Et toi, c'est quoi ton passé ? PV J. Otto

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Travailez, nous parlons

Sidney avait du mal à comprendre ce que monsieur Otto voulait dire. La défensive n’était pas la bonne solution mais l’offensive l’était ? Elle ne comprenait pas sa logique mais elle ne fit aucune remarque. Elle décida donc de réfléchir sur cela plus tard et continua de l’écouter. Elle ne comprenait pas. En attaquant la Voix, cela donnerait bien plus d’importance à ce qu’elle disait puisque ce serait une réaction, une réponse à ces propos et c’était ce qu’il fallait éviter à tout prix.

Changeant finalement de sujet, il proposa à Sidney d’aller prendre un verre, après tout, il n’avait pas tort, l’emploi de temps avait libéré un créneau de deux heures et à présent, ils n’avaient plus rien à faire, enfin, il y avait toujours quelque chose à faire, surtout quand on s’appelle Sidney Jefferson. L’infirmière pesa le pour et le contre, avant de finalement trouve un compromis.

« Hum, ce que je peux vous proposer c’est qu’on aille se chercher un café à la cafétéria et que nous poursuivions notre conversation à l’infirmerie, ainsi, en cas d’urgence, je serai sur place. »

Sidney ne voulait pas être confrontée au regard des autres, pas tout de suite, elle commençait même à avoir peur. Elle ne savait pas comment les autres allaient réagir, elle avait besoin d’aide. La première personne qui lui vint à l’esprit fut Dana. Elle voulait la voir, parler avec elle et libérer ce poids qui pesait sur son cœur depuis l’annonce de cette garce. Elle rangea les copies dans son sac, avant de sortir son portable de sa poche. Il restait plus d’une heure avant la fin officielle de l’examen. Elle envoya rapidement un sms à son amie, lui demandant de la rejoindre chez elle le soir même. Une fois envoyé, elle se dirigea vers la porte, éteignit les lumières et inséra la clef dans la serrure. Elle attendit que Jeremy fasse de même avant de fermer derrière elle cette salle de malheur.

A présent, une fois dans le couloir, Sidney commença à douter. Heureusement pour elle, les étudiants étaient en salle de cours mais que se passerait-il lorsqu’elle serait confrontée une nouvelle fois à eux ? Si la situation qui s’était produite dans la salle de cours se répétait ? Comment allait-elle prouver à tous qu’au final, elle était innocente ? Son esprit était en plein effort. Elle voulait trouver une solution, elle allait trouver une solution et ce, coûte que coûte. Quitte à sacrifier des heures de sommeil, elle allait se sortir de ce faux pas et plus jamais, elle ne tomberait aussi bas.

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Ne pas réagir du tout …C’était bien plus facile à dire qu’à faire. Comment pouvait-on ne pas réagir lorsque son honneur et sa fierté étaient mis en jeu ? C’était comme accuser une personne qui se donnait corps et âme dans son travail de n’être rien d’autre qu’un tricheur. C’était tout simplement inconcevable et très dur à accepter. C’était se sentir broyer, détruit au plus profond de soi, sans pouvoir faire quoique ce soit pour recoller les morceaux.

Sidney s’était toujours appuyée sur une relation de confiance avec les étudiants qui venaient la voir. Elle était à la fois la bonne copine, la sœur attentive et la mère protectrice. Si tous se confiaient auprès d’elle c’était pour la simple et bonne raison qu’ils avaient foi en elle. Comment pouvaient-ils continuer ainsi après avoir entendu cela ? Comme allait-elle pouvoir instaurer à nouveau cette confiance qu’elle supposait perdue à présent ?

Elle aimait son travail plus que tout et ne plus pouvoir l’exercer dans de bonnes conditions la détruisait purement et simplement. Elle n’avait cependant pas l’habitude de se laisser vaincre ainsi et allait tout faire pour gagner de nouveau la confiance des étudiants. Elle allait redoubler d’efforts pour que tous comprennent que ce n’était qu’une rumeur et surtout, pour prouver à la Voix qu’elle ne gagnerait pas sur ce plan là.

L’infirmière inspira profondément, reprenant confiance en elle. Le petit coup de blues n’était pas passé mais elle savait se montrer forte, elle savait réveiller son esprit de battante lorsqu’il le fallait. Son regard se fit plus dur et surtout, moins perdu, elle se reprenait.

