Wynwood University
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 Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé

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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyDim 30 Mar 2014 - 11:23



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité – Ki
Je n’avais pas pris trop de temps pour acheter de quoi manger, je ne voulais pas que Ki se volatilise pendant mon absence. Même si je l’aurais amplement mérité. Après tout, n’était-ce pas ce que j’avais fait ? J’étais partie comme ça, sans le prévenir, sans rien laisser d’autre qu’une simple lettre. Une simple lettre dans laquelle je lui disais que je l’aimais et où je faisais rapidement référence à ma grossesse sans oser le dire clairement. Voilà, c’était tout ce que je lui avais laissé. Des simples mots, des mots que j’avais pesé minutieusement. Mais que des mots, rien d’autre. Et je lui avais laissé le même vide que lui cet été. Enfin, nous avions tous les deux eu nos raisons, et jamais je ne lui en avais voulu. Même si au début, j’étais en colère qu’il soit parti sans rien dire. J’étais incapable d’être en colère bien longtemps, encore moins après lui. Et puis … il était parti tenter sa chance, et j’avais été de tout cœur avec lui. Son départ m’avait permis de remettre un pied dans mon pays natal et d’y reconstruire des souvenirs fabuleux.
Je revins donc rapidement dans la chambre d’hôtel pour y découvrir un Ki réveillé mais pas trop. Je le saluai, il me répondit encore endormi. Prenant soin de ne cogner dans rien, j’allai ouvrir un peu le rideau pour y voir plus clair. Certes, c’était un peu dur pour lui qui venait certainement de se réveiller, mais moi j’en avais besoin. Je lui demandai s’il avait bien dormi et n’obtins pour réponse qu’un grommelant ne ressemblant pas vraiment à un mot. Je passai par la salle de bain pour finalement revenir dans la chambre et rapprocher la nourriture de Ki. C’était si étrange de le voir là, comme ça. Je m’étais attendu à tout sauf à le croiser en plein milieu de la nuit. Et il avait été encore plus surpris que moi, choqué même. J’avais vu dans son regard, dans ses paroles, dans ses gestes … Il ne s’était absolument pas attendu à me voir enceinte. Pourtant, c’était bien la vérité, j’attendais un enfant de lui.
Je sentis son regard sur moi. D’abord sur mon visage. Il me scrutait, m’observait, m’analysait peut-être. Moi, je ne parvins pas à continuer à le regarder, j’avais trop honte de moi. Et puis, j’avais peur de voir mon reflet dans ses yeux. Comment me voyait-il ? Je ne savais pas, malgré les indices. D’un côté, il était toujours là, il n’avait pas pris la fuite. Il avait dormi tout contre moi, m’enlaçant, me communiquant sa chaleur. Ça voulait dire … qu’il m’aimait encore ? Peut-être que c’était juste de l’affection, ou simplement pour avoir une présence. Je ne lui avais pas laissé le choix que de dormir ici, j’avais vu qu’il en avait besoin, il n’aurait pas tenu tout seul le trajet jusqu’à Wynwood. Mais le reste … c’était de sa propre volonté. Mais à côté de ça, il y avait eu tout le reste. Sa réaction face à moi et face à ce bébé. Il avait lâché son sac, s’était recroquevillé par terre, avait pleuré. Il ne voulait pas de cet enfant, je ne voyais aucune autre raison à ce comportement. Au départ … Au départ moi non plus. Enfin, ce n’était pas que je ne le voulais pas. Mais … Il n’était pas prévu. C’était un accident. L’idée d’avoir des enfants avec Ki ne me déplaisait pas, au contraire. Mais pas maintenant, pas comme ça. Nous étions trop jeunes, pas assez préparés et pas assez sûrs de nos avenirs respectifs. Moi, je n’avais jamais connu personne d’autre qu’Ethan avant lui. Je n’avais aucune expérience de couple, j’étais maladroite. Et en quelques semaines, je m’étais retrouvée enceinte. Alors, non, je n’avais pas vraiment voulu de ce bébé, au départ. Mais après … C’était l’enfant de Ki. Et s’il était là, c’était bien parce que nous nous aimions, non ? Enfin, moi je l’aimais, je le savais, mais lui, est-ce qu’il m’aimait de la même manière ? Peut-être était-ce pour ça qu’il avait réagi si violemment ? Alors voilà, j’en étais là. Je n’arrivais même plus à savoir quels sentiments il avait pour moi.
Ki baissa ses yeux sur mon ventre. Le nœud du problème. C’était bien là que toute mon attention et la sienne étaient concentrées depuis cette nuit. Sur ce ventre si arrondi, bien plus gonflé que la dernière fois qu’il m’avait vue. Mon petit trésor secret, en quelque sorte. Et encore, il allait continuer à prendre plus de volume, dans les semaines venir. Où est-ce que je serai à ce moment-là ? Qu’est-ce que je ferai ? Est-ce que j’arriverai à repartir vivre comme depuis les derniers mois ? Ou est-ce que j’allais revenir à Wynwood, puisque c’était là qu’était ma place ? Mes amis y étaient, Ki y était. Et même si je l’avais trahi en partant, je ne m’imaginais pas le quitter de nouveau. J’avais passé la nuit à penser à ça. Repartir était au-dessus de mes forces, même s’il refusait l’existence de notre bébé. J’aurais voulu rester avec lui dans cette chambre d’hôtel jusqu’à la fin de nos jours. Pour ne jamais avoir à affronter l’extérieur. Mais c’était impossible, n’est-ce pas ? La vie, c’était sortir dehors et affronter le monde. Je devais aller de l’avant et continuer à franchir les obstacles, comme je l’avais toujours fait. Ou du moins, comme j’avais toujours essayé de le faire.

Sa voix brisa enfin le silence quand il me remercia. Il ajouta que c’était bon. Tant mieux, il aurait plus manqué que je lui offre un mauvais petit déjeuner. Personnellement, je n’avais pas l’impression que c’était si bon que ça. En fait, j’avais l’impression que rien n’avait de saveur ce matin. Le fait qu’il m’ait enfin parlé me fit relever la tête vers lui. Le regarder en face me ramenai à ma culpabilité d’être partie. Pourtant, j’étais heureuse de revoir son visage. Même s’il était fatigué, troublé, triste, c’était les traits de Ki et j’aimais son visage. Je le trouvais beau avec ce petit quelque chose d’encore enfantin mais qui lui allait à merveille. Puis il évoqua le souvenir de notre rencontre. Oui, nous aurions pu croire que nous étions revenus à ce jour, un an plus tôt. Mais ce n’était pas le cas. Depuis, tant de choses avaient changé. Si on m’avait dit à ce moment qu’un an plus tard, je serai complètement amoureuse et enceinte de Ki, je ne l’aurais pas cru. Oui, à ce moment-là, c’était Ethan que j’aimais. Mais pas de la même manière, c’était … Juste différent. Et nous voilà un an plus tard. Nous avions parcouru pas mal de chemin, n’est-ce pas ? Est-ce que nous avions pris la bonne direction, au moins ? Moi je pensais que oui. Nous avions fait des erreurs, c’était certain, mais tout le monde en faisait. Et justement, vivre, c’était aussi faire face à ses erreurs et tout faire pour s’en servir. Est-ce que ce bébé faisait partie de ces erreurs ? Oui et non. Nous avions fait une erreur en prenant le risque, mais ce bébé en lui-même, jamais je ne l’avais vu comme une erreur. S’il était là, c’était suite à notre choix ce jour-là, mais aussi aux choix suivants que j’avais pu faire. Et je savais, j’avais l’intime conviction que je n’avais pas fait d’erreur le concernant.
Ki me demanda de dessiner un mouton, mais j’en fus incapable. Je n’arrivais pas à me souvenir de la forme qu’avaient ceux qu’il m’avait dessinés, et c’était eux que je voulais faire. Mais ça ne venait pas. Rien de rien. J’étais perdue et désemparée, mais il reprit la parole, me révélant qu’il aurait mieux fait de passer son chemin au lieu de m’adresser la parole. Il regrettait de faire partie de ma vie. Ce fut un choc d’entendre ça de sa bouche. Il me dit qu’ainsi, il n’aurait pas gâché mon innocence et me demanda pardon encore une fois. Ki, tu ne comprends définitivement pas. Tu n’as rien à te faire pardonner. Si je t’en voulais, si je n’avais pas voulu de cet enfant, il ne serait pas là. Si comme tu le penses tu as gâché ma vie, j’aurais fait le choix de ne pas le garder et de ne pas lui laisser de chance. Mais … C’est notre enfant. Je ne peux pas t’en vouloir pour ça, et à lui non plus. Au contraire, moi je suis heureuse que tu sois entré dans ma vie.

Face à mon silence, Ki finit par aller dans la salle de bain pour se rafraîchir un peu, me laissant seule avec mes pensées. J’avais été incapable de lui dire la moindre chose alors que pourtant, j’avais envie de réagir. Je ne pouvais pas le laisser dire ces choses alors que je n’étais absolument pas d’accord avec lui. Mais aucune protestation n’était venue. Un sentiment d’urgence me saisit, comme si j’allais perdre quelque chose si je restais là sans agir. S’il sortait de la salle de bain sans que je n’aie fait la moindre chose, j’avais peur de briser encore quelque chose entre nous. Ce que je ne voulais pas. Je tenais tellement à lui … Il pensait m’avoir fait du mal, avoir gâché ma vie, mais je ne pensais pas du tout comme lui. Alors je me levai avant qu’il ne réapparaisse. Et je me retrouvai face à lui alors qu’il venait de revenir dans la chambre. Je me stoppai tout près de lui et posai mes mains de chaque côté de son visage avec précautions. Puis je lui fis part de mes pensées, pour qu’il sache qu’il avait tort, qu’il ne m’avait pas fait de mal comme il le pensait. Il n’avait rien à se faire pardonner. Puis dans un élan de folie, je me blottis contre lui. J’avais besoin de sa présence contre moi, là tout de suite. J’avais besoin de lui, de sa peau, de son odeur, de ses cheveux, des battements de son cœur. J’avais besoin de chacune de ses cellules, il m’avait trop manqué. Mon geste n’était certainement pas le plus intelligent que j’avais en réserve, je savais que mon ventre l’avait marqué à un haut degré mais je ne pouvais pas faire autre chose. Tout ce dont j’avais envie, c’était de l’enlacer. Pour la rassurer, pour lui faire comprendre que malgré mon départ, malgré notre rupture que j’avais initiée, moi, je l’aimais toujours comme une folle. Ce bébé en était une preuve. Si je ne l’avais pas suffisamment aimé, il m’aurait suffi de le faire … disparaître, non ? Après tout, nous étions aux Etats-Unis. Si j’avais voulu, jamais il n’aurait su que j’étais enceinte, j’aurais gardé ce secret jusqu’à la fin de ma vie et j’aurais mis un terme à cette vie avant même qu’elle ne commence. Mais je ne l’avais pas fait. Malgré la peur, malgré tout ce que ça impliquait, je l’avais gardé. Parce que c’était notre bébé. Le mien, celui de Ki, une preuve matérielle que nous nous aimions. J’avais compris ça juste après ma fuite, alors que j’étais encore terrorisée par la vie qui m’attendait.
Toujours contre Ki, je continuai et lui livrai ce que j’avais sur le cœur. S’il ne m’avait pas adressé la parole ce jour, nous aurions fait connaissance à un autre moment. A croire que le destin avait voulu nous unir. Nous étions dans la même confrérie, dans la même classe, dans la même chambre. Ce n’était pas un signe ? Je ne croyais pas au destin, mais je devais avouer que là, c’était immanquable. Depuis le début, il y avait un lien solide entre nous. Sans oublier que nous étions nés et avions grandi dans la même ville, très loin de Miami. Si l’on y réfléchissait, on pouvait se dire que finalement, Ki et moi étions faits l’un pour l’autre. C’était une vision très rêveuse, mais c’était comme ça. Je sentis Ki poser son menton sur mon crâne, comme il l’avait déjà fait de nombreuses fois. Mon cœur battait à tout rompre. Il me rendait mon étreinte. Il ne me repoussait pas. Depuis de nombreuses secondes, il se contentait de me laisser l’enlacer, mais là, il m’enlaçait à son tour. M’aimait-il encore ?

- Moi ? Tu ne me détestes pas ?

Je souris tristement. Bien sûr que non je ne le détestais pas, comment j’aurais pu ?

