Wynwood University
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyVen 11 Avr 2014 - 22:47

Aurore me donna son numéro et hop, elle agrandissait ma bien triste et vide liste d'amis !

''Appelle-moi quand tu veux, je serai toujours dispo pour toi.''

Je ne savais pas trop comment prendre cette remarque mais je répondis d'un sourire. Cette journée était décidément rempli autrement que comme je le pensais. Je m'attendais à glander dans un parc, solitaire comme toujours puis voilà qu'arriva l'accident, voilà qu'arriva...Un ange gardien. Dès demain je lui laverais son écharpe et le lui rendra ! Il n'y avait pas de raison ! Je l'avais souillé, je devais réparer ça. Je m'acharnerais dessus jusqu'à ce qu'il n'y ai plus une seule goutte d'hémoglobine pour la salir. Je ne savais pas si Aurore y tenait ou pas mais peu importe. J'allais appréhender le passage piéton un peu différemment maintenant...J'allais mettre une heure à traverser à chaque fois ! Nous profitions des derniers instants de la brise légère qui recouvrait le parc et je contemplais de ma basse posture la chevelure rougeoyante de la jeune fille qui s'élevait au gré du vent, c'était quelque chose de fascinant, presque hypnotique.

J'allais bientôt me séparer d'elle. Elle avait une vie à mener, moi la mienne, je n'avais pas à m'en mêler. Les éclats de rire, cette vie de joie et entraînante, elle devait sans doute connaître. Il fut un temps où je l'enviais terriblement. Je crois que c'était encore le cas, seulement, je ne m'en rendais pas compte. Pourquoi ? Pourquoi étais-je si troublé ? Ma façon de pensée pouvait paraître bien stupide par moment, je n'étais pour le monde qu'une ombre, l'ombre de moi même ou peut-être l'ombre de ceux qui vivent dans la lumière. Profitant qu'elle ne me regardait pas, je soupirais discrètement en songeant au fait que la journée allait être bien morose lorsqu'elle sera partie. Ce n'était pas normal pour moi de penser comme ça. Me...serais-je...attaché à la compagnie ? Je ne pensais pas, car le besoin d'être seul, je le sentais, il était toujours là. Peut être que j'avais juste pas trop envie de le rejoindre pour le moment mais que dire ? Que faire ? Cela faisait si longtemps que je ne parlais à personne et voilà que je me devais de feuilleter des dictionnaires en espérant qu'ils me donnerait la solution de "comment engager une conversation".

Hélas, je ne disais toujours pas un mot, mais je n'y pouvais rien, ce genre de situation m'échappait à chaque fois ! C'était presque frustrant. Bah, c'était le fait de la solitude. Depuis quand je me mettais à rechercher de la compagnie ? C'était pas demain la veille, la solitude était encore ma plus fidèle alliée. Il fallait avouer que cela pouvait paraître un peu triste mais on ne savait pas ce qu'était la tristesse pour trouver le goût de vivre seul quand on ne l'avait pas vécu, pour moi, je n'étais pas triste d'être tout seul, quoi que...Finalement, je repris mon sourire pour ne rien laisser paraître de mes pensées qui se mélangeaient dans ma petite cervelle et dit à la jeune rouquine :

- Je pense qu'on devrait rentrer. Tu m'accompagne ? Dis-moi, si tu es à Wynwood, tu es dans quelle confrérie ? Moi aucune pour le moment, je vise celle des Khi mais si jamais j'ai pas assez de matière grise pour être accepté, je tenterais bien les Alpha. Je sais jouer de la guitare, si tu veux...Je peux te montrer...

J'avais laissé ma guitare à l'école, d'où l'essentiel d'y retourner. Malgré mes talents dans le domaine musical, j'envisageais vraiment de rester chez les Khi, je me sentais assez intelligent pour ça, sans vouloir me vanter.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyVen 11 Avr 2014 - 19:41

The best is yet to come

La conversation s’achevait, il faudrait bientôt se quitter. Aurore le sentait, et cela l’attristait un peu – elle avait passé un si bon moment avec Kurt ! Malgré tout avait pu se passer avant, tout allait bien ; son accident ne semblait l’avoir affecté que physiquement, et le courant passait bien entre eux. Raison de plus pour recommencer ! Elle avait vraiment de le revoir, dans un autre contexte, dans une autre situation, ailleurs que si près de l’endroit qui aurait pu lui coûter la vie, et qui lui aurait réellement coûté si la jeune fille n’était pas intervenue. Mais elle était intervenue, l’avait sauvé et avait écouté ses doléances – et Aurore était certaine que, rien que pour cela, il aimerait aussi la revoir, ne serait-ce que pour la remercier, lui montrer sa gratitude, tenter de la connaître un peu plus. Et c’était aussi ce qu’elle voulait. Kurt avait l’air un type bien, et ce serait sûrement génial de l’avoir comme ami. Comme un ami… Aurore n’en manquait pas, d’habitude, mais là…

C’était différent. Ce n’était vraiment pas un ami comme les autres ! Peut-être était-ce les circonstances dans lesquelles ils s’étaient rencontrés ? Sûrement. En tout cas, la rousse se sentait différente… étrangement différente. Qu’était-ce ? Elle espérait que ce n’était pas un sentiment qu’elle ne connaissait pas. Ce serait impossible. Elle tenta de se détourner de ses pensées et se mit à rougir, en espérant qu’il ne voie pas. Tant mieux pour elle, il parut ne pas s’en apercevoir, ou bien il s’en fichait. Il lui donna son numéro. 305-003-1100. Fort bien. Elle le mit aussitôt dans un coin de sa tête, pour pouvoir le noter plus tard, à tête reposée. Aurore ne risquerait pas d’oublier son numéro. Elle n’oubliait jamais quoi que ce soit sur ceux qu’elle jugeait importants pour elle, ni sur ceux qu’elle pensait pouvoir devenir importants à ses yeux. Et elle se trompait que très rarement là-dessus. Aurore avait senti que ce garçon devait devenir un de ses amis, et elle le traiterait comme tel, et advienne que pourra.

A condition qu’il accepte son amitié … mais cela aussi semblait déjà acquis, destin merci ! Elle passa une main dans ses longs cheveux roux et lui adressa la parole avec un grand sourire : ''Mon numéro est le 305-093-2103.'' La jeune fille ne put s’empêcher de poursuivre avec un petit rire espiègle : ''Appelle-moi quand tu veux, je serai toujours dispo pour toi.''. Bon, c’est vrai, elle le chauffait un peu… mais elle n’espérait rien de lui, n’est-ce pas ? Ce n’était qu’un ami, rien qu’un ami, et ils ne seraient jamais plus que ça, elle en était persuadée – elle ne voulait pas savoir pourquoi, mais elle ne s’imaginait pas sortir avec lui. Pourtant, elle n’avait rien contre le handicap, la différence, l’altérité, la diversité des gens… mais elle savait que cela ne pourrait jamais aller plus loin. Jamais … mais cela ne les empêcherait pas de prendre du bon temps ensemble, en toute amitié. Aurore souriait à cette perspective. La journée avait été excellente finalement, et d’autres du même acabit se présentaient.


Dernière édition par Aurore Stevenson le Ven 11 Avr 2014 - 22:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyDim 6 Avr 2014 - 14:43

Son visage avait changé d'expression, elle poussa un soupire. Qu'avais-je encore dit ?

''Sympa… si on veut.''

Ou pas. Il semblerait que les relations avec son frangin, ce n'était pas tout à fait ça. Je ne connaissais rien de leur histoire et franchement, je ne voulais pas en savoir davantage. Je n'étais pas trop curieux concernant la vie privée des gens et en plus, cela avait l'air de mettre à mal la rouquine plutôt qu'autre chose. Je n'en demanda pas plus à Aurore car je savais pas instinct qu'elle ne voulait pas plus que ça aborder le sujet mais comme pour rattraper son air dépressif, elle ajouta avec un petit sourire :

''Non, il n’est pas à Miami. Il est au lycée dans le New Jersey, juste à côté de New York.''

Voilà, j'avais tout ce que je voulais savoir. Moi je ne connaissais rien de la vie avec un frère ou une soeur, mais je ne pensais pas que ça pouvait être aussi négatif que semblait penser Aurore. Je n'avais jamais vraiment réfléchit à cette idée en fait et c'était parce que j'avais grandit seul que encore et toujours, je demeurais seul. Tout commençait dès le plus jeune âge après tout.

''Tu es un type sympa. Ça te dirait qu’on se revoit ?''

Qu'on se revoit ? Eh bien, elle s'était attaché à moi on dirait.

''En amis, bien sûr. Je peux te laisser mon numéro si tu veux.''

- Oh oui bien sûr.

En ami bien sûr, bah oui pourquoi pas ? Mon répertoire était vide de toute présence de Wynwood, à ne pas s'en douter. M'enfin, ça pouvait toujours être utile d'avoir un contact avec elle. J'essayais encore de me voiler la face. J'avais vraiment envie qu'on se revoit...J'approuvais sa proposition d'un signe de tête et lui dit également :

- Je vais aussi te laisser le mien.

Que je m'empressa de lui donner par la suite 305-003-1100. Quand elle me donna le sien, je sortis mon portable de ma poche pour l'insérer directement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyDim 6 Avr 2014 - 10:31

Memory
Mince, le temps était venu de parler de Johnny. Johnny … ce frère dont elle n’avait jamais été proche, qu’elle aimait en même temps qu’elle le détestait, c’est-à-dire énormément. Leur entente était cordiale, loin d’être idéale, loin d’être celle qu’on attendrait de la part d’un frère et d’une sœur. Ils étaient du même sang, avaient grandi avec les mêmes personnes, joué avec les mêmes jeux, connu les mêmes lieux… et pourtant, ils ne s’étaient jamais entendus. Pourquoi ? Car malgré tout, ils se ressemblaient énormément, malgré leurs différences qui au fond n’étaient pas si flagrantes et facilement en proie à l’oubli. Oui, ils se ressemblaient. Même propension à faire la fête, même envie de dépasser leurs propres limites, si hautes placées qu’on pourrait finir par se demander s’ils avaient vraiment une quelconque limite. Enfin, Aurore savait où était la sienne – elle était très haute, certes, mais elle avait bien une limite. Mais Johnny… Johnny, c’était très différent. Rien ne l’arrêtait. Il cherchait toujours à aller de plus en plus haut, à tout connaître, tout vivre, même si c’était stupide. Il n’avait que dix-neuf ans, mais il se disait déjà blasé de la vie, en proie à l’ennui et toujours à la recherche de nouvelles choses à vivre. Aurore voyait cela d’un mauvais d’œil – elle était persuadée que le train de vie intense de son frère finirait un jour par le tuer. Et, dans l’état actuel des choses, elle ne le regretterait pas, hélas.

Mais elle espérait toujours… elle espérait qu’il finirait par comprendre, par prendre sa vie en main et de la vivre pour lui-même, et de ne plus se laisser faire et de se laisser mener pas toutes sortes de substances qui, en plus de vider régulièrement son porte-monnaie, le rendaient instable, asocial, méchant. Mais il fallait de tout pour faire un monde, n’est-ce pas ? Un monde, qui, vu avec le recul qu’il fallait, était quand même un salaud avec tout le monde. ''Ben non, je ne sais pas ce que c'est, je suis fils unique justement. Mais ça doit être sympa d'avoir un frangin non ? Il est à Miami aussi ?''. Kurt la tira de ses pensées. Merci ! Elle pensait beaucoup trop ces temps-ci, et se poser trop de questions n’était jamais bon. Ainsi, il n’avait ni frère ni sœur. Triste, mais finalement, c’était une bonne chose, car elle-même avait beau avoir un frère, elle aimerait des fois qu’il n’ait jamais existé. Oui. C’était horrible de penser à cela, d’espérer que quelqu’un dont on était proche ne puisse finalement jamais exister… mais elle ne pouvait pas se résoudre à vivre avec un frère comme Johnny, non, elle ne le pouvait pas. Jusqu’alors, elle avait renié son existence, tenté de l’oublier, de l’effacer de sa mémoire. Mais la mémoire était une machine plus complexe qu’un ordinateur qu’on pouvait formater, et la vie en avait décidé autrement … elle s’évertuait à imposer, non, à mettre son frère sur sa route.

Et Aurore ne pouvait pas l’ignorer – quitte à assumer son frère comme étant un parfait abruti (ce qui la satisfaisait au plus haut point), elle était prête à faire tous les sacrifices, à prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’il arrête de se faire du mal, de lui faire du mal, du faire du mal à tous ceux qu’il aimait. Johnny n’aimait personne de toute façon. Il n’avait jamais su comment s’y prendre, et la définition de l’amour c’était pour lui de coucher avec sa petite amie d’un soir à l’arrière d’une Camaro… il avait tout à apprendre, malgré son âge. Mais Aurore ne considérait pas que c’était à elle de faire le premier pas. C’était à son crétin de drogué et alcoolique de frère de le faire, et elle espérait beaucoup de lui, même si, elle ne voulait pas l’admettre, c’était sans aucun doute des espoirs qui ne se réaliseront jamais. Aurore poussa un soupir, et répondit enfin à Kurt : ''Sympa… si on veut.'' Elle ne souhaitait pas donner plus de détails, mais tout était dit. Ce n’était pas ''sympa'' d’avoir un frère comme Johnny, ni même drôle.

C’était un calvaire. Un calvaire de toujours entendre parler de lui de façon négative, de toujours apprendre qu’il avait encore fait une connerie. Bon sang… Il était incapable de se calmer, de ne raisonner ne serait-ce qu’une seule minute. Bon, elle non plus, remarque, mais au moins Aurore savait se tenir, se calmer, réfléchir lorsque cela était nécessaire. A côté d’elle, Johnny n’était un taureau aux cheveux roux fonceur et bourrin, qui réfléchissait après avoir agi. C’était déjà ça, mais c’était loin d’être suffisant. Aurore reprit avec un léger sourire : ''Non, il n’est pas à Miami. Il est au lycée dans le New Jersey, juste à côté de New York.'' C’était vrai. Du moins pour combien de temps ? Elle l’avait clairement entendue dire qu’il allait peut-être se retrouver à Miami, lui aussi, et cela l’avait mis dans une colère noire. Pourquoi ?! Pourquoi devrait-elle se retrouver dans la même ville que son frère, alors qu’elle avait eu tant de plaisir à s’éloigner de lui ? Et surtout, qu’avait-il donc fait ? Cela ne pouvait sans doute pas être pire que le jour où il avait tabassé son propre professeur d’Anglais. Enfin… Enfin si, ça pouvait être pire.

