Promenade sous tension | pv. Aiden

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« Bien sur que si tu en es capable. Tu es plus que tu ne le crois. Tu m'en as bien parlé, à moi. »

Lui fis-je remarquer lorsqu'elle me dit qu'elle ne pourrait jamais en parler. C'était pourtant ce qu'elle venait de faire, sans que j'ai besoin de la torturer ou la menacer. Il fallait qu'elle recommence ce qu'elle venait de faire, juste une autre fois. Ce n'était pas à moi d'aller répéter ca... Elle me disait que je ne pouvait pas comprendre. Elle avait sans doute raison. Car nous étions différents tout les deux. Je n'aurais pas du tout agis comme elle dans sa situation, moi, j'étais un rebelle, un vrai, je me serais révolté. Chloé avait beau être de la même confrérie que moi, elle abandonnait bien vite... Mais au stade où elle en était, elle devait être dans un trou sans fond, ne voyant plus la sortie. Un peu comme Lila lorsqu'elle se mettait dans des ennuis plus gros qu'elle.

Ensuite, lorsque j'essayai de la faire réagir, en lui disant que ce qu'elle avait vécu était grave, elle s'énerva quelque peu, ce qui était sans doute un bon signe, car elle n'était pas si blasée qu'elle y paraissait. Au moins, elle n'avait pas dédramatisé la chose, comme c'était souvent le cas, se convaincant que ce n'était rien et que ca allait passé. Là, Chloé était face à un problème qu'elle reconnaissait comme tel, et qui la révoltait également. La jeune femme me répondit qu'elle ne voulait pas détruire la vie de son père, ni celle de sa mère. Ses paroles me choquaient presque, car pour moi, c'était Chloé la victime, la priorité. La jeune femme n'était sans doute pas assez égoïste pour faire passer son bien être avant celui de ses parents. Comme je ne voulais pas qu'elle se rebiffe à nouveau, je dis d'un ton d'un calme qui m'étonna moi-même:

« Mais c'est ta vie qui est détruite aujourd'hui ! »

J'étais conscient que je ne lui apprenais rien, mais peut-être qu'elle avait besoin de l'entendre.

« Tu n'as pas à te sacrifier pour tes parents, c'est pas dans l'ordre des choses... »

N'était-ce pas les parents qui devaient protéger leurs enfants? Je n'avais pas connu les miens, mais j'avais toujours imaginé les choses ainsi. En tout cas, moi, si j'avais eu des enfants, je n'aurais pas voulu qu'il m'épargne comme Chloé le faisait, à ses dépends.

« Imagine que ton père ne se soit rendu compte de rien? C'est peut-être pas le cas... Mais imagine une minute. »

J'avalai ma salive, puis continuai mon raisonnement:

HIDE

J'arrêtai la voiture devant le bâtiment de notre confrérie. Je me tournai vers elle encore uns fois, et rajoutai:

« Il doit savoir. Et ta mère aussi. »

Ce n'était pas un sujet à discuter. Ma phrase était une affirmation, un ordre même. Il fallait qu'elle le fasse, même si elle n'en avait ni l'envie, ni le courage, même si elle risquait de semer la discorde. J'étais convaincu que tant qu'elle ne le ferait pas, elle en souffrirait, chose que je ne voulais pas. Je sais qu'au fond d'elle, elle le savait très bien.

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Elle savait qu'on lui conseillerait d'en parler. C'était évident. Quelqu'un d'autre lui aurait avoué une telle chose automatiquement elle aurait demande la même chose. Était ce instinctif ? Naturel ? Socialement détermine ? Ou alors tout simplement ce a quoi pensaient les gens en premier ? Chloé l'ignorait mais quoi qu'il en soit elle c'était attendu a ça et pourtant elle continuait a ne pas savoir comment réagir autrement que par la négative. Ça lui semblait naturel de chercher a en parler mais pour autant elle ne pouvait s'y résoudre. N'importe qui aurait vécu une telle humiliation, une telle baisse d'estime de soit, de confiance, ne pourrait s'y résoudre. C'était tellement plus simple d'enfouir. D'essayer d'oublier comme elle avait fait même si certains événements faisaient jaillir de douloureux souvenirs comme l'avait été cette nuit avec Aiden, involontairement.

Elle n'était pas toute seule. Elle n'avait pas a s'infliger ça. Elle pouvait demander de l'aide. Chloé ne pleurait plus mais elle n'était pas loin de se remettre a sangloter. C'était pourtant exactement ce qu'elle avait ressenti face a sa belle mère. Elle avait toujours été seule face a elle. Elle avait toujours ce sentiment que rien ni personne sinon elle même ne pouvait s'échapper a cette emprise. Et elle n'avait jamais réussis. Elle avait tout simplement fuit. C'était bien plus simple. Aujourd'hui elle avait parlé parce qu'elle n'avait plus de choix. Elle connaissait Aiden. Il l'aurait pas lâchée tant qu'il n'aurait pas su le pourquoi du comment du lapsus de la blondinette.

- J'sais pas mais de toute façon j'y arriverais pas. Rien que d'y penser je suis incapable de tout. Je saurais jamais en parler a quelqu'un. Tu peux pas comprendre..

Ça c'était vrai. Il ne pouvait pas comprendre. Ce vécu, ce blocage qu'elle en faisait, c'était totalement psychologique et elle doutait vraiment qu'un jour qui que ce soit puisse la comprendre a moins de vivre exactement la même chose ce qui était assez peu commun vous pouvez l'avouer. Aiden était un grand gaillard, qui tentait de le blesser n'aurait même pas le temps d'y penser avant d'être neutralisé voir.. Tabassé. Si Chloé voulait bien croire qu'il n'avait pas voulu être violent avec elle, elle ne pouvait ignorer la force brute qu'était Aiden. Elle le ressentait. Il était puissant et il n'y pouvait rien. C'était ce qu'il était. Ici pas le cas.

Elle ne voulait pas le dire a sa mère, a personne enfaite. Mais dans un sens il avait raison. Il avait une interrogation qui pesait a Chloé depuis un petit moment. Même un gros moment. Comment ferait elle lorsqu'elle voudrait voir son père ? Que lui voudrait la voir ? Qu'il veuille qu'elle vienne a LA ? La jeune fille ne savait pas mais cette question la rendait malade. Elle ne savait absolument pas répondre a cette question.

- J'en sais rien.. Rien du tout..

