Wynwood University
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 N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]

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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyVen 14 Mar 2014 - 11:18


N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré


On fond, depuis le bal, Karen n’a vécu que pour le moment où elle pourrait retrouver les lèvres de Kevin. Elle ne savait pas quand ça se passerait, mais elle n’a pas cessé d’espérer. L’amour rend vraiment con. Elle qui vit sa vie seule, qui se débrouille plutôt très bien, qui contrôle tout d’une main de fer, n’a même pas su garder la barrière érigée autour de son cœur face à un simple garçon. Non, justement, pas « simple garçon ». Kevin est bien plus que ça et c’est pour ça qu’elle en est tombée amoureuse. Unique en son genre, il lui ressemble bien plus que tous ceux qu’elle a croisés jusque-là. Il est tout simplement parfait pour elle et elle regrette de ne pas l’avoir vu avant, avant que tout ne soit détruit. Quand on sait qu’on a quelque chose de fragile dans les mains, on y fait attention. Quand on n’est pas au courant, on le secoue dans tous les sens et on finit inévitablement par le casser. Heureusement, dans certains cas, les morceaux peuvent être recollés. C’est tout à fait ce qu’ils sont en train de faire en s’embrassant. Réunir deux morceaux trop longtemps séparés d’une même entité. Bien sûr, ce n’est qu’un baiser, mais un pas énorme dans la restitution de leur tout final.

Elle accepte Kevin comme il se présente, de toute façon, elle n’a rien à redire sur ses conditions. Elle sait comment il est, même ses défauts elle ne les voit pas, et elle ne voit aucun intérêt à vouloir le changer. Cependant, elle veut aussi éclaircir quelques points la concernant, même si elle se doute que c’est inutile. Le jeune homme ne peut se retenir de commenter ses possibles collaborations avec des hommes, elle ne répond pas. Elle sait qu’il est possessif, elle est pareille, elle tâchera de ne pas laisser ces mâles devenir trop entreprenants, on ne sait jamais. Au final, elle estime qu’ils ont assez parlé, ils ont du temps à rattraper et elle compte bien s’y mettre tout de suite. Le Japonais, non, SON Japonais lui a énormément manqué et elle ne rêve que d’une nouvelle étreinte. Elle ne se prive pas pour aller la chercher, plus sauvagement cette fois. Si au départ Kevin ne fait que répondre au baiser, il finit cependant par balader ses mains dans des contrées jamais explorées. Elle aurait pu le repousser, bien sûr, mais elle n’est vraiment plus dans cette optique. Avant, ça aurait plus été pour se protéger. Mais maintenant, de quoi voudrait-elle se protéger ? Il est désormais son copain et elle a confiance en lui, même si elle continue à avoir certaines appréhensions. A croire qu’il l’a deviné puisqu’il rompt le baiser, devenu plus que brûlant, avant qu’il ne soit trop tard pour le faire. Il vient alors embrasser son cou et lui fait trois suçons. A cet instant, comme à celui d’avant, il pourrait faire ce qu’il veut d’elle, elle ne résiste pas. Preuve qu’elle peut lui faire confiance, il n’en profite pas pour la forcer à faire quelque chose qu’elle regretterait après coup et tente de calmer ses ardeurs en la serrant simplement contre lui. il la fait rire en faisant une remarque sur sa façon d’embrasser et elle ne peut s’empêcher de lui répondre, lui arrachant un rire à son tour. Il la complimente et devant ses yeux, elle a réellement l’impression d’être la plus belle. Pour elle, en tout cas, lui, il restera le plus beau. Il n’est pas nécessairement le mieux foutu, le plus fort, le plus grand, mais il a ce petit truc en plus qui fait toute la différence.

Karen décide qu’il est temps pour elle d’enfiler une autre tenue. Déjà parce qu’elle a un peu froid, malgré la chaleur de Kevin tout près d’elle et la chaleur de son propre corps, et surtout pour ne pas tenter plus le Rho Kappa alors qu’il a justement réussi à s’arrêter dans son élan de passion. Elle l’embrasse une dernière fois, presque avec chasteté, et file se changer pour mettre quelque chose de plus confortable et de moins sexy. Elle le questionne sur son tatouage, raison de sa présence ici. A vrai dire, elle ne supporte pas vraiment l’idée que Shayna pose ses sales pattes sur lui, même si c’est pour quelque chose de disons professionnel. Une demi-heure, voilà le temps qu’il reste avant que ça soit terminé. D’ailleurs, la charmante colocataire revient en s’excusant de son départ, ne manquant pas quelques remarques sur Karen, qu’elle voit de retour dans la chambre. Si elle savait, sans doute qu’elle adopterait un autre comportement. Ou peut-être pas, on ne sait jamais avec elle.

- Un beau spécimen. Yep j'attendais que ça !

Karen retient un petit rire. « Un beau spécimen ». Bien plus encore mon cher Kevin. Elle l’observe retirer son pull, se jurant qu’un jour, c’est elle qui lui arrachera. Pour une fois, elle veut suivre ce qu’il se passe du côté de Shayna, ce qui semble déranger cette dernière. En parlant d’inconnu, elle fait référence à tous ceux qui sont déjà passé et qu’elle n’avait jamais vus. Ce n’est pas dans l’optique de blesser qui que ce soit. Elle reste donc là, à regarder ce qu’il se passe, à croiser de temps en temps le regard de Kevin qui se pose sur elle. Elle surveille, elle en aurait presque mal pour lui. Surtout en voyant sa plaie qui date d’Halloween, elle ne peut s’empêcher de penser qu’il est fou. Elle en profite pour mater un peu, après tout, il lui appartient maintenant, autant qu’elle sache tout de la marchandise qu’elle vient d’accepter. Elle peut voir qu’il n’est pas à son coup d’essai et elle est curieuse de découvrir d’autres choses sur lui. En tous les cas, elle aime beaucoup la vue qui s’offre à elle, mais beaucoup moins le fait que l’autre Sigma ait la même. Finalement, elle termine ce qu’elle a commencé et Karen retourne dans sa chambre à elle, écoutant sans trop écouter les précautions d’usage quand on se fait faire un tatouage. Tout ce qui l’intéresse, c’est son désormais petit-ami, qui lui montre le résultat.

- T'en penses quoi ? Plutôt pas mal hein ?

Un grand sourire se dessine sur son visage. Est-ce que Shayna peut deviner qu’ils se connaissent déjà ? Qu’ils font plus que seulement se connaître d’ailleurs. Karen s’en tape, qu’elle le sache si elle veut, ce n’est pas son problème. au contraire, comme ça, elle saura que c’est chasse gardée. Elle le dévore du regard, s’en foutant de ce qu’il peut se passer autour d’elle, avant de déclarer :

- Oui, vraiment pas mal …

Elle parle aussi bien du tatouage que du garçon en entier. Pourtant, avant d’entrer à Wynwood, elle n’aurait jamais parié sur ce type pour faire chavirer son cœur. Comme quoi, tout est possible, on peut changer d’avis en cours de route et se dire qu’on a été vraiment con de ne pas l’avoir fait avant. De toute façon, elle aura tout le temps qu’elle veut pour apprendre ces tatouages par cœur, elle l’espère. Elle le voit avoir du mal à remettre son pull et elle retient un geste pour venir l’aider. Il n’a pas besoin d’elle, il n’est plus un enfant et si Shayna comprend que le voir souffrir est une faiblesse pour elle, elle est fichue. Il se tourne vers la Norvégienne ainsi qu’à son adorable colocataire.

-Je vais y aller. Oh putain je vais être en retard au cours !

Immédiatement, elle se demande : quel cours ? Tant pis, elle aura l’occasion de lui demander plus tard. Mais elle ne peut pas s’empêcher de se questionner, surtout sur « avec qui ? ». Il préfère se diriger vers la porte plutôt que de lui dire au revoir en l’embrassant. Elle préfère penser que c’est parce qu’il est encore un peu gêné de leur couple nouveau. Elle-même ne sait pas comment elle aurait agi si elle avait été à sa place. Il la salue quand même, il a l’air vraiment en retard pour le coup.

- A très bientôt princesse !

Il file vite mais elle se dépêche de lui répondre pour qu’il entende avant d’être totalement parti.

- Avec plaisir beau gosse !

Shayna pose ses mains sur ses hanches, interrogatives. Elle trouve qu’ils sont bien proches pour des inconnus et ça l’étonnerait qu’ils aient sympathisé si vite en son absence. Et puis, comme elle est du genre à mettre les pieds dans le plat, elle y va franco.

- Tu le connais ?

Avec un sourire rayonnant d’abord, Karen se retourne vers elle. Autant mettre les choses au clair maintenant. Ça ne la dérange pas de laisser supposer quelque chose, même si elle ne dit pas directement qu’elle sort avec lui. C’est encore un peu étrange pour elle, il faut le temps qu’elle s’habitue.

- Oui. Son sourire se fait soudain plus menaçant. Et tu l’approches plus. Tu lui parles plus, tu le regardes plus, tu penses plus à lui. S’il veut un autre tatouage, tu refuses, qu’il aille le faire chez un vieux barbu de 60 ans. Compris ?

Shayna sourit. Ça sonne presque comme un défi pour elle. Elle note ça dans un coin de sa tête.

- Je … vois. C’est à ce moment-là qu’elle voit les marques dans son cou, trois c’est difficile à rater. Elle laisse échapper un rire moqueur. Je savais pas qu’il faisait dans le vampirisme, je vais peut-être te le laisser alors !

Sans attendre de réponse, elle tourne les talons et sort de la chambre à son tour. Karen retient : à surveiller. Elle a confiance en elle et relativement confiance en Kevin, mais elle sait qu’il existe d’autres tentations qu’elle. Une fois seule dans la chambre, un sourire niais fige son visage. Elle ramasse le mouchoir plein de sang jeté dans un coin et va le jeter dans sa poubelle. Au passage, elle rallume son portable. Plusieurs appels manqués, plusieurs messages aussi. Dont un de sa mère qui dit qu’elle arrive. En effet, ça ne tarde pas à frapper à la porte. La jeune fille va ouvrir, plus fâchée du tout. Bien sûr, elle se souviendra de ce shooting et sans doute qu’elle se méfiera à l’avenir, mais là, elle n’a plus du tout envie de crier sur Nadja, qui lui offre une tête plutôt inquiète.

- Ah, enfin ! Je croyais qu’il t’était arrivé quelque chose moi ! Mais ça va pas de pas répondre comme ça ?! Je sais que t’es fâchée, mais quand même, t’aurais au moins pu …

Elle s’arrête net, s’attendant à être coupée et n’ayant pas préparé plus long de discours. Pourquoi est-ce que sa fille ne crie pas ? Pourquoi est-ce qu’elle ne s’énerve pas ? Pourquoi est-ce qu’elle sourit ? Ça fait longtemps qu’elle ne l’a pas vu sourire à vrai dire, tellement longtemps qu’elle se disait que c’était quelque chose que la demoiselle ne savait plus faire. Elle s’est trompé visiblement. Elle fronce les sourcils, toujours inquiète, mais surprise aussi.

- Karen, tu vas bien ?

Enfin la jolie Sigma Mu semble revenir sur terre et pose ses yeux marron sur celle qui l’a élevée.

- Hum oui, ça va, t’inquiète pas. T’as mes affaires ?

- Ah oui, tiens ! Elle lui tend un sac avec la tenue que Karen avait en arrivant sur le lieu du shooting. T’as retiré ta tenue, c’est dommage, je trouvais pourtant qu’elle t’allait à merveille …

Elle n’est pas la seule à avoir trouvé ça d’ailleurs. visiblement, elle n’apprend pas de ses erreurs, puisqu’elle remet le sujet directement sur le tapis. Tant pis, Karen est de trop bonne humeur pour le lui faire comprendre et payer.

- Il faut que je la rende ou je peux la garder ?

Là, la femme en face d’elle est un peu surprise. Pourquoi diable sa fille voudrait la garder alors qu’elle la déteste ? Parfois, elle ne la comprend tout simplement pas.

- Non non, elle t’est offerte. Mais si tu ne l’aimes pas, je suppose qu’ils veulent bien la récupérer.

- Ça ira, je la garde, je lui trouverai bien une utilité. Comme me la faire arracher sauvagement par Kevin suivant ses pulsions de mâle.

Nadja a du mal à comprendre sa fille depuis quelques temps et là, ça ne s’arrange pas. Elle se dit qu’il y a un problème quelque part et est prête à poser des questions quand elle voit les marques dans le cou de Karen, elle aussi. Elle les pointe du doigt, un sourire se dessinant sur son visage.

- Karen, tu as …

Elle est coupée avant d’avoir fini sa phrase.

- Oui je sais.

Les questions vont pleuvoir, la Norvégienne le sait. Ce n’est pas qu’elle n’a pas envie d’y répondre, mais elle n’a pas envie d’y répondre. Pas pour le moment. Sauf qu’elle connait celle qui la mise au monde et elle ne la laissera pas en paix tant qu’elle ne lui aura rien dit du tout. L’ex blonde récupère le sac, un peu brutalement et se tourne vers l’adulte. Elle ne va donner qu’une information, histoire de remettre la conversation à plus tard sans que sa mère en fasse tout un plat.

- Il s’appelle Kevin.

Elle pousse alors la femme hors de sa chambre.
- Je suis fatiguée, laisse-moi tranquille maintenant.

Elle referme la porte sans lui laisser une chance de rajouter quoi que ce soit. Elle est tranquille pour un petit temps mais Nadja est un boomerang. Aussi loin qu’on puisse le lancer, il revient toujours à la case départ. En attendant, elle a le temps de se préparer. Elle va s’asseoir sur son lit en tailleur, perdue dans ses pensées tournées vers son tout nouveau petit ami. Finalement, cette journée n’est pas si désastreuse que ça.
(c) Arwy

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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyJeu 6 Mar 2014 - 11:35



N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré.



Karen & Kevin

.


Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyLun 3 Mar 2014 - 15:33


N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré


Elle n’en revient toujours pas d’avoir dit tout ça. Elle ne pensait vraiment pas qu’un jour, tous ces mots franchiraient ses lèvres. Encore moins que ce soit pour atterrir dans les oreilles de Kevin. Elle a déjà fait un énorme effort pour l’admettre devant son cousin, alors qu’il est sans doute la personne la plus proche d’elle, alors devant son bourreau, ça a été carrément surhumain. Mais elle l’a fait et elle redoute maintenant sa réaction, qui peut être très violente. Violente dans le sens où ça lui ferait tellement mal qu’il en profite pour l’abattre alors qu’elle est déjà au sol, ou qu’elle se heurte à un mur infranchissable d’indifférence. Elle s’attend au choc, elle ne peut même pas se préparer à le parer, elle a épuisé toutes ses forces. Sauf qu’il ne vient pas. Enfin, ce n’est pas un impact comme elle l’aurait pensé. Il vient se mettre devant elle, elle peut voir ses pieds et le bas de ses jambes. Elle l’imagine alors sourire fièrement, en position de force, de dominant, comme un chien venant de coincé sa proie dans une voie sans issue. Plus qu’un coup de gueule pour l’achever, ce n’est pas dur Kevin, elle ne peut même pas s’échapper. Il se baisse pour être à son niveau et relève sa tête. Elle a peur de ce qu’elle peut découvrir sur son visage, mais ce n’est nullement de la méchanceté. Il essuie ses joue d’un geste doux, caresses ses cheveux, la prend contre lui. Sacré choc effectivement. Tellement dur à encaisser qu’elle ne réagit même pas. Pas physiquement, parce que dans sa tête, c’est un peu l’explosion. Elle ne peut s’empêcher de penser qu’une bataille importante vient d’être gagnée.

Il lui parle de son année au Japon et même si elle ne comprend pas ce qu’il y a fait, pourquoi il lui révèle ça, elle ne pose pas de question, trop occupée à savourer cette étreinte presque nouvelle après des jours et des jours sans contact. Il lui sort alors quelque chose qu’elle ne s’attendait pas. Il veut sortir avec elle. Un instant, elle se demande si c’est réel, s’il ne se moque pas, si c’est sérieux. Elle le scrute, essayant de répondre à cette question. Et bien que ça soit maladroit, sa « déclaration » a tout l’air d’être la plus sérieuse du monde. Il n’a pas besoin de la mettre en garde, avec lui, elle sait à quoi s’attendre, ça ne la dérange pas. Bizarrement, avant, elle ne se serait jamais vu en couple. Maintenant que Kevin est devant elle, à lui en parler … Il la relève et elle le remercie, incapable de dire ou faire autre chose. Elle réfléchit, autant qu’elle le peut, à comment répondre à sa proposition. Elle ne veut pas la refuser, loin de là, mais elle ne sait pas commencer l’accepter. Elle se voit mal lui lancer « oui, sortons ensemble et soyons heureux dans un champ de licornes magiques ! ». Ça serait tellement bizarre que le Rho Kappa s’en irait en courant. Au lieu de ça, il réagit à ce qu’elle a dit sur la veste. Il la lui laisse. Là encore, elle n’a rien à ajouter. Elle a un peu peur qu’il pense à un rejet de sa part, ce qui n’est pas du tout le cas, elle ne sait juste pas encore comment réagir. Elle se sent un peu mal à l’aise face à lui, alors qu’elle n’a jamais été comme ça avec personne. Il finit par aller continuer sa cigarette sur le rebord de la fenêtre, au point qu’elle se demande si elle ne l’a pas froissé par son silence. Elle le fixe, ou plutôt fixe son dos, jusqu’à ce qu’il se retourne. Il peut voir sur son visage qu’elle ne compte pas le repousser, est-ce qu’il le voit ? Elle n’a pas le temps de faire quoi que ce soit qu’il l’attire à lui en lui prenant le bras pour l’enlacer de nouveau. Il essaie une note d’humour et elle sourit en l’entendant. Elle lui répond, admettant enfin qu’elle apprécie un minimum son parfum habituel. Ça le fait rire et elle s’écarte un peu au moment où il commente sa remarque.

-J'aurais pas cru entendre ça un jour.

Elle lui sourit timidement. Là, maintenant, elle a une autre idée en tête que de parler pendant des heures de son parfum. Ça fait bien trop longtemps qu’elle n’en a pas eu le droit, elle s’accorde désormais celui de l’embrasser à nouveau. C’est surtout parce qu’elle n’a toujours pas répondu à sa demande, bien que si ça avait été un non, il le saurait déjà depuis un petit temps. Elle effleure sa joue de ses doigts fins et vient délicatement poser ses lèvres sur les siennes. Souvent, elle s’est demandé ce que ça ferait, après ce temps qui ressemble à une éternité sans pouvoir le toucher. C’est encore mieux que ce qu’elle aurait pu imaginer. Volontairement, elle écourte ce baiser, elle ne perd pas de vue qu’elle doit aussi poser ses conditions, plutôt que de perdre pied. Il l’écoute, comme elle l’a écouté, jusqu’à ce qu’elle parle de ses futurs collègues masculins. Visiblement, c’est quelque chose qui ne lui plait pas.

-Tout dépendra comment ça se déroulera, bosse avec des hommes si tu veux mais je jugerais par moi-même si tu te fous de ma gueule ou non !

Connaissant sa jalousie, elle peut trouver ça presque mignon. Elle pourrait mal le prendre, mais non, elle sait qu’il est possessif, ça fait partie des choses qu’elle accepte et elle fera attention dans son travail. De toute façon, elle ne supporte pas qu’un homme s’approche de trop prêt ou même la touche, Kevin est une exception. Elle ne commente pas plus sa réaction, même si elle comprend. Elle aussi aurait envie de surveiller ses moindres faits et gestes pour vérifier qu’aucune demoiselle n’empiète sur son territoire. C’est chasse gardée, un point c’est tout. Elle le met en garde sur un dernier point, à savoir qu’elle refuse catégoriquement de sortir une autre fois de sa vie. Elle a déjà tenté, elle a donné, elle n’est pas prête de recommencer ! Elle a dans l’idée de lui montrer ce qu’il y perdrait si effectivement ils étaient amenés à se séparer de nouveau. Surtout, elle a dans l’idée de rattraper le temps perdu, de prendre une grande bouffée d’oxygène après ce temps passé sous l’eau en léthargie.

Il lui sourit, amusé, il est loin de savoir qu’elle va presque se jeter sur lui pour récupérer ses lèvres. Elle se colle à lui, sentant ses mains sur ses hanches pour la rapprocher encore plus. Là, elle s’en fiche d’une proximité potentiellement gênante ou non, ou même des limites qu’elle a imposé par le passé. Tout ce qu’elle veut, c’est retrouver cet opium, comme une droguée après trop longtemps sans consommer et qui retrouve un miraculeux sachet au fond d’un tiroir. A croire que c’est la même chose pour lui. Ses mains viennent caresser son dos sous son pull alors qu’elle l’embrasse toujours. Ainsi contre lui, elle sent bien qu’elle ne le laisse pas indifférent, loin de là. Mais ce n’est pas sa préoccupation première, alors elle n’y fait presque pas attention. Elle en est consciente, ça ne la gêne même pas, même si le temps des craintes viendra bientôt. Elle le force à aller se coller contre la fenêtre, qu’il vient de quitter, il ne résiste même pas. Leur danse enflammée se poursuit, jusqu’à ce qu’elle juge qu’elle n’a plus assez d’oxygène pour survivre et qu’elle reprenne un peu son souffle, sans pour autant reprendre ses esprits. Kevin répond à son baiser avec la même fougue, la faisant frissonner. Si elle avait des doutes, ils ne peuvent plus subsister maintenant. Elle sent ses doigts courir le long de son dos, de ses reins pour finalement franchir la limite et s’arrêter sur son joli fessier. Il colle son bassin contre lui, elle rougirait presque à ce détail si elle n’était pas occupée à autre chose. Dommage pour elle, Kevin décide que l’occupation est terminée. Il se détache d’elle, venant caresser ses cheveux. Leurs regards sont fixés et elle vacillerait presque face à face. Face à l’intensité de son désir, qu’elle peut clairement voir. Un instant, elle est paniquée. Elle peut à nouveau remettre de l’ordre dans son esprit et elle se rend compte d’une chose : et s’ils ne s’arrêtent pas ? Et s’ils vont plus loin ? Ce n’est pas pour autant qu’elle s’enfuit, continuant à caresser son dos.

Elle s’attend à ce qu’il l’embrasse encore, à ce qu’il ait rompu le baiser juste pour respirer lui aussi, mais non. À la place, il vient l’embrasser dans le cou. Elle sent un long frisson parcourir sa colonne vertébrale alors qu’il tire sur sa chevelure. Elle se laisse aller, docile, et s’expose totalement aux crocs de l’ennemi. Elle le laisse parcourir sa peau, retenant un soupire. Il se rend compte qu’à cet instant, elle ferait n’importe quoi pour lui ? Elle le laisserait faire n’importe quoi avec elle. Comme la marquer par exemple. il ne s’en prive pas, lui faisant trois marques après avoir parcouru toute la zone de son cou. Elle ne bouge pas, presque satisfaite et fière de pouvoir porter SA marque. Parce que si elle lui appartient, dans un sens, ça veut dire qu’il est à elle aussi. Les choses sont désormais claires : plus aucun autre mâle n’est autorisé à s’approcher d’elle et elle aime cette idée. Bien sûr, elle n’aime pas être une chose mais elle ne le voit pas exactement comme ça. Elle le voit plus comme une « marque d’importance ». il abandonne son cou pour retourner à son visage, mêler son souffle à celui de la jeune fille, l’effleurer, allant alimenter l’étrange sensation dans son ventre. Sa main remonte le long de ses reins et il s’arrête presque brusquement pour l’enlacer contre lui, presque au point de lui couper le souffle. Au départ, elle ne comprend pas pourquoi il fait ça, se demandant si elle a fait quelque chose de mal ou s’il ne veut plus d’elle. Mais elle est toujours collée à lui et elle sent toujours son désir, il ne peut pas le cacher. Est-ce que lui aussi a peur d’aller plus loin ou c’est uniquement à cause de sa peur à elle ? Elle lui en est quand même reconnaissante.

-Dis donc tu embrasses drôlement bien princesse.

Karen sourit, même s’il ne peut pas la voir. Elle peut clairement lui retourner le compliment. Quand elle est dans ses bras, elle en oublierait presque qui elle est. On lui demanderait son nom qu’elle serait capable de répondre Kevin. Il continue de lui caresser les cheveux, à croire qu’il fait une fixation dessus. Elle retire doucement ses mains de sous son pull mais les remet dans son dos pour lui rendre son étreinte.

- Il faudra dire merci à mon professeur alors. Sans vouloir me vanter, j’ai dû trouver le meilleur de tout Miami, si ce n’est plus.

Parce que pour la jolie brune, oui, c’est un apprentissage. Elle n’a pas beaucoup d’expérience, voire aucune avant Kevin. L’avantage, c’est qu’elle est loin d’être timide avec lui, donc ça ne se remarque pas vraiment. A espérer simplement qu’elle soit son unique élève, elle n’aime pas partager, pas du tout. Il vient déposer ses lèvres sur sa joue et son crâne et elle ne quitte pas son sourire. Elle est juste bien comme ça, avec lui, contre lui. Il existe toujours une tension entre eux, mais elle est bien moins élevée que lorsqu’ils s’embrassaient avec ardeur.

- Cette coloration te va vraiment bien. La tenue aussi d'ailleurs. Il recule, son visage est sérieux. Le sourire de Karen se fait moins grand, mais il ne se fane pas totalement pour autant. Désormais, tu m'appartiens alors ne sors plus de ma vie.

Là, son sourire refleurit. Cette tenue, elle ne l’aimait pas. Elle la trouvait trop osée, trop courte, trop décolletée, trop pas assez en fait. Elle n’est pas pudique, elle n’a aucun problème avec son corps, elle sait qu’il est parfait -hormis peut-être son nez- mais elle n’aime pas se découvrir devant n’importe qui. Si elle a détesté son reflet dans le miroir parce qu’elle a eu l’impression d’être une pute, il n’en est plus de même. Parce que Kevin ne la regarde pas comme telle. Peut-être qu’au fond, ça n’a aucune importance, il l’aurait sans doute trouvée belle dans une autre tenue, même si sans doute un peu moins désirable.

- Merci. Je dois avouer que je te préférais sans ton haut, mais je suppose que j’aurais plus d’une occasion de te le retirer… Tu m’appartiens aussi, je ne pars pas, tu ne pars pas, jamais.

Il passe sa main sur ses marques, contemplant son œuvre. A coup sûr, sa mère posera des questions à Karen, auxquelles elle n’est pas sûre de répondre. Un peu comme si elle voulait garder ce secret pour elle, juste pour elle, parce qu’elle sait que sa mère creusera tellement loin qu’elle risquerait de tout gâcher. Furtivement, elle pense au jour où le garçon rencontrera Nadja, même s’ils n’en sont pas encore là. D’ailleurs, elle fera tout pour que ça arrive le plus tôt possible. Elle voit bien aussi les efforts qu’il fait pour se maitriser et rester loin d’elle, parce que son envie brille toujours dans ses yeux. Elle aussi le désir, mais pas maintenant, elle n’est pas prête. Patience Kevin, elle le sera un jour. Il faut dire qu’elle ne lui facilite pas la tâche non plus, habillée ainsi, elle en est consciente. Elle compte bien l’aider quand même, elle peut au moins faire ça. Elle lui dépose un bref baisé sur les lèvres, pour essayer de ne pas trop casser ses efforts et le chauffer et file fouiller dans son armoire.

- Je reviens, je vais me changer, il fait frisquet dans cette chambre.

Une manière de lui faire comprendre qu’elle a vu, mais qu’elle préfère ne pas tenter le diable en restant comme ça. Elle l’aide à faire retomber la pression sans le lui dire, de peur de heurter son égo de mâle, on ne sait jamais. D’ailleurs, si elle avait un doute sur s’il était vraiment un mâle, elle n’a plus de questions à se poser … elle trouve un pantalon et un pull, avec un message qui la fait même sourire. Elle va donc dans la petite salle d’eau, ferme la porte sans la verrouiller et se change. Elle en profite pour se débarrasser de ses talons et reste pieds nus, enfin à la hauteur de celui qui est désormais son petit-ami. Elle se passe un peu d’eau sur le visage pour se rafraichir, après la chaleur élevée de son étreinte avec Kevin, et en profite pour observer ce qu’il lui a fait, ce qui la fait aussi sourire. Elle sort enfin de la petite pièce, plus décemment habillée. Désolée pour lui, finie la vision pécheresse pour aujourd’hui. Elle retourne près de lui, à distance respectable, mais le dévorant du regard.

- Il est bientôt fini ton tatouage ?

Elle s’intéresse clairement à sa vie, mais c’est aussi une manière de savoir si ça colocataire va encore beaucoup le voir, parce que oui, elle est jalouse. Surtout la connaissant, elle n’a pas confiance, elle préférerait largement que ce soit un homme qui fasse ça, genre un vieux barbu de 60 ans, faisant dans les 100 kilos. Au moins, pas de risque, elle aurait été sûre et certaine. Tandis que là … D’ailleurs, en parlant d’elle, elle ne revient pas ? Ce qu’elle a à faire était si urgent ? Bon, au moins, ça lui a permis de mettre les choses au clair avec le Rho Kappa, mais ça ne se fait quand même pas de partir comme ça, en plein travail.
Comme si elle avait entendu ses pensées, la porte s’ouvre sur une demoiselle bien connue. Celle-ci s’arrête un instant, ne s’attendant pas à trouver sa colocataire ici, encore moins en pleine discussion avec son client. Elle ferme derrière elle et sourit.