- Je te détesterai jamais ! Lui dis-je avec douceur. Je n’y arrive pas, c’est impossible. Ki …

Je t’aime. Je t’aime, c’est tout. Je serais bien restée là cent ans, mille ans, mais je ne pouvais pas. Peut-être était-ce à cause du contact direct que j’avais avec Ki, mais le bébé se mit à bouger dans mon ventre. Il sentait que quelque chose se passait, certainement. C’était étrange les réactions qu’il pouvait avoir avec un simple contact sur ma peau. J’avais déjà pu remarquer un changement quand je touchais mon ventre ou y posai quelque chose –comme la peluche que Ki m’avait offerte-. Et là … Là, à croire que mon geste l’avait réveillé et qu’il voulait communiquer avec nous lui aussi. J’étais trop bien contre Ki, mais je fis quand même le choix de m’éloigner de lui. Je ne voulais pas prendre le risque de l’effrayer encore plus s’il sentait les mouvements du bébé contre lui, même s’il y avait peu de chances pour que ça arrive. Je le regardais droit dans les yeux, souriant avec gêne.

- Tu n’as rien fait de mal, alors arrête de t’excuser. D’accord ?

Je reculai encore un peu, allant vers mon bureau pour mettre une certaine distance entre nous. Je ne le fuyais pas, je lui laissais juste de l’espace. Il avait besoin de temps et d’un peu de distance, j’en avais le sentiment. Il hocha la tête en me répondant. Puis il reprit la parole sur un ton légèrement différent.

- Tu me dis ça Shin mais tu vas encore disparaître hein ? Dès que j'aurai le dos tourné, tu vas m'abandonner encore ... je ne te comprends pas.

Immobile, j’encaissai ses paroles alors que son téléphone sonnait. C’était bien la dernière chose dont on avait besoin : que quelqu’un nous coupe. Que répondre à ça ? Non, je n’allais pas disparaître, pas maintenant, j’en étais incapable. J’avais eu la force de le faire il y a quelques mois, mais aujourd’hui, je ne l’ai plus, cette force. J’étais incapable de repartir à nouveau. J’avais pensé à ça toute la nuit, me demandant ce qu’il était mieux de faire. Mais à chaque fois, je finissais par revenir au même point. Je ne pouvais pas m’en aller avec cet enfant et ne jamais revoir Ki. Peu importait s’il ne le voulait pas, s’il n’acceptait pas ce bébé, je ne pouvais pas lui enlever. Je me sentais mal, il avait mis le doigt sur un nœud. Oui, j’étais une traîtresse, il ne pouvait pas me faire confiance, j’avais bien compris ce qu’il pensait.

- Non … Non ! Je vais …

Je m’arrêtai pour trouver mes mots. Mais son téléphone sonnait toujours et il s’excusa auprès de moi pour décrocher. Etrangement, il répondit en coréen. Il avait donc un interlocuteur venant du même pays que nous. J’aurais pensé à un membre de sa famille, mais je compris que ça n’était pas le cas à ses paroles. On aurait dit qu’il parlait à une sorte d’employeur. Le bébé bougeait toujours, maintenant qu’il était lancé il n’était pas prêt de s’arrêter. Je posai une main sur mon ventre comme pour le calmer mais ça n’eut presque pas d’effet. Comparé au corps de Ki contre mon ventre, ma main n’avait aucune valeur. Puis il raccrocha et se dépêcha de mettre ses chaussures pour partir. Je n’avais pas envie de le voir partir maintenant, nous n’avions pas fini de discuter. Mais s’il s’agissait vraiment de son employeur, il pouvait se faire virer, alors il n’avait pas vraiment le choix.

- Je vais devoir partir Shin, je suis en retard. Si tu comptes revenir, sache que ta chambre t'attend toujours et tes amis aussi. J'espère te revoir à Wynwood, je ne veux plus courir après une ombre. On discutera plus sérieusement de tout à ce moment. Je t'attendrai Shin.

Je restai interdite et silencieuse. Il m’aurait fallu plus de temps pour réagir, mais du temps, il n’en avait pas. Avant que je ne dise quoi que ce soit, il me demanda la route à prendre pour retourner là où nous nous étions vus. Je sortis de ma léthargie et lui indiquait d’une petite voix emprunte de sanglots. Il allait repartir, et j’avais l’impression d’avoir manqué quelque chose. Je n’avais pas pu me défendre sur un potentiel futur départ, et ça me bloquait. J’aurais voulu lui faire part de mes pensées, pour qu’il m’aide à réfléchir, même si dans le fond c’était déjà tout réfléchi. Juste avant d’ouvrir la porte, Ki s’arrêta pour me dire une dernière chose, alors que moi, j’étais au bord des larmes.

- Je me demandais ce qui avait changé chez toi Shin, j'ai enfin trouvé. Tu es encore plus belle qu'avant. Bonne journée, repose-toi bien.

Mon cœur fit une embardée et Ki referma la porte derrière lui, disparaissant définitivement. Une dizaine de secondes s’écoula avant que je ne me mette à pleurer. Il était parti, et la dernière chose qu’il m’avait dite était magnifique. J’étais tellement fatiguée que mes nerfs craquèrent à ce moment-là. Je me dirigeai vers mon lit mécaniquement et m’y assis. Moi, encore plus belle qu’avant ? Je n’avais pas changé pourtant, si ce n’était … ce ventre. J’avais pris du poids, forcément. Et pas que du ventre, en fait. Comment je pouvais être plus belle qu’avant ? Comment Ki pouvait me trouver plus belle qu’à mon départ alors qu’il n’arrivait même pas à accepter ma grossesse ? Je défis mes chaussures en continuant à pleurer puis me glissai sous les draps, incapable de tenir debout ou de faire quoi que ce soit. Mes larmes n’arrivaient pas à s’arrêter. Pourquoi je pleurais ? C’était de la tristesse qu’il soit parti, le contrecoup de cette rencontre, la culpabilité de ce que j’avais fait mais aussi une sorte de joie à ce que je venais d’entendre et de vivre. Ki … Ki, j’aimerais tant savoir ce qui anime tes pensées. Notre conversation ne me suffit pas, j’ai besoin de plus pour savoir quoi faire. Est-ce que je dois rester ou est-ce que c’est mieux que je reparte ? Toujours et encore cette question. Alors que pourtant, j’en connaissais la réponse. Dès que j’avais posé mes yeux sur son visage, dans cette petite boutique, et que je l’avais reconnu, mon cœur avait su. Depuis ce moment, chaque parcelle de moi savait que je ne pouvais pas repartir et le laisser derrière moi une fois encore. J’avais trop besoin de lui. Je ne m’attendais pas à reprendre notre vie tranquillement, à ce qu’il m’aime jusqu’à la fin de ma vie. Mais rien que sa présence … juste ça, et j’étais sûre que tout irait bien.

J’attrapai la peluche qu’il m’avait offerte et qui trônait à la tête du lit. Ce n’était pas elle qui allait répondre à mes questions, mais j’avais cette stupide impression qu’elle allait quand même pouvoir m’aider. Je me tournai vers la place qu’avait occupée Ki pendant la nuit. Puis je me décalai sous les draps pour retrouver cette même place. C’était peut-être dans ma tête, mais je pouvais percevoir son odeur. Mon cœur se calma un tout petit peu, mais vraiment qu’un peu, pas assez pour que je ne le sente plus tentant de s’échapper. Je fermai les yeux, ramenant la peluche contre moi, mes larmes coulant silencieusement le long de mon visage pour finir leur vie sur le drap. Je passai de longues minutes ainsi, me calmant au fur et à mesure. Et après une demi-heure à pleurer, je m’endormis enfin, plus sereine.
J’avais pris ma décision. Dès lundi, j’allais me rendre à Wynwood pour rencontrer le proviseur. J’allais aussi retourner à mon hôtel pour récupérer mes affaires et abandonner mon employeur. Je m’en voulais de lui faire ça, je lui avais promis que ma grossesse n’allait pas m’empêcher de travailler pour lui. Mais il fallait que je retourne à Wynwood, c’était impossible autrement. Ki m’y attendait, ainsi que d’autres personnes. Je n’avais pas une multitude d’amis, mais je tenais à ceux que j’avais. Ils me manquaient et j’avais envie de les revoir. Il y a quelques mois, je n’étais pas prête à tout affronter, je n’avais pas encore digéré la nouvelle de ma grossesse, l’attaque de Trent. Mais maintenant, je l’étais, prête. J’avais la force d’assumer aux yeux de tout le monde, de montrer à quel point j’étais fière de porter l’enfant de Ki et heureuse d’avoir la chance de lui donner vie dans peu de temps. Et à côté de ça, je n’avais plus la force –ou plutôt la lâcheté- de fuir encore.
Voilà, c’était ça. J’allais retourner à Wynwood. J’allais retrouver ma vie à Wynwood. Une nouvelle étape nous attend bébé, tu es prêt ?


HRP : Bon bah voilà, c’est fini ._. J’espère que la fin t’aura plu. Et merci pour ce rp, c’est le plus beau que j’aie fait jusqu’à ce jour, il est clairement numéro un dans mes préférés :huug: :bighug:

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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyMer 26 Mar 2014 - 11:29



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité .



Shin & Ki


.



HRP: désolé mais j'ai dû un peu abréger abruptement pour amener à la fin du rp :/


Dernière édition par Ki beom Lee le Lun 22 Déc 2014 - 12:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyMar 25 Mar 2014 - 9:05



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité – Ki
J’avais trop peu dormi, alors que pourtant, je tombais de fatigue. La présence de Ki m’en avait empêché pendant un bon moment. Alors que pourtant, avant, quand j’étais dans ses bras bien calée, je dormais profondément. Avec lui, je me sentais en sécurité. Mais là … Les retrouvailles avaient changé les choses. Mon cœur avait battu à tout rompre toute la nuit, mes pensées avaient tourné en boucle aussi. Que pensait-il de moi maintenant ? Il me l’avait dit, j’étais toujours Shin mais j’étais différente. Je ne le dégoûtais pas, c’était ce qu’il disait. Mais la vérité ? Bon sang, j’étais enceinte de six mois ! Je ne lui avais rien dit quand je l’avais découvert, j’étais partie, j’avais menti, je l’avais abandonné. Je savais que je n’avais pas fait ce que j’aurais dû faire. Mais quoi ? A ce moment-là, je pensais le préserver. Ni lui ni moi n’avions besoin de ça, nous n’étions pas prêts pour avoir un enfant. Nous n’avions rien. Pas de diplôme, pas d’endroit où l’accueillir, rien. A dix-huit ans, je ne savais même pas si j’allais finir ma vie avec lui, même si c’était ce que je désirais depuis ce jour où j’avais fini par comprendre que je l’aimais. Est-ce que j’aurais droit à son pardon un jour ? C’était certainement la question qui était le plus souvent revenu. Parce que même s’il était là, tout contre moi à dormir paisiblement, ça ne voulait pas dire qu’il me pardonnait tout ce que je lui avais fait. Moi-même je ne me l’étais pas encore pardonné. Je me demandais aussi ce qui allait se passer, au réveil. Serait-il parti ? Ou allait-il être encore là, pour parler ? Pour me dire qu’il ne voulait plus me voir et que je devais me débrouiller toute seule avec ce bébé ? Bien sûr que non, Ki n’était pas comme ça. Il ne me dirait jamais ça, combien même une partie de lui le penserait. Et moi, qu’est-ce que je devais faire ? J’étais découverte, si Ki le savait, je ne pouvais pas repartir et continuer à vivre ma petite vie toute seule. J’étais incapable de repartir comme ça.

Je fermai l’œil un peu et dormis, mais pas énormément au final. Quand je me réveillai, Ki était toujours là, ce qui était un soulagement pour moi. Il ne s’était pas enfui pendant la nuit, il ne m’en voulait pas à ce point. J’allai prendre une douche rapidement et discrètement pour ne pas le réveiller. Puis je sortis de la chambre pour nous acheter de quoi prendre un petit-déjeuner. C’était risqué, Ki pouvait se réveiller pendant mon absence. Mais … Aller lui chercher de quoi manger me faisait plaisir. Il avait très certainement faim. Je ne m’attardai pas pendant des heures, récupérant des muffins, un chocolat chaud et un capuccino. Quand je remontai, Ki était réveillé mais fort heureusement encore là. Je soupirai intérieurement, soulagée. Egoïstement, j’avais envie de sa présence encore un peu, même si c’était … bizarre. Depuis cette nuit, j’avais l’impression de me trouver avec lui dans une bulle, bien isolés du reste du monde. Mais l’ambiance qui y régnait était des plus étranges. C’était bien sûr à cause de ce bébé, témoin de ce qu’il y avait entre Ki et moi. Enfin, de ce qu’il y avait eu, du moins. Je ne savais même pas s’il m’aimait comme je l’aimais.
Je saluai Ki avec toute la bonne humeur que j’avais pu rassembler. Je ne voulais pas paraître trop enjouée, je ne l’étais pas, j’étais relativement gênée par notre situation. Mais j’étais aussi tellement heureuse de le revoir que je voulais renouer un semblant de contact avec lui. Il me salua à son tour, beaucoup moins réveillé que moi. Ce que je comprenais. Regardant où je mettais les pieds, je me dirigeai vers les rideaux pour les tirer en partie. Le soleil se levait paresseusement, tout comme Ki, et il fallait que je fasse entrer un peu de lumière. Pour ne pas couper le contact, je demandai à Ki s’il avait bien dormi. J’eus un son pour toute réponse, ne sachant même pas si c’était un oui ou un non. Il avait visiblement dormi plus que moi, c’était déjà ça. Pour lui laisser le temps de finir d’émerger, j’allai dans la salle de bain pour me rafraîchir et remplir ma bouteille d’eau. Je tentais tant bien que mal d’établir la conversation mais Ki était encore à moitié endormi et je ne savais pas vraiment quoi faire. J’étais partagée entre plusieurs envie, elles se battaient en moins sans qu’aucune ne prenne jamais l’avantage. Un combat sans fin. Finalement, je récupérai nos boissons chaudes et les muffins pour m’installer sur le lit, lui indiquant que j’avais pensé qu’il aurait faim.