Avoua la blondinette en baissant de nouveau les yeux. Aiden l'incitait a parler a son père. Mais tout comme sa mère, la jeune fille avait peur de briser toute une vie. Il avait fait sa vie a ce cette femme. Elle ne doutait pas qu'il aimait cette femme et qu'elle l'aimait en retour. Comment pourrait elle lui infliger de choisir entre son cœur et la chair de sa chair. Ne répondant pas Aiden tenta de la faire réagir. En lui soulignant que c'était grave. Le cœur de Chloé se souleva. Elle savait que c'était grave ! Elle savait que c'était grave vu qu'elle avait vécu ! C'était elle qui avait ressenti tout ça non ? Elle qui avait souffert !

- Je sais ! Jsuis pas conne ! Mais tu comprend pas ! Je peux pas leur imposer ça ! Que ce soit mon père ou ma mère je peux pas détruire leur vie comme elle l'est aujourd'hui !

La jeune fille se calma un peu lorsqu'il ajouta qu'elle avait besoin de savoir comment son père réagirait. Si il la protégerait elle ou sa femme. Dans un sens il avait raison. Chloé avait besoin de savoir ce c'était cette femme qui avait tord et pas elle. Elle fut touchée lorsqu'il ajouta que si son père ne choisissait pas son camp il sera la pour elle. C'était gentil mais que vaut un ami a côté de son père ? Aiden serait d'un soutient remarquable. Elle n'en doutait pas. Mais elle avait peur de voir son père choisir le mauvais camps tout autant qu'elle craignait de détruire sa vie tranquille. Une raison de plus de ne jamais le faire.

- Je sais que ça peut paraître dingue mais je peux pas lui demander un truc comme ça.. Je peux pas détruire sa vie.. Je sais qu'ils s'aiment et même si ça me dégoûte, ça me rassure que mon père ne soit pas seul comme ma mère..

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La jeune femme me répondit que son père n'avait rien fait. Elle ne savait pas s'il s'était rendu compte de quelque chose, ou s'il avait fait semblant de ne pas voir, dans les deux cas, le résultat était le même: il n'avait pas agis, et Chloé s'était retrouvée toute seule. J'éprouvais de la haine envers ce père incapable de voir la détresse de sa fille. Pour ma part, je n'avais pas connu mes parents, j'avais toujours du me débrouiller seul, mais j'imagine que si j'en avais eu, tout aurait été différent. Les parents étaient fait pour aider leurs enfants et les protéger, non?

Ensuite, quand je lui avais conseillé d'en parler à quelqu'un d'autre, mieux placé que moi, elle m'avait répondu qu'elle ne pouvait pas... Pourquoi ca? Elle l'avait bien fait avec moi. Je me doutais bien que ce n'était pas facile d'en parler, mais ce n'était pas impossible non plus.

Il fallait qu'elle arrête de se mentir à elle-même, sa situation était grave, révoltante, elle devait se battre pour que les choses changent. Elle me dit que ca ne servait à rien d'en parler...

« Au contraire, ca change tout ! Tu n'es pas toute seule tu sais. Faut que tu arrêtes de t'infliger ca... tu ne peux pas l'affronter seule. »

Elle avait besoin d'aide, d'ailleurs, j'étais certain que si elle avait fini par m'en parler, c'était qu'elle ne supportait plus ce mutisme dans lequel elle s'était enfoncée. En m'en parlant, elle avait déjà fait ce premier pas pour changer les choses. Elle m'apprit ensuite que ca avait commencé quand elle avait 9 ans, et que ca s'était terminé il y a deux ans, car elle allait chez sa mère durant les vacances à présent. Savoir que ce n'était plus quelque chose d'actuel me rassurait d'une certaine façon, même si ca n'enlevait rien à ma révolte. Je voulais faire quelque chose pour elle, pour que les choses changent, mais je ne savais pas comment, car le mal était fait.

Chloé me fit le signe 'non' de la tête pour ce qui était d'en parler à sa mère, ce qui me fit afficher une moue problématique. Je pensais vraiment que la solution était d'en parler, pour que les coupables soient punis. Mais peut-être qu'elle avait peur des sanctions qui s'ensuivraient? Peut-être qu'elle préférait souffrir en silence, se répétant que ce n'était pas si grave, plutôt que de ne plus voir son père. Elle se sacrifiait. Je soupirai. J'étais incapable de me mettre à sa place, de me dire ce que moi j'aurais fait dans cette situation. Je n'étais pas du genre à me laisser faire. Si quelqu'un s'approchait de moi, me provoquait, je ripostais d'emblée. Je pense que je me serais vengé de mon bourreau, sans la moindre compassion à son égard. Lui infligé bien pire que ce qu'il m'avait infligé.
Mais je doutais que Chloé soit capable de se révolter comme ca. D'ailleurs, je ne considérais pas mon impulsivité comme une qualité, même si parfois, ca m'était bien utile.

Je répondis à la jeune femme, la regardant droit dans les yeux, montrant toute l'importance que je pouvais accorder à son histoire:

« Tu ne pourras pas toujours fuir comme ca. Qu'est-ce qu'il se passera quand ton père voudra te voir et qu'il t'invitera en vacances? »

Je ne voulais pas lui faire peur, mais il fallait qu'elle voit la vérité en face: elle était prise dans un piège. Et ce serait le cas, tant qu'elle ne ferait pas changer les choses, ca devait venir d'elle. Je voulais la faire réagir.

« Si tu n'en parles pas à ta mère, fait le au moins à ton père. »

Après tout, c'était lui le principal concerné, c'était de sa faute tout ca,

J'insistais, mais c'était pour son bien, j'étais convaincu que c'était ce qu'elle avait de mieux à faire. Si elle avait trop peur des services sociaux, elle pouvait au moins tester le terrain avec son père.

« Comme ca, ton père ne pourras plus faire semblant de ne rien savoir. Et s'il est complice, dans ce cas, il ne mérite pas ta pitié... »

C'était peut-être difficile à entendre pour elle, car c'était son père, elle devait y être attaché. Mais s'il était le monstre que j'imaginais, dans ce cas, il n'en valait pas cette peine qu'elle s'infligeait. Il fallait le traiter comme tel. Pour moi, la valeur d'un homme se révélait à travers ses actes, non son statut.

