Savoir être patient... Ou pas. [ PV : Sasha Cobb ] [ FINI !!! ]

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A mercredi alors.

Savoir être patient... Ou pas. [ PV : Sasha Cobb ] [ FINI !!! ] Blur-universal-2-o

Savoir que je devais annuler ma sortie de mercredi pour aller en colle me faisait certes bien ch*er mais l'idée de passer deux heures et demi en compagnie de ce branleur me plombait bien d'avantage. Je venais tout juste de tilter et bah je n'ai qu'une seule chose à dire : m*rde. Ce branleur, qui s'appelait Sasha apparemment, n'allait sûrement pas me foutre la paix pendant ce moment que nous allions passer ensembles. Je m'en réjouis d'avance... Ceci est ironique bien sûr. Sasha plaça justement une phrase qui transpirait l'ironie. Même dans de pareilles circonstances il ouvrait sa sale g*eule. Par moment, il faut arrêter de parler pour ne pas avoir l'air c*n. A mes yeux, il le devenait de plus en plus. J'ignorais si c'était un genre qu'il essayait de se donner ou non mais il avait l'air débile à parler de cette façon. De mon côté, je ne pouvais qu'approuver la punition que l'on m'imposait. J'étais en tort, c'était normal selon moi d'accepter la colle sans me plaindre.

Le surveillant quitta ensuite la pièce, nous laissant donc plantés là, devant nos plateaux respectifs qui patientaient depuis le début de notre altercation. La cafétéria reprit peu à peu son traintrain habituel, le passage du surveillant ayant sûrement calmé la foule qui jactait autour de nous lors de la bagarre. Les ex-spectateurs allaient maintenant pouvoir débiter sur ce qui venait de se produire. Le bruit de notre bagarre allait sûrement circuler dans tout le lycée. Sasha était sûrement un des Enfoirés, il devait donc être populaire. La rumeur risquait alors de s'ébruiter un peu partout dans WHS. De ce fait, j'allais sûrement avoir des ennuis par la suite, son groupe risquant de venir me régler mon compte. On va tâcher de survivre au moins jusqu'à notre " rendez-vous " de mercredi. Sasha se retourna vers moi, me rappelant la " chance " que j'avais eue, selon lui, que le surveillant soit intervenu. Je fis un sourire en me grattant derrière la tête, trouvant sa remarque idiote et amusante. Je levai les yeux au ciel pendant qu'il me dit sa seconde réplique. Tout en me retournant vers mon plateau je continuais de sourire à ses phrases. Je plaçai finalement un yaourt près de mon assiette d’œufs et lui dit en souriant d'avantage.
- A mercredi alors.
Je me retournai donc pour aller m'asseoir et manger. Cette bagarre ne m'avait pas fait perdre l'appétit. Au contraire, ma faim s'était faite plus grande encore et puis, aller à l'infirmerie non merci. Tant pis, je passerai l'après-midi avec le visage couvert de bleus et m'occuperai de tout ça ce soir en rentrant. Je m'assis donc délicatement sur une chaise, mes miches me faisant toujours mal.

[ HRP : Souhaites-tu répondre ou bien préfères-tu que l'on arrête le rp ici ? ]

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C’est sur, j’étais loin d’être ce mec effrayé par les surveillants et qu’à la moindre infraction, je me mettais à pleurer. Non, je m’en foutais, ils pouvaient me mettre en colle, j’étais loin d’en être à ma première heure, et à force je connaissais ces pions comme ma poche. Agacés, exaspérés qu’ils devaient être. Mais je riais bien.

On pouvait me prendre pour un imbécile. Je venais de me battre et j’en rajoutais encore avec mes conneries, mais bon, après tout, j’allais quand même pas me rabaisser à ces imbéciles. A part venir nous rappeler à l’ordre et s’occuper des absences, ils servaient à rien. Ils passaient leur journée dans leur petite salle à siroter leur café. Ils n’étaient bons qu’à glander, alors qu’ils viennent s’immiscer dans nos règlements de compte, ça ne les regarde pas.
D’ailleurs cet idiot nous donna l’ordre d’être présents en colle mercredi prochain. Bon sang, moi qui pensait que ça signifiait que je pouvais me barrer tranquille et puis voire la tronche de tafiole de l’autre, je devais le revoir dans une semaine pour partager de formidables heures de colle. Fantastique.

« - Deux heures trente de pur bonheur ! » Il n’y avait à peine pas d’ironie dans ma phrase.

L’autre se rabaissait et n’osait rien dire, subissant juste la punition. Bien, quelle forte personnalité! Malgré notre baston, j’aurais espéré qu’au moins il ne se laisse pas faire par ce couillon, mais bon. Nous voilà destinés à nous revoir dans peu.
Le public retournait vaquer à ses occupations, se rasseyant, la présence du « flic » les avait quelque peu calmés, et ils n’osaient pas se faire rabrouer à leur tour.

Celui-ci nous pointa du doigt une dernière fois, comme si nous allions continuer dans la lancée. En fait, ça m’avait quelque peu calmé aussi, et je n’avais plus cœur à donner de coup. J’avais le nez en sang, alors je pensais plus à passer à l’infirmer à présent, laissant tomber ce repas que j’attendais depuis le début de la journée. J’enchainais les gaffes, et j’en payais les conséquences. Quelle belle journée, en plus on voyait à travers les vitres de la cafète la pluie qui commençait à tomber. De mieux en mieux.

Le plateau, avec juste une entrée, et un fromage était là resté sur la barrière. M’en fichant complètement, je comptais le laisser là, ils s’en sortiront bien, pas la peine de me bouger le cul pour le déposer à l’endroit réservé.
Le regard plein de haine, je me tournais une dernière fois vers mon adversaire, qui connaissait dès à présent mon prénom.

« - T’as de la chance qu’il soit arrivé, toi dis donc. »

C’est vrai quoi, si le pion n’avait pas pointé le bout de son nez, qui sait dans quel état ce gars aurait fini.

« - J’aurais préféré te dire à jamais, mais on est condamné à se revoir mercredi prochain. »

Autant dire que ces heures de colle n’allaient pas être joyeuses, et ils allaient en baver en salle de perm avec deux mecs qui ne peuvent pas se sentir.
Bon, maintenant, je devais partir et aller trouver l’infirmerie histoire qu’on fasse quelque chose pour ce nez qui ne cessait de saigner, malgré ma main qui faisait appui pour que cela calme ce flux rouge et dégoutant.

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Comme vous voudrez...

