">Alice Shepard
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ÂGE : 18 DATE DE NAISSANCE : 2/03/1995 LIEU DE NAISSANCE : Dallas CLASSE: Senior Year 3 CONFRERIES AU CHOIX : Sigma Mu/lambdas/Ki Omicron. RICHE OU BOURSE D'ETUDE : Bourse d'étude. AVATAR: Jared Leto SCÉNARIO OU PI ? PI. | Forum's buisness
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→ Jared Leto (Rayon) ϟ Alice Shepard Elle entendit le bruit sourd de talons qui claquent. Elle vit une ombre bouger dans le l’entre-bâillement de la porte et finalement la poignée s'abaisser. Une femme apparut, grande, brune, la trentaine, de fines lunettes sur le nez retenues par une chaîne. Elle portait une blouse blanche, mais on pouvait voir le col et le décolleté de son haut pourpre, en accord avec son rouge à lèvres. Ses sourcils froncés, la jeune femme consulta une fiche. Ses yeux bougeaient rapidement tandis qu'elle serrait les dents. « Alice Shepard ». Alice leva la tête. C'était son tour, enfin. Une heure qu'elle était dans cette salle d'attente, à feuilleter « Femme d'aujourd'hui ». Elle fit pivoter ses genoux qui, à présent, n'étaient plus croisé, tira sur sa mini-jupe et se leva. « Entrez, je vous pris » lui adressa calmement, d'un ton presque maternelle, la psychiatre. Alice entra donc dans le cabinet, les murs étaient peints d'un gris clair, rappelant drôlement sur quoi donnait la fenêtre du septième étage de l’hôpital dans lequel elles se trouvaient : les nuages. Les deux femmes étaient assises l'une en face de l'autre, le bureau au milieu, rempli de photos d'enfants. Il y en avait douze. Alice avait eu le temps de compter. « Très bien, Alice Shepard. C'est un prénom d'usage ou vous avez régularisé cette appellation au niveau administratif ? ». Une fois la question posée, la psy fit bouger le stylos qu'elle tenait entre ses doigts, le bout était mâchouille, elle devait être stressée. Son travail devait être trop perturbant pour elle. Enfin, c'est ce qu'en déduisit Alice. « Alice est un prénom d'usage, le changement ne se fera qu'après l'opération ». Ah ! Elle mit le stylo dans sa bouche et le mordilla discrètement. « Bien sûr, suis-je bête... » dit-elle songeuse. La doctoresse posa le stylo sur la table et se pencha en avant, les avants-bras sur le bureau « Voyez vous... vous n'avez pas l'âge requis, dans un cas comme cela, il faut beaucoup plus de conditions, de papiers, d'autori... » les deux mains d'Alice tombèrent sur la table en même temps, le bruit des cadres photos qui tombèrent interrompirent la psychiatre. « S'il vous plait. Je vous en supplie, passez moi tout votre discours. Je sais ce qu'une opération implique mais regardez moi, je n'en peux plus de mentir ! Mais comment vous pouvez savoir à quoi un tel mensonge ressemble, vous ? Les médecins, ils me répètent sans cesse d'attendre 21 ans. J'en peux plus, vous me comprenez ? J'en peux plus. ».
Un pas. Deux pas. Trois pas. Quatre pas. Marcher n'avait jamais été la chose qu'Alice préférait faire.
Cinq pas. Six pas. Sept pas. Elle détestait ça depuis toujours en réalité. Encore plus en ce moment. Les mots résonnaient encore dans sa tête «
pas possible », «
trop jeune », elle comptait ses pas pour ne pas prêter attention à ses bribes de conversation qui revenaient sans cesse.
Dix pas. Onze pas. «
Vous comprenez... cela ne va pas être possible, vous êtes trop jeune, même si nous remplissons un dossier, l'autorisation ne se fera pas avant...minimum 2 ans. Cela revient au même, prenez votre mal en patience ». Prendre son mal en patience, elle le faisait déjà depuis bien longtemps. La jeune fille approcha l'arrêt de bus et s'adossa au poteau. Un homme la regardait avec insistance. Elle avait l'habitude. Un mètre quatre-vingt. Et pourtant soixante kilos. Alice mangeait très peu pour garder sa taille. Elle fouilla dans son sac, et en sortit un sucre qu'elle mangea. Son habitude pour ne pas tomber dans les pommes. Le bus avait du retard, elle en profita pour se recoiffer dans le reflet de l'abri-bus, ses cheveux bruns frisottés lui jouaient souvent des tours. Elle s'observa quelques minutes...qui pouvait se douter qu'elle était un garçon ? Hormis sa taille, et la largeur de ses épaules, tout laissait penser qu'Alice était son vrai prénom. Ses yeux était d'un bleu glacial, mis en valeur par un maquillage brun subtil et des lèvres rouges carmin. Le bus arriva, et l'homme qui la dévisageait restait à l'arrêt tandis qu'elle montait. Ses chaussures à talons lui faisaient mal aux pieds. Même en maîtrisant l'art de marcher avec ce genre de chaussures, il lui arrivait d'en avoir marre. Confortablement installée, elle regarda autour d'elle. Un coup d’œil. Ils étaient 14 dans le bus. Un couple, quatre ados d'environ 14 ans, trois vieilles dames et le reste, des personnes lambdas.