Au rythme où Johnny allait, il finirait sans aucun doute par tuer quelqu’un. Et Aurore n’aimerait pas que ce soit elle, ni ses parents, ni ses amis, ni son chat White qu’elle avait laissée avec regret derrière elle (mais les animaux n’étaient sûrement pas acceptés à l’internat de Wynwood High School, pas même les poissons rouges). Bon, de toute façon, un chat, c’était remplaçable … mais pas une vie humaine, et cela l’inquiétait de savoir ce que Johnny avait bien dû faire pour se retrouver dans une situation pareille. Et surtout, ce qu’il pourrait lui faire. Il s’était montré repentent, attristé au téléphone, malheureux même, mais Aurore savait parfaitement que ce n’était qu’une façade. Johnny était incapable de n’exprimer ne serait-ce qu’une seule honte de remord, de tristesse ou d’affection. Un masque cinglant par-dessus un visage d’ange roux. Aurore poussa un nouveau soupir – Kurt finirait par la prendre pour une dépressive ! Mais elle était heureuse pourtant, autant que cela se pouvait. Elle était dans une des plus belles villes du monde, avec ce garçon qu’elle appréciait de plus en plus, au calme, dans une atmosphère sereine. Et elle finirait par oublier Johnny et la conversation qu’elle avait eue avec lui. Conversation qui, de toute façon, ne lui avait finalement pas appris grand-chose.

Aurore regarda à nouveau Kurt, et lui demanda : ''Tu es un type sympa. Ça te dirait qu’on se revoit ?''. Elle vit qu’il fronçait les sourcils, aussi elle explicita : ''En amis, bien sûr. Je peux te laisser mon numéro si tu veux.'' La rouquine était sincère. Elle l’était toujours.


Dernière édition par Aurore Stevenson le Ven 11 Avr 2014 - 18:32, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 5 Avr 2014 - 20:43

Je me maudissais intérieurement de la tournure que venait de prendre les évènements. Tout était si bien partie, pourquoi avait-il fallu que je lui dise ça ?? J'étais pourtant le premier à tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Mais là, c'était sortit tout seul, comme un réflexe. Pourtant, j'étais sûr que si je devais me retrouver seul, je me sentirais très bien, même mieux d'ailleurs car j'étais blessé et comme un animal blessé, j'aurais préféré me terrer dans un trou pour y mourir. Euh...C'était une métaphore hein ! Pour qui allait-elle me prendre maintenant ? Un pleurnichard ? Je lâcha un soupire. Je n'avais qu'une envie à présent c'était de rentrer et mettre mon nez dans une tonne de bouquin pour réviser mes cours et oublier tout ça. Etudier, c'était un peu mon alcool à moi, quand je le faisais, j'oubliais tout !

''Non, non, tu peux rester là. Je me demandais juste ce que tu avais l’habitude de faire, tout ça…''

Eh bien justement, je n'avais pas l'habitude d'être avec quelqu'un. J'étais un solitaire. Peut-être pour cela que j'avais du mal avec les relations, manque d'habitude...Heureusement qu'Aurore était compréhensive. J'essayais de tout faire pour me le cacher mais franchement, j'étais heureux de l'avoir rencontré. Qu'est ce que je serais devenu sans elle ? Peut-être que je ne voulais pas qu'elle parte parce que c'était difficile pour moi de laisser ma sauveuse m'échapper du regard. Peut-être que j'avais peur de ne plus la revoir, ou qu'elle ne fasse plus attention à moi dans l'avenir.

''Ce que je veux dire, c’est que je te considère comme un ami désormais.''

Huh ? Quoi ? Elle me voyait déjà comme un ami ? Alors qu'on se connaissait à peine ? Eh bien...Je devais supposer que les relations étaient plus simples que prévues...Comme un crétin finit qui passait pour un paumé de service, je demandais bêtement :

- Vraiment ?

Mais je me résignais à sa réponse. Bah oui vraiment ! Elle n'allait pas me raconter d'histoire pour son petit plaisir. Quoi que...Je devais reconnaître que je ne savais pas trop quoi en penser. Mais...Elle était mon amie aussi alors. Wah. Une première. Elle était première en tout elle finalement. Encore plus embarrassé par cette révélation, je détournais le regard pour faire mine de m'intéresser à autre chose quelque part dans le parc. Même s'il n'y avait pas grand chose à vrai dire. Tout à coup, il y eu une sonnerie de téléphone. Bah ça ne pouvais pas être le mien, il était sur vibreur !


''Excuse-moi, téléphone…''

Je me disais aussi. D'un signe de tête, j'appréhendais les paroles de la rouquine qui s'éloigna de moi. La contempler de dos n'était pas déplaisait non plus, elle avait une façon de se tenir qui ne perdait en rien l'image qu'on avait de ces belles filles. Je souriais inconsciemment. C'était une certitude alors que je comptais plus pour elle qu'une simple connaissance accidenté de la route. Cela serait une assurance pour qu'elle ne m'oublie pas ou ne m'ignore pas à l'avenir ? Quand elle revint vers moi, elle me dit :

''Excuse-moi, c’était mon frère … Tu sais ce que c’est. Enfin, peut-être… Tu as des frères et sœurs ?''

- Ben non, je ne sais pas ce que c'est, je suis fils unique justement. Mais ça doit être sympa d'avoir un frangin non ? Il est à Miami aussi ?

Ma mère n'avait pas fait d'autres gosses avant moi et n'avait pas eu le temps d'en faire après moi. Mon père n'était pas près de se trouver une autre femme avec son sale comportement. Ma tante avait bien un fils mais ce cousin était déjà bien grand et avait quitté le continent pour fonder sa petite famille je ne savais plus où. Je ne le connaissais que très peu également.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 5 Avr 2014 - 18:55


A brother and a sister

L’ambiance avait changé du tout au tout. De calme et paisible, elle était passée à un plus angoissante et remuante. Aurore s’en voulu aussitôt. Quelle conne elle était ! Comment avait-elle pu penser le moindre instant qu’il aimerait être seul ? Les gens comme lui aimaient la compagnie des autres, surtout de ceux qui n’étaient pas… comme eux. Et elle voulait le laisser seul ? Bon sang ! Elle ne savait plus ce qu’elle disait, ni ce qu’elle faisait. Surtout que, cette fois, elle ne pouvait pas mettre l’alcool où quoi que ce soit en cause, puisqu’elle était sobre – ce qui était assez rare pour un Samedi, suffisamment pour le signaler. Bah, elle trouverait bien où et comment passer la soirée, comme d’habitude … et si possible au dernier moment, car elle aimait l’imprévu, les plans foireux, les situations singulières dans lesquelles elle se retrouvait souvent sans l’avoir prévu mais dont elle ne cherchait généralement jamais à en sortir. Le goût du risque, tout ça … En attendant, elle devait rattraper ses erreurs. Heureusement, Kurt se montra conciliant, ou du moins avait-il considéré sa remarque comme pouvant être potentiellement pertinente. Etrange, car quelques secondes plus tôt, il lui avait crié de ne pas le laisser seul.

Aurore eut un sourire. Apparemment, elle n’était pas la seule à avoir les idées confuses. Tant mieux ! Cela lui offrait une plus grande légitimité, et elle risquait moins de passer pour une conne. Elle n’aimait pas passer pour une conne, même si, parfois, comme tout le monde, elle le méritait vraiment. Mais Aurore avait de l’amour propre, et un tempérament aussi flamboyant que ses cheveux ! C’était vrai que les roux avaient un tempérament fougueux, et c’était vraiment le moins que l’on puisse dire avec elle. Ce n’était pas une fille méchante, au contraire, mais elle savait ce qu’elle voulait, qui elle voulait, et ce qu’il fallait faire pour l’obtenir. Elle n’était pas du genre à abandonner facilement, et ce dans n’importe quelle entreprise. Là, elle voulait faire comprendre au jeune homme qu’elle appréciait sa compagnie, se rattraper de sa légère erreur qui pourrait rapidement céder la place à un sous-entendu monstre si elle n’explicitait pas ce qu’elle désirait. Elle reprit son souffle, puis lança avec désinvolture à Kurt, avec un air un peu qu’elle essayait de faire passer pour amical : ''Non, non, tu peux rester là. Je me demandais juste ce que tu avais l’habitude de faire, tout ça…''. Il ne parut pas comprendre, ou bien il ne souhaitait pas répondre. Aurore se gifla intérieurement. Elle et sa manie de ne jamais exprimer directement ce qu’elle pensait… il faut dire qu’elle avait toujours été comme ça, pudique en matière de sentiments, et qu’elle ne savait pas toujours comment s’y prendre pour les exprimer.

Un point commun qu’elle avait avec son frère. Son frère Johnny. Hélas, si seulement leurs points communs pouvaient porter sur des points positifs, et pas des points négatifs ! Ils s’entendraient bien mieux, et pourraient espérer avoir enfin une véritable relation de membres d’une même famille, espoir bien vain puisqu’ils ne s’étaient jamais entendus. Et c’était encore pire depuis que Johnny traînait avec son espèce de gang. Il avait échappé à la prison plusieurs fois, mais tous savaient que cette chance ne durerait qu’un temps et que le Stevenson devrait se calmer, largement. Hélas, il s’en fichait. Pourtant, Aurore ne demandait que ça, se réconcilier avec son frère… Ils ne s’entendaient plus depuis si longtemps, et il était grand temps de cesser ce conflit stupide qui avait commencé… pour quoi déjà ? Elle était incapable de se souvenir s’il s’agissait d’une histoire de dollars ou d’autre chose… et ce n’était pas très important, au fond, puisque c’était le résultat qu’il fallait changer. Aurore poussa un soupir qui la fit sortir de ses pensées. Ah oui, Kurt. Elle devait parler à Kurt. La rouquine lui lança avec désinvolture : ''Ce que je veux dire, c’est que je te considère comme un ami désormais.'' Elle vit avec attendrissement qu’il avait l’air touché. Il était mignon dans sa sensibilité, il avait un peu l’air un petit animal mignon. Même si c’était sûrement malvenu de le comparer avec un animal. Peu importe.

Ce serait comme comparer François Hollande, le président Français, à un hamster. Au fond, ce n’était pas totalement faux, même si… Bon, aucune importance. Elle commençait à s’enfoncer, si loin qu’elle finirait par se retrouver en Chine. Alors qu’elle s’apprêtait à reprendre la parole, une sonnerie se fit entendre. La sienne. Tiens … qui pouvait vouloir l’appeler ? Elle ne connaissait pas grand-monde à Miami, et elle savait que Benjamin, Samantha et Leony, ses amis de New York, n’appelaient jamais le week-end. Et ce n’était pas Tyler, puisqu’elle lui avait fait clairement comprendre, la semaine précédente, que c’était inutile de la rappeler. ''Excuse-moi, téléphone…'', lança-t-elle à Kurt tout en s’éloignant de quelques pas, son mobile à la main. Elle finit par décrocher sans prendre le temps de lire le nom qui s’affichait sur l’écran. ''Allô ?''. ''Aury, c’est Johnny…''. Johnny ? Quel pur et heureux hasard ! Elle qui pensait justement à lui, en espérant qu’il fasse le premier pas dans leur réconciliation… mais elle ne voulait pas s’enflammer. Peut-être n’était-ce pas du tout en rapport avec ça.

Elle répondit d’un ton qu’elle voulait énervé : ''Qu’est-ce que tu veux ?''. A l’autre bout du satellite, Johnny hésita un instant, avant de répondre d’une voix larmoyante : ''Je voulais juste… régler les problèmes qu’il y a entre nous. Je…''. Elle le laissa poursuivre, impassible. ''Ecoute, j’ai fait une connerie, et les parents vont sûrement bientôt envoyer à Miami, et…''. Furieuse, Aurore lui cria : ''Quoi ?! Mais à quoi tu joues, pauvre con ? Tu sais très bien que je ne veux pas te voir à Miami, parce que… parce que…'', mais ses mots s’étouffèrent dans sa gorge. A quoi bon ? Au fond d’elle-même, elle souhaitait ardemment se réconcilier avec Johnny, même si l’autre partie d’elle-même lui sommait de faire l’inverse. Aurore reprit la parole : ''Excuse-moi, je… Ecoute, je n’ai pas le temps de te parler, là. Je te rappelle. Je…''.

Elle reprit son souffle, avant de dire à mi-voix, comme si elle en avait honte : ''Je t’aime, grand frère !''. Et elle raccrocha sans demander son reste. Encore tremblante, elle éteignit son téléphone et le fourra au fond de son sac à main. Johnny… pourquoi l’avait-il appelée ? Ce n’avait pas été très clair… mais ce n’était pas important, elle pourrait toujours lui parler plus tard. Aurore revint vers Kurt. Kurt… elle avait presque oublié son existence. Ne pouvant s’empêcher de rougir, elle lui expliqua : ''Excuse-moi, c’était mon frère … Tu sais ce que c’est. Enfin, peut-être… Tu as des frères et sœurs ?''
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 5 Avr 2014 - 16:25

Elle avait approuvé ma réponse alors je supposais qu'elle devait penser de la même façon que moi. Je me demandais si elle connaissait quelque chose du harcèlement et de la moquerie des gens ? Je la toisais de par et d'autres, cherchant un défaut, quelque chose qui pourrait faire qu'on l'ai un jour rejeter, un défaut qui ferait que quelqu'un s'en prendrait à elle juste pour ça. C'était difficile à accepter mais le monde était cruel, les gens aussi. Dès que quelque chose ne correspondait pas à leur critère, on en devenait une victime et eux avaient forcément toujours raison. Quand le train m'ai passé dessus, j'étais persuadé que c'était la panique sur les quais, tout le monde devait avoir peur pour moi, pleurer pour moi, hurler pour moi, vouloir m'aider, me sauver la vie, faire quelque chose, avoir de la peine...J'ai survécu, et maintenant les gens me voyait autrement. Pas comme celui qui avait survécu à la mort, comme un gars en fauteuil roulant, incapable de monter un escalier, de grimper aux arbres, de faire du surf, du skate, du vélo. J'étais devenu pitoyable à leur yeux, comme si ne pas me sauver la vie n'était plus grave maintenant.

Aurore n'avait pas pensé de cette manière. C'était elle qui avait été près de moi cette après midi. C'était à nouveau la panique, l'angoisse pour mon sort. Restera t-elle toujours aussi compatissante à mon égard même après cet accident ? Ou bien finirais-je à nouveau comme un gars en fauteuil roulant qui restait coincé dès qu'il voulait passé un trottoir un peu haut ? Demain, m'aura t-elle oublié ? En se croisant dans le lycée, me verra t-elle ? J'avais l'habitude de voir passer les nobles gens qui ne jetaient pas même un seul regard sur le misérable que j'étais. Les charmants petits enfants riches et beaux posaient leur orgueilleux regard sur ma faible personne, ricanant silencieusement dans leur esprit détourné du sort qui m'étais destiné. J'avais l'habitude de subir les représailles, les moqueries d'autrui, comme si mon aura dérangeait apparemment les braves gens qui eux n'avaient jamais eu le moindre soucis pour exister. Depuis que j'étais ainsi, je n'avais eu droit à rien, pas même un simple regard de compassion. Hommes, femmes et enfants poursuivaient leur vie sans se soucier de la mienne. Les seuls regards que croisaient le mien étaient indifférents, écœurés, distants face au déchet que je représentais, était-ce vraiment ça l'humanité ?


''Comme un type courageux.''

Répondit Aurore à ma stupide question alors que l'avait fixé avec sérieux en attendant ce moment. Moi courageux ? Pourquoi ? Parce que je m'accrochai à la vie coûte que coûte ? Je ne voulais pas mourir. Je voulais vivre, qu'importe comment, j'avais encore des choses à découvrir, je voulais apprendre, je voulais être heureux, avoir des amis, voir des merveilles. La vie était unique, je ne voulais pas la gâcher, finir dans le néant, rendre triste des gens, à jamais. Je répondis d'un sourire. J'étais touché mais également pas mal gêné de cette sincérité qu'elle m'offrait. Elle était bien la première. Elle avait touché à mes bonnes émotions, j'étais ému.

