[Mini-rp]Sayonara Hime-sama, aishiteru

Sayanora Hime-sama, aishiteru

J'ai mal. Pourquoi j'ai mal comme ça ? J'ai fait quoi pour mériter une telle douleur ? Est ce que j'ai sauté une étape ? Est ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Est ce que je me suis mal comporté ? J'aimerais que le temps s'arrête. Je ne veux pas la voir partir, je n'y arrive pas. Je veux rester fort, je veux rester digne, je veux garder mon sourire cristallin, mais décidément c'est impossible. Ces magnifiques cheveux blonds, sa silhouette, sa présence d'esprit, son sourire, ses yeux si bleus, je veux pouvoir les regarder chaque jours, je veux pouvoir la contempler, l'admirer, plus qu'une femme, elle est mon héros. C'est celle que j'ai toujours regarder de loin sans jamais vraiment oser m'en approcher, un peu comme Icare quand il s'est brûlé les ailes. Les miennes sont en train de fondre, en même temps que mon coeur. Je sais que je n'ai rien d'attrayant, je sais parfaitement que physiquement je ne suis pas non plus ce qu'il y a de mieux sur cette planète. Mais pourquoi est ce que la fille que j'aime doit partir une seconde fois ? Je ne suis pas assez bien ? Je ne vaux pas la peine qu'elle reste à Miami ? Pourquoi elle ne me regarde pas ? Elle a pitié de moi c'est ça ? Elle ne veut pas prendre le risque de croiser mon regard au risque d'avoir de la peine ? Je peux la comprendre, je dois avoir une mine pitoyable pour le coup. Le regard embué, je contenais avec difficulté mes larmes.

Par faiblesse ? Non, je n'ai rien à cacher à Savanah, j'ai tout donné pour elle, et je l'aime du plus profond de mon être. J'entends sa voix, à peine audible. Je n'arrive pas à voir son regard mais je devine finalement au son de sa voix que pour elle aussi ce n'est pas une situation facile. C'est pour ça que je veux rester fort, je ne veux pas qu'elle ait l'image d'un pleurnichard, d'un garçon qui est incapable de faire preuve de courage et qui se laisse démolir dès qu'on le secoue un peu. J'ai pourtant pris des claques dans ma courte existence, à chaque fois je me suis relevé, mais pourquoi j'ai l'impression que la je ne vais pas réussir à m'en remettre. Oui je sais, vous devez vous dire que j'en fais trop, qu'une autre fille viendra un jour prendre sa place et qu'elle soignera mes blessures. Mais qui vous dit que j'ai envie qu'une autre fille soit dans ma vie ? Qui vous dit que j'ai envie qu'on prenne la place de Savanah ? De toute façon personne ne pourra la prendre, elle est irremplaçable, que ce soit dans ma vie ou dans mon cœur. Je vous l'ai dit, pour moi on aime trois fois dans la vie, quand on est enfant, quand on est adolescent et quand on est adulte. Savanah a été mon premier amour, et j'étais un enfant quand je l'ai aimé. Pendant toute mon adolescence je n'ai fait que comparer à elle les filles qui sont arrivés dans ma vie. Elles étaient toutes si fades finalement. J'ai donc continué à l'aimer malgré tout, et arrive le moment où j'ai passé le cap de l'adolescence pour devenir un jeune homme. Et c'est la que je la vois, assise, billet en main et prête à partir. Pourquoi dans ce genre de moment je suis incapable de trouver les mots ?

Je me remémore nos moments passés ensemble. Nos éclats de rire, ces premiers baisers, ces premières engueulades, mais aussi ces premières réconciliations. Tout cela passe à vitesse grand V, mais au final il ne reste qu'une chose. Son sourire. Mais si elle part, ça veut dire que je ne verrais plus jamais ce si beau sourire m'accueillir ? C'est donc ça la réalité ? C'est donc ça qui m'attends ? Une vie sans Savanah n'aura jamais la même saveur. Pourtant je me fais une raison. Ces propos sont clairs et limpides, ils sont d'une accablante véracité et chacune de ses paroles me plante un énième couteau en plein coeur. Retenir mes larmes devient un combat, mes yeux embué suivent ses mains qui plonge dans son sac. Je la suis du regard, elle me tend un album que je saisis machinalement. Je viens de réceptionner le revolver qui tua mon coeur définitivement. La gâchette étant les yeux de ma blonde elle tire avec sa langue en me disant que c'était sa dernière création et que j'avais le libre choix entre le commercialiser ou le laisser à la vente, car il était pour moi, pour nous. Je suis aux bords de m'effondrer. Je ne veux pas de son album, je veux juste qu'elle reste et qu'elle continue à être le créateur de la musique qui fait battre mon coeur. Je veux qu'elle continue à composer ma vie, à la rythmer. Je ne veux pas faire parti de ses souvenirs.

