Une limite à ne pas franchir > Jewy & Doudou

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Jewel continua à pester sur moi, sur son frère ou encore sur le fait qu'elle n'avait pas de place dans la vie de son frère. Décidément elle le lâchait pas ce morceau-là. Je me contentai de la regarder d'un air désapprobateur et n'ajoutais rien de plus. On tournait en rond et c'était pas dans mes habitudes de répéter quoi que ce soit. Nora fit son apparition, remuant la queue, toute contente, suivi de Nathan. A regarder le chien, on pourrait presque penser qu'elle était contente de ramener son maitre dans la discussion. Cette pensée me fit sourire. Encore une fois, j'en avais assez dit, je remballai mes cours et me levai, puis quittai l'endroit. Je préférais les laisser régler leurs histoires entre eux, ne relevant pas non plus les remarques de Nathan concernant la présence de Jewel, ou presque. En passant à côté de lui, je m'adressai à lui à voix basse, mais assez claire pour que Jewel l'entende aussi

« Ta soeur est mal élevée, doudou, c'est pas de ma faute si elle se retrouve là, elle s'est invitée toute seule comme une grande. Elle voulait voir l'homme de MA vie »

J'en profitai pour mettre l'accent sur l'adjectif possessif, histoire de toucher un peu plus la jeune fille, puis m'avançai vers elle

« Jewel, que tout se passe bien pour toi, t'as vu, fallait pas pleurnicher comme un bébé, il est là ton frère. Je vous laisse, t'es entre bonnes mains maintenant, non ? Bon amusement »

Je me dirigeai vers les escaliers que j'empruntai puis, déposais mes cours dans le bureau avant de revenir dans la chambre pour y prendre une blouse. Je me regardai devant le miroir de la chambre, tendant de temps en temps l'oreille. J'entendais Jewel et Nathan qui se disputaient encore, mais je ne voulais pas comprendre ce qu'ils se disaient, ça ne me regardait pas vraiment. J'avais l'impression d'avoir foiré assez comme ça, c'était à Nathan à reprendre le flambeau. J'attrapai la dite blouse pour l'enfiler au-dessus de mon bikini et retournai vers les escaliers, pieds nus. Je me stoppai à la première marche et m'y assis, attendant le moment où la jeune McCoy quitterait l'endroit, ce que Nathan venait de lui demander d'ailleurs. Elle ne se fit pas vraiment prier et disparu aussi tôt en claquant la porte. Je descendis les marches une par une, l'estomac noué de ce que Nathan allait me dire ou encore de comment j'allais le retrouver lui. Je savais qu'il était fort, mais je savais aussi qu'au fond cette histoire le bouffait un peu plus, à chaque fois qu'il avait ce genre altercation avec l'Eta Iota. Je m'approchai du Pi sigma, silencieusement et profitai de l'avoir dos à moi pour enrouler mes bras autour de sa taille et lui déposer un baiser non-loin de ses omoplates.

« Je sais que ça n'arrangera pas tes problèmes familiaux, mais je t'aime Nathan »

Le Pi Sigma était un peu plus grand que moi, un peau beaucoup. Habituellement, mes talons me sauvaient, mais pas ici. J'attrapai sa main et le tirai jusqu'à la première marche de l'escalier où je grimpai, pour gagner quelques centimètres. Je passai ma main sur le visage du jeune homme, le fixant droit dans les yeux.

« Tu sais, on peut vivre avec ce genre de famille, Nathan. Ca demande du temps et de l'adaptation, ça demande beaucoup de patience, mais un jour tu t'y habitueras sans t'en rendre compte et même si Jewel restera peut-être une connasse à tes yeux, ça te fera moins mal, parce qu'un jour tu te rendras compte qu'il y a des choses ou des personnes plus importantes autour de toi qui t'auront aidé à avancer. »

J'approchai mes lèvres des siennes et lui murmurais avant de l'embrasser

« Et moi je veux faire partie de ces personnes-là »

Je serrai le Pi Sigma contre moi et enfuyai mon visage dans son cou, y déposant de temps en temps un doux baiser.

« Pardonne-moi, Nathan »

puis le regardai à nouveau. Je voulais qu'il oublie ce qu'il venait de vivre avec sa soeur. J'avais pas non plus envie qu'il se renferme sur ses jeux videos pour oublier tout ça et qu'on soit chacun de notre côté pour le reste de la journée. Je passai une main dans ses cheveux encore humides et repris :

« J'ai trois programmes à te proposer pour te détendre et oublier ce chapitre de ta vie. T'es prêt à écouter ?: Le premier, mais c'est plus typique aux filles donc je ne pense pas que ça t'intéressera, c'est manger du chocolat parce que le chocolat c'est bon pour le moral. Le deuxième, c'est s'affaler dans le divan avec une couette à regarder plein de films... et le troisième... »

Je m'approchai un peu plus de Nathan, mes lèvres proches de son oreilles et lui murmurai :

« On ferme tout à clé, on éteint les portable comme ça personne ne peut nous déranger et tu te laisses aimer, masser, dorloter, caresser, envahir de tendresse par la plus jolie fille que je suis, jusqu'à demain matin. En plus t'aurais même pas besoin de t'habiller, ça t'économisera de l'énergie... Mais je te promet pas de ne pas vouloir en profiter... »

Je ponctuai ma proposition par un sourire malicieux et repris en m'écartant légèrement

« Bon alors, tu choisis quoi ? »

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Même après plusieurs mois, je n'avais toujours pas digéré le fait que Jewel fasse maintenant partie de ma vie comme étant ma demi-soeur. Elle était tel un parasite venant gâcher le décor actuel. Auparavant, mes parents s'entendaient à merveille, il n'y avait aucun problème entre eux. Lors des voyages de mon père pour son travail, ma mère était toujours prête pour le suivre jusqu'au bout du monde. Malgré leurs absences fréquentes et ma relation souvent tendue avec ces deux-là, nous agissions comme une famille normale. Ma mère était fanatique des sorties faites tous ensemble, alors parfois j'étais bien obligé d'embarquer dans ses folies. Tout allait bien, jusqu'à ce que maman finisse par découvrir la triste vérité. Notre "belle famille" changea et à jamais à cet instant-là. Après cela, mon père nous avait tout révélé et la pimbêche était apparue en même temps, lord d'un dîner dont je n'étais pas prêt d'oublier. Il fallait croire que jamais je n'allais réussir à accepter cette situation. Pouviez-vous seulement comprendre ? Toute mon enfance, mon père n'avait été que rarement à la maison. Il utilisait toujours l'excuse du travail, mais en réalité la plupart du temps, c'était pour rendre visite à sa deuxième famille. Alors depuis tout ce temps, il préférait s'occuper de sa petite fille chérie à la place de son fils. Et ça, ça faisait mal. Cela devait être la raison pour laquelle je n'arrivais pas à supporter cette fille. Déjà au moment de notre première rencontre, je n'avais pas tardé à remarquer ses airs de fille à papa. De plus, l'adolescente n'avait pas arrêté de me suivre pendant un certain temps en utilisant le terme "grand-frère" à mon égard, alors que j'aurais tout fait pour l'envoyer à des kilomètres de moi.