- Pardon, course urgente. Je vois que t’as fait la connaissance de ma charmante colocataire. Fais pas gaffe, elle grogne, mais elle mord pas. Tu viens, qu’on finisse ce qu’on a commencé ?

Elle mord pas. Si elle savait. Karen aurait presque envie de les suivre, pour surveiller, mais elle sait que ça énerverait franchement celle qui partage sa chambre. Pas besoin d’en rajouter avec elle, elles ne s’entendent déjà pas bien, c’est même peu de le dire. Et puis, elle est limite curieuse de savoir si des horreurs sur elle vont être dites, ça ne l’étonnerait même pas. Elle fait mine de les suivre, jusqu’à ce que l’autre Sigma s’arrête, la regardant mauvais.

- Ca va, je te dérange pas ? T’as besoin que je te montre c’est de quel côté ton lit ?

- Tu ramènes des inconnus dans la chambre, j’ai bien le droit de voir ce que tu leur fais.

Elle lui fait un grand sourire. Celui-là, ce n’est pas un inconnu, loin de là. Elle croise ses bras sur sa poitrine désormais cachée, attendant de voir comment vont se comporter l’un et l’autre. Finalement, elle a bien fait d’être là, pour une fois.
(c) Arwy



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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyJeu 27 Fév 2014 - 14:22



N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré.



Karen & Kevin

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Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyLun 24 Fév 2014 - 13:16


N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré


Karen ne sait plus du tout comment réagir. En l’espace de quelques minutes seulement, elle passe par beaucoup de sentiments et de manières d’agir. La surprise, le rejet, l’hésitation, la colère, et c’est loin d’être fini. C’est un manège qui tourne et qui ne semble pas vouloir se stopper. Elle lui balance des horreurs au visage, qu’elle ne pense pas entièrement. En partie, c’est vrai, sinon, ça n’aurait jamais franchi la barrière de ses lèvres. Mais elle n’arrive pas à contrôler la violence mise dans ses propos et elle ne se rend pas compte du mal qu’elle peut faire à Kevin, qui encaisse les coups en face d’elle. Il la laisse finir avant de réagir et lui aussi passe par plusieurs stades. Il est d’abord calme, ce qui étonne beaucoup la demoiselle, qui s’attendait à le voir exploser après ce qu’elle lui a dit. Mais non. Ça ne présage rien de bon d’ailleurs, mais Karen n’aurait pas l’idée de fuir, jamais. Il y a trop de choses qui n’ont pas été dites et il est temps que tout soit exposé. Il en vient à parler d’Halloween, souvenir très marquant pour elle. Alors qu’elle lui a dit qu’elle veut le voir souffrir, tout à coup, elle se souvient que ça a déjà été le cas et qu’elle ne veut pas que ça recommence. Elle lui fait remarque, changeant légèrement d’attitude. Ça n’atteint même pas le garçon qui ne lui répond pas très gentiment.

-Alors, évite de dire des conneries plus grosses que toi !

Elle lui lancerait presque un regard haineux. Mais elle se retient parce qu’elle en a assez fait, non ? Elle n’a même plus la force d’être en colère, même plus la force de s’énerver contre lui. Il l’a déjà beaucoup blessée, comment pourrait-il faire pire ? Ça serait difficile, mais toujours faisable quand même. Elle lui dit qu’elle ne voulait pas sortir de sa vie et encore une fois, elle a droit à une réponse cinglante. Ce n’est peut-être pas l’impression qu’il a eu ces dernières semaines, mais c’est vrai. Elle s’est contentée d’obéir sagement à son dernier ordre du bal. Ce qui ne lui va pas d’ailleurs, mais elle ne voyait pas comment faire autrement. C’est sans doute une erreur, que de n’avoir pas cherché à recoller les morceaux tout de suite, d’avoir laissé le temps filer et les éloigner encore un peu plus, si c’est possible.
Il s’en va alors dans la salle de bain pour se passer de l’eau sur le visage et elle ne s’enfuit pas. C’est vrai qu’elle aurait pu, mais non. Ça ne peut pas se terminer comme ça. Et puis, elle est chez elle, ce n’est pas à elle de partir. Elle ne veut pas le quitter sur ces dernières paroles, parce qu’elle sait qu’il n’y en aura plus d’autre sinon. Il ne peut plus y en avoir après ça. Il lui dit qu’il ne la comprend pas, il pointe du doigt toutes les contradictions qu’il peut y avoir chez elle. Oui, il y en a pas mal, parce qu’elle essaie tant bien de se battre contre elle-même, contre l’envie de le serrer dans ses bras et de l’embrasser et l’idée de rester froide et calme pour éviter de se faire rejeter. Il l’accuse de jouer avec lui, mais s’il y a bien une chance qu’elle ne fait pas, c’est ça, et elle le lui fait savoir. C’est la seule réaction qu’elle a face à ses paroles. De toute façon, elle n’aurait pas pu faire plus, puisque le téléphone de Kevin se met à sonner. Il répond et s’énerve. Elle sait qu’il peut être colérique, elle sait qu’il peut s’emporter et qu’il est loin d’être un doux chaton, et c’est un peu aussi ça qui l’attire tant, mais sur le coup, elle a quand même un peu peur. Elle ne le dira pas, mais elle sait que si un jour cette colère est entièrement tournée vers elle, elle n’aura jamais le dessus. Il finit par détruire son portable et se calmer. Il s’accroupit, elle a envie de le rejoindre, et tant pis s’il ne veut pas d’elle, au moins, elle aura tenté. Sauf qu’elle n’en a même pas l’occasion, il se met à fumer. Il ramasse ses affaires et elle comprend qu’il ne veut pas d’elle. sans un mot, il vient de la rejeter. Alors tant pis. Elle souffre, mais elle a des choses à lui dire, elle ne peut plus les garder pour elle et au point où elle en est, elle ne voit pas comment ça pourrait être pire que ça.

Déjà, il a l’air d’accord sur le fait qu’ils soient tous les deux des idiots. Elle s’installe de manière à ne pas le voir, c’est plus facile ainsi. Finalement, c’est même plus facile que ce qu’elle aurait pensé. Peut-être bien que toute la tension qui est montée puis descendue dans la pièce l’y aide, peut-être qu’à un autre moment, dans d’autres circonstances, elle se serait tu, mais là, elle ne peut pas, elle se sent obligée de parler. Elle sent que ça va lui faire du bien, qu’elle va être libérée, se sentir mieux, alors tant pis s’il se moque d’elle, s’il n’écoute pas, s’il en profite pour l’achever, ça n’a plus aucune importance tout ça. Elle y va de but en blanc, ne tourne pas autour du pot, ne met pas quinze ans avant de dire que oui, elle est amoureuse de lui. Elle le voit comme une faiblesse, et c’est clairement ce que c’est. Il n’y a qu’à regarder comment elle est à ce moment, comme elle a été ces derniers temps. C’est évident que Kevin est devenu sa pire faiblesse, son talon d’Achille, ce qui la mènera à sa perte. Il ne la coupe pas, elle ne sait pas s’il est toujours là, s’il l’écoute, s’il rassemble sa rage avant de lui dire de la fermer. Il n’y a pas d’encouragement, mais il ne lui dit pas d’arrêter, ce qui la pousse à continuer, à évacuer tout ce qu’elle ressent. Elle lui pose des questions, elle n’attend même pas de réponses, elles n’existent pas de toute façon. Ses pensées sont confuses et jamais elle n’aurait pensé dire tout ça un jour. Elle a changé, elle est toujours elle, bien sûr, mais un peu différente quand même. Assez pour mettre sa fierté de côté et avouer ses sentiments, ses doutes, tout ce qui l’a fait souffrir ces derniers temps. Elle rebondit sur ce qu’il lui a expliqué concernant son deuxième nom, bien que maladroitement. Oui, elle y a apporté de l’intérêt, il lui a confié quelque chose, elle est touchée par ce geste. Elle aurait aimé faire pareil, mais ça n’était sans doute pas aussi intéressant. Serena ne se transforme pas en verbe, il ne s’écrit qu’avec des lettres, même si lui aussi peut avoir deux signification. Pur ou calme. Pas vraiment de quoi affoler les troupes. Elle lui révèle sa jalousie, mais ça, s’il a bonne mémoire, il doit savoir qu’elle ne supporte pas quand une fille s’approche de lui, elle le lui a dit au théâtre. Elle ne mentait pas, elle ne ment pas plus aujourd’hui. Sauf qu’elle n’a pas le droit d’être possessive comme ça, il n’est pas à elle, il n’est rien pour elle, même si un instant, à la patinoire, il était beaucoup plus que personne ne l’a jamais été.
Elle descend de la table pour aller s’installer à son pied, comme pour se cacher, mais elle n’a pas fini de parler. Elle conclue juste avec la veste, comme si elle voulait se débarrasser de tout ce qui lui rappellerait le Japonais, puisque de toute façon, elle ne pourra plus avoir plus que les débris qu’ils ont semé tous les deux depuis le bal. Elle a l’impression qu’il lui faut une éternité pour réagir, au point qu’elle pense qu’il est parti discrètement pendant qu’elle parlait. Finalement, elle entend des pas, qui au lieu de s’éloigner, se rapprochent. Elle voit enfin ses pieds devant elle mais elle n’ose pas lever la tête, l’affronter c’est juste trop difficile elle est juste vidée de toute énergie maintenant qu’elle a livré tout ce qu’elle ressent. Il soupire. Elle le désespère tant que ça ? Il est venu l’achever, à coup sûr. En même temps, il ne reste plus grand-chose à faire, elle est déjà brisée. Son cœur s’accélère quand il s’accroupit face à elle. Il relève son visage et là, c’est sa poitrine qui va exploser sous les assauts de son cœur quand ses yeux croisent les prunelles sombres de celui qu’elle aime. Qu’est-ce qu’il va lui faire ? Elle a peur de sa réaction. Il essuie ses joues mouillées et contre toute attente vient la prendre contre lui, refermant ses bras sur elle et caressant ses cheveux. Ce contact est d’une douceur incroyable. Il aurait voulu lui faire faire un arrêt cardiaque qu’il n’y serait pas pris autrement. Elle n’ose pas bouger, même pas lui rendre son étreinte et pourtant ce n’est pas l’envie qui lui manque. Elle profite simplement, fermant les yeux pour savourer. C’est un rêve, elle s’est endormie, elle ne peut pas y croire. Il est bien là, devant elle, la prenant dans ses bras, l’enlaçant tendrement après ce qu’elle lui a dit. Il ne la rejette pas. Se pourrait-il que … qu’il l’aime aussi ? Il brise le silence mais pas leur contact.

- Je ne compte pas aller au Japon, je reviens d'1 an d’exil là-bas, je suis vacciné pour le moment. Je...

Quoi ? Un an d’exil ? Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Karen se le demande mais elle oublie bien vite ses interrogations, trop obnubilée par le garçon contre elle. Il semble hésiter, elle le comprend. Après tout, la situation est un peu surréaliste l’un contre l’autre il ne fallait pas parier là-dessus. Il embrasse ses cheveux et pose sa tête contre la sienne. Elle ne sait plus quoi penser et il ne va pas l’aider dans cette tâche.

-Sors avec moi ! Mais alors ne te plains pas si j'ai des pulsions masculines de reproduction, te plains pas si tu as le sentiment de ne pas être respecté et comprise. Il s’éloigne d’elle mais continue de la regarder. La surprise se lit sur le visage de la Norvégienne. Ne te plains pas si certains mots ne franchiront peut-être jamais mes lèvres. Accepte moi dans mon intégralité ou ne me prends pas, je ne changerai pour personne.

Elle cligne des yeux, sous le choc. Hein ?! C’est vraiment une proposition sérieuse là ? Ça en a tout l’air en tous les cas mais c’est si … étrange ! Il la dévisage et elle ne sait pas quoi répondre. Sortir avec lui ? Elle n’a jamais considéré la chose parce qu’avant lui, elle ne pensait pas qu’elle autoriserait un garçon à l’approcher ou la toucher. Et là, elle n’a qu’une envie, l’embrasser, parader à ses côtés, tirer sa force de leur couple. En pensant à ce mot, ça lui fait comme une boule dans le ventre. Couple. N’est-ce pas ce qu’ils ont commencé à être le jour de la patinoire ? Il ne veut pas changer pour elle, elle le comprend. De toute façon, elle ne veut pas qu’il change, elle l’aime comme il est, sinon, elle irait voir un autre. C’est lui qu’elle veut, pas un pseudo Kevin enfermé dans son corps mais n’ayant rien à voir avec lui. Elle non plus ne changera pas, elle aussi lui en fera sans doute baver un peu, alors elle ne se plaindra pas. C’est encore trop tôt pour qu’elle réponde. Pas qu’elle ne connait pas la réponse, mais elle ne sait pas comment la formuler. Elle est un peu prise de court, beaucoup même. Il se relève et lui tends la main.

- Princesse tu n'as rien à faire au sol, ce n'est pas la place qui t'incombe.

Elle la saisit et se relève, un peu tremblante sur ses jambes. Elle le remercie en murmurant, craignant de faire un faut pas si elle fait autre chose.

- Merci …

-Concernant ma veste, je te la laisse je n'ai pas pour habitude de reprendre les choses que j'ai donné fais-en ce que tu veux. D'ailleurs vu comme tu es gelée tu devrais la mettre. T'as pas un cendrier ? Ou non laisse tomber.

Elle va lui montrer le coin réservé à sa colocataire, puisqu’elle ne touche pas à cette merde elle, mais il se ravise et préfère aller finir sa cigarette à la fenêtre. Il lui tourne le dos et elle en profite pour s’approcher, ne sachant pas comment agir. C’est vraiment étrange comme situation. Elle l’observe finir de fumer puis se retourner. Elle n’a plus peur de le fixer, parce qu’elle est de nouveau sûre d’elle. Elle sait ce qu’elle veut et finalement, elle peut l’avoir. Il réduit de nouveau la distance qui les sépare mais lui n’ose pas la regarder. Pourquoi cette gêne ? Il regrette sa proposition ? Elle n’a même pas encore eu l’occasion d’y répondre.

-Je...

