Disparition dans la tempête |Lilou♥|

Une partie de lui avait eu envie de la repousser. Pas parce qu'il n'avait pas envie de l'embrasser, mais parce qu'il n'avait aucune confiance en lui même et qu'il refusait de la faire souffrir. Mais il avait fait taire cette partie de lui, envoyant tout balader comme il savait si bien le faire, pour jouer un peu les égoïstes. Il avait envie de ne penser qu'à sa gueule pour une fois. Il venait de trouver quelqu'un qui l'appréciait réellement à sa juste valeur, quand bien même ce soit un chieur, un asocial ou un connard. C'était pas faute d'avior mit la demoiselle en garde, mais celle ci était bien déterminée à l'avoir pour elle seule, et ça ne lui déplaisait pas.

Il avait donc arrêter de réfléchir et de se poser des questions, et avait foncé tête baissée dans cette histoire, quitte à se prendre un mur à l'arrivée. Et puis merde, un baiser ne signifiait pas grand chose au final! Ca ne voulait pas dire qu'il allait lui foutre la bague au doigt non plus, faut pas déconner! Surtout pas lui d'ailleurs! Vous l'imaginez sérieusement, traverser l'église, dire "oui" à la mairie? Nan, c'était pas pour lui cette connerie! Il ne voulait pas se marier, ni maintenant, ni jamais! Mais ça c'est autre chose!

Et puis pourquoi il pensait à ça lui d'abord? C'était si bordélique que ça dans son crâne? Bref! Oublions toutes ces conneries.... Il payèrent le barman pour leur boissons ingurgitées dans un temps record avant d'appeller un taxi et de se barrer. Wyatt n'avait pas attendu sa camarade pour sortir, il avait payé et avait franchi la porte, c'est une grande après tout. C'est pas parce qu'il l'avait embrassée qu'il devait jouer au chevalier servant! Mais il ne voulait quand même pas jouer au gros connard avec elle, ça c'était certain. D'une certaine manière, il avait peur de la perdre. La dernière fois qu'il s'était véritablement attaché à une fille, il en était tombé amoureux et ça avait mal fini.... Pour les deux. Au fond, il restait encore un peu amoureux d'elle, cette fille qui l'avait tellement marqué.... Il avait été persuadé que ce serait ELLE, la bonne. Elle s'entendait à merveille avec Alana qui plus est, bref, la femme parfaite selon lui, leur relation était fusionnelle, mais peut être un peu trop... C'est probablement ce qu'il les a tués. Ca, et la jalousie constante de Miller.... Et le fait que les déménagements étaient courants aussi d'ailleurs à cette époque, avant qu'ils n'arrivent chez les Miller.

Dans le taxi, le silence règne quelques instants. Il ne sait pas s'il doit la regarder franchement ou éviter ce regard au final légèrement pesant. C'est fou comme ça change l'atmosphère un simple baiser. Y'avait rien de bien méchant, au contraire, et pourtant c'était le même froid qu'après une engueulade, la gêne en plus! Accouder sur l'accoudoir, le regard vers le paysage, il n'osait pas affronter les sourires de March. Puis finalement, elle tenta le contact, effleurant la main du garçon qui ne pu, par réflexe, s'empêcher de tourner la tête vers elle. Elle esquisse un sourire, il le lui rend, le sien plus léger encore. Elle serre un peu plus sa main et il en fait de même se rapprochant légèrement sur la banquette.

-J'ai pas très envie de rentrer dans ma chambre et faire comme si rien ne s'était passer...

Il laisse un léger silence avant de répondre à la jeune fille, comme s'il lui avait fallu réfléchir avant.

-.... Je sais plus vraiment quoi penser. Ce que je sais c'est que tu ferais une terrible erreur...

Sous entendu "Si tu décidais de rester avec moi". Il ne se considérait pas assez bien pour qui que ce soit. Ce n'était pas quelqu'un de bien, c'était quelqu'un qui ne pouvait apporter qu'ennuie et désolation, et il n'avait aucune intention de faire du mal à la Sigma.

-D'un autre côté.... J'ai pas l'intention non plus de faire comme si rien ne s'était passé...

Le taxi arrivant à destination, il coupa la conversation, descendit et l'aidait également, essayant de payer avant d'être arrêter par sa camarade. Il soupira, non pas qu'il se sentait obliger, mais il trouvait ça normal dans un sens. Et puis elle avait déjà assez à faire comme ça, il pouvait bien payer le taxi. M'enfin, elle faisait ce qu'elle voulait après tout! Il avancèrent lentement jusque devant le chalet de Lila avant de s'arrêter net. On aurait dit un vieux remake à la con d'un film à l'eau de rose après un premier rendez vous. Quelque part, c'était ridicule, mais Wyatt n'y faisait pas vraiment attention, trop occupé avec la personne avec qui il partageait ce moment ridicule.

-Bon... On y est.

Il s'évita lui même le gros moment d'hésitation du genre "Bah....Ouai... On y est" qui voulait clairement dire " Embrasse moi putain!". C'est donc une main dans sa poche qu'il posa l'autre sur la joue de Lila avant de poser ses lèvres sur les siennes et de l'embrasser. Il ne voulait clairement pas faire comme si rien ne s'était passé! Après quelques secondes il se détacha d'elle et recula d'un pas, mettant son autre main dans sa poche.

-Bonne nuit!

Il souriait ensuite légèrement avant de se préparer à partir. Il fallait aussi prévenir les profs que March était rentrée saine et sauve, sinon ils risquaient d'appeler les flics pour les récupérer!

Elle était là, la conscience souriante, finissant son verre comme si elle venait d'enfin remporter une bataille. Elle arriverait à rester elle même, quoi qu'il arrive, peu importe l'influence que les gens essayeront d'avoir sur elle. Elle décidera de son propre chemin. Elle avait du prendre des lourdes décisions concernant son avenir, maintenant, elle voulait juste vivre, apprécier la vie, ressentir ce qui l'avait toujours fait avancer. Le bonheur. Embrasser Wyatt lui avait donner une étincelle de ce bonheur qu'elle avait toujours réclamer. Alors non, elle n'avait fait aucune erreur, elle ne le regarda même pas pour le contre dire. Et en un instant, les événements lui échappa, un nouveau baiser, qu'elle n'avait pas pris pour une fois. Elle y répondit, tout son corps y répondait, un feu d'artifice éclatait dans son estomac, son cœur s'accéléra, elle ferma les yeux. Pour ensuite les ouvrir lentement quand il s'arrêta, fixant ses iris bleus.

-T'avais raison en faites; Je t'aime bien!

Elle lui rends son sourire. "J'espère être la seule dans ce cas..." Elle se mordit la langue aussi tôt. Depuis quand elle jouait au exclusive ? Puis, elle le savait mieux que n'importe qui, ce n'était pas un baiser qui faisait de vous un couple. Il finit son verre avant de lui proposer de la ramener. Il y en avait une qui n'allait pas pouvoir dormir ce soir, vu le merdier qu'il se passait dans sa tête. Mais oui, il était temps de rentrer, de rassurer la populace sur son état et de terminer ce séjour au plus vite.

Ils payèrent pour leur boisson, Lila appelle un nouveau taxi avec le téléphone de Wyatt et dix minutes plus tard, les voila sortant du bar. Lila ne sut comment réagir avec lui. Ce n'était pas comme si elle avait envie d'être mielleuse et collante comme une de ces groupies amoureuses. Mais le lambda était plus qu'un homme à draguer, un mec avec qui s'amusait. Elle tenta de toute manière d'être le plus naturelle possible, ne pas se croire permise d'être plus tactile que l'habituelle, elle lui renvoya juste quelques sourires quand leurs regards se croisaient. Le taxi se gare, Wyatt l'aide à s'installer, la rejoint sur la banquette. C'était un sentiment compliqué à comprendre qu'elle ressentait. Entre joie et peur de se faire de faux espoir. Ok il a dit qu'il ne voulait pas la laisser partir, mais elle avait un peu ce défaut là aussi avec ses amis. Elle a presque fait chanté Eddy pour qu'il reste près d'elle, et d'ailleurs ça n'avait pas marché. La musique de la radio en fond sonore, elle se tourna vers le garçon. Elle inspira comme si elle s'apprêtait à parler, levant même le doigt avant de se raviser. Elle ne savait quoi dire, pas quoi commencer. Elle laissa retomber sa main et laissa ce silence curieux entre eux.

Elle repassa ce moment en boucle dans sa mémoire, pourtant il n'y avait pas si peu de temps. Elle tourna finalement la tête vers Wyatt, recherchant sa main, elle effleura ses doigts. Quand il la regarda enfin, elle esquisse un sourire. Elle prend un peu plus franchement sa main, tout ça dans un silence incertain. Après tout, il l'avait embrassé en retour et avouer qu'il l'aimait bien, il n'y avait plus de quoi avoir peur. "J'ai pas très envie de rentrer dans ma chambre et faire comme si rien ne s'était passer..." Elle fit une moue attendrissante, ses doigts jouaient inconsciemment avec ceux de Wyatt. Elle tourne le buste vers lui, lui faisant maintenant face. Si elle avait ses jambes non encombré, elle aurait peut-être fait plus osée. En réalité, Lila était atrocement sur ses gardes. Elle avait cette envie de croire, qu'enfin ça y est, il était "à elle", mais jusqu'ici elle avait du faire preuve de force de caractère, juste pour ne pas prendre personnellement le changement d'humeur ultra rapide du garçon.

Le taxi arrivait à destination, et Lila soupire. L'aparté était fini, elle eut une mine déçue. Ca ne lui aurait pas dérangé de rouler toute la nuit, elle aurait pu même payer le taxi elle même juste pour son plaisir. Ils descendirent, payant cette fois-ci la note, avant que Wyatt se sente obliger de le faire. Devant les chalets, elle avale sa salive. "Bon... On y est." Elle sourit bêtement, s'accrochant à ses béquilles, fallait qu'elle s'y habitue maintenant.

Wyatt se posait définitivement beaucoup trop de questions à son goût. C'est aussi pour ça qu'il avait décider de boire un verre, de se détendre loin de tout ce qui le stressait, l’oppressait ou l'agaçait; A savoir l'hosto et le camp. Il avait besoin de changer d'air et de se vider le crâne pour y voir plus clair, parce que plus le temps passait, plus il se demandait ce que pouvait vraiment représenter Lila à ses yeux. Oui, dans sa petite tête, cette question restait sans réponse, ce n'était pas très clair et ça l'agaçait. Alors un changement d'air s'imposait pour laisser les choses se passées par elles même!

Ils avaient donc débarqués dans ce bar, parce que Wyatt n'avait laissé le choix à sa camarade, s'étaient installés à une table et avait commencer à bien boire. Verres coup sur coup, il en avait bien besoin! Et tant pis s'il arrive un peu éméché là bas, qu'est-ce qu'on s'en fou après tout? Le pire qu'ils pouvaient faire étaient de le renvoyer à Miami, et il en serait très heureux! Il avait ensuite un peu déballé tout ce qu'il avait sur le coeur à la demoiselle, à commencer par ses craintes. Il se rendait bien compte que Lila comptait plus pour lui qu'il ne voulait l'admettre, et , au fond, ça lui foutait la trouille. Il n'avait pas voulu la laisser s'approcher de lui, l'avait rejeter un nombre incalculable de fois, et maintenant les voilà à boire un coup l'un à côté de l'autre.... Très près l'un de l'autre même.... C'était pas vraiment ce qu'il avait imaginé il faut dire!

-Je crois que tu ne te rends pas compte à quel point je suis inconsciente de toute manière.

C'était pas faute d'avoir prévenu Lila qu'il ne fallait pas s'attendre à grand chose et qu'elle restait de souffrir. Et cette annonce n'était pas tout à fait innocente en faites. Inconsciente? Peut être, mais elle ne savait même pas à quel point. Jaloux, colérique, parfois violent, possessif, chieur sur tous les bords..... Est-ce que c'était vraiment ce genre de mec qu'elle voulait auprès d'elle? Parce que c'était ce qu'était Wyatt, il ne fallait pas s'attendre à mieux! Oh bien sûr, il n'était pas violent envers les femmes, mais la jalousie pouvait le conduire à la violence. Ou bien si on le cherchait un peu trop. C'est un garçon qui s'énerve vite, surtout si on touche un point sensible, à savoir: Les personnes qu'il aime véritablement.

Il eut à peine le temps de la reprévenir, de lui dire qu'elle allait vraiment souffrir, qu'elle plaqua ses lèvres contre celles de Miller, posant une main sur sa nuque et se rapprocha au maximum de lui. Il avait le choix entre la repousser et tout était fini, ou bien se lancer corps et âme dans cette histoire et probablement se prendre un mur en pleine gueule. Il a choisit la deuxième option, se laissant faire et fermant les yeux. Elle se détacha ensuite de lui, sans rougir, sans éprouver le moindre remord, bien au contraire.

-Je ne suis pas désolé...

Elle termina ensuite son verre, comme si rien ne s'était passé, laissant le garçon "digérer" et comprendre ce qui venait de se passé.

-.... Moi non plus....Mais du viens de faire une putain d'erreur...

Sans lui laisser le temps de réagir, il tourna le visage de sa camarade vers le sien pour lui rendre son baiser, posant une main sur la joue de la Sigma. Il venait de comprendre qu'en vérité, lui aussi en avait envie depuis un bon moment maintenant, sans vraiment se l'avouer à lui même. Il se détacha finalement d'elle, s'éloignant seulement de quelques centimètre, la main toujours la joue de Lila.

