Amitié dangereuse

Pourquoi est-ce si dur, nous sommes à la fois tous différents et en même temps tous les mêmes. Je veux dire Curtis par exemple, il est si différent des autres Pi, il n’a pas une âme de Pi d’ailleurs.. Et pourtant il est enfin, il était le même tout à l’heure, oui, si il a choisis de me répondre sur ce ton c’est pour leur ressembler... Enfin je devrai arrêter de me ressasser cela je dois aller de l’avant. Je l’ai pardonné parce qu’il le mérite et parce que je suis comme ça. Et puis dans ma philosophie de vie, tout le monde a le droit à une seconde chance. Il suffit ensuite qu’il sache la saisir et qu’il en fasse bon usage parce qu’il n’en aura pas de troisième. Bon dans le cas présent c’est un peu plus simple, je n’ai fais aucune énigme et c’est aussi bien comme ça.
Je sens bien que Curtis est plongé dans ses pensées. Moi aussi à dire vrai. Je repense à ce week-end parfait, à ces moments parfaits, à ce garçon parfait qui à ce moment présent est à mes côtés. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive, je ne connais pas ce sentiment, le cœur qui bat à cent à l’heure lorsqu’on est seule avec le garçon en question, les mots qui ne dépassent pas notre bouche et qui reste entassés dans notre pensée. Je crois que c’est l’AMOUR mais ne l’ayant jamais connu dans le passé je ne peux pas en parler.

Je lui ai finalement promis de ne plus le déranger lorsqu’il serait avec ses frères. Nous inaugurons des lieux de rendez-vous insolites dans lesquels personne ne peut nous voir. J’ai déjà des tonnes d’idées. J’étais en pleine élaboration d’un plan, tous mes petits neurones de Khi étaient en effervescence. Au bout de quelques minutes de silence durant lesquelles jeu le temps de reprendre mes émotions, le Pi Sigma attrapa ma main gauche et croisa ses doigts avec les miens comme un signe d’union. Je me suis soudainement sentie plus forte. Oui une sensation que rien ne pouvait m’arriver lorsqu’il serait là. Puis il me dit tout sourire

- Quoi que les gens disent, à présent je ferais selon ta volonté. Si tu veux bien m'accorder une chance de me rattraper je te montrerais que tous les Pi Sigma ne sont pas mauvais. Tous ce que je te demande c'est que tu ne me laisses pas seul...

J’eu pas une minute pour comprendre le sens de sa phrase, l’analyser et y répondre que ses lèvres froides se posèrent sur les miennes. Je fermai les yeux afin de mieux goûter ce baiser. J’étais vraiment au paradis. Je n’avais jamais au paravent embrassé un garçon-ce qui peut paraitre bizarre pour une fille de mon âge-et pourtant tous les garçons se moquaient de moi et aucun n’avais ce que Curtis avait que je ne saurais décrire. Je n’avais aucune idée de les côtoyer. Mais lui alors c’était différent. Après ce quart de seconde qui me parut une éternité nos lèvres se décollèrent et j’affichai un large sourire. Mes yeux brillaient de bonheur, je rayonnais !
Je me suis mise en face de lui, j’ai essuyé une dernière larme sur sa joue puis je luis ai dit d’une voix douce et remplis d’émotion que je n’avais jamais au paravent entendu sortir de ma bouche:

-Curtis je ne veux pas t’obliger quoi que ce soit. Tu dois faire selon ta volonté ! Pour moi ce qui compte c’est que tu sois heureux. Et puis, c’est une évidence que je t’accorde une nouvelle chance.-Je lui fis un clin d’œil avant de continuer- Tu n’as pas besoins de me prouver quoi que ce soit, je te prends comme tu es.

Je pris ses mains dans les miennes, j’approchai ma bouche de son oreille et je lui chuchotai avec un peu plus d’assurance.

-Tu ne seras jamais seul ! Jamais !

Moi Joy Crawford simple Khi venait d’embrasser Curtis De Slewer Pi Sigma. Je ne sais pas vraiment ce que le futur me réservé mais j’aurais la force de me battre contre les préjugés grâce à lui.