Je le regardai bailler. Il était vraiment encore endormi. Alors que moi, j’étais tout ce qu’il y avait de plus réveillée. Enfin, pour le moment. J’avais tellement peu dormi que je savais que j’allais m’écrouler dès qu’il serait parti –parce que même si je ne voulais pas qu’il parte, il n’allait pas rester éternellement avec moi dans cette chambre-. Je lui souriais timidement. Puis je lui expliquai que je lui avais pris un capuccino et des muffins. Je me souvenais qu’il aimait ça, j’étais presque sûre de ne pas me tromper. Ki me fixai, les yeux rivés sur mon visage. A quoi pensait-il ? Dis-moi Ki, pourquoi me regardes-tu ainsi ? Tu te donnes du courage pour me parler ? Voyant qu’il ne bougeait pas, toujours concentré sur mon visage, je finis par goûter à ma boisson et à la nourriture achetée. Après un temps qui me sembla interminable, Ki en fit enfin de même. Je vis clairement son regard quitter mon visage pour descendre et me passer au peigne fin. Si tu cherchais quelque chose de différent Ki, c’est bien là que tu vas le trouver. Tu le vois ce ventre ? Là, bien caché, à l’abri, il y a ton bébé. Notre bébé. Tu sais que j’en prends soin depuis que je sais qu’il est là ? Il va bien, j’ai tout fait pour. Et je continuerai jusqu’à ne plus pouvoir. Et toi ? Est-ce que toi aussi tu veux prendre soin de lui ? Non, suis-je bête. Ce bébé n’était pas voulu, un vulgaire accident. Comment tu pourrais l’accepter maintenant ? Moi c’est différent, je le sens bouger, la vie qu’il prend, c’est celle que je lui donne. Je ne peux pas faire autrement que de l’aimer, après tout, c’est ton enfant. Mais toi … Toi, tu ne connais son existence que depuis hier. Et demain ? Demain, peut-être que tu l’auras oublié. Alors que moi, demain, je l’aimerai encore plus, et je t’aimerai encore plus.

Je restai silencieuse, chamboulée intérieurement. Son regard pesait lourd sur moi, même s’il me regardait simplement. Je ne voyais pas de colère, juste … juste quelque chose d’indéchiffrable. Et c’était quoi qu’il y avait avec ? De la peine, du remord, de la déception ? Oui, certainement que je lui avais fait du mal, j’avais été tellement idiote ! Ki me remercia, brisant enfin le silence, et commença à manger et à boire. Je baissai les yeux, incapable de soutenir plus longtemps cette inspection. Je continuai à manger, même si d’un coup, la faim n’était plus là. Mais bon, je devais manger, pour moi et pour le bébé. Je ne gardai pas la tête basse longtemps puisque Ki me dit que c’était très bon. Personnellement, j’avais l’impression que ça n’avait aucun goût. C’était moi qui ne trouvais pas de goût à ce que je mangeais, hein ? Je le regardai de nouveau. Je n’arrivais pas à soutenir son regard mais je n’arrivais pas non plus à le quitter des yeux. J’avais peur qu’il s’enfui, certainement. Quand je le fixai de nouveau, je pus voir une larme couler le long de sa joue. Mon cœur se serra. C’était de ma faute. Il pleurait à cause de moi. J’ajoutai ce détail à ma liste de « choses qui font que je me déteste ». Je faisais pleurer celui que j’aimais.

- On pourrait presque croire qu'on est revenu à ce fameux jour où je t'ai adressé la parole.

Je déglutis. Oui, on pouvait croire. J’avais pris le capuccino pour cette raison. C’était ce qui m’était passé par la tête. Il avait aimé ça ce jour-là. Cette nuit-là, j’étais debout parce que je n’arrivais pas à dormir. Mais ce n’était pas parce que j’étais enceinte, que le bébé bougeait assez pour m’empêcher de dormir et que j’avais eu une soudaine envie de manger de la glace. C’était à cause des rumeurs lancées sur moi. Ces rumeurs … Qu’avait-on dit sur mon départ ? Ma disparition avait-elle été remarquée ou passée sous silence ? Et si jamais … si jamais je décidais de revenir ? J’étais concentrée à regarder Ki manger, faisant tout pour ne pas rester figée sur ce regard que je ne comprenais pas. Sauf que lui, lui, il plongea droit dans mes yeux, ne me laissant même pas l’occasion de me défendre.

- Dis, tu voudrais pas dessiner un mouton pour moi ?

Oui, ce fameux jour … Ce jour où j’avais finalement trouvé bien plus qu’un compatriote, une conversation d’une nuit. Cette nuit, j’avais trouvé la personne la plus précieuse de ma vie. Une nouvelle larme dégringola sa joue, me déchirant encore plus. J’avais envie de passer ma main sur son visage pour en effacer toute trace, pour l’empêcher de pleurer. Mon sourire se dissipa, je ne pouvais pas être bien s’il ne l’était pas. Je déglutis encore, la gorge nouée, incapable de répondre quelque chose. Puis j’allai silencieusement récupérer un support, une feuille et un simple crayon à papier sur mon bureau, contemplant rapidement le dessin de Ki qui y trônait toujours. Dans mon ventre, tout était calme, étrangement calme, comme si mon –notre, il n’était plus exclusivement à moi maintenant- bébé savait que papa et maman étaient en pleine discussion, aussi étrange fut-elle. Je tentai de me souvenir de la forme qu’avaient ses moutons, mais j’en fus incapable. C’était il y a un an. Et même si ça avait été la semaine dernière, vu mon état, j’aurais été incapable de m’en rappeler. J’agitais mon crayon au-dessus de la feuille, cherchant désespérément une forme dans mon cerveau, mais rien de rien. Je n’avais rien qui me venait. Son regard était toujours porté sur moi et je n’y arrivais pas. Je suspendis tout geste quand il reprit de nouveau la parole, des sanglots dans la voix.

- Enchanté Shin moon.

Ses doigts effleurèrent ma joue, mon cœur fit une embardée. J’avais mal et je me sentais tellement bien en même temps. Une sensation étrange, que je ne comprenais même pas, s’insinuait lentement dans mes veines. Je ne retenais pour ne pas saisir sa main pour lier mes doigts aux siens, comme je l’avais déjà fait auparavant. Ça me rappelait ces petits moments de calme et de tendresse entre nous deux, à simplement être l’un contre l’autre, en silence, juste ensemble et rien d’autre. Cette époque était révolue, n’est-ce pas ? Par ma faute, jamais plus nous n’aurions de moments comme ceux-ci. C’était tout juste si je supportais d’être près de lui avec le remord qui me rongeais. Pourquoi faisait-il ça ? Il aurait dû m’en vouloir, il aurait dû crier, m’insulter, me dire qu’il ne voulait plus me voir, moi et mon enfant bâtard. Mais non, rien de tout ça. Il s’était laissé emmener jusqu’ici, m’avait laissée prendre soin de lui, avait dormi en m’enlaçant. Et maintenant … maintenant il effleurait ma joue naturellement, au bord des larmes. Ki, dis-moi tout, dis-moi ce que tu ressens, dis-moi ce que tu veux, ce que je dois faire.

- Si je pouvais ...

Sa main s’écarta de ma joue et je me surpris à esquisser un geste pour la retenir. Je la stoppai à mi-chemin, me disant que c’était une très mauvaise idée et regardai ses doigts retomber dans le vide. Ça sentait mauvais, hein ? S’il retirait sa main, c’était qu’il était sur le point de me dire quelque chose d’important, certainement quelque chose qui n’allait pas me plaire. Et nous y étions, il allait enfin me dire qu’il ne voulait pas de moi ? Que j’étais un monstre parce que j’étais tombée enceinte et qu’ik ne voulait rien avoir à faire avec cet enfant. Après tout, je l’avais amplement mérité. L’heure était venue. Respire Shin, plus le pansement est arraché rapidement, moins la douleur perdure.

- Si je n'avais qu'un souhait à faire je remonterais le temps à ce jour et au lieu de chanter en passant à côté de toi, je me tairais ainsi je ne serais jamais entré dans ta vie. Tu serais encore en train de sourire innocemment à l'heure qu'il est. Pardonne-moi ...

Je restai là, glacée en entendant sa première phrase. J’avais raison, c’était donc ça. Il regrettait de m’avoir connue. Mes larmes montèrent à nouveau. Je m’y attendais, j’y avais pensé toute la nuit, mais ça faisait mal. Il voulait ne jamais être entré dans ma vie. Mais moi Ki, je ne regrette pas que tu sois entré dans ma vie ! Je ne regrette rien, sauf d’être partie comme ça. C’est là que je compris sa deuxième phrase. Ce n’était pas à cause de moi qu’il voulait changer les choses, mais visiblement à cause de lui. Pour la énième fois depuis hier, il me demandait pardon. Mais pardon pour quoi Ki ? Tu n’as jamais rien fait que j’aie à pardonner. Ce bébé … Ce bébé n’est pas de ta faute. Tu as même essayé de faire en sorte qu’il ne soit pas là, le jour où on l’a fait … Ce n’est pas ta faute. C’est moi. J’ai voulu … Enfin, de toute façon, c’était bien trop tard pour chercher à savoir qui de lui ou de moi était en tord. Ce bébé, nous l’avions fait à deux. Et même si c’était un accident, même s’il n’était pas voulu, il était là parce que nous nous aimions. Sinon, jamais je n’aurais pris ce risque avec Ki, jamais je n’aurais voulu faire l’amour avec Ki sans protection si ça n’avait pas été pour lui montrer combien je l’aimais et combien j’étais heureuse de le retrouver ce soir-là. Et maintenant qu’il était là, cet enfant, je ne pouvais pas lui en vouloir. Enfin, leur. Ni à Ki pour avoir pris ce risque au même titre que moi, ni à ce bébé pour sa présence. C’était tout bonnement impossible.
A l’intérieur de moi, j’avais envie de lui crier qu’il n’y était pour rien et qu’il devait arrêter de s’excuser, mais je n’y arrivais pas. Je n’arrivais qu’à garder le silence, encore et toujours le silence. J’avais vécu les dernières années dans le silence, et seul Ki m’avait redonné la parole. Même avec Ethan … Oui, même avec lui j’étais restée peu bavarde. Mais avec Ki … Avec Ki, j’arrivais à parler naturellement, sans jamais me forcer. Le seul et l’unique qui avait trouvé le bouton, celui sur lequel on avait frappé à grands coups de couteaux pour me faire taire. Et après ça, je m’étais un peu plus ouverte au monde, même à mon ancien monde, que je refusais plus que tout. Ki essuya ses yeux encore humides, je n’arrivais toujours pas à prononcer le moindre mot. Puis il m’annonça qu’il allait se rafraîchir le visage et qu’il revenait. Je restai immobile, le suivant du regard pour le regarder disparaître dans la salle de bain comme je l’avais fait à mon retour dans la chambre. J’entendis le robinet et j’eux ce sentiment d’urgence, comme j’en avais déjà eu avec lui. La vie était finalement un éternel recommencement. Nous vivions les mêmes moments à quelques semaines, mois ou années d’écart, mais à chaque fois, nous les revivions. Notre rencontre, et là, maintenant, ce sentiment que je devais agir. Je devais faire quelque chose au lieu de rester là à attendre. TOUT DE SUITE ! Je me levai après une bataille mentale. Et il sortit de la salle de bain à ce moment-là. Peut-être qu’il fut surpris de se rendre compte que j’allais le rejoindre, mais je n’y fis pas attention. Là, maintenant, je revivais non pas notre rencontre mais le soir du cinq juillet. Ce soir où j’avais eu besoin de lui dire combien je tenais à lui. Etait-ce déjà un début de quelque chose entre nous, même s’il allait partir le lendemain ? Quand je l’avais serré contre moi et écouté son cœur battre, est-ce que j’avais allumé le feu ou est-ce qu’il l’était déjà et je n’avais fait que l’entretenir ?

Prenant mon courage à deux mains, je franchis la distance qui nous séparait pour me retrouver tout près de lui. Mon ventre n’était qu’à quelques centimètres de son corps quand je m’arrêtai. Je saisis son visage entre mes deux mains tremblantes, vibrante d’émotions. Comme cette nuit, j’avais envie de l’embrasser, ça valait mieux que les mots pour le rassurer. Mais il n’était pas prêt, je le savais.

