Dis-moi que tu vas bien! (PV Blu)

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Tout se chamboulait dans ma tête, c'était l'horreur. La panique était à son comble, et nous étions deux à être blessés dans cette salle. Pendant que certains s'occupaient de Scarlett, blessée par ce malade mental de Trent, je continuais d'appuyer sur cette arcade qui me faisait un mal de chien. Le bruit du craquement résonnait encore dans ma tête, et je ne pouvais m'empêcher de grimacer en y repensant. Je ne pouvais me permettre de me tordre de douleur dans cette situation, de plus je m'étais promis, tout comme à Nina de veiller à ce que les autres aillent bien. Seul soucis, j'étais le plus mal en point de tous ceux qu'elle avait cité. Le hall d'entrée était vraiment le pire endroit pour y être enfermé. Il n'y avait absolument rien ici, j'aurais préféré l'infirmerie, mais connaissant Trent, il aurait tout fait pour nous voir souffrir. Sadique jusqu'au bout. La douleur était lancinante, et je m'étais accroupi contre le mur, un peu en retrait. Ouais, j'avais mal, et les larmes ne purent s'empêcher de couler tellement cette dernière était forte. Je n'arrivais à penser à rien d'autre. Etonnant. Mais cette position de faiblesse serait bien trop profitable pour cet enfoiré de Trent. Je ne pouvais en aucun cas le laisser profiter de ce net avantage qu'il avait sur nous.

Dans le noir, nous nous distinguions plutôt bien, grâce à la lumière de la lune qui passait à travers les carreaux. Je me laissais aller à mes pensées, quand un deuxième coup de feu se fit entendre, et d'un bond je me mettais sur mes deux jambes, paniqué comme jamais. Qui venait de se faire toucher? Je m'imaginais le pire des scénarios, et pensais instinctivement à Blu. Merde, Blu.
D'un geste vif et rapide, j'attrapais mon téléphone et composais son numéro. Je t'en prie Blu répond.
Quand sa petite voix se fit entendre à l'autre bout du combiné, j'étais plus que soulagé.

"- Blu, tu vas bien? J'ai entendu le coup de feu, j'ai eu tellement peur qu'il t'aie fait quoique ce soit."

Pourquoi je m'étais autant emballé? Je ne savais pas exactement, mais j'avais besoin de savoir qu'elle allait bien, qu'elle n'avait rien et que cette enflure ne l'avait pas touché. Si c'était le cas, je n'ose même pas imaginer dans quel état il finirait ce petit con. Déjà qu'avoir fait du mal à Jewel ne m'avait pas plu du tout, mais je m'énervais davantage en imaginant Blu blessée par sa faute.

"- En tout cas, quoiqu'il arrive caches-toi, fais en sorte qu'il ne te vois pas, s'il t'arrivais quelque chose, je ne m'en remettrais pas..."

Allez savoir pourquoi je disais ça en ce moment même, mais j'étais vraiment très inquiet, et je me rendais compte dès à présent à quel point je tenais à elle.

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Dis-moi que tu vas bien! (PV Blu) Tumblr_mvt4opl9UX1rkt98ro1_500

Partout dans l'école c'était la panique totale. Depuis ce message, tout le monde paniquait, mais il restait tout de même une lueur d'espoir que ça soit une blague. Une mauvaise blague certes, mais une blague quand même. Cependant, lorsque le premier coup de feu avait retentit dans l'école, le dernier espoir s'est éteint en un claquement de doigts. Mon monde s'est écroulé et sans savoir pourquoi, je me suis tout de suite informé si Sasha allait bien. Ça me paraissait étrange comme il est mon sex friend. Il est mon ami aussi, bien sûr, mais ça me parait quand même étrange.