Mauvais jour, jour pourri étaient les mots qui qualifiaient le mieux ce début de semaine, ce début de journée plus que catastrophique. C’est pour dire depuis mon entrée au collège j’ai toujours été mise à l’écart et on se moquait de moi. J’ai résisté, pas là s’en ai trop pour ma petite personne. Je suis restée planté pas moins de 2 minutes sans rien dire, mes yeux sont devenus humides en un temps record. Tous ces mélangés dans ma tête, comme si je montais au ciel. Oui, drôle de sensation... Tout était devenu flou devant moi j’entendais seulement comme un écho dans ma tête la phrase prononcé par Curtis. Elle me faisait l’effet d’un poignard dans le dos comme lorsque mon père m’a annoncé mon départ de Boston pour ici. Je ne pensais plus ressentir ce sentiment. Derrière la voix familière de Curtis, les rires de ses frères de confrérie. Je sentais pourtant dans son regard qu’il n’avait aucune envie de me faire ça qu’il m’aimait bien et pourtant sa réponse disait tout autre chose. Je ne sais pas trop quoi croire.

Je mets fin à ce moment de torture en courant au toilette, les larmes perlent sans arrêter sur mes joues devenues rouges de honte. Je me presse et entre dans les toilettes. J’aperçois à travers le rideau de larmes, ma mine décomposée. Mes yeux ont triplés de volume, ils sont passés de blanc à rouge. Enfin je n’ai pas envie de contempler mon visage qui, à l’heure qu’il est, ressemble à celui de ma vielle tante le jour de son enterrement.
Je me plaque contre le mur et me laisse tomber le long de ce dernier. Je sèche mes larmes et sors mon journal. J’ai une forte envie d’écrire ce que je ressens la colère qui est à l’intérieur de moi mais aucun mot ne parviens à résumé comment je suis à ce moment précis. J’ai une peur bleue de sortir et de tomber né à né avec Curtis. Car si cela m’arrive il me ridiculisera de nouveau et je ne saurais pas comment me défendre. Il me suffit d’un flash back pour avoir ce pincement au cœur.

Ce que je ne comprends pas c’est ce regard qu’il m’a lancé. Il avait l’air tellement coupable et avait l’air désemparé. En tout cas cette phrase me trotte dans la tête. Hier encore je rigolais avec lui on se faisait des câlins, on parlait de tout et n’importe quoi . Comment une personne peut changer du jour au lendemain ? Après tout peut être n’as t-il pas changé, peut-être durant ce week-end il se moquait de moi... IMPOSSIBLE.

Des pas lourds me sortirent subitement de mes pensées, je levais la tête de mes genoux, j’essuyais mes larmes. Et là devant moi se dessinait la silhouette bien taillée de Curtis. Les larmes coulèrent de nouveau. Il m’avait assez fait mal comme ça pourquoi venait-il en rajouter une couche ? Aux toilettes des filles en plus ! Enfin bon je l’ai laissé s’approcher de moi. Je ne voyais personne derrière lui ses frères de confréries ne devaient sûrement pas être loin. Je me méfiais tout de même de quel tour il pouvait me jouer. Il s’agenouilla devant moi et posa ses lèvres sur mon front. J’eu comme un frisson qui parcouru mon corps, j’avais l’impression de revivre unes des centaines de minutes inoubliables que j’avais vécu durant ce week-end. Je retrouvais Curtis, mas ce n’était sûrement un baiser comme celui-ci qui me ferait oublier ce matin. Il se releva et essuya ses yeux. Il avait pleuré ? Je l’avais fais pleurer ? Peut-être tient-il réellement à moi ? Il se laissa tomber le long du mur passant son bras sur mon épaule. Je me déplaçai d’un centimètre signe de refus même si au fond de moi une Joy avait envie de sauter dans les bras de Curtis. Une autre partie voulait montrer que derrière la Khi Omikron que je suis il y à un cœur qui ce matin à pris assez gros coup.
Il prit finalement, après quelques secondes de silence, la parole. Sa voix tremblait il paraissait hésitant. Je laissai quelques secondes ma tête dans mes bras puis je la relevai lentement au fur et à mesure qu’il parlait.

- Je suis désolé... Je ne pouvais pas faire autrement... Sinon ils se seraient moqués de nous... Les Pi Sigma ne sont pas censé trainer avec les Khi Omikron... Je suis désolé pardonne moi, je t'apprécie énormément. Je ne veux pas que toi et moi ça se termine si brutalement.