C'était pour cela que j'avais pété les plombs lorsque j'avais appris qu'en tant que chef de ma confrérie, j'étais dans l'obligation de faire l'ouverture du bal de Noël en compagnie de ma soeur. Le pire était qu'après cette soirée, je devais en plus trimballer son stupide bracelet autour de mon poignet. Et voilà qu'à présent elle avait remarqué que je possédais son bijou, donc était venue le réclamer en faisant irruption chez moi. D'ailleurs, ma petite-amie la réprimandait tandis que je me trouvais dans un coin avec le chien dans le but de les écouter. Jewel avait fini par se rebeller contre moi, ça, tout le monde le savait cependant, ce que je venais d'entendre n'avait rien à voir avec mes croyances.

« La connasse elle est venue récupérer ce que tu lui as pris. Tu sais, le soir de Noël. J'ai remarqué que tu le portais tout le temps. C'était donc toi, ce mystérieux cavalier ? »

Je souris avant de lever mon poignet pour que l'Eta Iota puisse bien observer son bijou.

« C'est de ça que tu parles ? »

Je roulai des yeux à la suite de son monologue. Il était vrai que je me foutais d'elle en ce moment, mais ce n'était pas comme si j'avais eu le choix. Tout ce grabuge, je l'aurais volontiers évité.

« Rends-la moi. T'as que ça à faire pour que je me casse. T'es pas le seul à pas supporter l'autre, c'est réciproque. »

Je fronçai les sourcils : non, elle était sérieuse, là ?

« C'est réciproque, tu dis ? Euh d'après ce que j'ai entendu quand tu parlais avec Nina, non ça ne l'est pas. C'est pas uniquement une question de "je te supporte ou pas", non. Je te déteste, tu m'énerves, tu me dégoûtes, y'a une certaine nuance avec ce que tu ressens pour moi. Contrairement à toi, je n'ai pas deux visages. Je ne joues pas la conasse devant mon frère alors qu'en réalité je suis jalouse de sa copine parce qu'elle est plus importante que moi. À moins que t'agisses de la sorte pour m'impressionner ? Alors là, c'est pas gagné. Je te comprends pas, Jewel. Tu me supportes pas comme tu dis, alors pourquoi tu débarques ici et tu oses hurler que tu voudrais une place dans ma vie ? Non mais franchement qu'est-ce que t'espérais, que j'allais t'accueillir à bras ouverts ? Rentre bien ça dans ta tête : ça n'arrivera jamais. Tout allait bien dans ma famille jusqu'à ce que tu débarques et que tu détruises tout. Ça, je ne te le pardonnerais jamais, ni à mon père d'ailleurs. Alors redescends de tes grands chevaux deux minutes et prends conscience de la situation. »

Je retirai le bracelet de mon poignet, puis le tripotai quelques secondes. Je n'en avais désormais plus besoin, maintenant que la propriétaire l'avait remarqué. Je tendis mon bras afin de lui redonner son dû, toutefois changeai d'avis à la dernière seconde.

« Normalement quand j'aime pas quelqu'un, je le fais chier. Dans ton cas je t'ignorais, mais cette fois-ci j'ai envie de te faire baver. »

Je reculai avant d'aller rejoindre Nora plus loin, qui n'avait pas bougé. Je m'agenouillai devant elle et me mis à caresser sa tête. Sa petite queue se remua dans tous les sens.

« Hey, Nora, j'ai un nouveau jouet pour toi. Tu peux en faire ce que tu veux. »

Par la suite, je me redressai, puis lançai un regard noir à Jewel.

« Maintenant va-t-en, je veux plus te voir ici. »

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Une limite à ne pas franchir

Nina me parlait avec dédain et je forçai les sourcil à chaque phrase qu'elle ajoutait. Elle jouait l'avocate de mon frère, comme si moi j'en pouvais quelque chose vis à vis de cette situation. Ca ne la regardait en rien et pourtant, elle se trouvait entre lui et moi. Elle me conseillait de partir une première fois, ce que je ne fis pas. Je me contentai d'hausser les épaules suite à ses remarques et croisai les bras sur ma poitrine. Elle continuai en me disant ce qu'apparemment, Nathan ressentait lorsqu'il me voyait. Comme si j'en pouvais quelque chose si notre père était aussi fidèle que son fils. Je ne demandais mieux de ne pas m'appeler « McCoy », de ne pas avoir ce gars là dans ma famille ou encore le même père. Je me passerais bien de devoir retourner chez lui, parfois pour pouvoir voir mon père et je ferais bien sans la douleur qu'éprouvait ma mère en pensant que l'homme qu'elle aimait, qu'elle considérait comme « l'homme de sa vie » avait en fait une autre femme, un autre enfant, une autre vie. « Ce que tu ne comprends pas, c'est que ce qu'il vit je le vis aussi et qu'au lieu de remettre tout sur ma faute, on pourrait s'aider à justement accepter ça ! » Je marquai une pause et puis repris « De toute façon, je ne suis pas venue pour parler de ma vie privée avec toi ni même avec lui. Je viens pour récupérer ce qu'il m'a pris. Je sais très bien qu'il me laissera pas rentrer de si tôt. Tu prends déjà toute la place et pour ta gouverne, non je ne partirai pas. » Nina s'en prenait ensuite à Stefan qu'elle ne connaissait pas. Elle connaissait son frère apparemment, mais ça ne lui permettait pas de critiquer à tout va. De toute façon, je faisais ce que je voulais de ma vie, d'autant plus qu'elle n'était personne pour moi, elle. « Arrête de critiquer, Nina. T'es personne pour faire ça et c'est pas parce que tu connais son frère que ça te donne le droit de dire du mal de Stefan. Tu ne le connais pas lui. Quant à Nathan, c'est pas avec Matthew, c'est avec son frère et ça ne le regarde même pas lui ! Puis lui, il demande pas la permission pour faire ses conneries, à ce que je sache ». Je dévisageai Nina du regard, elle ne savait rien de moi ni ce que je ressentais. Elle mélangeait tout : confrérie et Nathan. Elle me parlait de confiance alors que là, elle me reprochait d'entrer comme une voleuse. Elle ne m'aidait en rien concernant mon frère et ça me tapait sur les nerfs, parce que ça se voyait qu'elle ne le voulait que pour elle. J'allai ajouter quelque chose quand le chien se mis à aboyer, suivi de Nathan. Suite à sa remarque, je lui lançai à lui aussi un regard noir. « La connasse elle est venue récupérer ce que tu lui as pris. Tu sais, le soir de Noël. J'ai remarqué que tu le portais tout le temps. C'était donc toi, ce mystérieux cavalier ? » Je gardai les yeux posés sur lui et ne le lâchai pas du regard. « Si tu veux plus m'avoir dans tes pieds, pourquoi tu me prends mes affaires, je peux savoir ? Tu devais te douter, surtout en le portant, que j'allais venir le réclamer ! T'as pas tous les droits sur moi, Nathan. Tu veux jouer au mec inhumain, ou peut-être même au mec capricieux parce que ton propre père agit comme toi ? Très bien, tu veux me jarter de ta vie ? Parfait, mais alors fais le complètement et fous-moi la paix en retour » Je m'avançai d'un pas puis tendis la main vers lui « Rends-la moi. T'as que ça à faire pour que je me casse. T'es pas le seul à pas supporter l'autre, c'est réciproque »