Non je ne veux pas. Une larme coule avec abondance le long de ma joue, je n'arrive pas à l'arrêter. Je baisse les yeux, de honte. Je ne trouve pas les mots, je n'ai même plus la force de parler. Je me rends à l'évidence, les rêves de Savanah sont importants, et je n'ai pas le droit de m'opposer à ça. Je la priverais d'un bonheur que je suis incapable de lui apporter. Quel genre d'homme je serais si je m'opposais à son départ ? Je ne suis pas capable de la combler, je n'ai donc pas le droit de la retenir plus longtemps. Le speakeur se rappelle à cet instant qu'il doit annoncer son vol, et cela sonne pour moi comme le coup de fusil qui me tue sur place. Elle me parle, mais je reste la, figé, des larmes coulant le long de ma joue gauche. Je serre son album dans mes mains, elle doit partir. C'est donc pas un mauvais rêve, elle doit vraiment partir ... Je la regarde, ma voix tremble, j'ai des hauts de coeur incontrôlables, je suis pathétique ... Jusqu'au bout je l'aurais été.

"D'accord ... F.. Fais mon voyage. Pour ... L'album, j'aimerais le garder pour moi. C'est la seule chose qui me restera de toi... De nous.. Et j'aimerais la garder pour moi s'il te plaît."

Je la vois se lever, elle avait souvent regarder la porte d'embarquement. Comment fait elle pour rester aussi forte ? Pourquoi je n'arrive pas à faire comme elle ? Ravaler mes larmes. Et elle ? Pourquoi elle ne pleure pas ? Comment elle peut supporter ça ? Je suppose qu'elle s'était préparée plus que moi à cette séparation. Je suppose que oui. Je la regarde, mes yeux étant floutés par mes larmes je laisse celles-ci couler le long de mon visage. Je sens à présent sa main venir caresser ma joue, mes larmes sont de plus en plus présentes et je n'arrive plus à les arrêter. J'ai mal, j'ai tellement mal. Je vois son visage s'approcher et elle dépose un baiser sur le coin de mes lèvres, comme elle en avait si souvent l'habitude. Je ne veux pas, non je ne veux pas. Je veux encore sentir ses lèvres, je veux encore voir ses yeux si bleus. Je veux les voir à travers mes ébènes, je veux sentir le contact de sa main, je ne veux pas la voir partir.

Non je ne veux pas. Mais alors pourquoi ? Pourquoi je n'arrive pas à bouger, pourquoi j'ai l'impression qu'on vient de me ôter mon coeur ? Pourquoi j'ai l'impression de le voir franchir cette porte d'aéroport ? Pourquoi je le vois s'arrêter, me regarder une dernière fois, et partir ? Je suis totalement vidé, je n'arrive plus à penser ni même à marcher convenablement, la seule chose que je ressens, c'est cette tristesse incommensurable et la sensation d'avoir perdu ce que j'avais de plus précieux au monde. Je viens de voir mon cœur partir loin de moi, partir et j'ai la sensation qu'il ne reviendra jamais. Un bruit sourd me ramène à la réalité, je venais de faire tomber l'album à terre. Je le regarde, m'abaisse pour le ramasser et la je crois que c'est la goutte de trop. Je me retourne, gardant encore un peu de contenance pendant les quelques minutes qui me sépare de ma moto. J'arrive à hauteur de celle-ci et la je m'assois contre un pilonne.