Elle se leva, s'étira, bailla. Je contemplais son corps, ses fines jambes avec une pointe d'envie. Je regardais les miennes, dégoûtantes. Nous nous enfoncions dans le parc jusqu'à un banc que la jeune fille emprunta. Moi, avec l'agilité de mes bras qui avait le contrôle sur le fauteuil, je me mis à ses côtés, face au reste du parc. Je jeta un oeil au bandage improvisé qu'elle m'avait fait pour m'assurer qu'il ne s'était pas défait en route.


''J’aime bien ce genre d’endroits. On peut se sentir libre, oublier un peu le monde, vivre un moment en dehors du cercle…''

J'approuva d'un signe de tête. C'était bien pour cela que je voulais venir ici également.

- C'est vrai, j'avais bien besoin de prendre l'air. Je n'ai pas quitté l'école depuis que je suis arrivé.


''Tu aimerais peut-être qu’on fasse quelque chose en particulier ? Ou bien… que je te laisse seul ? Je comprendrais.''

Quelque chose ? Comme quoi ? J'étais plutôt limité moi en activité, alors si elle voulait un pote capable de jouer à la baballe ou de faire tout autre chose, ce n'était pas la peine qu'elle cherche à me fréquenter. Me laissera t-elle tomber quand elle comprendra ça ? Quand elle me trouvera probablement ennuyeux à mourir ? Ce serait...Dommage. Triste même. Quand j'y songeais, si elle se décidait, j'aurais de la peine. Elle était la première depuis que j'étais arrivé à être aussi proche de moi, à me parler, à m'accepter, me comprendre un minimum, elle m'avait sauvé qui plus est...

- Non ne me laisse pas seul !


Lançais-je subitement. Qu'est ce qui m'avait pris ?? Pourquoi j'avais dit ça ? Normalement je m'en fichais royalement de la solitude, j'avais même tendance à la chercher. J'aimais être seul, parce que je n'étais ainsi jamais déçu de l'attitude des gens à mon égard. Moins je voyais de monde, mieux je me portais, ce n'était pas du tout mon genre de supplier ainsi qu'on reste avec moi. Mon propre comportement venait à m'irriter intérieurement. Le choc sur la tête avait été plus dur que je ne le pensais ! Me reprenant, j'ajoutais :

- Enfin si...Tu fais ce que tu veux tu sais, je ne te forcerais à rien.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 5 Avr 2014 - 15:50


Enjoy the sun

Il faisait beau, et ce serait sûrement très agréable de se balader ainsi dans Miami, sans penser à rien, seulement au présent. De toute façon, le temps était toujours radieux en Floride, Aurore le savait très bien. C’était un climat tropical, après tout, et il faisait toujours très chaud. C’en était parfois presque étouffant, intriguant même, on se demandait quelquefois s’il n’y avait que l’été qui existait en ces régions aussi chaleureuses que les personnes qui y vivaient, aussi diverses fussent-elles. La jeune fille était n’arrivée qu’une semaine auparavant, et elle avait déjà croisé des blancs, des hispaniques, des noirs, des chinois, des indiens… Il y avait une vraie diversité dans cette ville, bien plus qu’à New York où tout le monde se ressemblait, où tout le monde avait la même tête, le même caractère, le même égoïsme qui caractérisait les gens de cette région des Etats-Unis qui en permanence se noyaient dans l’arrogance et le chauvinisme lourd qui donnait la nausée. Ici, c’était bien différent – les locaux ne se prenaient pas la tête, étaient comme ils étaient vraiment. Elle pourrait se balader en soutien-gorge dans la rue que ça ne choquerait (presque) personne.

En attendant, Kurt ne semblait pas partager son enthousiasme sur Londres et l’Angleterre, bien au contraire. Bien sûr. Cela semblait évident qu’il ne considérait pas tout ça avec la même distance qu’Aurore, et avec une objectivité toute différente. Pour lui, ce devait être une ville ringarde, vieille, inintéressante, pas digne qu’il y passe le reste de sa vie. Sa vie. Sa vie qui avait déjà failli s’interrompre, à cause de son accident. Sa vie dont il devait maintenant profiter un maximum, s’il le pouvait encore malgré son handicap. Aurore n’en doutait pas – elle le trouvait courageux. Car il fallait bien avouer que Kurt avait du courage, pour pouvoir vivre comme il le faisait, malgré les difficultés que la vie lui imposait, et malgré tout ce que, parfois, on devait dire de lui ; la rousse était certaine qu’on voyait parfois le pauvre garçon comme un nuisible, un individu inutile, au pire comme un pauvre bougre que la vie n’avait pas épargnée, sans pour autant chercher à le connaître plus sur lui, sur ce qu’il éprouvait, sur ce qu’il ressentait. Au moins, Aurore n’était pas comme ça. Elle avait beaucoup de défauts, un certain nombre de vices, mais on ne pouvait pas lui reprocher de manquer de tolérance, ça non ! Elle était au contraire très tolérante – elle tendait la main à quiconque en avait besoin, pour peu qu’il ne lui demande pas de l’argent, car c’était la seul à laquelle elle tenait. C’était ainsi. Elle pouvait prêter, donner n’importe quoi, mais pas confier ne serait-ce qu’un dollar à n’importe qui – c’était inexplicable, et elle s’en voulait parfois de sa pingrerie maladive qui, elle le savait, lui fermerait sans aucun doute quelques portes, à défaut d’en ouvrir d’autres. La rouquine poussa un léger soupire puis regarda à nouveau en direction de Kurt, qui venait de lui raconter son histoire, sa terrible histoire qu’elle trouva triste. Triste ! Seulement triste ? Cela lui ferait une belle jambe !

Cela faisait des années qu’il était ainsi, il n’avait sans doute pas besoin qu’on s’apitoie sur son sort, ni qu’on ait pitié de lui… les gens comme lui, les handicapés, les infirmes, les blessés à vie, n’avaient pas besoin de l’empathie des autres pour vivre et s’accepter. Ils réussissaient à vivre pour eux-mêmes, sans se soucier du regard des autres, à vivre le plus normalement possible. Oui, vivre… car c’était vivre malgré tout, malgré le handicap, malgré les différences. Une vie certes mutilée, mais qui pouvait tout de même être riche et fructueuse, Aurore en était persuadée. Kurt la regardait fixement – avait-il perçu son trouble ? Elle avait tenté de le cacher, mais elle avait du mal à feindre ses sentiments – elle était bouleversée par ce qu’il venait de lui dire. Ce n’était pas un crime, mais elle en éprouva une grande honte, qu’elle cacha derrière un sourire angélique alors que la conversation reprenait avec le même entrain : ''Ça oui je m'y suis fait, ce n'était pas comme si j'avais le choix. Je m'y suis fait et j'arrive à vivre à ma façon. Pour moi c'est tout à fait normal, pour les autres, c'est encore une autre histoire. Tu sais, tout dépend du point de vue de chacun.'' Aurore acquiesça d’un signe de tête – il avait raison ! Kurt devait s’être habitué à son nouveau style de vie depuis le temps, et même si cela ne valait tout de même sûrement pas une vie épanouie dans un corps entièrement fonctionnel, c’était une vie malgré tout. Une vie comme celle que vivaient les autres. Il la vivait à sa manière, c’était tout. Kurt eut un sourire, et poursuivit : ''Toi, tu me vois comment ?''.

Aurore fut légèrement surprise – son regard s’était posé sur elle, impitoyablement. Son beau regard qui l’impressionnait malgré tout, et qui la fit rougir sans qu’elle ne puisse comprendre vraiment pourquoi. Comment le voyait-elle ? C’était une question difficile ! Elle n’y avait pas pensé jusqu’alors, et sa réponse fut un peu lente à venir. D’une voix assurée, elle déclara finalement : ''Comme un type courageux.'' Elle était sincère, comme toujours. Car il fallait vraiment un sacré courage pour vivre de cette manière, à dépendre parfois des autres, à surmonter les difficultés de la vie qui s’imposaient à lui de façon plus violente qu’aux autres. Kurt lui sourit avec gratitude. Aurore lui répondit en souriant de même puis, après s’être étirée et avoir légèrement baillé, elle demanda s’ils pouvaient aller se balader un peu, histoire de changer d’air et de pouvoir discuter plus librement, un peu plus loin encore des autres gens qui continuaient à passer d’un pas pressé non loin d’eux, sur le trottoir d’en face, et leur jetait des regards curieux. Ils se mirent en route, silencieusement, sans rien oser dire – le moment parlait de lui-même. Le partage, l’amitié, la sympathie, tout ça pouvait se comprendre en eux sans qu’ils n’aient besoin de se parler – c’était un excellent présage, signe qu’ils devaient se rencontrer, de cette manière, en ce lieu, lieu qu’Aurore estimait être le paradis. Elle croyait au destin, à présent, et elle savait que leur rencontre n’était pas le fruit du hasard.

Ils entrèrent dans le parc, marchant et roulant d’un bon pas. Un léger vent venait leur caresser le visage, Aurore se sentait rafraîchie, et heureuse. Ils allèrent s’asseoir sur un banc. Leur véritable journée ne faisait que commencer, et ils auraient sûrement tout l’après-midi pour faire plus ample connaissance. Quelle heure était-il ? Quatre heures ? Cinq heures ? Elle n’avait plus la moindre notion du temps, et elle s’en fichait. Elle poussa un soupir d’aise tout en s’endormant à moitié sur son banc, avant de se tourner vers Kurt, tout en caressant sa longue chevelure rousse : ''J’aime bien ce genre d’endroits. On peut se sentir libre, oublier un peu le monde, vivre un moment en dehors du cercle…''. Puis elle fit un large sourire, avant de poursuivre : ''Tu aimerais peut-être qu’on fasse quelque chose en particulier ? Ou bien… que je te laisse seul ? Je comprendrais.''
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 5 Avr 2014 - 13:50

''Oui, je suis américaine. Mais je suis née à New York, et j’y ai toujours vécue jusqu’à ce que…''.

Yes ! j'avais raison ! Enfin, pour le fait qu'elle était américaine bien sûr. New York ? La belle grande ville qui faisait rêver ? Je ne savais pas pourquoi mais j'étais bien peu inspiré d'un jour la visiter. Entre Londres et New York, c'était pareil pour moi. Non, Miami c'était vraiment le paradis pour moi. Je ne me voyais pas vivre entouré d'immenses grattes ciel, j'aurais le vertige rien que de les regarder ! Quand la jeune fille interrompit sa phrase, je l'interrogeais du regard avant qu'elle ne termine :

''…jusqu’à ce que je décide d’aller à Miami pour poursuivre mes études. Le climat, l’ambiance, tout ça…''

- Oh d'accord.

Répondis-je simplement. Au final, elle pensait plus ou moins la même chose que moi. C'était vraiment génial cette ville. Moi aussi si j'étais allé pour les études mais aussi pour échapper à cette dramatique ville de Londres que je n'avais jamais vraiment aimé. Le temps était infernal, il faisait moche tout le temps, je n'avais jamais comprit pourquoi on vénérait une reine qui servait à rien, c'était aussi la ville de mon accident et là où j'ai appris que...Bon je me tais. Miami était une échappatoire pour moi. Il me fallait au moins ça pour vivre mon rêve américain. Et puis, ce n'était pas si différent finalement, il ne fallait pas oublié que si les Etats-Unis ont pu naître c'était bien parce qu'un jour des colons anglais avaient décidé de mettre leur grain de sel sur le continent. Je n'étais pas fier d'être un Anglais. On avait pas la meilleur des caricatures avec notre régime de monarque inutile.

''Et oui, je suis à Wynwood. Je suppose que toi aussi ?''

Je répondis d'un signe de tête, je souriais. J'étais fier par contre d'être à Wynwood, la meilleure de toute les écoles. Enfin je crois. Mais si j'avais été accepté, c'était que je le méritais non ? Cela ne faisait qu'une semaine que j'y étais mais j'avais encore le temps de m'adapter. Quand je répondis à la question d'Aurore, j'avais vu son visage peiné, et c'était pourquoi j'avais un peu approfondi les détails. Cela dit, je n'étais pas certain que ça avait marché à la rassurer un peu, à lui faire croire que tout cela n'était pas si dramatique que ça, car sur un ton rempli de compassion, elle me dit :

''C’est triste… mais j’imagine que tu t’y es fait, à ton handicap ? Enfin je veux dire…Tu réussi à vivre à peu près correctement, non ? Comme… les autres gens.''

Je baissais légèrement le regard, réfléchissant à ma réponse pour ne pas dramatiser encore plus les choses.

- Ca oui je m'y suis fait, ce n'était pas comme si j'avais le choix. Je m'y suis fait et j'arrive à vivre à ma façon. Pour moi c'est tout à fait normal, pour les autres, c'est encore une autre histoire. Tu sais, tout dépend du point de vue de chacun.

En sept ans, j'avais appris à me dire que ma vie serait telle et pas autrement. En sept ans, notre vie s'adapte, devient normale pour nous. Et si je devais vivre sept ans avec quelqu'un, cette personne actuellement me trouverait également parfaitement normal. Un peu au hasard, je demanda subitement à la rouquine :

- Toi, tu me vois comment ?

J'avais redressé mon regard vers elle. Même moi je ne savais pas trop ce qui m'avait pris de lui demander une chose pareille. C'était la première fois. C'était bizarre. D'habitude, je ne faisais absolument pas attention de ce que pensait les gens de moi. Je me voilais la face à croire que cela ne m'intéressais pas, fallait penser que j'avais tord...Je regrettais cette question pour tout vous dire.

Par la suite, la demoiselle aux cheveux rougeoyant me demanda :

''Et si on allait se balader un peu ?''

- Bonne idée.

Répondis-je. Après tout, j'étais sortit au départ pour faire un tour au parc. Cet accident m'avait secoué mais je me disais qu'au lieu de rester raplapla à sa suite, il valait mieux bouger un peu, avec un peu de chance, ça fera passer ma migraine. Les roues d'un fauteuil sur de l'herbe, ce n'était pas l'idéal et me déplacer dessus me demandait un peu plus d'effort mais bon, ce n'était pas pire pour un bipède que de monter une pente un peu raide ou des escaliers. Et puis, ça forgera un peu plus mes biceps. En faisant rouler mon engin cependant, j'avais cette douleur à la main qui se réveilla. Heureusement que le foulard l'étouffait un peu. C'était supportable. Je n'étais pas un douillet de nature.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 5 Avr 2014 - 9:11

Let me tell you...
La conversation allait bon train, et cela rassurait beaucoup Aurore qui jusqu’alors craignait qu’ils n’aient plus rien à se dire. Heureusement, un climat de confiance s’était rapidement installé entre deux, une atmosphère douce et chaleureuse qui prêtait aux confidences. Si on était du genre à se confier. Aurore détestait ça, livrer sans détour tous les détails de sa vie à un inconnu, de tenter d’expliquer pourquoi elle était arrivée à Miami comme une fleur ou milieu d’un champ de neige, sans se compromettre ou compromettre ses proches qui, même si elle ne les aimait pas immensément, avaient tout de même contribué à faire en sorte que ce qu’il s’était passé ne sorte pas de New York. C’était ce qu’elle craignait, car si cela arrivait, elle serait foutue. C’est ce qu’elle en pensait du moins, mais, avec la distance, ce n’était pas si important, pas si grave, pas si dangereux pour elle. Il n’y avait guère de secret qu’elle ne pouvait oublier, et c’était justement pour cela qu’elle était ici, à Miami – c’était pour oublier, et aussi parce que la ville lui plaisait. Autant lier l’utile à l’agréable, non ? D’autant plus qu’il y avait en Floride tout ce qu’il fallait pour combler ses différents besoins – des bars, des boîtes de nuit, des bars, des boîtes de nuit, des beaux garçons et des beaux garçons.

