Ce silence se prolongea entre nous quelques minutes, et je bus un coup, les yeux fermés, savourant la chaleur de l'alcool qui s'évaporait sur ma langue et dans ma gorge.


Dis, tu voulais quoi comme super pouvoir quand t'étais gamin Zac ? Moi je voulais voler. Je voulais voir ce que les aigles voyaient au dessus de chez nous.. C'est pas stupide quand même ?


A peine ouvris-je les yeux qu'elle était au dessus du vide, marchant sur le rebord du toit. Je ne pus m'empêcher de sourire, parce que de là où j'étais assis, elle marchait à contre-jour, et le soleil illuminait sa silhouette et ses cheveux qui se balançaient doucement dans le vent. Je pensai à sa question. Un super-pouvoir... Qu'avais-je voulu être un jour ? Un homme araignée pour pouvoir grimper sur les immeubles ? Un super monstre vert ? Mieux que ça. J'avais voulu pouvoir être capable de changer les choses, afin que ma vie ne soit pas l'horreur qu'elle a été à ses débuts. Oui, j'avais eu envie de devenir ce que j'étais il y a peu, ni plus ni moins. Un mec qui aurait du charisme, une passion, mais il y avait quelque chose oui, qui s'apparentait à un « super-pouvoir ». J'inspirai et lui dis :

C'est un beau rêve. J'avoue que voler doit être extraordinaire. Je me suis toujours demandé comment ce serait, là-haut... Mais moi, je voulais devenir très fort. Je voulais protéger ma mère, mon frère et ceux que j'aime de ce qui pourraient les blesser. Pour qu'un jour, ils puissent réaliser leurs rêves sans entraves. Même si, en y repensant, être phosphorescent ou invisible aurait été plus rigolo, tu ne trouves pas ?


J'essayai de prendre un ton détaché et amusé, mais il est vrai que repenser aux années passées à se taire, en espérant qu'il serait de bonne humeur et ne nous frapperait pas aujourd'hui... C'était un peu dur. Je n'avais pas un passé très reluisant, j'en étais conscient. Mais j'avais de bonnes raisons d'avancer aujourd'hui. Liam, qui me prenait comme ultime exemple d'homme, ma mère qui avait tout sacrifié pour moi, les gens qui appréciaient ma compagnie... D'ailleurs, l'ambiance redevenait morose. Je me levai (un peu plus lentement que la moyenne) et montai sur le rebord avec ce qui me restait d'agilité. Ma jambe était douloureuse, mais stable. Je n'avais aucun risque de tomber. J'avançai vers elle en écartant les bras :

Tu nous imagines là-haut, les ailes déployées, en train de rire aux éclats en voyant les gens se presser pour aller vivre trop vite, trop fort ? On irait chez toi voir les montagnes et les rivières, on irait voir mes déserts et la mer... Oui, t'imagine ? On se moquerait des abrutis, on vivrait juste de nos envies. C'est pas la classe d'être un aigle ?


Je souriai, riai, complètement exalté. J'avais envie de rire, de me changer les idées et plus encore, de la faire sourire. Parce que son sourire me faisait un truc, un truc qui me réchauffait le cœur, bien plus que la tequila. Elle me faisait rêver un peu. Ce qui me manquait cruellement depuis que j'étais sorti de ma carcasse de tôle qui fut ma voiture.

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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptySam 17 Mai 2014 - 14:28

Premier jour, première entorse au règlement.

Keziah Cooper & Zaccary M. Durden


Quoi que quoi ? Connu comme celui qui avait eu un accident de voiture ? Drôle de réputation dis donc, le pauvre. J’imaginais des regards de compassion, mêlés à ceux de pitié, des visages qui se retournaient sur son passage, et ne l’enviais pas. Je préférais encore l’ignorance totale !
Cette petite révélation, faite si naturellement, me donna envie de serrer fort le malabar contre moi, mais je me retins. Il n’aurait pas compris. Même moi, je me surpris à me demander d’où cette idée saugrenue pouvait bien venir. Je fis taire cette envie d’une seconde rasade de Tequila.
En sentant le liquide dans ma bouche et ma gorge, je fermais les yeux, fort, sentant également s’éloigner peu à peu la nostalgie qui m’avait envahie depuis que j’étais partie de la maison. Je devenais comme Lui. Je me rapprochais de Lui en faisant ça ? Non, ce n’était pas le but. Surtout pas. Surtout pas être celui qu’Il était dans ces instants de flou, d’ébriété.

Je tendis la bouteille à Zac, me rendant compte que je m’étais appropriée sa bouteille, et surtout, ne souhaitant en aucun cas boire seule. C’était bien trop triste. Je voulais danser, je voulais un feu de camp dans la montagne. Je voulais la guitare et la voix rauque de mon oncle Zack. Je voulais les étoiles au dessus de ma tête. Le son des chevaux derrière nous. Je voulais le sac de couchage, la tente en toile. Ca me manquait tellement. J’avais envie de dire à Zac : Viens, on descend. Prend ta bouteille je prend mes cigarettes. Viens je t’emmène dans un endroit où pour une cicatrice pareille, on te prendre pour un homme, pas pour un déchet brisé. Viens, je t’emmène dans un endroit où personne te posera de question que tu ne voudras pas entendre. Viens je t’emmène voir ce que c’est un vrai coucher de soleil. Des vrais étoiles. Viens, on ne revient pas ici, promet moi juste qu’on ne revient pas ici.

Au lieu de ça, je tiquais sur l’appelation qu’il avait utilisé pour moi. Si le sergent chef Keziah me fit rire, me dire que je suis un rayon de soleil me fit rougir instantanément.

Je tournais la tête, à moitié cachée par mes cheveux. Je l’entendis me tendre un pull, et refusais, poliment, même si le froid commençait à se faire sentir. Il aurait froid, lui aussi, ça ne rimait pas à grand chose.
J’étais mal à l’aise, et en même temps, une étrange chaleur m’envahissait. Je mis ça sur le compte de mes pommettes rouges de honte, me refusant à tout lien entre cette chaleur agréable et Zac. Pas si tôt.

Je m'aperçus alors que je n'avais pas sorti un sol mot depuis quelques minutes.

Dis, tu voulais quoi comme super pouvoir quand t'étais gamin Zac ?