-T'avais raison en faites; Je t'aime bien!

Il eut de nouveau un large sourire, plongeant ses yeux dans ceux de sa camarade et relâcha sa prise finissant le verre qu'il avait devant lui.

-Bon...Je te ramène?

Lila n'a jamais été quelqu'un qui pensait au futur, aux conséquences ou son avenir. Elle vivait dans le moment présent, souvent guidé par son passé, mais le lendemain était une chose qu'elle refusait d'affronter, tout simplement parce qu'elle ne voulait pas s'empêcher de vivre, combien même elle a pu souffrir. Aimer les gens était l'une de ses qualités, même si elle ne les aimait pas tous, même si elle était aussi déçue de certains, même si elle devait les perdre un jour. Elle se répétait, sans cesse, qu'il valait mieux se réjouir du souvenir de les avoir connu, de la peur d'être déçu, comme un mantra perpétuel. C'était aussi son plus gros problème, car c'est bien pour cette raison, qu'elle se jetait dans les problèmes la tête la première. Comme avec Isaac, bien trop vieux pour elle, bien trop manipulateur, comme avec Kaegan, beaucoup trop instable pour une fille qui ne sait même pas tenir en équilibre, comme avec Mike son frère...

-Je ne dis pas que tu es ignare ma belle, je dis simplement que tu devrais faire attention, j'ai tendance à décevoir.

Elle arqua un sourcil avant de rouler des yeux vers le ciel. Elle marmonna dans sa barbe. "C'est pas comme si j'attendais grand chose..." Elle fuma frénétiquement sa cigarette comme si ça allait l'aider à relativiser. Elle était loin la période ou un seul cachet d'oxycodone pouvait la rendre indifférente à tout. Aujourd'hui, ce n'était plus qu'une simple aspirine pour elle. Elle attrape son verre qu'on lui serre, cocktail maison, c'était pas dégueulasse et la demoiselle sourit, riant presque en silence à propos de la remarque de Wyatt. Lila boudait, quel enfant ! Non, en fait, elle ne voulait plus se risquer à parler en bien de son interlocuteur, vu qu'il mettait à point d'honneur à la contredire et la gifler mentalement. Lila avait sa fierté et parce qu'elle s'y était attaché, il avait toute les possibilités de l'atteindre en plein cœur.

Soudain le garçon fait le tour de la table, et vient la rejoindre, sur la banquette ou elle s'était installé. Surprise, elle tourna le buste vers lui pour lui faire face, et leur proximité lui faisait presque mal. Non par rejet, mais parce qu'elle était partagé entre l'envie de l'étriper ou de l'embrasser. Pourquoi évoquait-il une telle contradiction en elle ? Elle avale sa salive et le dévisage en le fixant. Ses yeux putain, ses putains d'yeux, sont tellement beaux qu'il lui était difficile de s'en défaire.

-Ecoute.... Je comprends même pas pourquoi est-ce que tu tiens tant à me connaître et à t'accrocher à cette idée que je pourrais être.... Quelqu'un de bien.... Mais là, je commence à flipper....

Elle grimace, n'y comprenant rien, elle s'interroge et ça se voit à son visage, ridicule. Comment pouvait-elle dire qu'il était complètement pourri alors qu'il venait de l'aider dans les marais, de l'emmener à l'hôpital, de pousser sa chaise, de la porter malgré la pluie, la boue et son propre sale caractère à elle. Elle avait des exemples concret de personne mauvaise jusqu'au bout des ongles, quand bien même ce que Sienna lui dira. Wyatt n'était pas comparable à ce genre de personne. "Toi tu flippes ?" Sourit-elle ironique, comme pour détendre l'atmosphère.

-Pas parce que tu t'accroche hein...

Elle fait une moue perplexe, se disant qu'il serait en droit de s'inquiéter, vu qu'en effet, elle peut être sacrément casse-couille quand elle l'a décidé.

.... Mais plutôt parce qu'au contraire je m'en fou. Je veux dire.... Je devrais t'envoyer chier.... Encore plus que je ne le fais déjà, et j'y arrive pas. La preuve, j'ui même en train de m'excuser quand je le fais, c'est pour dire!

Lila avait les oreilles grandes ouvertes et un sourire large. Envoyer encore plus chier Lila se résumerait à devenir violent. Car malgré ses sentiments, malgré ses pics, au début, elle n'arrivait même pas à lui adresser la parole et elle persister comme une malade pour qu'il daigne un jour dire autre chose que "va chier". Non au bout de la sixième fois, il a au moins regarder Lila dans les yeux pour le lui dire... Le serveur revient, elle le regarde brièvement, avant de regarder les verres puis retrouver le regard océan de Wyatt. Il était trop proche, elle voulait l'embrasser, le faire taire et l'embrasser. Elle détestait ces moments où elle s'obligeait à réfléchir avant d'agir. Les coups d'un soir sont plus facile, peut importe le lendemain, tu n'attends rien, tu ne veux rien, tu les laisse juste filer.

-Ce qui me fou la trouille c'est que je vais plus te laisser partir.... Et ça devrait te foutre la trouille aussi parce que je vais tellement te faire chier!

Et voila, Lila craquait intérieurement, non elle ne fondait pas de tendresse, elle craquait vraiment. Sa respiration s'était même mis à s'intensifier sans qu'elle ne le notifie, son rythme cardiaque s'était augmenter. Elle n'avait même pas toucher à son verre. Elle sourit bêtement. "Je crois que tu ne te rends pas compte à quel point je suis inconsciente de toute manière" Ironisa-t-elle à voix basse. Il se rapproche d'elle. Elle eut un très léger mouvement de recule, ne s'y attendait pas. Mais elle tenu la distance, gardant ses pupilles fixent, faisant des allers et retours entre ses yeux et ses lèvres. Sa bouche devenait de plus en plus attractive. "Tu vas souffrir, t'es au courant..." Il s'agirait d'une autre personne, d'un autre mec dont elle n'aurait rien à foutre, elle aurait blagué à cette dernière phrase. Comme avec Mike le sigma mu, elle aurait prétendu être masochiste et hausser les épaules. Mais elle n'y arrivait tout simplement plus. Wyatt lui coupait le souffle. Elle humecta ses lèvres et d'un mouvement rapide, elle avança son visage pour plaquer ses lèvres. Au diable les conséquences, au diable le rejet, au diable les états d'âme du lambda, elle ne tenait simplement plus.

Elle ferma les yeux, se glissa lentement sur la banquette pour rapprocher son corps de celui de Wyatt, glissa même sa main à la base de sa nuque, mêlant ses doigts dans ses longs cheveux, l'empêchant, sans le forcer, de reculer la tête. Il n'y avait plus de place pour l'hésitation, c'était soit un rejet franc, soit un oui net, en lui rendant ce baiser. Mais oui pourquoi en fait. Elle laissa sa conscience sur le quai de la gare encore une fois. On verra ça demain. Quand ses lèvres se détachèrent de celle de Wyatt, elle ne rougissait pas. Ce n'était pas son genre. Elle mordit sa lèvre inférieur. "Je ne suis pas désolé..." C'était la seule chose qui lui était venu en tête. Lui dire quoi après tout ? Il lui a dit qu'elle va souffrir, mais savait-il au moins comment faire ? Lila a un cœur fragile, mais ce n'était pas en la chassant qu'il allait y arriver.

Il lui fallu un verre, relâchant sa prise dans les cheveux du beau brun, elle se retourna sur sa boisson et la termina en quelques gorgées. Lila ne parlait pas sous le coup de l'alcool, elle savait ce qu'elle faisait, elle savait ce qu'elle ressentait, et malgré cette contrariété, elle se répétait qu'elle ne devait plus laisser échapper ce qu'elle voulait. La vie était trop courte, et maintenant qu'elle avait le sentiment, qu'il restait autour d'elle, elle s'était permise de venir prendre ce qui lui démangeait depuis des jours.

Il lui proposait donc d'aller boire un verre. Lila hésitait tout d'abord, mais étant donner qu'il ne lui laissait pas le choix, elle se laissait embarqué par le beau brun dans le taxi pour les mener au bar le plus proche. Bar plutôt sympa d'ailleurs. De la bonne musique, aucune pouffes à l'horizon, un barman aux airs plutôt cool, de l'alcool qui coule flots et le bar pas trop bondés sans être totalement mort. Parfait pour le jeune homme qui n'en demandait pas tant! Mais tant mieux, ils ne s'emmerderaient pas là au moins! Wyatt commandait donc deux vodkas et s'installait à une table en attendant sa camarade. Cette dernière était plutôt surprise du choix de l'alcool et ne tardait pas à le lui faire remarquer.

-Je suis pas un petit joueur moi!

Il s'empressa de boire son verre cul sec et observa la demoiselle en faire de même. Il sourit la voyant vidé le verre, au moins elle se lâchait un peu, vu l'enthousiasme de tout à l'heure, il avait peur qu'elle reste les bras croisé à ne rien foutre. Quoi que le peu qu'il la connaissait lui faisait comprendre qu'elle n'était pas non plus comme ça. Il s'excusa ensuite de son attitude, des propos qu'il avait eu envers sa camarade à l'hôpital. Oui, Wyatt Jason Miller s'excusait, sincèrement et sans aucune raison apparente. Ce qui était..... Oui, un exploit! Mais il se sentait obligé de le faire, parce qu'une partie de lui ne voulait pas que Lila ai une mauvaise image de lui. Alors qu'une autre partie de lui continuait à se descendre totalement. Plutôt con comme réaction!

-C'est toi qui te fais des fausses idées... Répliqua-t-elle sur le vif. Je ne prétends pas te connaitre par cœur, ni même savoir qui tu es au plus profonds. Et ça peut-être que je ne le découvrirai jamais, tu as été assez claire la dessus.

Alors c'est ça qu'elle pensait? Qu'il était hors de question pour lui que Lila fasse réellement partie de sa vie? En faites, c'est bien ce qu'il avait sous entendu, mais elle se trompait. C'était plus une mise en garde, une façon de lui dire "Soi sûre de ton coup avant de t'engager là dedans". Parce qu'il ne voulait pas la perdre ou la faire souffrir. Lui se connaissait par coeur et avait tendance à tout gâcher et à attirer les problèmes, il ne voulait pas de ça pour la Sigma.

-Malgré que tu sois très con par moment, je soutiens ce que j'ai dis... et j'ai connu des ordures pire que toi mon cœur, donc s'il te plait, ne me fait pas passer pour plus ignare que j'en ai l'air...

-Je ne dis pas que tu es ignare ma belle, je dis simplement que tu devrais faire attention, j'ai tendance à décevoir.

Les deux shooter supplémentaires commandés par la demoiselles arrivèrent enfin, et Wyatt lui réservait le même sort qu'au premier. En un clin d’œil il n'y avait plus rien. Il commanda le "cocktail maison", le genre de truc que tout les bar et restaurant ont chez eux, mais personnalisé évidemment. Elle choppe son paquet de clope et il en fait de même, allumant sa clope et guettant les prochains verres tout en s'affalant tranquillement sur la banquette.

-Sérieux parfois je sais même pas sur quel danse te suivre...

Il tourna la tête vers la jeune fille, souriant d'avantage et jouait avec son verre vide posé sur leur table.

-Ah bah ça.... Je t'avais prévenu.

Les verres enfin arrivés, il s'empressa de déjà commander les prochains avant même d'avoir touchés à ceux déjà présents. Puis il bu tranquillement son cocktail en compagnie de Lila, terminant sa clope il l'écrasa dans le cendrier.

-Je sais pas ce que c'est leur truc mais c'est une tuerie.

Il laissa le silence planer quelques secondes, terminant son verre, soupire un bon coup, se lève et passe de l'autre côté de la table pour rejoindre la Sigma. Chose faite, il s'assoit tranquillement à côté d'elle, sortant une autre clope et l'alluma elle aussi, tendant le paquet à Lila. Il posa ensuite le bras qui ne tenait pas la cigarette, le plus proche de Lila, le long du dossier de la banquette et se tourna vers sa camarade.

-Ecoute.... Je comprends même pas pourquoi est-ce que tu tiens tant à me connaître et à t'accrocher à cette idée que je pourrais être.... Quelqu'un de bien.... Mais là, je commence à flipper....

Il laissait planer le doute, reprenant une taffe de sa cigarette avant de poursuivre;

-Pas parce que tu t'accroche hein.... Mais plutôt parce qu'au contraire je m'en fou. Je veux dire.... Je devrais t'envoyer chier.... Encore plus que je ne le fais déjà, et j'y arrive pas. La preuve, j'ui même en train de m'excuser quand je le fais, c'est pour dire!

Il riait légèrement de ses propres mots lorsque le serveurs revint à nouveau avec des verres remplis. Il en prit quelques gorgées avant de terminer;

-Ce qui me fou la trouille c'est que je vais plus te laisser partir.... Et ça devrait te foutre la trouille aussi parce que je vais tellement te faire chier! Finit-il en riant un peu plus, les yeux toujours rivés sur la Sigma Mu.

Il termina son verre, peut être était-ce seulement parce que l'alcool commençait à parler et qu'il ne tenait plus du tout l'alcool. Il faut dire qu'il n'aimait pas le genre de fête étudiante et qu'il ne voulait pas se faire d'amis, ça explique beaucoup de chose. Il approcha son visage de celui de Lila avant de murmurer;

-Tu va souffrir, t'es au courant?