HRPG: Désolée Neiloute, c'est court
Code ▲ RomieFeather

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Les matins se déroulaient tous de la même façon. L’alarme sonnait de bonne heure et mon humeur était toujours massacrante au réveil parce que mon sommeil n’avait pas été suffisant. Heureusement que Nina ne se trouvait pas bien loin, elle réussissait toujours à rendre ma matinée moins exécrable. Je ne comprenais toujours pas comment on pouvait être de si bonne humeur aussi tôt le matin. Je croyais bien que de toute ma vie, cela ne m'était arrivé que rarement. Bref, j'avais fini par me lever dix minutes après la sonnerie de l'alarme. Nora me tourna autour pour que je la nourrisse, je ne tardai pas à combler son besoin. Après cela, je passai plus de vingt minutes dans la salle de bain avant de m'habiller tranquillement. Nina qui était déjà partie, je ne tardai pas à faire de même. Je chouchoutai la chienne avant de l'abandonner, décidant en même temps de prendre quelque chose en route pour mon petit-déjeuner.

Les cours ? Toujours aussi chiant. Alors soit je ne suivais pas du tout en pianotant sur mon cellulaire, soit je me foutais du prof et avec un peu de chance, je me faisais sortir. La seule classe qui m'intéressait était le sport, le moins ennuyeux de tous. Là au moins, on n'était pas assis sur des chaises, à écouter un professeur parler, parler et parler. Le pire était que l'un d'eux se trouvait à être mon parrain et il donnait les cours les plus chiants de tous. Par contre, les options en après-midi étaient un peu plus intéressantes. Parfois je devais m'occuper du Pleasure Sigma Club, parfois du cours de mécanique que je donnais moi-même. Être prof était assez surprenant venant de ma part, mais je trouvais tout de même un moyen de m'amuser en enseignant. J'étais très loin de ressembler aux enseignants pourris.

À la fin des cours, il était maintenant temps de se diriger à l'entraînement des Cannonballs. Normalement, je n'avais aucun problème à participer aux entraînements de l'équipe sauf que là, je me demandais quelle mouche avait piqué monsieur Lane. Son humeur étant insupportable, il ne se gênait pas pour s'énerver sur tout le monde. Ce qui avait eu pour effet de détériorer ma propre humeur. De plus, le fait que ma soeur se trouve de plus en plus dans les parages depuis qu'elle était passée capitaine m'irritait aussi. J'avais toujours son stupide bracelet pendu à mon poignet. J'espérais que l'adolescente remarque son dû le plus tôt possible pour que je puisse rapidement m'en débarrasser.

La pratique terminée, nous nous dirigeâmes tous vers les vestiaires. Les gars et moi papotâmes un peu, passant du comportement merdique du coach aux cheers qui en faisaient rêver plus d'un homme dans l'équipe. Contrairement à d'habitude, je décidai d'attendre d'être arrivé chez moi avant de me doucher. Ce fut pour cela que je ne restai que pour discuter pendant quelques minutes avant de partir. Nina se trouvait déjà sur les lieux, en train de travailler pour je ne sais quoi. Je passai la voir en coup de vent, lui volant un baiser au passage avant de m'apprêter pour aller me doucher. Nora, qui ne pouvait se passer de moi, suivait de près toutes mes actions. Elle me regardait curieusement avec ses yeux sombres, agitait vivement sa petite queue, preuve qu'elle était contente de me voir. Elle était tellement mignonne, je ne pouvais comprendre comment l'Eta Iota avait fait pour avoir du mal avec cette beauté.

« Allez, va embêter Nina pour moi. » demandai-je à Nora avec un grand sourire. Contente de facilement pouvoir accomplir la volonté de son maître, la chienne jappa joyeusement, puis se hâta de rejoindre ma petite-amie.

Je ne fis que prendre une douche rapide afin de me rafraichir et d'enlever toute cette sueur. Une douzaine de minutes plus tard, à ma sortie de la salle de bain, la petite boule de poils se jeta de nouveau à mes pieds. Elle semblait être plus excitée qu'au moment où je l'avais laissé quelques temps plus tôt. Je m'agenouillai devant elle, lui caressant la tête.

« Qu'est-ce que t'as, ma petite ? Elle s'est excitée sur toi ? »

Je me relevai, arrangeai ma serviette blanche autour de ma taille, la seule chose que je portai sur moi ainsi que le bijou volé qui avait fini par se faire oublier par mon esprit. Soudain, des voix parvinrent à mes oreilles. Je pouvais entendre des bribes de conversation par-ci par-là. Fronçant les sourcils, je suivis Nora qui connaissait le chemin de la provenance de ces voix. Je reconnus ces dernières alors que je descendais l’escalier : Nina et Jewel. Que faisait ma soeur ici ? Et de quoi parlait-elle ?

« Tu n’as jamais eu la moindre idée de ce que je pensais réellement de Nathan, Nina. »

Moi qui avais l’intention de les interrompre, je me stoppai net. Je restai caché, mais m'arrangeai pour tout de même pouvoir écouter ce que les deux Eta Iota se disaient. Il n'était pas nécessaire d'être Einstein pour comprendre que l'on parlait de moi. Elles parlaient également de quelqu'un d'autre, un Sigma Mu nommé Stefan, si j'avais bien suivi. Ce gars me disait vaguement quelque chose. Quoi, ne me dites pas que c'était le nouveau petit-ami de ma soeur. Leur conversation allait trop vite, elle me semblait trop bizarre et j'avais du mal à suivre. Toutes les soudaines déclarations de Jewel n'avaient... Aucun sens. Et puis pourquoi accusait-elle Nina à tord ? Déjà, qu'est-ce qu'elle foutait chez moi ? Je sortis de ma cachette pour les rejoindre, Nora se mît à japper comme pour les avertir de ma présence.

« Nina, tu devrais pas laisser entrer n'importe qui dans l'appart. »

Mon regard se posa sur la fille en pleure, du dégoût apparaissant sur mon visage.

« Surtout les conasses dans son genre. »

Je m'approchai de Jewel, puis lui lançai un regard noir.