Il lui prend le bras et l’attire à lui pour l’enlacer encore une fois. Elle se laisse aller, sentant une douce chaleur l’envahir. Il suffit que Kevin fasse un geste pour qu’elle soit totalement calmée et là, il l’a apaisée. Elle n’est plus en colère contre lui, au contraire, elle est heureusement bien que déboussolée. Elle se love contre lui, trop heureuse de pouvoir le retrouver alors qu’elle n’attendait plus rien de cette relation plus que compliquée.

-Désolé j'ai changé de parfum récemment.

A ces mots, elle sourit. Depuis le début, il y a cette histoire de parfum, mais au final, ça fait partie d’un tout. C’était une manière de l’apostropher le jour de la rentrée, presque comme une excuse pour pouvoir lui adresser la parole, entamer la guerre avec justification. Toujours souriante, elle prononce enfin plus d’un mot. Elle a mis un peu ses idées au clair.

- Ca ne te va pas. Je préfère l’ancien.

Elle relève la tête vers lui, tant pis pour l’odeur, ce n’est pas ça qui va la faire fuir, il lui en faut plus. Elle plonge ses yeux dans les magnifiques amendes du garçon. Est-ce qu’elle ose ? Est-ce qu’elle n’ose pas ? C’est faut comme elle peut devenir « timide » avec lui. Elle n’a toujours pas répondu à sa question et elle ne compte pas le faire à l’aide de phrases. Tout comme lui, elle va agir et ça veut sans doute dire beaucoup plus. Elle lève l’une de ses mains pour aller caresser sa joue droite et approche son visage pour venir l’embrasser doucement. Ça fait si longtemps qu’elle en aurait presque oublié ce que ça faisait. C’est pour rendre les choses plus officielles, pour rendre tout clair. Oui, elle veut être sa copine, même si ça lui fait peur parce qu’elle n’est jamais sortie avec personne. Elle vient tendrement jouer avec sa langue et sent une vague de bien-être la submergée. Elle se détache de lui au bout de quelques secondes, elle ne va pas rester totalement muette quand même.

- Je te prends comme tu es. Mais …

S’il croit s’en tirer juste comme ça, il se trompe. Elle aussi a des conditions à poser, même s’il doit s’en douter et que ça coule un peu de source.

- Mais c’est à double sens. Je suis pas une poupée qu’on promène, je suis pas une gentille fille qui obéit aux moindres de tes ordres. J’aime mon indépendance.

Bien sûr, elle peut en sacrifier une partie pour lui, mais jamais tout. Elle rebondit sur ses propres exigences à lui.

- Je t’accepte comme tu es, mais te plains pas non plus si j’ai peur de certaines choses elle fait clairement référence à ses pulsions masculines de reproduction et si tu dois être parfois patient. Te plains pas si des fois je suis froide et fière. Surtout, te plains pas si je dois travailler avec d’autres mecs. J’en ai rien à faire d’eux, ils ne m’intéressent pas, c’est toi qui m’intéresses, alors laisse-moi bosser tranquille avec eux et tue-les une fois que j’aurais fini.

Elle connait sa jalousie, elle est faite pareil, mais c’est assez gênant si elle ne peut plus entreprendre le moindre projet incluant un homme dans l’équipe. Elle veut juste le résultat final et le reste, elle s’en fiche, ils peuvent bien disparaitre dans le néant, elle restera indifférente à ça.

- Juste une dernière chose. Me demande plus de sortir de ta vie, parce que là, je risque de plus être d’accord.

Elle a presque retrouvé cette confiance en elle, cette force, comme si elle la puisait de lui. C’est peut-être le cas, elle n’en sait rien. C’est presque comme si des ailes lui poussent, elle n’a qu’une envie : sauter sur Kevin pour rattraper tout le temps perdu. D’ailleurs, elle ne s’en prive pas, mais adieu la tendresse. Elle n’a rien mis sur son dos et tant mieux, parce qu’elle n’a plus froid du tout. Elle vient l’embrasser à nouveau, mais c’est plutôt un baiser brûlant, intense. Elle ne lui caresse plus la joue, elle préfère se coller à lui, pas vraiment consciente de l’effet qu’elle peut lui faire. Elle passe ses bras dans son dos, mieux encore, elle glisse ses mains sous son pull pour les remonter presque tout en haut de son dos. Si la tentation avait un nom, sans doute que ça serait Karen. Elle se rend quand même plus ou moins compte des conséquences de ce qu’elle fait et ce n’est pas ça qui va l’arrêter. Emportée dans son élan, elle le pousse un peu vers la fenêtre pour le coincer, comme au théâtre. Mais c’est plutôt pour qu’il ne lui échappe pas, il n’a désormais plus le droit de filer entre ses doigts, c’est interdit. Elle reprend son souffle quelques secondes, le fixant de ses prunelles brillantes et récupère ses lèvres sans attendre, sans demander de permission.
(c) Arwy



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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptySam 15 Fév 2014 - 9:00



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Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyMar 11 Fév 2014 - 22:15


N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré


Comme retrouvailles, ils auraient pu faire mieux. Mais Karen n’en espérait même pas alors il vaut mieux ça que rien, non ? Elle est surprise de le voir, surtout dans cette tenue, et elle ne sait pas trop si elle doit s’en réjouir ou non. Elle est perdue entre la colère et la joie dans sa tête, mais si ce n’est que le premier qu’elle exprime en lui répondant. Pourquoi est-ce qu’elle fait ça ? Elle ne le sait même pas. Elle a peur qu’il ne soit pas content de la voir, alors elle fait comme si elle aussi ne souhaite pas cette rencontre. Et puis elle est encore fâchée contre lui, elle n’oublie pas ce qu’il lui a fait, jamais.
Elle a presque envie de lui faire du mal aussi, et c’est ce qu’elle fait plus ou moins involontairement en lui disant qu’elle compte partir. Ce qu’elle ne se rend pas compte, c’est que la balle est attachée à la raquette par un élastique. Elle peut toucher l’adversaire, c’est très bien, mais la balle lui reviendra toujours en pleine tronche, comme pour la punir de son geste. Il dit aussi vouloir partir et elle regrette immédiatement d’en avoir parlé. Comme si passer ça sous silence aurait changé les choses. S’il compte partir, qu’elle veuille faire de même ne fera pas pencher la balance.

- ça dépendra de ma position lors du championnat. Japon peut-être ?

Elle se doute depuis déjà longtemps que c’est son pays d’origine, bien qu’elle ne lui ait jamais posé la question. Elle n’a pas osé à vrai dire. Quand elle entend qu’il veut carrément partir sur un autre continent, elle sert un peu plus son téléphone dans sa main. Elle observe son visage, cherchant à savoir si c’est vrai, s’il le pense ce qu’il dit, s’il ne regretterait même pas un tout petit peu d’être loin d’elle. Parce qu’elle, si. Beaucoup. Au lieu d’un signe, elle voit du sang sous son nez. Elle se demande bien ce que ça peut être au départ, jusqu’à ce que lui aussi réagisse aux actions de son corps et lui demande un mouchoir. Contrairement à tout ce qu’elle avait pensé au départ, elle ne parvient pas à rester éloignée de lui, à lui balancer ses mouchoirs et éviter tout contact. C’est impossible, comme impossible d’entendre son cœur battre à tout rompre alors qu’elle rentre dans son espace personnel. Elle n’arrive même pas à contenir la tendresse dans ses gestes. Pourquoi ne peut-elle juste pas agir comme un robot ? Ne pas lui montrer l’effet qu’il lui fait par les tremblements de ses mains. Ou par la caresse sur sa joue. Geste qui la met très mal à l’aise et qu’elle refuse. Elle bondit presque pour s’éloigner de cette aura qui a bien failli l’engloutir. Ah, ils sont beaux ses efforts pour l’oublier, pour ne plus l’aimer. Détruits en un quart de seconde. Même pas.

Sans surprise, Kevin ne comprend pas bien sa réaction et s’offusque. Il a bien raison d’ailleurs de ne pas savoir ce qu’elle fait au juste. Même elle ne sait pas. Et pourquoi elle ne pouvait juste pas arrêter son geste, attendre d’avoir terminé et voilà ? Non, il faut forcément qu’elle agisse sans réfléchir et qu’elle gâche le seul moment où elle avait l’impression d’être bien, où elle avait l’impression d’être retournée comme à la patinoire. Alors pour éviter que le silence ne dure, ou même qu’il s’en aille, elle parle de sa colocataire. Très maladroitement d’ailleurs, puisque ça peut passer pour l’envie de le faire partir. Ce qui est quand même plus ou moins vrai, elle a du mal à supporter sa présence suffocante. C’est là qu’il fait le geste qu’il n’aurait jamais dû, la provocation qui n’aurait pas dû exister. Lui faire une proposition en défaisant son pantalon. Heureusement pour elle, il s’arrête, mais il est déjà allé trop loin. Le pire, il continue en ajoutant une blague. Juste le dernier détail pour bien la faire exploser.

Elle c’est ce qu’elle fait. Elle laisse éclater sa colère, elle réagit enfin, elle qui était restée muette jusque-là. Et pourtant, elle n’exprime pas tout ce qu’elle voudrait. Elle aimerait tellement lui cracher au visage qu’elle est amoureuse de lui, elle se sentirait libérée. Mais elle ne peut pas, elle craint bien trop de l’entendre rire, se moquer. La repousser. C’est ce qui la retient, ça et vouloir lui balancer tout le dégout qu’elle éprouve face à son attitude juste avant. Elle est horriblement blessée. Elle se dit qu’au fond, il ne voulait que ça. Pouvoir coucher avec elle. Elle a eu l’espoir qu’il ait des sentiments pour elle, surtout en repensant à l’après-midi qu’ils ont passé ensemble au village de Noël. Il a effacé, détruit, réduit en miettes tout ça juste avec son geste et sa blague. Réduit à néant. C’est pour ça qu’il s’est énervé au bal ? Parce que ça ne venait toujours pas ? Parce qu’il en avait assez d’être patient ? C’est tout un monde qui s’écroule pour elle en croyant tout ça. Alors dans sa chute, elle veut l’entrainer, le blesser, l’achever comme lui l’a fait à plusieurs reprises. Elle voit bien qu’il ne répond pas, elle voit bien qu’elle lui fait du mal. Et pourtant, elle continue sur sa lancée. Elle a besoin de ça, besoin de tout lâcher, et tant pis s’il la hait, tant pis s’il s’énerve. Au moins, elle, elle se sentira peut-être mieux. Sans vraiment s’en rendre compte, elle se rapproche toujours plus de lui, jusqu’à pouvoir toucher son visage, jusqu’à pouvoir lui asséner le coup de grâce. N’est-ce pas le but d’un combat ? Pouvoir donner un dernier coup et voir tomber son ennemi. Là, elle est servie, rien qu’en regardant le visage de son camarade. Un visage presque fiévreux et détruit. Il pose d’ailleurs la main sur son front et ferme les yeux. Profites-en pour partir Karen, toi qui as dit ne pas pouvoir rester dans cette pièce avec lui ! Vas-y, montre que tu as les couilles de le faire, barre-toi. N’attends pas qu’il réplique, parce qu’il te fera du mal. Elle reste, attendant une fois encore le juste retour des choses.

-Parce que tu crois me comprendre Karen mais le poison que tu viens de me lancer au visage me prouve le contraire. Tu ne sais rien de moi, tu ne me comprend pas... même mon infernal coloc m'avait mieux cernée que toi ! Et pourtant elle et moi c'était pas le grand amour !

Au final, il a raison, elle ne sait rien de lui. Elle a basé ses espoirs, ses sentiments sur quoi ? Sur des illusions à deux balles, sur des impressions, c’est tout. Il lui fait bien comprendre, enfonçant bien un peu plus le clou quand il évoque sa colocataire. Ainsi, il vit avec une fille, elle ne le savait pas. Elle était déjà très blessée, elle se demande encore comment elle peut l’être plus après ça. elle ne peut pas quitter ce regard en face d’elle, elle ne parvient pas à s’en détacher, et dieu ce que ça lui fait mal !

-Oui je suis frustré tu as raison, terriblement frustré. Je te l'ai déjà dit, j'ai envie de toi, pourquoi pas te plaquer contre un mur ou sur la table peu importe les faits sont là je te désire, j'ai envie de coucher avec toi. Est-ce que ça fait de moi un pervers ou obsédé ? Apparemment oui de toute façon les mecs sont tous des pervers, pourtant les meufs sont les premières à se plaindre si le dit pervers n'est pas compétent au lit !

Bien sûr qu’elle le sait ça, elle n’a pas oublié ce qu’ils se sont dit au théâtre, loin de là. Contre toute attente, elle aussi à envie de lui, bien plus que ce qui est permis. Elle n’a jamais désiré un mec avant et elle ne sait même pas comment gérer ça. Mais voilà, elle s’était fait l’idée qu’il y avait plus entre eux qu’un désir sexuel, autre chose que cet envie, parce que de son côté, il y avait des sentiments, même si elle a mis du temps à s’en rendre compte. Il rit avant de continuer, elle aurait presque aimé se boucher les oreilles, ne plus rien entendre.

-Si c'est ce que tu penses de moi alors soit, oui je kifferais avoir les 2 et même les filles du couloir, je n'ai aucune envie de débattre avec toi sur qui je suis ou non... tu peux bien penser ce que tu veux, je sais qui je suis. Non, rassures-toi puisque ça semble te répugner à ce point. Je ne te demanderais pas de massage et avec ce que tu viens de me dire, il est clair que je préfère que tu ne me masses jamais, je ne te demande pas de me toucher et je ne te toucherai pas... plus. Pas même avec mes yeux... promis.

Ça sonne faux. Elle ne sait pas pourquoi, mais ça sonne faux. Au plutôt, elle veut que ça le soit. Elle veut qu’il démente, qu’il lui dise que non, ce n’est pas ça, qu’elle se trompe. Elle ne serait jamais aussi heureuse d’avoir tort. Elle n’est jamais aussi malheureuse d’avoir des promesses. Il recule, elle continue de l’observer, se demandant bien ce qu’il peut faire. Il lui explique alors quelque chose sur son deuxième prénom. Elle le regarde écrire, l’écoute dans ce qu’il dit. Ainsi, ça veut dire promesse. Elle est touchée qu’il lui dise, bien qu’elle ne comprenne pas pourquoi. Oui, pourquoi lui révéler ça ? Quelle importance ça a maintenant ? Il continue alors, ajoutant qu’on peut changer le nom pour en faire un verbe. Elle boit presque ses paroles, incapable de commenter, de dire quoi que ce soit. Même quand il parle de déchirer. Elle a mal, elle voit qu’il n’est pas bien, elle ne fait rien. Ni pour lui, ni pour elle. quand il lève sa main, plaçant la deuxième sur sa poitrine, elle ne fait que suivre du regard ce qu’il fait.