-C'est gentil, vraiment.... Mais tu ne me connais pas. Je suis loin d'être quelqu'un de génial, même très loin d'être quelqu'un de bien. Le fait que je t'ai ramener a l'hosto ne fait pas de moi Mère Thérésa. Et je ne m'inflige pas l'isolement, j'aime la solitude c'est tout.... Et dans tous les cas c'est bien mieux comme ça. Les gens, je fini par les perdre avec mes conneries. Alors crois moi, c'est mieux comme ça.

Lila détourne le regard et efface son sourire pour fixer le bout de son lit, faisant taire son impulsivité au profit de Wyatt. Elle crispa sa mâchoire en soupirant. Elle avait eu tort de le complimenté, tord d'essayer de lire entre les lignes. C'était une vrai torture pour Lila, qui avait l'impression de devoir marcher sur des œufs à chaque fois qu'elle lui parlait à cœur ouvert. L'instant d'avant il était adorable, une seconde après il retrouve son acidité naturelle, qui pourtant attire irrémédiablement la sigma mu. Il a beau serrer sa main, l'étreindre brièvement. Lila se mets à penser plus qu'elle ne le devrait. Penser à pourquoi elle s'accroche à un garçon aussi versatile. Persuadé qu'il est plus qu'un être asocial sans doute, persuadé qu'il est différent de Mike Harper, dont elle s'était fait un plaisir d'emmerder. Mais de Wyatt, elle ne veut que s'en faire apprécier. C'était comme avancer dans un palais des glaces, les miroirs vous reflétant la mauvaise allé, vous prenant une vitre en plein visage.

Enfin les choses accélère et on la soigne, on la plâtre et elle peut enfin quitter cette hopital qui commençait à rendre son humeur irritable. La jeune fille, pourtant pleine de vie, n'avait pas l'air de se rendre compte qu'elle devenait de plus en plus aigri, elle ne fera encore moins le rapport entre ce changement d'attitude et son addiction pour les antidouleurs. Dehors enfin, elle fut heureuse d'abandonner l'infirmière, prête à mordre quiconque ferait les yeux doux à Wyatt devant ses yeux. Ce qui l'énerva, c'est qu'elle n'avait aucun droit de le faire.

-Bon, je sais pas pour toi mais le camps là bas me fait chier.... On va se boire un verre?

-Hmm je sais pas...

Etonné d'elle même, Lila n'aurait jamais refuser un verre auparavant. Elle ne semblait pas réaliser qu'elle s'isolait tout doucement de son monde habituel. Énergique, elle perdait de son dynamisme mais le cachait sous des sourires surfaits et des sarcasmes cinglants, la plupart du temps.

-De toute façon je te donne pas le choix, aller viens!

La Sigma Mu lui sourit et hausse les épaules. En y réfléchissant, c'est vrai qu'elle appréciera un peu de détente et oublier ses futurs semaines à galérer. Ce n'est pas comme si, elle continuait de courir comme elle le faisait quelques mois auparavant, avant Halloween, avant l'overdose. Elle s'assit sur la banquette du taxi, exténuer, elle se laisse seulement bercer par le bruit du moteur, le paysage défilant par la fenêtre et la musique de l'auto radio. Arrivant au bar du coin, il s'installèrent à une table et Lila arqua un sourcils surprise par sa commande. "C'est ce qui s'appelle passé directement aux choses sérieuses !" Le serveur revient avec la commande et Wyat lui tend le shooter avec un sourire, trop parfait aux yeux de l'ancienne blonde.

-Aller, ça peut pas te faire de mal!

Techniquement, si l'alcool pouvait lui faire beaucoup de mal, mais elle ne le mentionnera pas. Elle ne mentionnera pas le nombre de cachet qu'elle s'est enfilé dans la journée, juste pour supporter son esprit tourmenter, juste pour oublier qu'elle avait avorter la vie d'un futur enfant. Elle lève son verre pour se montrer sous son meilleur jour, lui souriant et l'avala d'une traite. Elle grimaça une seconde sous l'amertume, frissonna même sous la chaleur dans sa gorge.

-Désolé pour tout à l'heure. Je sais que je t'ai encore envoyé chier, pour pas changer. Mais tu ne me connais vraiment pas. T'es loin de savoir qui je suis, te fais pas de fausses idées.

Alors ça, c'était tout neuf ! C'était la première fois qu'il s'excusait de l'avoir envoyer chier. Sans que ce ne soit une situation de crise, évidemment. Elle arque un sourcil.

-C'est toi qui te fais des fausses idées... Répliqua-t-elle sur le vif. Je ne prétends pas te connaitre par cœur, ni même savoir qui tu es au plus profonds. Et ça peut-être que je ne le découvrirai jamais, tu as été assez claire la dessus.

Le serveur passa à côté d'eux, elle leva le bras avant que celui-ci s'arrête à leur table. "Deux shooters de plus s'il vous plait..." Partie elle reprends.

"Malgré que tu sois très con par moment, je soutiens ce que j'ai dis... et j'ai connu des ordures pire que toi mon cœur, donc s'il te plait, ne me fait pas passer pour plus ignare que j'en ai l'air..."

Lila reprenait du poil de la bête, essentiellement parce qu'elle se rendait bien compte, qu'elle perdait un peu trop ses moyens face à Wyatt. Et si il devait l'apprécier, ce n'était pas une image surfaite qu'il devait aimer, mais sa vrai personnalité. Franche et indépendante. Le serveur revient avec les shooter, à peine posés, Lila ne trinque pas, elle l'enquille sans broncher, toujours avec cette grimace particulière, préférant les cocktails à la vodka pure. Elle attrape le paquet de cigarette de Wyatt et s'allume une clope dans une bouffée libératrice.

"Sérieux parfois je sais même pas sur quel danse te suivre..." Lâcha-t-elle en s'enfonçant dans le dossier de sa chaise, croiser les bras, levant et baissant le poignet dès qu'elle fumait. Elle avait lâcher son regard, malgré l'envie de le gifler et de l'embrasser juste derrière. Lila ne se fera jamais au ressentiment contradictoire que le lambda lui faisait ressentir. Et c'était certainement pour ça qu'elle n'arrivait pas à lâcher l'affaire. Elle ne pouvait l'avoir et ça, ça la démangeait tellement.

La faire chier était devenue une habitude, et Wyatt s'y mettait à coeur joie. Il aimait bien la taquiner cette petite Sigma, pire que les autres. Les autres il les envoyaient chier, elle, ce n'était jamais méchant. Il se sentait même obliger de rajouter un "je déconne" derrière pour ne pas l'offenser. Et puis au fond, c'en était presque attendrissant quand on le connaissait. Il commençait doucement à s'attacher à certaines personne, comme Carry par exemple avec qui il était ami et parfois même beaucoup plus que ça. En faites, leur relation était compliquée, mais il n'y avait aucun sentiments là dedans. Simplement de l'amitié, une solide amitié à vrai dire. Mais Lila, c'était différent. Bien plus complexe qu'avec Carry. Il n'arrivait même pas à mettre un mot là dessus. Ce n'était ni de l'amitié ni de l'amour. C'était.... Entre les deux. Il tenait à elle bien plus qu'à une amie, mais il n'en était pas dingue pour autant. Et ça lui foutait la trouille.

Oui, toutes ces pensées le tracassait, et il n'y avait pas vraiment songé avant de se retrouver seul dans le couloir dl'hôpital à attendre sagement que March ai fini ses radios. Ce n'était que là qu'il commençait sincèrement à se poser des question sur cette "relation". Il se surprenait lui même; Le fait même qu'il soit venu déliberemment la chercher, qu'il l'ai ramener, qu'il ai prit soin d'elle, qu'il l'ai amener à l'hosto et que maintenant il reste avec elle. Ce n'est pour n'importe qui qu'il ferait tant d'effort. Pourtant une chose était sûre; Ce n'était pas de l'amour. Pas tout à fait. Mais alors c'était quoi? Cette question commençait à le bouffer sérieusement, mais c'est à cet instant que sa camarade repointa le bout de son nez. Il ne laissait personne s'approcher de la jeune femme, ou du moins toucher à son fauteuil. Il était même content de se rendre utile et de s'occuper d'elle. C'était toujours mieux que de suivre le mouvement les mains dans les poches en fermant sa gueule.

Il l'avait donc aidé à s'installer doucement sur le lit et avait proposer de lui prendre un truc au distributeur. Elle refusa d'abord, mais puisque Wyatt insistait, elle accepta et il prit donc le chemin vers la machine pour ramener ce que la jeune femme lui avait demander. Chose faites, il s'installa tout près d'elle, narguant sa timidité. Il lui demanda alors si elle tenait toujours le coup, sous entendu; Si elle n'avait pas trop mal.

-Bien sur que je tiens toujours, j'ai survécu à un flingue !

Il souria levant les yeux aux ciel et répondit finalement;

-T'es increvable hein?!

Bien sûr, ça n'avait rien de méchant, c'était dit sur un ton presque ironique, comme si un "Tant mieux" allait suivre derrière. Elle sourit finalement et reprends sa main. En tant normal, il l'aurait rembarrer sans hésiter, ou aurait juste rejeter sa main sans un mot en croisant les bras. Mais là, ce n'était pas le cas. Au contraire, sans trop réfléchir, il serra d'avantage, fixant leur deux mains sérrée l'une contre l'autre. C'était même agréable comme sensation, différent de ce qu'il avait pu connaître. Sûrement parce que le contexte et la personne étaient différents. Elle le fixe de nouveau, soutenant le regard du garçon;

-Tu as peut-être un sale caractère, mais tu ne mérites pas l'isolement que tu t'infliges. Tu es quelqu'un de génial, qui mérite d'être connus, peut-être pas de n'importe qui, compte tenu que tu n'aimes pas qu'on t'emmerdes ahah. Enfin bref, merci beaucoup, ça signifie beaucoup pour moi...

Elle sourit de nouveau, mais Miller n'a pas envie de rire. Non pas qu'il comptait l'engueuler ou même rompre leur contact, mais sa personnalité est telle qu'il ne pouvait que répondre;

-C'est gentil, vraiment.... Mais tu ne me connais pas. Je suis loin d'être quelqu'un de génial, même très loin d'être quelqu'un de bien. Le fait que je t'ai ramener a l'hosto ne fait pas de moi Mère Thérésa. Et je ne m'inflige pas l'isolement, j'aime la solitude c'est tout.... Et dans tous les cas c'est bien mieux comme ça. Les gens, je fini par les perdre avec mes conneries. Alors crois moi, c'est mieux comme ça.

Par là, il ne désignait pas simplement ses parents, mais tous les gens à qui il avait pu s'attacher et que sa personnalité à détruits. Par des bétises, des colères, de la sincérité mal prise.... Par de la jalousie maladive aussi. Parce que oui, il est clair qu'il est jaloux, et posséssif en plus de ça. Et souvent, il pète des câbles pour rien. Ce qui explique de nombreuses ruptures. Il soupire puis replonge ses yeux dans ceux de la jeune femme;

-Désolé...

Oui, il se reprends, parce qu'au final, il se rend bien compte qu'il gâche un peu tout. Il serre de nouveau sa main et entoure la Sigma de son autre bras. Le médecin vient finalement les interrompre, annonçant de bonnes comme de mauvaises nouvelle à March. Celle ci n'a d'ailleurs pas l'air ravi de devoir rester deux mois sans rien foutre. En même temps, lui aussi ça le ferait chier.

-Chanceuse.... Dit-il d'un ton ironique tout en lâchant un énième soupire.

Un autre médecin et une infirmière firent à leur tour iruption. Infirmière qui ne cessait, d'ailleurs, de lancer de nombreux regards et sourire à Miller tout en manipulant la jambe de sa camarade. La pauvre devait souffrir et elle ne pensait qu'à flirter. Wyatt lui souriait également, mais c'était plus parce que la situation le faisait rire qu'autre chose. Cette femme, bien que très belle, ne l'intéressait absolument pas d'ailleurs, mais ça restait amusant. Une fois tout ce bordel terminé, on apporta des béquille à Lila qui se pressa de relever, rompant ainsi le contact que les deux jeunes gens pouvaient avoir. Wyatt se levait à son tour, suivant March gentillement et appelant un taxi par la même occasion.

-Bon, je sais pas pour toi mais le camps là bas me fait chier.... On va se boire un verre?

Il laissait peine le temps à la jeune femme de répondre qu'il reprit la parole aussitôt;

-De toute façon je te donne pas le choix, aller viens!

Le taxi arrivait finalement, il s'installa à côté de la Sigma et indiqua un bar devant lequel ils étaient passé à l'aller. Une fois arrivés, il aida Lila à se remettre debout et lui tendit les béquille, rentrant à l'intérieur sans même l'attendre pour commander deux shooter de vodkas, s'installe à une table attendant que la Sigma en fasse de même et lui tend son verre.

-Aller, ça peut pas te faire de mal!

Il bu son verre sans faire d'histoire, avec une rapidité à tout épreuve et, jouant avec son verre, il reprit la parole;

-Désolé pour tout à l'heure. Je sais que je t'ai encore envoyé chier, pour pas changer. Mais tu ne me connais vraiment pas. T'es loin de savoir qui je suis, te fais pas de fausses idées.