Ce don qu'avait Alice, elle le tenait de son père, prof de mathématiques. Elle aimait les maths, plus que tout. Quand son quotidien n'était pas comme elle le souhaitait, elle se réfugiait dans les nombres, les calculs, la géométrie, encore et encore, cela la soulageait. C'était une forme de thérapie. Elle avait aussi tendance, en plus de compter sans même y penser, à faire énormément attention à son environnement. Écouter les gens, les comprendre, passionnant. C'était assez surprenant sachant que personne n'avait jamais essayé de la comprendre, elle. De l'écouter, de la conseiller. Personne. A part des gens payer pour. Elle appuya sa tête contre la vitre, épuisée.
Une boule au ventre devant ces grandes grilles, un petit coup dans le dos pour donner de l'élan :
« Vas-y Thomas, je passe te chercher ce soir ». Une deuxième petite tape dans le dos, et sa mère démarrait la voiture avant de s'éloigner, de plus en plus. Il voulait avancer, mais ses pieds refusaient, comme cloués au sol. La sonnerie retentit, tous les élèves rentrèrent, mais Thomas ne voulait pas. Il savait ce qui l'attendait, il savait que s'il rentrait, il aurait le droit à des coups, physiques et moraux. Il aurait droit à des bousculades, puis à des rires, jusqu'à ce que cela devienne plus violent. Jusqu'à ce qu'ils en aient marre. Jusqu'à ce qu'ils décident de changer les règles du jeu. Jusqu'à ce que ça ne devienne plus un jeu. Les souvenirs de l'hôpital l'envahirent. Combien de fois s'était-il fait casser une dent, le bras ou le nez ? On ne comptait plus. Il ne comptait plus. Une secousse sortit Alice de son sommeil. En effet, elle était toujours assise dans le bus. Le bruit sourd du moteur qui raisonnait, les conversations qui se poursuivaient autour d'elle. Les vieilles dames parlaient de leurs petits enfants, l'un avocat, l'autre au chômage,les ados, de vagues histoires d'amour... Pourquoi tout le monde parlait ? Pourquoi, personne ne faisait attention à elle ? Etait elle devenue invisible ? Parfois, Alice avait cette impression, comme si le monde tournait, sans elle. Peut-être était-ce parce que ce bus n'était pas seulement son moyen de locomotion, comme la plupart des personnes ici, mais bien ce qui l'amenait vers une nouvelle vie.
La jeune fille alluma son téléphone. 3 appels manqués, 5 messages. Tous de la même personne :
Maman .
J'espère que tu vas bien. Je pense à toi. Bisous. Appelle moi. J'espère que tu es bien arrivé ! .
La mère d'Alice était professeur de langue. Elle n'avait pas accordé « arrivé ». Alice n'eut jamais la sensation de faire meilleure chose, quand elle effaça la totalité de ses contacts. Dallas ? Plus rien a garder, Miami l'attendait à présent. Elle revit l'image de ce petit garçon dans sa tête. Meurtri, terrifié, près à prendre les jambes à son cou. Mais ses yeux se posèrent sur le reflet de la vitre. Elle y vit une jeune femme, sûre d'elle et épanouie qui ne voulait plus jamais avoir à baisser les yeux. Elle n'était peut-être pas officiellement ce qu'elle voulait être. Mais elle restait fière d'être devenue Alice. Et d'avoir oublié Thomas.
Le bus s'arrêta devant de grandes grilles, sur lesquelles était forgé « Wynwood High School ». Cette fois, plus de tape dans le dos. Plus de boule au ventre. Alice tira une nouvelle fois sur sa jupe, réajusta son haut en dentelle, et fit semblant de sourire. Non, l'école n'avait pas toujours était un traumatisme, elle venait d'un lycée ou la communauté de lesbiennes, gays et transsexuels était fournie et accueillantes. Des gens comme elle. Des gens qui n'étaient pas payés pour l'écouter. Alice fit quelques pas. On y était. Elle retint son souffle, et appuya sur le bouton de l'interphone.
-Que puis-je faire pour vous aider ?
-Je suis Alice Shepard, nouvelle élève.
Un grand bruit et la grille s'ouvrit.
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Prénom/Pseudo : LOULOU <3 Âge : 17 ans. Où as-tu connu le forum ? : Une amie Une remarque particulière? : Je vous aime mes hamsters ♥. |
(c) Suika