-Je te jure que jamais je n'essayerai de t'obliger à baiser avec un pervers comme moi. Tu sais j'essayai simplement de …

De quoi ? Qu’est-ce que tu essayais ? Dis-le Kevin, dis-le pour que tout revienne dans l’ordre ! Explique, elle passera l’éponge, tout ce que tu veux !

- Rien laisse tomber.

Aucune explication. Elle ne saura pas. Il lui tourne le dos, elle le prend comme un rejet. Elle devrait partir maintenant, avant de se mettre à pleurer, avant d’être encore plus brisée. Mais il n’a pas fini, elle ne peut se résoudre à quitter la pièce, c’est beaucoup trop dur. Il est calme, beaucoup trop clame, il y a forcément autre chose qui va sortir.

- J'aimerais te demander quelque chose en retour : je le sais que je peux toujours attendre pour t'avoir, tu me l'as suffisamment répété, pratiquement à chacune de nos rencontres à dire vrai... j'ai compris. Je le sais maintenant c'est bon arrête, message reçu 5 sur 5. La face de citron ne couchera pas avec sa majesté Dahl!

Elle a envie de lui crier qu’il se trompe. Elle ne lui a pas dit à chaque fois. Au théâtre, elle lui a même laissé entendre qu’il avait toutes ses chances. A la patinoire, elle ne l’a jamais repoussé. Pourquoi rester bloqué sur les refus ? Pourquoi ne pas penser à toutes ces fois où ça n’a pas été le cas ? C’était juste sa manière de faire tout à l’heure, c’était plus que déplacé. Elle a essayé de réfléchir à ce geste, tant bien que mal. Est-ce que c’était plus un geste désespéré qu’une simple provocation ? Ça peut tout changer de savoir ça. Elle tique aussi sur le « face de citron ». Jamais elle ne l’a insulté à cause de ses origines, parce qu’elle s’en fiche. Elle a beau mépriser un paquet de gens, ça ne sera jamais à cause de leur orientation sexuelle, comme son cousin, ou leur origine, comme Kevin. Elle n’en a rien à battre qu’il soit né ailleurs, qu’il ait les yeux bridés ou même qu’il écrive des signes bizarres sur une feuille de papier pour lui expliquer quelque chose à la place de lettres. Ça ne changera pas sa manière d’être, ça ne changera pas les sentiments qu’elle a, elle n’y a jamais accordé la moindre importance. Jamais. Elle le regarde en silence remettre son pull. Un signe qu’il va s’en aller ? Elle ne veut pas, elle ne veut pas le laisser filer, et pourtant, elle hésite elle-même à passer cette porte pour ne plus entendre la vérité. Le chaos de leur relation.

-ah et...Je ne te hais pas. Qu'elle me transperce le bras ? S'il n y a que ça pour te faire plaisir. Ça ne t'a pas suffit Halloween ?

Il est maintenant debout, la fixant. Elle trouve enfin le courage de prononcer quelques mots, difficilement, comme s’ils voulaient rester coincés dans sa gorge. Elle est furieuse en repensant à ce qu’il s’est passé. Pas contre lui, ni contre elle, mais contre Trent, contre cette peur qui lui a pris les entrailles en voyant le Kappa blessé.

- Halloween est le pire souvenir de ma vie. Ça m’a suffi amplement. Ne parle plus jamais de ça.

A dire vrai, non, elle ne veut pas que Shayna lui transperce le bras. Non, elle ne veut pas qu’elle lui fasse du mal. Elle ne veut pas repenser à la blessure qu’il a déjà, ni à celle qu’il pourrait se faire, parce qu’elle s’inquiéterait beaucoup trop. Elle l’a en face de lui, elle est incapable de lui dire tout ça. Qu’est-ce que ça lui couterait ? Rien. Juste de mettre sa fierté de côté, juste … ce qu’elle n’arrive pas à faire. Il est là, il n’a pas l’air mieux qu’elle. Elle est fatiguée depuis plusieurs jours, elle se demande encore comment elle a encore la force de parler, de lutter contre lui. De lutter contre elle-même aussi.

-c'est pas toi qui doit sortir de ma vie c'est moi qui doit sortir de la tienne. Je suis désolé princesse, je ferais attention à l'avenir. Alors on pourrait enterrer la hache de guerre?

Là, elle ouvra sans doute des yeux ronds comme des soucoupes. Enterrer la hache de guerre ? Elle aimerait tellement. Mais qu’est-ce que ça voudrait dire au juste ? Plus de combats entre eux, sans doute. Mais … plus rien d’autre ? Ca, elle ne peut le concevoir. Elle ne sait pas quoi lui répondre. Ce n’est plus possible de se battre ainsi, ce n’est plus possible de se déchirer. Ça finira par les anéantir. Elle ose cependant dire quelque chose, sans trop savoir pourquoi elle lui dit ça. À quoi ça sert ? Il ne veut plus d’elle.

- J’ai jamais voulu sortir de ta vie.

Elle parle si bas qu’elle n’est même pas sûre qu’il entende. Enterrer la hache voudrait dire enterrer leur relation. C’est hors de question. Mais il n’y a pas d’autre solution, ils sont coincés, non ? Il semble réfléchir à autre chose et se relève. Il la prévient qu’il va se laver le visage. Elle a tellement envie d’aller s’asseoir quelque part, d’attendre elle ne sait pas quoi, d’attendre que son cœur cesse ses battements furieux, que cette boule dans son ventre parte, elle attend que ce mauvais pressentiment s’éclipse. Elle profite de ces quelques instants de répit pour aller voir son portable. 3 appels manqués, tous de sa mère. Exténuée, elle éteint le mobile, elle veut oublier qu’il existe quelqu’un d’autre sur cette planète que Kevin. Il revient et elle essaie de ne pas le regarder, fuyant du regard, ce qui n’est pas facile facile.

-Princ Karen ..je ne te comprends pas. Tu me traites de pervers, mais tu me dis que tu crèverais pour moi, tu me fais comprendre que jamais je ne pourrai coucher avec toi mais tu es la première à venir me toucher te foutant bien de savoir si je souffre ou pas ! Ça t’amuse ? Si c'est un jeu, il ne me fait plus rire. Je sortirais de ta tête quand tu sortiras de la mienne!J'arrêterais de te manquer quand tu arrêteras de me hanter!

Plus de princesse, juste son nom. Plus rien. Est-ce que tout est vraiment brisé entre eux ? Ce qu’il lui dit, elle a envie d’y croire, elle a envie que ça soit vrai. Ainsi, il pense à elle ? Elle n’a jamais voulu le faire souffrir ! Enfin si, un peu, pour se venger, mais non, pas comme ça. Elle s’en veut, elle ne sait plus du tout ce qu’elle souhaite, plus du tout ce qu’elle doit faire. Elle a envie de crier et de se laisser tomber, d’oublier qui elle est et à quel point elle a mal. A quel point elle lui a fait du mal à lui. Est-ce qu’elle est folle ?

- Ca m’amuse pas Kevin. Je joue plus avec toi depuis longtemps.

Encore une fois, elle parle du bout des lèvres, comme si elle allait être frappée si elle parlait plus fort. Elle aurait continué sur sa lancée, aurait sans doute essayé d’apaiser les choses si un téléphone n’avait pas sonné. Il décroche et elle essaie de ne pas écouter la conversation qui ne la regarde pas. Mais malgré elle, elle en saisit la plus grande partie. Comme « il n’y a aucune fille dans ma vie » avec un regard appuyé vers elle. Elle le prend pour « pas même toi princesse, tu fais plus partie de ma vie, t’as vu, ça fait mal hein ? ». Elle entend aussi parler d’une autre fille et de samedi. Immédiatement, elle se pose des questions. Qui ? Pourquoi ? Où ? A-t-il une copine ? Il l’a déjà remplacée ? Elle n’a pas l’occasion de s’étendre plus dans son esprit, il se met à s’énerver et elle prend presque ces mots pour elle. Mon dieu ce que ça peut lui faire du mal de le voir s’énerver comme ça. Est-ce que c’est à cause d’elle ? S’il savait comme elle s’en veut, comme elle ne voulait pas ! Il lance son téléphone par terre et elle recule devant cette violence. Quand il est énervé, il lui fait légèrement peur. Elle l’écoute jurer et s’énerver sur le portable innocent. Pas que le portable. La table, les chaises. Sa colère de toute à l’heure n’était rien comparée à celle de Kevin maintenant. Qui est le prochain ? Elle ? Est-ce qu’il serait capable de se retourner vers elle et de la frapper ? Mais non, il semble se calmer, s’accroupissant dans la pièce. Il fait tellement de peine à voir, Karen a envie qu’il aille mieux. Oubliant presque toute la scène depuis qu’elle est entrée dans la pièce, elle s’apprête à rejoindre cet être plus que brisé pour … elle ne sait même pas ce qu’elle compte faire. Mais elle ne peut pas le laisser comme ça. visiblement, il n’a pas besoin d’elle pour se consoler, un clope suffit. Elle le regarde faire, elle ne savait même pas qu’il fumait. Encore un détail qu’elle ignorait. Elle a presque l’impression d’avoir un étranger devant ses yeux. Elle n’aime pas ça, les cigarettes, la fumée et tout, elle ne supporte pas à vrai dire, elle ne voit pas en quoi il peut en avoir besoin. C’est juste de la merde. Plus d’une fois elle a eu envie de hurler à son cousin qu’il était con d’être accro à ça. Mais elle ne dit rien, elle se la ferme. Elle a assez fait de dégâts. Elle réfléchit. Elle a eu conviction intime … quelque chose qui devrait ne pas être dans son esprit. Elle a peur de tout inventer, d’avoir cette impression juste parce que ça l’arrangerait que ça soit vrai. Elle a l’impression qu’il l’aime aussi. Ou qu’il l’a aimée du moins. Elle se rend compte à quel point elle a été horrible avec lui, à quel point elle a été injuste, blessante. Si elle ne se fait pas d’idée, à quoi ça rime ? Il pense à elle, elle lui fait du mal, il lui a dit. Est-ce qu’ils avaient une chance alors ? Est-ce qu’ils viennent de foutre en l’air le seul espoir qu’il leur restait ?

Sans se contrôler, elle pleure. Juste quelques larmes, rien d’important, en silence. Elle a merdé jusqu’au bout. Il suffit de voir la manière dont il ramasse ce qu’il a mis à terre en évitant de la regarder. Il s’excuse même. Elle aurait tellement envie que ça soit pour tout, pas seulement pour des meubles en l’air. Alors c’est ça ? Il remballe ses affaires et il va partir ? Elle veut le retenir, elle ne sait pas comment. Quoi qu’elle fasse, elle a l’impression que ça ne changera rien.

-Pervers et colérique, je cumule hein? Mais tu avais raison, je n'ai rien à foutre là, si dès le départ je t'avais écouté... on en serait pas là.

Du coin de l’œil, elle le voit se baisser pour ramasser les miettes de son téléphone. Et les miettes de son cœur, est-ce qu’il compte faire quelque chose pour elles ? Certainement pas. Elle est d’abord tétanisée, elle ne sait pas si elle peut bouger. Elle est dans sa chambre et elle n’ose même plus respirer bordel ! Et puis merde. Elle a déjà perdu ce qui comptait pour elle, elle a déjà perdu le seul garçon qui ait jamais réussi à faire battre son cœur, alors elle n’a plus rien à perdre. Vraiment plus rien. Elle est lasse de se retenir, de se contrôler. Si elle avait parlé avant, peut-être que oui, ils n’en seraient pas là. Si elle avait dit « viens, je vais te présenter mon cousin », peut-être qu’ils n’en seraient pas à se balancer des atrocités dans la tronche aujourd’hui. Elle essaie de ne plus pleurer, du moins, que ça ne s’entende pas dans sa voix. Elle pose vaguement ses yeux sur Kevin, qui ne la voit pas, ne la regarde pas.

- T’as raison, tu cumules. En plus de ça, tu te ruines la santé, tu devrais pas. Tentative maladroite pour essayer de prendre soin de lui. Mais t’es pas le seul à cumuler les conneries. A croire qu’on se fait un concours tiens. Elle rit, mais c’est plutôt un rire jaune. Maintenant, on a juste l’air de deux imbéciles.

Elle contourne le garçon, toujours sentant ses joues mouillées. Elle est partie, elle ne s’arrêtera pas. Mais elle en doit pas le regarder, sinon, elle ne pourra jamais tout dire. Alors elle l’imite, elle va s’installer sur la table, de manière à lui tourner le dos. Mais c’est toujours à lui qu’elle s’adresse. S’il est discret, il peut même partir de la chambre sans qu’elle le sache. Au moins, elle aura avoué ce qu’elle a sur le cœur et tant pis s’il ne l’entend pas. Nouveau rire forcé.

- Pire. Deux imbéciles amoureux. Elle tente de s’en convaincre. Pour elle, elle en est certaine. Est-ce vraiment ce que lui ressent à son égard ? Il m’en a fallu du temps pour savoir. J’étais tellement conne, je me disais que … que c’était pas possible. C’est mon cousin qui m’a aidée. Putain, comment ça pouvait fonctionner si j’étais même pas capable de voir toute seule que je t’aimais ?

Au moins, c’était dit, voilà. Alors tant pis s’il rit, tant pis s’il se moque, tant pis s’il ne réagit pas. Tant pis s’il le répète à tout le monde, elle n’en a plus rien à faire. Sa voix est sur le point de se briser, mais elle continue à faire le triste constat des choses.

- Pourquoi on se fait ça Kevin ? T’en as une idée ? Parce que moi, franchement, je sais plus. Je sais plus pourquoi on se déchire comme ça. Peut-être qu’on peut pas faire autrement. Mais tu sais, j’y croyais vraiment. C’était comme si je savais, alors que je savais pas encore. J’y ai cru bordel ! Et même après le bal, j’y croyais encore. C’est stupide hein ? Comment je pouvais encore espérer ? C’était clair, tu voulais que je sorte de ta vie, comme tu m’as dit. Mais j’ai jamais voulu ça. J’ai jamais voulu que tu sortes de la mienne non plus. Je veux pas enterrer la hache de guerre, pas comme ça, je veux pas que tu disparaisses, qu’on soit que deux étrangers. Est-ce que ça compte seulement ce que je ne veux pas ? J’arrive plus à réfléchir, j’arrive plus à savoir ce qui compte à part toi.

Est-ce qu’il en a quelque chose à faire de ce qu’elle lui raconte ? Est-ce qu’il est toujours là au moins ? Elle est tellement concentrée sur ce qu’elle dit qu’elle ne sait pas. Rapidement, elle essuie son visage, immédiatement mouillé de nouveau par de nouvelles larmes silencieuses mais bien douloureuses.