Troublée par les propos de l'infirmière, je rougis prise au dépourvu. Mais cet idiot en rajoute, je le regarde mauvaise, plissant les yeux, un sourire ironique sur les lèvres. Ouai ouai, pousse pas la blague trop loin. Gênée, je me sentais idiote de rougir et puis je n'aimais pas qu'on m'appelle "chérie", c'est idiot, c'est niais, c'est loin d'être pour moi. Je savais Isaac encore présent sur Miami. Combien de temps va t-il me laisser respirer. Et pourquoi je pense à lui d'abord, qu'il aille se faire foutre d'abord ! On nous emmène près des radios, ou Wyatt attendra à l'extérieur. Dans la cabine pour me changer, l'infirmière ouvre du côté radiologie, elle m'aide à défaire mon pantalon, me mets presque nus en retirant chaussures de randonnées avec une extrême douceur. Je grimace et mords ma lèvre en poussant tout de même un gémissement sous la douleur. Les hôpitaux m'angoisse, j'aime savoir que Wyatt m'attends de l'autre côté, leurs couloirs me donnent cette horrible sensation d'être seule. Contrairement au garçon, je détestais la solitude, elle me donne l'impression d'être abandonné à moi-même. M'amenant à m'asseoir sur une longue planche froide et d'un matériaux inconnus, je me retrouve seule dans la salle, voyant à travers la vitre, le radiologue et l'infirmière discuter entre eux. Je regarde mon pied, c'était vraiment moche. Après dix minutes, elle revient vers moi et m'aide à revenir dans la petite cabine. Elle se saisit des vêtements propres pour m'aider à les enfiler. Elle mit le reste dans un sac, et je restais pieds nus pour venir ensuite m'installer sur la chaise roulante. Quand je regarde ce que je porte, j'insulte mentalement Matt qui a choisi l t-shirt. Ce n'était clairement pas mon t-shirt et dessus il était écrit "I love cuddles". Je vais le crever !

On retrouve Wyatt dans le couloir, et je souris à défaut de savoir quoi dire d'autre. Miller reprends en main les commandes du fauteuil. J'eu un sourire en coin en réalisant, qu'il ne laissait pas l'infirmière toucher la chaise dès qu'il était dans le coin. Je secoue la tête pour chasser cette pensée, trop vaniteuse. On rentre dans une salle ou plusieurs lits trône, cacher par des rideaux verts clairs. On m'installe sur un lit, et j'essaye de m'installer sans broncher. J'ai assez geins pour la journée. Wyatt s'adosse au mur, je laisse retomber ma tête sur l'oreiller et on se regarde un instant sans parler.

-Tu veux quelque chose à boire ou à manger? On est passer devant un distributeur t'alleur.

Je fais signe de la tête que non. J'avais oublier ma faim et ma soif depuis la seconde où il m'avait avouer tenir à moi.

-Profite donc de ma bonté d'âme! Sérieusement les hôpitaux ça m’étouffe et j'aime pas attendre, j'ai besoin de bouger, même si c'est juste pour aller au fond du couloir. Mais j'ai besoin d'une bonne raison sinon j'aurais définitivement l'air très con!

-Ok ok... Répondis-je en riant. Ramène moi une canette de coca et des chips s'il te plait.

Il me laisse pour faire un tour dans le couloir. Je redresse mon dos sur l'oreiller et pousse un long soupire. Je fixe le mur blanc devant moi avec ennuis, en me demandant ce qu'il se passera par la suite, que vais-je faire ? Et surtout, me retrouver dans le plâtre, signifie retourner vivre sur le campus à la confrérie. Je m'étais faite à cette immense Villa. Isaac renvoyé du lycée, j'imagine que je pouvais définitivement revenir. Je souris bêtement en repensant à mes confrères, à mes bons moments parmi mes amis, cette nuit où j'ai emmerder Matt et Aiden complètement ivre, j'en rigole encore. Wyatt réapparait et mes souvenirs s'évanouissent de mes pensées, j'attrape le paquet de chips et pose la canette de coca sur la petite tablette. Mes yeux ne le quitte pas, même très près de moi. J'eue un léger sourire, je n'osais prononcé un mot. J'étais juste trop occupé à soutenir son regard, sans me rendre compte que je lui lançais des œillades. Je repensais à ses paroles plus tôt. Etre seul pour ne pas faire de mal à ceux qu'il aime. Eddy était comme ça, il l'est toujours d'ailleurs. Je ne pouvais m'empêcher de penser à lui et sa maladie.

-Tu tiens toujours ?

-Bien sur que je tiens toujours, j'ai survécu à un flingue ! Dis-je en riant.

Je m'arrête un instant. Je mordille l'intérieur de ma joue sans m'en rendre compte. Ma personnalité tactile meurt d'envie de ressortir. Je regarde les bras de Wyatt, son torse, avec l'envie de m'y blottir, mais ce n'est pas ma place. Dans un sourire tendre je reprends sa main, j'ose même enlacer mes doigts avec les siens. La sensation de sa peau, la chaleur de sa paume. Mes yeux sont plonger dans les siens.

"Tu as peut-être un sale caractère, mais tu ne mérites pas l'isolement que tu t'infliges." Je sais que j'avais une chance sur deux de paraitre idiote, mais osef !"Tu es quelqu'un de génial, qui mérite d'être connus, peut-être pas de n'importe qui, compte tenu que tu n'aimes pas qu'on t'emmerdes ahah"Je presse sa main en baissant les yeux pour lâcher un instant son regard et je soupire. Je remonte la tête vers lui. "Enfin bref, merci beaucoup, ça signifie beaucoup pour moi..." Nouveaux sourire.

Le médecin rentre, radio en main, enfin, je lève les yeux au ciel, remerciant le grand homme là haut. Il accroche les clichés à un tableau lumineux et vient vers nous. "Bonjour, je suis le docteur Kerr, j'ai regarder vos clichés et vous avez de la chance, il n'y aura pas de chirurgie à faire. L'os est brisé en cette endroit..." Nous montre-t-il comme si j'étais capable de capter quoi que ce soit. "...mais il n'a pas dévié de son axe, on va donc vous plâtré dans un premier temps, jusqu'à ce que votre cheville dégonfle, ensuite on vous fera une atèle en résine, pour les semaines à venir." Il nous sourit et j'avais oublier ma main dans celle de Wyatt, concentré sur le discours du doc. "Mais combien de semaines ça veut dire..." L'inactivité me rendait dépressive, et je craignais à devoir rester cloitré à la confrérie. "Minimum deux mois sans poser le pied par terre si vous voulez évité la chirurgie, autrement ça prendra plus de temps." Je fais une moue déconfite, mais au moins on pouvait enfin en terminer au plus vite.

Un nouveau médecin et une infirmière débarquèrent et se mirent à manipuler ma jambe, bouger mon pied, me faire me tortiller parce qu'ils avaient pas l'air de comprendre que j'avais mal. Je grognai en faisant la tronche, faisant mon possible pour pas les insulter. Ils me parlaient pour essayer de me distraire, de me questionner mais je répondais toujours au plus court, incapable de détourner mon attention de la douleur. Parfois je regardai Wyatt, parfois je poussais je fusillais du regard l'infirmière. Et enfin ils eurent fini. "Voila pour aujourd'hui" déclara la jeune infirmière, toute fière. J'avais juste envie de lui crever les yeux, aussi parce qu'elle regardait un peu trop Wyatt à mon gout. CONNASSE !!! J'avais hâte qu'elle parte. On m'apporte des béquilles et je me relève du lit, pliant légèrement la jambe pour surélevé le pied. "Merci Doc !" Je souris au médecin. "Retournez à l'hopital le plus proche de chez vous dès que vous sentez que vous flottez dans votre plâtre. Sinon, vous pouvez y aller."

Wyatt n'avait pas l'habitude de se confier, de parler autant à quelqu'un qu'il connait à peine. A vrai dire, tout ce qu'il venait d'avouer, il n'y avait quasiment personne qui le savait. Les principaux concernés, rien de plus en vérité. Parce qu'il n'avait jamais été proche de qui que ce soit, à part ses exs bien sûr et encore... Mais Lila semblait différente. Il avait l'impression qu'il pouvait presque faire tomber les barrière avec elle, et lui vouer une confiance aveugle. J'ai bien dis presque. En tout cas, il avait réussi ç se livrer sans problème, mais c'était surtout parce qu'elle l'avait fait d'abord. Qu'il trouvait "normal" de parler de lui si elle en fait de même.

Bref, ils avaient mutuellement raconté leur vie, comme si c'était une évidence et qu'ils se connaissaient depuis longtemps. Wyatt était même surpris de lui même et laissait tomber la carapace petit à petit, laissant entrevoir à Lila le véritable jeune homme qu'il était sous ses air d’asocial. Il lui avait tout confié; L'accident, la mort de ses parents, la "mort" de sa soeur, l'orphelinat, l'incendie.... Rien n'avait été épargné en faites et Lila savait maintenant une grande partie de sa vie. Pas dans les détails, certes, mais tout de même! Puis il s'était assis près d'elle, lui affirmant qu'elle n'avait pas intérêt à recommencer ce genre de connerie.

Elle glisse sa main dans celle du jeune homme tout en l'affrontant du regard, un léger sourire aux lèvres avant de répondre;

-Je ne disparaîtrai plus, promis...

Wyatt ne tourne même pas le regard sur cette main qu'il tenait dans la sienne. Il avait juste perdu l'habitude de ce genre d'attention, et ne s'attendait pas vraiment à ça de la part de la demoiselle. En même temps, ce mec est aveugle pour ce genre de chose. Il ne capterait vraiment que si elle l'embrasse, et encore! Mais il ne dit rien, se contentant de changer de sujet l'air de rien. Ca ne le dérangeait pas plus que ça d'ailleurs comme contact, il aurait presque voulu serrer sa main pour ne pas la laisser partir, mais cette pensée le déstabilisait. Putain qu'est-ce qui lui arrive?

-Sérieux faut crever pour qu'on s'occupe de nous?!

Cette phrase à la con aura au moins eu le mérite de la faire rire, et c'était toujours ça de prit, mais aussi de la faire réagir. Leur contact physique, bien qu'apaisant en faites, n'aura pas durer bien longtemps. Sentant la main de la Sigma se détacher de lui, il s'empêche de lancer un regard furtif ou pire; De la reprendre rapidement. Ce serait trop bizarre et tout ça ne lui ressemble pas. Il ne sait définitivement pas bien ce qu'il se passe dans son petit crâne. Il hésite entre se poser tout un tas de questions ou laisser faire les choses. C'est un peu une bataille sans merci qui éclate dans sa tête, et pour l'instant il ne sait pas qui aura l'avantage.

La jeune femme ayant donner tout un tas de paperasse à la Sigma revient toute pimpante, elle a une tête de niaise selon Wyatt qui aurait presque envie de lui gerber dessus. Elle a une gueule à roter des arc en ciel et à péter des paillette, c'est atroce. Mais il est bien forcé de rester avec elle, puisqu'elle accompagne Lila. Et il va pas la laisser en plan, pas maintenant après tout ce bordel! Elle l'aide à s’asseoir, pendant que Miller se sent légèrement inutile et profite pour faire de ses cheveux un pseudo chignon. Le genre "vite fait - bien fait" qui lui va si bien.

-On va vous emmener faire des radios pour voir si on doit opéré ou juste plâtrer. Puis ensuite un médecin viendra vous examiner.

Il croise les bras écoutant attentivement ce qui est dit. Lila acquiesce simplement, de toute façon c'était pas une question hein, elle a pas le choix. Et lui non plus, enfin pas vraiment. Il se rapproche des deux femmes, prêt à les suivre jusqu'à buter sur la dernière phrase de l'infirmière.

-Votre compagnon peut vous accompagner si vous le souhaitez ?

Miller hésitait encore entre rire ou crier "Whaaaaaaaaaat?". En même temps, c'est vrai que ça prêtait à confusion, et qu'on pouvait se poser la question sur leur liens à ces deux là. Mais il s'attendait plus à l'expression "Votre ami". Que ce ne soit qu'un ami ou plus que ça, ça passe à coup sûr. Mais ça, bah ça passait légèrement moins bien.

-Buh, bah... Non... On est pas... Enfin...C'est un ami, rien de plus !

Un léger rictus sur les lèvres, il se rapproche de sa camarade et s’immisça dans la conversation avec un ton légèrement moqueur.

-Ah t'as honte de moi maintenant chérie?!

Il laissa un léger rire s'échapper avant de passer derrière elle afin de pousser le fauteuil pour suivre l'infirmière.

-Ca va, je déconne, pas la peine de passer de rose à rouge.

Il faisait évidemment référence aux joues rosies de sa camarades. Joues qu'il avait remarquer depuis un moment, mais il attendait sagement le bon moment pour le lui balancer à travers la gueule. Il poussait le fauteuil jusqu'à arriver dans une salle pour que Lila puisse faire ses radios, il attendait donc sagement son retour, et une fois chose faite, il l'aida lui même à se réinstaller et la conduit dans une autre salle, où ils devaient de nouveau attendre pour un médecin. Miller aida la Sigma à se lever de son fauteuil roulant pour s’asseoir sur l'espèce de banquette...Ou lit, il a jamais su ce que c'était vraiment. En tout cas c'est là qu'elle sera examinée. Ca au moins il le sait! Il restait debout, les bras croisés devant la jeune femme, adossé contre le mur.

-Tu veux quelque chose à boire ou à manger? On est passer devant un distributeur t'alleur.

