Me regarde pas comme ça! J'ai changé tu sais! -PV Nathan Mc Coy

« N

on je n’ai pas peur de toi ! Je veux juste te laisser tranquille pour que tu ne m’ai pas une seconde de plus devant toi ! »

Alors ce minable était bien au courant du boulet qu’il était. Dans ce cas, pour quelle raison ne faisait-il pas d’efforts pour changer ? Il criait sur tous les toits que c’était un vrai Pi Sigma  et fier de l’être, mais ne faisait que nuire à cette confrérie. C’était pour cela que je n’avais pas perdu de temps pour le remettre à sa place. Il fallait bien que quelqu’un finisse par lui ouvrir les yeux, lui faire comprendre que tout le monde se foutait de lui. Et j’étais le mieux placé pour le gronder. À vue d’oeil, cela ne lui plaisait pas que je lui dise ses quatre vérités en pleine face. Si le Pi Sigma réagissait de la sorte, c’était parce que j’avais raison, mais qu’il ne voulait pas s’avouer vaincu. Je souris à l’idée de le voir s’énerver devant moi. J’adorais ça.

Déjà avec le grognement animalier que je venais d’entendre sortir de sa bouche, sa réaction débutait plutôt bien. Tout d’un coup, Ty réduit violemment l’espace qui nous séparait, m’empoigna par le col de ma chemise avant de me coller deux coups de poing au visage.

Ha.

Ha.

Ha.

Non mais attendez, je rêvais, peut-être ? Cela devait être le cas, parce qu’un connard venait tout juste de me donner deux coups de poing au visage, puis avait fini par faire de la gymnastique pour couronner le tout. Étais-je supposé applaudir et l’acclamer de vive voix à la suite de ce spectacle exécrable ? Devais-je être fasciné par cette prestation complètement ridicule ? Faillait-il que je me moque de lui ou simplement laisser passer cet incident ? Ce Ty, de quel monde venait-il ? Pas du mien, dans tous les cas.

« Qu’est-ce que tu viens de me faire, là ? »

Je n’étais pas outré par son geste, loin de là. Il était inutile de m’emporter pour quelque chose  dont je n’avais absolument rien senti. Même une fillette frappait certainement mieux que ce lamentable. Celui-ci commençait sur sa lancée en me criant après. Et évidemment je répondis à toutes ces conneries.

« Règle numéro 1 : Ne jamais sortir avec des Khis ou des NZ, à l’exception de devoir les utiliser pour une raison bien précise. Tu fais partie des Pi Sigma, mais je suppose que tu savais pas ce détail, hein ? En plus Kendall, c’est une moche, alors t’es vraiment mal barré. Je suis un lâche et un idiot ? Eh bien merci pour le compliment, c’est exactement l’image que je veux donner. Et Nina, je m’en fous carrément. Je vois pas pourquoi t’es si content de savoir ça, c’est pas comme si c’était un secret. L’amour, c’est pour les faibles, c’est pour ça que je suis dans cette confrérie. Mais toi, t’as rien compris. »

Il continua son discours, je ne pris pas de temps pour le contredire.

« Hahahaha, épargne-moi ces paroles philosophiques, veux-tu ? Et est-ce que j’ai bien entendu ? « Tu es peut être tout mignon » What the fuck, Ty, qu’est-ce que tu me sors, là ? Depuis quand un gars dit à un autre qu’il est mignon ? Oh non, me dites pas qu’un gay s’est infiltré dans ma confrérie. »

Je n’avais vraiment pas besoin de ça. Venant de lui en plus, c’était la catastrophe.

« Tu te crois malin peut-être en me jugeant? C’est pas en m'insultant que tu vas me décourager ! Regarde toi. Chef des Pi Sigma sois-disant mais tu n’es même pas capable d’encourager un des membres de ta propre confrérie.  »

Il commençait vraiment à me taper sur les nerfs. À quoi bon le prendre pour un PS s’il en était pas un ? Cette histoire me saoulait vraiment, à la fin. Je m’approchai de lui pour le plaquer violemment sur le mur.