« C'est dur à admettre, je sais, mais au moins comme ca tu seras fixée. Il devra choisir son camp, et si c'est pas le tien, moi, je serai toujours là pour t'aider. »

Elle pouvait me demander d'aller la venger, je pense que je l'aurais fait sans hésiter. Je n'hésitais pas à me battre pour des causes qui me paraissaient injustes. Et la sienne l'était.

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Il était choqué. Il ne s'y attendait pas. Qui y penserait ? Depuis qu'elle était gamine elle passait son temps a le cacher. Elle portait des pulls a longue manche même en plein été, si bien qu'on la croyait pudique ce qu'elle n'avait jamais été et ne serait jamais. Elle avait juste honte. Elle était mortifiée par la honte. Chloé n'avait pas eut une enfance catastrophique, Et cela avait traumatisé la blondinette. Et cela la traumatiserait sûrement toute sa vie malheureusement.

Et Aiden posa la question qui tuait. Son père n'avait il rien fait ? Chloé sentit une boule se former au niveau de son cœur. Elle en voudrait toute sa vie a son père d'avoir abandonné sa famille pour vivre avec une autre. Mais ce n'était même pas le pire de tout.

- J'en sais rien. P'têtre qu'il voyait rien, p'têtre qu'il faisait l'autruche.

Chloé haussa les épaules. Elle ne savait pas quoi répondre à tout ça. Elle avait toujours eux honte, elle n'avait jamais osé dire quoi que ce soit à personne.

Comme elle s'en doutait il voulait qu'elle aille raconter ça sur tout les toits. Peut être pas sur tout les toits. Mais qu'elle aille le raconter à des gens. DES gens. Ca avait déjà été assez difficile à le dire à une personne. Elle pouvait pas garder ça pour elle ? Pourquoi ? Elle avait fait ça depuis qu'elle avait 9 ans après tout alors pourquoi pas.. Le psy. L'infirmière. Des services. A chaque proposition que faisait Aiden, Chloé se sentait un peu plus mal. Vraiment. Comment pouvait elle parler de ça, c'était tellement intime et eux étaient des inconnus..

- Je peux pas, je pourrais pas, ça sert à rien façon..

La jeune Chloé essuya ses larmes sur son visage et dans son cou. Elle se sentait toujours mal mais elle ne pleurait plus et se sentait un peu plus.. Legere. Un peu mieux. Elle avait l'impression que de partager son secret lui avait permit d'en partager le poids même si ça n'avait pas été facile et agréable. Une série de questions arrivèrent. Chloé ne s'y attendait pas. Elle ne pensait pas que se déroulerait une discussion là dessus. C'était.. étrange. Mais pour autant Chloé bien que chamboulée essaya d'y répondre.

- Ca a commencé quand j'avais neuf ans, répéta la jeune fille, et ça jusqu’à.. il y a 2 ans. C'était à chaque vacances. Ça ne continue pas parce que comme je suis a Miami maintenant je vais chez ma mère pendant les vacances et pu chez mon père.

Pouvait elle en parler à sa mère ? Chloé secoua la tête négativement. Depuis que son mari l'avait quitté la mère de Chloé voyait son fils et sa fille comme la prunelle de ses yeux. Son papa. Sa maman. Chloé préférait endurer l'enfer plutôt que de voir sa famille se déchirer un peu plus.

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La jeune femme m'avait répondu qu'elle ne savait pas pourquoi elle m'avait dit ca, mais je voyais bien qu'elle n'en était pas convaincu elle-même. Quelque chose de grave et d'important s'était passé. Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus précisément, alors j'essayai de convaincre Chloé, lui disant qu'elle pouvait me faire confiance, ce qui était vrai. Elle se mit ensuite à éclater en sanglots, ce qui me mit franchement mal à l'aise. Je m'en voulais presque d'avoir insisté, car je la mettais dans cet état, même si je n'étais pas le coupable à la base -en tout cas j'espérais que pour cette fois, ce ne serait pas encore de ma faute. Je voulu lui demander d'arrêter, de penser à autre chose, de ne pas me répondre, mais quelque chose en moi me poussait à connaître la suite. Ma curiosité, et aussi mon instinct qui ne supportait pas les injustices. Ses pleurs étaient injustes. Elle ne le méritait surement pas. Je voulais comprendre ce qu'il lui était arrivé, pour la comprendre elle.

... HIDE :)

Cela m'horrifia sur le coup. Et j'étais aussi révolté contre Chloé, qui j'en étais certain, n'avait raconté cela à personne.[/hide]

... HIDE :)

Réjoutai-je lorsqu'elle me dit qu'elle n'osait pas en parler à qui que ce soit. Elle me suppliait de garder ca pour moi. Comment le pouvais-je? Parce que je n'avais qu'une parole... Je lui ai dit qu'elle pouvait me faire confiance, et je n'étais pas du genre à changer ma façon d'être. Donc je ne dirais rien. Mais elle, il fallait qu'elle parle, elle allait se faire encore plus de mal en gardant tout ca pour elle. Ca la rongerait de l'intérieur. Et la coupable ne pouvait pas s'en tirer comme ca. J'avais déjà la haine à son égard, rien qu'en y pensant. C'était elle qui devait avoir honte, non l'inverse.

« Ce n'est pas à moi d'aller répéter ca, mais puré, Chloé ! Faut que t'en parles à quelqu'un ! Tu ne peux pas garder ca pour toi ! »

Je ne me sentais pas le mieux placé pour l'aider, surtout si je ne devais en parler à personne. Mais je savais qu'il fallait qu'elle soit aider, pour que les choses changent.

« Tu devrais en parler avec la psy, ou l'infirmière, je ne sais pas... il existe surement des services pour ca. Tu ne dois pas te laisser faire ! »

Je la regardai un instant, imaginant le passé qu'elle avait du endurer. Je comprennais mieux à présent la réaction qu'elle avait eu avec moi, pourquoi elle m'avait trouvé 'violent'... Ca ne venait pas que de moi, elle avait vécu un traumatisme. Je voulus en savoir plus, afin de me rassurer:

... HIDE :)

J'étais choqué concernant ce qu'elle m'avait dit, car jamais je n'aurais imaginé cela pour une femme comme elle. Certes, j'en avais vu de l'autre dans ma vie, c'était sans doute ce qui me faisait garder assez de sang froid pour lui parler de tout cela le plus calmement possible, afin de ne pas la brutaliser.

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- Je sais pas pourquoi j'ai dis ça.

- Je ne l'ai jamais, jamais, dit à personne. Je t'en prie garde ça pour toi.. J'ai tellement honte.. tellement..