- Tu n’as jamais rien fait que je puisse pardonner, Ki. Lui dis-je d’une voix ferme mais que je voulais rassurante. C’est à moi de te demander pardon, et pas le contraire.

Je le regardais droit dans les yeux. Allez Shin, tu peux le faire. Montre-lui que tu tiens à lui, que tu l’aimes toujours autant, qu’il est ton oxygène. Montre-lui que tu ne lui en voudras jamais pour ce qu’il t’arrive, que l’idée même de l’accuser te déplaît. Allez Shin, respire juste et lance-toi.
J’inspirai un grand coup puis franchit les derniers centimètres qui séparaient mon corps du sien. Je passai mes mains dans son cou, me décalant sur la gauche pour coller mon visage contre son épaule droite. Et je me serrai ainsi contre lui, sentant son corps contre mon ventre rebondi. Je l’étreignais avec force, joignant mes deux mains, l’emprisonnant pour qu’il ne s’échappe pas. Je savais que même s’il voulait me fuir, il ne le ferait pas de mal, donc il le ferait avec douceur. Et là, avec douceur, il allait avoir du mal à me déloger. Je retrouvai son odeur avec délice, sa peau chaude aussi. Dieu qu’il m’avait manqué. Plus encore que je ne l’avais imaginé.

- Je suis heureuse que tu sois entré dans ma vie, tu ne peux même pas savoir à quel point … Lui murmurai-je tout doucement, des larmes dans la voix. Et si tu ne t’étais pas arrêté, nous nous serions rencontrés un autre jour. En cours, dans la chambre, à la confrérie, n’importe où. Mais nous nous serions rencontrés. Parce que c’est comme ça, j’avais besoin de toi pour vivre. Et si ça ne s’était jamais produit … -Je ris légèrement, même si la situation ne prêtait pas à rire- … si ma vie n’avait pas croisé la tienne, alors je ne serais pas devenue ce que je suis aujourd’hui. Comment je pourrais t’en vouloir, alors que tu m’as donné tout ce dont je rêvais ?

Je ne sais pas vraiment ce qu’il se passa, mais à ce moment-là, je sentis le bébé bouger de nouveau. C’était très certainement dû à la pression que Ki exerçait sur mon ventre contre sa volonté. Je le relâchai tout doucement pour éloigner ce ventre de lui. Le sentir était une chose, sentir le bébé bouger sous ma peau en était une autre, même si c’était peu probable que ça arrive. Je le regardais de mes yeux brillants. Ça m’avait fait tellement de bien. Le voir se sentir coupable pour moi me donnait envie de pleurer, mais je me retenais.

- Tu n’as rien fait de mal, alors arrête de t’excuser. D’accord ?

Je m’éloignai encore un peu de lui, me décalant vers mon bureau. Je ne savais plus quoi faire ni quoi dire, je venais déjà d’en faire beaucoup. Trop, peut-être.
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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyVen 14 Mar 2014 - 14:57



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité .



Shin & Ki

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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyMar 11 Mar 2014 - 20:33



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité – Ki


Ki s’était renfermé sur lui-même, assis au sol. La nouvelle l’avait vraiment beaucoup secoué. Pourtant, il avait mis de longues minutes avant de comprendre et il avait même été jusqu’à me demander qui était le père de ce bébé. Cependant, je n’avais pas eu besoin de répondre, il avait compris par lui-même. Enfin, de toute façon, sa question n’appelait pas de vraie réponse, quand il l’avait posée il savait déjà. Je ne savais pas vraiment quoi faire pour l’aider, j’avais peur d’un rejet de plus. Mais je l’aimais et le voir comme ça me faisait mal. J’hésitai mais finit par m’approcher de lui. Il se recroquevilla encore plus sur lui-même et mon cœur se serra. Non, il ne voulait pas de moi. Mais le laisser là était une idée insupportable pour moi. Je me posai près de lui et saisis sa tête pour la serrer contre moi. J’essayai alors de le rassurer, de lui dire qu’il n’était pas responsable. Et il finit par se calmer.
Je me relevai en m’aidant du mur et l’attrapai par le bras quand il se releva, chancelant. Je lui proposai alors de venir se reposer dans ma chambre. C’était très certainement maladroit de ma part, peut-être que la dernière chose qu’il voulait c’était ma présence. Mais c’était tout ce que je pouvais faire pour lui. Au fond de moi, je n’avais pas envie de le voir disparaître maintenant, je voulais un peu de sa présence, même si c’était pour qu’il dorme. Quand je lui dis de venir avec moi, il s’y opposa assez faiblement en me disant qu’il était capable de rentrer. Mais je ne l’entendais pas de la même oreille. Pour une fois, j’eus raison de lui en lui indiquant que mon hôtel était plus près que le lycée et qu’il avait besoin de se reposer. Pour toute réponse, j’eus droit à un soupire et je souris légèrement, victorieuse. Nous fîmes le trajet jusqu’à l’hôtel silencieuse, moi le tenant toujours par le bras. Je ne le lâchai que quand je dus ouvrir la porte de ma chambre et nous pénétrâmes à l’intérieur. Je le laissai juste à côté de mon lit en lui intimant de se reposer un peu.

Je me défis de ma veste devenue encombrante et m’approchai de mon bureau pour ranger les crayons qui y traînaient, accompagnés d’un dessin encore inachevé de Ki. Je récupérai mes affaires et informai Ki que je passais par la salle de bain avant d’aller me recoucher. Je me changeai une nouvelle fois et sortis de la pièce fatiguée. Je pus remarquer qu’il s’était enfin installé sur le lit. Je récupérai ma bouteille d’eau et le regardai. Il me fixait. Je lui proposai alors de boire et il me répondit en hochant la tête. Je m’approchai pour lui tendre la bouteille et il la vida. Oui, effectivement, il avait soif. Je retournai vers mon bureau pour la déposer dessus, j’attendrais le lendemain pour la remplir. Pendant ce temps il défit ses chaussures et se coucha dans le grand lit, recouvrant son visage par la couverture. Je le regardai, attendant un court moment avant de le rejoindre. Qu’allait-il advenir de nous ? Existait-il encore réellement un « nous » ? Tout dépendait du point de vue. Physiquement, oui, il y avait un nous qui grandissait en moi. Mais l’amour qu’il symbolisait, lui, était-il encore là ? Ou est-ce que mon départ avait détruit ce que nous avions bâti ?
Je finis enfin par aller dans le lit moi aussi. Quand je soulevai les draps, je me rendis compte que Ki s’était vraisemblablement endormi. En même temps, vu l’heure, ça n’était pas étonnant. Je ne savais même pas ce qu’il faisait ici en pleine nuit. Sans réfléchir, je me penchai au-dessus de lui pour déposer un léger baiser sur sa joue. J’aurais voulu l’enlacer aussi, comme nous faisions auparavant, me blottir contre lui pour dormir tranquillement. Mais je ne pouvais pas. Encore et toujours ce ventre qu’il n’avait pas accepté pour le moment. Le cœur lourd, je finis par rabattre la couverture sur moi en lui tournant le dos. Et demain ? Serait-il parti quand je me réveillerais ? Comme un simple inconnu avec qui j’aurais passé la nuit –même si là il n’y avait rien de plus que le sommeil- ? J’avais peur qu’il ne parte à son tour, qu’il m’abandonne à mon sort comme s’il n’en avait rien à faire. C’était ce que j’avais fait. Je ne lui avais même pas demandé son avis, j’avais fui sans réfléchir à ce qu’il pouvait ressentir. Je m’étais mis en tête que je me protégeais, que je le protégeais et que je protégeais notre bébé. C’était idiot.

Mon cœur se mit à battre plus fort quand je perçus un mouvement de sa part. Après plusieurs minutes, il s’était décalé et rapproché de moi. Il passa l’un de ses bras sous ma nuque et l’autre au-dessus de moi, m’enlaçant comme il le faisait si bien auparavant. Un instant, j’oubliai tout, j’étais si bien. Il se collait à moi et j’avais l’impression de revenir quelques mois en arrière. Je n’étais pas enceinte, je ne m’étais pas enfuie, Trent n’avait ni blessé ni tué. Ki venait simplement de revenir de Corée sans m’avoir prévenue et j’étais heureuse de le revoir à Miami. Tellement heureuse … J’avais vraiment appris à aimer Ki, lentement certes, mais il avait pris une énorme place dans mon cœur. Sa patience et sa douceur, son amitié toujours au rendez-vous, son sourire, son flot de paroles. Il était tellement adorable et attentif au moindre de mes désirs. Même Ethan n’avait jamais été comme ça avec moi. Je ne lui en voulais pas pour ça, loin de là. Mais Ki, lui … Il était devenu indispensable à mon équilibre et à mon bonheur.
Je fus ramenée à la réalité quand je sentis quelque chose d’étrange contre moi. Je souris en comprenant. Je lui faisais encore de l’effet, apparemment. Aussi étrange que ça puisse paraître, ça me fit énormément plaisir. Je ne le dégoûtais pas tant que ça, alors ? Je captai aussi qu’il avait murmuré mon prénom en se collant contre moi, comme si je vivais la scène en décalé. J’arrêtai de respirer un instant, attendant la suite. Mais rien ne vint. J’avais envie de me retourner et de l’embrasser, là, tout de suite maintenant. Juste l’embrasser pour lui dire combien je l’aimais. Mais il fallait regarder la vérité en face. Il n’était pas prêt pour ça et moi non plus. C’était trop tôt. Je sentais chaque battement de cœur à mes tempes.

Bien que je me sente très bien dans ses bras, je ne parvins pas à m’endormir avant une bonne heure. J’étais fatiguée, j’avais besoin de dormir mais je n’y arrivais pas. Sa présence me troublait de trop. Et cette rencontre me trottait dans la tête. Je n’étais plus sûre de ce que je voulais faire. Dans moins de trois jours, je devais repartir de Miami pour retourner à mon hôtel et reprendre ma vie. Mais je sentais que je n’en étais plus capable. Pas après que Ki m’ait vu comme ça. J’avais l’impression qu’il y avait encore un espoir pour qu’on soit de nouveaux heureux tous les deux. Il ne me haïssait pas, sinon il ne serait pas en train de dormir en m’enlaçant. Il me serrait contre son corps comme s’il avait peur que je ne m’échappe. Et puis, maintenant qu’il connaissait l’existence de cet enfant, je ne pouvais pas repartir et le lui enlever. Je savais qu’il finirait pas se reprendre, que le choc allait passer et qu’il accueillerait mieux cette nouvelle. Et à ce moment-là, c’était impossible que j’aie à nouveau disparu dans la nature. Valait-il mieux que je refasse surface à Miami ? Prendrait-on bien mon retour ? Comment allait-on me regarder ? Et ceux avec qui je m’entendais bien, mes amis, qu’allaient-ils dire ? Je ne savais même pas si j’allais avoir la force. Ce que je devais me demander, c’était ce qui allait être le moins dur. Puisque peu importait ce que j’allais faire, ma décision allait être difficile à assumer. J’allais devoir me montrer forte, mais j’avais besoin de soutien pour ça.
Je finis par m’endormir, ou du moins tomber dans un demi-sommeil après m’être rendue à l’évidence. Je devais retourner à Wynwood et affronter ma vie. Je ne fermai l’œil pas très longtemps, mes pensées revenant bien trop vite. A six heures et demie, je décidai de me lever définitivement. Ki était toujours contre moi mais son bras n’était plus sous ma nuque. Je m’extirpai le plus doucement possible et m’éclairai à l’aide de mon portable pour ne pas le réveiller. Je récupérai mes affaires et me glissai dans la salle-de-bain, repoussant simplement la porte pour ne pas réveiller Ki avec la lumière. Je me dépêchai sous la douche, ne voulant pas trop m’attarder et risquer que Ki se réveille pendant mon absence. Je m’habillai d’un simple pantalon noir et d’un t-shirt ample crème. Qu’allait-il penser en me voyant comme ça ? Je n’étais plus du tout féminine depuis que j’étais enceinte, je n’avais pas les moyens pour des vêtements adaptés qui me mettraient en valeur. Je décidai de laisser mes cheveux sécher comme ça, ondulant dans mon dos. Je pris rapidement soin de la peau de mon visage et de mon ventre puis me maquillai légèrement.