Je fixe l'album, le regard vitreux, l'âme en peine, meurtri. Alors ça y est ? Elle est vraiment partie ? C'est terminé ? C'est fini ? Vraiment ? Prenant maintenant pleinement conscience de cela je laisse mes nerfs craquer et prendre le dessus sur moi et pour la première fois depuis bien longtemps, je fonds littéralement en larme. Je viens de perdre la fille que j'aime et je crois qu'aucun mot ne parviendra jamais à décrire la souffrance que je ressens. Je préfère donc me laisser aller, mes larmes exprimant ma douleur mieux que n'importe quelles lettres. Sayonara hime-sama, aishiteru ...

FIN DU RP.

Sayonara Hime-sama, aishiteru

C'était plus dur que je ne pouvais l'imaginer d'annoncer ça à Soma. J'avais cru pendant plusieurs semaines qu'annoncer mon départ allait me soulager, mais en fait, je me rendais compte que je me sentais toujours aussi mal. Peut-être parce que j'allais l'abandonner lui, encore une fois et ce pour aucune vraie raison, ou peut-être que si. Il y avait bien une bonne raison, mais c'était tellement égoïste et pourtant je ne voulais pas reculer en arrière, je voulais avancer, continuer, prendre cet avion et m'envoler loin d'ici. Les billets dans la main, je les fixais incapable de le regarder lui en face. Je ne voulais pas voir sa réaction, rien que l'entendre était difficile. D'une voix à peine audible et déçue de moi-même, je lui répondais:

- "C'est pas ta faute, c'est moi. J'ai visé haut avec mon boulot, j'ai changé et je me suis forgée un autre caractère. Tu sais quand tu vois les stars à la télé tu te dis que c'est pas possible d'être aussi autain. Finalement j'en suis la preuve vivante et pourtant c'est pas comme si je le faisais exprès. Mais ici j'ai l'impression de perdre mon temps et de gacher mon talent, je peux vivre mieux que des études qui ne me serviront pas"

Je plongeais ma main dans mon sac et en ressorti un album CD Je le fixais un moment avant de le tendre à Soma, osant pour la première fois depuis son arrivée, le regarder.

- "Tiens, c'est mon nouvel album. C'est un inédit, t'es le seul à l'avoir parce qu'il a été fait spécialement pour toi, ou pour nous comme tu veux. A toi de voir si tu veux qu'il reste inédit ou si tu veux qu'il soit commercialisé. T'as le temps pour réfléchir, t'auras qu'à m'appeler ou me laisser un mail avec ta réponse"

J'acquiesçais un sourire forcé avant de fixer à nouveau mes billets d'avion. J'avais rien à ajouter, je ne voulais rien ajouter. Je n'étais pas faite pour les adieux et pourtant Soma me donnait plus de file à retordre que personne. Je ne pouvais pas lire dans ses yeux la peine qu'il éprouvait. J'étais pas capable de le fixer plus de 2 secondes. Quelques secondes plus tard, une voix au micro faisait des annonces :

- "Les passagers à destination de New-York sont priés de se rendre à la porte d'embarquement numéro 8."

Je tournais le visage vers cette porte qui se trouvait à une dizaine de mètres de nous. C'était le moment que j'attendais depuis plusieurs jours et pourtant je savais que j'allais la rejoindre avec de pieds de plombs. Je soupirais puis, regardais à nouveau Soma.

- "C'est mon avion. Je dois y aller."

Je me levais du siège quand Soma s'excusait, je ne savais pas de qui, ni pourquoi et je ne voulais pas lui poser la question par peur d'entendre la réponse. Je le regardais à nouveau, léger sourire sur les lèvres et machinalement, passais une main sur son visage avant de lui déposer un baiser sur le coin des lèvres.

- "Bonne chance Soma, prends soin de toi. A bientôt"

Je tournais ensuite les talons et me dirigeais vers la dite porte d'embarquement, la tête haute, le sourire aux lèvres et les larmes ravalées. Je donnais mon billet à l'hôtesse et me retournais une dernière fois avant d'embarquer pour ma ville d'origine.