« Écoute-moi bien espèce de couillon, cette confrérie, tu vas la quitter, tu m’as bien compris ? »

Je le lâchai, mais ce connard se mit à faire une crise d’attention. Ne pouvait-il juste pas agir normalement, comme tout le monde ?

« Ta gueule p’tain, c’est quoi ton foutu problème ? »

Oh mon dieu. Le boulet continua de manifester sa colère en se mettant à pleurer. Ma première réaction fut de pouffer de rire. Le pire était que Ty me raconta sa vie par la suite. Comme si c’était le sujet qui me passionnait le plus au monde. J’avais presque pitié de son ignorance. Je laissai échapper un éclat de rire.

« Tu crois vraiment que je vais éprouver une petite once de pitié pour toi ? Que tes parents soient morts la veille de Noël, je m’en fous. Que tes deuxième parents soient morts aussi, je m’en contre-fou. Que ta vie soit malheureuse, je m’en bats les couilles. Je trouve ça bien dommage que t’aies survécu dans ton gang, ça serait tellement plus facile sans toi. »

Je n’avais pitié pour personne.

« T’as le culot de me supplier de t’aider après tout ça ? Tu rêves gros, vieux. Même si on commençait à te dire que t’es un vrai PS, t’auras aucun mérite parce que c’est loin d’être vrai. Bon allez, tu quittes la confrérie, on veut plus de toi, ici. Dommage que la confrérie des boulets n’existe pas, t’aurais facilement pu être Chef. »

À mes mots, je me dirigeai vers la porte, mais retournai sur mes pas à la dernière minute. Je regardai longuement Ty en silence, avant de le plaquer durement au sol sans crier gare. Puis, j’appuyai mon pied sur son ventre juste assez fort pour lui faire manquer de souffle. Un sourire se dessina sur mon visage.

« Tu vois comme c’est facile de t’écraser ? Hors de question que tu me traites comme une merde maintenant, compris ? Tu baisseras le regard la prochaine fois que je te croise. »

Je l’abandonnai au sol de la salle commune, non sans une dernière pression en l’écrasant avec mon pied. L’adolescent avait intérêt à suivre mes conseils, car sinon je me ferais un plaisir de le remettre à sa place.

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« G

rouille-toi avant que Nathan se pointe ! » chuchota assez fort une personne pour qu'on puisse l'entendre.

« Tiens, tiens, on me cache des choses maintenant ? Qu'est-ce que vous foutez, là ? »

Alors que je me dirigeai vers le bâtiment des Pi Sigma, je venais de surprendre trois gars en train de marquer des mots sur un mur du bâtiment de ma confrérie. Je n'aimais pas que l'on fasse des frasques derrière mon dos, mais la situation me fit quand même sourire, vu que je venais de les prendre en flagrant délit. Ces adolescents se figèrent à ma venue, évidemment très choqués de me voir. Je croisai les bras et attendis une réponse de leur part d'un air menaçant.

« Eh bien... Euh... On... »

Je pouffai de rire face à leur face morte de trouille. Je me permis d'observer les écritures sur le mur. « Ty le mangeur de smarties », « Ty se prend pour un loup »

« Pourquoi vous faites ça ? » questionnai-je en pointant de la tête ce que je venais de lire.

« Pour le faire chier... »

« Ah oui ? Intéressant. »

Je m'avançai vers la petite bande, qui semblait vouloir s'enfuir en courant à tous les coups. C'était bien, ils avaient peur de leur chef. Je pris le tag avec lequel les insultes avaient été écrites. Puis, je rajoutai quelques petits mots au décor. « Ty fait honte à sa confrérie » D'un sourire satisfait, je rendis le machin aux gars soulagés par ma réaction.

« Faites en sorte qu'il tombe sur ça. »

Cela pouvait être intéressant. Ty était un vaut-rien qui méritait ce qui lui arrivait, alors je ne regretterais rien.

« Sauf qu'après, vous allez devoir nettoyer tout ce bordel, compris ? »

Ils acquiescèrent, je les laissai en plan, poursuivant ma route.  

Venant de me plonger dans un paquet de problèmes, j'avais décidé de prendre quelques minutes de relaxation. Je m'arrêtai à la salle commune, m'installai à un fauteuil pour m'allonger. Mon iPhone et mes écouteurs en main, je partis le mode Shuffle de ma musique. J'avais fermé les yeux, ayant des lunettes de soleil afin que la lumière du jour me soit moins dérangeante. Il n'y avait personne dans les lieux, le silence était maître. Enfin, jusqu'à ce qu'une voix interpelle mon nom. Un gars aux cheveux foncés et aux yeux sombres se pointa devant moi. Ty.

« Nathan, j'ai à te parler. »

Je retirai une écouteur de mon oreille, puis arquai un sourcil.

« J'espère que c'est important, tu vois pas que tu me déranges, là ? »

Je n'aimais pas Ty. Non, je le détestais plutôt. Des connards comme lui dans ma confrérie, ils n'étaient guère en manque. Tout le monde le connaissait certes, mais pour de mauvaises et humiliantes raisons. Vous ne pouviez pas imaginer la joie immense que j'avais ressenti lorsque son départ avait été annoncé. Un peu plus et j'organisais une soirée pour fêter cette bonne nouvelle ou non. Cependant, j'avais cru le monde s'écrouler lorsque l'adolescent recommençait à traîner dans les couloirs de la confrérie. Je n'avais pas encore entendu parler de ses bêtises stupides et ne savais pas si c'était une bonne nouvelle. À mon avis, ce jeu ne durerait pas longtemps. L'adolescent était apparemment victime de plusieurs personnes qui se réjouissaient de son retour, comme par exemple les trois gars de tout à l'heure. Je n'avais pas encore pris le temps de le remettre à sa place, mais cela n'allait pas tarder à se produire. Il m'avait semblé que le jeune homme m'évitait et cela m'allait très bien. Hélas, le voilà qui venait m'affronter. J'attendis avec impatience ce qu'il avait à me dire d'aussi important.

Il commença son monologue par des excuses, ce qui n’était pas très rassurant pour le reste. Même si cela semblait être le contraire, j’écoutai attentivement ses paroles sans l’interrompre, mon sourire sur le visage s’élargissant de plus en plus en même temps que son discours portait à sa fin.

« J’aimerais tant être un peu plus comme toi en tant que PS. Tu as le truc qu'il me manque. Sur ce, je vais rejoindre Matt', un pote à moi. Salut ! »

Quel con, celui-là.

« Pourquoi tu fuis ? T’as peur de quoi ? De moi ? »

Je me redressai de mon fauteuil et lançai un regard noir au gars qui s’apprêtait à quitter la salle.

« Tu t’en vas alors que tu viens de me balancer toute cette shit ? Laisse-moi au moins réagir à ça. »

Dans ma tête, je décortiquai toutes les informations que je venais d’entendre. Ty avait sérieusement un problème.

« Tu sais pas ce que c’est d’être un Pi Sigma, Ty. Regarde-toi, tu viens juste de me dire que tu regardais même plus les filles parce que t’as une petite-amie, c’est quoi ça ?! C’est pas une NZ t’as petite-amie en plus ? Sérieusement ça me dégoûte. Ton gang, j’en ai rien à foutre. Tu veux devenir un vrai PS, mais t’es vraiment mal barré. T’es moche, stupide, bon-à-rien, tu dragues comme un attardé, t’es la risée de tout le lycée et en plus t’es amoureux d’une écolo. Et t’espères devenir un vrai PS ? Laisse-moi rire. »

Ce que je fis avant de reprendre :

« Et en plus tu oses me dire que tu souhaites devenir aussi populaire que moi. Désolé, mais t’as beaucoup de chemin à faire, t’imagine même pas. Ta réputation de merde, les gens ne l’oublieront pas aussi facilement. T’es fichu, vieux. »

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