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Un silence pesant s'était installé entre nous. Je ne comprenais pas comment j'avais pu me retrouver dans cette situation. J'aurais pu soupçonner beaucoup de prétextes, mais pas celui-ci. Finalement, je lui avais demandé pourquoi elle ne m'avait pas demandé de faire moins fort, ou même d'arrêter si ca ne lui plaisait pas. Le dialogue, c'était important dans ce genre de situation. Je me demandais si le traumatisme venait de moi, ou s'il était bien plus antérieur. Mais ca, je ne pouvais pas le deviner, et ca me mettait perplexe. Je ne savais rien d'elle en fin de compte, que des banalités comme son âge, sa confrérie, sa classe, ses amis... Ca s'arrêtait là.

Elle me répondit alors qu'elle ne savait pas pourquoi elle ne m'avait rien dit. En voulait-elle plus à moi, ou à elle-même? Je ne voulais pas lui remettre la faute dessus, mais puisqu'elle ne m'avait rien dit, je n'avais rien pu deviner. Elle compara la situation avec quelque chose en lien avec une autre de son passé... Quelque chose pour laquelle elle n'avait pas parlé non plus. Je fronçai les sourcils. De quoi voulait-elle parler? Elle s'était arrêtée en cours de phrase, comme si elle avait aussitôt regretté d'avoir dit ces mots, comme si elle ne voulait pas développer le sujet. Or moi, j'étais quelqu'un de spontané, vois même d'assez curieux quand la situation m'échappait. Je lui demandai, entrant dans le vif du sujet:

... HIDE :)

J'avais un air grave, sur de moi, qui l'obligeait presque à me parler. Que cachait-elle? Si c'était quelque chose d'important, je n'allais pas rester ainsi à rien faire, ni rien dire, contrairement à elle. S'était-elle fait abusée ou je ne sais quoi d'autre? Je ne voulais pas que quelqu'un lui ai fait du mal. J'acceptais encore moins que ce soit moi, mais ca, je devais bien l'accepter. Mais il y avait autre chose. Je sentais que Chloé était mal, et touchée. En plus de sa peur qu'elle avait pour moi. Afin de la mettre en confiance, je rajoutai:

« Tu peux me le dire tu sais. Tu peux me faire confiance, je suis pas le type que tu crois... »

Je ne voulais pas qu'elle me voit comme un détraqué sexuel ou je ne sais quoi. J'étais quelqu'un de droit, je n'avais qu'une seule parole. Chloé ignorait encore beaucoup de choses sur moi. Elle me voyait comme ce mec qui avait profité de sa soirée avec elle, et qui avait sans doute abusé d'elle.

« Tu n'as pas à avoir peur de moi. »

Je ne lui ferais aucun mal. Cette soirée était loin derrière nous à présent, et ce n'était vraiment pas mon genre d'harceler les femmes, au contraire, elles m'avaient toujours impressionné. Je voulais qu'elle le sache. Je voulais qu'elle soit plus à l'aise. Je n'aimais cette tension qu'il y avait entre nous, comme si un drame avait eu lieu. Faire l'amour, ce n'était pas un drame jusqu'à maintenant, que je sache. Ce n'était pas comme si je l'avais violé. Cette même question revenait toujours dans mon esprit: pourquoi s'était-elle tu? Si elle avait parlé, tout aurait pu être différent... J'aurais voulu changer les choses, mais j'étais bien placé pour savoir qu'on ne refaisait pas le passé.

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La honte. C'était la honte de sa vie. Vraiment. Chloé n'en revenait pas. Elle était entrain de pleurnicher dans la voiture du gars dont elle avait peur juste parce qu'elle.. avait couché avec lui. Qu'elle SM elle était. La honte de la confrérie. La pleurnicharde du siècle. Si Blueberry voyait ça.. elle se foutrait de sa gueule et plus jamais elle ne considérerait Chloé comme sa rivale, comme une menace. D'ailleurs Chloé se promit de demander à Aiden de taire tout ça avant qu'elle sorte de la voiture. Il était hors de question que qui que ce soit d'autre soit au courant. Ce qui se passait dans cette voiture reste dans cette voiture. La coucherie comme la discussion, il fallait que ce soit bien clair.

Il semblait mal. D'abord frustré quand elle lui avoua de façon détourné qu'elle n'avait pas aimé. Elle ne pouvait pas mentir. Elle n'avait pas aimé. Vraiment pas. Parce que dès le moment ou avec une force de brute il l'avait jeté à l'arrière de la voiture elle s'était braquée et à partir de là rien de bon n'aurait pu être produit. Elle comprennait qu'il le prenne mal. Elle avait bien comprit que pour les garçon leur performance sexuelle c'était important pour l'image qu'ils avaient d'eux même. Et même elle, elle était toujours contente quand on lui disait qu'elle était un bon coup. Donc elle comprennait la moue qui s'affichait sur le visage de son chauffeur.

Il demanda plus de détail et elle fut obliger de lâcher le morceau. Comment pouvait elle faire autrement ? Elle ne voulait pas non plus le laisser croire qu'il était un naze au lit. Il méritait une explication. Ce n'était pas parce qu'elle était traumatisée qu'elle devait le complexer. La jeune femme avait alors craché le morceau et cela n'avait visiblement pas aidé le jeune homme à se sentir mieux dans sa peau. Il était.. choqué ? En tout cas il ne s'y attendait pas. Vraiment pas. Et voir Chloé pleurer ne l'aidait pas ce pourquoi elle cacha rapidement ses larmes. Il s'excusa. Pour Chloé cela ne changeait rien. Bizarrement. On aurait pu penser que si mais elle frisonnait toujours en voyant Aiden. Pourtant elle aimerait que cela change. Vraiment. Elle voudrait considerer Aiden comme un ami, quelqu'un de bon. Mais elle restée stressée en sa présence. Et elle ne comprennait même pas pourquoi faut avouer. Alors elle ne dit rien.

Un petit silence s'installa. Un gros silence enfaite. Lourd. Pesant. Ce qui gêne bien tout le monde. Met tout le monde mal à l'aise. Que Aiden cassa pour poser une question qui coupa l'herbe sous les pieds de Chloé. Pourquoi n'avait elle pas dit qu'elle avait mal ? Jamais la question ne s'était imposé à l'esprit de Chloé. Jamais elle n'aurait pu penser dire quelque chose comme ça. Sans réfléchir la jeune fille répondit :

.. je savais que ça servait à rien. Ce n'est qu'ensuite que Chloé se rendit compte que ce qu'elle venait de lâcher. Elle ecarquilla les yeux devant sa propre bêtise. Elle ne rajouta rien, le laissa rien paraitre même si dans sa tête c'était la panique. Plus que jamais elle esperait que Aiden n'ait pas fait attention, n'ait pas écouté, ne relève pas. N'importe quoi tant que ça lui restait indifférent..