Sayanora Hime-sama, aishiteru

J'imprègne chacune de ses paroles, elles entrent en moi et me procure une douleur de plus en plus forte. Elle part ? Encore une fois ? Je sais qu'elle n'a jamais vraiment accordé de crédit à notre relation, mais je ne pensais pas que ça se finirait comme ça. Pourtant, au fond de moi, et quand je regarde ses yeux si bleus, je m'aperçois que même pour elle c'est une évidence. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir au fond, j'ai moi aussi la tête pleine de rêve, et j'avoue que je me doutais qu'elle ne se plaisait pas à Miami, mais je ne pensais pas que ce serait si brusque. Non, je pensais pas que ce serait comme ça, j'ai envie de hurler, j'ai envie de la dissuader, mon visage passe par plusieurs émotion, elle doit le voir, je m'agite légèrement sur place, puis je me résigne.

"Je suppose que tu as réfléchi à ta décision, sinon tu serais pas la prête à décoller. J'aimerais te dissuader de partir, mais je pense que je dois me faire une raison moi aussi, et respecter ton choix, même si ça me fait mal de te voir partir. Je suis ton premier fan après tout, donc t'as raison, autant rester toi même, c'est comme ça que je t'aime après tout. Chui désolé de pas avoir été à ta hauteur pendant tout ce temps, j'aurais aimé t'offrir l'envie de rester ici, mais je pense que la finalité aurait été la même. Je ne peux pas aller contre tes rêves et ta volonté, je n'ai jamais vraiment su, je ne vais pas commencer aujourd'hui."

Je voulais la prendre dans mes bras, mais je crois que si je faisais cela, je m'effondrerais totalement. Je devais rester digne, jusqu'au bout, si je ne le faisais pas pour moi, je devais au moins le faire pour elle. Je suppose que elle aussi ça a du lui coûter de prendre cette décision en sachant qu'elle me laisserait sur le carreau, seul avec mes sentiments. D'ailleurs, si elle n'en avait pas, je ne pense pas qu'elle m'aurait appelé, je la connais assez pour savoir au moins ça maintenant. Ma poitrine me faisait mal, atrocement mal même. Je ne sais pas quand je la reverrais, je ne sais même pas si je la reverrais un jour en fait. Par la j'entends, dans ma vie, comme maintenant. Je dois me faire à l'idée que elle et moi, ça ne marchera jamais, et que je ne serais jamais l'homme de sa vie. Je dois essayer de m'y faire, au moins le temps qu'elle parte. Je ne dois pas craquer, pas devant elle. Elle sait que je l'aime énormément, probablement plus qu'aucun homme ne l'aimera jamais, et je me dis qu'au final, elle me fait un cadeau en ne partant pas sans me prévenir. Oui je le vois comme ça, malgré la profonde tristesse et cette envie insoutenable de ne pas la laisser partir, je me console en me disant qu'au moins, j'aurais été plaqué avec franchise et honnêteté, et pas pour un autre homme cette fois-ci, mais bien pour ses rêves. Je lève ma main vers elle, je l'abaisse, je la relève, puis l'abaisse de nouveau. Non je ne dois pas la toucher non plus, sinon mes résolutions s'envoleront. Je ne peux que lui offrir ce vague sourire, ce sourire forcé qu'elle connaît si bien, celui qu'elle seule a vu au final, puisque c'est la seule à m'avoir côtoyé de près pour me voir dans mes moments de détresse, un peu aujourd'hui. Ma voix s'élève, faussement calme, mes yeux brillent, et j'arrive pas à empêcher cela.

"En tout cas, merci pour ta franchise Savanah, et merci de m'avoir prévenu de ton départ. Bonne continuation pour tes rêves..."

Je m'inclinais légèrement devant elle, en bon japonais que je suis. Par ce geste je la remerciais de son respect envers moi et pour toutes les leçons de vie qu'elle m'a offerte. J'ai beaucoup appris à son contact. J'ai appris à pleurer, mais j'ai aussi appris à rire. J'ai appris à sourire, à désirer, à jalouser, à crier, à m'énerver, mais surtout j'ai appris à pardonner, à chérir et bien sur le plus important, à aimer. Je redresse mon buste, mes iris noirs fixent le bleu de ses yeux, je sens mon regard s'embué petit à petit. Je ne peux pas le cacher, c'est vraiment trop dur pour moi à supporter. Elle est déjà partie une fois, et la, je la vois, sous mes yeux, certes pas dans les mêmes circonstances, mais je dois affronter une nouvelle fois son départ. Je ne suis pas prêt pour ça, personne ne l'est. Une larme coule le long de ma joue sans qu'au final je ne puisse stopper celle-ci. Ma voix s'élève, tremblante, je baisse les yeux, de honte.