Une fois prête je repassai par la chambre pour voir que Ki était encore là. Je remontai le drap sur lui doucement et récupérai un peu d’argent et ma carte magnétique. Je sortis et me mis tout de suite en quête de quelque chose à boire et à manger. Je repensai soudain à ma glace achetée la veille. Je n’y avais même pas touchée, la laissant dans son sac quelque part dans ma chambre. Elle était certainement entièrement fondue et foutue. Je trouvai un assortiment de muffins et l’accompagnai d’un chocolat pour moi et d’un capuccino pour Ki. Je n’étais sortie que vingt minutes et je retournai tranquillement à l’hôtel. J’espérais que Ki serait encore là.
Quand je pénétrai de nouveau dans la chambre, je me rendis compte que Ki était réveillé. Les premiers rayons du soleil éclairaient légèrement la chambre, assez pour que je vois qu’il était assis sur le lit. Savoir qu’il n’était pas parti me fit énormément plaisir.

- Bonjour … Ki. Lui dis-je en souriant.

Je voyais assez pour savoir où je mettais les pieds, je m’engageai donc jusqu’à mon bureau pour déposer mon sac et le portant des deux boissons. Il me suivait certainement du regard, il était plus habitué que moi à l’obscurité et voyait donc encore mieux. J’allai vers la fenêtre pour ouvrir un peu plus le rideau sans le faire complètement. Il venait certainement de se réveiller et il n’allait peut-être pas aimer autant de lumière. Mais il fallait qu’on y voit plus clair quand même.

- Tu as bien dormi ? Lui demandai-je en me maîtrisant pour que ma voix ne tremble pas.

Je ne savais pas trop quoi faire. Avisant la bouteille d’eau vide sur mon bureau, je me dirigeai vers ce dernier et m’éclipsai dans la salle de bain pour la remplir et pour respirer un peu. Mon cœur commençait déjà à battre à tout rompre, j’avais peur de ce qu’il pouvait me dire. Maintenant qu’il avait dormi un peu, qu’elle serait sa réaction face à moi ? Je me regardai dans le miroir en repensant à ce qu’il m’avait dit cette nuit. J’étais toujours Shin mais j’étais plus femme maintenant. A mon visage, je voyais que je n’avais pas changé. Mes cheveux s’étaient allongés et je m’étais fait une frange. C’était la seule différence que je pouvais noter, comme ça. En me regardant de plus près, je détaillai le moindre de mes traits. On dit qu’une femme enceinte a un visage différent, un visage de mère. Et moi, j’avais vraiment un visage différent depuis que j’attendais un enfant de Ki ? Je n’en avais pas l’impression. Je reconnaissais toujours mes yeux chocolat reflétant ma timidité, mon sourire symbolisant ma bonne humeur quotidienne. Même les épreuves que je venais de vivre n’avaient pas pu changer ces petites choses qui faisaient de moi ce que j’étais depuis des années déjà. Et pour le reste ? Mon corps … ? Je baissai les yeux. Mon ventre s’était très largement arrondi et si au départ on pouvait juste penser que j’avais pris un peu de poids, j’avais maintenant un ventre caractéristique d’une femme enceinte. Mais ce n’était pas tout. J’avais aussi pris de la poitrine et des fesses, bien que ce n’était pas non plus dans l’excès. Je soupirai et sortis rapidement de la salle de bain avec la bouteille pleine. Je la déposai de nouveau sur le bureau et récupérai les boissons chaudes et les muffins. Je me dirigeai vers le lit en fixant Ki, un sourire timide aux lèvres.

- Tiens … J’ai pensé que tu … aurais faim.

Je m’installai à côté de lui dans le lit. Il faisait suffisamment clair pour qu’il voit ce que je lui tendais. Il semblait émerger d’une année complète de sommeil, encore décoiffé. Je le trouvais attendrissant comme ça. Je n’osais pas esquisser le moindre geste de tendresse même si j’en avais très envie. Je me contenter de déposer le paquet contenant les muffins entre nous deux ainsi que ce qui portait les boissons. Et je défis mon chocolat et lui sourit.

- Je t’ai pris un capuccino, je savais pas si …

Je ne savais pas si ça allait te plaire. Je ne finis pas ma phrase à voix haute. Je me repris rapidement et désignai les muffins d’un signe de tête.

- J’ai pris des muffins aussi.

J’hésitais à en prendre un ou à le laisser faire avant. Je ramenai mes jambes sur le lit, les ayant laissées sur le côté jusque-là. Tout aurait été tellement plus facile si je n’avais pas été enceinte. Si ça n’avait pas été le cas, nos retrouvailles ne l’auraient pas autant secoué. Peut-être que je l’aurais pris dans mes bras, que je lui aurais dit des dizaines de fois combien je l’aimais et combien j’avais besoin de lui. Je l’aurais embrassé en attendant de voir s’il allait me repousser et j’aurais tout fait pour qu’il me pardonne mon abandon. Mais si je n’avais pas été enceinte … Si je n’avais pas été enceinte, jamais je ne serais partie, Ki … Ou du moins, j’aurais eu beaucoup de raison en moins pour le faire. Et nous serions heureux tous les deux ensemble. Sauf que voilà, j’étais tombée enceinte. Pour une fois, une misérable fois, il avait fallu que ça arrive. Il s’en voulait mais moi je ne lui en voulais pas du tout. J’étais autant fautive que lui dans cette histoire.
Après un moment, je tendis enfin la main vers le sac contenant les muffins, puisqu’il ne semblait pas faire le moindre geste. J’en sortis un au chocolat et bus une petite gorgée de mon chocolat avant de croquer dedans. J’avais peur que le silence n’installe une barrière entre nous, mais je ne savais pas quoi dire d’autre. J’avais l’impression que je ne pourrais pas avoir d’autre sujet de conversation autre que ce bébé tant que l’on ne perçait pas l’abcès.
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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyVen 7 Mar 2014 - 10:46



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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyMer 5 Mar 2014 - 21:47



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité – Ki


J’étais en train de payer, constatant avec tristesse que Ki était sorti du petit magasin. Notre échange allait donc s’arrêter là ? C’était tout ce qu’il avait à me dire ? Pas d’explications sur ce qu’il s’était passé, sur ce qu’il allait se passer, rien ? J’aurais pourtant eu tant de choses à lui dire. Je voulais m’excuser, encore et encore, même si à ses yeux ça signifiait que je regrettais. J’étais partie parce que j’avais peur, parce que je n’arrivais pas à faire face à ce passé qui revenait à la charge. Et parce que je n’arrivais pas à admettre ce futur à l’époque. C’était difficile de mélanger les trois, de conjuguer à tous les temps et d’arriver à rester debout.
Je sortis du magasin et aperçus Ki avec soulagement. M’attendait-il pour continuer à parler ou attendait-il autre chose ? Mais il m’accosta à nouveau, me disant qu’il s’était inquiété pour moi. Et qu’il était contant que j’aille bien. Moi aussi j’étais contente qu’il aille bien. Même si j’aurais préféré le constater de loin et pas d’aussi près. Je lui répondis donc que moi aussi, mais que j’aurais préféré lui annoncer la nouvelle plus doucement. Il ne répondit rien, ce qui me mit mal à l’aise. Depuis tout à l’heure, il n’avait pas eu une seule réaction sur mon ventre. Pourtant, je savais qu’il l’avait vu. On ne pouvait pas passer à côté. Il me révéla qu’il avait gardé le secret sur ma disparition orchestrée et qu’il ne dirait pas qu’il m’avait vue cette nuit. Je le remerciai, perdue.
C’était tout ? Non, il n’en avait pas fini. D’un côté, j’étais soulagée qu’il continue à me parler. Mais ça n’allait pas durer longtemps, il était sur le point de partir. Je ne voulais pas qu’il parte. J’étais partie, oui, mais j’avais fait une erreur. J’avais besoin de lui. J’avais besoin de lui ! Et maintenant. J’avais eu tort. Il conclut la conversation avec un « Porte-toi bien. » qui me mit hors de moi. Moi qui étais si calme, si réservée, je ne pouvais me contenir. Non, même pas un mot pour cet enfant, rien. Il n’en voulait pas, j’avais bien compris, mais c’était trop tard. Il était là. Je m’énervai alors franchement sur Ki, sachant pertinemment que j’allais regretter mes paroles. Je voulais qu’il réagisse, même si c’était pour s’énerver. Je préférais ça à l’indifférence.

- Si ça m'énerve mais je n'y peux rien Shin. Que veux-tu que je te dise, tu as fait tes choix en connaissance de cause, j'aurais beau crier, pleurer ce qui est fait et fait. Tu es partie et tu m'as laissé derrière toi sans me laisser l'apanage du choix. Tout ce que je peux faire c'est respecter ta décision ! Tu penses sincèrement que te le reprocher allégerait ta culpabilité ?

Tu ne comprends toujours pas, Ki ? Je l’ai fait pour me protéger, pour te protéger et pour le protéger. qu’auraient dit les autres s’ils l’avaient su ? Et mon père ? Mon père … Je ris intérieurement en imaginant sa réaction. Sûrement que ça se serait très mal passé. Mais alors vraiment très mal. Et là, Ki aurait fait sa rencontre, mais ça n’aurait pas été un bon souvenir. Mon père n’était pas un home violent, il ne m’avait jamais fait du mal. Mais je le connaissais. Et il n’acceptait pas qu’on puisse aller dans un autre sens que le sien. Il n’aimait pas qu’on lui tienne tête. Jusqu’à maintenant, je ne l’avais jamais vraiment fait, mais maintenant, je voulais vivre ma vie toute seule. Et ça, il ne le supportait pas. Il n’avait toujours pas avalé mon refus d’épouser Jared l’an dernier. Il n’avait pas digéré mes vacances passées loin de la maison familiale. Que ce soit celles avec Ethan ou celles avec Ki. Alors là … Être enceinte à mon âge, comme ça, c’était pire qu’un déshonneur pour lui. Raison pour laquelle il ne devait jamais savoir. Ou du moins, pas maintenant. Dans quelques années peut-être. J’aimerais tellement que tu comprennes pourquoi je l’ai fait Ki ! Pour toi !
J’enchaînai, c’était trop tard pour m’arrêter maintenant. Je lui avouai pourquoi je me trouvais à Miami. J’avais envie de le voir, de constater qu’il allait bien. Même si dans un sens, savoir qu’il allait bien sans moi était un peu douloureux. C’était égoïste de ma part. Et puis, il allait bien, mais il ne semblait pas être en très bonne forme non plus. Moins que moi. Il ne répondit rien cette fois et je continuai, inlassablement. Et j’évoquai le sujet qu’il avait pris soin d’éviter depuis le début : ma grossesse. Pour moi, le fait qu’il n’en parle pas signifiait que ça le dégoûtait, qu’il ne voulait pas l’accepter. Je lui criai de me dire à quoi je lui faisais penser, j’avais besoin de le savoir.

- Non c'est pas ça Shin. Tu me fais penser... tu me fais penser à ... à hum ... je sais pas. Tu es Shin mais tu n'es plus Shin à la fois. Une femme.

Il était très mal à l’aise, je le voyais bien. Parce que pour lui, je n’étais pas une femme avant ? Ça se résumait à ça, à être enceinte ? Je continuai, décidant de ne pas réagir sur cette remarque. Je lui dis que j’étais contente de le voir bien, que c’était ce que j’avais espéré, et que je ne le prendrais pas dans mes bras même si j’en avais envie. J’en conclus que j’allais dire à notre enfant qu’on s’aimait et qu’il n’était pas au courant de son existence. Ki m’avait-il vraiment aimée ? Ou m’avait-il manipulée pour que je lui offre mon corps ? Bien tristement, je finis par conclure que je l’aimais toujours, ce qui était vrai. Bien plus encore depuis qu’il m’avait permis de panser mes blessures. Il avait commencé patiemment, tout doucement, et cet enfant faisait maintenant le reste.
Je le regardai reculer. Voulait-il s’éloigner de moi ? Il lui fallait mettre de la distance entre lui et moi. Etait-ce à cause de ce que je venais de lui dire ? La goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Ma grossesse puis mes sentiments, il avait du mal à tout encaisser. Il ne s’arrêta que lorsqu’il entra en contact avec le mur, une main sur le front. C’est alors qu’il me regarda dans les yeux et parla enfin de ce bébé. Il me demanda depuis combien de temps j’étais enceinte.

- Tout juste six mois … Lui répondis-je tout doucement.

J’avais la nette impression qu’il était en train de comprendre quelque chose. Et mes doutes furent confirmés par les paroles suivantes. Il laissa sa main retomber, hors d’état de combattre contre lui-même. N’avais-tu pas compris, Ki ? Tu es le seul que j’aie aimé assez fort. Ce bébé en est la preuve.

- C'est moi ... Qui est le père ?