« Écoute, je me suis déjà fait avoir par ton stupide cinéma, alors si tu crois que je vais avoir pitié de toi, tu peux clairement aller te faire foutre. Qu'est-ce que tu me veux, maintenant? Et pourquoi vous parliez de moi ? »

Hrp : mise en page et correction demain o/

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Une limite à ne pas franchir

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.

Ft Jewy & Nath

La seule chose que Jewel était capable de faire était de... lancer des regards noirs. Pour ce qui était de l'art oratoire, elle avait encore du boulot. Je lui avais fait un monologue et la seule chose qu'elle m'avait répondu était que je n'avais pas la moindre idée de ce qu'elle pensait de son frère. C'était pas compliqué: elle est tellement désespérée qu'il ne la remarque pas, qu'elle tente de jouer les grandes filles sauf qu'elle a encore du pain sur la planche. Voilà ce qu'elle pense de lui. Un jour c'est presque son dieu, le lendemain elle rêve qu'on lui annonce sa mort. Un jour elle crie sur tous les toits qu'elle est la soeur de Nathan, un jour elle évite totalement et a même la bêtise de dire qu'ils ont le même nom, mais rien en commun. Comme si les gens ignoraient... Je laissais échapper un rire sarcastique, l'observant. Elle était là à essayer de se prouver à elle même qu'elle avait un autre mental qu'une gamine de 14 ans, mais c'était même pas crédible.

Admettons que je ne sache pas ce que tu penses, dis toi que c'est aussi le cadet de mes soucis. Je m'en contre fou de savoir ce que tu penses de ton frère. D'ailleurs je peux savoir pourquoi c'est à moi que tu dis tout ça? J'ai rien avoir dans vos histoires de famille alors je me répète, je m'en fiche de savoir ce que tu penses de lui. Je dis juste que c'est ton frère quand ça t'arrange... Et si tu veux mon avis, lui aussi se moque pas mal de savoir ce qu'il vaut à tes yeux. Si t'étais raisonnable tu repartirais d'où tu viens et tu limiterais la casse.

Cette gamine m'exaspérait avec ses grands discours. Je la trouvais en plus bien culoté. J'avais jamais voulu me mettre entre eux, d'ailleurs pour vouloir m'intercaler, il fallait déjà qu'il y ait un "eux" et là il n'y a que "lui" et "elle". Nathan l'évitait comme la peste et Jewel ça dépendait de son humeur. Cette fille se faisait une montagne de films, d'autant plus que j'avais essayer à plusieurs reprise qu'elle ait une discussion saine avec... Mais c'était de l'ordre de l'impossible et il fallait vraiment qu'elle se fasse une raison. Elle avait vécu 13 ans sans lui, elle continuerait bien, non? Apparemment, elle n'a tout de façon pas le choix. Plus elle parlait et plus j'avais l'impression qu'elle allait se mettre à pleurer. C'était la petite fille de 14 ans qui reprenait le dessus. Ca aussi je le lui avais dit: ne pas s'attaquer à plus fort que soi. Elle savait comment je pouvais être, elle m'avait déjà vu à l’œuvre et j'avais aucune envie de prendre des pincettes, là, tout de suite, avec elle. Elle s'était pas gênée et ne se gênait toujours pas. En fait, plus elle parlait et plus elle m'énervait. Élevant un peu plus la voix, je répondais de manière agressive:

Et moi j'en ai marre que tu fasses ton mélodrame ou ta crise d'ado, Jewel. Je ne suis pas ta mère, je ne suis pas celle sur qui tu dois te défouler! Ton frère, avant même que tu ne connaisses son existence, j'étais déjà avec et là, tu arrives comme si de rien n'était en me disant que JE fais barrage? T'hallucines ma pauvre. Ton frère il en a rien à foutre de toi et si tu crois que j'y peux quoi que ce soit, tu te trompes. Tu peux pas lui imposer ta présence. N'oublie pas que la personne que t'es lui rappelle que son père a été infidèle envers sa mère. A chaque fois qu'il te voit, à mon avis, c'est la seule chose qu'il se dit. T'y es pour rien, on le sait, mais t'as pas le droit de lui obliger de t'accepter telle que t'es sous prétexte que vous avez le même nom. J'ai le même nom qu'un type qui m'a élevé et pourtant c'est pas mon père. Tu vois, un nom de famille ca veut rien dire. Il n'y est pour rien non plus, lui, alors fais avec et arrête de le harceler. Et quant à moi, fiche-moi un peu la paix avec cette histoire. Ca ne me regarde pas et j'ai pas envie de me disputer avec lui parce que t'es une gamine capricieuse qui, quand elle n'a pas ce qu'elle veut, devient une vraie peste. On parle pas de jouet, là, Jewel. On parle d'un garçon de 19 ans qui aux yeux de la loi est ton demi-frère, mais ça s'arrête là parce qu'il n'est pas prêt à te laisser entrer dans sa vie.

Je marquais une pause puis repris

Avant de t'accepter toi, il faut déjà qu'il accepte que son père ait trompé sa mère et ça je sais même pas s'il l'acceptera un jour, mais au fond ça ne nous regarde ni toi, ni moi, mais en attendant tu l'oublies un peu et tu fais comme t'as toujours fait avant de le connaitre et ne me parle surtout pas d'égoïsme, parce que là, l'égoïste c'est toi. Tu penses qu'à toi, tu ne penses pas à lui. J'ai voulu qu'il essaie d'engager la conversation avec toi, il a pas voulu. C'est tout ce que je ferai parce que toutes vos histoires de famille, ça ne me regarde pas. S'il veut m'en parler, il peut, mais ça s'arrête là et je lui ai promis de ne pas lui infliger ta présence tout le temps, donc je répète, tu devrais partir avant qu'il ne se ramène, parce que tu sais comme moi qu'il ne va pas t'accueillir chaleureusement.

Jewel me parlait de son Sigma mu. Elle prenait sa défense alors qu'elle le connaissait depuis peut-être un mois, sans plus. Elle revenait encore avec ses discours totalement débile et délirants qui me faisaient lever les yeux au ciel, désespérée de ce que j'entendais. J'osais même pas imaginer la réaction de Liloo et Matthew quand ils apprendront que leur frère fricote avec une gamine de 14 ans. Quant à Nathan, c'était toujours le même refrain et a commençait vraiment à m'énerver

Je connais son frère. C'est un mec bien il m'a aidé moi et une amie avec ses potes à nous débarrasser de deux pervers. C'est surement le seul SM que j'adhère avec Aiden. Par contre ton Stefan s'il était si bien que ça il ne s'approcherait pas de toi. Ahhh mais je suppose qu'il ne sait pas que t'as 14 ans. C'est ton truc à toi ça. Elle a bien fait de te mettre a dans la tête, Sasa. Te faire passer pour une fille plus âgée. Trevor... Evan... Maintenant Stefan? T'as pas fait le coup à Diego aussi? Après tu t'étonnes que ton frère te renie, ben pour le coup il a un peu de quoi. Assume ton âge un peu. Puis c'est pas comme si t'avais la mentalité d'une fille de 18 ans. La preuve, dès qu'on s'énerve un peu sur toi tu te mets à pleurer. C'est pas avec ce comportement là que Nathan va accepter que t'entres dans sa vie. Parce que là, tu le prends vraiment pour un con et pour la dernière fois, j'ai pas pris ton frère. Il passe son temps avec ses potes, il passe son temps en cours, il a les Cannonballs, il a sa confrérie, il m'a moi. Si t'étais sa vraie soeur probablement qu'il aurait aussi du temps pour toi, mais arrête avec ton délire de "tu m'as pris mon frère" parce que tu sais rien de lui, tu ne le connais pas et le seul qui met une barrière entre vous, c'est lui.