Je remontais sur le muret qui marquait la limite du toit, mais cette fois ci, je ne m'assis pas et restais debout dessus, entre toit et vide, il n'y avait plus qu'un pas. Je me tournais vers Zac, avec un sourire, léger, mais bel et bien réel.

Moi je voulais voler. Je voulais voir ce que les aigles voyaient au dessus de chez nous.. C'est pas stupide quand même ?

Je ris, doucement. Pourquoi je lui racontais ça ? Parce qu'au fond, je ne voulais pas qu'il parte. Je ne voulais pas lui parler de la maison, et en même temps j'en avais besoin.


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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptySam 17 Mai 2014 - 14:02



Le mal du pays.. Je ne sais pas vraiment. J’ai l’impression que je ne suis pas chez moi ici. Mais je ne sais plus trop ce qui compose un “chez soi” ..

J'étais bien placé pour comprendre son point de vue. J'avais eu beaucoup de mal à trouver ma place dans ce monde. Nous avions vécu dans la rue, puis dans un appartement minable dans un coin de rue malfamée. Et mon... tortionnaire de premier beau-père a fait en sorte que nous vivions dans sa caravane. Je me souviendrai toujours des flammes, rongeant les tissus que ma mère avait tenté de mettre pour égayer l'enfer, avalant les photos de famille (c'est-à-dire nous trois, sans lui, car il nous brisait constamment), crachant sa fureur sur cette maudite roulotte inutile qui nous servait de maison. Ce jour-là, je m'étais senti libéré, car nous étions enfin prêts à trouver un foyer, un endroit un petit peu moins maudit que le nôtre. Oui, un petit paradis à nous, sans lui, avec une nouvelle chance. Mais alors que nous fuyions, nous ne savions pas où aller. Une fois de plus, la rue, l'appartement minable...
Et un jour, tout a changé. Ma mère était rentrée du travail (dans un restaurant de la rue en parallèle) en sifflotant gaiement, le rouge aux lèvres. Je m'attendais à tout, parce que je l'avais déjà vue comme ça plusieurs fois, et à chaque fois ça c'était mal fini. Elle était amoureuse, encore (si je puis dire). Ma petite Maman vit dans un monde imaginaire, où l'on trouve le prince charmant à chaque coin de rue. Je ne peux pas la blâmer, elle a des rêves, de l'espoir. C'est une belle femme, ma mère. Juste un peu trop rêveuse. Le petit manège dura quelques semaines avant qu'elle nous en parle. J'avais vite compris que cette fois, c'était du sérieux. Si j'avais su qu'elle allait épouser ce foutu magnat du pétrole ! Mais là encore, malgré la maison paradisiaque au bord de mer, avec piscine et tout ce dont on peut rêver, je n'étais pas heureux. Parce que dans ce décor aseptisé, presque trop brillant et lumineux, je ne me sentais pas chez moi.
Là encore, est-ce que le fait de me sentir constamment hors de chez moi, de l'endroit où je serais heureux, m'a rendu tel que je suis ? Je n'en sais foutrement rien. Mais partout, où que j'aille, que ce soit au bord de l'océan, dans ma nouvelle demeure, partout, je ne me sentais pas chez moi. Mon arrivée à Wynwood était ce qui avait pu m'arriver de mieux je pense. Parce que même si ça n'avait pas comblé la brèche de mon cœur, elle semblait moins grande aujourd'hui qu'hier. Oui, ce lycée était ce qui ressemblait le plus à ma maison. Même si je ne saurais expliquer pourquoi.

Keziah avait l'air de refouler des sentiments bien plus douloureux que les miens. Quand elle parlait de chez elle, sa voix devenait tremblante, elle se crispait. Je décidai d'arrêter d'évoquer ce souvenir, en la voyant reprendre un coup de tequila. Y'a pas à dire, l'alcool calme plus souvent les maux enfouis qu'on ne le croit. Mais dans sa fragilité, je reconnaissais la mienne, ce qui me rendait bien plus... comment l'expliquer... Je me sentais bien, en sa présence. Belle, drôle, et surtout un peu cassée, comme moi. Que me réservait encore cette femme, comme surprises ? Je n'attendais qu'à voir.


C’est une drôle de notion le mal du pays tu ne trouves pas ? Parfois, des gens qui nous attendent nous manquent. Parfois c’est un lieu. Une odeur. Une lumière. Un rire..



Une fois de plus, me parvint le rire de Liam, son grand sourire quand il me voyait arriver à la maison. Ce gamin tellement renfermé, tellement brisé par les adultes qui l'avaient déçu, oui, mon petit Liam. Il était ma plus grande fierté, et j'attendais avec impatience que ma mère se décide à le laisser venir ici. Parce qu'après tout, si elle avait vu en moi que cet endroit me guérissait bien plus que n'importe quel anti-douleur, pourquoi ne pas laisser Liam vivre ici avec moi ? La mélancolie s'emparait de notre petite bulle quand elle se mit à parler :


Ou alors, la voix d’un instructeur commandant chef de machin chose, tellement gradé qu’il sait plus marcher correctement..!



Son imitation de la marche militaire me fit pouffer de rire, puis hurler de rire à m'en tenir les côtes. Ca me rappelait le lever aux aurores par le commandant-chef Watson, les marches de 15 kms dans la forêt avec 20kg de matériel sur le dos, les courses de 40kms sous la pluie en chantant... Oui, c'était le bon temps n'empêche !

Dis voir, tu maîtrises vachement bien le truc ! Tu as appris ça de mon commandant-chef, avoue !! Punaise, ça fait du bien de rire un peu. Ces temps-ci, c'est pas vraiment la joie. Et puis ici, on me connaît comme celui qui s'est planté en bagnole, donc je te dis pas les murmures dans le couloir ! (Je m'esclaffai, conscient du ridicule de la situation) Tu es un vrai rayon de soleil, sergent-chef Keziah.


J'étais sincère, sa présence me faisait du bien. Je retrouvai le sourire, et voyant sa peau légèrement frissonner, sûrement parce qu'il commençait à faire froid, je lui tendis mon sweat à capuche, ayant un polo à manches longues en dessous.