Lorsque je vis ce surveillant s'avancer vers nous afin de stopper la bagarre, je compris alors que nous allions avoir des ennuis. Pour le début de mon année, c'était bien... Non il ne fallait pas se plaindre, j'avais cherché le conflit et je l'avais eu. Maintenant, il était tout à fait normal de recevoir la punition qui allait avec l'ensemble. Va savoir ce qui allait nous être destinés. On devra sûrement aller en colle, plusieurs heures je pense. Seule une heure ne serait sans doute pas suffisant pour ce que nous avions fait. Bagarre en public, ce n'était pas rien. Ce n'était pas comme si on nous avait juste surpris en train de fumer quelque part alors qu'il ne fallait pas. Notre délit était plus grave que ça. Mais bon, la colle ne me faisait pas peur, ce qui m'inquiétait le plus était l'exclusion. Je n'avais pas du tout envie d'être exclus. Espérons que la sentence n'en arrivera pas jusque là.

Le gars brun s'adressa alors au surveillant, d'une façon complètement décontractée. On aurait pu facilement croire qu'ils étaient des amis proches tous les deux. Cette manière de parler à ce mec du personnel m'incita à penser que le bouclé n'en était pas à sa première crasse et qu'il était au contraire un fervent admirateur de la connerie et des problèmes. J'ignorais bien de quoi il en retournait exactement et je n'avais pas du tout envie de le savoir. Je m'en foutais royalement, limite la couleur de mon dernier caleçon m'intéressait plus que la vie de cet abruti. Il était gris d'ailleurs, avec des animaux verts dessus. Bref, c'est pour vous dire à quel point je m'en foutais. J'avais juste envie qu'il se la ferme, il était ch*ant à la longue. Le surveillant fit un petit rictus et reprit la parole en nous entraînant en dehors de la cafétéria.
- Je pense Sasha qu'on va plutôt repenser à ça en colle, le mercredi prochain de 14h00 à 16h30. il m'adressa ensuite un regard. Toi aussi d'ailleurs. Vous viendrez tous les deux en colle mercredi prochain et je vous promets une salle rien que pour vous, vu comment vous semblez vous adorer.
J'aurais pu sourire mais hélas, je n'en avais pas du tout envie. On avait prévu de faire un truc avec Luke ce mercredi après-midi. On voulait aller au cinéma et la dernière séance de notre film tombait pile poil sur ce créneau. Pu*ain de m*rde quoi ! Fait ch*er ! Je soupirai tellement la chose m'emm*rdait. Mais bon, je n'avais pas vraiment le choix et en plus vu ma position, j'étais mal placé pour répliquer quelque chose au surveillant. Je me passai la main sur le visage, les yeux fermés.
- Comme vous voudrez... soufflai-je en rouvrant les yeux et en retirant ma main de ma figure.
On pouvait voir que ça me faisait très clairement ch*er de devoir aller en colle ce jour-là. Tant pis, il fallait assumer ses conneries...

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Savoir être patient... Ou pas.

Ca faisait mal, hein ? Autant que je ne sois pas le seul à souffrir dans cette histoire, et que je sois le seul à être ridiculement plié en deux en me demandant quand est-ce que cette douleur cessera.
Un peu sonné, souffrant étrangement entre les jambes, avec une joue endolorie, je voyais bien les bleus me tomber dessus, et apparaître comme un rescapé de guerre le lendemain.

Mais pour le moment, je ne devais pas flancher, je venais de répliquer et de limite le castrer à mon tour, ça ne restera pas impuni. Le problème c’est que l’engrenage était lancé, et ce serait bien dur de nous stopper à ce stade.
Des cris, des encouragements s’élevèrent de la foule qui prenait goût à nous voir se battre comme deux coqs fiers comme des paons. Je ne savais pas lequel des deux était le plus privilégié parmi les spectateurs, mais je regardais toutes ces filles avec un air assez fier, et au moins je ne passais pas pour un lâche qui partait la queue entre les jambes. S’il y avait bien une chose que je voulais continuer à faire, c’était faire honneur à ma confrérie et porter fièrement notre couleur pour que ce très cher étudiant se souvienne de nous, et nous craigne, comme un peu tous d’ailleurs.

Me remettant en place, déjà prêt à me manger des coups supplémentaires, qui gagneraient très certainement en puissance, je touchais ma joue, ouh, ça piquait un peu.
Puis, le voilà qui me déboula dessus et m’attrapa par le col, définitivement bien en colère, et hors de lui. Le poing en l’air, il ne lui restait plus qu’à frapper et je finissais sur un siège allongé le lendemain chez mon dentiste. Je sentais qu’il avait envie de défigurer ma belle gueule et démonter mes dents une à une aiderait beaucoup à m’enlever tout mon charme, puisque comme on sait, mon sourire est ma plus belle arme.

Mais, alors que je voyais la menace arriver, un surveillant qui passait par là se dirigea vers nous en courant, catastrophé. Il nous demanda d’arrêter, et demanda à l’autre de me lâcher.
Manquait plus que ça… En plus cela faisait un bout de temps que je n’avais pas salué mon pote le directeur. Il était pas super étonné de me voir à chaque fois que j’étais convoqué, mais il allait devoir avouer que je m’étais assagi, ou pas… Evoquons tout de même nos actions destinées à martyriser les gens pour Halloween avec Nathan.

Il s’approcha désormais de nous, furax, et moi je souriais, je riais presque même. C’était dommage d’en finir alors que ça devenait intéressant, mais on devait écouter monsieur le grand surveillant en chef, sinon ouuuuh nous irons en colle. A moins qu’on en risque déjà quelques unes.

« - Oh voilà un gars de la police ! » Lançais-je avec sarcasme, en parlant évidemment du pion. « Tu vas faire quoi maintenant ? Tu vas nous emmener chez le grand méchant proviseur ? »

En fait, ce genre de situation ne me faisait plus le moindre effet, et j’en jouais même. Autant rendre cet instant drôle, et plus agréable. A mes premières bêtises, je pleurais et paniquais à la vue d’un surveillant, mais là maintenant, je les prenais tous pour mes potes, bien qu’ils ne le soient pas.

« - Oooooh. » Fis-je comme si je venais de comprendre un truc. « Ou alors tu es jaloux, toi aussi tu veux te faire frapper ? »

Ouais, je n’avais pas froid aux yeux, je m’en fichais d’être renvoyé un ou deux jours, ou même de devoir passer mon samedi en colle, tant que je pouvais un peu m’amuser dans ce monde de fou. Ben ouais, tout le monde ici est trop sérieux, ils ont tous des balais dans le cul, faut se décoincer un peu, parce que ça commençait à me faire peur.

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Fait ch*er...

