I believe I can fly ♦ CHARLIE }

« Il est vrai que Charlie n'est pas une top-modèle, sans pour autant être laide. Disons que c'est une fille banale, avec le privilège d'avoir été gâtée par Dame Nature. Pourtant, elle n'est pas vraiment grande, à peine cent-soixante-sept centimètres pour environ cinquante-cinq kilos, avec des formes peu marquées mais féminines. Ne vous fiez cependant pas à sa silhouette fine, aux longues jambes, aux bras minces et aux doigts de guitariste : l'équitation et le sport qu'elle a pratiqué dans sa jeunesse l'ont musclé, si bien que se prendre un de ses petits poings dans la figure n'est pas sans douleur !
Il est difficile de croiser cette demoiselle sans se souvenir de ses magnifiques yeux. En effet, ces deux grandes prunelles d'un turquoise très clair, toujours brillantes sauf lorsqu'elle est triste, s'accordent parfaitement avec son visage ovale et son menton peu pointu et son surlignés par des sourcils bien épilés. Charlie met souvent son regard en valeur par du mascara, notamment au coin de l'oeil. A part ça, elle n'est guère maquillage, préférant garder sa peau de pèche au naturel. Elle passera peut-être un peu de baume sur ses minces lèvres, celles-ci sous un nez droit, dit nez grec - quoique légèrement retroussé.
Une autre fierté de la canadienne est évidemment sa chevelure. Pour rien au monde elle n'utiliserai de teinture, aimant bien trop la couleur blonde tirant sur le châtain de ses cheveux. Ondulés, lissés, attachés, peu importe la forme, tout lui va bien. Vous la croiserez soit avec sa longue crinière lâchée, soit nouée en une ou deux tresses, une ou deux queue... A savoir qu'une petite frange coupe son grand front sur le côté droit.

Point de vue vestimentaire, elle ne fait pas dans la complexité. Tant que les vêtements sont confortables et lui vont bien, elle les met... Elle apprécie fortement le look cowboy, jeans, chemises à carreaux et bottes au rendez-vous, sans oublier la grosse ceinture en cuir et, plus rarement car nous sommes à Miami, le chapeau assorti à la tenue. Vous ne la verrez sans doute jamais avec un slim et des converses - pour elle, tout sauf les converses ! Couleur préférée ? Le bleu et le noir. Autre coup de coeur de la blondinette : les tee-shirt sérigraphiés, auxquels elle ajoute bracelet en métal ou gummies. Quand on y pense, elle ne porte que rarement des bijoux... »

« Charlie n’a jamais été la bonne poire au sein de ses camarades de classe et ne le sera jamais, bien au contraire. D’ailleurs, il n’y a pas qu’aux gens de son âge que la blondinette tient tête, non, elle s’oppose à n’importe qui. Et qui aurait cru qu’une fille à l’apparence si angélique puisse être une rebelle dans son genre ? Personne, pas même ses parents. Disons simplement qu’elle déteste qu’on lui donne des ordres, qu’on la guide à la baguette... Elle suit ses impulsions, à ses risques et périls ; elle dit tout haut ce que les autres pensent tout bas ; elle n’hésite pas à s’imposer, à lever la voix, à hurler son avis et à contrer les attaques adverses. Ce n’est pas avec elle que vous aurez le dernier mot.
C’est vrai : elle a toujours quelque chose à dire, que ce soit une connerie, ses arrière-pensées ou quelque chose de sensé. Bavarde ? Pas trop, mais elle déteste le silence. A contrario, et ça dépend les situations, elle n’aime pas vraiment les brouhahas insupportables. C’est une personne contradictoire, n’est-ce pas ? Ca ne s’arrête pas là... Vous apprendrez à vos dépends qu’elle a plus d’une ressource et qu’elle est pleine de surprise. En résumé : elle est imprévisible. Ses réactions, ses propos, ses mimiques... Absolument personne ne peut prévoir ce qu’elle va faire ou dire !
Elle fonce. Partout, elle fonce. Toujours, elle fonce. Véritable pile électrique que personne n’arrête, Nina n’en a que faire des gens qui veulent la stopper dans son élan. Irréfléchie, inconsciente et ayant le goût du risque, elle est sincèrement capable du pire... Du meilleur, oui, mais surtout du pire ! Je ne vous cacherai pas qu’elle est difficile à attraper, ou ne fut-ce à freiner. Sa débrouillardise, sa curiosité et son impulsivité sont ses plus grands défauts... et ses plus grandes qualités.
Elle n’abandonne jamais. C’est un peu le genre de fille qui a la tête haute face aux évènements de la vie, le genre de fille qui vous regarde droit dans les yeux, le genre de fille qui ne flanche pas. Pourtant, sous sa carapace de détermination et de force, c’est une adolescente sensible qui a facilement les larmes aux yeux... même si elle tente de le cacher. Oui, autant vous avertir tout de suite : elle a sa fierté, ce qui la rend un peu... narcissique ?
Comme dit plus haut : elle a toujours quelque chose à dire. Elle peut compter sur ses nombreux sarcasmes, ironies, cynismes et ses feintes qu’elle seule comprend... Susceptible comme pas deux, mieux vaut ne pas se frotter à elle ou insister sur des sujets sensibles, car elle peut être très méchante quand elle le décide. D’autant plus qu’elle est rancunière pour deux... Certes pas violente de nature, préférant les mots aux coups, il est vrai que Charlie la Furie peut se mettre à frapper, à gifler, sans contenir sa force. Et quand les émotions s’en mêlent, c’est encore pire. Il suffit qu’elle soit grandement perturbée par une terrible nouvelle pour hurler sur et fracasser tout ce qui bouge !
Avec tout ce que je vous ai dit, vous devez sûrement prendre cette canadienne du côté négatif ! Détrompez-vous, elle a de nombreuses qualités. Toujours là auprès de ses amis, elle est compréhensive, écoute et n’est pas du genre à remuer les sujets sensibles – sauf lorsqu’elle est énervée... C’est aussi la première à crier à l’injustice ou à aider les autres, même ceux qu’elle ne connait pas. Idéaliste, serviable et gentille, c’est aussi une personne douce, mais quelque peu maladroite dans ses gestes et paroles, malgré le fait qu’elle soit forte tête.
En cours, les profs ont tendance à l’apprécier. Disciplinée et brillante, elle ne manque pas d’ambitions, au contraire. Elle veut absolument réussir et n’accepte que rarement l’échec. Peu habituée à ne pas avoir ce qu’elle veut, elle a la fâcheuse manie de ne pas comprendre ce qu’elle a fait de mal. A part ça, sa volonté d’acier et son obstination la font avancer sur le bon chemin. »