C’est toi Ki ! Jamais je n’aurais pu faire ça avec un autre homme que toi ! Yeux dans les yeux, je ne pus lui répondre immédiatement. C’était une question qui n’appelait pas de réponse, n’est-ce pas ? Ki ne doutait pas de sa paternité ? Il ne pouvait pas. Je n’avais pas clairement dit que c’était lui depuis le début, mais j’avais pensé qu’il le comprendrait tout seul. C’était une évidence. J’étais sur le point de confirmer, de lui répondre que c’était lui le père quand il lâcha son sac au sol. Il avait compris. Je ne m’attendais pas à une réaction aussi violente de sa part. J’avais les larmes aux yeux, c’était le énième rejet venant de Ki. Il mit ses mains sur son visage, comme s’il refusait de me regarder, de voir la vérité en face. Chaque seconde me faisait plus mal que la précédente. J’avais réagi un peu comme ça aussi, du moins j’avais été choquée, j’avais eu peur, je n’en voulais pas. C’était une des raisons qui m’avait poussée à partir. Je n’avais pas la force de tout affronter concernant ce bébé. Je restai interdite, là. Je ne savais pas quoi faire. Si je m’approchais, peut-être qu’il allait me repousser. Je me contentai de prononcer son prénom pour le faire réagir, tout doucement, mais rien. Jusqu’à ce qu’il reprenne la parole. Sa voix était d’abord faible mais gagna en intensité après.

- C'est pas possible ... c'est pas possible ça ne peut pas être moi ... je n'ai pas pu donner la vie ... je ... non … non

J’étais tétanisée. Qu’est-ce que je pouvais bien dire face à cette réaction ? Les larmes aux yeux, je regardai Ki se laisser glisser le long du mur jusqu’à finir par terre. J’avais envie de m’approcher, de le rassurer, de lui dire que c’était de ma faute, que j’avais pris la décision d’assumer. Mais je n’arrivais pas à faire le moindre pas. Mes mains n’étaient d’ailleurs plus sur mon ventre, mais le long de mon corps, les poings serrés. Le voir ainsi me faisait mal. J’étais tiraillée entre l’envie de m’enfuir et celle d’aller contre lui pour le rassurer. Il me demanda pardon plusieurs fois de suite, je fis un premier pas vers lui. Il se ramena encore plus sur lui-même et mon cœur se serra encore une fois. Tant pis s’il me rejetait encore, je ne pouvais pas ne rien faire. Je ne pouvais pas réagir quand le voir dans cet état me faisait souffrir autant. Je franchis la distance qui nous séparait encore.

- Tout est de ma faute pardon pardon pardon... pardonne-moi Shin !

Sa voix était empreinte de tristesse et de remords. De sa faute ? Pas complètement. C’était de la mienne aussi. Nous étions tous les deux responsables. Moi encore plus pour ne pas lui avoir dit la vérité. J’étais partie et j’avais gardé mon trésor secret pendant tout ce temps. Et j’aurais certainement continué si je ne l’avais pas rencontré cette nuit. Ce n’était pas à lui de s’excuser mais à moi. C’était de ma faute à moi. Je ne lui en voulais pas le moins du monde, au contraire. Il était toujours blotti contre lui-même, et je sentais que rien n’allait plus pour lui.
Doucement, je m’accroupis à sa droite, posant mes mains sur son crâne. Je déposai mes genoux sur le sol sec et m’assis sur mes pieds, pour que ma position soit plus confortable. Je ne pouvais pas tenir à genoux trop longtemps à cause de mon ventre. Je me penchai légèrement vers lui pour ramener son visage contre moi très lentement sans qu’il n’oppose de résistance. Il était dans cet état par ma faute. Si j’avais été plus prudente, si j’avais attendu le bon moment pour lui avouer la vérité, ç’aurait certainement été plus facile. Mais là, il avait dû subir le choc. Je ne savais pas quoi faire à part le garder contre moi, même si c’était une position plus qu’étrange. Ses cheveux chatouillaient mon menton, j’aurais voulu le serrer encore plus fort mais je ne pouvais pas.

- Ki, ce n’est pas de ta faute … J’aurais dû t’en parler. Je suis tellement désolée de t’avoir caché la vérité.

M’entendait-il ? Comprenait-il ce que je disais ? Je sentis mon bébé bouger de nouveau à l’intérieur de moi. S’était-il arrêté pour me laisser une pause ou est-ce que j’étais trop concentrée sur autre chose pour le sentir ? J’étais rassurée de le sentir bouger, de sentir cette vie qu’il prenait petit à petit. Je savais qu’un bébé qui ne bougeait pas était un bébé en mauvaise santé. Même la nuit.

- Tu n’y es pour rien, d’accord ? Tout va bien.

J’avais envie de pleurer moi aussi. Tout allait bien pourtant, je ne mentais pas. Du moins sur ce point-là. Je me sentais bien, je n’allais pas mourir. J’étais « juste » enceinte. Même si ça allait être difficile, même s’il aurait mieux valu pour nous deux que ça n’arrive pas, c’était fait. Je n’allais pas retourner en arrière, il fallait que j’aille de l’avant pour notre enfant. Et pour lui, aussi. Ki avait du mal à accepter la nouvelle, et je le comprenais. J’avais vécu ça.
Après d’interminables minutes sans bouger, Ki sembla enfin se calmer. Quand je sentis qu’il ne pleurait plus, je me détachai légèrement de lui pour lui laisser de l’espace. Je me relevai en prenait appui sur le mur et il fit de même. Machinalement, quand il chancela, j’attrapai son bras de peur qu’il ne tombe. Il effleura mon ventre mais retira sa main bien vite, comme s’il s’était brûlé. Je fis mine de ne pas l’avoir remarqué, même si ça me faisait mal. Je ne pouvais pas le laisser dans cet état, c’était hors de question. On se fichait de savoir si c’était de sa faute ou de la mienne, de toute façon, nous avions fait une erreur et nous étions autant conscients l’un que l’autre des risques. Nous avions joué puis perdu, c’était comme ça.
Que pouvais-je bien faire ? Il était plus que chamboulé et je ne savais même pas s’il allait supporter ma présence. Mais je l’aimais tellement que je ne pouvais pas rester comme ça sans réagir. Je n’allais pas le lâcher, pas tant qu’il ne m’aura pas dit qu’il ne voulait plus jamais entende parler de moi. Tant qu’il ne mettait pas un terme complet et définitif à tout ça, j’étais prête à tout pour le soulager.

- Viens, tu peux pas rester comme ça … Lui murmurai-je doucement. Je suis à quelques dizaines de mètres d’ici.

D’une pression, je l’incitai à venir avec moi. Mais Ki n’avait pas la même vision des choses que moi et protesta. Mais non, je n’allais pas lui céder. Pas cette fois. Il fallait qu’il proteste plus fort encore s’il voulait me convaincre de le laisser seul dans cet état. Je n’étais pas du tout prête à le lâcher comme ça. J’utilisai un nouvel argument pour le convaincre.

- Tu as besoin de repos et Wynwood est plus loin que mon hôtel.

Il finit par plier et nous fîmes le chemin en prenant notre temps. Je tenais toujours son bras, je ne voulais pas le lâcher. Si j’avais pu, j’aurais même raffermi ma poigne sur lui, l’enlaçant pour le soutenir plus. Mais il aurait forcément eu un contact avec mon ventre, et il n’était pas encore prêt pour ça. Une fois à l’intérieur, nous allâmes dans l’ascenseur et montâmes à mon étage. Je ne lâchai Ki que pour ouvrir la porte avec la carte électronique et le forcer à entrer. Je l’amenai près du lit mais décidai de ne pas le forcer à s’y asseoir. Il avait besoin d’un peu de temps. Et je ne savais même pas s’il était encore dans le même monde que moi.

- Repose-toi un peu Ki, ça te fera le plus grand bien.

Ma voix était douce et légèrement empreinte d’inquiétude. Je défis ma veste et la posai sur la chaise devant le bureau où se trouvait encore mon dessin inachevé. Je fixai ce visage en souriant. J’avais l’original sous les yeux, mais il n’y avait pas ce sourire illuminant son visage ni cette étincelle dans le regard. Comment faire pour rendre tout ça à Ki ? Ce soir, je venais de lui voler une partie de l’insouciance qui lui restait encore quand je le voyais. Je rangeai rapidement les quelques crayons dans leur trousse et vérifiai que Ki était toujours là.

- Je vais aller me recoucher, je passe par la salle de bain avant. Fais comme chez toi.

Je récupérai au passage mon short et mon débardeur pour m’enfermer dans la salle de bain et me changer. J’avais souvent chaud la nuit, je dormais donc léger. Je vérifiai ma tête. Ça se voyait que j’étais fatiguée, mais je devais avoir le visage moins marqué que Ki. Je retournai dans la chambre pour constater que Ki s’était enfin installé sur le lit et récupérai ma bouteille d’eau sur le bureau pour y boire une gorgée.

- Tu veux boire un peu, ça te ferait peut-être du bien ?
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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyMar 4 Mar 2014 - 14:00



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité .



Shin & Ki

.


Dernière édition par Ki beom Lee le Lun 22 Déc 2014 - 12:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyDim 2 Mar 2014 - 19:59



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité – Ki


Parfois, la vie pouvait se montrer sans pitié. Elle vous mettait un premier obstacle en travers de votre route. Et une fois que vous aviez enfin trouvé le moyen de le contourner sans y laisser votre âme, elle s’évertuait à un mettre un autre. Et encore un autre. Toujours d’autres obstacles. La vie était faite de ça. D’épreuves à réussir. Et nous ne réussissions pas ? Alors elle nous broyait sans pitié, ne laissant que des morceaux éparpillés. Oh, bien sûr, ça pouvait être réparable. Ça l’était presque toujours. Mais essayez de jeter un vase par terre et de recoller le maximum de morceau. Il manquait toujours quelques éclats. Et quand la vie s’amusait à vous faire ça à plusieurs reprises, à la fin, vous aviez perdu plus que ce qu’il ne vous restait.
La vie m’avait jetée au sol alors que j’étais bien trop jeune. Personne n’avait ramassé les morceaux, personne ne les avait recollés. Personne ne m’avait aidée à reconstruire le vase que je représentais. Alors je l’avais fait seule. J’avais pris ces morceaux, un maximum, et avec patience, j’avais reformé quelque chose. Quelque chose de différent. Et au final, peut-être que ça n’était pas plus mal. Je venais encore de vivre cette expérience. Au début, je n’avais pas été seule, même si personne autour ne connaissait mon secret. Ki, particulièrement lui, avait reconstruit les fondations. Puis j’avais décidé de faire le reste toute seule, parce que je ne pouvais pas lui demander ça. J’avais eu peur, comme la lâche que j’étais depuis des années. Peur de ce qui allait m’arriver si je menais ma grossesse aux yeux de Wynwood. Peur de la réaction de mon père. Peur de ce qu’il s’était passé à Halloween. J’avais même peur de moi-même par moment, c’était pour dire.

Enfin, j’avais réussi à aller de l’avant et à trouver une nouvelle forme, qui me convenait mieux. Et je n’avais pas été complètement seule pour y parvenir. Ce petit être qui poussait en moi sans rien savoir du monde qui l’attendait m’avait grandement aidée. Il avait même accompli l’impossible. Il avait reconstruit une partie de ces petits éclats que je croyais envolés à jamais.
Mais la vie ne nous laisse pas de répit pour longtemps, n’est-ce pas ? J’avais eu la folie de retourner à Miami. Juste quelques jours, pour m’assurer que mes amis allaient bien. J’avais mesuré les risques, mais pas assez. Ce qui ne devait pas arriver arriva. Alors que je ne m’y attendais pas, je rencontrai Ki. A une heure improbable, à un moment improbable. J’aurais pu croire que c’était le destin qui s’était battu pour nous réunir à nouveau. Etait-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Les deux certainement. Arriverait-il à encaisser et assumer la nouvelle ? Ça allait être dur.

J’avais murmuré son prénom alors qu’il me fixait, l’étonnement étalé sur son visage fin. Il avait cligné des yeux, comme s’il n’arrivait pas à croire ce qu’il voyait. Mais il m’avait reconnue. Je le savais. Mon cœur battait si fort, je me sentais mal tout d’un coup. Non non non non ! Pourquoi ça, pourquoi maintenant ? Il n’avait pas besoin de me voir dans cet état. Je ne voulais pas qu’il apprenne la nouvelle de cette façon. Peut-être que je lui aurais avoué la vérité, un jour. Quand j’en aurais trouvé la force. Mais maintenant, c’était trop tard. Le destin avait forcé mon aveu. Il se moquait bien de nous, hein ? Ki murmura à son tour mon prénom, comme pour confirmer que c’était lui, que c’était moi et qu’il y avait un semblant de « nous » dans cette épicerie. Le vendeur, n’ayant visiblement pas remarqué qu’il se passait quelque chose d’étrange l’interpella pour qu’il paye ou aille m’aider. Il finit par venir m’aider, ce qui augmenta encore ma gêne. Et en même temps, c’était l’occasion de tenter une approche. Nous avions une discussion à avoir, n’est-ce pas ? J’aurais été encore plus lâche de m’enfuir encore.

Arrivée devant les grands congélateurs, je lui indiquai le parfum de la glace que je voulais. Du chocolat. Rien de bien étonnant venant de moi. J’avais toujours aimé ça, j’étais gourmande sur certaines choses. D’ailleurs, Ki fit un commentaire sur mon choix.