Je croisai les bras après avoir mis mes lunettes sur le nez et continuai:

Aussi, si t'étais vraiment une soeur ordinaire, en plus de lui laisser du temps, tu ne l'obligerais pas à faire un choix entre sa demi-soeur et sa copine. Dans la vie d'un mec il y a de la place pour les deux. Si t'as pas de place, c'est qu'il ne veut pas de toi. Maintenant t'es mignonne, mais soit tu restes là à pleurnicher en attendant qu'il finisse de se doucher, parce que non j'irai pas le chercher. Soit tu prends la porte mais dans les deux cas tu me laisse travailler. Et une dernière chose, dis toi que si je ne te faisais pas confiance, tu ne serais pas passée adjointe ni capitaine, mais je ne veux pas me mêler de vos histoire à toi et Nathan parce que si on me demandait de choisir entre vous deux, ça serait lui, pas toi... Désolée.

Je retournais m'asseoir sur le transat alors qu'elle était en train de pleurer. J'avais pas envie d'y faire attention, parce que c'était beaucoup trop facile à mon goût. Elle accuse les gens, s'en prend à eux, fais son jeu de petite garce et puis après pleure parce qu'on lui a balancé ces 4 vérités.

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Une limite à ne pas franchir

Je me doutais bien que parler comme ça à Nina Palmer allait entrainer des conséquences, mais je m'étais entrainée psychologiquement. Je savais que j'allais devoir faire preuve de force morale pour garder la tête haute et surtout ne pas craquer face à ses méchancetés. Je l'avais déjà vue à l'oeuvre et elle pouvait vraiment être très blessante quand elle le voulait. D'un autre côté, je ne voulais pas rester la petite fille naïve, qui voit la vie en rose et qui fait tout ce qu'on lui demande tel un mouton. Je voulais être quelqu'un et ce même si ça sous-entendait de me disputer avec elle. "Tiens donc, aujourd'hui c'est "ton frère". Comme t'es mignonne. C'est ton frère quand ça t'arrange, non? Il y a deux jours tu ne voulais pas en entendre parler et t'en avais marre de le voir dans les couloirs. Tu passes ton temps à crier haut et fort que c'est le pire connard qu'il existe et aujourd'hui, t'arrives sur tes grands chevaux en réclamant ton frère. [...] T'as à savoir Jewel, que c'est pas parce que tu t'appelle McCoy que ça fait de toi quelqu'un. C'est pas parce qu'aujourd'hui t'as décidé que Nathan était ton frère, que tu peux entrer comme tu l'as décidé, sans attendre d'y être invité. C'est pas parce que au nom de la biologie t'as un peu le même sang que lui, que cet endroit t'appartient. Alors non, dessin ou pas, chinois ou pas, tu n'entres pas ici comme si tu faisais partie intégrante de la vie de ton "frère", parce que jusqu'à hier, t'aurais donné n'importe quoi pour qu'il se fasse écraser par une voiture." Je fronçais les sourcils et lui lançait un regard noir. Elle se prenait pour qui? De toute façon, une chose était sûre, c'était que si elle et Nathan ça foirait, elle ne ferait plus partie de sa vie, alors que moi même si on ne s'entend pas vraiment, ca sera toujours le cas et ce quoi qu'il arrive. A cette pensée, j'avais l'impression d'être supérieure et à mon tour d'avoir une longueur d'avance. "Tu n'as jamais eu la moindre idée de ce que je pensais réellement de Nathan, Nina." Je levais les yeux au ciel lorsqu'elle saisit ses lunettes telle une femme fatale pour se les mettre sur le nez. "A ton avis, il va te voir là, il va te sauter dans les bras? Il va lui aussi dire "Tiens, ma chère et tendre soeur"? A moins qu'une illumination lui soit venue pendant la nuit, j'ai de gros doutes, donc t'es mignonne et tu rétrogrades d'une vitesse. C'est pas parce que t'as pris du grade dans la confrérie, grâce à moi, rappelons-le, que ça te donne tous les droits. C'est pas parce que t'es passée capitaine que ça fait de toi une fille populaire et c'est surement pas parce que tu fricotes avec un Sigma Mu qui a presque 10 ans de plus que toi, que ça te donne le droit de débarquer ici et de réclamer ton dû, si on peut oser dire que Nathan est "ton dû". [...] Au fait, parlant de ton Sigma Mu... Tu t'es pas demandé ce que ton frère pouvait en penser? T'es si désespérée que ça, ou alors tu fais ça uniquement pour qu'il te remarque? Parce que si c'est le cas c'est un peu pathétique. T'as pas trouvé mieux qu'un type revenu d'entre les morts? Qui est en plus le frère d'un pote de ton frère... Tu vois, si t'avais la fibre familiale que tu prétends avoir depuis 10 minutes même pas, tu serais pas tomber si bas et surtout, t'aurais pas fait honte à Nathan à ce point là... A sa place, je te renierait à vie." Là, elle allait beaucoup trop loin à mon goût et je ne voyais absolument pas ce que Stefan venait faire là-dedans ni même en quoi ça la regardait. "J'en ai marre que tu sois toujours entre lui et moi, Nina. Si t'existais pas, peut-être bien qu'il n'agirait pas comme ça avec moi. Quand il n'a pas ses cours, il a ses entrainements et ses potes et puis quand il n'a pas ça, il t'a toi. Moi, là-dedans, j'ai une place où? Nulle part. En plus de ça si t'étais une vraie amie tu le pousserais à me parler et à faire attention à moi, mais t'es tellement égoïste que tu ne penses qu'à toi. La preuve, là, t'es encore en train de faire barrière pour que je ne puisse pas lui parler. Je n'ai peut-être pas le droit de venir ici comme bon me semble, mais j'ai le droit de lui parler et tout ça, sans toi. Mais non, t'es toujours là, quelque part, entre nous et ça m'énerve. Il ne réagira pas de la même façon si t'es là ou pas, alors t'attends quoi pour lui dire de venir et en même temps pour tracer ta route? Je sais pas moi, t'as pas des Khi à aller emmerder?"