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Chloé me répondit que je ne devais pas m'inquiéter, car ca aurait pu être bien. Aurait? Alors ca ne l'était pas? On ne m'avait jamais fait ce genre de réflexion, du coup, je ne savais pas vraiment comment réagir, même si ma fierté masculine en prenait un coup.

« Ca ne t'as pas plus alors. »

Constatai-je, allant directement droit au but, contrairement à elle qui essayer d'emprunter des chemins détournés. Bon, j'imagine que je m'en remettrais. On ne pouvait certainement pas plaire à tout le monde. Ca m'embêtait juste qu'elle l'ait mal vécu au point d'agir ainsi avec moi aujourd'hui. Je sais pas, c'était comme si elle avait peur de moi. Comme si elle était traumatisée... à cause de moi.

Elle regarda par terre, puis ajouta qu'on était bien bourrés. C'est vrai que nous avions bien bus tous les deux, il était possible que j'ai agis simplement en pensant à mon plaisir. Je la respectais, mais je ne la connaissais pas si bien que ca, je n'avais pas de sentiments pour elle, pour moi, c'était juste un coup comme ca, histoire de me changer les idées. Alors j'imagine que j'aurais du me montrer plus... tendre. Mais ce n'était pas facile pour moi de l'être, alors qu'il n'y avait rien entre nous, et avec l'alcool, j'imagine que ca n'arrangeait rien...

Elle rajouta ensuite que je lui avais fait mal. Mal? Comment ca mal? J'y étais surement allé trop fort... trop vite... Je suis de nature impulsive, et il est vrai que j'ai toujours eu du mal à me contenir. Je sais que certaines femmes aiment ca et le recherchent, comme Lila par exemple. Il faut aussi dire que la nature m'a plutôt gâté à ce niveau là. Et je ne connaissais pas le passé de la jeune femme. Peut-être n'avait-elle pas beaucoup d'expérience sexuellement parlant? Je crois que je me cherchais des excuses pour ne pas voir la vérité en face et me sentir coupable...

Je remarquai que la jeune femme pleurait. Au secours, pas ca. Je ne savais jamais comment réagir dans ce genre de situation. Et jamais je n'aurais cru pouvoir la mettre dans cette état, pour avoir couché avec elle. Je pensais lui faire du bien, alors qu'en fait, c'était tout l'inverse. Elle essuya ses larmes.

« Écoute, je suis désolé si je t'ai fait mal, ce n'était pas mon but, crois moi, c'était même tout l'inverse. On avait bu, c'est vrai, mais ca n'excuse pas tout... »

J'affichai une moue problématique, car même ivre, j'avais toujours une part de conscience. Puis je lui demandai, perplexe:

« Pourquoi tu ne m'as rien dit à ce moment là? J'aurais fait autrement... plus doucement... J'aurais pris le temps. »

Je regrettais ce qu'il s'était passé, sincèrement. J'avais mes torts, mais elle avait aussi les siens. Elle aussi avait bu... Et je ne me souvenais pas qu'elle se soit plaint de mon attitude. Avait-elle préféré subir en silence? Cette pensée me dégouttait. Et si je l'avais vraiment traumatisé? Et si elle n'était pas la seule à l'avoir vécu ainsi? Je me sentais mal tout à coup, ca me tombait dessus alors que je m'étais attendu à tout sauf à ca.

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Regarder la route. Se concentrer sur la route et uniquement sur la route. La tâche était bien ardue pour la jeune Chloé. Parce que à sa gauche il y avait le regard pesant d'Aiden et ses questions embarrassantes et de l'autre côté, enfin dans sa tête plutôt, il y avait tout les .. souvenirs ardents puis douloureux de la soirée de la fois dernière dans cette même voiture. Alors regarder la route c'était bien. Et esquiver les question. Et prier le dieu de la chaussée pour arriver le plus rapidement à Wynwood. Chloé se rendit compte d'autre chose. Une fois à Wynwood que ferait Aiden ? Il irait chez les SM .. Et elle était censée y aller aussi. Bon, elle se pretexterais un detour a la laverie.. ah bah nan fallait monter pour avoir du linge.. La bibliothèque ? Pas méga crédible. Encore moins que le coup des nausées de transport. Chloé l'avait bien entendu dans sa voix, il n'y croyait pas une seconde.

Chloé préféra ne rien ajouter. Finalement c'était plus simple non. En plus là il ne lui avait pas posé de question. Il avait juste constaté que la fois dernière elle n'avait pas été malade. Oui enfin la fois dernière elle n'était pas morte de trouille lorsqu'elle était montée dans cette voiture faut dire aussi. De toute façon elle était certaine qu'il ne la lacherait pas la dessus et qu'il allait lui demander encore et encore le pourquoi du comment de son comportement. Et elle avait raison. Bon au moins il avait plus ou moins gobé l'excuse d'Arizona ! Bien ou pas ? C'était déjà pas mal. Mais il ne s'en arreterais pas là. Il était trop têtu. En plus de ça elle risquait de devoir être obligée de lui parler.. Quand il serait avec Matt ou Ryan. Ah ! Ryan ! Parlons en de Ryan hein ! C'était normal qu'elle soit devenue personna non grata aux yeux de Ryan juste parce qu'elle avait couché avec Aiden ? Principe d'amitié.. N'importe quoi ici. Bien sûr même si ça la revoltait (oui, Ryan lui plaisait.. beaucoup..) elle ne risquait pas d'en parler ici. Ca ferait revenir la conversation à cette banquette arrière et.. ah visiblement Aiden n'avait pas besoin de ça.

Il semblait inquiété de ses performances. Le pauvre. Si ce n'était que ça Chloé n'en serait pas aussi boulversée. Franchement il aurait peut être mieux valut que ce soit ça. Elle l'aurait taquiné un moment, serait passée a autre chose, ils auraient retourné leur vie et puis se seraient encore cotoyés. Chloé essaya vaguement de rattraper le coup :

- Nan mais t'inquiète pas ça aurait pu être bien..