Tiens, histoire que tu ne tombes pas malade... Je m'en voudrais un peu de te laisser à l'infirmière Goldfine !
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptySam 17 Mai 2014 - 13:27

Premier jour, première entorse au règlement.

Keziah Cooper & Zaccary M. Durden


Bref. Ca c’était un mot que je ne connaissais que trop bien. L’expression qui figea le visage de Zac valait tous les mots qu’il aurait pu utiliser pour tenter de m’expliquer ce que je comprenais alors : comme il l’avait fait avec moi quelques instants auparavant, je lui avais fait aborder les limites d’un sujet qui était délicat.
Je lui souris timidement, inquiète pour cet inconnu que je commençais à apprécier, mais surtout respectueuse de sa volonté de couper court.

Je me mordis doucement la lèvre inférieure en baissant les yeux vers le sol, voyant que lui fixait sa cicatrice. Je me refusais à toute question, même si plus d’une me démangeait, de peur de le faire fuir. J’avais peur qu’un malaise s’installe mais ce fut lui qui relança la conversation.. vers mon propre sujet délicat. Le pays..

Le mal du pays.. Je ne sais pas vraiment. J’ai l’impression que je ne suis pas chez moi ici. Mais je ne sais plus trop ce qui compose un “chez soi” ..

Je serrais le poing, toujours posé sur le mur. Je sentais mon coeur se serrer, et ma voix commençait à flancher. D’instinct, par contenance, pour m’empêcher toute autre réaction, j’allumais une cigarette après avoir rapidement accepté l’offre précédente de Zac en enfilant une bonne rasade de Tequila. Ca tombait bien, l’air commençait à se rafraichir, je sentais un léger frisson parcourir ma colonne, du autant au froid qu’à l’alcool que je venais de boire, les deux s’équilibrant.

J’avais vu beaucoup d’hommes, quand j’étais plus petite, se noyer dans l’alcool. J’avais vu les cowboys après leurs terribles chutes de rodéo. Des inconnus et des proches, sombrer peu à peu dans l’alcool et les médicaments, privés de leur raison de vivre, de leur sport, de leur philosophie. J’avais vu ces gens se transformer, s’anéantir, emportant tout avec eux. Je n’avais pas compris. Je n’avais pas compris ce qui se cachait au fond d’une bouteille, qu’une chaude étreinte d’une personne aimante ne pouvait apporter.
Puis j’ai eu mes premières envies, moi aussi, de m’échapper. De compenser. La clope s’est imposée en premier lieu. A la moindre envie de larme, il s’est avéré que si je m’épanchais face à mes chevaux, je me fermais et me calmais en allumant une cigarette. Par bête instinct de protection, j’avais choisi la seconde option, comme je venais de le faire là face à Zac.
Ensuite, j’ai compris. J’ai compris la légèreté, l’ivresse idiote, l’état abruti que confère la consommation de l’alcool. Mais cela m’empêchait de travailler. Alors si l’expérience a bel et bien été faite, elle ne fut pas renouvelée quand je compris que je devrais choisir entre les écuries ou une bouteille.

C’est une drôle de notion le mal du pays tu ne trouves pas ? Parfois, des gens qui nous attendent nous manquent. Parfois c’est un lieu. Une odeur. Une lumière. Un rire..

Je devenais mélancolique. Je n’aimais pas ça, alors je relevais le visage vers Zac, dessinant un léger sourire en ajoutant,

Ou alors, la voix d’un instructeur commandant chef de machin chose, tellement gradé qu’il sait plus marcher correctement..!

Je descendais de mon promontoir, et m’essayais à une espèce de marche militaire, en faisant un salut que j’imaginais tout autant ridicule que la marche. Je cessais vite, et me tournais vers Zac, hilare. J’avais envie de légèreté.

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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptySam 17 Mai 2014 - 12:53

Les psychologues ont tendance à dire que les enfants élevés dans des familles monoparentales ont tendance à développer des carences psychologiques à l'âge adulte. Comment un petit garçon peut-il développer une pensée saine sur les femmes si son propre père a trouvé que sa mère n'était pas assez bien pour lui ? Que le nouveau papa que Maman a choisi la traite de sale pute, de grosse vache ? J'avoue que mon histoire tourmentée avec les femmes pourrait bien venir de souvenirs d'enfance refoulés. Ma mère avait rapidement évité le sujet, me disant que mon papa était un méchant homme, que tous les hommes étaient des salauds, mais que j'étais un trésor pour toutes les femmes qui viendraient vers moi. Elle avait servi le même discours à Liam, mon petit frère, dont le père est aussi parti lorsqu'il était très jeune. Moi qui l'avait connu, ce n'était pas une grande perte. Ma mère avait toujours eu une préférence pour les mecs brisés, passant leur temps à se plaindre et à insulter le monde entier, vautrés dans le canapé avec des bières et des clopes.
En grandissant, j'avais fini par devenir la version bêta de ces types-là. Je me cherchais encore, et j'avais eu bien plus de réussite qu'eux n'en aurait jamais. Mais, ce qui me blesse le plus, c'est d'être devenu brisé, insultant le monde entier et moi-même, avec de l'alcool et des clopes. A croire que malgré tous mes efforts pour être un mec bien, la pomme ne tombe jamais loin de l'arbre. Mais si je ressemblais à ces mecs-là, il y avait une chose qui avait bien changé. Avant, je traitais les femmes comme des objets, je ne restais pas en place. Aujourd'hui, je les évitais parce que je refusais qu'on me voit plus bas que terre. Est-ce que ça faisait de moi un homme bien, je n'en savais rien. Mais au moins, une femme, Keziah, ne me regardait pas comme ma mère fixait les pauvres mecs qu'elle avait dans son lit. Elle voyait ce côté abîmé, mais ne voulait pas en savoir plus. C'était rassurant.

Quand elle me dit d'où elle venait, je ne fus pas surpris. Je la voyais bien marchant dans la montagne, à cheval dans les plaines ou baignant son corps superbe dans la rivière. Ces images me firent sourire. Elle devait se sentir bien seule et isolée ici. Ce que je pouvais tout à fait comprendre, d'ailleurs... Non pas que je détestais Wynwood, mais c'était tellement différent de mon Australie natale, avec ses grands déserts, la plus belle ville du monde, Sydney et toutes les animations des rues... Oui, ça me manquait aussi, tout comme les miens.