Je la regardais en me retenant de pleurer. J'avais beau essayer d'être forte et dure comme elle je savais pertinemment qu'elle avait plus de force de caractère que moi, qu'elle était plus mature et surtout qu'elle serait celle qui mettra un point final à cette discussion et probablement qui en sortira avec aucune petite trace d'égratignure. Alors que moi, j'aurai surement perdu un modèle, une fille pour qui j'avais de l'estime sans parler de le moindre chance que j'aurais pu avoir dans l'estime de Nathan. Je repensais à ce qu'elle m'avait dit concernant Stefan. Elle parlait du privé, c'était aussi mon privé et elle n'était personne pour me dire quoi que ce soit "Tu n'as pas à parler de Stefan comme ça, tu ne le connais pas. Tu ne sais rien de lui et peut-être même que tu ne connais ni son frère, ni sa soeur. Tu ne sais pas ce qu'il a vécu alors laisse-le tranquille. Puis ce que je fais avec ou non, c'est mon problème. C'est pas toi qui parlait de vie privée? Et bien celle-là, c'est la mienne et t'y es pas invitée. Quant à Nathan, je ne savais pas non plus qu'il était le frère d'un de ses potes et de toute façon, je ne vois pas en quoi il en aurait quelque chose à faire étant donné qu'à la base, il en a rien à foutre de moi, à cause de toi! Critique pas quand tu ne sais pas, Nina et pour ta gouverne, je te trouve bien mal placée de supposer que j'entrave l'amitié de Nathan et du frère de Stefan alors que toi c'est exactement ce que tu fais entre lui et moi. C'est mon frère et tu me l'as pris intégralement, tu n'acceptes pas que j'existe ni même que j'ai une petite place dans sa vie parce que tu veux être la seule !" J'essuyais les larmes qui commençaient à se créer un chemin sur mon visage l'écoutant parler de fibre familiale en plus de m'écraser comme une vulgaire mouche " Je te faisais confiance, j'avais beaucoup d'estime pour toi Nina mais au fond t'es horrible comme fille. T'es pas du tout loyale et t'es égoïste. Tu parles de fibre familiale mais tu sais absolument pas ce que ça fait de se faire rejeter par son frère! Toi tes frères tu les vois jamais, ils sont à l'autre bout du pays. Si t'étais une soeur digne de ce nom t'irais les voir, tu ferais en sorte qu'ils viennent et surtout tu ne m'écarterais pas du mien comme tu le fais!" Je me laissais ensuite tomber sur le transat dans une crise de larmes, essuyant de temps en temps mes joues.

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Une limite à ne pas franchir

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.

Ft Jewy & Nath

La gamine que j'avais devant moi se laissait un peu trop aller à mon goût. Déjà, elle était entrée sans y être invitée pour réclamer... son frère? A mon avis une pierre lui était tombé sur la tête. Depuis plusieurs semaines, elle répétait à tout le monde qu'il était le premier connard venu sur terre, qu'elle le détestait, qu'elle ne voulait plus avoir à faire à lui et là... elle réclamait me faisant comprendre que je la/les gênait. Je la regardais se déchainer ou prouver quelque chose à je ne sais qui et une fois qu'elle eut terminé son petit monologue, je souriais. Cette fille était mignonne dans le sens où elle avait besoin de se prouver à elle même qu'elle n'était pas qu'une vulgaire Eta, mais c'était aussi une vraie peste qu'il fallait rapidement remettre à sa place et heureusement pour elle, j'étais là pour ça.

Tiens donc, aujourd'hui c'est "ton frère". Comme t'es mignonne. C'est ton frère quand ça t'arrange, non? Il y a deux jours tu ne voulais pas en entendre parler et t'en avais marre de le voir dans les couloirs. Tu passes ton temps à crier haut et fort que c'est le pire connard qu'il existe et aujourd'hui, t'arrives sur tes grands chevaux en réclamant ton frère.

Je marquais une pause et me levais du transat, me dirigeant vers elle.

T'as à savoir Jewel, que c'est pas parce que tu t'appelle McCoy que ça fait de toi quelqu'un. C'est pas parce qu'aujourd'hui t'as décidé que Nathan était ton frère, que tu peux entrer comme tu l'as décidé, sans attendre d'y être invité. C'est pas parce que au nom de la biologie t'as un peu le même sang que lui, que cet endroit t'appartient. Alors non, dessin ou pas, chinois ou pas, tu n'entres pas ici comme si tu faisais partie intégrante de la vie de ton "frère", parce que jusqu'à hier, t'aurais donné n'importe quoi pour qu'il se fasse écraser par une voiture.

J'attrapais mes lunettes de soleil trainant sur la table et les ajustais sur mon nez et ajoutais:

A ton avis, il va te voir là, il va te sauter dans les bras? Il va lui aussi dire "Tiens, ma chère et tendre soeur"? A moins qu'une illumination lui soit venue pendant la nuit, j'ai de gros doute, donc t'es mignonne et tu rétrogrades d'une vitesse. C'est pas parce que t'as pris du grade dans la confrérie, grâce à moi, rappelons-le, que ça te donne tous les droits. C'est pas parce que t'es passée capitaine que ça fait de toi une fille populaire et c'est surement pas parce que tu fricotes avec un Sigma Mu qui a presque 10 ans de plus que toi, que ça te donne le droit de débarquer ici et de réclamer ton dû, si on peut oser dire que Nathan est "ton dû".

Je la regardais et pour le coup, elle m'exaspérait. Elle avait l'air d'avoir du mal à se rappeler où était sa place. Elle faisait comme si elle était dingue de son frère, comme si elle avait tous les droits le concernant. Un jour elle ne pouvait le voir en peinture, l'autre jour c'était presque son dieu sur terre. Je repensais ensuite au Sigma Mu qu'elle côtoyait. Non seulement les rumeurs se propageaient, mais en plus elle ne s'en cachait pas. J'acquiesçais un sourire tout aussi sarcastique que le sien avant de demander:

Au fait, parlant de ton Sigma Mu... Tu t'es pas demandé ce que ton frère pouvait en penser? T'es si désespérée que ça, ou alors tu fais ça uniquement pour qu'il te remarque? Parce que si c'est le cas c'est un peu pathétique. T'as pas trouvé mieux qu'un type revenu d'entre les morts? Qui est en plus le frère d'un pote de ton frère... Tu vois, si t'avais la fibre familiale que tu prétends avoir depuis 10 minutes même pas, tu serais pas tomber si bas et surtout, t'aurais pas fait honte à Nathan à ce point là... A sa place, je te renierait à vie.