- Personnellement, je préfère la notion de promesse. Je n’aime pas quand tu es un verbe. C’est très maladroitement dit, mais tant pis. Je n’aime cependant pas les promesses que tu fais. J’ai essayé de t’éviter, oui. J’ai repris le travail, jusqu’à m’épuiser, mais je m’en fichais. Je pensais que ça m’aidait, parce que je ne te voyais pas. C’était faux. Je préfère quand tu me regardes, quand tu me tiens la main, ou même quand tu m’embrasses. Sauf que j’avais plus droit à ça, alors à quoi bon aller en cours ? Pour te voir et pas te parler. C’était pire que tout je crois. Mais j’avais encore ce putain d’espoir que ça s’arrange un jour. C’est peut-être pour ça que je ne suis pas encore partie. A quoi bon maintenant si tu repars au Japon, hein ?

Un long soupire s’échappe de ses lèvres. Elle a presque fini. Elle a presque honte de se mettre à nu, elle qui ne parle jamais de ses sentiments. Même avec sa mère. Elle a eu du mal avec son cousin mais elle l’a fait.

- Après tout ça, j’arrive même pas à m’empêcher d’être jalouse de cette fille dont t’as parlé au téléphone. Je veux pas savoir qui elle est ni ce que vous avez fait, m’énerver à cause d’une fille a déjà tout gâché. Mais au fond de moi, je veux juste la buter. Savoir qu’elle est dans le lycée va pas m’aider, mais je vais prendre sur moi, parce qu’après tout, tu m’appartiens pas.

Doucement, elle se laisse glisser au pied de la table, s’asseyant par terre, comme pour se cacher. Est-ce qu’il est toujours là ? Attend-il qu’elle ait fini pour s’en aller ? Est-ce qu’il va réagir à tout ça ? Elle a oublié sa colère, qui s’est envolée. Elle a juste un gout de fin dans la bouche, un gout de tristesse. Elle ne veut pas tourner la page. Elle ne veut pas oublier Kevin, elle ne veut pas le laisser partir. Mais elle ne peut pas l’attacher et le garder prisonnier.

- Si tu veux récupérer ta veste, elle est dans mon placard. Je te conseille de la laver, j’ai dormi avec. J’ai pleuré aussi. Qu’est-ce qu’on peut être con quand on aime. Elle rit à nouveau, comme si elle se rappelait un vieux souvenir. Sinon, elle est impeccable.

Elle songe à se couvrir aussi. Ce n’est pas qu’il fait froid, mais elle est quand même pas beaucoup habillée, et après toute l’agitation retombée, elle frissonnerait presque. Mais ça voudrait dire se lever, voir s’il est encore là, l’affronter. Et quoi, elle attend un miracle ? Le miracle serait qu’il vienne s’installer à côté d’elle et qu’il lui dise qu’il l’aime aussi. Qu’il ne veut pas partir de Miami. Elle ne croit plus aux miracles depuis bien longtemps.
(c) Arwy




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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyMar 11 Fév 2014 - 10:24



N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré.



Karen & Kevin

.



HRP: X-X C'est nul mais j'ai remanié 200 fois le texte et j'arrivais pas à faire autre chose désolé ou alors il aurait quitté la pièce.


Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptySam 8 Fév 2014 - 16:29


N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré


Il y a les bonnes surprises et il y a les mauvaises. L’apparition de Kevin est un peu un mélange entre les deux. La Norvégienne a envie de penser que c’est une mauvaise, mais elle ne peut pas se leurrer, ces dernières semaines, une grande partie d’elle aurait tout donné pour se retrouver en tête-à-tête avec lui. Alors qu’elle sait qu’il est très probable qu’ils s’entre-tuent. A croire qu’elle est totalement maso, en plus d’être irrémédiablement amoureuse d’un connard qui n’en a rien à foutre d’elle et qui n’a pas hésité à la planter le soir du bal de Noël, faisant saigner son cœur et couler ses larmes.
Il lui parle et elle ne peut pas s’empêcher d’être agressive avec lui, comme si elle voulait se défendre du l’humiliation du bal. Comme une bombe à retardement. Et une bombe, quand ça explose, ça fait mal. Là, le mécanisme vient juste d’être enclenché, il n’y a plus qu’à attendre que tout pète. Elle lui dit qu’elle ne l’évite pas, ce qui est bien sûr faux. Elle lui refout aussi en pleine tronche ce qu’il lui a dit la dernière fois qu’ils se sont vraiment parlé.

-Depuis quand tu m'obéis au doigt et à l'oeil Karen? C'est bon à savoir... maintenant je voudrais que … que... Tu me fasses un massage en petite tenue !

Et il ose sérieusement lui dire ça ? Il se rend compte un peu de ce qu’il sort ? Elle est prête à lui sauter à la gorge pour cet affront. Il lui a balancé des atrocités au visage, ils sont partis plus que fâchés, elle souffre depuis tout ce temps, et là, il se pointe comme une fleur et lui demande un massage ? Non, elle n’est quand même pas aussi obéissante que ça ! Elle marmonne un « vas te faire foutre » qu’il ne doit pas entendre, puis qu’il enchaine rapidement en montrant ses épaules.

-Depuis que j'ai repris l'entrainement de patinage, j'ai atrocement mal aux épaules!

Entrainement de patinage ?! Elle garde une expression neutre sur le visage, bien que tirant sur la colère, mais elle note l’information dans un coin de sa tête. L’entrainement. Tout se tient. C’était évident, elle n’y a pas pensé avant. Il fait donc du patin à glace en dehors des quelques fois avec des potes. Pourquoi est-ce qu’il ne lui a pas dit quand elle l’a questionné ? Pourquoi lui-t-il menti ? Elle est presque déçue d’apprendre qu’il n’a pas été honnête avec elle et elle n’arrive pas à savoir s’il a lâché cette information sans faire exprès ou s’il a bien voulu enfoncer le couteau dans la plaie bien ouverte. Elle décide de ne rien répondre mais elle dégage toujours de la colère. Elle ne veut pas jeter de l’huile sur le feu, il y en a assez eu comme ça. Alors elle le laisse revenir à une question plus « normale », à une discussion aussi neutre qu’ils peuvent en avoir. Mais dès qu’il ouvre la bouche, alors qu’elle se jure de rester sage et de ne pas monter sur ses grands chevaux, elle ne peut faire autrement que de l’envoyer bouler pour se protéger. Et là, sa réponse est plus que surprenante.

- J'étais sûr que tu me dirais ça... je commence à te connaître on dirait. Ce que ça peut me foutre rien... c'est juste que...je trouve que... ça te va... bien.

Ces mots ont pour effet de la calmer tout de suite. Il trouve vraiment que ça lui va bien ? Elle aurait presque envie de sourire. Mais elle n’oublie pas pour autant ce qu’ils se sont dit juste avant, ni sa colère, qui est juste un peu éclipsée. Elle se radoucit, du moins pour le moment, et lui avoue que c’est pour le travail. Pour une fois, c’est entièrement vrai, elle ne l’a pas fait pour un mec, ni pour sa mère, ni pour personne. Juste pour elle, parce qu’elle voulait changer, elle avait besoin de ce changement, de se débarrasser un peu de certaines choses qui peuvent lui rappeler des souvenirs, même si ça fait partie d’elle-même. Par contre, elle n’est pas totalement certaine de vouloir partir de Miami. Il n’y a pas encore si longtemps que ça, elle aurait même été capable de rester, de ne plus poursuivre ses rêves de gloires pour pouvoir continuer à trôner aux côtés de Kevin. Mais là, elle ne sait plus du tout où elle en est, elle se dit tout simplement qu’elle est nulle part et qu’il faut qu’elle fasse quelque chose avant d’être engloutie par le néant d’une vie ordinaire.

- Toi aussi tu envisages de te barrer d'ici ? Pour aller où ? Tu peux très bien faire du mannequinat ou même une carrière d'actrice à Miami non ?

Toi aussi. Sans doute la pire chose qu’il aurait pu lui dire. Alors il compte partir aussi ? Mais elle n’était pas sérieuse ! Elle n’a aucune idée d’où partir. Elle se dit que tout est mieux qu’ici, s’il n’y est plus.

- Je sais pas encore. Je verrai bien selon les occasions. Et toi, tu comptes partir où ?

Pour faire quoi ? Avec qui ? Pourquoi ? A cause de moi ou tu comptais partir avant ? Pourquoi c’est pas déjà fait ? Tant de question qu’elle a envie de lui poser. Limite, elle l’attacherait à une chaise jusqu’à ce qu’il sorte ses réponses et que ces réponses lui plaisent. C’est un peu le principe du « je peux pas t’avoir, personne ne t’aura ». Et elle est presque capable de mettre cette menace à exécution. Visiblement, pas besoin d’elle pour achever le garçon, il se charge très bien de mourir tout seul, bien qu’un simple saignement de nez ne va pas lui faire grand mal. Il lui demande un mouchoir et elle s’exécute. Au moment de lui donner, elle est comme attirée et elle n’arrive pas à résister. Il faut qu’elle aille s’occuper de lui, un peu comme lors de la fusillade, même si là c’est beaucoup moins grave. Même si là, elle ne peut pas l’approcher, elle ne doit pas, pas après ce qu’il s’est passé. Elle ordonne, il obéit et heureusement, elle n’a pas envie de se battre contre lui. Pas là, pas alors qu’elle est si proche de lui. Elle pourrait presque l’embrasser et elle se fait violence pour ne pas succomber à la tentation. Elle préfère parler, quitte à regretter ce qu’elle dit, comme lui donner l’autorisation de lorgner sur ses seins. C’est un peu un reproche, mais c’est surtout pour lui faire comprendre qu’elle a vu. Et ça ne la dérange même pas plus que ça, bien qu’elle se demande bien pourquoi il est si attiré par son décolleté. Parce que c’est elle ou parce que c’est un mec comme tous les autres qui ne peut résister à une jolie fille très peu vêtue ? Pour ne pas qu’un silence gênant s’installe entre eux, elle lui pose une question, et aussi parce qu’elle est inquiète. Ce n’est pas vraiment normal de saigner comme ça et elle a peur qu’il soit malade, même si elle ne sait pas ce qu’il pourrait bien avoir. Visiblement, il a bien du mal à se concentrer pour répondre à sa question.

-Je... euh... oui... non... ça dépend...enfin... pas vraiment.

Ok, elle n’est pas plus avancée là. Tant pis. Il n’est visiblement pas en état de tenir une discussion correctement. Et elle, elle n’est pas capable de retenir ses gestes tendres, parce qu’il y a eu assez de cris entre eux. Enfin, c’est ce qu’elle pensait, parce que c’est loin d’être terminé. Quand elle se rend compte de ce qu’elle fait, elle réagit avec violence et fait la seule chose qu’elle peut faire, même si elle déteste ça : fuir. Elle se met aussi en colère et ne laisse pas vraiment à Kevin de quoi comprendre le pourquoi de cet énervement. Il est surpris mais elle ne dira rien de plus.

- Ben euh oui... mais c'est toi même qui m'a dit de regarder ta poitrine alors je comprend pas pourquoi tu t'énerves par la suite. Les meufs vous savez pas ce que vous voulez !

Elle prend sur elle pour ne rien répondre de nouveau. Elle va encore lui prendre la tête, elle ne veut pas. Bien sûr qu’elle sait ce qu’elle veut. Elle le veut LUI. Mais elle ne peut pas l’avoir. Et elle ne lui a pas dit directement de regarder, elle lui a juste dit qu’il aurait une excuse de le faire, ce qui ne le forçait pas non plus. Les mecs entendent bien que ce qu’ils veulent ! Là, ce qu’il veut d’ailleurs, et ce qu’il fait, c’est lui tourner le dos, jusqu’à ce qu’elle lui parle à nouveau, pour lui demander si Shayna revient bientôt. Ce n’est pas qu’elle veut le dégager, mais un peu quand même. Elle ne sait pas comment réagir avec lui et ça se sent. C’est pire qu’avec un étranger, pire qu’avec n’importe qui, parce que c’est celui dont elle est amoureuse.

- Je sais pas trop, elle m'a dit que ça prendrait du temps mais pas non plus plusieurs heures.

Super. Elle a deux choix. Soit le coller quelque part où elle ne le verra pas, soit se barrer de la chambre et de revenir quand elle est sûre qu’il n’y sera plus. Tout pour ne plus subir sa présence écrasante, étouffante, tout pour ne plus sentir son cœur battre dans sa poitrine comme s’il voulait la démolir. Mais c’était sans compter sur monsieur Ikeda, qui entame ce qu’elle prend pour une nouvelle provocation.

-Suffisamment de temps pour que tu me montres ce que tu sais faire à genou.

Il s’approche d’elle en commençant à retirer son pantalon. Là, Karen ne peut tout simplement pas garder son masque neutre. Elle est choquée qu’il puisse oser faire ça, elle ne comprend tout simplement pas et elle tourne la tête, dégoutée, pour ne pas le voir faire. Lui aussi la prend pour une pute. Il suffise qu’il la voie comme ça pour lui sauter dessus, elle aurait aimé un peu plus de respect. Un peu plus de classe. Pas un mec en chaleur qui tombe le pantalon, et ce, malgré le fait qu’ils soient fâchés.

- Je plaisante pas besoin de faire cette tête.

Elle n’est pas sûre que ça soit vraiment une plaisanterie. Mais ça ne change rien. Elle a envie de le frapper de toutes ses forces, de lui hurler tout ce qu’elle pense et ce qu’elle ressent. Elle est à deux doigts de craquer, à deux millimètres de la ligne blanche. Le garçon s’arrange pour qu’elle la dépasse, en allant s’asseoir de nouveau sur la table et en rajoutant quelques mots.

-Il paraît que je peux payer cash ou nature.

Il se rhabille, encore heureux d’ailleurs. Mais il est quand même toujours torse nu. Encore une fois, il se place en face d’elle, debout. C’est à ce moment que la bombe explose. Elle menaçait depuis le début, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Elle le regarde, on peut presque voir de la fumée sortir de ses oreilles. Elle en est presque rouge de colère, de honte, d’un peu tout. Quand elle est blessée, elle est incontrôlable, et là, elle a perdu tout contrôle. D’abord, elle prend son nez entre ses doigts, soufflant pour ne pas hurler.

- Tu comprends rien Kevin, tu t’en rends compte ? Tu penses vraiment qu’on sait pas ce qu’on veut ? Bah figure-toi que c’est faux. Je SAIS ce que je veux, je peux juste pas l’avoir.

Je peux juste pas t’avoir toi, voilà ce qu’elle aurait envie de rajouter. Elle repense alors à ce geste, totalement déplacé. Il a dit qu’il plaisantait, mais elle ne plaisante pas elle. Elle est en colère et elle retire sa main pour le regarder en face. Vois un peu la rage qu’elle a pour toi Kevin. Et tremble.