Il laisse planer simplement deux ou trois secondes avant de briser le silence;

-Profite donc de ma bonté d'âme! Sérieusement les hôpitaux ça m’étouffe et j'aime pas attendre, j'ai besoin de bouger, même si c'est juste pour aller au fond du couloir. Mais j'ai besoin d'une bonne raison sinon j'aurais définitivement l'air très con!

Il rit de sa propre connerie en s'imaginant faire les cent pas sans raison dans le couloir juste pour le "plaisir de bouger". Puis il sort allant jusqu'au distributeur, revenant avec ce que Lila lui avait "commandé" et les lui tend. Il s'assoit ensuite à tout près d'elle, jouant un peu avec la "timidité" naissante de sa camarade.

-Tu tiens toujours?

Je vois Wyatt sourire et rire. Je ne sais pas pourquoi ça me fait autant d'effet, mais j'adore le son qui en sort. J'intériorisai la joie de savoir que je ne lui étais pas indifférente. Je me sens comme privilégié, dans un monde qu'il ne veut pas connaitre. Je sais que je me mets toujours dans les pires situations, physiquement comme moralement. Mais après tout, Wyatt méritait une petite explication, même si ce n'était que la surface de ma personnalité. Pure spontanéité de ma part, mais en y songeant, peut-être que si je le laissais entré dans mon univers, il voudra un jour y rester. J'essaie de tenir son regard malgré ces souvenirs qui tords mon cœur.

-Je suis vraiment désolé.....

Je souris vaguement, le remerciant en silence de ne pas m'envoyer chier. Le sujet était lourd je sais, mais intérieurement, ça me faisait du bien de poser des mots sur mes sentiments. Matt, Dwight, ils savent déjà ce qui ne va pas dans ma vie, parfois ils sont même du genre à comprendre avant moi. Il reprends la parole et mes yeux précédemment baissé sur le sol, le fixent, curieuse. Il me parle de sa famille, modeste comme je l'ai été, une famille sans moyens mais heureuse d'être ensemble. Dieu que cette époque me manquait. Je le vois baisser la tête, j'arque un sourcil, inquiète. La suite du récit est affreux que je ne l'aurais imaginé. Un accident de voiture, encore. Imaginer Wyatt pouvant mourir me révolte. Je n'imagine pas une seule seconde que j'aurais pu jamais le rencontrer. Cette idée me donne envie de le toucher, de le serrer dans mes bras, mais je ne peux pas, et il ne me laissera pas faire. Je comprends la peur qu'il a eu pour sa sœur et je regarde dans le vide, m'imaginant sur les lieux de l'accident de mon frère. Je me revois éviter ses appels parce que je n'avais plus la force de porter son fardeau, je me revois, rejeté ses appels au secours. Je pousse un long soupire triste, aussi bine pour Wyatt que pour moi. J'ai mal à la jambe, mais je l'ai presque oublié. Il me parle de l'orphelinat, il n'y a pas que moi qui suit maudite on dirait. Entouré d'accident, je commence à comprendre un peu son attitude. Mais comment le lui reproché, j'ai moi-même commis les pires erreurs de jugement, Ashlyn par exemple. Un accident que j'ai provoqué par mon impulsivité et mes émotions.

-Si je suis un gros asocial qui ne veut personne autour de lui, c'est parce que je suis aimant à problème. Alana est toute seule, c'est la seule raison qui me pousse à rester auprès d'elle. Si ça ne tenait qu'à moi je me barrerais, ce serait la meilleure manière de la protéger. J'ai failli la tuer deux fois déjà, et je ne veux pas perdre qui que ce soit d'autres.... Mes parents me suffisent. C'est une des raison pour laquelle je rembarre le monde entier, je ne veux pas d'amis, parce que je ne veux pas perdre qui que ce soit.

Quand je pense à mes parents, ce sont les March qui me viennent directement en tête. Je sais que j'ai une mère biologique, je sais que j'ai un géniteur quelque part encore en vie et peut-être ai-je même des frères et sœurs, mais mes parents, aussi naïfs et simple qu'ils sont, ont toujours été là pour moi. Ils se sont ruiné lorsque ma santé était au plus bas, ils m'ont élevé comme leurs propres fille et ils m'aiment énormément. Je le sais. Comment pourrais-je les appeler parents adoptifs...
Wyatt se lève, je le suis du regard et mes pupilles se fixent dans les siennes, un léger sourire sur les lèvres. L'envie de le toucher, de rentrer en contact physique avec lui me démange encore plus. J'en ai presque mal.

-Alors je comprend ce que tu ressens, pour le fait de perdre quelqu'un... Mais c'est pas une raison pour te mettre en danger...... Et au fond t'as pas tord, je t'aime bien.... C'est ça le problème. J'ai bien cru que tu serais plus là, je me serais cru maudit, tu le sais ça?

Mon sourire s'élargit, je rougis, quel connasse ! Je baisse la tête. Raaaaaaaaaah je veux passer mes bras autour de lui, je me sens comme une midinette qui a ses règles. Je mords ma lèvre inférieur. J'avale ma salive et j'ai la tête qui chauffe. Je sais qu'il me balancera une salle réflexion s'il s'en rends compte, je veux pas briser le charme tout de suite. J'attrape sa main et j'y glisse la mienne, remontant mon regard sur lui, ayant repris mon calme. J'affronte son regard, parce que je le peux, je peux faire l'effort de rester saine et sauve.

"Je ne disparaîtrai plus, promis..."

-Sérieux faut crever pour qu'on s'occupe de nous?!

Il détourne la conversation et je rigole nerveuse. Je retire ma main avant qu'il ne la rejette. Je regarde à l'opposé de sa direction, non pas pour regarder qui débarquait par le sas de l'ambulance, mais parce que si je continue à le fixer je vais finir par l'embrasser. Si je l'embrasse, je sais qu'il sera fâché. Je me retourne finalement vers lui, j'étais prête à tout envoyer péter pour faire ce que je mourrais d'envie de faire, depuis qu'il avait enfin commencé à me parler, quand mon nom retentit dans la salle d'attente. Je n'étais même pas complètement retourné quand je reconnus la voix de l'infirmière qui m'avait donner les papiers à remplir. Elle vient vers moi avec une chaise roulante. Elle m'aide à m'installer dessus, attrape les papiers et les fourre dans un dossier qu'elle range dans une large poche de mon fauteuil.

"On va vous emmener faire des radios pour voir si on doit opéré ou juste plâtrer. Puis ensuite un médecin viendra vous examiner."

"D'accords"

"Votre compagnon peut vous accompagner si vous le souhaitez ?"

Mon coeur s'arrête, je fais des gros yeux, ma tête fait des aller et retour entre l'infirmière et Wyatt. Je butte sur mes mots.

"Buh, bah... Non... On est pas... Enfin..." Grande inspiration. "C'est un ami, rien de plus !" Terminais-je, essayant de m'en convaincre.

Qu'est-ce qu'il détestait les hôpitaux. Ca avait de quoi lui foutre la gerbe, mais en même temps il déteste à peu près tout. Donc c'était pas compliqué de le dégoûter de quelque chose! Mais il avait tout de même fait un effort pour amener Lila là bas, parce qu'elle en avait bien besoin. Lui, s'il pouvait les éviter, il le ferait! Mais il en fallait bien, il y'avait certains cas où c'était nécessaire évidemment. Bref, il s'était quand même retrouver là, en faisant de gros effort, c'était pas génial ça? Il fallait bien l'avouer, ce n'est pas pour n'importe qui qu'il ferait ça!

Dans le taxi, il lui demande comment elle s'est retrouvée à l'hôpital autant de fois qu'elle le prétendait pour prétendre avoir une carte de fidélité.

-La première fois j'avais beaucoup trop bu.

Chouette.... Lui ne comprenait pas comment on pouvait boire à ce point? Bon ok, ce n'était pas un exemple, alors passons. Elle lui parle ensuite de la fusillade qu'il y a eu quelques mois auparavant. Oui, évidemment qu'il en a entendu parler. Qui n'en a pas entendu parler! Un élève qui avait pér un câble et qui s'était organiser pour bloquer tout le monde à l'intérieur de l'école, s'acharnant sur certains d'entre eux. Même des profs avaient faillis y passer, des élèves étaient morts, beaucoup de blessés. Ce mec était un vrai taré. Elle y était donc? La pauvre, lui ne savait pas comment il aurait réagit s'il s'était retrouvé là bas. Il aurait peut être tenter de l'affronter comme un con et se serait probablement prit une balle. A moins que sa soeur soit avec lui, dans ce cas il aurait fermé sa gueule. Enfin, il ne peut pas savoir, il n'y a jamais été confronté à ça. Lila lui montre la cicatrice encore bien visible et boursouflée. Le jeune homme grimace, elle a bien dû souffrir. Et dans le coma en plus? Décidément....

Le taxi arrive donc à l'hosto. Il la dépose sur une banquette pendant qu'on s'occupe d'elle et qu'elle emplie tous les papiers. Toutes ces conneries qu'on vous demande surtout quand vous êtes à l'agonie. M'enfin, qu'est-ce qu'il y peut? Il s'assoit en face d'elle, lui demandant si ça va;

-Je survivrais, merci.

Puis le silence s'installe. Quelques petites seconde il fixe la jeune femme n'osant pas vraiment dire ce qu'il avait en tête. Parce que ce serait mal interpréter? Oui peut être, et puis peut être que c'est un cou de timidité. Puis il brise finalement le silence, avouant qu'il s'était réellement inquiété pour elle, et qu'elle n'avait pas intérêt à recommencer. Lila sourit largement, profite, ces moments là n'arrivent pas souvent!

-Tu m'aime bien finalement!

Il rit légèrement, se redresse et fuit le regard de la demoiselle une milli seconde avant de replonger ses yeux bleus dans les siens;

-Si tu le répète je le nierais! Je voudrais pas que tout le monde pense que j'ai un bon fond, on me foutra jamais la paix après!

Puis elle prend le temps d'expliquer ce qu'il lui est arrivé. Le comment du pourquoi. Elle explique qu'elle aime la nature, qu'elle aime explorer, même si elle n'est pas une grande "défenseuse" de la nature. Qu'avant, elle y allait toujours avec son frère, jusqu'à ce qu'il meurt l'année d'avant. Wyatt l'écoute attentivement. Pourquoi tant de confidence? Oh puis merde, pour une fois, il va arrêter de jouer au con et ne pas la rembarrer. C'est pas vraiment le moment. Et puis elle a bien raison finalement, il l'aime bien.

-Mais nous étions très complices et c'était mon idole à l'époque. C'est lui qui m'emmenait camper, il m'a appris à faire un feu, à pêcher, à chasser, et surtout à marcher pendant des heures dans les montagnes et apprécier la nature. Ca parait dingue quand on voit la vie que je mène aujourd'hui, mais les étés, on se reconnectait avec ça. Si Alana est tout pour toi, mon frère était mon monde. Et j'ai un peu les circuits emmêlés depuis l'accident.

-Je suis vraiment désolé.....

Il laisse planer le silence avant d'avouer à son tour;

-Je me rappelle quand j'étais gosse, j'avais quoi....8 , 9 ans.... Mes parents n'avaient pas énormément de moyens. Juste de quoi bouffer et avoir un toit au dessus de nos têtes. Mais ils mettaient toujours de côté, au cas où. Et puis un jour, mon père sur un coup de tête à décidé qu'on se barrait tous en vacance. Histoire de casser la routine, et surtout parce qu'Alana n'était jamais partie elle. Alors on a préparé nos affaires, rangé tout dans le coffre de la bagnole et on est partis.

Il reprit son souffle et baissa la tête pour reprendre son récit comme si ça allait l'aider à continuer. La pauvre devait bien se demander où il voulait en venir avec ses vacances.

-Le trajet était super long, Alana s'est vite endormi et j'ai pas été long à faire de même. Je me suis réveillé pendant le trajet, ma soeur dormait encore, ma mère aussi... Et puis y'avait mon père à l'avant, qui n'avait pas l'air d'aller très bien. Alors je l'ai appelé. Il a sursauté, il m'a regardé, il s'est déconcentré et la voiture s'est prit un truc. On a fait des tonneaux, je suppose, puisque quand je me suis réveillé j'avais la tête à l'envers. Je crois que j'ai jamais eu aussi mal de ma vie. Je suis sorti de là, en faites c'est les secours qui nous ont tous les quatre sortis de la bagnole. J'ai vu des secouristes abandonner le corps de mes parents et persévérer sur celui d'Alana. J'ai perdu mes parents ce jour là, et ma soeur est morte pendant quelques secondes....

Pas très joyeux tout ça.... Il relève la tête et plonge ses yeux dans ceux de la Sigma Mu.

-On a été envoyé dans un orphelinat, que j'ai.... Que j'ai incendié. Une connerie d'accident avec des bougies. Et là encore j'ai faillis perdre ma petite soeur.

Oui, ça n'avait pas grand chose à voir avec ce qu'elle racontait, mais il y avait tout de même un but à tout ça.

-Si je suis un gros asocial qui ne veut personne autour de lui, c'est parce que je suis aimant à problème. Alana est toute seule, c'est la seule raison qui me pousse à rester auprès d'elle. Si ça ne tenait qu'à moi je me barrerais, ce serait la meilleure manière de la protéger. J'ai faillie la tuer deux fois déjà, et je ne veux pas perdre qui que ce soit d'autres.... Mes parents me suffisent. C'est une des raison pour laquelle je rembarre le monde entier, je ne veux pas d'amis, parce que je ne veux pas perdre qui que ce soit.