« Les choses vont s’arranger, c’est obligé. »

Le devoir étant terminé à présent elle n’avait plus rien à faire, ou plutôt, il était temps pour elle de retourner vaquer à ses occupations. Elle allait demander un rendez-vous avec M. Cobb le plus vite possible, histoire d’aborder avec lui les différentes choses qui n’allaient absolument pas dans cet établissement et les différents moyens pour lutter contre. Ce lycée devait être le meilleur de la région, l’un des plus côté du pays, ou du moins l’était-il à son époque, mais les choses semblaient avoir bien changées depuis.

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La réponse du surveillant ne conquit nullement Sidney, bien au contraire. C’était typiquement le genre de réponse que l’on donnait aux gens qu’on ne voulait pas froisser, en tentant gentiment de leur faire comprendre qu’ils ont tort. Sidney était plus que sous le choc de cette annonce. Tout le monde avait entendu ces racontars. Tout le monde savait que cette infirmière était donc accusée de choses ignobles que Sidney ne tolérait pas. Elle ne comprenait pas que quelqu’un puisse avoir besoin de blesser et de rabaisser ainsi les autres.

Elle irait en référer au chef d’établissement, la question n’était autre que quand ? Tout de suite, cela ne servirait qu’à alimenter plus encore la véracité de la rumeur, plus elle attendait, plus les choses allaient se tasser. Elle irait donc le voir à la fin du mois mais pour cela, mieux valait éviter qu’elle soit à nouveau la cible de cette garce.

Sidney ne s’énervait que rarement. Habituellement, elle pouvait se défendre et surtout, elle avait des nerfs d’acier après son passage chez la Navy. Pourtant, s’attaquer ainsi à sa vie, de manière aussi lâche et faible ne passait absolument pas. Elle n’avait qu’une envie, enquêter dès à présent pour trouver l’origine de tout cela. Elle ne s’était jamais laissée faire, elle avait toujours été une battante et elle le sera toujours.

Jeremy se demanda si laisser les étudiants partir était une bonne idée. Elle haussa les épaules avant de se diriger vers les tables pour récupérer les copies qui avaient été abandonnées telles quelles.

« C’était la meilleure chose à faire. Ils étaient trop dissipés. Certains ont subi des rumeurs et l’ont très mal pris. Il suffit de voir comment le ton est monté en si peu de temps. Il aurait été plus que compliqué de retrouver le calme, alors pour ce qui est de la concentration, inutile d’en parler. »

Vu leur état, ils n’auraient rien fait de bon. Le but de Sidney n’était pas de plomber les élèves mais de les aider et de leur faire apprendre des choses. Elle n’aurait jamais pu noter les copies en sachant dans quelles conditions elles avaient été rédigées.

Une fois tous les vestiges du devoir ramassé, elle posa la pile sur le bureau, avant de s’asseoir sur ce dernier. Elle soupira avant de se confier.

« Je n’ai jamais su comment réagir face à la diffamation, surtout de manière aussi lâche… »

L’enseignante était perturbée, bien plus qu’elle ne le laissait voir. Elle n’était ici que depuis peu et pourtant, elle était déjà la cible de cette personne. Comment allait-elle faire ensuite ? Allait-elle finir par s’habituer à cela ? Lui faudrait-il changer d’établissement ?

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L’avis plutôt réservé de Jérémy sur Paris se logea dans un coin de l’esprit de l’infirmière. Parmi les pays cités, nombreux étaient ceux que l’ancienne militaire avait visité également. Le Japon, certains pays d’Afrique avant qu’elle ne retourne au bercail, ainsi que le Canada. Elle les avait tous fait, mais on pouvait aisément compter parmi ceux-ci des pays de l’Europe de l’est, d’Amérique du Sud ou même d’Australie. Il n’y avait pas un continent qu’elle n’avait pas fait, pas un endroit qu’elle n’avait pas foulé du pied sur cette terre, mis à part la banquise en fait …

Lorsqu’il lui proposa de l’emmener en France, l’Américaine de naissance ne put s’empêcher de sourire et son regard s’illumina. Qui de mieux placé qu’un français pour faire visiter ce beau pays ?

« Ce serait véritablement avec plaisir ! Quelle région … »

Ne pouvant pas placer un mot de plus, elle fut interrompue par un grésillement des hauts-parleurs. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait et tout naturellement, elle s’attendit à entendre un petit discours du chef de l’établissement mais nada, et lorsque qu’une voix féminine finit par s’élever dans la salle, bon nombre d’élèves se crispèrent sur leur sièges. Certains regardaient leurs voisins d’un air soucieux, tandis que d’autre commençaient à céder à la panique, une étudiante se mit même à fondre en larme avant même que la première phrase de cette femme ne se finisse. Parmi tous les murmures, Sidney comprit un mot qui revenait inlassablement : La Voix.

Lors de son admission ici, elle avait entendu parler bon nombre de fois de cette entité mais jamais elle n’avait entendu de ses propres oreilles cette personne. Tout ce qu’elle savait, c’était que généralement, ce qui était dit par cette femme était soit de purs racontars, soit une vérité blessante que beaucoup voulaient conserver secret.

« Silence ! Continuez de travailler »

La voix de l’enseignante retentit dans la salle, forte et autoritaire. Elle n’allait pas se laisser perturber par une étudiante atteinte visiblement de problèmes psychologiques. Trainant une chaise jusqu’à l’un des haut-parleurs, elle désactiva le son de ce dernier, tandis que la Voix continuait de déblatérer sur tous les étudiants. Elle coupa le son du second lorsque cette fois ci, la Voix aborda son cas. La rumeur à son sujet avait été entendue par toute la salle avant qu’elle ne coupe le son de l’enceinte. De toute manière, il en restait deux autres et tous les étudiants ont pu profiter comme il se fallait de cette information diffamatoire comme quoi elle avait été renvoyée de son établissement pour abus sur mineur.

Sidney fut plus que choquée en entendant de tels histoires à son propos mais la réaction de la classe fut toute autre. Comme un troupeau de vache obnubilé par le passage d’un train, tous regardait la femme demeurée debout sur la chaise. Aucun bruit ne fusait plus à présent. Dans une dernière tirade, la Voix se tut et laissa donc Sidney seule face à cette rumeur.

« Salope. »

Un élève installé dans le fond de la salle se leva, et désigna l’enseignante du doigt.

« Je refuse de rester une seconde de plus dans la même salle que vous. »

Ahurie par ces réactions plus que virulente, elle descendit de la chaise, avant de croiser ses bras sur sa poitrine.

« C’est n’importe quoi ! Depuis quand vous croyez The Voice bande d’abrutit ? »

La classe se divisa rapidement en trois camps, ceux qui étaient persuadés que cette histoire n’était qu’une rumeur, le second qui ne pouvait concevoir que la Voix mentait et le troisième groupe qui ne savaient trop quoi faire. Devant la cohue générale et sachant délibérément qu’elle ne pourrait récupérer le contrôle de sa classe, elle fit la seule chose à laquelle elle pense.

« Il suffit. Prenez vos affaires et sortez. Le devoir est reporté. »

Les étudiants sortirent, certains en continuant de vociférer, d’autres en baissant la tête ou en adressant un regard compatissant à l’infirmière. Cette dernière finit par se tourner vers le surveillant, le regardant, totalement perdue.

« Réel ou rumeur à ton avis ? »

Elle voulait savoir ce qu’il pensait, s’il croyait cette horrible femme ou s’il faisait confiance à Sidney qu’il ne connaissait que depuis peu.

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Ainsi, la sortant de ses pensées, Jeremy lui répondit. Tout d’abord, il lui demanda d’être un peu plus familier avec elle, où en tout cas de cesser de le traiter comme un parfait inconnu mais plus comme un ami, ce qu’elle fit sans broncher. Elle n’aimait pas tellement toutes les formalités qui se cachaient derrière les mots.

En parlant de lui, le surveillant finit par toucher l’une des cordes sensibles de Sidney et il se mit à parler de voyages. L’une des choses qu’elle aimait le plus au monde. France et Amérique, tels étaient les deux endroits qu’il connaissait, ou en tout cas, les deux qu’il avait évoqué. Un sourire se dessina sur son visage et ses yeux semblèrent s’illuminer.

« La France ? C’est un pays qui m’a toujours fait rêver mais que je n’ai pas encore eu la chance de visiter. Comment est-ce ? Raconte-moi donc si tous ces clichés sont vrais, si les parisiens sont si pressés, s’ils sont ronchons, dis-moi s’il est vrai que tous mangent de la baguette, qu’ils connaissent les vins et le fromage comme personne, ou presque ? Je sais que ce ne sont que des clichés mais après tout, bon nombre d’entre eux ont un fondement. »

Lancée sur un tel sujet, il serait bien difficile à présent d’obtenir le silence de sa part. Elle était partie et il n’y avait pas grand-chose qui pourrait l’arrêter. Elle attendit avec impatience la réponse de Jeremy, ravie que leur conversation prenne un tel tournant. De temps à autre, elle regardait la salle, s’assurant que personne ne trichait avant de reporter toute son attention sur le surveillant.

« Mis à part l’Amérique et la France, as-tu visité d’autres endroits ou est-ce que tu as tout simplement une destination de rêves ? »

Sidney commençait à devenir bien bavarde et à vouloir en apprendre plus sur ce jeune homme. Elle ne voulait pas refréner sa curiosité et préférait tout simplement accorder tout son temps à M. Otto plutôt qu’à ses élèves pour l’instant.

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L’infirmière fut un peu déçue par sa réponse. Il avait choisi de venir ici uniquement pour le travail et non pas pour le contact humain en premier lieu. Elle trouvait cela dommage mais n’en dit pas plus, préférant laisser tomber, après tout, chacun était libre de faire ce qu’il voulait de sa vie.

Elle avait l’impression que parler l’ennuyait et elle se décida donc à la mettre en veilleuse pour éviter de déranger plus longtemps le surveillant. Il n’était pas forcément là pour faire ami-ami avec elle et cela se sentait à vrai dire. Pourtant, il décida de compléter un peu sa réponse, ce qui motiva l’infirmière à embrayer directement sur une autre question, à voix basse pour ne pas trop perturber les étudiants.

« Quand vous êtes venus ici ? Mais où étiez vous auparavant ? Si ce n’est pas trop indiscret ? »

Sidney n’était pas une femme pour rien et ne démentait en rien le cliché comme quoi les femmes pouvaient être de véritables moulins à paroles. Elle aimait parler avec les gens, en apprendre plus sur eux sans pour autant que cela ne tourne à la catastrophe avec des questions totalement indiscrètes ou blessantes.

Pour le moment, elle se contentait de le questionner mais s’il voulait en savoir plus sur elle, elle lui répondrait avec grand plaisir. Tout en conversant, elle regardait la salle. Personne ne regardait ailleurs, tous travaillaient et elle était fière de ses élèves. Bon, cela ne faisait pas bien longtemps que l’épreuve avait commencée et à tous les coups, ils prenaient tout le temps du monde pour écrire leur nom et leur prénom mais elle préférait ne pas penser à cela. Elle préférait croire qu’il était encore possible de tirer quelque chose de ces étudiants.

En les regardant travailler, elle se revoyait à leur place, il y a un peu plus de quinze ans en train de jouer son avenir. Elle se souvenait que très souvent, après ses devoirs, en sortant de la salle, Il était là. Avec son petit sourire aux lèvres, il parvenait toujours à la surprendre. Elle savait qu’il serait toujours là après ses examens importants et pourtant, il arrivait toujours à la surprendre, que ce soit en lui apportant une fleur, en lui faisant passer un petit mot où en la prenant par surprise. Repenser à cette époque ne rendait pas Sidney malheureuse, après tout, qui pouvait l’être en se remémorant de bons souvenirs ?

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L’infirmière sourit, ravie de rencontrer ce surveillant qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de croiser. Jeremy Otto. C’était ainsi que se prénommait ce jeune brun de taille moyenne pour un homme. « De même. Je ne savais pas que c’était un tel évènement de garder une salle d’examen avec moi » dit-elle pour le taquiner amicalement.

Sidney n’était pas dupe. Elle s’était bien rendue compte qu’elle ne laissait pas indifférent une petite partie du personnel et des étudiants malheureusement et ce, pour deux raisons, la première était qu’elle n’était pas si vieille que cela et qu’elle était bien conservée pour une femme de trente-trois ans. La seconde et celle qui lui plaisait le moins, le fameux fantasme de l’infirmière qui semblait agiter les chromosomes Y chez certains …

Pourtant, même si elle se sentait bien souvent flattée par ces marques d’attention, il n’en était pas moins lassant à la longue. Devoir supporter cela inlassablement et se demander si l’on est apprécié pour son physique ou pour sa personnalité n’était chose facile à vivre. Cependant, Sidney s’était promise de ne plus se prendre la tête inutilement à ce sujet et la situation ne l’exigeait pas. Elle préféra entreprendre une conversation avec lui, plutôt que de se morfondre durant deux heures à perdre son temps en surveillance.