Jewel parlait du fait que j'étais occupée à mes math alors que Nathan, lui, prenait sa douche. Encore une fois sa façon d'interférer dans la vie privée des gens ne me plaisait pas du tout. Elle se sentait vraiment pousser des ailes depuis deux trois jours et ça commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. J'approchais de plus en plus d'elle et la regardais de haut avant de rétorquer d'un air beaucoup plus transcendant:

Une dernière chose, ton nom ne te donne pas non plus le droit de te mêler de la vie privée de ton frère, ni de la mienne. Ce qu'il se passe dans cet appartement, où, comment et avec qui ça ne te regarde en rien. De toute façon, si j'avais été le rejoindre dans sa douche, on t'aurais retrouvé où? Dans la salle de bain en tant que spectatrice? N'oublie pas qui tu es Jewel et crois moi dans la vie de Nathan t'es loin d'être une priorité. Essaie déjà d'arriver à engager une conversation civilisée avec lui et peut-être qu'après t'aurais le droit de t'occuper de l'intimité de ton frère.

Je me tournais pour retourner m'asseoir sur le transat où j'étais mais fis volte face pour ajouter:

Ah et puis ne commet surtout pas l'erreur de te comparer à moi. Quoiqu'il arrive tu ne seras jamais moi et ça il faudrait vraiment que tu te le mettes en tête. T'auras jamais ma vie, t'auras jamais mon petit ami, tu ne seras jamais aussi populaire que moi parce que j'ai toujours une longueur d'avance. T'es qu'une vulgaire petite Eta en pleine évolution alors que moi je suis au sommet en plus de ça, on sera toujours différentes parce que moi, comparé à toi je l'ai, la fibre familiale. Mes frères je les ai toujours eu en estime et je les ai toujours aimé de la même façon chaque jour et pas quand j'en avais envie ou quand ça m'arrangeait. Toi t'en es encore qu'au premier contact avec le tiens, alors t'es mignonne tu brules pas les étapes parce que t'as l'impression que ta vie ne ressemble plus à celle d'une maison de poupée au pays des bisounours et si ça t'emmerde que je sois là... Toi et ta crise d'ado vous prenez la porte et tu tentes par tous les moyens possibles et inimaginable d'avoir un rendez-vous avec le mec que tu surnommes comme "ton frère".

Je la dévisageais de haut en bas et me plongeais à nouveau dans mes math sans faire attention à l'Eta Iota.

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La journée ne passait décidément pas. J'avais eu des heures d'études, j'avais tenté tant bien que mal de bosser mes cours, mais j'avais fini par taper la discussion avec Stefan, un SM que j'avais rencontré au bal. Il était plus âgé que moi, beaucoup même. Mais je m'en fichais, parce qu'il me faisait rire, il était drôle, il s'intéressait à moi et ça me plaisait de passer du temps avec. Entre temps, j'avais aussi joué les bonniches pour Nina lorsqu'elle m'avait demandé d'apporter une liste de membres de la confrérie au directeur. Évidemment monsieur était occupé, il y avait donc eu confrontation avec sa vieille peau de secrétaire. Je ne comprenais pas comment il pouvait travailler avec une femme pareil. D'autant plus qu'il était plutôt pas mal et que donc, j'étais certaine qu'il pouvait se trouver n'importe qu'elle secrétaire beaucoup plus jolie que ça et surtout, beaucoup plus souriante. Après les cours, j'étais restée jusqu'à 16h30 pour rejoindre les filles sur le terrain où se déroulait l'entrainement. Toujours les mecs de l'autre côté du terrains, j'avais guêté l'arrivée de mon frère pour pouvoir l'accoster. Monsieur était trop people, c'était pas possible d'aller le trouver sans son fan club, d'autant plus qu'il était passé capitaine maintenant et que donc, on devait parfois bosser ensemble. Enfin, « bosser » c'était un bien grand mot. « Jewel, on commence l'entrainement ? » Toujours le regard vers mon frère, je répondais un simple « oui j'arrive ». J'avais passé mes nerfs sur les filles qui se demandaient clairement ce qu'il m'arrivait. La réponse était simple, j'étais persuadée que Nathan avait une chose qui m'appartenait et le pire, c'était qu'il n'avait pas l'air de s'en soucier. C'était une chose que j'avais eu à mes parents, à la naissance. Qui disait parent, disait aussi son père, donc. Devait-il être jaloux ? Surement, mais en tout cas je comptais bien récupérer ce qui m'appartenait.

L'entrainement touchait à sa fin, encore une fois j'essayais de trouver le moment opportun pour l'interpeler, mais cette fois, c'était les filles qui me posaient une vingtaine de questions à propos du grand match qui approchait. Je leur répondais comme je pouvais et avançais vers les douches. Je me dépêchais de prendre la mienne et de ranger tous le matériel, mais c'était beaucoup trop tard, rien que sur le parking, la voiture de Nathan avait déjà disparue. Une fille s'approcha de moi « Jewy, tu veux que je te reconduise à la confrérie ? Je passe devant. » Je la regardais de haut en bas et l'idée lumineuse me vint à l'esprit. Il était temps pour moi de faire un peu de théâtre « Olala Olivia c'est terrible, je devais absolument donner les clés de la maison des parents à mon frère, parce qu'il les a oubliées quand il est passé ce matin. A l'entrainement j'ai pas pu les lui donner. Tu sais, il est chef, il est capitaine, il n'a jamais le temps et là il vient de partir. Il comptait revenir chez nous ce soir parce que sa copine est en grande révision pour son intégration à Harvard et du coup il va se retrouver dehors, tout seul pendant des heures vu que moi je suis à la confrérie. Mon père et sa mère sont partis en Week-end. T'imagine le calvaire pour lui ? » La jeune fille me regardait avec un air embêté « Mais...et là ? Il est parti où ? » « Et bien je suppose qu'il est retourné chez lui. J'imagine qu'il veut profiter un peu de sa copine avant de l'abandonner pour ses révisions pour le reste de la semaine, tu comprends ? » Toujours avec le même air, compatissante, elle me répondit « Ah oui je comprends. Roh le pauvre quand même. En plus ils annoncent de l'orage et de la pluie ce soir... Si tu sais où il vit, je peux t'y conduire, mais par contre je ne peux pas t'attendre, j'ai un diner de famille » Je la regardais, continuant dans ma comédie « Oh mais t'es sûre que ça ne t'embête pas ? T'en fais pas je lui demanderai qu'il me ramène ou je trouverai bien » Je grimpais dans sa voiture et tout en lui expliquant le chemin pour me rendre jusque chez Nathan et Nina, je lui parlais d'autres choses comme par exemple, mon nouveau poste d'adjointe ou encore les dites rumeurs qui circulaient sur moi et ce mystérieux Sigma Mu.