Quant au sport.. Je vivais dans un ranch en fait. Le travail est un sport à part entière là bas.



J'avais essayé l'équitation plus d'une fois dans ma vie. Une amie à moi tenait un petit ranch à deux heures de route de chez moi. Nous allions en vacances chez elle avec Liam. Je me souvenais de cette sensation exquise, le corps qui remuait sous moi, mes hanches suivant naturellement le mouvement, les yeux fermés. C'était comme faire partie d'un monde complètement à part, un monde de sensations, d'adrénaline constante. Je n'avais eu aucun mal à communiquer avec l'animal, et très vite j'avais voulu aller plus loin. Ce qui m'avait valu de belles chutes, vu que je n'ai aucune souplesse et que le galop était un peu difficile à suivre pour moi. Ca restait de bons souvenirs, néanmoins. En tout cas, cela expliquait les formes avantageuses et la souplesse de Keziah, sans aucun doute.


Et toi ? Où est ce que tu t’es fait ta carrure de malabar ?


Sa question me fit rire de bon cœur. On m'avait appelé Baraque à glaces, le Monstre, en rigolant, mais Malabar... C'était juste la première fois. Je plongeai mon regard dans le sien, me noyai dans les grands océans qui lui servaient d'yeux en me demandant comment lui parler de ça. Lui décrire les excès, l'école militaire forcée, mon addiction au foot ? D'un côté, j'avais envie de lui parler des heures, d'un autre j'avais peur qu'elle parte en courant. Je préférais l'honnêteté :

J'adore le sport. J'ai commencé très tôt la musculation et le surf pour le plaisir. Et puis... J'ai eu pas mal de souci y'a quelques années. Mon beau-père a estimé nécessaire que je sois... recadré. J'ai donc fini à l'école militaire, où j'ai développé de nouvelles compétences et j'ai aussi commencé le foot. Vu que je m'en sortais bien, j'ai continué jusqu'à l'équipe nationale. Au final, j'ai fini ici pour perfectionner mon jeu. Jusqu'à... y'a quelques mois. Bref...


Je grimaçai et regardai instinctivement mon genou. Les boursouflures de la plaie m'étonnaient toujours. Moi qui avait tellement travaillé mon physique, je me sentais presque difforme. Cette cicatrice n'était pas qu'une blessure. Elle reflétait ma connerie, mon passé et surtout, elle me définirait jusqu'à la fin de ma vie. Je ne m'attendais pas à ce que ma vie change autant. Ca fait mal. Physiquement et mentalement. J'inspirai brutalement et la regardai :

Toi aussi, t'as le mal du pays, je pense ?
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyVen 16 Mai 2014 - 19:03

Premier jour, première entorse au règlement.

Keziah Cooper & Zaccary M. Durden


La délicatesse de Zac était appréciée. J’aimais les questions à la fois discrètes et maladroitement tournées.
Les deux dernières me firent partir dans un franc éclat de rire. Pas de moquerie, mais j’étais touchée et amusée à la fois.
Je fixais un instant mon pied, que je faisais tourner sur lui même, sentant un léger craquement dans ma cheville. J’avais toujours eu des articulations problématiques, et l’équitation n’avait pas aidé..

Je viens..

De bien trop loin d’ici avais-je envie d’ajouter. Du paradis et de l’enfer. Je viens du plus bel endroit que quiconque pourrais voir dans une vie. Je viens d’un endroit où les montages côtoient les plaines, où les ruisseaux formaient de superbes étendues d’eau. Je venais d’un endroit où les hommes criaient, travaillaient sous un soleil de plomb, essuyant la sueur qui perlait à leur front de leur poignet. Je venais d’un endroit où les sabots des chevaux soulevaient la poussière. Où un hennissement pouvait déchirer la nuit. Je venais d’un endroit où on se méfiait des lions des montagnes. D’un endroit où une femme n’avait pas sa place, et où j’avais fait la mienne..

... du Wyoming. Je suis née à Cheyenne.

Je me rendais compte que j’avais marqué une pause entre les deux parties de ma phrase. Une courte pause, mais elle existait bel et bien. Je me perdais que trop facilement dans mes pensées quand il s’agissait de mon foyer.

Quant au sport.. Je vivais dans un ranch en fait. Le travail est un sport à part entière là bas.

J’esquissais un sourire, plus timide. Il touchait à du personnel. C’était trop associé à tout le reste, je n’arrivais pas à garder contenance en parlant de la maison. Et pourtant, j’aurais pu rester assise toute la nuit à en parler..

Je replaçais une mèche de cheveux derrière mon oreille, tête baissée, les joues légèrement rosée par la timidité, avant de me tourner à nouveau vers lui.

Et toi ? Où est ce que tu t’es fait ta carrure de malabar ?

Une petite blague me détendrait, et lui ferait, je l’espérais, oublier ma gêne de l’instant précédent.
Je tirais une dernière fois sur ma cigarette, soufflant la fumée avec le même mouvement, par réflexe, et l'écrasais contre le mur à ma droite.

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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyVen 16 Mai 2014 - 18:47

On dit souvent que l'on peut comprendre une personne facilement quand elle nous ressemble. Keziah avait cette... petite chose de fragile, différent. J'avais souvent ressenti ça en rééducation, en rencontrant de nouvelles personnes, de nouveaux visages. Cette douleur, non pas physique mais mentale, ces questions que l'on se pose sur nous, sur le reste du monde. Que reste t-il aux gens, à l'humanité quand l'ombre de l'espoir affaisse ? On pourrait dire rien. Mais en croisant le regard de quelqu'un qui se cherche aussi, on trouve le courage d'avancer d'un pas, jour après jour. C'est ce qui fait que j'ai réussi à revenir ici. A la fois la force de conviction, mais aussi les autres autour, qui n'ont cessé d'encourager ce que je considérais comme un demi-homme. Moi.
Il arrive d'être blessé, de se sentir blessé, mais quand on est au plus mal, nos options si souvent réfléchies deviennent inutiles. On aspire à la solitude, on s'attend à disparaître dans un flot d'émotions diffuses, comme celle qui nous brise le cœur lorsqu'on retombe plus bas que terre. J'avais connu ça. J'avais compris combien un être peut avoir envie de s'échapper, de disparaître. Mais quand on voit ce regard, ces yeux profonds qui demandent où se trouve le bonheur, on a envie d'apporter rien qu'une réponse : quelque part.