Ce goût de sang dans ma bouche était vraiment dégueulasse. Il fallait en supporter des trucs quand on tapait sur quelqu'un. Ça avait beau me faire incroyablement du bien de coller mon poing dans sa tronche de péteux, cette bagarre n'était pas toute rose. La saveur dégueulasse du sang était certes désagréable mais ce n'était pas le pire pour moi. On servait à animer le self, c'était bien pour les gens qui se faisaient ch*er mais voilà quoi... On ne peut pas dire que ce soit mon passe-temps favori de m'exhiber comme ça devant tout le monde. Rendre service aux gens c'était bien mais être la bête de foire non merci. Je ne connaissais quasiment personne en plus... Il fallait mettre un terme à cette bagarre débile qui au final, n'avait été causée que par un dessert. Connerie tiens... Je crachai pour la dernière fois un peu de sang pour proposer à mon adversaire d'en rester là.

Soudain, il revint à la charge. Pas étonnant, un coup dans les miches ne faisait jamais du bien. Au contraire, la personne était encore plus énervée qu'avant. Sans que j'eus le temps de réagir, il me donna un coup près du nez, suivi d'un autre sur la joue puis pour couronner le tout, un dernier entre les cuisses. Un petit cri sec sortit de ma bouche lorsqu'il toucha ce point. Je reculai, à moitié replié en avant. Pu*ain pas là, elles sont sensibles... Très sensibles... Enfoiré va ! Je l'avais cherché, c'est vrai. Je ne parvins tout de même pas à retenir ma colère. Je fonçai sur ce nabot et l'attrapai violemment par le col. Je le soulevai un peu et m'apprêtai à lui coller mon poing en plein dans sa bouche pour lui retirer quelques unes de ses dents.
- Et vous là, arrêtez tout de suite ! cria soudainement une voix qui essayait de se frayer un chemin parmi la foule.
Je tournai directement la tête, gardant toujours ma prise en hauteur et vis alors un surveillant s'avancer vers nous, le visage dur. Il me pointa du doigt et reprit la parole d'un ton grave.
- Toi là, lâche-le, ordonna-t-il.
Je m'exécutai alors, lâchant un " fait ch*er " étouffé en reposant le bouclé au sol. Je suppose qu'en voyant les marques de coups sur nos deux visages, le surveillant jugea que nous étions tous les deux fautifs. On allait finir chez le proviseur, je le sentais...

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Savoir être patient... Ou pas.

« - Tu ne sais pas te battre ! Tu n’es qu’un gringalet ! »

Je me rappellerais toujours de ce jour, où on m’avait lancé ça à la figure. J’étais encore jeune, douze ans, et petit de taille, avec une corpulence de fil de fer. Une petite crevette, incapable de se défendre. Et mes potes, Alban et Vince, enfin, à ce moment-là encore que mes mentors, refusaient de compter dans leur bande une telle fillette.

Mon but, en tant que petit nouveau dans leur clan, était comme pour tout, de me battre pour la première fois avec un autre pour être enfin accepté. Ouais. Un vrai truc de mec. Mais pour le pauvre petit garçon que j’étais, qui avait vécu toute sa vie presque enfermé dans un manoir sans côtoyer un seul garçon de mon âge, c’était une bien dure chose. Me battre, je ne savais même pas comment cela fonctionnait, si bien qu’ils s’étaient amèrement moqués de moi. Compréhensible après tout. Du coup, ils sont devenus mes coachs, sportifs, et psychologues, aussi, parce que si je n’en étais pas capable mentalement, je ne le ferais jamais.

Jour après jour, je devenais m’entraîner avec eux. Sport, course, « boxe à la française »… Tout pour me faire gagner un peu de volume, en muscles essentiellement.

C’est sur qu’avec mes bras aussi fin qu’une branche, je n’arrivais même pas à faire mal à une mouche. Et puis, il fallait que je compense ma taille avec ma force. Facile à dire, pas facile à faire. En tout cas, ils ont été efficaces dans mon apprentissage. On a même fait des simulations, où je me suis mangé pas mal de coup en plein milieu de la tronche. En rentrant chez moi parfois couverts de bleus, ou un œil au beurre noir, mes parents tentaient au mieux chaque jour de me persuader de rester à la maison. « C’est un truc d’homme. » leur avais-je répondu, du haut de mes treize ans, alors qu’un an s’était écoulé depuis le début de ma carrière de catcheur professionnel.

C’est d’ailleurs, après des entraînements intensifs que j’avais réussi à mettre K.O Alban, cette armoire à glace d’un mètre soixante-dix. Fier de moi, il m’avait envoyé à l’attaque, face à cet espèce d’énergumène qui s’en était pris à moi. Oui, celui a qui j’ai écrasé sa paire de couilles. Il m’en aura fallu du temps pour avoir eu un tel cran, mais ça payait, et maintenant j’étais capable de tenir une baston, quitte à finir un membre en moins. Fierté, ne jamais abandonner. Ils me l’avaient inculqués, je devais leur faire honneur.

Alors qu’il venait de s’en prendre un bon coup de ma part, parce qu’un coup dans la mâchoire ne faisait jamais du bien, il ne mit pas très longtemps à riposter et à m’envoyer violemment son genou dans mes bijoux de famille. Et là, c’est le drame. Ouais, ben quoiqu’on en dise ça fait putain de trop mal ça. Et pour enchainer, un bon coup tout droit en dessous de l’œil, manquerait plus qu’il m’ait visé le globe oculaire, et je finissais aveugle d’un œil.

Tordu de douleur, parce que ben oui, forcément un mec quand on lui touche sa partie sensible, ça ne fait pas rien. Mais je ne pouvais pas m’avouer vaincu, pas encore. Je continuerais jusqu’à ce que je sois obligé d’arrêter, par la force, ou par ces horribles surveillants.

En le voyant cracher du sang, je me sentais satisfait de voir que j’en envoyais de plutôt bonnes, alors je m’apprêtais à continuer. Ce qui serait le top, le déstabiliser au point qu’il en tombe. Enfin, ce serait une super position pour dominer et l’assener de coup à ne plus en pouvoir, mais là était une autre histoire.

Mais c’était à mon tour de jouer, alors je ne devais pas faiblir. Lui donnant un autre coup sur le visage, manquant de peu son nez, je lui en donnais un autre sur l’autre joue. Elle était jalouse, c’était pour ça. Et puis, pour surtout bien qu’il comprenne sa douleur, à mon tour, étant à son niveau, je lui portais un coup au niveau de son entrejambe. Qu’on soit quitte, au moins.

Pas très imaginatif, certes, mais en bagarre, on ne cherche pas comme dans Sherlock les différents moyens d’achever l’adversaire pour qu’il soit totalement incapable de bouger par la suite, là c’était au feeling, à l’instinct, à la sauvage.