- Tu plaisantes hein ? C’était ça pour toi ? Je suis qu’une PLAISANTERIE DE MERDE ? Tout ce que tu voulais en fait, c’était me baiser, hein ?! Là, t’attends juste que je te fasse une gâterie et que tu puisses me PRENDRE CONTRE UN MUR, c’est ça ? Tu dois être frustré de pas avoir réussi jusque-là.

Elle est horriblement blessée et elle ne sait plus ce qu’elle dit, ni ce qu’elle fait. Inconsciemment, elle se rapproche de lui, centimètres pas centimètres.

- Et après tu passeras à ma colocataire. Tu kifferais avoir les DEUX EN MEME TEMPS, pas vrai ? Mais VAS-Y, tape-toi-même TOUT le couloir si tu veux. Filles comme mecs, puisque c’est ce qui semble te mener. Mais pour m’avoir moi, tu peux toujours attendre. Et je peux t’assurer que si t’as droit à un massage de ma part un jour, t’auras plus mal aux épaules. En fait, je les aurais tellement défoncées que tu les sentiras même plus.

Sa voix est tremblante, ses mains aussi. S’il n’a pas compris qu’il l’a mise hors d’elle, c’est qu’il est franchement con. Elle a mal de lui balancer tout ça. Elle voudrait juste l’enlacer, oublier le passé, repartir comme si le bal n’était jamais passé. Revivre un moment comme la patinoire. Tout allait bien. Mais tout allait bien parce qu’elle ne savait pas ce qu’elle ressentait pour lui. Aujourd’hui, tout a changé.

- Le pire … Elle rit mais il n’y a rien de drôle. Tu veux connaître le pire ?! Le pire, c’est que je crèverais pour toi. C’est beau hein ? J’en CREVERAIS tellement tu me manques. T’es tout le temps dans ma tête, tu veux pas DEGAGER un peu de mes pensées ? Elle prend sa tête entre ses deux mains. C’est juste invivable.

Elle n’ose plus le regarder. Elle n’est pas calmée, loin de là. Elle veut juste le frapper, le voir pleurer même, elle s’en fiche. Elle veut une réaction autre que celle d’un mec qui ne pense visiblement pas avec le bon cerveau. Elle veut l’impossible. Elle relève timidement la tête.

- Tu la payes comme tu veux, c’est ta vie. J’espère juste qu’elle te transpercera le bras. J’aimerais tellement voir ça, mais je crois pas avoir la force de rester avec un type qui me hait.

Elle choisit la fuite. Elle lui laisse quelques secondes pour encaisser ce qu’elle dit quand même. Elle doute qu’il ne réponde rien, mais on ne sait jamais avec lui. Serait-il capable de s’énerver contre elle et de la frapper ? Il l’a déjà mise en garde. Après tout, tant pis. Si elle le hait, ce qu’elle est incapable de faire pour le moment, elle pourra l’oublier plus rapidement, non ? C’est ce qu’il y a de mieux à faire. A moins qu’il y ait moyen de la convaincre du contraire.
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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptySam 8 Fév 2014 - 6:33



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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyVen 7 Fév 2014 - 15:24


N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré


Après sa colère, la présence de Kevin est comme une douche froide. D’abord, elle se calme, ne sachant pas comment réagir. Elle est tétanisée, paralysée de l’extérieure, avec un gros bordel à l’intérieur. Elle aurait tellement envie qu’il soit là pour elle, pour la voir, mais ça n’est pas possible. Lui-même semble surpris, alors c’est une idée à écarter. Karen raccroche donc d’avec sa mère. Elle a juste envie de hurler sur le garçon, de lui faire comprendre toute la peine qu’elle a à cause de lui. Sauf qu’elle ne peut pas. Elle ne peut pas lui montrer qu’il est devenu sa faiblesse et qu’elle tient autant à lui, tout simplement parce que ce n’est pas le cas pour Kevin, ce n’est pas à double sens, et elle ne veut pas perdre la face, sa fierté, son statut d’intouchable. Alors elle essaie de lui lancer froidement une question, bien que le résultat ne soit pas à la hauteur de son espérance. Elle ne fait même pas attention à sa manière de la regarder, trop occupée à se contrôler pour ne pas lui sauter dessus. Il est quand même torse nu, ne l’oublions pas.

-Et toi qu'est ce que tu fous là? Pourquoi je devrais me justifier, la chambre n'appartient pas qu'à Mademoiselle Dahl !Ta mère t'as jamais apprise comment accueillir les gens ! HOSPITALITÉ ! Genre les bases de la politesse: bonjour... qu'est-ce que tu fous là Kevin chéri? Aurais-tu l’obligeance de disparaître de mon champ visuel? Merci d'avance.

D’accord, la guerre est repartie. Karen ne pense plus qu’à la colère qui l’habite en l’entendant lui répondre sur ce ton. Ce qu’elle fout là ? Elle HABITE là. Et qu’il crève pour son hospitalité. Elle est sortie de sa vie, qu’il sorte au moins de sa chambre sans exiger quoi que ce soit. Elle a envie de lui répondre, de lui balancer un « Et un dégage, c’est assez poli ? » rageusement mais elle ne peut pas. Elle est coupée avant d’avoir pu prononcer un mot, et heureusement, elle l’aurait regretté.

- Non laisse tomber, je suis pas venu me disputer. Tu m'a suffisamment pris la tête!

Quoi ? Là, elle est horriblement blessée. Elle sait qu’elle lui a pris la tête plus d’une fois, surtout au bal. Mais elle apprécie peu qu’il lui rebalance ça en pleine tronche maintenant. Comment ça pourrait marcher entre eux deux si elle lui prend la tête continuellement ? C’est voué à l’échec et elle n’aime pas qu’il le fasse remarquer, même s’il ne s’en rend sans doute pas compte. Là, elle choisit de ne rien dire, et de toute façon, elle n’en aurait pas eu l’occasion. Il lui montre son bras et ses yeux sont tout de suite attirés par sa blessure, datant d’Halloween. Sur le coup, elle ne comprend pas pourquoi il lui montre ça, quel lien ça a avec sa chambre, en quoi ça explique sa présence ici.

- je suis venu terminer mon tatouage... je savais pas que c'était ta chambre sinon je n'aurais jamais mis les pieds ici vu que ma vue t'est si insupportable pour que tu m'évites même en cours.

Son tatouage ? Elle remarque alors juste en dessous de sa blessure le tatouage dont il parle. Et sur tous les tatoueurs qu’il y a à Miami, il fallait qu’il choisisse sa colocataire ? Qu’elle poisse ! Enfin non, dans un sens, pas vraiment, puisque ça lui permet de le revoir. Mais drôle de hasard quand même. Comme dans le théâtre, à croire que leur destin, c’est de toujours se voir, se rencontrer de manière totalement non désirée. Elle se sent agressée, elle ne peut pas répondre autrement que sur la défensive. Elle doit se justifier, démentir, alors que c’est ce qu’il y a de plus vrai au monde. sa vue est insupportable parce que son cœur s’affole dès qu’elle est en sa présence.

- Je t’évites pas, je suis occupée. Je suis occupée pour t’éviter. Et puis, je suis sortie de ta vie, c’est pas ce que tu voulais ?!

Elle regrette ce qu’elle dit alors qu’elle n’a même pas fini sa phrase. Ça y est, les combats recommence, elle va forcément y perdre quelque chose. Ça lui fait même mal de devoir être méchante avec lui, de se montrer aussi sèche et froide, alors qu’elle a juste envie de s’excuser et de le prendre dans ses bras. Heureusement pour elle, il est focalisé sur autre chose, en plus de son décolleté, ce qui le pousse à la questionner.

-Depuis quand tu t'es teint en brune... pourquoi?

Là, elle est clairement sur la défensive. Pourquoi il veut savoir ça ? Il ne la trouve pas bien avec cette couleur de cheveux ? Il ne dit rien du tout mais elle a presque peur de le voir grimacer. Ce n’est pas qu’elle accorde une importance à son avis mais … si en fait, elle y accorde beaucoup d’importance, malgré ses essais pour faire comme si il ne comptait pas dans sa vie. elle angoisse presque qu’il ne la trouve plus à son gout comme ça, alors que de toute façon, il a dû tourner la page depuis longtemps.

- Qu’est-ce que ça peut bien te faire ?

Une nouvelle fois, elle s’en veut de ne pas avoir plus réfléchi avant de parler. Au fond, elle ne veut pas le faire fuir, elle ne veut pas qu’il s’en aille, et le repousser comme ça ne va pas l’aider à apaiser les tensions qu’il y a entre eux deux. Il a raison, tout ce qu’elle sait faire, c’est lui prendre la tête, rien d’autre. Alors elle se radoucit, décidant de répondre quand même à la question.

- C’est pour le travail. Je reprends ma carrière en main, j’en ai marre de cette école, je compte me barrer d’ici. Faut bien que je me bouge pour ça, ça va pas se faire tout seul.

En gros, ça veut dire « je reprends mon ancienne vie en main puisque je ne peux pas en construire une nouvelle avec toi ». Ou alors, c’est un défi caché, pour qu’il la retienne, bien qu’il n’ait aucune raison de le faire. Pourquoi lui dire ça ? Pour voir comment il réagit, s’il regretterait qu’elle s’en aille. Carrière de quoi ? Pseudo carrière de mannequin qu’elle déteste parce que c’est actrice qu’elle veut faire ou carrière d’actrice ratée parce qu’elle n’arrive pas à brider son caractère explosif, même pour son rêve ? Elle en a effectivement marre de cette école, sauf de Kevin, sauf qu’il ne lui reste même plus Kevin. Oui, elle a envie qu’il lui dise de rester, juste pour lui, parce que lui, c’est la meilleure raison du monde, et comprendre à quel point elle l’aime la fait grave flipper. Il ne la regarde même plus, il trouve une chaise plus intéressante qu’elle, c’est dire à quelle point elle n’a aucune chance avec lui ! Puisque lui semble ne pas lui porter d’intérêt, elle le fixe quelques instants. Au moment où elle veut détourner le regard, mal à l’aise, elle remarque quelque chose sous le nez de Kevin, qui n’y était pas avant. Elle se demande bien ce que c’est mais elle n’ose pas s’approcher pour regarder. Lui se rend bien compte et se lève brusquement. Par réflexe, elle aurait presque envie de reculer mais elle ne bouge pas. Il met sa main en dessous, elle comprend donc qu’il saigne.

-T'as pas un mouchoir, sinon je vais tout saloper!

Sans dire un mot, elle fait volteface. Elle va d'abord déposer son portable sur son bureau, portable qui se remet à sonner d’ailleurs. Encore sa mère, qui se demande ce qui se passe. Malgré le caractère de feu de sa fille, elle sait qu’elle finit les conversations, ou qu’elle les coupe sans rien dire. Là, prévenir qu’elle raccroche, ce n’est pas normal. Mais elle n’aura pas de réponse pour le moment. La jolie ex-blonde se dirige vers la salle de bain commune pour aller chercher un paquet de mouchoirs, qu’elle sort d’un des meubles. Elle retourne alors là où est le garçon et hésite un instant. Pour lui donner, elle est bien obligée de l’approcher, ce qu’elle aurait préféré éviter. Et puis merde. Au pire, il l’a repoussera. Elle fait quelques pas, réduisant la distance qui les sépare, sentant son cœur battre plus fort et ses mains devenir moites. Enfin, elle est devant lui, et elle n’ose pas le regarder, consciente qu’elle ne devrait absolument pas faire ce qu’elle va faire.

- Retire tes mains.

Elle se veut autoritaire, mais c’est presque douce et inquiète qu’elle lui donne cet ordre. Elle entreprend donc de lui essuyer le sang qui coule, lentement, comme si elle allait faire une bêtise, comme si elle cherchait absolument à contrôler des tremblements. Une fois que c’est fait, elle prend un autre mouchoir et balance le sale dans un coin de la pièce, se disant qu’elle pourra bien le ramasser plus tard. Toujours sur le même ton, limite tendre mais ne lui laissant pas le choix d’obéir, elle continue.

- Penche la tête en avant. Comme ça tu pourras en profiter pour mater mon décolleté sans que je te dise rien. Faut compresser pendant 5 à 10 minutes. Ça t’arrive souvent de saigner comme ça ?

D’une main, elle maintient fermement le mouchoir, ne sachant quoi faire de l’autre. Elle serait bien tentée de la mettre dans le dos de Kevin pour ne pas qu’il s’échappe, mais c’est … bizarre. Vraiment trop. Réfléchir à ce geste détourne son attention d’un autre mouvement de sa part, de l’un de ses doigts qui caresse la joue de Kevin pendant qu’elle compresse. Quand elle s’en rend compte, c’est comme si elle se brûlait. Ou recevait un choc électrique. Elle a donc pour réflexe de retirer sa main tout de suite, plaquant le paquet de mouchoir contre le torse du garçon, n’attendant même pas qu’il réagisse pour l’attraper, et s’éloigne comme une biche apeurée qui entend un chasseur non loin d’elle.

- Ca, t’es capable de le faire tout seul, non ?!

On dirait presque qu’elle est en colère de lui avoir demandé, alors que justement, il n’a rien demandé. Juste un mouchoir, pas une infirmière personnelle. Manquerait plus qu’il ait besoin d’elle juste pour ça. Et surtout, manquerait plus qu’elle reste aussi proche de lui. C’est juste au-dessus de ses forces, surtout si c’est pour qu’il la repousse. Elle ne veut pas se prendre de refus, elle ne veut pas souffrir à nouveau, alors autant qu’elle s’éloigne. Elle a presque honte de comment elle est habillée maintenant, presque honte de se montrer comme ça devant lui, alors qu’il s’en fiche certainement. Non, ça lui confirmera juste l’idée que c’est une pute. Rien d’autre. Maintenant, elle en vient à espérer qu’il s’en aille le plus vite possible. Elle a souffert de son absence, elle a encore plus mal en sa présence, parce qu’elle sait que tout est cassé, parce qu’elle sait qu’il n’y a pas de retour en arrière possible, parce qu’elle est persuadée qu’il la hait. Pourquoi Shayna n’est pas là ? Elle l’a bien croisée en remontant à la confrérie, mais pourquoi ne revient-elle pas ? Pour une fois que Karen serait contente de la voir !

- Tu sais si ça va lui prendre du temps à ta tatoueuse ?

Oui, on peut sentir direct que ce n’est pas l’amour fou entre les deux. Encore moins maintenant, parce que la Norvégienne est jalouse. Jalouse de savoir que celle qui partage sa chambre a aussi vu Kevin torse nu. Pire, elle l’a vu avant elle, et ça, elle ne supporte tout simplement pas. Elle ne pouvait pas aller se chercher un client ailleurs ? Manquerait plus qu’elle veuille aussi le mettre dans son lit, comme presque tous les mecs qui passent ici. Là, pas sûr que Karen sache se contrôler et rester sagement à sa place sans tout casser.
(c) Arwy


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MessageSujet: Re: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyVen 7 Fév 2014 - 4:26



N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré.