"Pardon ..."

Blablabla

6 mois, c'était le temps que j'étais restée à Miami. 6 mois sans rien faire professionnellement parlant, 6 mois de cure intensive et pourtant, je me sentais comme ces alcooliques en manque de leur dose d'alcool. J'avais touché à la gloire, j'avais un but, j'avais une vie professionnelle et pourtant pendant 6 mois j'avais tout mis de côté, j'avais dû tenter de me fondre dans la masse de tous ces étudiants, de m'intéresser à la littérature, de m'intéresser aux cours et surtout à cette vie scolaire. Après 3x2 mois, j'étais en over quota. Mes parents m'avaient envoyé ici en me disant que ça suffirait de garantie, au cas où un jour je laisse tomber mes projets, sauf que rester 3 ans ici c'était pas envisageable, fallait même pas y penser. J'avais prévenu mes parents que je partais, que je rentrais à New-York et qu'ensuite je reprenais le travail intensif. J'avais le choix entre ma vie ici où je ne connaissais que Lila, Elena et Soma en grande partie et ma vie en tant que DJ. Une vie épanouissante, une vie qui me rendait heureuse.

La seule personne qui était au courant de mon départ pour New-York était Lila, ma cousine. Je lui avais envoyé un texto, je lui avais même laisser de l'argent afin qu'elle ne manque de rien, ou encore pour sa confrérie maintenant qu'elle était chef. Elle se débrouillait comme une pro, rien que leur soirée avait été une réussite, bien que j'avais dû me farcir ce Sigma Mu qui au moins, ne me manquera pas. Soma non plus n'était au courant de rien, probablement parce que si je lui en avais parlé, il aurait peut-être essayé de me dissuader. Là, je me trouvais à l'aéroport, les billets en main, prête à m'envoler. J'aurais pu partir comme une voleuse et le prévenir une fois sur place, mais au final même si on passait plus son temps à se disputer qu'autre chose, j'avais du respect pour lui et qui disait respect, disait explications et aucun départ de voleuse. J'avais sorti mon portable et lui avais demandé de me rejoindre en qualifiant ça d'urgent. Je savais pertinemment que le mot « aéroport » et « urgence » allait le faire détaler.

J'étais assise là, sur ce banc en face de ces grandes baies vitrées où on pouvait voir les avions décoller et atterrir. Les gens partir et revenir. Comment pouvait on revenir ici ? C'était Miami, beaucoup tueraient pour être à ma place et pourtant moi j'avais l'impression de fuir cette ville comme la peste. Je regardais ces gens heureux de leur débarquement. Dans un sens j'aurais voulu moi aussi être heureuse de me trouver là et pourtant, dès les premières minutes sur le sol floridien, j'avais déjà du mal à ne pas reprendre un billet retour pour New-York, mais tout ce que je pensais là, c'était un grand manque d'objectivité. Si j'étais une personne normale, je serais probablement heureuse de me trouver là où il fait tous les jours 35 degrés, où le paysage est magique et où se balader en tong short de plage, torse nu était une tenue masculine tout à fait normale. Sauf que j'avais une passion que me prenait corps et âme, qui me prenait du temps et pour laquelle je pouvais tout laisser : la preuve.

Une dizaine de minute plus tard, Soma était fidèle au rendez-vous. Si on pouvait appeler ça « un rendez-vous ». Je regardais l'asiatique me demander ce que je faisais clairement là. J'avais la réputation d'être une fille franche et direct, pourtant là, rien ne pouvait sortir. D'habitude, j'arrivais à avoir une longueur d'avance sur ce que je pouvais lui sortir, mais là, j'avais jamais réussi à préparer ce que j'allais pouvoir lui dire. Sans lui adresser un regard, je répondais à sa question.