Il se relève finalement et s'assoit juste à côté d'elle, tournant la tête vers la jeune femme.

-Alors je comprend ce que tu ressens, pour le fait de perdre quelqu'un... Mais c'est pas une raison pour te mettre en danger...... Et au fond t'as pas tord, je t'aime bien.... C'est ça le problème. J'ai bien cru que tu serais plus là, je me serais cru maudit, tu le sais ça?

Il ponctue sa phrase d'un léger rire. Oui, il l'avouait enfin, il l'aimait bien. Mais plus qu'il ne voulait l'entendre. Il venait de se confier entièrement à une fille qu'au fond il connait à peine. Mais c'était surtout parce qu'elle s'était livrée elle aussi. Il détourne finalement le regard de la jeune femme et regarde autour de lui.

-Sérieux faut crever pour qu'on s'occupe de nous?!

Sur la route, la tension s'était calmé, je pouvais le sentir, malgré le silence qui s'était imposé entre nous. Je regardais le paysage défilé et Wyatt se mit à fumer à l'arrière du taxi. Je jette un regard préoccupé vers le rétroviseur centrale du véhicule, remarquant le regard agacé du chauffeur. Prolétaire dans l'âme, je refuse gentiment sa proposition. J'étais chieuse mais pas complètement irrespectueuse des durs travailleurs. Il insiste sans vraiment le faire, il essaye juste d'être plus sympa, mine de rien, il m'a écouté et je lui en suis reconnaissant. Il me demande pourquoi j'étais souvent à l'hosto et c'est normal, vu que j'ai attiré l'attention dessus.

- La première fois, j'avais beaucoup trop bu.

Je camouflais sans honte mon overdose par une grosse cuite, je ne voulais pas qu'il me méprise, pour être une simple droguée sans force de caractère et surtout, je ne comptais pas entamer les détails larmoyant de cette histoire avec lui, car au fond, ça ne le regardait pas, et je ne suis pas sur qu'il ait envie d'entendre mon histoire.

-La deuxième fois, je pense que tu as eu en entendre parlé en arrivant à Wynwood. Halloween dernier, un mec de notre lycée à péter un câble et à enfermer les élèves de l'école en les shootant un par un. J'ai sous-estimé son instabilité et je l'ai insulté. Il m'a tiré dessus.

Je soulève mon t-shirt, montrant une cicatrice, complètement refermé, mais encore rouge et boursouflé, au niveau de mon flan gauche.

-Mais comme je suis une fille qui aime les complications, je suis tombé, la tête sur le carrelage. J'ai perdue connaissance... Je me suis réveillé un mois plus tard.

Je souris pour masquer ma gêne. Non pas que j'avais honte de cette période, mais quand je liste mes évènement marquant à l'hopital, je me dis qu'il faudrait peut-être songé à ralentir. Puis mon dernier séjour à l'hôpital de Miami, l'avortement... Le souvenir fugace d'une grossesse, je fais une moue, mal à l'aise et je tais ce dernier souvenir. Encore une fois, je n'ai pas envie que Wyatt me méprise.

Nous arrivons enfin à l'hôpital. De nouveau dans ses bras, je finis vraiment par aimé ma condition tout d'un coup... Il m'installe sur un fauteuil, je remplis des papiers sur mon identité, ma couverture d'assurance et tout un blabla hyper chiant. Il me demande si ça va. Je relève la tête, face à moi, je lui souris, en coin.

-Je survivrai... merci, répondis-je avec douceur.

Je rebaisse la tête sur mon papier et finit de tout remplir. On était pas près de passer en vitesse de tout manière et un infirmier s'était rapidement occuper d'envelopper mon pied dans une espèce de coussin et m'avait filé deux tramadols pour la douleur. S'il savait à quel point j'étais déjà sous cachet, je crois qu'il s'abstiendrait. Je les avale quand même, parce que j'ai un penchant ignoble pour ces conneries et que pour une fois c'était légitime... Je pose la feuille d'administration sur le siège vide à côté de moi.

-T'es vraiment tarée.....Et tu m'a foutu la trouille.... Me refais jamais ça.

Mon sourire s'élargit. Et je penche la tête sur le côté. Etais-je finalement ce genre de fille qui se mettait en danger exprès pour attirer l'attention. Cette question me vient, quand je réalise alors que Wyatt s'était finalement vraiment inquiété pour moi. Je réponds par réflexe une connerie.

-Tu m'aimes bien finalement !

Je me sentais déjà plus moi-même, la pleureuse était rentré chez elle et cette Lila là, se sentait vainqueur d'être avec le beau brun. Brun aux yeux bleus... Après Isaac, après Kaegan, je dois avoir vraiment un type de mec quand j'y pense. Il est temps que j'explique cette attitude kamikaze. Le fixant droit dans les yeux, je prends une longue inspiration.

-Je suis désolée. J'aime beaucoup la nature en réalité. Je ne suis pas une grande protectrice des espaces verts, quand on voit ce que je conduis, mais depuis petite j'ai toujours explorer ce que le commun des gens sont effrayés de visité. D'habitude, on est deux, mon frère et moi...

Je baisse la tête à son souvenir, je n'ai pas envie de pleurer, mais il me manque, je ne peux que me rappeler les bons souvenirs à son sujet.

-L'année dernière, il est mort dans un accident de voiture. Et j'ai ressenti le besoin de faire perpétuer la traditions d'exploration en sa mémoire. On était pas vraiment liés par le sang, comme ta soeur et toi, car j'ai été adopté très jeune.

Je relève la tête et sourit pour lui faire comprendre que tout va bien.

-Mais nous étions très complices et c'était mon idole à l'époque. C'est lui qui m'emmenait camper, il m'a appris à faire un feu, à pêcher, à chasser, et surtout à marcher pendant des heures dans les montagnes et apprécier la nature. Ca parait dingue quand on voit la vie que je mène aujourd'hui, mais les étés, on se reconnectait avec ça. Si Alana est tout pour toi, mon frère était mon monde. Et j'ai un peu les circuits emmêlés depuis l'accident.

Bon, il se calme. C'est vrai qu'il était énervé, inquiet même... Mais pourquoi au juste? Cette question tournait dans sa tête, il n'avait pas la réponse... Peut être qu'en faites, il l'appréciait plus qu'il ne le pensait. C'est vrai, il ne s'inquiète jamais comme ça pour les autres. Alana est une exception, comme toujours, il n'y a pas besoin de le préciser! Mais maintenant tout va bien, il l'a retrouvée, elle va bien, juste la cheville probablement pétée, mais elle s'en remettra. Elle va pas faire sa chochotte quand même! Ou alors il l'a sur-estimé!

Mais deux caractères de merde inquiets et en colère, forcement y'a de quoi péter des plombs. En même temps, ils l'ont bien cherchés. Chacun se cherche, c'est comme ça, c'est leur caractère, leur façon d'être. Alors oui, ça pète une bonne fois, ils s'engueulent, comme toujours il lui envoie des vacheries, elle riposte....Au fond, il n'y a rien de foncièrement méchant dans ses propos, il veut simplement qu'elle réfléchisse, qu'elle ne fasse pas deux fois la même connerie.... C'est sa manière à lui de lui dire "Ne refais jamais ça!". Mais Miller n'a pas les mots qu'il faut!

Il n'est pas habitué à consoler les gens, à les rassurer. Ce n'est pas dans sa nature de le faire. Même pour sa petite sœur. Pour elle, c'est facile, il suffit qu'il la prenne dans ses bras et qu'il la serre fort. Elle comprends automatiquement qu'il sera là pour elle, que tout ira pour le mieux, sans même qu'il n'ai besoin de prononcer un seul mot. Mais pour Lila, il ne savait pas comment s'y prendre. Non pas qu'il ne voulait pas, c'est surtout qu'il se voyait mal la prendre dans ses bras. Ce serait trop....Bizarre. Ou peut être pas? En faites, quelque part, ça le démangeait,mais il n'osait pas vraiment le faire....

Il s'assoit sur le lit, se calme, s'excuse même, ce qui est très inhabituel pour Miller. Oui, il s'excuse parce qu'il se rend bien compte que sa réaction ne fait qu'empirer les choses, qu'elle va déjà mal, pas la peine de la foutre six pieds sous terre! Il se rend bien compte que ce n'est pas le mec idéal dans ce genre de situation. Et quelque part, ça aurait sans doute été mieux qu'il appelle un de ses potes pour s'occuper de la Sigma. Mais il n'était pas mécontent que ce soit lui qu'il l'ai retrouvée, et pas un autre. Encore une fois, il ne savait pas vraiment pourquoi. Il refusait peut être tout simplement de connaître la réponse....


-Tu m'a pris dans tes bras, c'est déjà ça.... Je suppose.

Il sourit légèrement. Ouai, c'est "déjà ça". Enfin en même temps, il allait pas la laisser là comme une conne. La pauvre. Et puis il se voyait mal lui dire "bouge pas j'appelle le grand de mon chalet. Il viendra te chercher lui."Elle s'attendait vraiment à ça? Il lui propose de l'emmener à l'hôpital, parce que la pauvre en aurait bien besoin! Elle accepte, il appelle un taxi et s'éloigne le temps qu'elle passe elle même un appel. Il se change rapidement; Jean, baskets noires, tee shirt blanc, veste en cuir. Parce qu'il faut avouer que son pyjama et sa petite veste de tout à l'heure n'était pas vraiment ce qu'il y avait de mieux.... Surtout depuis qu'il s'était aventurer dans les marécages sous la flotte.

Le taxi arrive finalement, il reprend la Sigma Mu dans ses bras, le doucement possible. Mais la pauvre doit quand même avoir mal, de toute façon il peut pas mieux là! C'est ça ou elle y va à cloche pied. Il la dépose dans le taxi, pendant qu'un de ses pote lui file des fringues, il s'assoit à ses côtés. Le taxi démarre et Wyatt désigne l'hôpital le plus proche.

-Je crois que je suis contente d'évité l'hôpital de Miami pour une fois, ils allaient finir par m'offrir une carte de fidélité....

Wyatt rit légèrement à ses propos.

-Tu fais quoi comme connerie pour te retrouver tant de fois à l'hosto?

Il ouvre la vitre de son côté et pose son coude sur l'accoudoir, sortant l'autre main pour saisir son paquet de clope, en sort une et tend le paquet à la demoiselle.

-Hésite pas, c'est ma tournée...

Il fume trop, il le sait bien, mais dans les Everglades, il n'y aura personne pour le lui signaler. En tout cas personne d'important. Donc il s'en fou royalement. Le taxi arrive finalement à bon port, il descend, incitant la jeune femme à ne pas bouger. Il refait le tour du véhicule pour la reprendre dans ses bras et entre dans l'établissement, attendant gentillement avec elle jusqu'à ce qu'elle soit prise en charge. Il l'installe doucement sur une espèce de banquette en attendant sagement et s'assoit en face d'elle.

-Ca va aller?

Il la laisse répondre, et après quelques secondes de silence, il laisse finalement échapper;

-T'es vraiment tarée.....Et tu m'a foutu la trouille.... Me refais jamais ça.

Pétage de plomb des deux côtés, certainement parce que nous sommes deux caractères forts. Le miens étant sous tension particulièrement, je m'attendais à ce qu'il réponde plus virulent.

-Personne ne m'a obligé venir te chercher. Si tu veux savoir, on ne me l'a même pas proposer, je me suis invité. Désolé que ce soit moi qui t'es trouvé. T'aime pas mon caractère? Je m'en branle, je suis comme ça. Tu m'a assez fait chier pour me connaître non? Tu devrais savoir depuis le temps que je suis qu'un gros con.

Gros con c'est clair. J'aimerai le mépriser un peu comme Mike Harper, le détester autant qu'Aaron, mais ce mec me rends chèvre et c'est parce que quand il ne s'adresse pas à moi avec toute la gentillesse dont il sait faire preuve, c'est à dire, aucune, j'adore sa personnalité. C'est cours, où accoudé à ma table, je tourne la tête vers lui, et me surprends à imaginer qu'il soit un temps soit peu, plus sympa avec moi. Pour ensuite me réveiller à la réalité, comme maintenant et me prendre un mur. Je me plains, je craque, il fait chier... Il en rajoute, pauvre de moi ? Il croit que je me suis tordue le doigt sur la plage ou quoi ? Je mords l'oreiller pour ne pas devenir plus méchante que je ne le suis. En faite, je crois même que je ne me sentirais pas aussi merdique, si ça avait été Matt ou Aiden qui m'avait trouver. Parce que j'ai vécu pire, j'ai éprouvé plus mortel mais il me mets hors de moi et c'est certainement parce que j'ai l'impression qu'il me déteste par moment.

Et la il s'excuse. Ma respiration s'arrête, voila que j'ouvre l'oreille, attendant la suite.

-Ecoute, je sais que je suis un chieur, mais tu me changera pas. Je devrais être réconfortant, mais j'ai jamais été comme ça avec qui que ce soit d'autre que ma soeur. Et t'es pas ma soeur. Je sais pas quoi dire dans ces cas là, ok? Tu veux des mots sympa? J'en ai pas en stock, parce que je suis un con qui préfère n'avoir personne autour de lui.

Je me retrouve sans mots, je ne sais pas quoi lui dire. Je ne comprends toujours pas pourquoi il ne veut personne autour de lui. Moi je veux être près de lui, ça m'éneeeeeerve. Je pousse un soupire, en mordant ma lèvre. Il m'arrache mon oreiller des mains. Je couvre immédiatement mon visage, me sentant trop honteuse pour le regarder à présent.