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Alors que j'attendais sa riposte, je sentis comme une drôle de sensation dans ma joue, là où il m'avait frappé. Elle me semblait quelque peu engourdie. C'était l'impression que j'avais en tout cas. Ne voulant pas me passer la main de la joue, je préférai tâter avec ma langue la zone où son poing avait atterri. Un drôle de frisson parcourut tout l'intérieur de ma bouche. J'avais touché l'endroit sensible : ma gencive, au-dessus d'une de mes molaires. Je repassai cependant ma langue et un drôle de goût titilla mes papilles. Du sang. Beurk, c'était dégueulasse ce goût mais bon, ce n'était pas encore trop grave. Toutes mes dents étaient là, rien d'alarmant dû à ce premier coup. J'avais beau ne pas trop m'en faire à propos de mon état à l'issue de cette bagarre, perdre des dents me ferait quand même ch*er. Ce serait plus délicat pour manger voilà tout.

Lorsque je pus mieux voir son visage, je distinguai un peu de sang glisser sous son nez. J'entendis la foule réagir à la vue de ce sang. Les premières gouttes de la bagarre. En moi monta une once de fierté de l'avoir fait saigné mais je ne le montrai pas et gardai une expression neutre. Dans le fond, j'aurais quand même aimé pouvoir éviter ça. Je n'étais certes jamais contre coller des beignes à quelques personnes de temps en temps, je n'étais pas un sadique pour autant. Je me souviens de la première personne que j'ai frappée. C'était il y a quelques années, je devais avoir quatorze ans il me semble et un mec de ma classe avait insulté ma petite sœur. Il l'emm*rdait depuis le début de l'année scolaire à cause du fait qu'elle était ronde. Dina a toujours eu une forte corpulence, aujourd'hui encore et les gens ne manquaient jamais une occasion de le lui foutre dans la g*eule. Donc un jour, j'ai chopé ce gars et je lui ai d'abord donné un coup de pied dans les joyeuses, suivi d'un coup de poing dans les dents. Il me semble qu'il en a perdu quelques unes d'ailleurs. Il devait avoir à peu près quatorze ans, comme moi à cette époque. Bien fait, tu n'avais qu'à pas faire du mal à ma frangine.

C'est alors que le mec brun revint vers moi en me narguant légèrement. Pu*ain, il ne sait donc pas se battre sans se taire cet abruti... Décidément, le fait que je le traite de " nabot " l'a beaucoup touché, il n'arrêtait pas de le rabâcher. Il peut après tout, je m'en fiche dans un sens. Soudain, il me flanqua un coup puissant dans le ventre. Je me penchai instinctivement en avant avec la force de la frappe, si bien qu'il en profita pour m'en décrocher une sous le menton. Aïe, ça fait mal. Je reculai de deux ou trois pas mais revins tout de suite à la charge. Tu vas voir toi... Je lui collai mon genou dans ses valseuses puis par la suite, mon point sous son œil. Lorsque je l'eus frappé, je me frottai le ventre avec une main puis mon menton avec l'autre. Je crachai ensuite quelques gouttes de sang. A mon tour d'en verser. Tout ceci fut bien sûr rapide, il fallait se tenir prêt pour la suite.

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Savoir être patient... Ou pas.

Ouais j’étais le genre à me donner en public et alors ? J’aimais ça en quelque sorte. Etre au centre de l’attention, montrer que je suis quelqu’un et pas cette personne lambda dont on ne connaît pas le nom, ou qui fait tout pour se cacher loin dans un recoin sombre d’une pièce. Non je préfère largement être cette personne mise en avant, qu’on regarde, qu’on observe, qu’on envie, ou qu’on déteste, peu importe. La popularité passe par les baratins, les potins, et négatifs ou positifs vous être populaires de toute façon. Du moment qu’on parle de vous, c’est fini vous entrez dans le monde des commérages. Ce qui est d’autant plus facile quand on est Pi Sigma, beau, riche. Qu’on me dise que notre confrérie n’est pas connue, je ne vous croirais pas. Cette sensation de puissance était un peu, voire même beaucoup gratifiante

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Le coup porté à son visage, eut l’effet de le faire se reculer et même se retourner. Je ne pensais pas que j’arriverais à décocher un tel coup, mais j’en étais fier, avoir réussi à lui montrer de la puissance, par rapport à ma taille de nain, comme il devait certainement m’appeler.

La foule était en délire, des cris, des applaudissements, des rires, nous avions un public plutôt en forme, et il n’était pas loin de finir ses acclamations.
Le dénommé grand dadais se retourna, s’essuyant la bouche, tout en continuant à sourire bêtement. A croire que cela lui plait de se faire frapper. Masochiste ? Manquerait plus que ça, c’est loin d’être mon kiff de jouer au sado, en plus avec un mec.

Puis, alors qu’il se retournait, je vis beaucoup trop tard son poing se planter en plein milieu de mon visage, en plein nez. Bordel, le petit con. Qu’il me le brise et c’est tous ses membres que je vais briser. Mains sur le nez, j’avais mal, ouais mal. Puis, je sentais quelque chose de bizarre. En retirant ma main, je pus voir du sang. Je saignais du nez par la faute de ce timbré.
Au moins j’avais eu la démence d’éviter de lui fracasser le nez en deux, mais tant pis pour lui, la guerre était lancée.

« - Pas mal, pas mal, mais pas suffisant pour avoir le nabot. » Je le narguais, même en pissant le sang, ma fierté n’en prenait pas un coup, loin de là, entre mecs il arrivait toujours que des bagarres se produisent.

Me remettant bien droit, et non voûté, en ayant les mains collées au visage, j’essuyais d’un rapide geste le sang qui avait coulé. Les spectateurs étaient tous excités, et avaient les yeux fixés sur nous, attendant avec impatience la prochaine action.

Dans ma tête, je me disais : tu vas me le payer, salaud. Mais je ne le dis pas, sans trop savoir pourquoi. Me rapprochant de lui, je lui assenais un coup dans l’estomac, ce qui provoquerait irrévocablement un réflexe, celui de se plier légèrement en avant, me permettant de lui enfoncer mon point en plein sous le menton. Double coup, il m’avait énervé, et si je pouvais je m’acharnerais dessus à ne plus en pouvoir. Mais faire durer ce combat était tout de même mieux, pour les beaux yeux des spectatrices.

thanks!

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J'attendais la prune qui m'était destinée. Je savais que mes paroles n'allaient pas rester impunies. Je le savais pertinemment. En même temps, après ce que je lui ai dit, il aurait fallu être c*n pour penser s'en tirer sans avoir à se salir les mains. Je me demandai alors à quelle confrérie ce petit brun pouvait bien appartenir. Un récap' de tous les groupes se fit dans ma tête. Procédons par élimination. Je ne pensai pas qu'il soit un Khi, il n'en avait pas le tempérament selon les dires que j'ai reçus par-ci par-là. Ces personnes faisaient plus office de souffre-douleurs et de boucs émissaires pour les autres élèves placés " plus haut dans la hiérarchie ". Tiens, peut être faisait-il partie de ces gens occupant soi disant le rang de dominant dans le lycée. Comment on les appelle au fait ceux-là ? D'après ce que j'en ai entendu, je les surnommais gentiment les Enfoirés mais ils ont un nom. Quel est-il ? Hmm... Ça commence par Pi ça j'en suis sûr. Les Pi quelque chose. Enfin bref, il faisait partie du groupe des Enfoirés. En tout cas, il en avait toutes les caractéristiques. Génial... On m'a dit qu'ils étaient plus ou moins soudés dans cette confrérie. J'espérai que tout un groupe de débiles n'allait pas me tomber dessus, je ne ferais pas le poids sinon.