Bordel. C'était encore pire ce qu'elle venait de dire la non ? Elle n'eut même pas le temps de se rerattraper qu'il lui demanda si elle regrettait. Chloé se tut un instant. Ne sachant que dire. Oui elle regrettait parce que maintenant elle flippait. Littéralement. Et pire, pas seulement d'Aiden. Bon d'Aiden en particulier. Mais tout les mecs un peu brute avec elle la faisait flipper alors qu'Hayley ne cessait de lui dire que parfois c'était carrément bien un peu de .. violence dans les ébats. Mais Chloé était bloquée. Elle n'y pouvait rien. Mais d'un autre côté non. Parce qu'elle aurait pu aimer si il n'avait pas était si.. si il ne lui avait pas fait mal.

- Non. Enfin oui. Ca dépend du point de vue.

Sentant le regard pesant du jeune homme sur elle la blondinette baissa les yeux sur le tapis de la voiture et sur ses bottes à talons pour finalement ajouter :

- Tu te souviens peut être pas. On était.. bien bourrés.. mais tu faisais... mal.

Et alors qu'elle ne s'y attendait pas des larmes vinrent couler sur ses joues. Elle pleurait. Bordel ! Pourquoi elle pleurait ? Elle avait même pas envie de pleurer. Bon elle ferait n'importe quoi pour sortir de cette voiture. Mais pas au point de chouiner. Rageusement, la jeune Sigma effaca d'un regard de sa manche les gouttes indésirable. Avec un peu de bol il n'avait rien vu.

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La jeune femme me répondit qu'elle n'était pas très bien en voiture. Sérieusement? Je n'y croyais pas une seule seconde. C'était quoi de cette excuse pourrie? Je fis un air sceptique, sachant très bien qu'elle me mentait. Etre malade en voiture, c'était un truc de goss. Surtout que nous avions déjà pris la voiture ensemble, et qu'elle ne m'en avait pas parlé. Je ne voulais pas la brusquer ou l'accuser de mentir, alors je répondis par un simple constat:

« C'était pas le cas la dernière fois... »

J'avais toujours l'air soupçonneux, attendant qu'elle me lance une autre version, cette fois vraie. Elle pouvait très bien comprendre à mon attitude que je ne m'en tiendrais pas à cette simple justification. Je lui dis alors que j'avais l'étrange impression qu'elle m'évitait. Elle le justifia par les entrainements... et Zona. C'était donc ca le problème, le fait que j'ai une copine. Je cherchai quelque chose à lui dire aussitôt, mais comme elle continuait de parler, je ne voulu pas la couper et écoutai donc la suite. Apparemment, entre elle et Zona, ce n'était pas vraiment l'amitié.

« Écoute, ce n'est pas parce qu'il y a Arizona qu'on doit agir comme des étrangers tout les deux... Je ne suis pas h-24 avec elle, tu peux toujours venir me parler quand je suis seul, ou avec Matt ou Ryan par exemple... »

L'excuse d'Arizona me paraissait un peu bidon aussi, même si ca pouvait déjà plus se comprendre que 'être malade en voiture'. Je n'avais pas assez d'imagination pour penser que Chloé puisse être jalouse de Zona, qu'elle se soit attachée à moi depuis l'autre soir, ou un truc dans le genre. Ca me paraissait absurde. Alors quel était donc le problème? Elle ne me regardait pas face, préférant parler à la route, ce que je n'appréciais pas. Ce n'était pas franc. Elle finit par me dire qu'une fois suffisait... Et que je ne le prenne pas mal. De quoi parlait-elle? De nos ébats?

« Qu'est-ce que tu veux dire? »

Lui demandai-je intrigué, ne la comprenant pas vraiment. Jusque là, les femmes avec qui j'avais couché avaient toujours été satisfaites, ou en tout cas, aucune ne s'en était plaint ensuite. Etait-ce ce qu'elle était en train de faire? N'avait-elle pas apprécié le moment que nous avions partagé sur cette banquette arrière? Comme nous avions beaucoup bus tout les deux cette soirée là, peut-être n'avait-elle pas agis en toute conscience?

« Tu regrettes ce qu'on a fait l'autre soir? »

Je craignais qu'elle réponde que oui, car j'aurais trouvé ca dommage. Pourtant, je ne l'avais forcé en rien. Ce qu'elle avait fait, elle avait choisi de le faire. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à l'alcool si elle le regrettait aujourd'hui. Etait-elle trop bourrée pour réaliser vraiment les choses? Et moi, qui avait bien bu aussi, avais-je su prendre soin d'elle à ce moment là? Curieusement, je n'étais plus certain de tout me remémorer. Cela faisait plusieurs mois maintenant, et j'avais cru que le plaisir était partagé. J'attendais qu'elle développe, car tout ceci me paraissait étrange.

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Le pire ? Le pire c'est que la "menace" de Aiden était très bonne. Excellente même je dirais. Elle avait donc deux choix : monter dans la voiture et pendant une bonne dizaine de minutes (si les feux étaient cléments) contrôler sa peur, où alors continuer à pied avec à côté d'elle celui qui la terrifiait et ça.. ça pendant près d'une demi heure. L'ultimatum posé, Chloé fit rapidement son choix. Elle monta en voiture. En plus en voiture y'avait au moins le levier de vitesse et le frein à main qui la séparait du Sigma. C'était pas grand chose mais c'était mieux que rien. Enfin bon.. ça l'avait pas vraiment empêché la dernière fois..

Chloé chassa ses souvenirs de sa tête. Elle avait peur d'Aiden. Elle se souvenait que trop bien de la façon dont il l'avait presque jetée sur les places arrières de la voiture, sur la façon dont il tenait sa nuque avec force, de la façon dont.. Encore une fois Chloé dut chasser tout ça. C'était pas en se remémorant cette nuit que sa frayeur allait se contrôler loin de là. Chloé regarda alors droit devant elle, esperant que cela passerait vite et qu'ils ne remettraient pas ça. De toute façon il avait une copine, elle le savait, elle était dans la confrérie et apparement elle ne l'aimait beaucoup. Faîtes qu'il soit fidèle, faites qu'il soit fidèle..