Il paraissait si sincère dans ces paroles que j’en fus désemparée. Je n’avais jamais imaginé qu’il me suive et vienne s’excuser dans les toilettes. J’écoutais attentivement quand il en vint à la fin, je me raclai la gorge et je commençai en plongeant mes yeux verts émeraude dans les siens de couleur bleu océan. Je sentais dans ma poitrine mon cœur battre la chamade. Mais quand je pris la parole, ses yeux me donnèrent du courage.

-Écoute... je comprends bien que Pi et Khi ne font pas bon ménage. Mais je suis n’importe qu’elle Khi ? Enfin je veux dire … Non oublie. Je suis conne. Je ne viendrais plus à ta rencontre quand tu sauras en présence de tes frères.

C’était dur de dire ça. Cacher une amitié aux yeux des gens à cause de votre confrérie. Curtis était un des seuls avec qui j’avais un tas de points communs avec qui je parlais franchement, j’avais aucun tabou pas de honte et avec qui j’arrivais tout simplement à surmonter ma timidité fatale. Mais évidemment tout ça je n’arriverai jamais à lui dire. Son regard me donne du courage et me fais perdre mes moyens. Surtout quand ses yeux son humides comme maintenant. J’ai un pincement au cœur quand je le vois triste je me dis qu’il tient vraiment à moi après tout. Alors je me rapproche de lui et pose ma petite tête et ma chevelure rousse sur son épaule. Puis je dis doucement.

-Tu n’as pas peur que tes amis nous voient ?

J’avais décidé de ne pas lui en vouloir. C’était trop dur pour moi en fait. Je ne sais pas ce n’était ce sentiment mais ce n’était pas désagréable …

Lundi un mot de seulement cinq lettre qui rime avec pourri. Oui parce que tous les lundis dans ma petite tête son signe de mauvais jour, semaine de travail. Même si étant une Khi j’aimais même j’adorais travaillait, j’avais passé un si bon week-end, j’en avais oublié les soucis quotidiens des cours. Ce qui est assez rare pour moi. Vous me direz mais qu’est-ce qui me faire changer la petite Joy ? Un garçon oui un garçon tout simplement.

Difficile à croire mais j’ai rencontré un garçon il était vraiment adorable nous avons parlé de longues heures, nous nous sommes trouvés de nombreux points communs peut être trop.. En fin bon ce fut un rare moment de bonheur comme je n’en ai pas vécu depuis si longtemps. Il avait l’air de m’apprécier pour ce que j’étais et pas pour ce que mon père était. En fin nous nous sommes quittés la larme à l’œil. Mais étant donné qu’il était dans le même établissement que moi, je n’aurais aucun mal à le retrouvé lui et sa gentillesse. C’est ce que je pensais du moins.

Donc revenons-en à ce fameux lundi matin. Je me lève du bon pied comme habituellement. Je descends sur la pointe des pieds dans la cuisine du bâtiment de ma confrérie. Je jette un rapide coup d’œil aux membres qui prennent leur petit déj’ avant d’avaler le mien en deux minutes top chrono. Je me contente d’un pancakes au miel. Je regarde mon emploie du temps mais mes livres et mes cahiers dans mon sac puis je sors du bâtiment.
Quelques minutes de marches plus tard je me retrouve aux casiers je pose mes affaires de l’après-midi puis je continue ma route espérant croiser Curtis. Cette espérance devient réalité, je le vois accompagner de ses frères de confréries j’hésite un instant puis je fonce droit sur le groupe, je tapote gentiment l’épaule de Curtis. J’ouvre la bouche mais aucun son n’en sort, il s’exclame :

« Il y a un problème Khi Omikron ? Je peux peut-être t'aider même si j'en ai aucunes envies ? »

Je reste bouche bée, je ne comprends pas pourquoi il me parle sur ce ton. Il ne m’a jamais parlé comme ça quand nous étions seuls. Ses frères se moquent de moi. J’ai l’habitude d’entendre des moqueries mais là, ce n’est pas pareil Curtis étais si.. différent. Les larmes me montent aux yeux. Je n’ai pas la force ni l’envie de rester devant lui comme une idiote. Il voulait me ridiculiser, il ne voulait plus de moi ? Il a gagné je ne viendrai plus l’embêter. JAMAIS ! Je tourne les talons et cours jusqu’aux toilettes, ici au moins je serais au calme et personne ne viendra me chercher des poux.