Sa vie se résumait à ça, en plus de quelques visites dans des grands magasins de vêtements, même si elle ne pouvait pas se le permettre avec la modeste bourse d’études qu’elle avait réussi à décrocher et qui couvrait à peine ses dépenses. Pour la première fois depuis son arrivée ici, elle songea à chercher du travail. Histoire de profiter d’un peu d’argent supplémentaire. Aurore voyait cela comme une nécessité, mais, en même temps, elle n’avait pas envie de sacrifier ses soirées. A moins de travailler comme prostituée, ce qu’elle se garderait bien de faire (elle n’avait que quinze après tout, ce serait assez glauque), elle ne pourrait pas concilier sa vie actuelle de … débauche et de soirées alcoolisées avec une vie professionnelle, aussi peu prenante qu’elle serait. Bah, qu’importe ! Elle trouverait bien un moyen pour avoir ses soirées de libre ! Et puis il ne s’agissait pas de faire forcément un emploi qu’elle aimait, ce serait uniquement pour l’argent. Aurore se détourna de ses pensées – elle aurait bien le temps plus tard de réfléchir à ça -, et porta à nouveau son attention sur le jeune homme. Kurt. Ainsi, il était de Londres ! La grande classe ! Pour Aurore, Londres, c’était encore les gens en chapeau melon qui se promenaient le long de la Tamise en tenant un dalmatien en laisse, ou un cocker, ou peu importe. Pour elle, Londres c’était le rock, la pop, le punk, tous ces styles de musiques qui ne vieillissaient jamais et resteraient toujours les mêmes au fil des années, même face à l’exposition à ces nouveaux styles de ''musique'' qui consistaient à faire jouer à un ordinateur trois pauvres boucles de samples sur des rythmes étranges et empruntés avec plus ou moins de brio au reggae ou au hard-rock. Mais elle aimait ça aussi, la simplicité.

C’était hélas dans les mœurs actuelles des gens, d’être simple, de vouloir se contenter de peu alors que le meilleur leur paraissait transcendant et hors de portée. Londres … Londres, l’Angleterre, c’était la royauté, aussi, et c’était sacrément plus prestigieux qu’un président certes moderne et qui se voulait branché, mais qui, au final, inspirait moins de respect qu’un monarque. Aurore réfléchissait – peut-être irait-elle en Angleterre en jour. Si elle trouvait le temps. Le temps et surtout le courage, car cela faisait sans aucun doute un sacré nombre d’heures d’avion. Au pire, elle pourrait toujours prendre le bateau … Kurt qui reprenait la parole la tira de ses pensées : ''Et toi ? Tu viens d'où ? Miami ? T'es américaine non ?''. Il semblait très curieux, puisqu’il lui demanda tout de suite après : ''Tu ne serais pas à Wynwood ?''. Tiens donc. Lui, il était apparemment. Cela leur faisait un nouveau point commun ! Tirant lentement sur sa cigarette avec un certain plaisir, elle répondit : ''Oui, je suis américaine. Mais je suis née à New York, et j’y ai toujours vécue jusqu’à ce que…''. Merde, elle allait dire ce qu’elle ne voulait pas dire ! La rouquine se reprit aussitôt : ''…jusqu’à ce que je décide d’aller à Miami pour poursuivre mes études. Le climat, l’ambiance, tout ça…''.

Aurore finit sa cigarette avec néanmoins une certaine tension qu’elle se montrait bien de révéler. Elle ne voulait pas être surprise dans un moment de faiblesse – sa fierté l’en empêchait. Quoi qu’il en soit, Kurt ne sembla rien soupçonner. Et puis, bon … qu’aurait-elle pu dire ? Elle n’aurait jamais révélée d’elle-même son secret, ce qui l’avait poussé à aller vivre et étudier ici… surtout que beaucoup de personnes seraient ravies de connaître ce qu’elle cachait. Surtout cette fameuse Voix, au lycée, dont elle avait déjà entendu parler, bien qu’elle avait eu la chance de ne pas encore être sa cible… pour l’instant. Ce n’était qu’une question de temps, Aurore en était persuadée, car les nouveaux attiraient toujours l’attention dans un lycée pareil, et surtout lorsqu’il était dominé par cette saloperie de Voix qui tentait de s’imposer à tout le monde. La rousse n’avait pas peur d’elle. Qu’elle vienne donc ! Aurore eut un nouveau sourire : ''Et oui, je suis à Wynwood. Je suppose que toi aussi ?''. Il répondit qu’un signe de tête qui suffisait amplement. Un silence légèrement pesant s’installa. Merde. Ils devaient vite trouver quelque chose à se dire ! Un peu gênée, avec l’impression de se mêler de ce qui ne la regardait absolument pas, elle lui demanda la raison de son handicap.

Le pourquoi de son … état actuel. ''Comment je suis devenu paraplégique n'est-ce pas ?'', lança Kurt d’un ton un peu désinvolte avec un léger sourire pour lui faire comprendre que cette question ne le gênait pas. Évidemment. Il devait y avoir si souvent déjà répondu … Aurore confirma avec un léger signe de tête alors qu’elle écrasait avec son pied le mégot de cigarette. Dans l’herbe. Pas forcément une très bonne idée, mais elle n’était pas encore suffisamment malchanceuse pour foutre le feu. Pour l’instant, en tout cas. Kurt raconta. ''Un accident de train quand j'avais dix ans.'' Aurore baissa la tête en affichant un air désolé. Elle s’en voulait encore d’avoir posé la question. Cela ne la regardait pas, après tout ! Et puis ce qui était fait n’était plus à faire… en quoi savoir ce qui lui était arrivé lui changerait la vie ? Peut-être se libérerait-il seulement d’un poids, mais d’un poids qu’il aurait déjà tant de fois lâché avant de le reprendre aussitôt qu’on lui posait ce genre de question. La rousse releva la tête soudainement. Elle n’allait pas se mettre à pleurer, non plus !

Certes, l’histoire qu’il racontait, avec en plus les détails, était bien triste mais elle ne voulait pas montrer sa faiblesse, sa fragilité qu’elle tentait de cacher avec succès la plupart du temps : ''Je n'ai pas senti grand-chose. Je suis tombé sur les rails et le train est arrivé sur moi, c'était surtout de la peur, de la panique...Finalement, quand il y a eu collision, j'ai du avoir très mal mais je m'en rappelle pas. J'ai finis inconscient, ne me réveillant qu'à l'hôpital après une opération et donc anesthésie et donc toujours pas de douleur. Quand tout effet s'est dissipé, de toute manière, il n'y avait plus rien dans mes jambes. Alors bon...Je pense que, c'était plutôt un bouleversement moral. J'ai rapidement su que ma vie n'allait plus jamais être comme avant et qu'elle ne sera jamais non plus comme je l'aurais souhaité...''. Aurore était très pudique, sur un point seulement. Elle ne pleurait jamais en public, jamais. Son père lui avait autrefois dit que ‘’ce ne sont que les faibles qui pleurent en public, les autres attendent de pouvoir noyer leur peine’’. Avec un peu de recul, elle s’était aperçue que cela ne voulait absolument rien dire, mais elle avait appliqué son conseil à la lettre.

Quand Kurt finit enfin de raconter son histoire, la rousse frotta ses yeux légèrement rougissants, fit un petit sourire qu’elle voulait compatissant, bien qu’elle n’était pas d’humeur à sourire, ce qu’on pouvait aisément comprendre. Elle se tourna à nouveau vers lui, et lui déclara, d’une voix un peu larmoyante : ''C’est triste… mais j’imagine que tu t’y es fait, à ton handicap ? Enfin je veux dire…''. Elle se mordit la lèvre, cherchant ses mots. Elle savait ce qu’elle voulait lui dire, mais elle ignorait comment l’exprimer. Etrange. D’habitude, elle n’avait aucun problème à dire ce qu’elle voulait dire, à exprimer ses sentiments sur quelque chose, à montrer son empathie, sa sympathie, sa compassion. Mais là, quelque chose la bloquait, et elle ne savait pas quoi. Aurore finit néanmoins par dire : ''Tu réussi à vivre à peu près correctement, non ? Comme… les autres gens.'' Elle croisa les bras tandis qu’elle l’écoutait répondre, avec appréhension. Peut-être allait-il se vexer. ''Quoi, je ne suis pas assez normal pour toi ?!'', ce genre de choses. Comme pour relâcher un peu la pression, elle se pencha sur lui et lui proposa avec gentillesse : ''Et si on allait se balader un peu ?''.


Dernière édition par Aurore Stevenson le Sam 5 Avr 2014 - 17:47, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyVen 4 Avr 2014 - 19:43

Oh ? Qu'est ce que j'avais dit ? Quand je lui avais répondu, elle avait changé d'expression, comme si quelque chose dans mes paroles venait lui faire incroyablement plaisir. Je repassais ma réponse dans ma tête, cherchant l'indice. Peut-être qu'elle venait d'Angleterre aussi ? Durant ma réflexion, elle prit le temps de sortir une cigarette et de l'allumer. Je n'étais pas un fumeur moi, niveau santé, je n'avais vraiment pas besoin d'aggraver mon cas. Par chance la fumée que dégageait le mégot ne me dérangeait pas, d'autant plus qu'on était à l'extérieur.

''Londres, hein ? Ça a dû sacrément te dépayser lorsque tu es arrivé ici !"

Ah, non on ne dirait pas qu'elle venait du même endroit que moi. De toute manière, elle n'avait pas vraiment la tête d'une anglaise. Comment pouvais-je affirmer cela ? Je ne savais pas trop, j'avais ce petit don des visages qui me permettait d'en indiquer les provenances. Par exemple, je savais distinguer un français d'un américain. On ne s'imagine pas toujours les détails visibles, les traits particuliers qui permettaient de définir un visage. Il n'y avait pas que la couleur de peau qui servait à quelque chose dans une nation.

- Oh que oui. D'ailleurs, j'ai encore un peu de mal à me faire à l'idée que je me trouve bien en Floride. Ca change énormément c'est vrai mais...Je suis content d'être là, Londres ne me manque pas du tout, je serais ravi de passer ma vie à Miami. Il n'y a rien de comparable.

Ou alors c'était que je n'avais pas envie de me retaper le voyage en avion pour retourner à Londres. Le trajet de l'aller avait été grandement laborieux, je me demandais même si j'allais y survivre. La prochaine fois, je prendrais le bateau nah ! Je regardai Aurore tirer sur sa clope et comme pour confirmer ma joie d'être ici, je contemplais par la suite le parc et ce qu'il y avait en dehors, les routes bordées de palmiers que je pouvais voir de la miséreuse place où je me trouvais.

- Et toi ? Tu viens d'où ? Miami ? T'es américaine non ?

J'avais des bases de curiosité mine de rien, ainsi que beaucoup d'intuition, car je lui demanda également :

- Tu ne serais pas à Wynwood ?


C'était une question un peu demandée au hasard car rien ne pouvait vraiment indiquer sur une tête que telle ou telle personne fréquentait telle ou telle école. Je prenais pour simple indice le fait que le parc se situe relativement près de l'établissement. Cela faisait du bien de prendre un peu l'air. L'oxygène de l'école, ça allait quelques temps mais bon. De toute façon je rattraperais le temps perdu en révisant comme un dingue les prochains soir. Heureusement que je n'ai pas encore de coloc, il n'apprécierait sans doute pas la lumière toute la nuit ainsi que la compagnie d'un mec tel que moi. Sur le plan physique bien sûr. Il suffisait de voir de quelle façon Aurore avait regardé mes béquilles mortes pour comprendre ce qu'elle en pensait et je savais que c'était l'avis de plusieurs personne.

''Dis-moi, Kurt, tu …. Pourquoi es-tu comme ça ? Je veux dire…''

Je pivota mes iris brunes sur son visage étrangement écarlate. Je devinais parfaitement bien la question, du moins son sens. Je souris. La gène des gens qui invoquaient le sujet m'amusait toujours. C'était comme s'ils touchaient à tabou. Ce n'était bien sûr pas le cas, par pour moi. J'avais tellement répondu à ce genre de question que c'était une chose normal pour moi. De toute manière, à quoi bon se voiler la face ? J'étais comme ça puis voilà, ne pas en parler ne servait à rien. Moi ça ne me dérangeait pas d'aborder le sujet.

- Comment je suis devenu paraplégique n'est ce pas ?

Lançais-je néanmoins sur un ton un peu plus fleurissant pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas à avoir peur de me demander ce genre de chose.

- Un accident de train quand j'avais dix ans.

J'évitais cependant les détails, tant qu'on me les demandait pas car les détails étaient un peu plus durs à digérer. Je baissais un temps mon regard sur mes guibollese et posa une main dessus avant de regarder à nouveau la jeune fille. En scrutant son âme percevable dans ses yeux, je voyais sa compassion, ses regrets, excuses et peines. Je voulais la rassurer, n'ayant pas très envie qu'elle ai cette pitié pour moi alors je gardais un minimum de sourire avant d'ajouter :

- Je n'ai pas senti grand chose. Je suis tombé sur les rails et le train est arrivé sur moi, c'était surtout de la peur, de la panique...Finalement, quand il y a eu collision, j'ai du avoir très mal mais je m'en rappelle pas. J'ai finis inconscient, ne me réveillant qu'à l'hôpital après une opération et donc anesthésie et donc toujours pas de douleur. Quand tout effet s'est dissipé, de toute manière, il n'y avait plus rien dans mes jambes. Alors bon...Je pense que, c'était plutôt un bouleversement moral. J'ai rapidement su que ma vie n'allait plus jamais être comme avant et qu'elle ne sera jamais non plus comme je l'aurais souhaité...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyVen 4 Avr 2014 - 18:51


Shame on me

Le pire était passé. Tout allait pour le mieux maintenant, et Aurore pouvait enfin souffler, se détendre un peu, connaître un peu mieux celui qu’elle venait de sauver (elle se remémorait cela avec une certaine fierté, d’ailleurs), tout en espérant qu’il finirait par lui rendre la pareille. Enfin, la pareille … disons qu’elle aimerait bien qu’il lui rembourse sa dette, de quelque façon que ce soit. Même si elle n’aimait pas parler de dette, surtout à propos de choses aussi essentielles et humainement fortes que celle qui venait de se dérouler il y avait dix bonnes minutes auparavant maintenant. Ce n’était pas rembourser sa dette juste pour rembourser sa dette, non, c’était plus compliqué que cela : elle savait qu’il ne serait sûrement pas du genre à ne pas lui rendre la pareille. Et ressortirait de tout ça une forte amitié. Ça, elle en était persuadée. Mais lui faire comprendre cela, c’était bien plus difficile. Il lui faudrait forcer les choses, et elle n’était pas du genre à forcer les choses. Sauf pour draguer, ou faire comprendre certaines choses qu’elle ne lui dirait pas, pas à lui.