- Evidement du chocolat.

Je le regardai faire en replaçant mes cheveux derrière mes oreilles. Vieux tic que je faisais quand j’étais mal à l’aise. Et là, on ne pouvait pas faire pire. Je ne savais pas quoi faire ni quoi dire. Pourtant, je ne pouvais pas repartir comme ça, sans un mot pour lui. C’était inconcevable. Malgré la distance, malgré le fait que je l’avais quitté, je l’aimais toujours. J’aurais pu lui en vouloir pour ce qui m’arrivait, après tout, il aurait pu dire non, il aurait pu nous faire attendre afin d’avoir de quoi nous protéger. Mais je savais qu’il n’était pas le seul responsable. Je l’étais autant que lui. Je ne lui en voulais pas. Je pris mon courage à deux mains et m’excusais auprès de lui. Autant d’être partie que de ne pas lui avoir dit que j’étais enceinte de lui. Sans ce ventre, ç’aurait été beaucoup plus facile. Mais en même temps, sans lui, peut-être que je serais restée. J’aurais peut-être eu le courage et la force de faire face à mon père, de surmonter cette peur qui me rongeait depuis Trent. Mais ce bébé avait tout amplifié et je n’avais pas pu. Dans le fond, j’étais faible, et j’avais passé ma vie à fuir au moindre problème. Et Ki gardait toujours le silence, ce silence oppressant et froid qui me disait qu’il m’en voulait. Je m’excusai à nouveau, précisant que je n’aurais pas dû partir et lui dire la vérité.

- Tu ne devrais pas t'excuser, ça voudrait dire que tu regrettes ce que tu as fait et si tu regrettes ça veut dire, que j'ai attendu seul et menti à tout le monde pour rien !

Alors … Il m’attendait ? Si seulement je pouvais revenir. Oh Ki, j’ai tellement envie de te retrouver, j’ai envie de me jeter dans tes bras et d’y rester jusqu’à la fin de ma vie. Mais est-ce que tu voudrais de moi ? Qu’est-ce qu’il se passe dans ta tête, est-ce que tu m’aimes encore un peu ? Est-ce que j’ai eu raison de croire en cet amour que représente notre bébé ? Ou est-ce qu’il n’est plus que le témoin d’un passé à jamais révolu ?

- Je ne le regrette pas.

Le, c’était ce bébé. J’étais incapable d’en dire plus. Je le regardai droit dans les yeux au moment où il me tendit ce que j’avais demandé. Mais je baissai les yeux après quelques secondes, le poids de la culpabilité m’étouffant encore plus. J’avais envie de pleurer. Et j’avais aussi envie de me blottir contre lui, de lui demander s’il me pardonnait et s’il m’aimait toujours. Moi je l’aimais toujours. Encore plus depuis qu’il m’avait offert la vie. Cet enfant réparait mes blessures petit à petit, même celles dont personne n’avait connaissance et qui étaient restées en moi pendant des années. Je le remerciai pour son aide. Et nous restâmes là, comme deux idiots. Il détourna le regard, ce qui me fit encore plus mal. Alors tu es incapable de me regarder tellement tu me détestes, c’est ça ? Tu veux que je m’en aille, Ki ? Dis-le-moi. Dis-moi ce qu’il y a ! Je posai une main sur mon ventre, incapable de retenir ce geste machinal plus longtemps. Je mourrais d’envie de le faire parler, de savoir ce qu’il pensait de moi, alors je ne gardai pas le silence plus longtemps. Je lui demandai si tout allait bien. Encore une fois, il ne me regardait pas.

- Hum ... je ... oui ... c'est juste que ... je suis surpris ... je m'attendais pas à te voir ici.

J’allais lui répondre quand il enchaîna, ne m’en laissant pas le temps, me disant qu’il fallait que je paye avant que ma glace ne fonde. Alors c’est ça Ki, tu as déjà envie de partir et de ne plus me voir ? Je baissai les yeux, sur le point de pleurer et bredouillai quelques mots. Je ne pouvais pas me battre contre lui s’il ne voulait pas me voir. Je devais accepter son rejet.

- Euh … oui. Tu as raison.

Nous retournâmes donc tous les deux à la caisse et je payai. Pendant ce temps-là, je le vis sortir. Alors il allait m’abandonner comme ça ? Comme s’il ne m’avait jamais vue ? C’était tout ce que ça lui faisait ? Et ma grossesse, il n’allait même pas en parler ? Mais Ki, regarde-moi bon sang ! Tu n’es pas curieux ? Tu ne veux rien savoir de ton bébé ? J’avais encore plus envie de pleurer maintenant que j’avais l’impression qu’il était partie. Alors c’était ce qu’il avait ressenti quand j’avais fui ? Je l’avais autant fait souffrir ? Je m’en voulais tellement. Je sortis à mon tour et fut surprise de constater qu’il était encore là. Il y avait peut-être encore une chance.

- Je suis content que tu ailles bien, je... me suis inquiété.
- Ca fait du bien de te voir, Ki. Même si … j’aurais quand même préféré faire … faire ça plus en douceur.

Il se gratta la nuque, visiblement gêné. Nous l’étions tous les deux depuis le début. Il n’osait pas évoquer le bébé que je portais, je n’osais pas lui en parler. J’étais loin de me douter qu’il n’avait pas encore admis qu’il était le père. Dans ma tête, il l’avait compris dès le début. En même temps, ça ne pouvait être personne d’autre. Je n’étais pas le genre de fille à multiplier les amants. Je n’avais eu que Ki. Je n’avais aimé que deux hommes, Ethan et lui. Et je n’avais offert mon corps qu’au deuxième.
C’est à ce moment-là que mon bébé décida de commencer à remuer. Je le sentais bouger très souvent, parfois il me donnait des coups plus forts que d’autre, me faisant mal. Là, il était plutôt calme, je ne le sentais pas beaucoup. Mais je le sentais. Je posai une fois de plus ma main sur mon ventre. Si seulement ça pouvait le faire réagir …

- J'ai fait comme tu me l'as dit, j'ai gardé ton départ secret personne n'est au courant, pas même Aya.

Je lui murmurai un « Merci » à peine audible. C’était tout ce qu’il avait à me dire ? Mon départ … Je n’avais plus envie d’être partie maintenant. J’avais envie de revenir, de faire partie de sa vie à nouveau. Il me manquait plus que tout. En partant, je le savais. Je savais que j’allais souffrir mais je ne savais pas à quel point. Je pensais à lui à chaque décision. Je pensais à lui quand notre enfant bougeait. Quand je travaillais. Quand je dessinais. Quand je dormais. Je pensais à lui à chaque moment où je vivais, tout simplement.

- Je ferai comme si je t'avais pas vu, ne t'inquiète pas.

Il me poignarda une fois de plus quand il prononça cette phrase. Je l’avais deviné depuis tout à l’heure, va. Comme si tu ne m’avais pas vue. Comme si je n’existais plus. Comme s’il n’allait jamais exister. Je ne sus que répondre. Pourtant, il fallait que je réagisse. J’étais malheureuse de voir qu’il n’en avait plus rien à faire de moi. Mais aussi, je commençais à être en colère, peu à peu.

- Je suis perdu Shin, je sais plus quoi penser ... Je voulais tant te revoir, j'aurais tout donné ou presque juste pour te parler et t'enlacer et maintenant ... maintenant je ... suis incapable de sourire, de faire quoique ce soit. Je ferais mieux de partir et te laisser, je t'ai interrompue. Je suis toujours au mauvais endroit au mauvais moment et jamais là quand on a besoin de moi. Je ... pardon, de ne pas avoir su te protéger correctement. Porte-toi bien.

Je le regardai faire tout au long de son discours. Je le regardai passer sa main sur son visage fatigué. Je n’avais pas encore vu à quel point il semblait mal. En même temps, il était deux heures du matin. Le connaissant, il avait forcément une bonne raison pour être encore là à cette heure. Il ne traînait pas simplement dans les rues, comme ça. Puis il me regarda dans les yeux. J’y voyais quelque chose. Il était bouleversé. Comme moi. Il était perdu. Peut-être même qu’il était aussi triste, en colère. Au fond de mon cœur, j’espérais qu’il ressentait tout ça. Tout simplement parce que je voulais qu’il ressente quelque chose. Je ne voulais pas qu’il soit indifférent au fait de le revoir. Finalement, je le regardai aussi me tourner le dos. Il allait partir. Il allait me laisser là. Je l’avais tant fait souffrir qu’il ne pouvait plus supporter de se trouver en ma présence. Mais je lui devais cette confrontation. Une bonne fois pour toute. Je ne voulais pas qu’il me voit, mais c’était trop tard. Et bien tant pis ! Maintenant que la vie m’avait de nouveau jetée au sol, c’était à moi de faire en sorte que la chute soit le moins destructrice possible. Qu’il n’y ait que quelques gros morceaux faciles à recoller, et pas des milliers d’éclats impossibles à récupérer. Et après, c’était à moi de réparer. J’avais fait une grave erreur.
Avant qu’il ne fasse le moindre pas, je m’élançai en avant et attrapai son bras, comme lors du soir du cinq juillet. Mais cette fois, je ne le forçai pas à se retourner. Je me plantai devant lui, vrillant mes yeux aux siens. Ses dernières paroles avaient fait monter ma colère et mon courage d’un coup. Je n’allais pas le laisser partir sans avoir parlé une seule fois de ce bébé. Hors de question.

- « Porte-toi bien » ? C’est tout ce que tu as à me dire ? Je pars comme ça, je fais croire à ma disparition à tout le monde sauf à toi. Je te demande de mentir pour me couvrir. Et je réapparais comme ça par hasard quatre mois plus tard, enceinte jusqu’aux os, et toi, tout ce que tu trouves à dire, c’est « porte-toi bien » ? Je ne sais pas moi, tu n’as même pas envie de te mettre en colère ? Ça ne t’énerve pas ?

Je me calmai un instant, consciente que je passais mes nerfs sur lui. Alors qu’en fait, j’étais en colère contre moi. J’étais lâche ! Jamais je n’aurais dû partir. J’aurais dû lui dire la vérité. Lui dire qu’il allait avoir un enfant, même s’il n’en voulait pas. J’étais en colère contre la vie de nous avoir remis sur le même chemin alors que je n’étais pas encore prête pour ça. Je l’avais cherché, et alors ? Moi ce que je voulais c’était l’apercevoir, pas qu’il me voit dans cet état. Mes larmes étaient sur le point de couler, peut-être même que c’était déjà le cas, je n’en savais rien.

- Tu sais pourquoi je suis là ce soir ? Parce que je crevais d’envie de te voir une fois, rien qu’une fois, pour vérifier que tu allais bien ! Juste pour voir ton sourire illuminer ton visage une dernière fois, pour garder cette image à jamais en moi. Mais voilà, j’avais pas prévu de te voir d’aussi près, de te parler. J’avais pas prévu que tu me vois comme ça ! Et maintenant que c’est trop tard …

Je baissai les yeux sur mon ventre, lâchant son bras au passage. Puis je posai mes deux mains sur ce corps rebondi en souriant tristement, les anses de mon sac autour du poignet. Calme-toi bébé, maman est énervée mais calme-toi. Ça va aller. Il bougeait toujours, je le sentais. On m’avait dit que pendant la grossesse, les bébés bougeaient aussi lorsqu’ils dormaient. Etait-il en train de dormir ou est-ce que tout ça l’avait réveillé ? Je ne savais même pas si mes mouvements ou mes humeurs agissaient sur lui. Puis je relevai de nouveau le visage vers lui, les larmes trop longtemps retenues enfin libérées.

- Maintenant que c’est trop tard, je meurs d’envie de te serrer contre moi. C’était ce que tu voulais toi aussi ? Ah oui, mais ça, c’était avant de me voir enceinte ! Alors c’est ça, je suis devenue un monstre ? Je suis aussi infâme que ça ? J’ai compté si peu pour toi au point de te dégoûter aujourd’hui ? Dis-moi Ki, dis-moi à quoi je te fais penser ce soir !

Si je m’écoutais, je me rendrais compte que mes paroles n’avaient aucun sens. Certainement que la fatigue me faisait raconter n’importe quoi. Peut-être même que Ki n’était pas réellement là et que je délirais. J’aurais préféré. Ça m’aurait évité de réagir comme ça. Comme si je faisais mon petit caprice de celle qui n’a pas assez d’attention. Je te répugne à ce point Ki ?

- Je suis heureuse de voir que tu vas bien, repris-je, c’est ce que j’ai espéré pendant tout ce temps. Je t’aurais bien pris dans mes bras pour te dire au-revoir, mais je ne peux pas t’imposer ça avec mon ventre qui semble te répugner. Je lui dirai … Je lui dirai que tu n’as jamais su. Et qu’on s’aimait, même si maintenant je ne suis plus sûre de tes sentiments.