-Désolé, j'ui pas un prince charmant, j'ai rien de ça. N'importe qui te prendrais dans ses bras et te dirais "Ca va aller"....Mais c'est pas moi....

Je prends une grande inspiration et je me calme, je tourne mon buste dans sa direction pour le regarder, l'odeur de tabac me donnant envie d'en griller une. Je ne me suis jamais intéressé au prince charmant de toute manière... Ya qu'à voir les mecs que j'ai pu "aimer".

"Tu m'as pris dans tes bras, c'est déjà ça... Je suppose." J'essaye d'esquisser un sourire, mais j'ai vraiment mal, je me torsionne dans le lit pour trouver une meilleure position. Il me regarde et me propose alors de m'emmener à l'hôpital. Je souris, j'ai envie de le toucher, ma main brûle d'envie, mais je me retiens. "S'il te plait."

Il appelle un taxi et pendant ce temps là, j'appelle avec un autre téléphone, Matt, qui se chargera de prévenir les autres, que j'étais saine et sauve, que Wyatt m'accompagne à l'hôpital pour ma jambe, le prof passe rapidement, me sermonnait et s'assurer que j'allais bien je suppose. Wyatt revient vers moi lorsque le taxi arrive devant le chalet. Il me resoulève comme tout à l'heure. Je ne nie pas que je suis contente de pouvoir avoir un contact physique avec lui, même si ça ne sera jamais rien de représentatif. Je m'accroche à mon coup, je prends sur moi pour ne pas geindre de la douleur. Ca m'énerve, car plus je réalise sa présence, plus il fait naître une timidité jusqu'ici inconnu. C'est comme si je me mettais à réfléchir comment je devais me conduire pour qu'il me déteste moins que les autres. Il m'installe dans le taxi et fait le tour pour venir s'asseoir à côté de moi.

"Je crois que je suis contente d'évité l'hopital de Miami pour une fois, ils allaient finir par m'offrir une carte de fidélité..." Je souris à nouveau. Matt ouvre la porte du taxi et me balance dans la tronche des vêtements. "Tiens pour te changer crasseuse !" "Merci" dis-je en serrant les dents, il nous sourit et disparait, laissant la voiture démarrer.

Oui, il savait bien qu'il était loin d'être réconfortant. Si ça avait été n'importe qui d'autre, il n'aurait même pas chercher, y'avait déjà du monde non? Et si ça avait été Alana, il aurait remué ciel et terre....Mais il aurait peut être eu les même paroles. Parce que c'était sa manière d'être, parce qu'il était inquiet, fallait pas voir trop loin, c'était sa façon d'être, c'est tout.... Alors oui, il aurait dû la prendre dans ses bras, la rassurer, lui dire que tout irait bien, que ce sera bientôt terminé.... Mais il n'était pas comme ça. Fallait pas trop attendre de lui hein.

Il lui balance des vacheries, la prends finalement dans ses bras et la ramène au chalet seine et sauve. Il ignore les autres et se dirige vers sa chambre pour la déposer sur son propre lit. Et encore une fois, il n'est pas tendre avec elle, de quoi péter un câble. Voilà la gueule du "sauveur".

-C'était totalement inconscient, t'es au courant? T'as de la chance qu'on t'es retrouvée, la prochaine fois tu sera peut être toute seule, pense à ça....

Pour lui, il avait totalement raison, elle était complètement dingue d'avoir fait une chose pareil. Et ça lui servirait de leçon au moins!

-Lâche moi, t'a fais que gueuler depuis que tu m'a trouvé, ça te tuerait d'être plus gentil ? J'avais mon portable idiot, mais il s'est pété !

Il se retourne vers elle, s'adossant au mur juste en face et croisant les bras. Il soupire, nan Wyatt ne dit rien, laisse la causer.....

-Ah parce que t'es sympa là ? On dirait ça te fait chier de devoir aller me chercher...

Il se redresse, gardant son calme et sort un paquet de clope pour en allumer une.

-Personne ne m'a obligé venir te chercher. Si tu veux savoir, on ne me l'a même pas proposer, je me suis invité. Désolé que ce soit moi qui t'es trouvé. T'aime pas mon caractère? Je m'en branle, je suis comme ça. Tu m'a assez fait chier pour me connaître non? Tu devrais savoir depuis le temps que je suis qu'un gros con.

-J'ai mal, j'ai froid, j'ai faim, j'ai soif, j'ai peur... mais non, rien pas un mot sympa, que dalle ! Je sais que t'es comme ça, mais sérieux si tu veux pas t'occuper de moi, appelle un prof qu'il m'emmène à l’hôpital, et tu seras définitivement débarrassé de moi !

Rah, elle a pas encore compris qu'il n'avait aucune intention de la laisser tomber? Même lui d'ailleurs n'a pas encore compris, qu'au fond, il l'aimais bien cette chieuse. Il ne savait même pas lui même ce qui l'avait poussé, exactement, à aller la chercher lui même. Il tire sur sa clope et souffle la fumée tout en causant.

-Pauvre de toi. T'es restée seule pendant deux pauvres heures et tu t'es fais mal! Tu va t'en remettre, pauvre chou va. C'est pas à moi qu'il faut se plaindre de ce genre de chose.

Il ne la connaissait pas, certes, et elle avait peut être vécu beaucoup de choses pires que lui, mais se mettre dans cet état pour ça.... Lui, il comparait cette expériences aux siennes; L'accident, l'orphelinat, l'incendie, toutes ces familles qui le rejettent.... Tant de choses qui le foute en rogne quand il voit une blondasse pleurer parce qu'elle vient de se casser un ongle en se pétant la gueule sur un truc en mousse. Enfin, Lila n'était pas de cette catégorie, il le savait bien. Il prit une grande inspiration, fermait les yeux et prit une autre bouffée de sa clope avant de rouvrir ses yeux bleu éclatants. Elle se cache derrière un oreiller pour ne pas pleurer devant lui, il baisse la tête avant de briser le silence qui s'était installé.

-Désolé....

WHAT? Ca devait bien être la première fois qu'il s'excusait, profite dont petite Sigma.

-Ecoute, je sais que je suis un chieur, mais tu me changera pas. Je devrais être réconfortant, mais j'ai jamais été comme ça avec qui que ce soit d'autre que ma soeur. Et t'es pas ma soeur. Je sais pas quoi dire dans ces cas là, ok? Tu veux des mots sympa? J'en ai pas en stock, parce que je suis un con qui préfère n'avoir personne autour de lui.

Il finit sa clope et s'assoit sur le lit, dos à elle, balançant au préalable l'oreiller qu'elle tenait dans ses bras.

-Désolé, j'ui pas un prince charmant, j'ai rien de ça. N'importe qui te prendrais dans ses bras et te dirais"Ca va aller"....Mais c'est pas moi....

Il tourne la tête vers la jeune fille avant de terminer;

-Mais je peux quand même t'amener à l'hosto...

Aussi agréable que dans mes souvenirs ! Il n'est pas réconfortant, il est véxant, comme sur ce toit et ça me change tellement des mes amis. Mais pourquoi je persiste à vouloir le connaïtre, je l'aime bien malgré moi, et ce n'était surement pas pour sa gentillesse... Quoi qu'il était là, c'était déjà un acte que je n'espérais pas de sa part. "Putain mais comment tu t'es fais ça sérieux ?" "C'est important ?" Demandais-je en grimaçant.

-Bah la prochaine fois tu disparaîtra pas sans prévenir quelqu'un. Nan mais sérieusement, qu'est-ce qu'il t'as pris? Oh et puis tu sais quoi? Je m'en fou, t'expliquera ça à tes potes...

Il s'en fou... Le contraire m'aurait étonné, il s'en fou toujours de tout ! Je pousse un soupire, presque synchrone avec le sien. Je lui avoue me sentir con en essayant de sourire et il n'est toujours pas réconfortant. Voir même méchant. Mais putain, pourquoi je l'aime bien moi déjà ? Ah oui justement parce qu'il est dix fois pire avec les autres. La relation qu'il a avec sa sœur, que j'observe de loin, des fois je me mets à envier Alana. Mais encore mourir que de l'avouer !

Si il n'était pas mon seul recours, j'aurais eu tendance à l'envoyer chier, parce que je suis congelés, fatiguée et j'ai mal et que j'ai eu la trouille de ma vie et que j'ai qu'une envie, une piqure de morphine, des vêtements secs et un câlin... Il me soulève, heureuse d'être légère pour une fois. Il était plus petit qu'Eddy, certainement moins costaud qu'Aiden, mais il y arriva. Je grimaçais en mordant ma lèvre très fort pour ne pas gémir de douleur. J'agrippe sa nuque et serre ses épaules quand la douleur me lança dans tout le corps. Il me demande si ça va.

-Pas vraiment, mais t'y peux rien...

Je repensais à l'année dernière, à Ashlyn, à Mike, à cette nuit, à Ryan me ramassant dans la rue, Halloween et cette balle dans mon corps, à ma tête qui se fracasse contre le sol, le coma, Isaac et Kaegan. Matt avait raison, j'étais un vrai nid à problème. Les trois mousquetaires vont me tuer... On traverse les marais, j'éclaire le passage avec ma lampe torche et on rejoint très vite les chalets. Je regardait parfois le visage de Wyatt, si concentré, si contrarié. Je n'osais pas brisé le silence qui s'était installé entre nous deux. Paradoxalement, j'aimais être dans ses bras, triste que ce soit dans ces conditions. J'enterre cette pensée pour ne pas la laisser s'échapper dans mes propos de drogué à l'oxycodone. On rentre dans son chalet, je ne regarde pas les gens présent, je me sentais déjà dans un salle état, pas besoin qu'on me juge ou me plaigne en plus. Il m'allonge sur le lit. Je râle un peu à cause de la douleur, je grimace. La chaleur de la pièce me fait du bien, mais je suis toujours trempé jusqu'aux os, j'ai l'impression que je ne me réchaufferais jamais.

-C'était totalement inconscient, t'es au courant? T'as de la chance qu'on t'es retrouvée, la prochaine fois tu sera peut être toute seule, pense à ça....

C'est maintenant qu'il me fait une leçon de moral, il est sérieux. Je me redresse sur mes coudes. pour le regarder. "Lâche moi, t'a fais que gueuler depuis que tu m'a trouvé, ça te tuerait d'être plus gentil ?" J'étais à bout et il ne réalisait vraiment pas ce que MOI j'avais traversé. Il s'était inquiété ? Bah moi j'ai cru crevé toute seule dans mon coin ! "J'avais mon portable idiot, mais il s'est pété !"

-Tu veux quelque chose? Profite j'ui jamais aussi sympa d'habitude.

"Ah parce que t'es sympa là ? On dirait ça te fait chier de devoir aller me chercher..." Lila, ta gueule, ta gueule, ta gueule. Je sentais déjà ma gorge se serrer et étrangler mes mots. "J'ai mal, j'ai froid, j'ai faim, j'ai soif, j'ai peur... mais non, rien pas un mot sympa, que dalle ! Je sais que t'es comme ça, mais sérieux si tu veux pas t'occuper de moi, appelle un prof qu'il m'emmène à l'hopital, et tu seras définitivement débarrassé de moi !" Mes yeux rougissent, deviennent humide. J'attrape un coussin, frénétique et le plaque contre mon visage pour me cacher et sangloter très doucement pour essayer de me contrôler... Fais chier, fais chier, fais chier !

Le jeune homme s'enfonçait donc à son tour dans les marécage, se dirigeant vers le son qu'il avait entendu. Franchement, elle avait intérêt à avoir une bonne raison pour disparaître comme ça, sinon il la tue lui même! Sérieusement, quelle idée de se barrer toute seule sans même dire où elle va, faut être con, surtout avec ce qu'il s'était passé la veille! Il s'avance petit à petit jusqu'à rejoindre une grande lumière qui révèle la Sigma Mu. Elle à l'air mal en point, totalement pleine de boue, par terre et elle a surtout l'air très con d'après le Lambda. Mais mine de rien, il était soulagé de l'avoir retrouvé, de savoir ce qu'il lui était arrivé. En fin de compte, le pire n'est pas de savoir, mais de ne pas savoir. De ne pas la retrouver, de pas savoir ce qu'il lui est arrivé....

"T'en a mis du temps...

-Je peux aussi repartir tu sais!

Dit-il en s'avançant malgré tout et se penchant vers elle. Ouai, mal en point, c'est bien ce qu'il lui semblait!

-Je me suis pété la cheville, je peux pas du tout bouger la jambe ni même m'appuyer dessus. Je suis ici depuis des heures.

Il examinait sa cheville, plus gonflée que la normale. Comment elle avait fait sérieux? Oh et puis ça lui apprendra! Elle est toujours en vie, c'est déjà pas mal, mais ça aurait pu être pire.

-Putain mais comment t'as fais ça sérieux?

-J'ai pris quelque antidouleurs, mais il m'aide juste à peine à supporter en faite...

-Bah la prochaine fois tu disparaîtra pas sans prévenir quelqu'un. Nan mais sérieusement, qu'est-ce qu'il t'as pris? Oh et puis tu sais quoi? Je m'en fou, t'expliquera ça à tes potes...

Il soupire regardant la jeune fille droit dans les yeux, est-ce qu'elle pleure vraiment? Ca lui arrache un nouveau soupire, bon ça va, elle va bien, il l'a retrouvée, pas la peine de se mettre dans cet état!