- Je viens d'arriver en effet. Un peu.. inquiète j'imagine.


Comme je l'avais deviné, elle n'était pas d'ici. J'essayais de l'imaginer sur une plage en Floride, dans la ville de New York, parcourant les Rocheuses, une carte à la main... Elle semblait avoir sa place partout, dans chaque décor, avec ce sourire que les taches de rousseur rendait irrésistible. Même chez moi, dans mon Australie natale, elle aurait eu fière allure, sur une planche de surf. Cette idée me fit sourire. C'était devenu rare ces derniers temps. Il faut dire que j'évitais les femmes, pour des raisons plus qu'évidentes, un gros manque de confiance en moi renforçant le tout.
Nos échanges de regard semblaient renforcer les pensées intrigantes que nous avions l'un sur l'autre. Que pensait-elle de moi ? Un pauvre mec, blasé, sur un toit avec une flasque de tequila et fumeur ? Ouais, bon, arrêtons là cette pensée, c'est pas très reluisant. Elle répondit à ma répartie avec une petite blague qui me fit rire :

- Echapper à l’infirmière en te réfugiant derrière une bouteille ?
- Oui, je crois qu'elle est à fond sur moi. Si je me soûle seul, elle va me violer, c'est pas plus mal que tu sois là !


Ma blague était tellement foireuse que j'hésitai un instant entre sauter du toit ou frapper ma tête contre le sol. Elle avait l'air tout aussi gênée, comme une enfant qui aurait fait un bêtise, c'était mignon.

- Tu partages au moins j’espère ?

- Evidemment. Comme ça on sera à même de se défendre contre l'infirmière Goldfine !


Avant même que je ne tende la bouteille, elle me fit un sourire qui me fit rougir jusqu'aux oreilles. Ce n'était pas tant sa manière de demander que son sourire ravageur, mais je lui tendis la bouteille en détournant les yeux. C'était la première fois de ma triste vie que je ne faisais pas de rentre-dedans à une nana. En fait, c'était bizarre. Je la trouvais belle et tout. Mais j'avais plus encore envie de la connaître que de la mettre sur le dos. Elle avait ce petit truc rigolo, comme sa façon de fumer, ses longs cheveux en arrière, ou de remuer ses jambes. Une sportive, un peu comme moi. Je ne savais pas tenir en place... Avant.

- Tu fais du sport, je me trompe ? Tu as l'air... énergique... ? (Je levai les yeux au ciel, abruti par ma propre stupidité) J'ai fais du foot US pendant des années. Ca se voit que tu t'entretiens...(Là encore je me mordis la lèvre, pourvu qu'elle ne le prenne pas mal) Et si c'est pas indiscret, d'où viens-tu ?
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyVen 16 Mai 2014 - 18:20

Premier jour, première entorse au règlement.

Keziah Cooper & Zaccary M. Durden


Je viens d'arriver en effet. Un peu.. inquiète j'imagine.

Il était troublant, sans l’ombre d’un doute.

La douceur qui émanait de lui ne faisait pas fausse, mais elle semblait le protéger. L’envelopper. Ou plutôt, envelopper quelque chose, quelque chose que je n’étais pas censée savoir, évidemment. Je me demandais quels secrets cachait ce regard si délicat.

Naturellement, j’avais toujours été curieuse de la nature humaine. J’avais beau comparé énormément de situation de la vie à la rééducation des chevaux, je m’étais aperçu que ces animaux de 800 kilos sont souvent bien moins complexes que les êtres humains. C’était, peut être, la raison de ma capacité à supporter la solitude si bien. En effet, parfois je me demandais si je la choisissais réellement, ou si c’était une excuse, donnée aux autres aussi bien qu’à moi même, par peur de mal faire.

Je savais être sûre de moi, je savais être fière. Je savais ce que je faisais mal, ce que je faisais bien. Je savais que mon corps, mon visage, mes formes plaisaient. A des hommes comme à des femmes. Mais sur moi, je ne savais plus que croire à force. Il me manquait des parts essentielles de ma vie, qu’on m’avait ôté peu à peu.

Le regard de Zac me troublait. Il n’avait pas l’air intéressé par mon corps. Pas trop curieux quant à moi. Juste ce qu’il fallait. Poli, courtois. J’étais peut être trop peu habitué aux étrangers pour me rendre compte que c’était certainement une situation normale quand deux inconnus se rencontrent.

Echapper à l’infirmière en te réfugiant derrière une bouteille ?

Je me rendis compte que ma phrase pouvait être très mal interprétée. Je ne sous entendais en aucun cas autre chose qu’une petite blague.

Je regardais mes pieds, puis relevais la tête en évitant son regard, soudainement très honteuse, comme un enfant qui aurait dit une bêtise.

J’avais beau avoir dit ça avec un grand sourire, et je le savais, mon regard rieur, j’avais peur qu’il s’offusque, parte, m’insulte.. J’étais apaisée, sur ce toit, et sa présence ne me dérangeait pas. Je me demandais à ce moment si je viendrais même à l’apprécier, s’il restait. Et la seule chose qui me vint à l’esprit, pour m’assurer qu’il comprendrait que je ne l’insultais pas, fut de tendre la main vers lui.

Tu partages au moins j’espère ?

Je lui fis un grand sourire, celui que mon père qualifiait autre fois de sourire “s’il te plaît”. Personne n’y résistait. Pourtant, je n’ai jamais su comment le déclencher. Il fallait croire que quand j’étais sincère, ça se voyait.

Je m’assis sur le rebord du toit, un peu plus haut, ce qui me permit d’avoir le visage à la hauteur de celui de Zac. Cette fois ci, je cherchais son regard. La honte qui m’avait envahie n’avait pas disparu. Je me sentais coupable d’une blague aussi mal tournée, ma grande spécialité.

Je tirais sur ma cigarette, et inclinais la tête en arrière pour souffler la fumée plus haut. Mes longs cheveux retombèrent alors derrière mes épaules, caressant ma peau entre mes omoplates, ce qui déclencha une légère chair de poule sur mes bras.