Aller bam ! Une tarte, une ! Une belle d'ailleurs. Ce serait me vanter de dire que je n'ai rien senti. Non, elle s'était posée là, sur ma joue. Cette dernière allait sûrement finir gonflée ou bien rouge dans les jours qui suivront. Tant pis, c'était le risque j'ai envie de dire. De plus, je m'était préparé à ça en le provocant donc je n'obtenais que ce que je méritais. Bon, on réfléchira sur ça plus tard, la bagarre était désormais lancée. Sa frappe fut assez puissante pour me retourner légèrement. Je fus donc quasiment dos à lui une fois son pain porté sur mon visage. Sur le coup, je ne dis rien, lâchant juste une sorte de gémissement lors de l'impact, provoqué par la force du choc. Un filet de bave coula alors hors de ma bouche mais je l'essuyai rapidement avec ma main.

- Oops, j’ai pas fait exprès, lança-t-il en espérant sûrement m'énerver d'avantage.

Comme si c'était un réflexe, un sourire vint se tracer sur mes lèvres que je terminais d'essuyer. Un petit rire nerveux sortit de ma bouche, je ne sais pas trop pourquoi à vrai dire. Puis, je lui lançai ma réponse. Dans l'élan de ma rotation pour me remettre face à lui, je lui plaçai un coup de poing tout aussi fort, si ce n'est plus que le sien, pile poil dans son nez. Lorsque cette seconde frappe fut décrochée, on put entendre une sorte d'excitation émaner de la foule comme lorsque le premier coup fut porté. Sympa le public, même si je ne connaissais quasiment personne. Mais bon, passons. Dès que mon poing eut frappé son nez, je me remis en position, prêt à répondre à ses prochaines attaques.

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Savoir être patient... Ou pas.

En fait, ce qui m’agaçait le plus chez ce bonhomme, c’est son foutu air j’m’en fout de ce que tu dis, ça me touche pas, quoique tu me dises. Quoique je puisse lui dire, ne lui faisait pas vraiment d’effet, ce qui me mettais en rogne, parce qu’au final j’étais celui qui s’énervait pour une broutille et montait en pression en deux millièmes de seconde.

C’est ce qu’on me reprochait, agir sans penser, faire tout à l’instinct, et que mes désirs passaient avant le reste. Comme un animal. Ma mère, oui, ça lui arrivait, me considérait comme un animal sauvage, puisque je vivais comme eux à quelques détails près. J’hibernais comme une marmotte, et mes principaux besoins et activités se résumaient à manger, dormir et copuler. Incroyable, l’image primitive qu’on avait de moi quand même.

Pourtant, là, je m’en fichais bien de passer pour un sauvage de service, il ne fallait quand même pas que je me laisse faire par ce grand dadais. Ben ouais, un Pi Sigma soigne son image et sa réputation, et démarrer une bagarre, avoir le dernier mot, même avec un œil au beurre noir et une lèvre qui pissait le sang, ça gardait sa réputation de dominant.

Ce rapport dominant/dominé, nous l’exercions déjà sur les Khi, ces petits intellos ringards qu’on prend un malin plaisir à torturer, à ridiculiser. Ces grosses têtes, qui se croient tout permis juste parce qu’ils ont un Q.I plus élevés que le votre nous rendent bien furax, et ils savent bien qu’on les déteste, tout comme eux nous haïssent.

En fait, il n’y avait pas que les Khi, mais tout le monde. C’est sur on avait l’image de colériques à pleins temps qui s’en prennent à tout le monde, mais on était pas si apprécié, alors forcément, un rejet crée une querelle, et c’est le monde qui s’écroule. Entre Pi Sigma on se serre toujours les coudes, c’est bien connu, alors prenez vous-en a un, et c’est la meute qui arrive en courant pour vous anéantir bien comme il faut.

Mais, je ne voulais pas être ce lâche qui a besoin de l’aide d’un autre, ce qui salirait encore plus ma réputation. Petit, mais costaud, je ne voulais surtout pas qu’on me colle cette étiquette de crevette.
Du moins, avec lui, j’allais pouvoir le prouver, et quitte à finir chez le dirlo miné par les bleus et le sang qui immacule mes gencives, je préférais garder ma dignité et ma fierté.
Me casser une phalange ? J’avais bien entendu. Sans trop rien contrôler, mon bras bougea tout seul, sous l’effet de la colère, et mon poing atterrit violemment sur sa joue. Le choc fut inévitable.

Etant désormais comme mon sac de sable de boxeur, j’étais bien lancé pour riposter à ses coups, parce que oui, j’en avais assez vu et entendu pour dire qu’il n’allait pas rester sans rien faire, et me laisser lui mettre la raclée. Il faudrait être juste maso pour se laisser frapper, quitte à perdre une dent. Non vraiment, il n’allait pas se laisser faire celui-là, mais qu’il sache, moi non plus.

« - Oops, j’ai pas fais exprès. »

J’en rajoutais une couche, un sourire narquois plaqué aux lèvres, sur la défensive prêt à parer ses éventuels coups.
Etrangement, au lieu de voir débouler au loin un pion pour nous séparer, les étudiants grouillaient comme des fourmis dans une fourmilière autour de nous pour voir de plus près ce qui était à présent l’attraction principale. Certains criaient, tapaient dans leur main, encourageaient l’un ou l’autre de nous deux.
L’impression était telle que nous avions l’impression d’être ces deux catcheurs sur le ring, avec une foule d’excités n’attendant qu’une chose que vous vous sautiez sur le coin de la gueule pour vous auto-massacrer, en public, s’il vous plait.
J’avais beau être un mec, je trouvais ces sports stupides.

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T'es sûr de pas te casser une phalange ?