Ce n’était pas son genre. Même si on ne pouvait pas vraiment parler de genre pour elle, puisqu’elle se souciait moins de l’apparence des garçons qu’elle rencontrait que de leur … Et puis ce n’était pas question de ça. Et ils se connaissaient à peine. Et elle ne le verrait jamais plus qu’un ami. Et elle devait cesser de se poser des questions. Alors qu’elle finissait de tout ranger en vrac dans son sac à main, Kurt lui répondit sur sa question sur ses origines : ''Tu as bien raison. Je suis Anglais en vérité. J'habitais Londres jusqu'à il y a peu de temps. Je suis venu étudier à Wynwood et j'ai emménagé à Miami il y a pile une semaine de cela.'' Le visage d’Aurore s’illumina d’un sourire. Une semaine ! Quel hasard ! Elle aussi était là depuis une semaine. Un peu plus. Huit jours précisément. Et elle n’avait sans aucun doute encore rien exploré de Miami. Tout lui restait à faire, et tout lui restait à vivre. Aurore sortit son paquet de cigarettes, histoire de se détendre un peu et d’évacuer tout le stress qui s’était accumulé. Elle en alluma une, et regarda à nouveau le jeune homme de haut en bas avant de lui dire : ''Londres, hein ? Ça a dû sacrément te dépayser lorsque tu es arrivé ici !''. Ce fut le cas pour elle, après tout. En fait, même si fondamentalement Miami n’était pas très différente de New York City, elle avait eu l’impression d’être dans un pays différent. Tout était différent. L’ambiance, les gens, l’atmosphère, le climat. Rien n’était semblable à ce qu’elle avait connu jusqu’ici.

Au début, elle s’était sentie perdue dans l’immensité vide de la ville, où tout n’était condensé qu’à quelques endroits, et où, ailleurs, tout se ressemblait. C’était des palmeraies, des grands jardins arborés, des plages immaculées de sable fin, un vrai paradis littoral dont elle aurait pu rêver sans jamais pouvoir imaginer qu’elle pourrait un jour y vivre. Et elle y vivait maintenant. Certes, c’était un exil forcé, mais elle n’aurait pas pu rêver mieux. Au moins, elle n’avait pas totalement été déçue dans son malheur. Malheur, que, avec le temps, elle commençait à oublier. Et il le fallait. Il fallait qu’elle oublie les vicissitudes qui l’avaient menée jusqu’ici avec plus ou moins de douleur. Autrement, sa vie serait impossible. Et si elle était impossible, elle y aurait mis fin. Aurore n’aurait pas pu continuer à vivre avec ce secret. Mais maintenant tout allait bien, tout était bien. Elle s’était plus ou moins faite à cette vie et à cette nouvelle ville, elle avait rencontré des gens merveilleux, et elle en rencontrerait sûrement d’autres, qui en vaudraient la peine au moins autant de Kurt. Kurt. Qui, malgré leurs différences et la distance qui s’était imposée entre eux, était sur la bonne voie de la partie de son cœur qu’elle réservait aux amis. Et qui était toujours à combler. Aurore, adossée à un poteau proche, savourait sa cigarette sans ne plus penser à rien d’autre qu’à l’instant, dont elle tentait de profiter simplement, aux côtés de ce garçon infortuné auquel elle avait sûrement épargné bien des malheurs. Car il en avait sûrement connu des malheurs, et pas de ceux que chacun connaissait. Aurore était curieuse … pourquoi s’était-il retrouvé ainsi, dans ce fauteuil, infirme ? Pourquoi la vie lui avait-elle imposée cette épreuve ? Elle fit une grimace. Accepterait-il de lui répondre si elle posait la question ? N’était-ce pas secret, intime ? Après tout, cela ne la regardait pas.

Non… mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi il était ainsi. Elle prit son courage à deux mains et se lança : ''Dis-moi, Kurt, tu …. Pourquoi es-tu comme ça ? Je veux dire…'' Elle baissa la tête, rougissante. On la trouvait souvent mignonne quand elle rougissait, mais là, elle se trouvait loin de se considérer mignonne. Elle avait honte. Honte de lui avoir demandé cela. Qu’allait-il bien pouvoir penser d’elle ? Qu’elle était bien présomptueuse, qu’elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas ? Encore gênée, elle le regarda à nouveau, avec une légère appréhension dans le regard. Il n’était pas obligé de répondre. Mais il le pouvait, ne serait-ce que pour se libérer d’un poids.


Dernière édition par Aurore Stevenson le Sam 5 Avr 2014 - 8:01, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyDim 30 Mar 2014 - 19:04

La jeune fille se contenta de me répondre par un sourire que je lui rendis sur l'instant. Elle commença par la suite à ranger les affaires qu'elle avait jeté à terre. Moi je reposa mon regard sur l'écharpe qui embaumait ma main en me disant que j'allais devoir racheter un protège-paume. Je profita également de ce moment à l'écart de tout regard pour parcourir le reste de mon corps visuellement, m'assurant que je n'étais pas blessé ailleurs. Non, le reste n'était que bleus ou égratignures. Je m'en étais plutôt pas mal sortit. En revanche, j'avais toujours aussi mal à la tête, sans doute qu'elle s'était cognée contre le macadam et avait du mal à s'en remettre. Ca passera...Je savais que ça passera...Je jeta un regard vers la sortie du parc, les voitures avaient du se remettre en route maintenant. Au moins j'avais évité la police et l'ambulance, c'était déjà ça.

''Je m’appelle Aurore. Aurore Stevenson.''

Finit par répondre la jeune rouquine, me sortant de mes pensées. Je lui souris, pas mécontent de connaître enfin son nom, un beau nom d'ailleurs, Aurore, ce qui faisait suite à la nuit...M'enfin, qu'est ce que je racontais ? Je voulais être un Khi, pas un Alpha. Je réservais ce genre de commentaire aux artistes.

- C'est vraiment sympa ce que tu as fait...

Ajoutais-je en toute sincérité. Elle ne semblait pas trop comprendre, je m'expliquai :

- Avoir renoncé pour les secours. Je suis sûr que n'importe qui les aurait quand même appelé, surtout dans la panique.


Finalement, je souris de plus belle en la regardant :

- Merci.

Ca semblait débile mais j'y tenais vraiment à avoir la paix avec l'hopital. Si elle n'était pas venu, j'aurais eu beau crier à tout le monde de ne pas prévenir l'ambulance, sûr que quelqu'un l'aurait tout de même fait. C'était un peu naturel et je pouvais le comprendre. Cette migraine me fendait l'esprit et l'embrouillait quelque peu. "Il n'y est pas allé mollo" pensais-je, quelque peu désespéré. "Ca ira mieux plus tard..." me disais-je pour me rassurer au mieux. Je fixais le pansement d'écharpe d'un regard vague, me disant que si j'avais su, je ne serais pas sortit de l'école.

''Je devine à ton accent que tu n’es pas d’ici, je me trompe ?''

Je redressai mon regard vers la jeune fille qui était en train de tout ranger un peu n'importe comment dans son sac.

- Tu as bien raison. Je suis Anglais en vérité. J'habitais Londres jusqu'à il y a peu de temps. Je suis venu étudier à Wynwood et j'ai emménager à Miami il y a pile une semaine de cela.


Tout à coup, en jetant un oeil à ma main cachée par l'écharpe, j'eus comme une frayeur qui se réveilla. Ne n'avais pas fait attention à ce détail et m'empressa de le vérifier sur la jeune fille mais par chance, il n'y avait rien de rouge sur elle, mise à part ses cheveux peut-être. Une couleur assez particulière d'ailleurs mais j'aimais bien.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyDim 30 Mar 2014 - 18:06

Everything seems to be alright

Aurore regarda le jeune homme avec une certaine admiration – il se remettait lentement de ses blessures, et bientôt tout cela ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Un très mauvais souvenir qu’il finira par oublier, comme tous les mauvais souvenirs, mais aussi les bons d’ailleurs. La vie était faite ainsi : on naît, on vit, on expérimente, on se trompe, on recommence, puis on oublie tout ce qui nous a causé du tort, du plaisir ou du bonheur. Et puis on meurt. Mais la rousse ne pensait jamais à la mort – elle n’était pas d’un naturel pessimisme, et encore moins maintenant, sous le soleil de Miami, à vivre une vie qu’elle adorait déjà bien qu’elle n’aurait pas pu la concevoir ainsi il y a encore une semaine auparavant. C’est ainsi qu’était faite la vie. On croit pouvoir contrôler nos dires, nos actions, chacune part de nous-même, mais c’est la vie qui nous est imposée qui décide de ce qu’elle va faire de nous, et on fait que subir en pensant qu’agir ou se plaindre pourrait faire changer les choses. Aurore sortit de ses pensées – ce n’était pas bon de trop réfléchir, elle le savait parfaitement, et n’était pas d’humeur à philosopher sur la vie, encore moins sur la mort. Mort qu’elle avait cru voir frapper quelques minutes auparavant, lorsque le terrible accident c’était produit.

Mais tout allait mieux maintenant, et tout le monde allait bien. La rouquine se tourna vers le garçon, que le pansement improvisé devait piquer. Elle eut une légère grimace – c’était une nouvelle souffrance pour lui, à n’en pas douter, mais elle était nécessaire ; souffrir pour ne plus avoir mal, en quelque sorte. Elle connaissait bien cela, la douleur. Tout le monde savait ce que c’était. Elle, ce fut la douleur morale, une émotion forte, un sentiment lugubre que tout finirait mal pour elle ; ce qui aurait pu être le cas. Mais tout s’était finalement bien passé, et elle oubliait peu à peu les évènements, tout ce qui l’avait conduit à être ici, à Miami, à vivre une nouvelle vie qu’elle n’aurait jamais cru être sienne tout en tentant d’oublier celle d’avant. D’une voix atone, elle demanda au jeune homme comment il s’appelait : ''Je m'appelle Kurt.'', répondit-il. Aurore hocha la tête. Kurt. C’était un joli nom, court, facile à retenir. Et elle se devait de le retenir, car elle savait au plus profond d’elle-même qu’elle le reverrait. Qu’ils devaient se revoir, que cela était écrit, même si elle ne croyait toujours pas au destin malgré l’évidence de son existence. Et puis, Kurt avait une dette envers elle, malgré tout, même si elle se manquerait bien de le lui faire remarquer – ce serait manquer cruellement de tact, surtout dans une pareille situation.

Aurore avait agi naturellement, sans se poser de questions, et c’est ce que, elle en était persuadée, n’importe qui aurait fait. Du moins elle l’espérait, car elle n’était jamais certain que tout le monde réagirait de la même façon face à une situation donnée – le monde était fait de toutes sortes de personnes, et il existait forcément des personnes qui n’auraient rien fait, qui ne l’auraient pas écouté, ou qui l’auraient regardé mourir stupidement sur le bitume sans réagir. Kurt haussa les épaules, avant de reprendre : ''J'aurai aimé que notre rencontre se passe dans de meilleures circonstances. J'espère en tout cas ne pas t'avoir trop effrayé, fallait voir la tête que tu avais. Et toi qui es-tu ?''. Aurore fit un petit sourire. C’est vrai qu’elle avait eu peur. Très peur, même, mais après tout elle n’avait pas pu ignorer la scène qui s’était passé non loin d’elle, et l’autre juste sous ses yeux. Elle s’était inquiétée pour lui, voilà tout, et elle n’était pas du genre à laisser mourir un inconnu juste sous son nez. Et puis malgré tout … cela lui avait permis de rencontrer des gens, même si elle aurait infiniment préféré que cela se passe sous de meilleures circonstances, bien évidemment.

Mais au moins, ça sortait de l’ordinaire ! Même si, depuis qu’elle était arrivée à Miami voilà une semaine auparavant, elle n’avait jamais rien vécu d’ordinaire. Chaque jour était différent ici, et Aurore savait que cela serait toujours différent, bien plus que dans son New York natal. Ici, en Floride, même le simple fait de vivre avait une saveur différente, un parfum inhabituel. Celui du bonheur, qu’elle cherchait à capturer sans jamais réussir à le prendre dans ses mains tendues. Peut-être n’était-ce pas encore son temps d’être heureuse ? En tout cas, elle prenait chacune des opportunités de la vie au vol, dans le but ultime d’être un jour heureuse. Aurore fit quelques pas en direction de Kurt, et lui répondit avec une voix calme et posée : ''Je m’appelle Aurore. Aurore Stevenson.'' Les présentations étaient faites. Un silence gênant s’ensuivit, ponctué seulement par le bruit du vent qui se faufilait entre les arbres, et celui des oiseaux qui passaient au-dessus d’eux en sifflant de jolies mélodies dont ils ne pouvaient pas en saisir le sens.

Aurore s’agenouilla dans l’herbe, et poussa un soupir en voyant tout le contenu de son sac à main répandu par terre – sacré désordre ! Désordre qui avait été nécessaire, malgré tout. Elle commença à ramasser tout ce qu’il y avait, en les jetant pèle-mêle dans son sac sans s’attarder vraiment sur ce que c’était – Aurore était une vraie fille, après tout, et son sac débordait comme toutes les autres d’objets inutiles dont elle avait elle-même fini par oublier la nature et le sens à force de les traîner. Tandis qu’elle refermait son sac et ajustait sa coiffure flamboyante, Aurore interrogea à nouveau Kurt. Elle était de nature curieuse. D’une voix calme, elle lui demanda : ''Je devine à ton accent que tu n’es pas d’ici, je me trompe ?''. Mais après tout, elle non plus n’était pas d’ici … ça leur ferait au moins un point commun. Et peut-être n’était-ce que le début, qu’ils finiraient par se trouver d’autres similarités. Secrètement, sans s’en rendre vraiment compte, Aurore l’espérait.


Dernière édition par Aurore Stevenson le Ven 4 Avr 2014 - 17:58, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyDim 30 Mar 2014 - 14:10

Cette fille avait un regard de plus en plus triste au fur et à mesure que je parlais, elle devait avoir pitié de moi. Cela dit, elle ne fit pas part de ses pensées et alla chercher mon bien précieux. Enfin, précieux, il était surtout indispensable. Sans lui, je ne pouvais plus rien faire alors oui, pour moi ce fauteuil était précieux. Il était une partie de mon corps désormais. A tout ceux qui me fixaient encore, je me retenais bien de leur demander s'ils voulaient ma photo mais vue la situation dans laquelle j'étais, je n'étais pas motivé à faire le malin.

''Ce n’est pas grave, je pense. Juste une roue un peu tordue.''

Ah bon ! Je préférai ça !


- Oh d'accord, ça devrait aller alors.