Assise sur mon perchoir, je croisais les jambes au niveau des chevilles, me retenant de balancer mes pieds et mes jambes comme je le faisais constamment. J’avais la maladie, bel et bien réelle, de la jambe qui bouge. C’était ridicule, j’avais l’air d’une hyperactive, mais c’était moi. Cependant, je ne voulais pas passer pour une folle tout de suite et me retenait, concentrée sur la tâche.

Concentrée sur le visage du jeune homme, j’avais l’impression qu’une éternité s’écoulait alors que j’attendais sa réponse. J’essayais, en vain, de déceler une expression sur son visage ou dans son regard, mais nous étions deux inconnus. Comment l’un ou l’autre pouvions nous nous deviner, déjà ?

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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyVen 16 Mai 2014 - 18:02


Ce n'était pas la première fois que je rencontrais une personne à un moment où je tentais de m'isoler. Mon esprit divagua vers les rencontres que j'avais faites ici, toutes importantes, mais uniques en leur genre. Moi qui n'avait jamais vraiment eu de « famille » selon la définition, j'avais l'impression de retrouver dans les sourires des gens la chaleur d'un foyer. Et avant, cette chaleur irradiait de moi, ce qui non seulement attirait les personnes en manque de lumière, mais aussi les gens comme moi. Aujourd'hui, cette chaleur humaine ne réchauffait qu'à peine mon cœur glacé que je refusais à tout sentiment. Quel qu'il soit. C'est pour cela que maintenant, au lieu de me jeter dans la foule, je restai en arrière, parce que voir les gens heureux me suffisait. Mais n'était-il pas temps d'avancer un peu ? Juste pour mon propre bien ? C'était ce à quoi je pensais, parmi les nombreuses choses sombres qui m'habitaient, alors que je m'avançai vers la jeune femme.
Elle aurait presque pu m'étaler grâce à une prise de karaté, je ne me serais même pas étonné. Cette musculature et cette souplesse que j'avais vues quand elle était arrivée se sont muées en une sorte de force défensive lorsqu'elle s'est retournée. En voyant que je n'étais décemment pas un obstacle ou un danger, elle se détendit. Une vraie tigresse. Sans surprise, elle me regarda de haut en bas, ce qui ne m'étonna pas, j'étais habitué. Mais elle ne fixa pas bêtement mon genou, ce dont je la remerciai intérieurement. D'après ce que je voyais, elle aussi avait quelques petites cicatrices, sûrement dues au sport cependant. Elle restait un peu méfiante, mais ça se comprenait. Elle était venue chercher la solitude, et je la dérangeais. Mais quand elle me répondit, je me dis que finalement, elle n'allait peut-être pas m'envoyer paître !

- Je m’appelle Keziah. Keziah Cooper. Quant à la cigarette, évidemment tiens.


Je hochai la tête en la remerciant et observai ses mains quand elle prit son Zippo. Elle le fit tourner dans ses doigts et le serra fort. Il avait l'air un peu vieux et abîmé. Un souvenir, probablement. Je pensai à mon frère, Liam, resté en Australie, qui m'avait supplié de lui donner sa dent de requin comme porte-bonheur après son accident. Il l'avait fait sans hésiter, et maintenant, son frère lui manquait terriblement. C'était lui qui l'avait porté jusque dans sa chambre un soir où il avait essayé de marcher dans le salon et qu'il s'était écroulé. C'était lui qui lui apportait ses médicaments quand il avait une crise en pleine nuit. C'était Liam. Son adorable frère... Je pris le Zippo et allumai rapidement la cigarette pour lui rendre avec douceur. Elle repris la parole :

- Je te dérange peut-être ? Je ne t’ai pas vu en arrivant, mais dès que j’ai fini ma cigarette je te laisse si tu préfères.
- Tu rigoles ? Je comptais les oiseaux et cherchais quelles formes ont les nuages en sirotant de la tequila au soleil. Tu ne me déranges pas, t'inquiète. J'avais juste envie d'échapper à l'infirmière...


Je levai les yeux au ciel avec un sourire. Mme Goldfine était fort gentille, mais dès qu'elle se mettait à s'occuper d'un élève, tout devenait une affaire d'état. En me blessant au foot, j'avais été de nombreuses fois entre ses mains. Si bien qu'à la fin, j'avais fini par ne plus rien dire pour ne pas retourner la voir. Avec elle, on finissait à coup sûr chez un spécialiste pour une opération quand on a le moindre bobo. La médecine moderne.

- Je viens juste de revenir ici, et je ne suis pas vraiment pressé de revoir certaines personnes... Et toi, tu n'es pas d'ici non plus, je me trompe ?


J'essayai de prendre un ton sympathique et rassurant. Pas du tout mon genre. Mais avec un sourire, ça passe, je suppose. Elle avait l'air encore un peu perplexe, voire sur la défensive. J'espérais ne pas empiéter sur son envie de solitude, mais quelque chose dans son regard me donnait envie de rester. Quelque chose qui faisait écho en moi. Le mal du pays, peut-être.
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyVen 16 Mai 2014 - 17:25

Premier jour, première entorse au règlement.

Keziah Cooper & Zaccary M. Durden


Perdue dans mes pensées, je sentis mon coeur se serrer brusquement quand j’entendis un bruit derrière elle. Je sursautais en me retournant, surprise. Ce n’était qu’un jeune homme, un brun assez baraqué. Il avait l’air bien trop hésitant pour être dangereux. Je sentis les battements de mon coeur se calmer peu à peu, à mesure que je me sentais rassurée face à une absence de danger totale. Je me surpris à le dévisager, d’abord ses yeux, puis sa bouche, puis l’ensemble de son corps. J’aperçus une cicatrice, que je n’étudiais pas outre mesure, mais me refusais à relever les yeux d’un coup. Ce genre de chose fait partie intégrante d’une personne, et de son histoire. Si physiquement, je comptais très peu de cicatrices, mieux que beaucoup d’autres, j’étais capable de comprendre à quel point il était important de savoir que les autres comprenaient, acceptaient, et parfois en un sens ignoraient ces marques à vie.
Je souris au jeune homme. Zac hein ? Pratique comme première rencontre, je ne risquais pas de l’oublier. Zac, c’était mon oncle. Enfin mon faux oncle. Un employé des écuries qui aurait du partir à la retraite lorsque je n’étais qu’une enfant. Mais celui ci refusait cordialement de partir, et mon père se voyait mal s’en passer, de toute façon. L’oncle Zac faisait partie intégrante des murs, il y vivrait, il y mourrait. A cette pensée, je sentis mon coeur se serrer de nostalgie. La maison était si loin.. Je fixais à nouveau les yeux de l’inconnu. Mon propre regard était perçant, intrusif, comme si j’ avais cherché à comprendre ce que le jeune homme voulait. Une cigarette ? C’est tout ? Et que faisait-il là d’abord ? Peut être que je m’étais déjà trompée : mon havre de paix n’en était pas un, mais un vrai hall de gare.