Voilà qu'il me lâchai à son tour une remarque. J'aurais pu dire une insulte mais je ne le pris pas comme tel. Non pas parce qu'il n'y avait aucune véritable grossièreté dans sa phrase mais simplement parce que ça ne me touchait pas. Une insulte a le but de toucher la personne qui en est victime. La mienne l'a touché apparemment, il était tout de suite sur la défensive en me rétorquant cette phrase. Mais bon, le sens était le même donc je considérais que nous étions à égalité. La balle était au centre. Il était tout à fait normal qu'il me réponde quelque chose de ce genre. Je l'avais bien cherché, limite je lui avais tendu une perche pour m'attaquer à nouveau. Il ne demandait que ça de toute façon, je l'avais lancé. Personnellement je m'en foutais. Certes je lui répondais mais s'il décidait d'arrêter la conversation, je fermerais ma g*eule. Mais il n'avait pas l'air décidé à clore le sujet vu la " tête à claques " qu'il me balança. Je levai le doigt pour le reprendre, un sourire sur les lèvres.
- Monsieur Tête à Claques s'il te plait, dis-je en accentuant le mot " monsieur ".
Oui, je me foutais un peu de sa g*eule. Enfin, je le provoquais plus qu'autre chose et ça marchait étant donné qu'il démarrait au quart de tour. La provocation je n'en usais pas tous les jours mais quand je suis face à quelqu'un qui m'insupporte ou bien qui me cherche un peu, je n'hésite pas à l'échauffer en retour. Certaines fois, ça se règle à coups de poings et ça se finit avec des bleus, des blessures... Une fois je suis même rentré chez moi avec la lèvre qui avait limite virée au bleu. Elle était gonflée et un peu bleuie. J'ouvre toujours trop ma g*eule je pense et jamais au bon moment. Ouais c'est possible mais ceci était un trait de mon caractère que je n'arriverai pas à changer facilement. C'est trop moi d'ouvrir ma bouche, que ce soit pour provoquer ou bien pour défendre mes idées. C'est alors que l'énervé me bouscula, si bien que je me retrouvai en face de sa tronche de gamin. Définitivement, il n'était vraiment pas à mon goût. Enfin bref... Je le regardais, l'écoutais me déballer ses menaces sans vraiment les prendre au sérieux. Ce n'étaient pas les premières de ce genre que j'entendais donc ça ne m'effraya pas. Au contraire, ça m'incitait encore plus à le pousser à bout, histoire de voir s'il était capable de m'en coller une. Je fis un petit sourire en coin et hocha la tête.
- T'es sûr de pas te casser une phalange ? fis-je en souriant toujours.
Pour être tout à fait honnête, je m'attends à ce qu'il m'en retourne une. Je l'aurais bien méritée car je l'avais cherché. Si jamais il me fout un coup, qu'il s'attende à en recevoir un de ma part en retour. Tant pis si je finis avec une g*eule défoncée, ça pimentera le déjeuner de l'assistance comme ça.

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Savoir être patient... Ou pas.

« - Puta*n t'es aussi patient que belle g*eule toi. »

Décidément, il avait décidé de m’enfoncer jusqu’au bout. Ce qu’il venait de me dire voulait dire clairement : t’es moche. Bah quoi, si on compare ma beauté à ma patience comme ça, et vu mon seuil de patience, cela ne pouvait vouloir dire que ça.

J’aurais pu, oui, me barrer d’ici pour éviter toutes querelles, j’aurais pu, mais je ne l’ai pas fais. C’est quand même dommage pour lui. Si la flemme ne m’avait pas rongé, je serais déjà assis sur une banquette d’un Subway à siroter un Coca sans demander mon reste. Mais avec ma vitesse d’escargot pour me déplacer, et mon besoin de sommeil grandissant d’heure en heure, il n’était même pas préférable que je fasse plus de dix mètres en dehors de Wynwood.

« - Si ça peut te rassurer, ta tronche ne me revient pas non plus. Tête à claques, je dirais, non ? » Répondais-je avec un sourire au coin des lèvres.

Non, j’avais raison, il avait une tête à claques. Tu sais ces visages qui vous horripilent pour une raison inconnue. Cette personne que vous ne pouvez blairer, alors que vous ne la connaissez même pas, mais c’est juste sa gueule que vous ne pouvez voir en peinture. Si vous aviez pu avoir un putching ball, ce serait cette personne que vous choisiriez, parce qu’elle est parfaite pour se faire frapper. Des petites têtes comme ça, y en avait plein ici, on les voit, ils vous narguent avec un sourire narquois, et vous la seule envie que vous avez c’est leur coller une bonne patate au beau milieu de la figure, histoire de créer une véritable scène de crime. Nez déformé, cadavre gisant dans une mare de sang. Verdict, un blessé, zéro mort. Nez fracturé.

« - Tu crois que c'est un nabot bouclé comme toi qui va me faire ch*er dans mon froc ? »

Ok, t’as une tête de plus que moi, mais la taille qu’est-ce qu’on s’en fout. Tu ne connais pas le proverbe petit et puissant ? Parce que je peux t’assurer mon coco, que malgré ma taille et mon petit gabarit je sais où frapper pour que ça fasse mal bien comme il faut.

Cela me rappelait toujours ma première bagarre à Oxford, la première fois que je frappais un mec. A cette époque, j’étais déjà populaire, et un gars était venu me chercher parce que j’avais fricoté avec sa copine, et il n’était pas content. C’était le collège quoi, si il pouvait appeler ça une relation…

Enfin, toujours est-il que du coup, il avait débarqué, avec ses quatre cinq potes pour me faire ma fête, soit disant. D’accord, il était plutôt grand et baraqué, mais ça ne l’a pas empêché de se plier en quatre et hurler à la mort quand je lui ai écrasé les boules alors qu’il était allongé à terre après que je l’ai fait tomber.

Ah purée, ça je m’en souviens. Ses potes étaient tous devenus blancs comme des linges et se sont barrés le laissant à son propre sort. Moi et mes potes on était morts de rires, en même temps, il avait la grande gueule, mais quand il s’agissait d’agir, il n’y avait plus personne. C’était toujours comme ça de toute façon. C’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins comme on dit.

« - Tu te sens en sécurité en étant plus grand c’est ça ? C’est parce que je suis un nain qu’il n’y a aucune raison de s’en faire, c’est ça ? » Je l’avais bousculé, pour qu’il soit face à moi, j’étais dangereusement proche de lui, prêt à attaquer comme un chien enragé.

C’était sur, nous étions les stars de la cafétéria. C’était carrément stoppé, plus aucun mouvement, juste nous, yeux dans les yeux, prêts à se sauter dessus, au milieu de toutes ces paires d’yeux rivés sur nous. Une attraction le midi, c’était toujours bon à prendre pas vrai.

« - Non parce que le nabot bouclé, comme tu dis. » En insistant bien sur le mot nabot. « Il peut ne pas t’effrayer, mais il peut t’envoyer à l’infirmerie s’il en a envie. Tu veux voir peut-être ? » Mon ton était vraiment menaçant. Je voulais à tout prix éviter d’en venir en main, mais me provoquer aggravait son cas.