Je n'avais plus à ramper maintenant que le fauteuil était à mes côtés mais j'allais du côté de la roue qui avait reçu le méchant coup de la voiture et l'analysa, la voyant prendre une forme dangereusement diagonale par rapport au reste de l'objet. Je saisis alors la roue de part et d'autres, une main en haut, l'autre en bas, me servant d'elle comme d'appuie d'ailleurs pour ne pas tomber, et avec ma grande force des bras, je la tordis comme je pouvais afin de la remettre dans sa forme initiale. Au départ, elle ne voulait rien savoir alors je dû mettre encore plus de force. Petit à petit, la roue commença à se laisser faire et revint à la normale. Je la lâchai et repris appuie au sol, soulagé. Une bonne chose de faite ! Je souriais. Par la suite, j'eus ma conversation avec la jeune rousse et j'insistais vraiment, vraiment pour ne pas rester là à discuter sur le bitume de la roule. En plus, j'avais totalement arrêter la circulation ! Un klaxon tout derrière se fit même entendre, sans doute un névrosé. En tout cas, la jeune fille se révéla être une aide précieuse quand elle accepta finalement ma requête. Elle m'aida mais je ne restais pas sans rien faire, je prenais appuie et sur elle, et sur l'accoudoir de mon fauteuil pour lui faciliter la tâche. J'avais pu remarquer dans son regard une sorte de dégoût vis à vis du tas d'os qui me servait plus à rien. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Moi aussi je trouvais ça assez peu esthétique. Rien de comparable avec celle de la demoiselle ici présente...Hey Kurt regarde ailleurs !

Je la remerciai d'un sourire plus sincère cette fois ci, car je n'étais pas mécontent de retrouver ce vieux tas de ferraille. Qu'est ce que je serais sans lui ? Un coincé dans un lit d'hopital toute ma vie. Quand je pensais que certains n'avaient pas de quoi se payer un fauteuil, je n'aimerais pas du tout être à leur place ! Bien évidemment, j'avais eu le choix entre ça et un fauteuil électrique, vous savez, le machin qui avance tout seul quand on pousse une manette ! J'avais catégoriquement refusé cette horreur. Pourquoi ? J'avais déjà la moitié de mon corps HS, qu'est ce que je serais devenu en ayant plus qu'une petite manette à pousser pour agir ? Un vieux machin rabougri, voilà ce que je serais devenu ! Sans façon, j'étais plutôt fier de ce qu'un fauteuil ordinaire avait su m'apporter alors que je pensais ma vie finit au départ. La jeune fille récupéra la bouteille et la rangea dans son sac. Il était temps de quitter cet endroit mais franchement, la prochaine fois je prendrais un autre chemin !

Je voulu pousser mes roues pour avancer mais grimaça de douleur car ma main coupée ne faisait pas mon ménage avec l'effort quelle devait exercer sur le pneu. Zut, mon protége-paume avait été déchiré durant l'accident...Bon tant pis, j'allais devoir prendre sur moi sinon l'inconnue va encore culpabiliser. Ce fut donc dans la douleur que j'avançais mais au moins, le fauteuil roulait impeccable, comme neuf ! Cela dit, je remarquai la direction que prenait la jeune fille et lui lança :

- Attends, attends !

M'imposer n'était pas mon point fort mais j'étais désireux d'aller là où je voulais aller au départ et lui indiquai alors le parc :

- Ca te dirais d'aller plutôt par là ?

On trouvera bien un endroit correct pour être un peu seul non ? Ce parc n'avait pas l'air bondé. De toute manière, je me dirigeais déjà dans cette direction, franchissant pour de bon cette satanée route avant de pénétrer le petit chemin sableux jusqu'à un carré d'herbe où personne ne se trouvait aux alentours. Une fois sur place, j'autorisais finalement la jeune fille à regarder cette vilaine coupure qui était plutôt dérangeante et finit par dire :


''Ce n’est pas si grave, mais ça risque de s’infecter.''

- Ca aurait pu être pire.

Lançais-je alors. C'était quelque chose que je ressortais souvent d'ailleurs, en repensant notamment à mon premier accident. Quand on échappait de peu à la mort, le reste semblait toujours si peu grave.


''Je dois avoir quelque chose là-dedans pour empêcher ça.''

Puis elle commença à fouiller dans son sac, ce qui dura un certain temps. Je ne pouvais m'empêcher de sourire amusé. Le sac des filles était naturellement encombrant et porter pour la plupart que des choses inutiles. Est-ce que les mecs avaient des sacs eux ? Bah non ! J'haussa les sourcils quand elle vida carrément tout le contenu du sac dans l'herbe. Elle en récupéra une écharpe qu'elle humidifia avec la vodka. Une vraie secouriste. Elle se servit ainsi de ça comme d'un genre de pansement qu'elle attacha autour de ma main endolorie. C'était encore plus douloureux avec le contact de l'alcool !

''Ça devrait aller mieux.''

- Euh ouais, merci en tout cas.

Répondis-je en regardant ma main dont la douleur commençait finalement à s'estomper. Trop de douleur tuait la douleur.


'C’est quoi ton nom ?''

Je redressai mon regard vers la rouquine. C'est vrai qu'avec tout ça, on ne savait rien de l'autre mais d'un autre côté, la situation n'était pas la plus idéale.

- Je m'appelle Kurt.

J'haussais les épaules avec un petit sourire gêné :

- J'aurai aimé que notre rencontre se passe dans de meilleures circonstances. J'espère en tout cas ne pas t'avoir trop effrayé, fallait voir la tête que tu avais. Et toi qui es tu ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptyDim 30 Mar 2014 - 11:40

Wheels of steel

Le jeune homme avait eu un regard apeuré, presque triste quand Aurore lui avait dit que son fauteuil roulant était abîmé – elle en fit bouleversée. Elle n’aurait pas pu imaginer jusqu’alors qu’un handicapé tenait tant à la viabilité et à la fidélité de ses roues d’acier – jusqu’à maintenant. Elle se sentit un peu coupable ; pourquoi ? Ce n’était pas elle la responsable de tout cela, mais bien ce conducteur arrivé un peu trop vite et qui avait au moins eu le tact de s’excuser. Enfin, elle ne l’avait pas entendu présenter ses excuses, mais il s’était rendu très utile pour le salut du jeune homme, et cela suffisait amplement à Aurore ; parfois, les actions comptaient plus que les mots, et entraient plus facilement dans les mémoires que les paroles qui perdent de leur valeur et de leur puissance au fur-et-à-mesure qu’on les oublie. Tout était presque réglé, c’était comme si rien ne s’était passé. Le jeune homme avait retrouvé tout sa vivacité et son intégrité physique (si on osait dire cela, plutôt l’intégrité physique de ce qu’il lui restait déjà), et il arrivait même à sourire, comme si de rien, en tentant d’oublier sa main qui saignait d’un sang très rouge et coulait parfois en quelques gouttes qui s’écrasaient au sol en laissant des fleurs de sang pousser sur le bitume. Le jeune homme réclamait qu’on lui amène son fauteuil, d’un ton suppliant qui attrista un peu Aurore ; mais il avait du courage !

Remonter dessus alors que c’était un peu à cause de ça qu’il avait eu cet accident ! Enfin, pas directement, mais s’il n’avait pas déjà été dans cet état avant, il aurait pu voir la voiture arriver… de toute façon ce n’était pas de sa faute. Elle se rendit compte qu’elle ne savait finalement pas grand-chose de lui. Depuis quand était-il condamné à rester dans ce fauteuil roulant, et quelle en avait été la cause ? Elle se promit de lui demander. Mais lorsqu’ils seraient seuls, loin de la foule qui heureusement commençait déjà à se disperser, pour pouvoir lui parler sans qu’il ne se sente mal à l’aise. Aurore s’exécuta et lui amena son fauteuil, qui survirait légèrement, mais rien de très grave. Comme pour le rassurer, elle lui dit : ''Ce n’est pas grave, je pense. Juste une roue un peu tordue.'' Cela dit, c’était vrai, et il semblait de toute façon ne pas s’en soucier. Il tenait à remonter dessus, pour pouvoir être plus fort, se sentir moins exposé, moins vulnérable. Elle alla donc chercher le fauteuil qu’elle avait remis debout avec difficulté. Pas d’autres dégâts importants, constata-t-elle en inspectant l’engin d’un air rassuré. A quelques pas de là, le jeune homme s’adressait au conducteur de la voiture : ''Euh...Je suis désolé de ce qui s'est passé.'' L’autre homme ne répondit rien, et se contenta de faire un signe de tête qui disait que ce n’était rien, qu’il s’inquiétait pour lui plutôt que pour sa voiture ou que pour lui-même ; après tout, lui n’avait rien eu, et repartirait sûrement d’ici quelques minutes après sans guère se rappeler vraiment de ce jeune homme et de l’accident.

Heureusement, tout de même, car si l’Homme devait se souvenir de chaque tort qu’il avait causé au cours de son existence, la vie serait impossible. Aurore poussa le fauteuil jusqu’aux pieds du jeune homme, et s’intéressa à sa blessure qui saignait toujours depuis tout à l’heure. Lui permettait-elle de jeter un coup d’œil ? Le garçon jeta un regard à sa main ensanglantée – que pouvait-il bien penser ? Finalement, il la regarda à nouveau et lui demanda : ''Nan...Enfin si mais...On pourrait aller ailleurs ? Aide-moi à remonter là-dessus.'' Aurore hocha la tête. Elle comprenait parfaitement – il avait envie d’être seul. On avait toujours envie d’être seul dans ces moments de souffrance mêlée d’une honte inexplicable et d’une certaine gêne ; après tout, il avait montré sa faiblesse, sa douleur à des gens qu’il ne connaissait pas, dans une ville qui lui était sûrement inconnue, et devait avoir envie d’un peu de calme et d’intimité, si on pouvait appeler cela de l’intimité. ''S'il te plaît...'', ajouta le jeune homme. Aurore n’hésita plus, et l’aida à remonter sur le fauteuil, non sans difficulté, car il était sans doute plus lourd qu’elle et que la rouquine faisait tout pour éviter de toucher ses jambes mortes qui, elle le savait, ne sentaient plus rien. Mais elle était persuadée que si elle les regardait de plus près, elle se sentirait mal – Aurore avait toujours eu de la peine à voir un handicapé, et même si parfois ils lui faisaient peur, elle savait qu’il s’agissait de personnes ordinaires malgré leurs différences. Le garçon parut un peu plus détendu, assis ainsi sur son fauteuil. Tant mieux. Il fallait qu’il soit à l’aise, qu’il se sente en sécurité, protégé, défendu du haut de son fidèle véhicule qu’il n’avait probablement que peu quitté jusqu’alors – il faut dire qu’il n’avait pas eu le choix cette fois-là, et que c’était le destin plus que la voiture qui l’avait frappé avec une violence inouïe, presque cruelle, comme si la vie tenait à lui faire revivre son traumatisme qui lui avait pris ses jambes, même si Aurore ignorait la nature de ce traumatisme.

Elle comprenait mieux sa hantise d’aller à l’hôpital. Aurore jeta un regard autour d’elle – quelques personnes la regardaient avec un regard interloqué, mais elle n’y fit guère attention. Elle ramassa la bouteille de vodka posée dans son sac (elle sentait qu’elle allait en avoir besoin), et ils s’éloignèrent, lentement, du lieu de l’accident. Ils allèrent jusqu’au bout de la rue, jusqu’à ce qu’Aurore considère qu’il n’y avait personne qui pourrait les regarder. Elle observa le lieu – ils étaient dérobés à la vue des autres par un grand panneau publicitaire qui les dissimulait en plus de leur faire de l’ombre. Là, elle se pencha plus sur sa blessure – une large coupure dans la paume de sa main, potentiellement embêtante et… handicapante. ''Ce n’est pas si grave, observa-t-elle, mais ça risque de s’infecter.'' Elle hésita une seconde, puis plongea la main dans son sac à main, en lui disant : ''Je dois avoir quelque chose là-dedans pour empêcher ça.'' C’était le fouillis là-dedans, et elle trouvait parfois avec surprise des objets dont elle avait oublié qu’ils se trouvaient là. Bon, elle ferait le tri plus tard, elle cherchait quelque chose de bien particulier… Une boîte de tampons. Non, pas ça. Un stylo en forme de bi… pas ça non plus. Elle finit par carrément renverser le sac par terre, et trouva ce qu’elle cherchait. Son écharpe en soie.

Elle hésita un instant, mais il fallait bien qu’elle la sacrifie. Aurore la ramassa ainsi que la bouteille d’alcool qu’elle ouvrit ; elle n’avait pas de meilleure idée, mais elle savait que la vodka était assez forte pour désinfecter à peu près n’importe quoi. Elle en imbiba l’écharpe, qu’elle passa autour de la blessure du jeune homme, et fit un nœud qu’elle serra fortement. Ça devrait suffire, se dit-elle. Puis elle se tourna vers l’intéressait, qui grimaçait un peu (ça devait sûrement piquer légèrement), et lui dit : ''Ça devrait aller mieux.'' Aurore hésita un instant, puis poursuivit : ''C’est quoi ton nom ?''.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 29 Mar 2014 - 22:34

''D’accord, si tu veux … Tu vas bien ? Tu es sûr ?''

Je lui avais répondu d'un signe de tête. Si je voulais la convaincre, elle et les autres présents que tout allait bien, je devais y mettre du mien. J'avais connu pire alors bon. Quand elle afficha un sourire devant moi, je ne pouvais m'empêcher de lui sourire aussi. Elle avait de ces sourire contagieux qui rendait sincère notre joie de vivre. J'évitais au mieux le regard de la foule, en revanche celui du conducteur passa une seconde en moi. Je le voyais terriblement inquiet, il semblait presque à deux doigts de pleurer. Ah ! Les adultes prenaient vraiment les jeunes pour des vases en porcelaine ? Pour rassurer cet homme, je lui décochais également un petit sourire. Moins fort que pour la jeune fille cela dit car j'avais un peu honte de moi, si j'avais été plus attentif, j'aurais peut-être pu éviter la voiture. Disons que nous étions tout deux fautif.

Quand la jeune fille s'approcha de mon fauteuil, je me dressai sur mes mains, les bras bien droit qui avaient recouvré leur force de soutenir le haut de mon corps. Ma main sanglante laissait un peu de sang sur la route mais tant pis. J'observais la fille et le conducteur remettre mon fauteuil si précieux sur ses roues mais de là où j'étais, je voyais bien que quelque chose n'allait pas. J'essayais de m'avancer un peu en cette direction moi aussi, traînant au sol comme un ver de terre à patte, la douleur à mon bras me dissuada rapidement d'en faire plus. Quand la jeune fille revint vers moi, elle me dit :


''Ton fauteuil est cassé, mais il vaut mieux que ce soit lui que toi, hein ?''

Cassé ? Comment ça cassé ? Dites moi que non ! Pas cassé !

''On peut dire que tu as eu beaucoup de chance.''

Mouais, si j'avais eu tant de chance que ça, je n'aurais même pas eu cet accident. Je posai ma main sur la sienne qui était sur mon épaule et lui demanda :

- S'il te plaît, amène-le moi.

Rien à faire, j'allais retourner dessus point barre ! J'avais l'habitude de ce fauteuil, avec un peu de chance, j'arriverais à remettre en place ce qui n'allait pas. Ca m'étais déjà arrivé de crever un pneu ou dieu sais-je encore et je m'étais toujours débrouillé pour le remettre à neuf. Cette voiture ne l'avait pas écrabouillé que je sache, je ne voyais pas pourquoi il ne pourrait plus rouler. Par la suite, je regardai le conducteur, ne trouvant pas tout de suite mes mots et étant quelque peu embarrassé, je lui dis :

- Euh...Je suis désolé de ce qui s'est passé.