Je m’appelle Keziah. Keziah Cooper. Quant à la cigarette, évidemment tiens.

Je sortis adroitement mon paquet de la poche arrière de son short, et le tendit, ouvert à Zac. Je sortis également mon Zippo, celui de mon père. Mon regard s’attarda un instant dessus, alors que mes doigts se resserraient autour de l’objet. Je ne savais pas pourquoi je le gardais si précieusement. Ce Zippo faisait partie de toutes ces petites choses insignifiantes qui faisaient mes souvenirs. Néanmoins, consciente que le jeune homme me regardait, je lui tendis, avec un sourire en coin.

Je te dérange peut-être ? Je ne t’ai pas vu en arrivant, mais dès que j’ai fini ma cigarette je te laisse si tu préfères.

Je comprenais aisément le besoin de solitude qui pouvait prendre les gens aux tripes. Surtout en ce moment. J'espérais qu'il ne prendrait pas ma question comme une agression, mais comme ce qu'elle était réellement, une inquiétude, un intérêt. Peut être que lui aussi ne voulait pas être là. Peut être que lui aussi on l’avait envoyé contre son gré. Peut être que quelqu’un allait me comprendre.
Ces pensées avaient défilé bien trop vite dans ma tête, et je me surpris à avoir envie de me baffer. Quelle drôle d’idée de se faire des films ainsi. Si à chaque inconnu qui me demande une cigarette j’en arrive à là, je risquais de vite déchanter ici..
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MessageSujet: Re: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyVen 16 Mai 2014 - 17:07

Quand j’étais môme, on m’avait posé une question dont, du moins pour moi, la réponse était évidente. Que veux-tu faire plus tard ? C’était comme demander de quelle couleur était le ciel un jour de soleil. Bleu. Et je deviendrai un des meilleurs joueurs de foot US du monde. Un rêve de gamin, dira t-on. Mais quand on en a les capacités, est-ce mal de rêver ? Quand on grandit, on se rend bien vite compte que ces espoirs seront vains. Car, comme nous, parents et amis, finissent souvent par lâcher prise, ce qui est bien plus simple. Nous suivons généralement l’exemple, de peur d’avoir à faire face à l’inconnu. Mais en soit, personne ne nous retient. Il suffit de décider qui on veut être, qui on veut devenir. Pendant des années ça a été mon credo.
Aujourd’hui, quand je regarde le ciel et qu’il est d’un bleu tendre, je pense à mes rêves de gosses, et que finalement, parfois on ne peut décider de qui on veut être. Parfois la vie nous fait des coups de pute et on se retrouve sur le bas-côté d’une autoroute où d’autres, plus chanceux, vous doublent sans un regard. Eh ouais. Tant mieux pour eux, fuck les autres.
Lors de ma rééducation à Sydney, j’avais croisé de nombreuses personnes dans mon cas, et pire encore. Une mère de famille, Kathleen, était en fauteuil roulant parce qu’elle était tombée d’un escabeau en cherchant des affaires à sa fille dans un placard. Max, un petit garçon joueur qui avait perdu mère et jambe droite dans un accident de la route causé par un chauffard ivre. Jack, un sportif de haut niveau qui s’était fait tabasser après un match par l’équipe adverse et dont une partie du cerveau était abîmée, d’où une rééducation à la marche… Toutes ces personnes, toutes ces histoires, et aucun d’entre nous n’y pouvait rien. J’étais le seul, je dis bien le seul, à avoir causé ma propre chute.
Après mon accident, j’étais resté un mois à l’hôpital, pour que certaines de mes blessures internes ne me vide de mon sang. Mais il a fallu sortir et me remuscler. Et là, ça a été dur. Dans la rue, quand on croise un blessé, on le regarde en compatissant. Mais quand on va dans un hôpital de jour spécialisé dans la rééducation, les regards qui se posent sur vous sont banals. Parce que vous faites partie de cette catégorie de gens qu’on regarde avec pitié. J’ai été accueilli de façon très sympathique par les éducateurs et certains blessés. D’autres, me connaissant de par ma courte carrière, connaissaient les circonstances de mon accident et m’évitaient comme la peste, se taisant sur mon passage. Ils n’avaient pas tort. Je n’avais pas à rouler sous emprise de l’alcool, à 17 ans. J’étais l’exemple de leurs gamins, voire même un camarade de classe de l’un d’eux, qui sait.
Seul le pacte avec ma mère m’avait donné la force d’y aller et de continuer. Faire ma rééducation, voir un psy et faire une courte cure pour mon « problème » d’alcool, tout ça pour retourner à Wynwood. Quand bien même je commençais à peine à connaître cette ville lors de mon départ, j’avais fait de belles rencontres. Et puis à Sydney, on s’attendait à ce que je devienne pro. Alors finir ma carrière ainsi… Je n’avais pas envie de croiser leur regard, subir les « ça lui apprendra ». Ici, les gens savaient peut-être ce qui s’était passé genre « ah, c’est le gars qui s’est planté » mais ils ne cherchaient pas plus loin. Ce qui me rassurait un peu.