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Puta*n t'es aussi patient que belle g*eule toi.

Oh qu'est-ce qu'il n'avait pas l'air content ce petit brun bouclé. Ceci fut la première chose que je remarquai lorsque je me suis retourné, sa chevelure foncée et bouclée. J'ai aussi vu qu'il était un peu plus petit que moi, de pas beaucoup, un peu moins de dix centimètres je pense. Déjà que je me qualifiais de pas très grand pour un mec, en voilà un encore plus petit que moi. Bon d'accord je ne suis quand même pas trop loin du mètre quatre-vingt mais à côté de mon asperge de copain, on se sent facilement minuscule. On a du mal à faire le poids face à son bon mètre quatre-vingt-dix-huit. En même temps, j'ai toujours eu un penchant pour les mecs grands. Oui, très grand pour le coup. Mais je préfère de loin cette grande tige à un mec aux allures de mannequin. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. Je peux juste vous dire que c'est comme ça.

Enfin bref... Je fus de nouveau extirpé de mes pensées par ce garçon décidément très agacé par le temps que je mettais à faire mon choix de dessert. Il faut qu'il se calme le petit. Un coup d’œil me permit de mieux voir les traits de son visage. Il avait vraiment une tête de gamin ce garçon. Je restai un instant à le fixer, faisant limite une tête d'étonné. Comment une tronche aussi juvénile pouvait-elle être aussi arrogante ? Sa voix persistait à me dire qu'il devait être dans ma tranche d'âge mais puta*n quoi. Je haussai un sourcil, ne pouvant retenir une petite remarque mauvaise.
- Puta*n t'es aussi patient que belle g*eule toi, dis-je calmement avant de me retourner vers la nourriture.
Ma voix était très calme malgré le contenu de ma phrase. Non je ne le trouvais pas du tout à mon goût. J'aurai été célibataire, je ne me serais pas retourné sur lui. Il a un truc que je n'aimais pas du tout. Déjà, il était trop petit et puis même, rien que dans sa façon de parler, de s'adresser aux autres il ne me donnait pas envie d'être sympa avec lui. C'est alors qu'il me fit des menaces. Sur le coup, je faillis lâcher un ricanement mais je me retins. Cependant, je tournai légèrement le regard vers ce petit brun et lui répondis.
- Tu crois que c'est un nabot bouclé comme toi qui va me faire ch*er dans mon froc ?
Je restai impassible en disant cela, parfaitement calme et serein. C'est vrai quoi, je n'allais pas partir en courant devant le premier minus qui commencerait à me menacer. Il devait avoir un sacré ego pour penser ça.

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Savoir être patient... Ou pas.

Pour dire que ce n’était pas mon jour, ce n’était pas mon jour. J’aurais du rester au lit ce matin, plutôt que de me lever et devoir subir tout ça. Déjà que les profs ce matin m’avaient légèrement énervé avec leurs remarques incessantes, telles que : Monsieur Cobb, si vous vouliez dormir, vous auriez du rester au lit. Ou des tapes sur l’arrière de la tête avec leurs bouquins pour m’extirper de mon sommeil. C’était vraiment une matinée pourrie de chez pourrie, et en plus, quand le moment que je préférais arrivait, c’est-à-dire la pause déjeuner, il fallait qu’on m’agace davantage.

Malgré ma remarque, il ne bougea pas plus, et ralentissait même. C’était clair, il le faisait tout bonnement exprès. Génial, un peu plus il pourrait se mettre à reculer tellement il était lent.

« - Prends là toi, je ne suis pas fan du chocolat. » Dit-il tout en plaçant la mousse sur mon plateau.

Bon sang, mais quel demeuré il faut être pour ne pas aimer le chocolat ? Enfin, après tout chacun aime ce qu’il veut, mais j’aurais au moins espéré qu’il comprenne qu’il gênait tout le monde, mais rien, il était bien plus décidé à réfléchir à son choix, plutôt qu’à l’impatience de ceux derrière lui. Parce que oui, déjà que j’étais particulièrement irrité, en plus j’étais bien impatient, en fait je n’avais aucun seuil de patience, rien que ce mot me donne des boutons.
Soupirant, j’enlevais les mains que j’avais posées sur mon plateau et les croisa contre mon torse. Il allait falloir attendre que monsieur fasse son choix, mais n’étant pas d’humeur, j’allais pas le laisser faire, et l’emmerder jusqu’à ce qu’il en ait marre et qu’il se barre.

« - Mais c’est que tu le fais exprès en plus ! »

Je m’attendais à ce qu’il me donne une réponse positive, histoire de me mettre en colère bien comme il faut, déjà que j’étais particulièrement sur les nerfs, il en fallait un peu plus pour que je dégénère totalement, et vu comment c’était parti, je le sentais mal pour lui. On ne cherche pas Sasha, et il allait devoir le comprendre.

« - Bon, ma patience a des limites, alors si tu veux pas que je me mette vraiment en colère, t’as intérêt à te bouger, sinon ça va mal se finir pour toi, je te le garantis. » Regard noir, menace, ce n’était pas suffisant ?

Je vous jure, ce n’était pourtant pas compliqué de choisir entre compote et yaourt, c’était à peu près la même chose. Ok qu’on hésite pour le goût du yaourt, mais ce n’était pas non plus un répit de trois heures qu’il vous fallait. Ce genre de comportement m’insupportait au plus haut point, et le pire c’est quand la personne fait en plus exprès de vous emmerder jusqu’au bout. C’était vraiment le pompon.

Je ne voulais pas en venir aux mains, et m’occuper moi-même de son cas, mais encore une remarque de ce genre, et j’allais exploser. Il se moquait purement et simplement de moi en agissant ainsi. A croire que cela ne le touchait pas plus que ça de s’en prendre à un Pi Sigma. Incroyable, si il savait à qui il avait à faire, il ferait comme tous les autres, il s’excuserait et il partirait bien vite afin de ne plus jamais me croiser, mais celui était différent, il semblait en avoir rien à faire de risquer de finir à l’infirmerie avec le nez défoncé, non il semblait plus du genre à se rebiffer et à faire face. Intéressant, mais aujourd’hui, ce n’était pas le jour pour se mettre en travers de mon chemin. Non, vraiment pas.

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Je suis pas fan du chocolat.

Un sourire en coin sur le visage, je plaçai une assiette d'omelette sur mon plateau puis je la garnis délicatement des petits légumes qui se trouvaient à disposition. Je fis tout cela bien lentement de façon à bien agacer le garçon qui commençait à me presser, juste derrière moi. Une lueur sournoise brillait dans mes yeux clairs, j'aimais emm*rder mon monde, surtout quand celui-ci m'échauffait tout particulièrement. Ce garçon se plaignait que je soit lent et bien, il va vite le regretter car je vais ralentir encore plus mon allure, rien que pour lui faire plaisir... Je pris un par un les légumes qui allaient accompagner mes œufs, gardant ce petit grain provocateur dans mon regard. Puis, lorsque j'eus fini de remplir mon assiette, je tournai légèrement la tête vers ce garçon, d'environ mon âge ou peut être un peu plus jeune, et lui adressai un sourire fier, content de le faire ch*er d'avantage.