Naturellement, l'homme était plus inquiet de mon état que d'autre chose et c'était comme s'il n'avait pas fait attention à mes excuses car c'était lui qui se voyait en tort. Bref, la jeune inconnue tout à coup me désigna mon bras en me demandant :

''Ca à l’air sérieux. Tu permets que je regarde ça de plus près ?''

Je jeta un regard moi aussi, comme si je voulais constater les dégâts. Mais finalement, je répondis :

- Nan...Enfin si mais...On pourrait aller ailleurs ? Aide-moi à remonter là dessus.

Demandais-je en désignant mon fauteuil du regard.

- S'il te plaît...

Ajoutais-je finalement pour insister.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 29 Mar 2014 - 22:02

Don’t worry

Aurore regarda le jeune homme de haut en bas – Dieu inexistant merci ! Il n’avait rien, mis à part cette coupure à la main qui saignait toujours et lui arrachait parfois quelques grimaces et un sourire figé qu’il essayait de faire paraître décontracté et naturel, un peu comme si rien ne s’était passé. Aurore ne put s’empêcher de sourire – décidément, le garçon était bien gaillard et plus solide que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. C’était à la fois rassurant et la preuve d’une certaine inconscience qui, elle en était sûre, lui coûterait cher à un moment ou à un autre, bien qu’elle n’aimait pas penser à ce genre de tristes vérités qui, hélas, se révélaient le plus souvent vrai, par pur hasard ou parce qu’il s’agissait du destin qui jouait un tour, bien qu’elle n’acceptait toujours pas de croire en l’existence du destin. Du moins pas pour elle ; mais pour le jeune homme, Aurore était quasiment sûre qu’une force mystérieuse avait agi sur lui pour le sauver, comme si une quelconque divinité l’avait pris dans ses bras dorés pour ralentir sa chute douloureuse et qui, dans d’autres circonstances, lui aurait sans aucun doute coûté la vie ou les autres membres qui lui restaient. La jeune fille vit avec satisfaction le jeune homme regagner des couleurs alors qu’il absorbait avec un certain dégoût une gorgée de vodka – visiblement, il n’avait pas l’habitude des alcools forts, peut-être n’avait-il même pas l’habitude de l’alcool, tout simplement.

Le garçon fit une grimace en lui rendant la bouteille, et elle le trouva adorable – malgré tout ce qui lui était arrivé, il avait un certain charme, et une apparence assez mignonne que, dans d’autres contextes, elle n’aurait pas manqué de complimenter. Mais ce n’était vraiment pas le moment, ni même le lieu pour de telles remarques, et elle se sentirait de toute façon mal à l’aise si elle devait agir ainsi. Et puis, il n’était peut-être pas encore complètement tiré d’affaire, même s’il paraissait déjà avoir beaucoup récupéré et qu’il se remettait lentement de ses blessures. Aurore prit la bouteille que le jeune homme lui redonnait avec gratitude en disant d’une voix toujours un peu faible : ''M-Merci.'' Aurore lui fit un joli sourire, un de ses beaux sourires attendrissants dont elle avait le secret et qu’elle sortait à chaque fois qu’elle le jugeait nécessaire, pour détendre l’atmosphère ou inspirer confiance. Cela semblait fonctionner, et le blessé répliqua, tout en pressant contre sa blessure avec son autre bras : ''Tu sais...Tu peux me tutoyer...''. La jeune fille fit quelques pas vers le fauteuil roulant pitoyablement renversé et lui dit, d’une voix assurée mais néanmoins encore inquiète : ''D’accord, si tu veux … Tu vas bien ? Tu es sûr ?''. L’autre répondit avec un signe de tête, jetant un regard apeuré au fauteuil roulant. Fauteuil qui, pensait Aurore, devait être devenu une sorte de compagnon pour lui, d’allié dans l’adversité, plus qu’un simple auxiliaire pour une vie normale presque comme était sa propre vie. Elle se sentit stupide. Comment pouvait-elle imaginer qu’on puisse concevoir un simple objet, inanimé et froid, comme presque une personne ? Certes, l’objet était important pour le pauvre garçon, mais il était remplaçable, après tout, interchangeable… et puis peut-être n’était-il pas cassé, après tout. Peut-être était-il simplement rayé, avec un peu de chance … Aurore s’approcha du fauteuil, et le remit debout avec difficulté.

C’était lourd, un objet de ce genre ! Elle n’aurait pas cru qu’une simple chaise pourvue de roues puisse être si lourde à porter – elle demanda l’aide du conducteur de la voiture, qui jusque-là était resté à l’écart, bouleversé, choqué par l’accident qu’il avait provoqué. Aurore se sentit soudain un brusque élan de sympathie pour lui ; il semblait se soucier de l’accidenté avant tout, et pas de se soucier si le pare-choc de sa voiture était rayé, le capot déformé ou autre souci matériel. Une fois cela fait, la rousse remarqua avec une certaine déception qu’une des roues de l’engin était tordue. Il n’y connaissait rien, mais elle supposait que ce n’était pas réparable et qu’il faudrait la changer. Elle poussa un soupir malgré elle, compatissante, puis jeta un regard au jeune homme, appuyé sur la voiture qui avait causé son propre accident, et qui affichait un air déçu et dépité – son fauteuil était cassé, qu’allait-il pouvoir faire ? Aurore s’approcha de lui, posa une de ses mains sur son épaule et lui dit à mi-voix : ''Ton fauteuil est cassé, mais il vaut mieux que ce soit lui que toi, hein ?''. Comme il ne répondait pas, Aurore rajouta d’une voix calme : ''On peut dire que tu as eu beaucoup de chance.''

On pouvait vraiment le dire ! D’ordinaire, ce genre d’accidents ne pardonnait pas, et Aurore se félicita intérieurement d’être intervenue si vite – après tout, si le garçon était en vie à l’heure actuelle, c’était un peu grâce à elle. Une goutte de sueur perla sur son front. Elle avait chaud. S’essuyant le front d’un revers de la main, posant la bouteille de vodka sur le bitume, Aurore désigna le bras sanguinolent du jeune homme en disant : ''Ca à l’air sérieux. Tu permets que je regarde ça de plus près ?''.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 29 Mar 2014 - 21:15

''C’est bon, laissez tomber !''

Je fermai à nouveau les yeux et soupira profondément, soulagé. Cette fille m'avait entendu, écouté, accepté, dieu soit loué je ne retournerais pas sur un brancard ! Je voulais bien reconnaître que quand j'avais eu mon accident de train, j'avais grandement eu besoin des secours sinon j'aurais pu y perdre la vie mais j'étais capable de juger si oui ou non, j'avais besoin d'aide ou pas et là, j'étais conscient et savait que l'ambulance pouvait rester au garage. J'avais entre temps essayé de bouger les parties fonctionnelles de mon corps, comme si je craignais en avoir perdu une autre mais non, tout allait bien ! Tiens ? Ce sang ne venait pas de ma tête cette fois ci, mais d'une coupure que je mettais faite à la main. Ne l'ayant pas remarqué avant, même la douleur n'apparu que quand je m'en rendis compte. Je grimaçais à nouveau de douleur, ça piquait terriblement et ça saignait pas mal. Je fermai le poing et le comprimai en espérant que cela suffise à calmer l'hémorragie.

Mes fonctions vitales étaient revenue à la normale, enfin il me semblais. Je respirais un peu mieux mais le regard de cette foule restait stressant. Il y avait des jours où j'avais vraiment envie d'être invisible. Remarquez, je l'avais été pour cette voiture et ça ne s'était pas vraiment bien fini...Oups là, j'avais le tournis ! Heureusement que cette fille me tenait par les épaules, elle était drôlement attentionnée dis donc. Je la regardai de nouveau, sa chevelure rougeoyante en particulier. C'était un signe qui me permettrait de la retrouver n'importe où même de loin.

''Buvez ça, ça va vous requinquer.''

Elle me tendis une bouteille à l'odeur plutôt forte. Je savais alors qu'il s'agissait d'alcool. Je n'avais pas la tête à chercher les détails et m’exécuta en buvant une gorgée. Je n'avais jamais bu de vodka auparavant et ce goût nouveau n'était pas dans mes préférences hélàs, ce qui me tira un son de dégoût mais qui avait le don de réveiller un peu plus mes sens de leur engourdissements. Je repoussai la bouteille. Une gorgée me suffisait amplement, je n'avais nullement envie d'être bourré en plus de cela.

- M-Merci.

Lançais-je dans mon appréhension du mauvais goût de la liqueur. Enfin, ce n'était pas vraiment pour la boisson que j'avais dit ça mais pour tout ce qu'elle avait fait pour moi. Ah et une dernière chose :

- Tu sais...Tu peux me tutoyer...

Bon bah ça va, j'arrivais à faire des phrases comme un grand ! L'accident avait été violent mais au final, plus de peur que de mal comme on disait. Euh enfin, si pas mal de mal quand même mais ça se tassera. J'avais horreur de cette foule décidément. Lors de mon accident de train, j'étais inconscient mais j'étais sûr qu'il y avait aussi eu foule. En tout cas, une chose était certaine, pas un mot à ma tante sur cette journée ! Elle en ferait une maladie et me rapatriera directement en Angleterre et tout sauf ça ! Je plissai le regard à cause de la douleur de ma tête et posai de nouveau ma main dessus tout en regardant plus loin mon triste fauteuil renversé qui se trouvait devant cette satanée voiture. Pourvu qu'il ne soit pas cassé !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 29 Mar 2014 - 20:41

He’s hurt but he stands up

Aurore constata avec une certaine surprise que le jeune accidenté s’était très vite remis. Du moins, c’est l’impression qu’elle avait eu en le voyant conscient, capable de parler avec plus ou moins de clarté, de bouger ne serait-ce qu’un peu. Elle ne put s’empêcher d’avoir une exclamation de surprise en voyant que le garçon essayait de se relever – si on pouvait dire cela comme ça. Aurore n’avait encore jamais vécu ce genre de scène ; un jeune handicapé accidenté à cause d’une voiture qu’il n’avait pas pu voir, et qui était encore conscient, et surtout, vivant. Elle n’aurait pas pour autant préféré qu’il n’y ait pas réchappé, bien sûr, mais le voir dans cet état de détresse lui soulevait le cœur – il devait souffrir, surtout qu’il devait avoir déjà vécu une scène de ce genre. Elle-même, aurait-elle pu survivre à ça ? Aurore ne le pensait pas ; elle avait déjà du mal à s’imaginer à sa place, en fauteuil roulant en permanence, à tenter de vivre aussi confortablement que possible sans se soucier réellement de son infirmité, à vivre malgré les difficultés, les brimades et les moqueries des gens coincés d’esprit, la discrimination parfois aussi… non, elle ne s’imaginait pas à sa place.

Elle ne le supporterait probablement pas, elle qui tenait tant à sa liberté et à son autonomie. Non… c’est pour ça qu’elle l’admirait, malgré tout et malgré sa vulnérabilité, malgré le fait qu’il soit étendu là, au sol, impuissant, comme une bête blessée. Il devait souffrir sans aucun doute, et même si elle n’était pas parfaite, Aurore n’aimait pas voir les gens souffrir. Elle se pencha sur lui ; elle l’entendait parler. Le jeune homme disait d’une voix faible : ''...Pas les secours...Pas les secours...'' Pas les secours ? Oui, elle comprenait sa requête – il devait avoir passé déjà de nombreux moments à l’hôpital, des jours, des mois même, peut-être des années ? Et il ne souhaitait pas y aller à nouveau, il ne souhaitait pas revivre des moments douloureux, il ne souhaitait pas qu’on le considère à nouveau comme en marge de la société, qui, même à notre époque, était encore très injuste envers ceux qu’elle considérait comme anormaux et parfois même nuisible. Aurore comprenait parfaitement le jeune homme, malgré le danger que cela représentait pour lui comme pour elle – non-assistance à personne en danger, toutes ces conneries légales qui ne prenaient jamais en compte les personnes dans leur individualité, mais les personnes comme un tout. Aurore se tourna vers le conducteur fautif et lui cria : ''C’est bon, laissez tomber !''. ''Vous…vous êtes sûre ?'', répliqua l’homme en écarquillant les yeux. La rousse le regarda d’un œil noir, et répondit d’une voix autoritaire qu’elle était sûre, et qu’elle savait ce qu’elle faisait.''Mais allez chercher quelque chose à boire, poursuivit-elle, quelque chose de fort.''

L’homme s’exécuta, et Aurore se tourna à nouveau vers la jeune victime qui serrait sa main avec force. Il répétait qu’il allait bien. Elle ne cherchait qu’à le croire, mais Aurore n’était tout de même pas rassurée – comment savait-il qu’il allait bien, et qu’il le serait toujours plus tard ? Car parfois, les conséquences ne venaient que bien après l’action, et c’est ce qui inquiétait la jeune rousse ; que ferait-elle s’il avait quelque chose de cassé qui se révèlerait bien plus tard juste avant de l’achever, de quoi aurait-elle air ? On la prendrait pour responsable, on la blâmerait de ne pas avoir pris soin de lui. Mais finalement, qu’aurait-elle fait de mal ? Elle l’aurait écouté, et suivi ses volontés, rien de plus… elle préféra ne pas y penser, et se concentra d’autant plus sur le pauvre homme. Il essayait de se lever. Elle préféra ne pas l’aider, car peut-être ne le voulait-il pas. Et il s’en sortait assez bien tout seul. Aurore l’observa. Il était assez amoché, du moins en apparence – il n’avait pas l’air physiquement plus atteint que ce qu’il était déjà (si on pouvait concevoir cela comme une consolation), mais il saignait méchamment. Il s’était coupé à une main, avec assez de gravité, comme le jugea la jeune fille en le regardant de plus près.

Mais finalement, il avait beaucoup de chance. ''Je vais bien...'', dit-il à nouveau d’une voix suppliante. Aurore hocha la tête lentement, tenant toujours le jeune homme par les épaules dans le but de le rattraper au cas où il s’évanouirait. Entre temps, le conducteur de la voiture était revenu, tenant dans ses mains une demi-bouteille de vodka qu’il venait apparemment d’acheter au Wal-Mart du coin de la rue. Aurore lui arracha des mains sans lui accorder un seul regard – après tout, c’était lui le fautif, l’ouvrit et la tendit au jeune blessé. ''Buvez ça, dit-elle avec un sourire, ça va vous requinquer.''
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 29 Mar 2014 - 19:10

Obscurité. Silence. Effroi. Un seul sentiment, celui de l'anéantissement. Le néant. L'impression de ne pas exister contrastait avec ma conscience toujours vivante mais incapable de penser. Ca semblait durer depuis une éternité et partit pour l'infinie à venir lorsqu'un léger battement, venu de nulle par, perturba le processus. Calme et régulier, il venait de plus bas mais battait dans la tête. La tête ? Oui, tout semblait revenir petit à petit, transporté par les battements d'un coeur. Ca revenait. Je revenais. Comme la braise vitale qui reprenait feu, c'était comme si je revenais à la vie. Le noir était toujours là et cette fois ci, j'en étais conscient. Tout à coup, un esprit, une pensée, je savais que j'étais encore vivant. Doucement, un mélange de froid et de douleur m'envahissait. Petit à petit, je retrouvai mes sens. Malgré mon esprit embrouillé, je percevais une source de chaleur provenant d'un sol dur sur lequel j'étais allongé. La douleur se stabilisa au niveau de ma tête, me donnant une affreuse nausée. Le reste de mon corps était engourdi, si je ne comptais pas la partie qui ne ressentait plus rien depuis des années déjà. Je sentais cependant que j'étais étalé de tout mon long, ventre contre terre. Je ne l'avais pas encore remarqué mais je soufflais par une bouche entrouverte la respiration de la vie.