Le jeune homme roulait, sans incident jusqu’à arriver a un feu rouge. Point mort, frein à main, tête qui tourne vers elle. Et voila. Et voila. Chloé sentit son coeur s’accélérer. Quoi ? Que voulait il ? Et pourquoi le craignait elle autant ? Même elle avait du mal à comprendre. Elle avait souvent fait le détour par chez quelques psychologues et selon certains elle se confiait ou leur faisait la misère. Mais le traumatisme était évident pour beaucoup d'entre eux. Il lui demanda ce qui n'allait pas et si elle l'évitait. Chloé sentit sa gorge se serrer. Euh..

- Nan, nan ça va je suis juste un peu .. euh.. pas très bien en voiture..

C'était la première chose qui lui était venu à l'esprit. Pourquoi mentir ? Parce qu'elle se trouvait stupide de flipper autant devant Aiden. Oui oui. Mentir, c'était plus facile.

- Non, je t'évites pas ! Mais avec les entraînements, tout ça, toi t'es souvent avec Arizona, elle m'aime pas trop d'ailleurs, puis c'est pas plus mal hein, une fois ça suffit, enfin le prend pas mal mais .. voila quoi..

Voila, elle savait pas quoi dire alors elle noyait pathétiquement le poisson comme elle pouvait. La blondinette n'avait pas une seule seconde quitter la route des yeux. Affronter le visage d'Aiden avec son nez de boxeur et sa mâchoire carrée c'était encore trop pour la jeune Sigma. Elle se forçait pour endiguer son mal aise. Comment avait elle tenu toute une nuit avec lui sans hurler ? Elle ne savait pas trop. Elle était dans un sale état en même temps. Et puis elle n'avait pas tenu toute la nuit, une fois qu'il s'était endormie, elle avait quitté discretement la voiture pour rejoindre son lit.

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Je n'étais pas un grand observateur, je ne l'avais jamais été. Comprendre les gens sans qu'ils me disent ce qu'il se passe, ce n'était pas mon fort. Pourtant, à la tête que me fit Chloé, à son expression apeurée par... moi, je compris que quelque chose la tracassait. Le soucis, c'était que je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Je ne voyais pas en quoi j'aurais pu lui faire de mal. Nous avions tout deux beaucoup trop bu, nous avions décidé de coucher ensemble, mais nous savions tout deux que ca s'arrêtait là. Jamais je ne lui avais fait croire quoi que ce soit. M'en voulait-elle car j'étais sortie avec Zona peu de temps après elle, la zappant complétement? J'avais l'impression que c'était plus que ca. Mais je n'étais pas doué pour comprendre les femmes. Les femmes étaient bien trop compliquées.

Elle me répondit que ca allait, qu'elle pouvait marcher jusqu'à la confrérie. Je lui fit un air de 'on ne me la fait pas à moi' et je répondis:

« Sois pas ridicule, il te reste encore une bonne trotte ! Allez, montes je te dis ! Et puis t'as pas le choix, sinon c'est moi qui descends et je te raccompagne à pied. »

Je lui adressai un sourire, voulant la détendre un peu. Je n'allais tout de même pas la laisser là comme ca, toute seule, livrée à elle-même, sans aucune défense. Qui sait ce qui aurait pu lui arriver. Elle savait que j'étais capable de descendre pour rentrer avec elle, mais moi, je savais qu'en disant ca, elle allait monter. Ce qu'elle fit. Elle s'installa sur le siège du co-pilote, ce qui me rappela inévitablement notre soirée, quelques mois plus tôt. Je passai la première vitesse, puis la deuxième, et accèlérai l'allure, respectant la vitesse pour une fois. D'abord parce que je ne comptais pas l'effrayer, je roulais très vite et en général, ca faisait peur aux femmes. Ensuite, parce que je comptais bien profiter de ce petit temps que nous avions tout les deux pour mettre les choses au clair entre nous.

Je sentais la tension qui régnait. La jeune femme regardait droit devant elle, sans m'adresser un mot de plus. Je regardais tour à tour la route et elle. Un blanc pesant s'installa entre nous. J'arrivai à un feu rouge. Je mis le levier de vitesse au point mort, puis me tournai vers elle, décidant de crever l'abcès, car je n'aimais pas les nons-dits.

« Bon, qu'est-ce qu'il se passe? Je vois bien que t'es pas à l'aise avec moi... Ca fait longtemps qu'on n'a pas parlé tout les deux... »

En fait, nous n'avions plus parlé depuis ce fameux soir où nous avions couché ensemble. Je pense qu'elle le savait très bien, elle aussi.

« Je sais pas, j'ai l'impression que tu m'évites. Je me trompe? »

Peut-être même bien qu'elle n'avait pas voulu monter en voiture avec moi, précisément pour ne pas avoir ce genre de conversation. Je ne pense pas qu'elle allait me contredire, ca se sentait ces choses là. Je plissai les yeux, essayant de lire dans les siens.

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Marche droit d'vant toi, marche droit d'vant toi ! Cette petite rengaine made by Dorys dans Némo résonnait dans la tête de Chloé tandis qu'elle avançait vers Wynwood. La blondinette avait en plus de ça oublier ses écouteurs : du malheur dans son malheur, on ne pouvait le nier. La route aurait été bien plus agréable avec de la musique dans les oreilles. Mais elle devrai se contenter des bruits de moteur de voiture, que du bonheur. En plus Chloé n'était pas du genre super patiente. Elle s'ennuyait déjà. Marcher c'était long, c'était chiant, surtout quand on avait une phrase vraiment débile dans la tête.

Une voiture la dépassa et pila. Le temps que Chloé se rende compte que la voiture c'était arrêtée pour elle, elle était pile à sa hauteur. La vitre se baissa et le visage de Aiden apparut. Le coeur de Chloé manqua un battement et une seconde la terreur passa sur son regard. Où tout du moins des souvenirs désagréable se remémorèrent. La jeune fille était arrêtée et il était trop tard pour faire semblant de rien. Le jeune homme lui proposa ses services de taxi.

Oui la réaction de Chloé peut sembler étrange pour n'importe qui. Même pour Aiden. Enfaite pour tout le monde sauf pour elle fait dire. La blondinette n'avait pu parlé au Sigma Mu depuis plusieurs mois, enfaite elle l'esquivait du mieux qu'elle pouvait depuis qu'ils avaient couché ensemble sur la plage arrière.. de cette même voiture. Chloé allait refuser lorsqu'il insista en soulignant qu'ils allaient au même endroit. De nouveau un regard de panique se fit sur le visage de Chloé. Elle se souvenait d'avoir entendu exactement la même chose de sa bouche la fois dernière.. L'idée de remonter dans cette voiture terrifiait Chloé. Après tout elle en gardait un très mauvais souvenir. Non ne soyez pas si dramatiques. Aiden n'a pas violé Chloé. Non, la blondinette était totalement consentante et ça aurait pu être un bon moment. Un très bon moment. Seulement il avait été.. violent. Enfin aux yeux de Chloé. Et depuis elle en gardait un souvenir difficile.