... pardon... Je me sens très con là... Bon tu m'aides ?

-C'est parce que t'es très con. Et je serais presque tenté de te laisser là...

Il laisse quelques seconde s'évaporer avant de continuer;

-Ça va, j'ai dis "presque". Je vais te sortir de là.... Mais tu va avoir mal, faut t(y attendre. C'est pas mon but si ça peut te rassurer, mais je vois pas d'autre solution.

Sur ces mots il l'invite à s'accrocher à lui, soulevant d'un bras ses jambes et de l'autre son buste, telle une "princesse" dans les histoires à l'eau de rose, ou une mariée, au choix. Il se lève ensuite, se stabilisant.

-Ça va?

Oui, il faut croire que, même sans se l'avouer, il s'inquiète. Qui le ferait chier après si elle disparaît? Il marche lentement, regardant où il met les pieds, ce serait très con de tomber maintenant. Deux bras cassés criant à l'aide.... Je vous laisse imaginer. "Bah j'ai voulu la sauver et je me suis péter la gueule....." Pathétique. Sortant peu à peu des marécage sans même adressé un seul regard à la demoiselle. Il rejoignait les chalets, un peu soulagé lui même de ne pas rester coincé dans cet endroit et poussa la porte du chalet rouge. Il se dirigeait ensuite vers sa chambre n'adressant aucune parole aux autres "compagnons", inquiets de l'état de la Sigma. Qu'ils aillent se faire voir. Et puis la flemme de tout expliquer. Il allongea la jeune fille sur le lit délicatement avant de se relever.

-C'était totalement inconscient, t'es au courant? T'as de la chance qu'on t'es retrouvée, la prochaine fois tu sera peut être toute seule, pense à ça....

Non, ce n'était pas dit méchamment, il n'y avait même pas de colère en lui, juste de l'inquiétude dans sa voix. Il soupire de nouveau avant de demander, presque comme s'il était mal à l'aise;

-Tu veux quelque chose? Profite j'ui jamais aussi sympa d'habitude.

Après une nuit de merde, l'eau rentrant dans le chalet, ces abrutis de mecs qui s'inquiètent plus que des gonzesses et des cours à vous donner envie de vous pendre. Je décidais d'explorer les environs. Pour la première fois de ma vie, j'avais l'occasion de m'enfoncer dans les Everglades et on univers inédit pour moi. Les marécages, l'excitant niveau de dangerosité, imaginer le nombre corps qu'on a pu jeter aux alligators pour le faire disparaitre. Mon frère aurait surement adoré. Echappant à la vigilance des accompagnateurs, laissant mes amis dans leurs délires, je pars dans les profondeurs des marécages avec pour seul bagage, mon sac à dos et une lampe torche.

Marché n'était pas inhabituel, je pouvais passer des heures à randonnées dans les contrés de Yellowstone juste pour trouver un nouveau spot. Je ne remarquais pas la diminution de la lumière du jour, même pas quand il me fallut plus de concentration pour voir où je mettais mes pieds. L'humidité et la chaleur me faisait transpiré, les roseaux écorchés mes bras nus, et l'eau commençait à se réduire dans ma bouteille. Je trouve un petit îlot, abrité d'un cabanon de fortune, parfait pour fumer un cigarette et faire une pause. Il fallait sauter sur deux gros rochers couvert d'algues vertes et mettre le pieds sur un petit tremplin en bois. Les mains agripper aux sangles de mon sac pour l'empêcher de bouger je saute sur le premier rocher, dans ma hâte, je saute sur le deuxième très vite, mon pied droit glisse, je perds l'équilibre, j'essaye de me propulser sur le bois pour ne pas tomber dans l'eau. Mon pieds gauche prends un angle non naturel, je tombe en avant, le haut du corps sur le panton de bois, une douleur ignoble me pousse à hurler, les deux pieds alors dans l'eau. Je me hisse sur l'îlot de terre et quand j'essaye de me redresser, ma cheville me fait horriblement mal. "La putain de ma race". Je tombe sur le cul, et je regarde la source de ma douleur. Ma cheville à pris une taille beaucoup trop importante d'un coup. La douleurs est lancinante, je me laisse tomber en arrière en hurlant, pleurant presque. C'était si insoutenable que je n'osais presque plus regarder . Je redressais mon dos à la recherche de mon sac.

Ouvrant la fermeture éclair, je cherche parmi les plaquettes de cachet, la blague à tabac, les feuilles à roulé en vrac, mes lunettes de soleil -inutile ici présent- et mon briquet, mon téléphone. Quand je trouve enfin mon Iphone, c'est avec horreur que je constate à quel point je l'ai détruit dans ma chute. Je regarde le reste des dégâts, j'ai écorchés ma peau contre la roche, mes mains contre le bois et je suis complètement recouverte de boue. Foutu marécages. Je pousse un gémissement de plainte, en réalisant alors dans quel merde je me trouvais et comprenant que jour m'abandonnait. J'examine ma cheville, je n'arrive pas à la bouger sans être horriblement prise de douleurs. Bouger un orteil me lançait dans toute la jambe. Je sortais ma lampe torche, la posait à côté de moi et me bénit pour être une accroc aux anti douleurs. J'avale deux cachets d'oxy avec une gorgée d'eau. "Bon, je suis assez voyante pour qu'on remarque mon absence, j'espère juste qu'ils vont s'en rendre compte avant demain sérieux..." Me m'étais-je à parler toute seule pour me rassurer. Le bruit de l'eau me faisait psychoter, je craignais reptile en tout genre, trop de télévision en tête. Avant que la lumière ne disparaisse complètement, je passais le temps en roulant des cigarettes.

La nuit était tombé très vite et si les cachets faisait effets et me rendaient "détendue", je n'arrivais pas à m'arrêter de penser aux crocodiles. La lampe pointant toute les directions, je commençais sérieusement à perdre espoirs et j'étais à deux doigts de pleurer. J'avais froid, trempé jusqu'aux os et je tremblais, la pluie n'était pas violent mais constante. J'avais réussi à ramper en arrière sous l'abri mais je n'avais rien de chaud. Putain me dite pas que je vais y passer comme ça ?????

-LILA PUTAIN T ES OU?

Mes yeux s'écarquillent et j'en pleurerais de joie d'entendre mon prénom ! Je choppe ma lampe torche et je l'agite dans sa direction "Je suis là !!!" Dis-je beaucoup moins fort que je ne l'aurais cru.

-Bouge pas j'arrive !

Je pince mes lèvres entre mes dents pour m'empêcher d'être sarcastique. Si je pouvais bouger je serais déjà rentré !!!! Je reconnais la frimousse de mon adorable râleur et j'en reste bouche bée. Je m'attendais à Matt, Aiden, Dwight ou même à un prof, mais pas à Wyatt. Surtout parce que je pensais lui être indifférent. Ma gorge se serre par l'envie de pleurer de joie mais hors de question que je le fasse, surtout que je suis assez pathétique comme ça avec mon air de chien mouillé.

"T'en a mis du temps..." Dis-je d'un sourire émue.

Il s'approchait de moi et se penchait certainement pour voir ce qui n'allait pas.

"Je me suis pété la cheville, je peux pas du tout bouger la jambe ni même m'appuyer dessus. Je suis ici depuis des heures" expliquais-je tout en tremblant comme une dingue. "J'ai pris quelque antidouleurs, mais il m'aide juste à peine à supporter en faite..." En faite, je commençais à avoir du mal à parler, je réalisais alors que je m'étais plus inquiété que je ne l'aurais voulu et le voir me donnait toujours envie de pleurer de soulagement. Deux heures que je me les gèles, deux heures que j'ai la trouille, deux heures que j'essaye d'imaginer la circulation de mon sang diminuer la douleur dans l'espoir que mon mental contrôle la douleur. Ma voix s'enroule. "... ahem..." Mes yeux piquent, deviennent humide, mais non, je ne pleurerais pas devant Wyatt !!! "... pardon... Je me sens très con là... Bon tu m'aides ?"

Bon, résumons la situation! Wyatt s'est retrouvé dans un bus vers les Everglades, légèrement forcé d'ailleurs. Pourquoi? Sa petite sœur chérie, Alana, l'avait inscrit à son insu, et lorsqu'il lui a gueuler dessus en l'apprenant, elle en a fait de même en le tapant à coup de dico et en le suppliant de faire des efforts. Il avait donc capitulé en promettant de faire des efforts et de partir quelques jours tel quelqu'un de totalement sociable, chose qu'il n'était pas évidemment.

Tout se passait "bien", du moins pour le trajet. Personne n'avait cherché à lui parler, personne n'avait fait attention à lui en fait, et c'était pas plus mal! Le trajet fut trop long au goût du jeune homme qui s'était contenté de contempler les environs, et lorsqu'ils arrivèrent, il prit ses affaires et attendit sagement qu'on lui donne son petit bracelet rouge. Chose faites, il rejoignait ses camarades, observant qu'il ne connaissait définitivement et absolument.... PERSONNE. Tant pis pour les promesses, d'habitude il les tient, mais là, vu avec qui il va partager son chalet....

Il rentre donc dans la demeure, se disant que pour 4 jours, c'était carrément peinard! Les autres trouvait intéressant de se présenter, et il fut le dernier à le faire, avec autant d'enthousiasme que d'habitude... Il prit ensuite une chambre au hasard et déposa ses affaires. Le lendemain fut calme, journée dehors, cours dehors donc, et il n'adressait absolument pas la parole à ses camarades. La flemme. Et puis surtout, il ne les trouvait pas vraiment intéressant. Mais Wyatt est un con asocial, donc forcement....

La journée suivante fut beaucoup moins calme, la pluie ne cessait de tomber, et les cours dehors étaient donc terminés. Dommage, ça changeait un peu, ça faisait moins.... Routine. Et le soleil sur son visage c'était bien mieux que de l'eau, non? La pluie devenait de plus en plus abondante, mais il n'y avait rien de bien flippant, c'était juste très agaçant. La nuit tombait donc sur les Everglades et Wyatt s'était couché tôt pour ne pas à avoir à passer la soirée avec ses camarades. Ouai, c'est un con. Il avait appeler Alana quelques heures plus tôt lui assurant que tout allait pour le mieux, parce qu'au fond, quatre jours sans nouvelles, c'était un peu trop.

La pluie le berçait dans la nuit, jusqu'à ce que le vent s'y ajoute, devenant de plus en plus violent. C'est un éclair qui le réveilla en sursaut. Il tenta, par réflexe, d'allumer la lumière, en vain. Il s'empara de son portable et s'en servit comme lampe torche afin de rejoindre tout le monde dans le salon. Demandant avant toute chose si tout le monde allait bien. Après des oui un peu vibrant et un con qui pensait tout savoir, ils essayaient de joindre les autres en vain. Wyatt pensa immédiatement à sa petite sœur. Pourvu qu'à Miami il n'y ai pas une telle tempête. Alana avait un peu bleue des tempête et s'était toujours réfugiée dans les bras de son frère quant il y en avait une! Là, elle était toute seule, la pauvre....

Le lendemain de la tempête, même si tout s'était calmé, la pluie restait présente. Ce n'était pas très rassurant après tout après une telle tempête de voir que la pluie restait un vrai torant. Et sachant que c'est comme ça que l’intempérie avait commencé.... Ca inquiétait toujours Wyatt. Le jeune homme avait rejoins le petit groupe de son chalet le lendemain matin. Tous semblait un peu plus sereins que la veille.

Après une légère discussion, quelqu'un frappait à la porte, c'est un grand baraqué, Aiden si le jeune homme avait bien retenu, qui ouvrit. Trois autres mecs qu'il ne connaissait pas, pour changer, étaient là, un peu apeurés.

-Aiden, ça va chez vous ? Est-ce que Lila est avec toi ?

-Lila ? Qu'est-ce qu'elle foutrait là ?

-On la trouve plus du tout nul part, elle n'est dans aucun chalet!

-Je prends ma veste et je viens vous aider à chercher.

Miller, qui d'habitude évite de se mêler de ce qui ne le regarde pas, avait écouté la conversation. Lila? Genre la chieuse? Sa chieuse du toit? Celle qui était persuadée que Wyatt n'était pas le connard qu'il prétendait être? Il choppa sa veste, puisque jusqu'ici il était torse nu et que pour sortir vu le temps, c'était pas top et se dirigea vers les garçons.

-Je viens aussi.

Les quatre jeunes hommes ne se posaient même pas la question, plus y avait de monde à la chercher, mieux c'était. Ils se séparèrent donc à la recherche de la Sigma Mu. C'était devenu le déluge dehors, mieux valait se grouiller de retrouver la jeune femme en espérant qu'elle aille bien. Wyatt criait donc le nom de la jeune femme en espérant de toutes ses forces qu'elle lui réponde. Ou en tout cas qu'elle rentre, quitte à ce que ce ne soit pas avec lui. Plus les minutes passaient, plus Wyatt s'éloignait des chalets et s'enfonçait dans les marais. Et pour le moment, toujours aucun signe de la chieuse.

-LILA PUTAIN T ES OU?

Une seconde.... Trois secondes.... Huit secondes...

-Je suis là !

Il soupira de soulagement et la haïssait presque intérieurement. Elle avait intérêt d'avoir une bonne excuse! Il se rapprochais donc de l'endroit d'où venait la réponse.

-Bouge pas j'arrive !