Je sus qu'il avait été blessé et cela me mit hors de moi, mais je savais toutefois que je ne pouvais rien faire face à ce grand malade. Ni rejoindre Sasha, ni l'arrêter de blesser ou même tuer des gens innocents. Après quelques textos, je promis à Sasha de lui donner des nouvelles, mais la raison pourquoi il m'était si important m'échappait, m'obsédait. Pourquoi pas Nathan ou Calli? Je soupira et les minutes passèrent, plus longues que jamais. Chaque groupe s'agitait et j'étais là, cachée dans mon coin à attendre désespérément qu'on vienne nous chercher. Je ferma les yeux pour empêcher les larmes de couler. Je n'avais pas le droit de faiblir, je me l'étais promis. Soudainement, je sursauta une nouvelle fois. Un deuxième coup avait été tiré. C'était toujours un coup de trop. Je releva la tête comme pour me rassurer en me disant que Trent ne venait pas de tirer sur une des personnes avec qui j'étais. J'étais vraiment perdu. Tout de suite, je pris mon téléphone et voulut envoyer un message à Sasha quand mon celle vibra dans ma main, recevant un appel de lui. Un sourire de soulagement se plaça sur mes lèvres. "Sasha!" dis-je à voix basse pour ne pas déranger tout le monde avec moi. Après tout, on était tous dans notre bulle en ce moment. " - Blu, tu vas bien? J'ai entendu le coup de feu, j'ai eu tellement peur qu'il t'aie fait quoique ce soit. " Un sourire se plaqua de nouveau sur mes lèvres. C'est dans ces moments là qu'on comprend l'importance de sourire. "Oui, je vais bien. J'ai vraiment eu peur pour toi aussi… Déjà qu'il t'a blessé, j'ai peur…" Je savais que Trent n'appréciait vraiment pas Sasha et c'était loin de me rassurer. "- En tout cas, quoiqu'il arrive caches-toi, fais en sorte qu'il ne te vois pas, s'il t'arrivais quelque chose, je ne m'en remettrais pas…" Pourquoi il ne s'en remettrait pas? Ça voulait dire quoi? À chaque bruit je sursautais et j'avais peur que Trent arrive d'une minute à l'autre. "Je vais essayer…" Une larme coula sur ma joue. Je n'en pouvais plus de toute cette pression. "Sasha…" dis-je entre deux sanglots "J'ai peur, tu peux pas savoir… Je… Promet moi qu'on va s'en sortir, que tu vas me prendre dans tes bras à nouveaux.." continuais-je en pleurant.

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Soulagé. J’étais vraiment soulagé. Tout allait bien de son côté, et cet enfoiré n’avait pas encore mis les pieds dans l’endroit où elle était enfermée avec d’autres. La peur était un sentiment tout à fait naturel, surtout dans cette situation quelque peu délicate, où la vie de chacun de nous pouvait être menacée d’une minute à l’autre.

« - Je vais essayer… »

Sa voix était tremblante, c’était sur elle avait la trouille, et pleurait. J’aurais tellement voulu être avec elle en ce moment même, pour la rassurer, et être là pour elle. Mais le sort en avait décidé autrement.
D’ailleurs c’était vraiment le pire jour de ma vie, eu à notre propre jeu. Comme quoi à force de s’en prendre à ces marginaux, ils finissent par péter un câble et jouer au grand méchant terroriste.. Le pire dans l’histoire c’est qu’il s’en prenait aux êtres qui nous étaient chers, ce que je ne pouvais laisser passer.

« - J’ai peur, tu peux pas savoir… Je… Promets moi qu’on va s’en sortir, que tu vas me prendre dans tes bras à nouveau. »
« - Blu, je te le promets ! C’est même sur, on va s’en sortir, on ne peut que s’en sortir, je t’en fais la promesse. Alors surtout ne t’en fais pas, reste juste calme, caches toi au mieux, et on se retrouvera à la sortie, d’accord ? »

J’essayais au mieux de paraître convaincant, mais c’était dur d’être crédible dans une telle situation où tout partait en vrille, et où la peur était le climat omniprésent. Trent était imprévisible, et personne ne pouvait se douter de sa prochaine action. Malgré ça, j’essayais au mieux de la calmer, lui faire reprendre confiance. Pas évident, mais j’espérais au moins que ça marche un peu.

« - Et oui, tu auras le droit à une de mes légendaires étreintes, sois en sure. »

Un peu de plaisanterie, ne ferait pas de mal surtout dans une situation si tendue. Du moins, j’osais espérer que cela ne soit pas mal vu. Mais j’essayais au mieux de détendre l’atmosphère, rien que pour un moment. Surtout que je craignais le pire, qu’il débarque là où elle est. En même temps, je m’y attendais, il le ferait, mais je voulais encore croire qu’il les oublierait.

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Arrête de pleurer, arrête de pleurer... Ces mots se répétaient dans ma tête. Arrête de faire ta lâche, tu es plus forte que tout ça... Je tentais réellement d'empêcher les larmes de couler, mais en vain. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi, sur nous à chaque fois? Et Dieu sait à quel point je déteste pleurer ou même avoir des sentiments. C'est pour les faibles tout ça. Je ne veux pas être faible. J'aurais juste besoin que quelqu'un me dise que tout ira bien. Ces doux mots chuchoteraient à mon subconscient que c'est ma personne. Mais personne ne le fait parce que je ne suis pas dans une histoire avec seulement une fin heureuse. Non, loin de là parce qu'il y aurait autant de morts que de blessés ce soir. Je ne suis pas dans un film où tout se réglera miraculeusement.