Des bruits s'ajoutèrent à tout ça, des bruits forts et désagréables qui me paraissait être amplifié par cent sur mes tympans explosant de douleur tout comme ma cervelle en proie à une nouvelle souffrance. Mon ouïe était revenu également et le silence me manquait déjà. J'entendais des bruits, des voix et je sentais des présences. Ma lèvre trembla légèrement. Elle était douloureuse elle aussi, elle brûlait, mais ce n'était pas aussi impitoyable que la migraine. Je déglutit malgré moi. Un goût de sang glissa amèrement au fond de ma gorge. Je gémis faiblement. Mes paupières frissonnèrent et tentèrent de s'ouvrir. D'abord mi-clos, aveuglées par la lumière du jour, puis complètement. Je quittai la noirceur abyssale de l'inconscience et posa mon premier regard sur un visage encore flou. Je déviai mes prunelles un peu partout mais n'avais pas beaucoup de champ de vision avec mon visage à moitié écrasé à terre. L'autre visage semblait parler, pas à moi étrangement mais un mot apparu soudainement dans ses paroles qui me tilta : "secours".

Je ramenai mon bras gauche près de moi, l'autre se trouvant comprimé sous mon ventre, et me redressa en prenant appuis dessus. Ma tête était si lourde que je crus m'évanouir de nouveau mais je redoubla d'effort pour ne pas sombrer. J'eus seulement le temps de me tourner vers les cieux avant que mes forces m'abandonnèrent à nouveau et je me retrouva cette fois ci sur le dos, respirant difficilement dans cette nouvelle posture. Je refermai les yeux à cause de mon visage face au soleil et entendit de nouveau la voix, me rendant compte qu'elle appartenait à une fille. Je tremblai légèrement et je n'arrivais pas à calmer ce détail. Quelqu'un me prit la main tout à coup, la fille à mes côtés sans doute.

'Vous m’entendez, monsieur ? Vous pouvez bouger ?’’

J'ouvris de nouveau les yeux et cette fois ci les posa directement sur le visage de celle qui était à mes côtés pour éviter le face à face avec le soleil aveuglant. Je voyais d'autres visages plus loin, une voiture...Oh misère, c'était comme revivre un cauchemar datant des années auparavant ! Qu'avais-je perdu cette fois ?! J'avais peur. Peut-être parce que j'avais peur que je tremblais comme une feuille. Je n'avais même pas l'idée de répondre à la question de l'inconnue que des mots sortirent de ma gorge presque qu'aussitôt, comme un désespoir, je réclamais :

-...Pas les secours...Pas les secours...

Non, finit l'hôpital ! J'en avais marre de passer ma vie là dedans ! J'étais un peu sonné mais je me disais que ça passerait. Plus je reprenais conscience, plus je sentais que ça passerait, et je l'espérais aussi parce que je ne voulais pas ou plus être emmené ! Je serrais la main de la jeune fille, probablement inconsciemment aussi mais je la regardais dans les yeux, insistant.

- Je...vais bien !


Lâchais-je subitement avec autant de force que je le pouvais. Je voyais dans le regard de cette fille que je faisais peur à voir. Je ne devais plus avoir beaucoup de couleur sur mon visage, je devais même saigner quelque part mais peu importait, je ne voulais pas de ces secours ! J'étais venu à Wynwood pour une nouvelle vie, pas pour m'en payer l'ancienne une seconde fois. Je me dressa sur mon coude, une vive douleur pourfendit l'arrière de ma tête, et j'y posa ma main par réflexe en grimaçant de douleur, me faisant à nouveau gémir. Mes doigts parcourant mes cheveux mi-long bruns touchèrent au même moment quelque chose fluide et chaud. Je retira ma main, du sang y rougissait mes doigts. J'espérais que ce n'était qu'une éraflure. Je levai mon regard vers la jeune fille. Je ne savais plus ou me mettre. Je voulais vraiment qu'elle me protège des secours plutôt qu'autre chose.

- Je vais bien...

Répétais-je d'une petite voix presque suppliante. Je repoussais en arrière les cheveux gênants qui collaient à mon visage et observait la foule autour de moi. Mon coeur battait à en traverser le thorax et à la longue, c'était douloureux.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 29 Mar 2014 - 18:02


~/Strange encounter\~


Samedi 29 mars

Il faisait beau, il faisait chaud, et il y avait un petit vent agréable qui faisait du bien, en provenance de la mer à peine tiède, et qui était encore vide de nageurs, même en cette saison qui annonçait un été radieux, avec un peu d’avance. Aurore avait décidé de sortir un peu pour profiter du climat qui la changeait décidément beaucoup de New York City. Chez elle, à cette période de l’année, il faisait encore froid, et parfois, même, il pleuvait. Elle esquissa un large sourire alors qu’elle sortait du lycée – elle n’était pas à Miami pour rien ! Cela ne faisait que huit jours qu’elle était arrivée en Floride et elle avait déjà l’impression de s’être habituée au temps, aux gens, aux ambiances d’ici, et elle en était ravie. La rouquine songea en soupirant que, lorsqu’elle devra revenir à New York un jour ou l’autre, tout cela lui manquerait. Mais ce temps était encore loin, elle le savait, et Aurore avait décidé de profiter un maximum de son séjour ici, qu’il soit court ou long.

Elle décida d’aller faire une virée au parc non loin, là où elle avait rencontrée Louis Martin il y a une semaine auparavant, dans des circonstances un peu inhabituelles. Espérons que quelque chose de ce genre ne se déroulerait pas ici une fois de plus, sinon elle finirait par croire au destin, au karma et à toutes ces conneries mystiques auxquelles elle n’accordait habituellement aucun crédit -et elle ne voyait pas dans l’immédiat pourquoi elle changerait son état d’esprit à propos de ces choses insensées de voyants, de médiums et autres charlatans. Elle avait un esprit résolument rationnel, et malgré sa spontanéité et son apparente légèreté, Aurore aimait à tout calculer, et à faire en sorte que tout se passe sans accroc et exactement comme elle le souhaite – sauf en soirée, où elle agissait à l’instinct et laissait son cœur, son cerveau imbibé d’alcool ou son humeur agir sa place. Mais la plupart du temps, la jeune fille vivait de manière très structurée, organisée – il fallait voir quand elle se levait ; elle avait l’habitude de toujours faire les choses à la même heure, de ne jamais être en retard. Elle était ponctuelle, en permanence, même le récent jour où elle avait dû se hâter d’aller au lycée après s’être réveillée dans l’appartement d’un type dont elle ne se souvenait plus du nom bien qu’elle lui avait reparlée il y a encore quelques jours. Comme d’habitude, à vrai dire – elle n’était pas très physionomiste.

La jeune fille bailla alors qu’elle marchait lentement en direction du parc, à l’ombre des grands arbres plantés le long de la route. Des palmiers. Complètement classe, et complètement différent de chez elle, où les seuls arbres qu’elle voyait étaient soient morts, soient des vieux platanes pourris à peine entretenus qui faisaient tomber tout le monde avec leurs racines qui fendaient le bitume et coûtaient chaque année beaucoup d’argent inutilement gaspillé pour les entretenir, au lieu de tout simplement les couper. Dépaysement total, Miami ! Ici, chaque chose était à sa place, rangée, parfaitement intégrée dans le paysage et jamais trop voyant ni trop superflu. Aurore aimait particulièrement se balader dans Miami– à chaque coin de rue, des arbres et des fleurs avaient été plantées, et tout était plus beau, plus naturel, moins artificiel et grandiloquent. Et en plus, la plage n’était pas très loin de là, et on pouvait sentir l’agréable parfum des embruns, et le vent chargé de fins grains de sable qui fouettait le visage. Aurore accéléra la cadence – elle approchait, et avait hâte de pouvoir s’étendre à l’ombre d’un saule ou d’un chêne, histoire de pouvoir se détendre à l’abri du soleil qui lui avait déjà valu quelques méchants coup de soleil (et en plus, elle n’avait même pas bronzée). Elle se trouva un grand arbre, bien imposant et ombrageux, sous lequel elle s’étendit (ce qui lui donnait vite fait l’air d’une touriste en manque de nature, ce qui, on ne pouvait pas le nier, n’était pas totalement faux). Aurore s’endormit très vite. Le vent était agréable, le calme environnement appelait au repos, et, mieux que tout, il n’y avait presque personne d’autre qu’elle. Le paradis.

Evidemment, c’était trop beau pour durer… un étrange pressentiment la réveilla à peine dix minutes après, et elle poussa un soupir. Qu’est-ce qui clochait chez elle ? Ne pouvait-elle simplement pas profiter d’un après-midi au parc, à l’ombre des arbres, sans ne se soucier de personne qu’elle-même ? Sa propre impuissance l’agaçait – elle avait l’impression que quelque chose allait se passer, et elle ne pouvait pas l’ignorer. Un peu agacée, elle se leva. Elle devrait vraiment consulter, Aurore avait l’impression que quelque chose n’allait pas chez elle. Et ce n’était pas simplement qu’elle avait envie d’aller aux toilettes … c’était plus étrange que ça. Hélas, ses doutes se confirmèrent alors qu’elle tournait en rond autour de la petite mare du parc en espérant pouvoir se calmer et retrouver le sommeil. Elle entendit un bruit de freinage, puis un grand bruit.

Aurore se liquéfia sur place – que venait-il de se passer ?! Avec déjà des sueurs froides, la peur au ventre, elle accouru dans la direction qu’elle pensait être la bonne. La route. Oh non. Si c’était vraiment ce qu’elle pensait, peut-être n’y pourrait-elle rien faire … Miami était une ville dangereuse. Mais elle n’écouta que son courage, et poursuivit son chemin. Quelques secondes après, elle était arrivée sur les lieux de l’accident. Elle poussa malgré elle un cri lorsqu’elle vit ce qu’il s’était passé. Une voiture arrêtée, un fauteuil roulant renversé, et surtout un jeune homme inconscient étendu sur la route à quelques mètres de là. Aurore, bouche bée, s’approcha de lui. Visiblement, le choc avait été important. Elle lança au conducteur de la voiture, qui n’avait pas osé bouger, penché sur le blessé en se morfondant et en murmurant à quel point il était désolé : ''Hé, vous ! Prévenez les secours, vite !''. Puis, n’écoutant que son instinct (qui souvent lui dictait les bonnes choses à faire), elle essaya de s’occuper du jeune homme. Elle vit avec surprise qu’il était en fait encore conscient, et même qu’il respirait. Irrégulièrement, mais il respirait. La jeune fille se décomposa – elle n’avait jamais vu quelqu’un d’aussi pâle. Le jeune homme était blafard et tremblait – de peur, nerveusement, ou dû à la violence du choc ? Aurore ne s’en soucia guère ; ce qui comptait le plus pour elle, c’était d’essayer de le sauver. Une petite foule s’était rassemblée autour du pauvre garçon. Aurore leur cria avec agacement : ''Reculez, enfin, il lui faut de l’air !''. Puis, sans vraiment y penser, elle prit la main ensanglantée du jeune homme et la serra en lui demandant d’un ton inquiet : ''Vous m’entendez, monsieur ? Vous pouvez bouger ?’’
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] EmptySam 29 Mar 2014 - 16:32

Et voilà ! Une semaine entière de passée dans ma nouvelle école ! Nous étions samedi, soit le jour de la semaine dernière où je suis arrivé aux Etats Unis et plus particulièrement à Miami pour ma nouvelle vie à Wynwood. Et il y avait un temps des plus magnifiques ! C'était à peine fin mars et j'étais persuadé qu'à Londres, il y aurait encore de sombres nuages et un vent glacial. Depuis que j'étais arrivé dans ce pays, je n'avais vu que du soleil (et des nanas daladirladada !) Le seul petit point obscur était que j'avais passé justement cette semaine magnifique à l'intérieur du bâtiment, à étudier et tout faire pour me mettre à jour du programme scolaire. C'était l’inconvénient de débarquer en milieu d'année. Heureusement que j'avais une bonne cervelle, finalement les cours et l'intégration à ces derniers étaient moins compliqué que cela. J'avais pris mon pied à découvrir un tout nouveau programme et de toutes nouvelles méthodes d'enseignement.

Maintenant que j'avais bosser comme un malade durant mes sept premiers jours à Wynwood, ne méritais-je pas un peu de recul ? Si, certainement. Ma matière grise avait besoin de se reposer et moi, personnellement, j'aspirais à un grand bol d'air frais. Comme cité précédemment, il faisait beau, il faisait chaud, pourquoi me priver ? Tout de suite après le déjeuner, je décidai alors de sortir un peu de l'enceinte de l'école, donc je ne m'attardai ni sur le campus ni à côté ou ailleurs, je sortis dans les rues. J'avais entendu dire qu'il y avait un parc pas loin du lycée, c'était parfait, un peu de verdure. Poussant mon fauteuil sur le trottoir, je prenais néanmoins mon temps et admirait les quartiers de la ville qui n'avaient absolument rien à voir avec ma capitale d'Angleterre. J'avais encore un mal fou à me faire à l'idée que j'étais vraiment loin de là-bas, que j'étais en Floride ! Pour moi, c'était des vacances.

Finalement, j'arrivai enfin au parc. Enfin, il se trouvait de l'autre côté de la route mais de mon trottoir je voyais déjà les pelouses verdoyantes sous le soleil de Miami. Une brise légère rafraîchissait l'atmosphère, c'était agréable. Il y avait un passage piéton qui permettait d'accéder justement à l'entrée du parc et ce fut par là que je traversai. Cependant, à cause d'une voiture garée juste à côté de ce passage, je ne parvenais pas à voir de ma hauteur si oui ou non il y avait des voitures prêtes à venir. Je n'y fis pas vraiment attention au final, cette rue avait l'air plutôt calme. J'avançai alors sur le macadam rayé de bandes blanches et à peine ai-je quitté le trottoir qu'une voiture, plutôt de gros gabarit, m'arriva dessus et ce fut la collision immédiate !

Je n'eus pas le temps de réagir, ni même de ressentir, il y avait eu le choc, un renversement, je fus éjecté de mon fauteuil sur la route dans une roulade lamentable tandis que la voiture c'était arrêté juste devant mon "véhicule" renversé.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty
MessageSujet: Re: Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]   Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Pour une nouvelle rencontre, j'aurais aimé que ça se passe dans de meilleures circonstances ! [Aurore]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Wynwood University :: Corbeille :: ARCHIVES AVANT 2023 :: Rps à archiver :: RPs abandonnés-
Sauter vers: