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 Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé]

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MessageSujet: Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé]   Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé] EmptyVen 31 Jan 2014 - 22:31

Santo Gabriel Rivera




Id Card

ÂGE : 17 ans.
DATE DE NAISSANCE : 6 avril 1996.
LIEU DE NAISSANCE : Tijuana, Mexique.
CLASSE: Junior Year
3 CONFRERIES AU CHOIX : Rho Kappa, Sigma Mu ou Pi Sigma
RICHE OU BOURSE D'ETUDE : Bourse d'étude
AVATAR: Marlon Teixeira.
SCÉNARIO OU PI ? PI.

Forum's buisness

CODE : Ok. Jeff
SECRET ENVOYE ? : Jeff SOUHAITEZ-VOUS UN PARRAIN / MARRAINE : Non merci.

Code:
→ Marlon Teixeira[color=red]ϟ[/color] Santo Rivera



My physical is mine


Selon ma mère, je suis le plus beau mec de la planète.
Evidemment, toutes les mères disent ça. Encore plus quand elles sont mexicaines. Encore plus quand c’est ma mère.
Mais je sais qu’elle n’a pas tout à fait tord dans ce qu’elle dit : je sais que je suis plutôt avantagé quant à mon physique. Je plais. C’est indéniable, la beauté physique est subjective et pourtant, je sais que je plais. Que ce soit aux filles, ou aux garçons, et très franchement, je n’y suis pas pour grand-chose.
C’est pas volontaire. Je me préoccupe presque pas de mes cheveux, qui ondulent jusqu’au bas de ma nuque, brun comme tout le reste de ma famille. Pareil pour mes yeux, de couleurs marrons, mais variant de teintes selon la saison. Mes sourcils prononcés me donnent un regard forcé, intense, et ce en toutes situations, de la grosse colère au sommeil le plus profond.
Je mentirais si je disais que je ne prête pas d’importance à mon apparence, et à mon look vestimentaire. C’est vrai, je ne veux pas sortir habiller comme un pouilleux, et alors ? Je suis pas un clochard, j’ai un minimum de fierté. Donc, j’essaie de me fringuer convenablement, sauf quand je fais du sport.
Un simple coup d’œil dans le miroir avant de sortir est automatique. Mais attention, je ne suis pas du genre à squatter la salle de bains pendant des heures, plus c’est rapide, mieux c’est !
Sinon, j’ai pas un physique extraordinaire. Je suis grand, je dépasse le mètre 80 et c’est une chance pour le basket. Aussi, on dit de moi que j’ai la pilosité « avancée » pour un mec de mon âge … L’inconvénient d’être latino, je pense. Mais peu m’importe. J’ai du poil au torse, je me rase –rarement ceci dit- et c’est l’une des raisons pour lesquelles les gens ont tendance à me vieillir.



Ideas in my head


Alors je parais parfois plus vieux en apparence, mais rassurez-vous, c’est bien à un gamin de dix-sept ans que vous avez à faire. Avec mes qualités et mes défauts.

Je suis un compétiteur. Je déteste me sentir dépassé par quelqu’un, qui que ce soit, même si je le cache relativement bien selon la situation. Je veux gagner, tout le temps, et c’est plutôt logique selon moi : si non, quel est l’intérêt de concourir et de se mesurer aux autres, ainsi qu’à soi-même ? J’essaie sans cesse d’être le meilleur, pour ce qui m’importe. Comme le basket, par exemple. Pour le reste, je ne fais que rarement d’efforts : je n’essaie pas spécialement d’améliorer mon comportement – après tout, je suis comme je suis, et je vous emmerde – et encore moins dans le domaine scolaire. Je ne suis pas une lumière en classe, et ne l’ai jamais été, mais je ne suis pas stupide non plus, je pourrais si je voulais. Mais voilà, je veux pas. Ça m’ennuie.
De toute façon, je n’ai aucune autre perspective d’avenir que le basket.

C’est bien là l’un de mes pires défauts. Je suis incorrigible. Je suis un peu fermé d’esprit, et tant pis pour ceux que ça dérange. Je crois en Dieu, et je crois au destin. Je sais que rien n’arrive pas hasard. De la même façon, personne ne pourra changer la susceptibilité qui est la mienne. Il y a des mots, et des actes que je ne tolère pas et que je n’accepterai jamais. Je peux me vexer rapidement, si l’offense est réelle et profonde. Si ce n’est pas le cas, je laisse passer. La plupart des choses qu’on me dit ne m’atteigne pas et heureusement, parce qu’à l’inverse, je peux devenir une véritable ordure si on m’emmerde trop. Et dans ces moments-là, je n’ai plus aucuns scrupules, vous voilà prévenu.

Vous l’aurez probablement compris, je suis quelqu’un de fier, ou d’arrogant selon certains. C’est une bonne chose pour moi. Après tout, je me demande comment font les gens qui n’ont aucune confiance en eux, je me demande comment font-ils pour avancer. Je suis extravertie, imbu de moi-même très souvent, et je ne le cache pas.

Mais sinon, je suis tout ce qu’il y a de plus amical. L’amitié a une énorme valeur sentimentale pour moi, et la loyauté est primordiale, tout comme le fait de pouvoir compter sur des gens. J’ai l’esprit d’équipe, j’aime avancer à plusieurs – mais je reste indépendant, j’insiste sur ce point. J’essaie de ne pas avoir de préjugés, mais il reste quand même des gens que je méprise, comme les homosexuels. Je ne comprends pas ces gens-là. Enfin merde, c’est pas naturel !
Comment se sentir attiré par les mecs, quand on en est un, alors que les femmes, ces sublimes créatures, se torturent à vouloir nous plaire ? (je parle évidemment de toutes leurs conneries de maquillage, etc)

Ah, voilà un point important chez moi : j’aime les femmes, et je les aime beaucoup. J’aime leurs plaire, mais plus que tout, j’aime que celles-ci me plaisent, ou qu’elles se mettent en quatre pour que je les remarque. N’allez pas pour autant croire que je me tape tout ce qui se bouge : je prends quand même un temps de « sélection ». Je ne veux pas qu’on me voie comme un coureur de jupons, qui « listerait » ses conquêtes, et encore moins comme un mec qui profite de la faiblesse féminine. Alors oui, j’ai connu un certain nombre d’histoire, souvent peu sérieuses … Mais je ne suis pas du genre à m’afficher avec une fille parce qu’elle est la plus hot du lycée, d’autant plus que ces filles n’ont souvent pas grand-chose dans le crâne. J’aime les nanas qui ont un minimum d’intelligence et d’esprit, et avec qui il est possible de discuter.

En soirées, c’est une tout autre affaire, mais ce qu’il se passe en soirée reste en soirée. C’est d’ailleurs l’une de mes activités favorites : faire la fête. Sortir en boîte, me déchaîner, et m’amuser toute la nuit, ça c’est ma came. Evidemment, je n’échappe pas à la déchéance de ces moments-là : je bois beaucoup, mais en de rares occasions, et c’est pareil pour la fumette. Sinon, je ne touche jamais aux drogues dures, j’ai trop vu, dans mon entourage, ce que ça engendrait.

C’est bien là l’un des seuls aspects visible d’une maturité encore à étoffer. Mais ça ne m’inquiète pas trop, je n’ai que dix-sept ans et toute la vie devant moi. Alors je fais des conneries, parfois, je suis immature, souvent, mais ça me fait une belle jambe. Et en général, ça fait bien rire les copains.



Story of my life


BIENVENIDA A TIJUANA.

Je ne suis pas une mauviette. Je n’ai pas peur de beaucoup de choses, comme du noir, ou du vide. Je n’ai pas peur de traverser toute la ville en pleine nuit parce que j’ai raté le dernier bus. Je n’ai pas peur de voler des fruits au marché de Tijuana, ni de mentir honteusement à mes professeurs. Je n’ai pas peur de ma mère – malheureusement pour elle – ni de mon père, du moins pas suffisamment. J’ai rarement peur. Rarement comme aujourd’hui.

C’est une fin de journée ensoleillée, tout ce qu’il y a de plus banale. Je marche dans une rue quelconque, traversant la foule inépuisable, envahissante d’hommes et de femmes, qui vont et viennent de tous côtés, qui courent, qui crient, qui rient. Il y a ceux qui restent sur le trottoir toute la journée, et regardent le temps passer au rythme de l’agitation presque déglinguée du centre-ville. Et ceux qui s’agitent, comme moi, fendant la foule avec habileté.

L’habileté est importante ici. Elle vous tire de bien des mauvais pas, et bien des mauvaises rencontres. Et les mauvaises rencontres sont légions dans cette fourmilière humaine. Faites péter les clichés : trafic de drogues, gangs, corruption, meurtres, criminalité, voilà comment la plupart des étrangers voient notre ville. Ils ne connaissent pas, et ignorent délibérément ce qu’elle est réellement : une fête constante, comme une pièce de théâtre sans fin, ni heureuse, ni malheureuse, avec ses joies, ses peines, ses gags et ses catastrophes. Tijuana, c’est l’euphorie à l’état pur, et l’épicentre d’une vie surréaliste, d’une existence déjantée.

Je suis ici chez moi. Je suis né ici, et je baigne dans cette euphorie depuis toujours. Je n’ai rien connu d’autre. Et je m’y sens bien. Hormis les petites galères quotidiennes d’une vie on ne peut plus simple, je n’ai jamais eu le moindre problème avec qui que ce soit. Tout le monde n’a pas cette chance, parce que c’est ici qu’il est question d’habileté.

Dix-sept ans d’une existence riche et pauvre à la fois, décourageante souvent, mais aujourd’hui plus que jamais prometteuse.

En effet, une incroyable opportunité s’offre à moi : je déménage bientôt aux Etats-Unis avec ma famille, où j’ai obtenu une bourse d’étude pour rejoindre un lycée de bourgeois américains, à Miami. Quand j’y pense, c’est un peu le rêve de bons nombres de mexicains qui sont dans la merde. C’était le rêve de ma mère, qui n’en peut plus de vivre ici. Mon père pense la même chose, mais il est trop fier pour l’admettre. Je revois le sourire fier de maman quand on a reçu ce courrier des Etats-Unis, annonçant que j’étais pris dans un lycée renommé de Floride, grâce à une bourse d’étude que j’ai obtenu en jouant au basket. Je crois que c’est bien la première fois où j’ai vu mon père tolérer mon gros ballon orange, customisé par mes soins de sigles comme « NBA » ou « LAKERS ».

Oui, ils étaient très fiers de moi ce soir-là. Et heureux.

L’obscurité est naissante dans les rues piétonnes de la ville, et j’accélère le pas, afin d’arriver le plus vite possible à la maison. Jusqu’au moment où je croise Jorge, un vieil ami à moi, qui crie mon nom par la fenêtre de sa chambre, au troisième étage d’un grand immeuble délabré. Je lui dis que je suis pressé, et que je dois rentrer, mais il insiste pour que je monte, et j’obéis un peu malgré moi.

Sportif, je monte les trois étages à grandes enjambées, pour finir devant la porte d’entrée qu’il m’ouvre, un grand sourire aux lèvres.

- Santo ! Enfin tu te décides à venir me voir !
- Ouais, Jorge. Je suis plutôt occupé, tu sais.
- Trop occupé pour venir voir ton vieux pote, ouais ! Rentres, fais comme chez toi.
- Merci …

Je m’exécute, et pénètre dans la pièce principale de son minable appartement, et constate que rien n’a changé. Il y a cette odeur de moisit que je reconnais bien, toujours les mêmes meubles vieillots, et surtout, il y a toujours cette épaisse couche de poussières sur le sol. Jorge vit ici depuis que son père l’a foutu à la porte, et depuis, il survit en volant de la bouffe par-ci par-là, ou en alors supplier sa mère lorsque le paternel a le dos tourné. Pas étonnant alors qu’il n’ai rien trouvé de mieux que ce taudis.

- Combien de fois je t’ai dis de trouver un autre endroit … Ça craint ici. Tu vas chopper des malades, je te jure … tu vis avec des rats, mec.
- Rooh, m’emmerdes pas encore avec ça ! Écoutes plutôt ça : Benicio ne va pas tarder à arriver, et il faut que tu vois …

Je suis traversé d’un électrochoc, et me redresse subitement de la chaise sur laquelle je venais de m’installer.

- Benicio ? Tu veux dire « Don Benicio » ? T’es sérieux là ?
- Oui ! Il doit venir, avec sa bande, tu tombes bien ! Tu verras, ces mecs sont déments !

Je crois qu’à ce moment-là, je comprends enfin ce « vieil ami » qu’est Jorge. Je comprends qu’il n’a pas choisit de penser, mais de suivre, et de suivre Benicio Barrez en l’occurrence. Barrez se fait appeler « Don » parce qu’il est à la tête d’une bande de malfrats du quartier, et il doit trouver ça « cool ». Tout le monde, ou presque, le connaît ici. Et tout le monde le redoute.

Moi, je le connais depuis ce jour où il a volé mon grand frère à sa famille. Nuño a quatre ans de plus que moi, et ça fait plusieurs années que je ne l’ai plus vu, il paraît qu’il est en taule. Il est tombé sous la coupe de cet enfoiré de Barrez, et depuis, il n’est rien de plus qu’un criminel parmi tant d’autres, dans la deuxième ville la plus dangereuse du monde.

- Je ne verrai rien du tout, je me casse, dis-je, tranchant
.
Mais pas de chance, voilà qu’une silhouette franchit le pas de la porte, suivie par d’autres. C’est Barrez, et sa garde rapprochée. Je reconnais ce visage, tant craint par les gens du quartier. Je reconnais ce regard vide de tout scrupules, mais avide de pouvoir, et d’influence.

- Tiens, tiens, tiens, regardez ce que Jorge nous a dégoté aujourd’hui.

Je m’arrête net, faisant face aux nouveaux arrivants, tout en prenant soin d’éviter le regard de Barrez.

- Tu serais pas le petit frère de Rivera, par hasard ?

Je reste muet, impassible, et me contente de jeter un regard accusateur à Jorge.

- Diego, c’est ça ? Ou pardon, Pedro ? C’est quoi ton nom déjà ?
- Santo, dit Jorge. Il s’appelle Santo Gabriel.

Des rires fusent parmi les hommes de Barrez, mais ce dernier se contente de sourire en me fixant.

- Santo Gabriel, comme c’est mignon. Au fait, je suis vraiment désolé pour ton frère, ajoute-t-il, l’air faussement désolé, mais tu connais les risques du métier … Ah non, pardon, tu connais pas, c’est vrai que Nuño répétait sans cesse que son frère était une mauviette, qui continuait d’aller à l’école, et tout ça. Une vraie tapette, en fait.

Le cas de Nuño est un sujet sensible, surtout à la maison. Mais pour moi aussi. Et d’entendre ces mots soulèvent un sentiment d’indignation en moi, et de colère. J’essaie de la canaliser, et répond, en serrant les dents :

- Je ne vois pas de qui vous parlez.
- Mais tu me prends pour un con, en plus de ça. Je sais que tu es le frère de Nuño Rivera, tu es son portrait craché. En en peu plus tapette.
- Je ne suis pas … une … tapette … dis-je de manière quasiment inaudible, si bien que Barrez s’énerve instantanément.
- Tu fermes ta gueule, petite enflure. Tu comprends ça ? dit-il en dégainant un flingue, un vrai, directement dirigé vers mon crâne.

Il me faut un quart de seconde pour comprendre ce qu’il se passe, puis je me raidis, pétrifié. La peur, l’angoisse, l’envie de fuir ou de disparaître, tout ça traverse mon corps en un éclair,

- On va faire un jeu, puisque monsieur a l’air de vouloir s’amuser. La roulette russe, tu connais ? Oui ? Très bien. Puisque tu ne veux pas parler, et qu’apparemment, tu « ne vois pas de qui je parle », on va passer à la méthode forte. Alfonso, passes moi ton flingue que je …

Et alors là, je ne comprends pas ce qu’il se passe. Ce que je sais, c’est que je me lance, désespéré, en direction de la sortie, à toute vitesse, poussé par un instinct de survie que je n’avais jamais suspecté. Tout ça se révèle être une mauvaise idée puisque les hommes de Barrez, plus costauds et surtout plus nombreux, me stoppent, puis me plaquent contre le sol, comme un pantin sans vie, qu’ils animeraient à leurs guises. À ce moment-là, je suis à la merci de Barrez, et de ses hommes. Et je flippe.

Je ne suis pas une mauviette. Je n’ai pas peur de beaucoup de choses, comme du noir, ou du vide. Je n’ai pas peur de traverser toute la ville en pleine nuit parce que j’ai raté le dernier bus. Je n’ai pas peur de voler des fruits au marché de Tijuana, ni de mentir honteusement à mes professeurs. Je n’ai pas peur de ma mère – malheureusement pour elle – ni de mon père, du moins pas suffisamment. J’ai rarement peur. Rarement comme aujourd’hui.
Rarement comme maintenant.

Désormais assit sur une chaise, je ne regarde même plus Jorge. C’est comme s’il n’existait plus, comme si je ne le considérais plus comme un ami. Et c’est le cas. Mais j’aurais dû m’en douter, je savais qu’il était influençable, et un tout petit peu con. Je savais comment finissent les gars influençables et cons comme lui ici. J’aurais dû m’en douter. Au lieu de ça, je l’ai laissé m’embarquer dans une telle merde

- Tu restes tranquille, surtout, sinon le jeu va finir plus vite que prévu, tu comprends ?

J’acquiesce de la tête, mais reste neutre. Fier, jusqu’à la fin, si fin il doit y avoir aujourd’hui. Barrez jette un dernier regard confiant à ses hommes, puis s’approche de moi et braque son flingue sur ma tempe.

- Il n’y a qu’une balle de chargée dans ce flingue, vois-tu. Espérons que tu sauras répondre à toutes mes questions, et que la chance est avec toi sinon … pan.

Je frémis, et tremble à l’intérieur. Je sens que je peux mourir dans l’instant, si je fais un geste de travers, ou si je l’ouvre alors que je n’y étais pas convié. Je sens déjà la mort me happer, je sens ses caresses, et je vois le ciel m’ouvrir ses bras.

- Qui es-tu ?
- Je m’appelle Santo Gabriel Rivera. Je suis né à Tijuana, et je vis de l’autre côté de la ville, dans un vieil appartement.
- Avec qui vis-tu ?
- Avec mon père, ma mère, ma sœur et mon frère.
- Tu vis avec tes parents, comme c’est touchant … Qui sont tes parents ? Est-ce que ce sont des gens importants ?
- Mon père, Gabriel Luis Rivera tient un restaurant en ville, et ma mère, Maria, travaille avec lui quand elle n’est pas à la maison …
- Un restaurant, vraiment ? Quel type de restaurant ?
- Le genre de restaurant où l’on mange des fajitas, comme tous les autres au Mexique.

Je sens de l’agitation derrière Barrez, et je comprends alors que je suis trop provocant à leurs goûts.
Je le vois armer son revolver, et le pointer sur moi. Le temps s’arrête. Tic, tac. Tic, tac. Une goutte de sueur perle de mon front. Il va tirer.

Cric.

Je ferme les yeux, puis les rouvres, dans un soupir de soulagement qu’il m’est impossible de réprimer.

- Tu as de la chance pour l’instant. Il marque une pause, puis reprend.
Alors, c’est quoi ton truc à toi ? Cuisinier, comme ton père ? Ou alors tu te charges de transférer de la came à la frontière, comme le faisait ton frangin à ton âge ? Hein, tu fais quoi toi ?

- Du basket.
- Du basket, vraiment ? tonne-t-il avant de rire, vite suivit par ces hommes. Et à part ça ?
- Rien.
- Rien ? Vraiment ?
- Je vais au lycée.
- Oh, un étudiant alors, tout à fait impressionnant … Et tu crois sincèrement que ça va te mener à quelque chose, ici ?
- Oui.
- Pardon, tu as dis quelque chose ?
- J’ai dis oui. Je vais au lycée parce que ça vaut mieux que faire ce que tous les autres font.

Je suis allé trop loin, encore une fois. Barrez me le prouve en pointant à nouveau son flingue sur moi et en appuyant sur la détente.

Cric.
Rien. Nouveau soupir de soulagement.

- Tu es un garçon instruit, c’est bien. Papa et Maman doivent être très fiers. Ils doivent croire que leur fils grimpera l’ascenseur social, comme beaucoup se bercent dans cette illusion.

Barrez a raison. Mes parents ont foi en moins, et ils espèrent sincèrement que je vais réussir. C’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle je vais encore au lycée, malgré moi, je ne veux pas répéter le même scénario qu’avec mon frère aîné. Je ne peux pas leurs faire ça. Beaucoup dans les quartiers comme le mien, un quartier très populaire, perdent espoir. Mais pas moi. Je continue de croire. Je sais que je ne suis pas seul, jamais.

- Et comment un gamin des quartiers pauvres de Tijuana peut-il penser ça, hein ?

En fait, tous les gamins comme moi pourraient penser ça, s’ils n’étaient pas influencés et menacés par des mecs comme Barrez. Ces gars-là sont de vraies ordures, ils pourrissent la vie de millions de jeunes désabusés, comme ils pourrissent celle de Nuño, et de mes parents dans la foulée. C’est pour ça que je dois leurs prouver qu’il est possible de se sortir de là.

Je dois continuer d’incarner cet espoir pour mes parents. En plus de ça, je dois montrer l’exemple à mon petit frère, Ernesto, qui a treize ans, et à ma petite sœur, Elena, seulement âgée de dix ans. J’ai déjà des responsabilités envers eux, mais ça ne m’empêche pas de vivre, de m’amuser, ou de faire des conneries parfois ; il suffit de faire la part des choses.

- Ah, tu ne veux pas répondre, Santo ? C’est ça ? Tu veux crever ?

Tétanisé, je ne réponds rien, et le regarde braquer encore une fois son arme sur mon front, et appuyer sur la détente.

Cric.
Sueurs froides. Je ne peux pas rester ici, sinon ce mec-là va me buter. Il faut que je me tire, putain ! Mais je ne peux pas partir, parce que si je tente de fuir, il me tuera sans le moindre préavis. Je ne veux pas mourir.

- Et si on parlait de Nuño hein ? Je vois que c’est un sujet qui te tient particulièrement à cœur, dit Barrez en pouffant de rire, moqueur comme jamais.
- Il n’y a rien à dire.
- Que tu crois. Ton frère est un garçon infiniment plus intelligent que toi, il a très vite comprit comment ça marchait ici.
- C’est faux. Nuño a trahit sa famille, ce n’est plus mon frère.
- Comme c’est regrettable. Dis-moi, l’aurais-tu revu dernièrement ? Parce que je n’ai plus de nouvelles, et je m’inquiète, tu comprends…
- On dit qu’il est en prison, et je crois que c’est vrai. Je m’en fiche. Il n’a que ce qu’il mérite. Il a abandonné les siens depuis des années à cause de vous, et je ne veux plus rien savoir d’un connard suffisamment stupide pour suivre des escrocs comme vous …

PAF. Je ne l’ai pas vu venir celle-là. Barrez vient de me frapper violemment au visage, entre la claque et le coup de point, et je finis à genoux sur le sol, sonné par la violence du coup. Mon nez m fait horriblement mal, j’ai l’impression qu’il est cassé. Mes mains sont moites, et des sueurs de front continuent de perler de mon front.
Barrez se redresse, et recommence son jeu.

Cric.

Toujours rien. Décidément, le ciel est de mon côté. Pour l’instant.

- Petite merde … je pourrais te buter là, tout de suite … Et buter toute ta famille, jusqu’à ce frère que tu détestes tant. Ce n’est pas ce que tu veux, quand même ?

Je murmure un vague « non ». La peur se fait de plus en plus forte à partir du moment où je décèle chez Barrez une certaine impatience. Je sais qu’il peut à tout moment péter les plombs et m’envoyer au cimetière en un quart de secondes. Je sais que c’est un sanguin, les rumeurs vont bon train dans le quartier.

- Qui est-ce qui sait que tu es là ? demande-t-il alors, l’air grave.
- Mes parents … et des amis à moi, dis-je en inventant spontanément.
- Alors casses-toi. Vite. Dégage.

Je n’en crois pas mes yeux. Il est sérieux là ? J’en doute fortement. C’est probablement une feinte. Il me dit de partir, et une fois que j’aurais le dos tourné, il m’assénera le coup fatal, c’est typique ici. Je reste statique, et fronce les sourcils.

- Je t’ai dis de te barrer. Mais ne parles de ça, ni de moi à personne. Tu me comprends bien, je suis suffisamment clair ? Si tu ne veux pas m’obéir, fais-le au moins pour tes parents … Cette pauvre Maria, qu’est-ce qui se passerait si elle mourrait subitement ? Hein ? Aller, barres-toi. Que je ne te revoie plus. DEHORS !

Je comprends qu’il ne plaisante pas. Que c’est ma seule et unique chance de m’en sortir, quitter la pièce et obéir. Je m’exécute alors, faussement tranquille, et quitte la pièce sans le moindre mot, dans un mélange d’appréhension et d’impatience.

- Et une dernière chose. C’est la dernière fois que je te relaisse partir, mon pote, et je le fais pour Nuño, qui est l’un de mes plus fidèles hommes. La prochaine fois, si je te croise, je n’hésiterai pas à te descendre. Maintenant dégages.

Une minute suffit pour que je dévale les escaliers à toute vitesse puis je me perds à travers la foule, telle un fuyard. Je viens certainement de vivre le plus gros flippe de ma vie.
À ce moment-là, et plus que jamais, je comprends alors que mon départ pour l’Amérique est une réelle nécessité. Et une réelle chance, que je ne laisserai pas passer.








Prénom/Pseudo : G, Jeff, Jeffou, Jefifou.
Âge : 19
Où as-tu connu le forum ? : je sais plus
Une remarque particulière? : pouêt




(c) Suika

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MessageSujet: Re: Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé]   Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé] EmptyVen 31 Jan 2014 - 22:39

Jeffouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu  :love: rebienvenue petit asticooot <3
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MessageSujet: Re: Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé]   Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé] EmptyVen 31 Jan 2014 - 23:27

J'te bai.. Rebienvenue (a) :coeur2:
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MessageSujet: Re: Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé]   Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé] EmptySam 1 Fév 2014 - 21:55

Welcome!
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MessageSujet: Re: Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé]   Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé] EmptySam 1 Fév 2014 - 22:04

Rebienvenuuuuue !!!! *^* ♥ *bave*
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MessageSujet: Re: Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé]   Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé] EmptySam 1 Fév 2014 - 23:30

Merci, merci  :cheer: 
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MessageSujet: Re: Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé]   Perdido en el corazon, de la grande Babylon _ Santo Rivera [terminé] EmptyDim 2 Fév 2014 - 10:17

Wynwood High School



congratulations !
Tu es Validé(e);
« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA Omg jeffou je te voue un culte *_* J'étais trop prise par ton histoire et tout j'étais à fond dedans c'était juste géant. Bref c'est parfait et je veux des liens ! *_* Tout ça pour dire que ton perso sera en Junior A et qu'il ira chez les lambdas pour un temps déterminé. Bref tu connais le principe :roll: Je te souhaite la rebienvenue et surtout un bon jeu avec ton nouveau perso *_* <3 »

Tu peux dès à présent faire ta fiche de liens et puis aussi celle de tes RPSs. Pour être plus à l'aise avec les diverses choses qui te sont proposées sur le Forum, je t'invite à aller consulter le Guide complet de WHS. Et si tu as le moindre soucis, ta marraine ou ton parrain, ainsi que chacun des membres sur le forum (surtout du Staff) reste à ta disposition ! Bon jeu (:




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