Je ne savais pas quoi faire. Je ne voulais pas le laisser repartir comme ça, comme si de rien n’était. Si je repartais alors qu’il m’avait vue enceinte, j’étais un monstre. Je n’avais pas la force de faire le moindre pas pour m’éloigner de lui. S’il voulait partir, c’était le moment.

- Sache que les miens sont encore intacts, Ki. Je t’aime.

Je n’avais pas vu à quel point il était fatigué, à quel point tout ça venait de lui porter un coup et de l’affaiblir. J’aurais dû.



HRP : Pardon pour cette merde.
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MessageSujet: Re: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptySam 1 Mar 2014 - 8:36



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité .



Shin & Ki

.


Dernière édition par Ki beom Lee le Lun 22 Déc 2014 - 12:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé   Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité [Ki] Terminé EmptyVen 28 Fév 2014 - 7:51



Il y a un moment où tu ne peux plus cacher la vérité – Ki


J’ouvris les yeux après d’interminables minutes de lutte pour me rendormir. Non, je n’allais pas y arriver maintenant. Et puis j’étais partie à penser, ça allait durer un bon moment avant que je ne retrouve le sommeil. Dans la chambre, le noir régner et ouvrir les yeux n’avait pas servi à grand-chose. Le regard tourné vers le plafond, je fixai le vide visuel que je percevais. Instinctivement, je posai une main sur mon ventre. C’était devenu un réflexe. Quand je me réveillais, quand je me couchais, quand je me levais, quand je marchais, quand je pensais. Tout le temps. J’avais ce besoin de m’assurer qu’il était toujours là. Perdant patience, je me levai lentement. Je restai assise un moment sur le bord de mon lit avant d’allumer la lumière et de me lever. Je passai aux toilettes, puis me mis un peu d’eau sur le visage. Retournée à côté de la table présente dans la chambre, je m’assis et bus un peu.
J’attrapai mon crayon et récupérai l’un des portraits que j’avais commencé. Pour ne pas changer, c’était Ki. J’étais obsédée par son visage que je ne croyais plus jamais revoir. Il me manquait. Son sourire et son rire me manquaient. Sa voix aussi. J’aurais tout donné pour l’entendre chanter encore une fois. Pour qu’il m’apprenne à chanter, même. J’avais envie de transmettre quelque chose de son père à mon enfant. Et la passion pour la musique et la danse semblaient être une bonne idée. Gardant ma mère sur mon ventre, je commençais à reprendre là où je m’étais arrêtée. Mais rien à faire, j’étais incapable de me concentrer sur quelque chose. J’avais beau faire tous les efforts du monde, j’avais envie de sortir de cette petite pièce pour prendre l’air. Et ce manger, tiens.

Je me relevai donc, suivant mon envie passagère. Je m’habillai rapidement, récupérai mon portefeuille et déposai ma veste sur mes épaules. Il était près d’une heure et demie du matin et même s’il ne faisait pas froid à Miami, ce n’était pas le moment de tomber malade, même juste un peu. Où allais-je bien pouvoir aller ? Qu’allais-je bien pouvoir faire ? Marcher un peu me ferait le plus grand bien, c’était certain. Les rues étaient pas mal éclairées par ici et il y avait toujours du monde pour y traîner, même en pleine nuit. J’avais en tête une petite épicerie à deux rues d’ici, que j’avais vue en arrivant. Si ma mémoire était bonne, elle était ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ici, certains magasins semblaient ne jamais dormir, comme si on les tenait éveillés de force jusqu’à ce qu’ils en meurent. Je ne me pressai pas, j’avais tout le temps devant mois. J’étais réveillée comme si je venais de passer une nuit de dix heures. Je ne ressentais presque aucune fatigue. Je décidai de passer à côté de l’épicerie sans m’arrêter pour aller plus loin. J’y passerai au retour. Bébé était calme et ne bougeait pas. Il avait tendance à beaucoup bougé, et j’avais lu que c’était un signe de bonne santé.

Je marchai une petite dizaine de minutes avant de faire demi-tour et de rejoindre enfin l’épicerie. Mon envie de manger quelque chose ne s’était pas calmée. Je pénétrai à l’intérieur et saluai le caissier d’une voix enjouée. Il me rendit mon salut et me regarda passer sans ajouter un mot. Depuis que ma grossesse se voyait, on me regardait souvent passer. Au début, ça me chamboulait, mais maintenant, je n’y prêtais presque plus attention. C’était comme ça, et me regarder n’allait rien changer. Je m’engageai donc dans la première allée devant moi, flânant tranquillement. Je cherchais des yeux quelque chose qui pouvait me plaire, évitant les rayons de produits ménagers et autres choses dans le genre. Deux heures du matin arrivaient à grands pas alors que je n’étais toujours pas décidée. Ce fut en passant dans le rayon des surgelés que je trouvai enfin ce que je voulais : de la glace. Je m’approchai des bacs pour voir ce qu’ils avaient. Je décidai de ne pas m’aventurer trop loin et que le chocolat allait bien me satisfaire. J’ouvris la porte transparente et tentai d’attraper l’un des pots de glace. Mais impossible, mon ventre m’en empêchait. Et pas moyen d’abandonner, c’était ça que je voulais.
Je décidai d’aller demander de l’aide. Chose que je n’aurais pas faite avant. Mais puisque de toute évidence j’étais dans une condition spéciale et que j’étais amenée à faire de moins en moins de choses, je n’avais pas trop le choix. Je soupirai et refermai le congélateur du magasin pour retourner à la caisse. Elle était à l’autre bout du magasin –pas très grand, mais l’autre bout quand même- et je ne me pressai toujours pas. J’avais tout mon temps. Je me présentai à la caisse et fus surprise de voir qu’un autre client était en train de passer pour payer. Je n’étais donc pas la seule folle à ne pas dormir à deux heures du matin. Quoi que si, j’étais folle de m’être levée dans mon état. Mais je ne supportais pas d’attendre sagement ce qui n’allait jamais venir comme ça. Je souris, comme à mon habitude.

- Excusez-moi, est-ce que quelqu’un pourrait venir m’aider ? Avec mon ventre je n’arri …

Mon cœur rata un battement quand le client se retourna. La fin de ma phrase s’éteignit sur mes lèvres, j’étais incapable d’en dire plus. Je reconnus ses traits immédiatement. C’était ceux que je dessinais à longueur de journée quand je n’étais pas occupée. Ki. Ki Beom Lee. Le père de mon bébé. Mon sourire se fana sans que je ne le contrôle. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine et à mes tempes. Dans un geste totalement stupide puisqu’inutile, je tentai de refermer un peu ma veste. Mais ça ne servait à rien, mon ventre était trop imposant maintenant pour que ça fonctionne. Je n’avais pas jugé bon d’acheter une veste grande taille, celle-ci me servait à me couvrir les épaules en général. Elle était donc trop étroite pour être fermée. Je murmurai un « Ki » étouffé, mais il pouvait parfaitement comprendre son prénom. J’étais certaine qu’il m’avait reconnue, lui aussi semblait statufié. C’était horrible. Mais que faisait-il ici à cette heure-là ? Il n’était pas censé être à la confrérie, en train de dormir, comme tout le monde ? Moi ? J’avais une excuse pour ne pas dormir.
Une fois la surprise passée, il finit par venir m’aider. Le trajet jusqu’aux grands congélateurs se fit dans le silence. Je n’osais pas parler, de peur de rendre la situation réelle. Mais j’avais quand même cette envie mordante de m’excuser auprès de lui, j’avais envie de pleurer et de m’enterrer ensuite dans un trou. Mais je ne pouvais pas. Il était bien là. Et je ne pouvais pas ne rien dire. Je me raclai la gorge mais ça ne servit à rien, je parlai d’une voix éraillée et hésitante. J’avais la bouche sèche tout d’un coup.

- Euh … C’est … c’est la glace au chocolat.

Le souvenir de la glace au chocolat prise en Corée après l’exposition me revint. Finalement, je n’avais pas changé. Toujours aussi gourmande sur le chocolat. Il se pencha pour attraper l’un des pots et je ramenai mes cheveux derrière mon oreille. Devais-je me taire ou bien dire quelque chose ? Je ne m’étais pas attendue à ça, je n’avais pas prévu mon discours à l’avance.

- Ki … Je suis … désolée.

Ma voix tremblait, mais je fis tout pour me maîtriser. Si je pleurais, c’était la fin. Pourtant, j’en avais très envie. Je serrai les poings. Je ne pouvais pas rester à côté de lui sans rien dire, même si ça me faisait souffrir.

- Pardon. Répétai-je. J’aurais pas dû partir … J’aurais dû … J’aurais dû te dire la vérité.

La vérité sur notre enfant. Comment aurais-tu réagi Ki ? Aurais-tu été effrayé ? En colère ? Emerveillé ? Non, pas émerveillé. Effrayé oui, je l’étais aussi. Même si j’avais accepté ce bébé rapidement et que je me préparais à son arrivée, j’avais peur de ne pas être à la hauteur. En colère, c’était possible. Contre lui ou contre moi ? Nous étions deux à être responsables. Pas seulement lui parce qu’il « m’avait mise enceinte ». Cette nuit-là, je l’avais voulue autant que lui. Je connaissais les risques autant que lui, même si nous les avions minimisés. Je m’étais dit … Je m’étais dit que non, pour une seule fois, ça n’allait pas nous tomber dessus. Mais si. Ki se redressa enfin, le pot de glace entre les mains. Quand il me le tendit, je relevai mon visage vers lui. Il était gêné et choqué. Néanmoins, je lui fis face quelques secondes, le regardant dans les yeux. Mais je ne tins pas plus longtemps, mes larmes de culpabilité menaçant encore plus.

- Merci. Articulai-je avec des sanglots dans la voix.

Non Shin, tu ne dois pas pleurer. Tu es plus forte que ça. Tu as vécu des choses bien plus difficiles. Au contraire, tu devrais être contente de voir qu’il se porte, à priori, bien.
Je passai ma main libre sur mon visage fatigué. Un poids s’était installé sur mes épaules, me courbant légèrement. A quoi est-ce que je ressemblais ? Mes longs cheveux étaient détachés et faisaient des vagues, encadrant mon visage et mes épaules. Je ne m’étais pas spécialement recoiffée, mais ils n’étaient pas non plus en pagaille. De légères cernes s’étalaient sous mes yeux. Bien sûr, je n’étais pas maquillée. Et il y avait mon ventre. Ce ventre que je ne pouvais cacher, on ne voyait que lui. Qu’allait-il penser ? D’ailleurs, avait-il compris que j’étais enceinte de lui et pas d’un autre ? Oui, certainement. De toute façon, je n’avais jamais rien fait avec personne d’autre. Il était le seul à m’avoir touchée. Le premier. Et le seul en qui j’avais eu assez confiance.
J’avais envie de lui demander comment il allait, mais j’avais trop peur de la réponse. Me voir lui avait apparemment coupé son habitude de bavard. J’étais mal. Ki, dis quelque chose. N’importe quoi, mais quelque chose. Insulte-moi si tu veux, mais ne reste pas comme ça sans réaction, comme si je n’étais qu’une personne lambda au milieu de tous les autres. Je mérite ta colère, alors vas-y, je tiendrai le coup. Mais ne garde pas le silence comme ça. C’est trop dur pour moi de ne pas savoir ce que tu penses. J’étais toujours immobile devant le congélateur contenant les glaces, dans l’attente d’une réaction de sa part. J’étais autant déboussolée que lui.

- Hum … Je … Tu … Tout va bien ?

C’était tout ce qu’il y avait de plus maladroit, mais je ne voyais pas quoi dire de plus pour ne pas laisser le silence s’installer. Peut-être que c’était ce qu’il voulait, ce dont il avait besoin. Que je me taise. Mais il fallait que je sache s’il se portait bien. J’étais à Miami pour ça, à l’origine. Je me serais contentée de l’apercevoir, d’observer ses gestes pour savoir si ça allait. Mais maintenant que je l’avais en face de moi, il fallait que je lui demande. La question avait deux sens, aussi. Elle était posée pour la généralité, mais aussi pour le moment présent. Il était terriblement silencieux, ce qui n’était pas normal. Je devinais une partie de la réponse, mais je voulais l’entendre de sa bouche.
Le stress commençait à s’installer lentement mais sûrement en moi. Sans ce ventre, j’aurais certainement été tentée de le prendre dans mes bras. Mais là, c’était hors de question. Il y avait ce bébé. Conséquence de nos actes irréfléchis. Et de notre amour. Il reflétait tout l’amour que j’avais pour lui, puisque c’était lui que j’avais choisi pour ma première fois, pour découvrir l’amour physique. Je posai finalement une main angoissée sur mon ventre, incapable de me retenir plus longtemps. Comme si je prévenais bébé qu’il allait enfin rencontrer papa.
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Dernière édition par Shin Bae le Dim 30 Mar 2014 - 16:25, édité 1 fois
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