« Alors Jeremy, qu’est ce qui vous a amené à Wynwood ? »

Etait-il originaire de ce beau pays qu’étaient les Etats-Unis où venait-il d’un pays tout aussi digne d’intérêt ? Sidney était curieuse et elle aimait vraiment en savoir plus sur les autres. De temps à autre, elle relevait la tête et scrutait attentivement la salle. Elle ne voulait pas surprendre l’un des élèves en train de tricher mais elle ne pouvait s’empêcher de faire son travail. Elle voulait se bercer d’illusions certainement et penser que tout le monde était bien gentil en ce monde, que ces étudiants connaissaient leur leçon sur le bout des doigts et qu’ils ne devraient pas tricher par conséquent mais elle se trompait certainement.

Pour le moment, après seulement cinq minutes d’examen, la triche n’était pas de vigueur mais cela ne risquait pas de tarder, malheureusement. L’infirmière s’assit sur le bureau, les bras croisés, avide d’informations et plus alerte qu’une sentinelle.

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Les copies circulaient dans la salle d’examen. Des murmures, des rires et des soupirs. Les étudiants n’étaient pas tous sereins et pourtant, cette session n’était pas difficile. Ils savaient exactement sur quoi ils allaient être interrogés et s’ils avaient correctement révisé, il n’y aurait aucun problème.

Sidney s’était levé un peu plus tard que d’habitude ce jour-là et son réveil n’avait sonné qu’à 5h30 par conséquent. Elle avait pris le temps de se préparer tranquillement, n’avait pas sauté le petit-déjeuner et était plus que prête pour affronter cette journée.

La veille, elle avait pris la peine de se lisser les cheveux, disant ainsi au revoir à ses boucles de manière temporaire. Elle portait ce jour-là une robe noire ainsi que des bottes à talons qui lui donnait la taille confortable d’un mètre soixante-quinze. Une fois prête, elle s’était rendue dans la salle d’examen où avait lieu un contrôle de connaissance. Ce n’était pas un partiel, juste un moyen de faire le point pour les élèves et également pour elle, pour qu’elle puisse voir ce qu’elle devait améliorer.

Un surveillant devait la rejoindre dans la salle, mais pour le moment, elle était seule. Le contrôle ne commençait que dans dix minutes. Les derniers étudiants arrivaient dans la salle, totalement pressés et affolés. Elle leur adressa un sourire confiant avant de saisir un paquet de feuille de brouillon. Elle passa dans les rangs, distribuant à chaque étudiant les copies, tout en continuant de leur donner des recommandations.

« N’oubliez pas, les sacs au fond de la salle, les téléphones portables sur la table à votre droite. Ne gardez que les stylos dont vous avez besoin, pas de trousse sur la table non plus. »

Une fois la distribution terminée, elle retourna devant la salle, à côté du tableau. Le surveillant était arrivé et Sidney le salua d’un sourire, ainsi que d’une poignée de main. Elle ne le connaissait pas encore mais deux heures ne seraient pas de trop pour en savoir plus sur lui. « Tenez, aidez-moi à distribuer les sujets s’il vous plaît. » dit-elle en lui donnant un paquet de copies dans les mains.

Elle repassa une fois de plus dans les rangs, distribuant cette fois ci les sujets et inspectant au passage les tables. Une fois cette tâche terminée, elle rejoignit le surveillant devant, adressant de dernières consignes aux étudiants.

« Evitez de tricher, cela ne vous ramènera pas grand-chose. Vous avez deux heures à partir de maintenant. Vous pouvez commencer, bon courage. »

A peine eut-elle terminé sa phrase que les futurs médecins se lancèrent dans le contrôle. Elle recommença donc de zéro sa présentation auprès du surveillant. « Sidney Jefferson, enseignante en classe de médecine de temps à autre et infirmière à plein temps. Avec qui ai-je l’honneur de garder ces charmants fauves ? »

Le terme était affectueux et l’on pouvait aisément lire dans son regard qu’elle aimait ce qu’elle faisait ainsi que son travail. Pour rien au monde, elle n’aurait échangé sa place ici, enfin, presque.

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