« C’est en matinée du douze juillet de l’année mille-neuf-cent-nonante-quatre que nait Charlie Nina Jewell Lockwood, à Calgary, au Canada. En vérité, ses parents habitaient et tenaient un ranch à Millarville, petit hameau d’à peine deux mille habitants perdu dans les Rocheuses. Sa mère, championne de barrel racing, l’a rapidement conditionné au monde des chevaux et de la campagne. En revanche, son père travaillait pour une firme pharmaceutique à Calgary-même, partant tôt le matin et revenant tard le soir.
Détrompez-vous, la blondinette n’a jamais été privée de ses parents durant son enfance. Elle reçut une éducation correcte, apprit les bonnes manières, débuta l’équitation avant même de savoir marcher, se fit des amis très rapidement... Elle n’a jamais causé de tord à personne. Sa famille l’adorait, les profs l’adoraient, ses camarades l’adoraient... Même les animaux appréciaient beaucoup Nina et son feeling !
Elle s’impose en championne régionale dans son deuxième concours d’obstacle. Parallèlement, elle prenait des cours de solfège et commença ainsi le piano à l’âge de huit ans. Lorsqu’on lui demandait ce qu’elle voulait être plus tard, elle répondait « quelque chose dans les animaux ». En effet, la nature était sa raison de vivre.
Pourtant, sa petite vie tranquille fut bouleversée par un tragique accident : les écuries de la famille prirent feu. Sans réfléchir, l’adolescente alors âgée de seize ans, se rua dans les flammes pour en sortir les chevaux. Alors que la plupart étaient tous sortis et qu’elle tentait tant bien que mal de faire avancer un petit rebelle, le toit s’effondra... et ce fut le noir.
Elle se réveilla la semaine suivante à l’hôpital de Calgary, apprenant la mort du cheval qu’elle avait voulu sauver... En plus de cela, tout y était passé et la reconstruction trop lente obligeait les Lockwood à déménager. Elle se retrouva donc en grande ville, dans un appartement, à Calgary. Ce qui était sûr, c’est qu’elle n’aimait pas les rues. Comme pour combler le manque – elle ne pouvait plus voir autant qu’avant ses chevaux, éparpillés dans les ranches du coin – elle adopta un chien. Un petit bâtard assez adorable.
Cet évènement ne réussit pas à lui faire baisser la tête. Vaillante, elle a continué les études, brillamment, avec l’ambition d’avoir un métier bien payé pour reconstruire le ranch, retrouver son paradis terrestre. Sauf que pour cela, il faut aller dans une grande école. Elle passa ainsi le concours pour s’inscrire à Wynwood, et fut acceptée. Direction Miami ! (pourquoi Miami ? Parce qu’il se trouve que malgré sa nature campagnarde et calme, elle a toujours flashé sur cette ville, sur le soleil, sur les plages, sur les fêtes... sur Miami quoi !) »