Arrivée à destination, je n'hésitais absolument pas à entrer, ne prenant même pas le temps de sonner ou frapper. J'avais repéré l'auto de Nath devant, il était donc bel et bien chez lui. J'avançais dans le grand salon, toujours aussi émerveillée par l'endroit où ils vivaient sans pour autant en avoir l'habitude. Ca faisait peut-être la deuxième fois que je mettais les pieds ici et encore, j'y restais jamais plus de 5 minutes. Devant moi, la porte fenêtre donnant sur la terrasse ensoleillée était ouverte et la musique résonnait dans le jardin. J'avançais d'un pas assurer, pensant y trouver mon frère, mais non juste le chien et Nina. Je regardais dans les alentours quand elle remarquait ma présence « Jewel. Je peux savoir ce que tu fais là ? Je ne me rappelle pas t'avoir donné un double des clés et ça m'étonnerait que Nathan le fasse. Je t'ai déjà dit de frapper, ou sonner. J'dois te le dire en chinois ou carrément te faire un dessin ? » Je levais les yeux au ciel. Ca commençait à bien faire son air condescendant « Essaie de dessiner si ça te chante. Ah mais non c'est vrai, je crois que t'es nulle en dessin, non ? Pas de bol. Le chinois, à part le menu du restaurant chinois d'à côté du ne dois pas vraiment le parler non plus donc le temps que tu trouves un moyen de communication qui me ferait comprendre que je dois me comporter comme une parfaite étrangère en venant chez mon frère, je procèderai encore et toujours de la même manière. Bonne chance. » Je ponctuais mes dires par un sourire sarcastique et avançais sur la terrasse, regardant un peu partout « D'ailleurs, où est-il ? J'dois lui parler. Tu sais, un truc de famille... » Je levais les yeux vers le balcon donnant à l'étage. Une autre porte fenêtre était ouverte où un bruit de douche harmonisait le calme de l'endroit où ils vivaient « Aaaah, il est sous la douche. C'est marrant, moi à ta place au lieu de m'emmerder avec mes maths, j'aurais pas hésiter à le rejoindre. Surtout que tu ne risques pas de le fatiguer avec le peu de tissus qu'il aurait à t'enlever. Mais bon, chacun son truc...» Je m'asseyais sur un autre siège avant de terminer « Bon, ben c'est bon j'attendrai. Toi, par contre, tu peux y aller ça ne te concerne pas. »

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Ft Jewy & Nath

Ce diner organisé par ma mère avait été un vrai désastre. Non seulement, elle avait décidé d'inviter toute la clique des Young, mais dans le groupe il y avait le grand retour du frangin de Dwight. Déjà quand on était plus jeune, je ne m'entendais pas vraiment avec. J'étais plus proche de son frère que de lui et actuellement, c'est toujours un peu le cas, même si depuis la mise au point entre nous, c'est totalement différent. Au moins, les choses sont claires et ne risqueraient pas de changer. Moi j'étais avec Nathan avec qui je me sentais bien épanouie et lui était avec Leahna avec qui il avait l'air de filer le parfait amour. Nos mères nous fichaient la paix, il n'y avait plus que son frère à éjecter et je serais vraiment tranquille. Le problème était que ma mère passait sa vie avec les Young et que donc, jamais je n'arriverais à être vraiment débarrassée. Peut-être qu'en fait, il fallait tout simplement que j'arrive à m'y habituer. J'avais du mal avec la mère, alors les fils étaient une toute autre histoire que je n'avais pas envie d'écrire.

La journée d'aujourd'hui avait été courte pour moi. J'avais commencé par une heure de littérature, deux heures de sport, histoire et les deux dernières heures de la matinée j'avais eu cours avec mon père. J'avais commencé l'après-midi au SNSC où on avait travaillé la souplesse et la sensualité des filles et fini la journée avec un cours d'éco. Les profs nous lâchait pas niveau travaux. J'avais une montagne de choses à faire et j'avais pas forcément envie de me battre contre la montre. J'essayais de m'avancer sans non plus finir comme une Khi. Je prenais de l'avance, justement pour pouvoir continuer de faire fleurir ma popularité qui atteignait le sommet. En temps que chef des Eta, j'étais devenue encore plus égocentrique avec les autres et une fois chez moi, je redevenais une demoiselle calme et souriante, parfois chiante et exigeante avec moi-même. J'avais laissé tomber les Cheers, donné ma place de capitaine à Jewel tout en continuant d'y passer pour l'aider quand elle en avait besoin ou simplement dire que j'avais quelque chose à faire de mon temps libre... Sauf aujourd'hui. Mes cours s'étaient terminés vers 14 heure. J'avais pris le temps de rentrer, de me poser, de ranger un peu et puis de prendre le soleil dehors. Le must à Miami était que même en fin janvier, il faisait près de 25 degrés et qu'il n'était pas impossible de bronzer. La preuve.

Vers 18.00, je m'étais mise à mes cours, assise à califourchon sur un transat, continuant à prendre partiellement le soleil aidée d'un bikini blanc. La musique m'aidait à me motiver, mais ne m'empêchait pas de me concentrer pour autant. Nathan venait tout juste de revenir de son entrainement et en avait profité pour monter se doucher plus ou moins satisfait de sa journée que j'avais promis d'embellir s'il le désirait. La chienne, quant à elle se prélassait également au soleil. Pour une fois, elle restait calme. J'avais réussi à m'habituer à sa présence et surtout à faire avec. J'avais dû la supporter plusieurs semaines chez moi, c'était sans doute ce qui m'avait aidé aujourd'hui, mais j'étais loin d'entretenir le même genre relation qu'elle pouvait avoir avec Nathan. D'ailleurs, dès qu'elle l'avait dans son champ de vision, elle faisait tout un cirque pour quémander de l'affection, ce qu'elle savait qu'elle ne devait pas faire avec moi. Je ne la rejetais pas complètement, mais je ne passais pas mon temps avec non plus. J'avais promis à Nathan de faire des efforts et lorsqu'il s'absentait, j'essayais de m'en occuper comme lui le faisait, mais probablement avec beaucoup moins de tendresse. Les yeux fixés sur la chienne, encore petite, qui donnait toujours autant envie de la caresser, je me plongeais à nouveau dans mes cours, essayant de refaire des exercices de math que le prof nous avait fait faire la semaine dernière en nous annonçant une interro pour le prochain cours. J'aimais pas les math, mais j'y trouvais mon compte, ou du moins ma moyenne. J'étais pas totalement perdue, j'arrivais à m'en sortir à condition d'y travailler de temps en temps, comme là, maintenant, tout de suite.

Une présence m'obligea de relever la tête de mes bouquins. Sur le coup je m'attendais à me trouver face au Pi Sigma, mais c'était avec surprise que je vis sa soeur. Je ne me rappelais pas avoir entendu frapper ou encore sonner. La musique n'allait pas fort, elle n'aurait même pas pu m'empêcher d'entendre. Je passais une main dans mes cheveux, exaspérée de la façon dont la jeune fille avait pris ses aises. Je me plongeais à nouveau dans mes math, m'adressant à elle :

Jewel. Je peux savoir ce que tu fais là ? Je ne me rappelle pas t'avoir donné un double des clés et ça m'étonnerait que Nathan le fasse. Je t'ai déjà dit de frapper, ou sonner. J'dois te le dire en chinois ou carrément te faire un dessin ?