Ce jour-là était un jour comme les autres, à l’exception près que je n’avais pas envie de me lever. Du tout. Il faisait beau, chaud et tout, mais mon genou et ma cuisse me lançaient impitoyablement. La douleur, lancinante, me transperçait la jambe de part en part, comme de gros coups de taser. Un de mes camarades de classe, compatissant, m’emmena à l’infirmerie alors que je me tordais de douleur. L’infirmière ne fut même pas surprise de me voir, et elle envoya un élève à la pharmacie du coin chercher des anti-douleurs. J’avais envie de jurer, de crier, mais rien n’y faisait. On m’avait prévenu, mais je ne m’étais pas habitué à ces choses-là. Après avoir pris son médicament, je pris sur moi pour m’enfuir discrètement de l’infirmerie, histoire d’être tranquille le reste de la journée. Il fallait que je m’évade.
Le couloir n’était pas loin, je pus donc (non sans difficultés) prendre une flasque de tequila dans mon casier avant de prendre l’ascenseur jusqu’au dernier étage. Il ne me resta plus qu’à monter sur le toit, une tâche qui s’avéra plus facile après deux rasades de teq. Arrivé en haut, je penchai la tête en arrière et profitai du soleil sur ma peau. Agréable, cette chaleur diffuse, légère. Tout ce qui me manquait, là, tout de suite, c’était un peu de musique et une clope.
Le toit était (bizarrement) devenu un endroit de prédilection. Sécher tranquillement les cours au soleil, sans affronter le regard des autres était ma petite consolation de la journée. C’était un endroit magique, par certains endroits, dégueulasse par d’autres. Les bouteilles jonchaient le sol, se battaient en duel avec des clopes finies, mais au moins, on pouvait vivre sa solitude pleinement. Je m’assis sur le rebord ouest du toit, bercé par la tendresse du soleil et les effets agréables de la tequila ainsi que des médicaments. J’entendis vaguement une porte se fermer, et je compris que je n’étais plus seul…
Je tournai la tête, histoire de mieux voir la belle et grande blonde (ou châtain, qui sait, le soleil me joue des tours) qui vient de débarquer dans mon morceau de paradis. Elle regarde autour d'elle, et je me cache un peu mieux. C'est bête, dit comme ça, mais non seulement je ne la connais pas, mais en plus elle aussi devait aspirer à la solitude. Elle avait ce teint hâlé qu'ont les gens qui passe du temps dehors, au soleil, mais plutôt par passe-temps sportif que par larvage sur une plage. Son port altier devait faire des ravages, et certains avaient du faire les frais de son beau sourire. Et moi qui l'observais comme un voyeur... Elle s'assit et prit une cigarette, sur laquelle elle commença à tirer distraitement.
A ce moment-là, devant ce paysage magnifique (avec en arrière fond le soleil doux de fin d'après-midi), je trouvai l'excuse parfaite pour me lever et aller lui parler. Je voulus me lever discrètement. Mais discrétion et moi, on était devenus ennemis. Ma jambe glissa sur un bouchon de bière et je glissai, manquant m'étaler par terre. Le raffut était tel qu'elle se retourna vivement. Un sourire un peu gêné sur les lèvres, je m'avançai en traînant la patte vers elle :

- Euh, pardon pour le bruit. Je m'appelle Zac. J'étais de l'autre côté et... Bref, t'aurais pas une cigarette ?


Zac le tombeur, ou comment aborder une fille d'une façon plus ridicule tu meurs. Je passai la main dans mes cheveux, baissant les yeux. Y'a pas à dire, j'avais vraiment la classe d'aborder une fille avec un vieux sweat à capuche et un pantacourt montrant sa belle cicatrice difforme sur le genou...
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MessageSujet: Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden.   Premier jour, première entorse - PV Zaccary M. Durden. EmptyJeu 15 Mai 2014 - 10:12

Premier jour, première entorse au règlement.

Keziah Cooper & Zaccary M. Durden


J'étais arrivée en milieu d'après midi dans ma nouvelle école. Miami. Mais quelle idée avait-elle eu de m'envoyer chez les blondes peroxydées à forte poitrine sans déconner ? Elle avait réfléchi deux minutes à ce que ça voulait dire pour moi ? Cet abandon, ce rejet total .. Du coup, j'avais balancé mes affaires dans ce qui me servait de chambre, puis j'étais partie en expédition. Mes valises et autres sacs de livres ou de matériel photo avait été soigneusement empilé à côté de mon lit, je n'avais pas encore le coeur à défaire mes affaires dans une petite chambre, que j'espérais temporaire. J'avais donc enfilé une veste en cuir, par dessus mon top blanc et mon short en jean, une paire de sandale ouverte camel, et j'avais filé. J'avais, en tout et pour tout, un paquet de clopes, le zippo de mon père, mes écouteurs, mon téléphone. Point. Je ne me sentais pas de faire de la photo aujourd'hui.
Je sortis des dortoirs étudiants pour me balader. Je passais à nouveau par le hall d'entrée, puis devant certaines classes. Je montais encore quelques étages, fuyant les gens. Mes déambulations m'amenèrent jusqu'au toit du bâtiment principal. J'avais suivi les couloirs les moins bondés, et ce cheminement menait .. au toit. Absolument génial. J'étais plutôt heureuse de cette première découverte.
Je remarquais vite que l'endroit était tout sauf abandonné. Quelques verres jonchaient le sol, deux ou trois bouteilles de bières.. Bref, la belle vie quoi. Je trouvais même quelques joints, mal terminés, ce qui m'arracha un sourire.
Ma mère ne se rendait pas compte de ce qu'elle venait de faire. Elle m'envoyait chez les fous presque. Ca me désespérait, mais je comptais bien essayer d'en profiter. Après tout, je pourrais me réinventer. Créer une nouvelle Keziah Cooper. Sans failles, sans blessures, sans histoire .. J'avais la quasi garantie de passer mes premières semaines ici comme une pestiférée, nouvelle que j'étais. Tout le monde allait m'étudier de loin, ce qui me laisserait le temps de peaufiner mon personnage.

Je m'accoudais au rebord du toit, le regard dans le vide. Il était 18h désormais, les couleurs du ciel commençait à changer et la lumière était sublime.
Je m'allumais une cigarette, inhalais puis soufflais la fumée, les yeux fermés. Une larme se présenta au coin de mon oeil gauche, et coula le long de ma joue. J'étais loin. Ca y est.. Ce soleil qui commençait à disparaître n'avait rien de commun avec la lumière du début de soirée du Wyoming. Être sur ce toit n'avait aucun avantage comparé à une balade le long du ruisseau montagneux derrière chez moi. Rien, rien n'avait d'égal à la maison. Et je ne m'en rendais compte que maintenant..

TENUE.:
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