- "Je pars Soma. Je retourne à New-York, ma vie elle est pas ici à jouer les étudiantes modèles. J'ai une passion qui est une drogue pour moi, j'ai l'impression d'être en cure depuis 6 mois et pourtant, d'être en manque de cette partie-là de ma vie. Donc j'ai décidé de reprendre tout ça, redevenir qui je suis vraiment sinon je crois que je vais soit me retrouver internée, soit devenir une fille cruelle vile et sans coeur."

Sayanora Hime-sama, aishiteru

Le bal de Noël était terminé, la nouvelle année commençait. Pour une fois celui-ci s'était déroulé sans encombre si l'on excepte le fait que j'ai du priver Savanah de sa première danse. Je m'en veux encore, je sais qu'aux yeux de certains ce n'est pas quelque chose de répréhensible, ils pourraient aussi dire que la jeune femme pourrait être compréhensive, mais moi je la comprends. J'aurais aimé partager cette première valse avec elle, elle signifiait beaucoup pour moi. Nous avions réussi à combattre nos démons pour finalement sortir ensemble de nouveau, mais je dois avouer que notre relation est toujours aussi particulière. Nous ne sommes pas le couple standard, d'ailleurs peu comprennent pourquoi j'ai choisi la petite blonde et pas une autre. Au final je n'ai pas envie de me justifier, cela coule de source, on parle de Savanah. Personne ne peut comprendre son caractère si particulier, sa fierté parfois mal placée, son charisme écrasant et surtout son indépendance.

La liberté est ce que Savanah a de plus précieux, c'est une femme qui n'a pas constamment besoin que l'on soit sur son dos, elle n'a pas particulièrement besoin d'attention, il faut juste savoir lui offrir le juste milieu. Au fond c'est une femme sensible, à qui il faut savoir parler et surtout qu'il faut savoir comprendre. Je ne dis pas que c'est de tout repos, surtout avec mon caractère, mais je suis tout de même un garçon comblé. Après j'ai les yeux en face des trous, je suis conscient que notre amour est destructeur et qu'il va en déclin. Je n'ai pas besoin de parler avec Savanah pour le comprendre, elle ne se plait pas à Wynwood. Après tout, je me suis toujours demandé pourquoi une jeune femme si pétrie de talent ne se donnait pas corps et âme pour sa passion. Enfilant ma veste en cuir, je ne cessais de penser à elle quand justement mon téléphone vibra. Je le sors de ma poche et un sourire s'affiche quand je vois le nom de Savanah s'inscrire sur l'écran. J'avoue, c'est rare, et ce qui est rare est précieux non ? Cependant mon sourire disparaît presque aussitôt une fois le message lu. Je devais la rejoindre à l'aéroport dans une demie heure ? Elle doit partir ? Une urgence ? Elle a un souci ?? Je ne me pose pas plus de question que cela, j'attrape mon porte feuille que je fourre dans la poche intérieur de ma veste puis je déboule en courant dans les escaliers. Descendant les marches quatre à quatre Ryoma s'adresse à moi, il montait vers sa chambre de son côté mais je ne lâche qu'un « Plus tard nii-chan ! une urgence ! » avant de sortir de la maison.

J'ouvre le garage à la volée, j'attrape mon casque et mes gants puis démarre ma moto. Je n'habite pas loin de l'aéroport mais je n'ai pas non plus beaucoup de temps devant moi. J'accélère et au bout de dix minutes j'arrive à destination. Je me gare et je déboule directement dedans. J'avais laissé mon casque près de ma moto avec son antivol. Les cheveux légèrement en bataille, je les replace d'un geste de main (c.f avatar pour la coupe du jour) et mes yeux balayent la grande entrée. J'aperçois ensuite ma belle blonde, se tenant au milieu des autres, resplendissante. Je m'approche d'elle, malgré le fait que nous ne soyons pas toujours d'accord, je ne peux pas nier qu'au final je reste fou amoureux de cette fille. Chaque regard que je pose sur elle, chaque fois que je la revois, même après une courte absence, c'est pour moi l'occasion de tomber une seconde amoureux. Une fois à sa hauteur je lui offre un sourire et un baiser léger, nous sommes en public après tout, puis la regardant, l'air intrigué et inquiet ma voix s'élève.

«Tu vas bien ? Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi tu dois partir ?»