- Ça va aller, je peux marcher.. on.. on est plus très loin..

Le regard exaspéré d'Aiden la fit douter de sa propre phrase. Et finalement, ayant pitié de ses chevilles perchées sur dix centimètres de talons (même compensés), la jeune fille soupira et ouvrit la portière passager pour s'assoir sur le même siège qu'elle avait occupé il y a plusieurs mois. La blondinette riva son regard droit devant sur le route. Elle resta silencieuse. Elle n'avait qu'une hâte, descendre de la voiture sans plus d'incident.

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C'était la fin du mois d'octobre, déjà. J'étais sortis avec Matt en urgence pour aller trouver nos déguisements pour la fête d'Halloween, parce qu'apparement, il fallait y aller déguisé -détail que j'ignorais en m'inscrivant à la soirée. C'est vrai qu'en y réfléchissant, ca paraît logique pour un soir d'halloween, mais ce n'est pas la genre de raisonnement qui me vient naturellement, surtout que je déteste me déguiser. Mais bon, les autres avaient l'air emballés par l'idée, et je ne voulais pas décevoir Zona en jouant les rabats joie.

Du coup, j'avais airé tout l'après-midi avec mon colloc' dans le but de trouver quelque chose de pas trop ridicule à porter. J'aimais pas ca, faire les magasins. A la fin, j'en avais tellement marre que je m'étais résigné à une tenue de vampire, histoire d'en finir. Matt, quant à lui, avait trouvé un costume de jedi, comme dans star wars, et il avait l'air plutôt content de lui. L'après-midi touchant à sa fin, il était allé rejoindre sa copine Grace, avec qui je m'entendais de mieux en mieux. Quant à moi, je rentrais seul en voiture. A la vitesse où je roulais, je pensais que le trajet du retour serait rapide, mais c'était sans compter une rencontre en cours de route...

Le long du trottoir se tenait une femme blonde de dos, qui marchait à un rythme régulier. Comme je ne voulais pas la heurter, je dus ralentir, et alors que je la vis en la dépassant, je la reconnu. C'était Chloé, une sm également. Je pilai net, descendis la vitre de ma voiture et m'adressai à elle:

« Besoin d'un taxi mademoiselle? »

Matt m'avait parlé de cette grève des bus qui avait contrains Grace à prendre sa voiture. Je me doutais que Chloé rentrait au bâtiment de notre confrérie, et que du coup, elle devait faire le trajet à pied. Il restait encore un bon bout de marche, alors c'était normal pour moi de lui proposer ce service. Je lui adressai un sourire encourageant, appréhendant un peu sa réaction. Car depuis ce qu'il s'était passé entre nous en Juin, cette soirée bien arrosée où nous avions dérapé tout les deux, elle ne m'avait plus vraiment adressé la parole. En y repensant, ca faisait 4 mois maintenant. Pourquoi je n'étais pas allé la voir pour m'expliquer? Je n'y avais pas vraiment pensé, car elle m'évitait, et depuis que j'étais avec Zona, j'avais d'autres préoccupations, surtout que le temps défilait à une vitesse fulgurante. Peut-être que le fait que je sois en couple ne lui donnait plus envie de me voir?

« Allez, montes Chloé ! On va au même endroit tout les deux, tu te souviens?... »

Elle n'allait tout de même pas refuser, si? Elle n'avait pas à être gênée avec moi. J'allais être fixé concernant le fait qu'elle me fasse la gueule ou pas. Reconnaissait-elle cette phrase que je venais de lui sortir? Nous allions au même endroit tout les deux. C'était ce que je lui avais dit pour la raccompagner lors de cette fameuse soirée, et finalement, nous avions fait l'amour dans cette voiture, sur la banquette arrière plus précisément. Je lui disais ainsi que je n'avais rien oublier, même si maintenant, il y avait prescription et que la situation était tout autre.

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Mercredi 30 Octobre 2013

Halloween approchait. De trop près. De bien trop près pour une Chloé qui n'avait pas encore de déguisement pour la journée et la soirée prévue. Chloé adorait les soirées, adorait se déguiser, tout ça tout ça, mais cette année elle manquait d'inspiration. Elle avait 16 ans depuis quelques jours à peine et avait l'impression d'avoir enfilé tout les deguisements. Sorcière, Vampire, Zombie, et même citrouille quand elle était petite.. Bref, l'inspiration lui manquait. Surtout qu'elle mettait un point d'honneur a faire elle même ses déguisements.

Le déclic c'était fait hier soir, dans la nuit. Elle avait décidé de son déguisement alors qu'elle n'y refléchissait plus. Cette année elle se deguiserait en Black Swan. Le cygne noir effrayant du ballet du bac des cygnes. A la fois effrayant et élégant. L'idée était géniale ! Mais elle avait pile deux jours pour trouver ce dont elle avait besoin.

Alors l'après midi, après l'entrainement des Cheers, Chloé avait été en ville. On l'avait déposé au centre de Miami où elle avait commencé à faire les magasins pour la soirée du lendemain. Elle avait déjà un débardeur noir qu'elle mettrait en bustier et un leggin noir. Il lui fallait donc des plumes, un tutu, des lentilles rouges et un nouveau khol noir parce que le sien .. c'était la fin des haricots.

Ce qui lui donna le plus de fil à retordre, finalement ce ne fut même pas les lentilles rouges mais les plumes. Elle dénicha finalement dans un magasin d’accessoires des pinces noires avec de grandes plumes noires qu'elles attacherait directement sur son bustier.

La nuit tombait lorsque Chloé repartit vers l'arrêt du bus qui la mènerait au lycée. Elle avait mal aux jambes d'avoir été debout pendant plusieurs heures après son entrainement. Arrivé à l'arrêt de bus la jeune fille leva les yeux vers le panneau digital pour voir combien de temps il restait. La blondinette écarquilla les yeux : avis de grève. Comment ça avis de grève ? Bande de fainéants bordel ! Elle n'avait plus le choix, marcher jusqu'a Wynwood qui était à une vingtaine de minutes du centre ville. Elle était pas rentrée..