Karen & Kevin

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Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:51, édité 1 fois
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MessageSujet: N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥]   N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré [Kevin de mon coeur ♥] EmptyVen 31 Jan 2014 - 20:53


N'entretiens pas l'espoir de ce qui ne peut être espéré


- Bon, tu te mets ici, on va te poser le chapeau sur la tête, et tu regardes la caméra de côté.

Presque docile, Karen s’exécute. Elle n’aime pas les ordres, elle n’aime pas l’autorité, mais elle sait que là, c’est nécessaire. Elle est en plein shooting et si elle n’obéit pas, elle vire. Si elle vire, elle est obligée de retourner en cours. Ce qu’elle préfère éviter de tout son être. Aujourd’hui, ça fait presque trois jours qu’elle n’y a pas été. Elle a eu beaucoup de rendez-vous et de séances. Le premier jour, elle a dû se déplacer à Atlanta, ce qui a pris pas mal de temps et qui l’a fatiguée. Pour qu’on lui dise finalement qu’elle n’était pas assez mince pour faire les photos. Bien sûr, elle aurait pu faire l’effort de perdre encore un peu de poids, ce qui était facile vu qu’elle ne mangeait plus beaucoup. Mais non, elle ne voulait pas non plus se plier aux règles imposées, elle ne voulait pas répondre à cette recherche de squelette. Le lendemain, sa mère a voulu faire du shoping le matin, pour préparer son rendez-vous de l’après-midi. Elle s’est donc retrouvé à écumer les magasins, en quête d’une robe pour la mettre en valeur, essayant de batailler avec l’adulte pour ne pas en avoir une trop courte. Se mettre en valeur, ok, se vendre comme une pute, hors de question. Et donc l’après-midi, tout s’est bien passé, elle a été choisie. Ça s’est vu que c’était une recherche urgent, parce qu’ils lui ont demandé de commencer le lendemain. Et donc, ce jour, elle a commencé tôt le matin. Le lycée a été prévenu de ses absences, mais il ne doit pas voir ça d’un très bon œil. Toujours est-il que c’est le début de l’après-midi et qu’elle a déjà plusieurs heures de travail derrière elle, ainsi qu’un peu de fatigue et de mauvaise humeur accumulées.

Depuis quelques semaines, elle a pris l’habitude de faire comme ça, de ne plus aller en cours pour travailler, d’avoir toujours sa mère sur son dos, et de suivre une cadence presque infernale. Ça l’aide à ne plus penser à Kevin en fait. Tout le monde le sait, quand ça ne va pas sur le plan personnel, beaucoup ont tendance à totalement s’investir, voire trop, dans la carrière professionnelle. C’est exactement ce qu’elle fait, elle a l’impression de n’avoir plus que ça. Alors elle enchaine tout ce qu’elle peut, les rendez-vous, les séances photos, les petits tournages, les apparitions plus ou moins en public pour se faire repérer, tout est bon pour la sortir loin de l’école. Cependant, elle doit quand même suivre un minimum de cours et elle se débrouille toujours pour arriver juste avant le début, partir dès que ça se termine, ne pas trainer dans les couloirs ou même à la cafétéria. Un peu comme une élève fantôme quoi. Et ça lui allait très bien pour le moment.

- Tu es magnifique ma chérie ! C’est bien ça, lève juste un peu la tête, ne souris pas trop, sois mystérieuse …

Des fois, elle a envie d’accélérer le temps pour ne plus emmener sa mère avec elle. Mais tant qu’elle n’est pas majeure, elle n’a pas le choix. De toute façon, elle est toujours magnifique. Et sa mère n’y connaît rien en photo, même si elle l’accompagne depuis le début. Ce n’est pas elle la photographe. Par chance, celui de qui c’est le métier a décidé d’une pause. Il est satisfait, il ne manque plus qu’une tenue à photographier et c’est fini. La tenue surprise, celle qu’on vante les mérite depuis le début de la journée, en promettant à la jeune fille qu’on ne pourra pas la rater comme ça, mais qu’on a refusé de lui montrer pour lui garder la surprise. Elle s’installe dans un coin de la salle et vide la bouteille d’eau qui lui est réservé. Bon, encore quelques prises, un peu de travail, et la semaine sera finie niveau shooting. Juste les cours. Mais ça, à la limite, elle sait comment gérer.

Un des techniciens se pointe avec la housse qui protège les vêtements, et donc, sa future tenue. Tout le monde lui sourit et elle va récupérer sans un mot ce qui est désormais à elle pour aller se changer dans sa loge. Et là, le drame. Elle se retrouve avec ça sur le dos. Mais uniquement le dos, parce que visiblement, il n’y avait pas assez de tissu pour faire le reste. Elle se regarde un instant dans le miroir et tire un peu sur le short blanc extra court. Sa mère était au courant. Elle va entendre parler du pays. Elle sort comme une tornade de la pièce et va se planter devant l’équipe qui l’attend, les yeux brillants.

- Karen, ça te va à ravir, tu vas tous les faire craquer comme ça !

Elle se retourne vers le photographe qui vient de lui adresser la parole et son regard semble lancer des éclairs. Ou pire.

- Non mais vous vous foutez de moi ? Yavait plus de budget, c’est ça ? J’ai une tête à porter des trucs aussi courts et décolletés, hein ?!

Ils la regardent tous, pourtant convaincus que ça allait lui plaire. Dommage pour eux, c’est mal la connaître. Elle passe une main dans ses cheveux fraichement colorés en attendant une réaction de la part des autres, qui n’osent plus bouger.

- Hors de question que je pose comme ça, compris ? Je me barre, je sais pas pour qui vous m’avez prise, mais vous vous êtes trompés !

Peut-être que si elle n’avait pas été aussi irritable à cause de sa peine de cœur, elle aurait essayé de rester pour trouver un compromis. Mais là, ça ne valait même pas la peine d’y penser. Elle récupère rageusement son téléphone, posé sur une chaise, et sort d’un pas pressé du bâtiment. Sa mère lui court derrière et essaye de la rattraper.

- Attends Karen ! T’as même pas essayé de faire quelque chose !

- C’est pas la peine Nadja. Tu me rappelleras quand tu sauras qui est ta fille et ce qu’elle n’est pas capable de faire dans la vie, comme poser à moitié à poil.

Blessée d’être appelée par son prénom et non par un « Maman », la femme la lâche et comprend toute la colère de l’adolescente. Ça ne sert à rien d’insister pour le moment. Elle retentera d’ici quelques minutes, en l’appelant. Karen se fiche alors de sortir habillée comme ça, totalement aveuglée par sa rage. Elle martèle de sol de ses talons aiguilles de 10 centimètres et appelle un taxi, qui ne tarde pas à s’arrêter. En même temps, vu ce qu’elle porte … En voyant son visage, il ne fait aucune commentaire, mais il en profite bien pour la mater tout le long du trajet. Qui ne dure heureusement pas longtemps, merci pour elle. Il finit par la déposer devant l’école et elle le paye, ne lui laissant aucun pouvoir, elle a assez payé involontairement en « nature ». Elle est tellement énervée qu’elle ne lui fait même pas un commentaire. A grandes enjambés violentes, elle rejoint le bâtiment de la confrérie. En entrant, elle croise d’ailleurs sa colocataire qui s’en va et ne lui adresse qu’un vulgaire signe de tête. C’est à ce moment que son portable se met à sonner. Sans surprise, elle voit la photo de sa mère s’afficher. Elle soupire et décida quand même de décrocher. Comme d’habitude, lorsqu’elles ne se parlent que toutes les deux, la conversation se fait en Norvégien.

- Quoi ? Ca y est ? T’as réfléchi un peu ? Tu veux t’excuser ? J’attends.

Non, elle n’est pas très sympathique et elle ne compte pas changer de comportement dans l’immédiat.

- Ecoute Karen, je ne comprends pas. C’est pas comme ça que je t’ai élevée ! Pourquoi t’es partie comme ça ? Je trouve que tu es de plus en plus colérique en ce moment. Quelque chose ne va pas ? J’ai l’impression que tu es souvent triste, je veux que tu m’en parles.

- Et moi, je veux qu’on me foute la paix, mais ça, tu sembles pas comprendre. J’ai le droit d’être triste si je veux, j’ai le droit de vous envoyer chier parce que cette putain de tenue n’est pas décente et t’as rien à exiger de ma part, tu m’en as assez demandé jusque-là !

Là, elle l’enverrait bien au diable. Sa mère réfléchit un instant, son silence montre qu’elle est blessée par les paroles de sa fille. Elle adopte un ton triste mais un peu plus résigné. Karen, quant à elle, entreprend l’ascension des escaliers.

- C’est moi qui l’ai choisie cette tenue, je pensais vraiment qu’elle te plairait, elle te met vraiment en valeur, tu es très jolie comme ça. Je comprends pas pourquoi elle te plait pas. C’est la couleur, c’est ça ?

Pas de commentaire sur la vie personnelle de Karen, elle a bien compris que la demoiselle n’est pas un livre qui se lit facilement et qu’on peut le chopper dans n’importe quel rayon et l’ouvrir comme ça. Le fait qu’elle ne comprenne pas énerve encore plus la Norvégienne, qui, pour le coup, préfère repasser un anglais, langue qu’elle maîtrise mieux et qu’elle sait que sa mère aime beaucoup moins. Elle est déjà arrivée dans le couloir et elle s’apprête à entrer dans la chambre.

- MAIS C’EST CA LE PROBLÈME ! Tu comprends rien. Ton truc là, ya un décolleté jusqu’aux orteils. Et le short hein, il serait pas là, ça serait la même chose. Tu voulais pas non plus me balancer un seau d’eau sur la tête pour qu’il soit transparent ?! TU M’AS PRISES POUR UNE PUTE OU QUOI ? La prochaine fois, choisis mieux, parce que là, on dirait que ça a été choisis par un mec en manque qui veut seulement tirer son coup le plus vite possible en ayant juste pas de vêtements à déchirer. Et surtout, tu m’en parles avant. Je suis PAS un pantin, j’ai mon avis à donner, que ça te plaise ou non. C’EST CLAIR ?

Après son monologue, elle entre dans la chambre et referme derrière elle, dos à la pièce, ne faisant pas spécialement attention à ce qu’il s’y passe. Quand elle se retourne, elle manque presque de lâcher son téléphone. Elle n’écoute pas vraiment ce que ça mère lui répond, elle ne sait pas si elle s’énerve ou si elle pleure devant la méchanceté de son unique enfant, elle ne peut juste plus bouger en voyant quelqu’un dans SA chambre. Quelqu’un qu’elle connait bien et qu’elle n’aurait jamais pu penser voir un jour débarquer ici. Comment est-ce qu’il est entré ? Ce n’est juste pas possible ! Et diable, pourquoi est-il torse nu ?
Sa présence est comme un poignard dans son cœur. Il est toujours beau. Il lui fait toujours le même effet. En revoyant son visage, tout un tas de souvenirs remontent, qui lui font mal. La rentrée, la fusillade, leur petit jeu dans le théâtre, tous les baisers volés dans les couloirs jusqu’à l’apothéose à la patinoire, ou elle avait vraiment l’impression d’être en harmonie avec lui, d’avoir cessé la guerre pour n’avoir que de la joie. Elle revoit le bal, cette impression qu’il avait déchiré son être juste en prononçant quelques mots. Son passage chez Jamie, quand elle a compris qu’elle été amoureuse, mais que c’était bien trop tard pour en profiter. Et puis sa tentative d’oublier, d’éviter. Elle sait qu’elle n’aurait pas pu faire autrement, rien qu’en l’ayant devant elle maintenant. Si elle avait dû se retrouver devant lui, comme ça, tous les jours, le regarder dans les yeux ou devoir lui parlé, elle aurait craqué. Elle aurait pété un plomb depuis bien longtemps, et qui sait ce qu’elle peut faire quand elle pète un plomb. Au final, c’était bien mieux quand elle ne lui accordait presque aucun regard ou quand elle laissait sa chaise vide en cours. Et ça aurait dû rester comme ça. Quelqu’un, quelque part, en a décidé autrement.
Elle arrive enfin à se ressaisir, après quelques secondes de bug, et décide de repasser au Norvégien, plus par réflexe profond, ou même pour ne pas qu’il comprenne ce qu’elle dit.

- Je te laisse ... Maman. Oublie pas de me ramener … mes affaires, avant ce soir. Je te laisse pas le choix. Disons que t’auras que ça à faire pour que je te pardonne.

Oui, vraiment, ça se voit qu’elle est totalement déstabilisée, pour pardonner si facilement. Merde, qu’est-ce que va penser Kevin en la voyant comme ça ? L’idée l’effleure un instant mais elle la zappe très vite pour se concentrer sur la colère, parce que c’est ce qui vient après la surprise. Elle raccroche mais garde son portable en main. Non mais il se croit où ? Il est chez ELLE là ! D’accord, ça ne se voit pas vraiment. Elle n’a aucuns objets personnels, juste ses fringues, ses cours sur son bureau. Pas une photo, pas de bibelot, même ses draps sont unicolores et ne possèdent aucun motif. La seule chose de personnelle qu’elle peut avoir, c’est le post-it sur lequel Kevin a noté son numéro de téléphone, qu’elle a gardé depuis le début de l’année, en bonne masochiste qu’elle ne se sait pas être. Il est collé sur le mur, un peu au-dessus de son bureau, et ça lui rappelle chaque jour à quel point elle a merdé et à quel point il est important de ne JAMAIS tomber amoureuse.
Elle n’a pas envie de le voir. Elle veut le voir partir. Elle ne veut plus voir ce visage, ces yeux sombres, ces lèvres qu’elle a aimé embrasser plus d’une fois, cette main qu’elle a serrée tendrement, juste ce type qu’elle aime et qu’elle déteste presque en même temps. Ça lui crève le cœur. Mais d’un autre côté, elle manque terriblement de sa présence. S’il s’en va, elle aura l’impression qu’à nouveau, une partie de son cœur et de son âme s’en iront avec lui. Et ça, ce n’est pas possible. La jeune fille n’arrive pas à retenir une certaine rancœur dans sa voix, mais celle-ci lui parait encore trop douce. Elle serre sa petite main que son téléphone, presque à la casser ou à s’en faire blanchir les jointures des mains. Elle le regarde un peu comme s'il allait la brûler, ce qui n'est peut-être pas si écarté de la réalité.

- Qu’est-ce que tu fous là ?
(c) Arwy


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