Arrête de pleurer, arrête de pleurer... Je sens l'eau douce coulé sur mes joues froides. Du revers de la main, j'essuie le mascara que j'ai sous les yeux, mais sans miroir, j'ai seulement l'impression de l'étendre un peu partout sur mon visage. De toute façon, en ce moment, je me fous de ne pas être présentable, d'avoir du maquillage partout dans le visage, d'avoir mal au dos parce que je stresse, tout se que je veux et tout se donc j'ai besoin c'est de rentrer chez moi avec Sasha qui me réconfortera. Mais pourquoi lui? Pourquoi pas Nathan ou encore un autre mec si possible autre qu'un Pi Sigma? Pourquoi j'étais si heureuse qu'il m'appel? Pourquoi je stressais autant pour lui? Pourquoi j'avais cet boule à l'estomac? Non, ça doit être la panique de la fusillade qui me fait agir ainsi...

Arrête de pleurer, arrête de pleurer... J'ai peur d'entendre un troisième coups parce que chaque coup en est un de trop et j'ai peur que se coup soit pour lui. "- Blu, je te le promets ! C’est même sur, on va s’en sortir, on ne peut que s’en sortir, je t’en fais la promesse. Alors surtout ne t’en fais pas, reste juste calme, caches toi au mieux, et on se retrouvera à la sortie, d’accord ?" Je hochais de la tête en fermant mes yeux très forts pour empêcher les larmes de couler même s'il ne pouvait pas me voir. Je ne ressentais pas le besoin de répondre de vive voix parce qu'il comprenait tout se que je pouvais ressentir sans même que j'ouvre la bouche. Sans trop savoir quoi, quelque chose nous lie. "- Et oui, tu auras le droit à une de mes légendaires étreintes, sois en sure. " Un sourire s'étala sur mes lèvres. Même dans une situation comme celle là, il réussissait à me faire sourir. Je soupira en me rapellant la sensation que me procurait ses bras autour de moi et se fut comme un sortilège qui me calma un peu. Malheureusement, les larmes coulaient toujours par litre. J'aurais tant eu besoin d'être avec lui... C'est bizarre de ressentir ça en sachant qu'il est un peu comme mon sex friend... Je sécha encore une fois mes larmes en étandant d'avantage mon maquillage. "Sasha... Pourquoi tu m'as appelés?" Question étrange certes, mais je tenais à le savoir, vraiment. Je n'en pouvais plus, j'étais fatiguée et c'était comme si je n'avais plus de filtre. J'allais peut-être mourir alors ça ne servait à rien d'en avoir un. "Je veux dire, il y a tellement plus de personne que moi... Je suis qu'une ancienne salope/toxico qui mériterait de laisser sa vie ici bien avant certaines personnes innocentes..."

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C’était sur, ma touche d’humour n’était pas la mieux placé, mais il fallait avouer que je me prenais souvent pour le clown de service, et après tout, il en fallait bien un. Celui qui sort des bêtises aussi grosses que lui, et qui permet de faire sortir ce rire nerveux. Même si cela pouvait être totalement incongru, je n’aimais pas trop dramatiser la situation, et même aussi dangereuse soit-elle, je ne pouvais pas commencer à imaginer les pires des scénarios. Parfois, je préférais ne pas prendre trop au sérieux les choses, et essayer de ne pas paniquer. La peur c’est la pire chose qui puisse être. Vous perdez tous vos moyens, votre cerveau s’éteint et c’est encore pire, parce que tout dégénère.

Paniquer, ça fait faire les plus grosses conneries. Perte de contrôle totale de soi-même, bref, le gros bordel. Ce pourquoi, je n’aimais pas trop à me prêter à ce jeu de la peur, et je n’aimais pas à me laisser aller à mes sentiments. Jouer la carte de l’indifférence peut parfois vous sortir d’une situation problématique.
Toujours à l’autre bout du fil, j’espérais l’avoir apaisé au moins un peu avec ma petite note humoristique. Mais la Blu me posa une question, à laquelle je ne pensais avoir aucune réponse. Pourquoi je l’avais appelé ? Oui, c’est vrai ça, pourquoi je l’avais appelé ?

Les questions fusaient, mon esprit s’embrouillait, et je commençais à me rendre compte. Reconnaître parfois certaines choses, n’était pas évident. Et la raison pour laquelle je l’avais appelé, je le savais, au plus profond de moi-même. Mais je n’étais pas capable de l’accepter, du moins de l’envisager jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à maintenant. L’entente de ce coup de feu, la savoir dans la même merde que moi, mais ne pas l’avoir à mes côtés, c’était le pire.

« - Pourquoi je t’ai appelé ? » Commençais-je, hésitant. Puis je me lançais, je me devais d’être franc. « Parce que j’ai la trouille, oui, la trouille de te perdre. Tout ça, tout cet événement, ça m’a permis de me rendre compte d’une chose. Jamais cela ne m’était arrivé, et jamais je n’aurais pensé que cela m’arrive. Cette soirée a carrément viré au cauchemar, et tu es loin, tu n’es pas à mes côtés, et on a un fou furieux qui se balade dans les couloirs. Je ne peux rien faire pour l’arrêter, et j’ai peur, oui très peu qu’il vienne et qu’il te touche. Je sais, je passe pour le Pi Sigma dragueur, qui s’en fout des filles, qui joue avec, mais pas cette fois, pas avec toi. » Mon dieu. Qu’étais-je en train de faire ? De dire ? « Blu, je tiens énormément à toi. Bien plus que je n’aurais pu l’imaginer… » PAN.

Coupé dans mon élan, un troisième coup de feu retentit, la peur me tordait les boyaux, et une larme s’échappa même, roulant sur ma joue pour s’écraser au creux de mon cou.

« - Bluuuu ! » Criais-je à travers le téléphone. « Dis moi que ce n’est pas chez toi qu’il est venu ? »

Avec mon discours, plutôt long, je ne l’entendais plus, elle m’écoutait, je m’en doutais, mais ce troisième coup de feu me fit flipper, et j’espérais que cela n’avait pas été pour elle.

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J'aurais juste besoin de quelqu'un pour me dire pourquoi je suis incapable d'arrêter de pleurer. Je suis là, dans mon coin à attendre que les choses aillent mieux même si je sais très bien que ce ne sera pas le cas. Il y aura des blessé et des morts. On ne devrait pas à avoir à se soucier de ce mot quand on est encore si jeune… Ce n'est pas quelque chose à laquelle on pense vraiment et puis ça vous arrive d'un coup! Toute notre vie, on nous élève pour vivre dans la joie, dans les études et l'amour, mais personne nous dit qu'un jour la mort frappera à notre porte et à quel point se sera douloureux. En tout cas, à moi, personne ne me la jamais dit. Je vais le dire à mes enfants. Enfin, si j'en ai. C'est étrange de dire que je le dirais à mes enfants… parce que je ne sais même pas si je survivrai à cette soirée ou même si je réussirai à trouver un homme assez fou pour rester assez longtemps avec moi pour m'en faire. Aurais-je droit à un bout de joie un jour moi aussi? Est-ce que mes erreurs seront pardonnés? Oui, si je m'en sors, je ferai tout pour me rattraper. Je ne prendrai plus de drogue, je boirai modérément et j'aiderai mon prochain. Moi, aider mon prochain? Oui, je crois que ça serait possible. J'irai lire des comptes aux enfants parce que je trouve que à moi, on ne m'en a pas assez lu. Peut-être que si j'avais un peu plus à Cendrillon et tout ce tralala, je ne serais pas virée junkie et mon père ne m'aurait pas envoyé ici et je ne vivrais pas cette journée. Mais je n'aurais pas connu Nathan, Sasha et Calli ou tous pleins d'autres personnes. Et pourquoi Sasha? Pourquoi mon coeur qui rate un battement à chaque fois? Quelqu'un peut me donner une réponse? Pourtant encore le bruit du silence. Le silence et la peur du canon qui viendra le briser.

Et avec tout ce silence angoissant, j'avais peur de ne jamais avoir de réponse, de ne jamais savoir pourquoi Sasha m'avait appelé. Je savais qu'il pouvait me donner une réponse et au moins je pourrais mourir en paix. "Pourquoi je t'ai appelé?" Je ne répondis rien, parce qu'il savait que c'était bien la question que je lui avais posé. Puis un flot de mots sortirent du combiné pour rejoindre mon oreille et je sécha mes larmes, un sourire aux lèvres. Il tenait à moi. C'était tout se que j'avais besoin d'entendre parce que au moins je savais que si je perdais la vie, au moins une personne se rappellerait de moi, mais aussi qu'il tenait autant à moi que je tenais à lui. Je crois que je voulais aussi qu'il me confirme les sentiments que j'éprouvais pour lui. Sentiment que je connaissais depuis un moment, mais que j'avais peur de m'avouer pour ne pas être blessé à nouveau. Mais dans cette situation, je n'avais pas peur de mes sentiments. Loin de là. "Sasha, je crois que j'avais peur de tout ça… Je crois que j'avais peur que tu sois comme Nathan, comme tous ces mecs sans cervelles… Sasha…" Je soupira et essuyant une nouvelle larme, ignorant si elle était de joie et ou de peur. "Je t'aime… Je veux dire, je t'aime pour plus qu'une partie de plaisir sur la table de ta cuisine… Je t'aime réellement…" Soudainement, la porte fut ouvrit et un cri de surprise s'échappa de ma bouche. C'était Trent. Je savais qu'il verrait surement mon téléphone et je raccrocha à contrecoeur entendant la voix de Sasha crier mon nom. Cependant, l'idée que Trent voit le numéro de Sasha dans l'historique et qu'il lui fasse encore plus de mal me traversa l'esprit et en un quart de seconde, je jeta mon téléphone avec violence et l'écrasa avec mon talon du plus fort possible pour qu'il soit hors de fonction, puis arracha la carte SIM et la jeta loin de moi. Adieu Sasha, Adieu tout le monde...

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Il n’y avait plus rien autour de moi, si ce n’est un silence, de la quiétude, le calme plat. Et pourtant, tout le monde s’affairait autour de moi, on bougeait, courait, hurlait, mais tout ce que je voyais était les lèvres qui bougeait, sans pour autant qu’un son n’en sorte.

Si quelqu’un m’adressait la parole, j’étais dans l’incapacité de répondre. J’étais enfermé dans une bulle, où rien que la peur me tordait les boyaux. Non pas pour moi, mais pour Blu. Actuellement loin de moi, mais percevant sa respiration à l’autre bout du fil, il m’avait suffit de voir Scarlett, blanche comme un linge, pour redescendre sur terre, et me rendre compte de la situation actuelle.

La question que m’avait posé Blu m’avait fait hésité longuement, et même si j’avais beau jouer la comédie, toutes mes paroles furent sincères, et je me laisser aller, laissant parler mon cœur en toute honnêteté. Ce qui me surpris, et je m’entendais juste parler, les battements de mon cœur prenant le dessus, masquant tout autres cris m’entourant, et les éventuels coups de feu qui pourrait survenir d’un moment à l’autre.

Soulagé qu’elle soit saine et sauve quand le troisième coup de feu arriva, cependant, je me figeais, l’expression neutre, le cœur battant, prêt à sortir de mon thorax quand sa voix, douce et apeurée parvint à mes oreilles.

Qu’on m’avoue ses sentiments est quelque chose dont j’ai tout particulièrement l’habitude, et l’indifférence que je ressens à l’égard de ces filles est tout à fait normale. Sauf que là, non, mon cœur battait à tout rompre, mon estomac s’agitait de façon désagréable, tout en étant agréable à la fois. Chose inconnue à mes yeux, bien que je sache tout au fond de moi la raison exacte de cette réaction. Mais comment se l’avouer ? Seulement, il allait falloir que j’arrête de jouer au lâche sans cœur, d’autant plus que je ne pouvais plus le nier, c’était plus possible. Et surtout, vis-à-vis de Blu, je ne pouvais surtout pas mentir, jouer au salaud, alors qu’on ne pourrait certainement jamais gober mon indifférence vis-à-vis d’elle.

Bien que nous ne nous voyions que dans des endroits intimes, elle comptait bien plus à mes yeux que je ne l’aurais pensé, et la savoir loin, en danger me mettait hors de moi. Reprenant mes esprits, il allait falloir que je saute le pas, et que je le dise, pour la première fois. Pour elle.

« Je sais que j’ai une réputation de merde, qu’on me considère que comme un mec sans cœur qui s’aligne des meufs tous les soirs, ce n’est qu’une façade, une façon de me préserver, mais toi, tu es tellement différente, tu comptes tellement à mes yeux, et bien que je n’en aie pas l’air, moi aussi… »

La conversation fut coupée, pile au moment où j’allais répondre à ses aveux, par la porte qui s’ouvrit, la voix de Trent. Puis plus rien. Effrayé, apeuré, ne sachant pas ce qu’il allait se passer, je commençais à hurler son nom en vain, dans mon coin.

Furieux, je me précipitais vers la porte, avec comme seul objectif, sortir de là et buter de mes propres mains ce fils de pute et sauver Blu.