Voilà que ce gars planta une part de mousse au chocolat près de mon assiette. D'accord, s'il veut j'ai envie de dire. Seul petit problème, je n'aime pas vraiment le chocolat. Ça me tortille le bide pendant des heures et puis bah... ça finit dans les chiottes. A la base j'aimais ça mais plus maintenant. Manque de bol pour lui, déjà qu'il n'était pas joyeux ! Il avait peut être eu un début de journée merdique, comme moi. C'est possible mais je n'allais pas pour autant me presser. En plus, je n'en voulais pas de sa mousse au chocolat, il pouvait se la garder et la bouffer lui-même. De plus, s'il croyait que j'allais la manger bien gentiment après ce qu'il m'avait dit, il était bien débile. Je repris alors ce qu'il avait déposé sur mon plateau et me retournai un peu pour le remettre sur le sien.
- Prends-la toi, je suis pas fan du chocolat, déclarai-je d'un ton un peu provocateur.
Je me remis ensuite face aux desserts parce que dans le coup, je n'avais toujours pas fait mon choix. Il y avait de la compote de fruit, des yaourts et cette fameuse mousse au chocolat. J'hésitai donc entre la compote de pomme et les yaourts. Que pourrai-je bien choisir ? Hmm... Je pinçai un peu la bouche, ne sachant vraiment pas quoi prendre.

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Savoir être patient... Ou pas.

Cinq heures du matin. Encore ce foutu rêve qui me tire de mon sommeil. En sueur, le rythme cardiaque élevé, cela fait la troisième nuit d’affilée que je me réveille toutes les heures dans cet état. Ce qu’il m’arrivait ? Je l’ignorais, tout ce dont je me souvenais c’était ce foutu rêve qui me mettait dans tout mes états. Je tentais tant bien que mal de me détendre, et de continuer à dormir, mais chaque tentative était vaine. C’est pourquoi, je me mis en tailleur sur mon lit, et tentait de réfléchir, de me calmer et de comprendre. Mais j’avais soif. Et dans cette chambre, pas moyen de se procurer à boire, il fallait au moins que j’aille jusqu’à la salle de bain commune pour me procurer de l’eau. Et pour plus, c’était le distributeur de boissons au foyer. Bon, heureusement ce n’était pas si loin.

Enfilant en sweet et un bas de survêt, je voulais éviter que l’on me croise en boxer dans les couloirs, si par malheur quelqu’un vagabondait comme moi à cinq heures du matin dans les couloirs de l’école. Tentant de me repérer, avec comme seule lumière celle de mon BlackBerry, je gardais une main qui restait en contact permanent avec le mur.

Finalement, au bout du couloir, je finissais par arriver devant la porte où « Foyer » était inscrit sur une feuille de papier, maladroitement collée.
Je posais ma main sur la poignée, et ouvrit la porte. Pile à ma droite, le distributeur. C’était dur de choisir, vu que j’avais une envie de sucre, et que le Fanta et le Coca restaient mes boissons préférées. Seulement, en vue du peu de monnaie que j’avais pris avec, je dus me résoudre à acheter le côté, vingt cents moins cher que le Fanta. Des rapias, au lieu de tout mettre au même prix.

Faisant un bruit monstre, surtout lorsque la canette vint se ramasser contre le fond du bac en aluminium, je me faisais encore plus discret au retour, et une fois sur mon lit, j’ouvris ma canette et l’engloutis. Oui, carrément l’engloutir, parce que j’avais gorge tellement sèche et trente-trois centilitres dans ces moments n’était qu’un petit shooter de Vodka qu’on pouvait avaler cul sec. M’enfin, cela m’avait déjà suffit à me sentir un peu mieux et j’avais réussi à retrouver le sommeil.

Sept heures, réveil qui sonne cette fois. L’heure du petit-déjeuner et en théorie de mes cours une heure après. La tête dans le cul, j’étais tout sauf en grande forme. Mes dernières nuits étaient toutes aussi courtes les unes que les autres, ce qui me rendait de jour en jour de plus en plus effrayant. Je me trainais, et devenait un vrai zombie, qui arrivait à peu près à se réveiller après une douche froide forcée.

Enervé, j’assommais mon réveil d’un coup de poing féroce, et sans comprendre, j’avais réussi à l’achever définitivement, puisque l’écran affichait ERROR, et un beau trou, à l’effigie de mon point était visible sur le dessus de la machine. Tant pis, il était mort de toute façon.

En tout, il me fallut cinq minutes pour me trainer comme une loque jusqu’à la salle de bain, cinq minutes pour prendre ma douche, et deux minutes pour retourner à ma chambre, m’habiller et me coiffer, enfin me coiffer est un bien grand mot. Je pouvais enfin finir à la cafète et me rendre à mes cours du matin.

Matin qui passait incroyablement vite d’ailleurs. Je pense que j’avais du dormir en cours, du moins, vu les regards noirs de mes professeurs, je pouvais que confirmer cette hypothèse. En sortant d’un cours d’anglais, dont je ne pourrais rien vous raconter, je regardais ma montre, heure de manger. A croire que je ne faisais que ça aujourd’hui.

Encore à moitié endormi, j’étais néanmoins bien réveillé quand on m’adressait la parole. Puisque comme depuis deux jours, j’étais devenu une véritable boule de nerfs à qui on ne pouvait rien dire sans se faire rabrouer comme il faut. Oui, le manque de sommeil me rend pire que détestable, et pour la moindre broutille, je partais au quart de tour. Il n’y avait que quelques privilégiés qui n’y avaient pas le droit, et avec qui je restais convenable.

Midi trente, j’étais à la cantine, le cerveau en mode OFF, l’estomac dans les talons, et la file était déjà longue. Génial, de quoi me souler davantage. Plateau en main, je zyeutais le menu, entendant de nombreuses critiques tout autour de moi quant à la qualité de tel ou tel plat, ce qui m’aida à choisir. Seulement, ça n’avançait pas, et cette fois-ci non pas parce qu’il y avait un bouchon ou niveau du service de la nourriture, mais parce qu’un crétin mettant trente ans à choisir les différents plats qui composaient le menu. Comme si cela servait à quelque chose de mettre une éternité à comparer chaque salade, chaque pomme, chaque morceau de fromage, puisque c’était toujours aussi dégueulasse.
Mon ventre gargouillait, et le type devant moi commençait déjà à m’agacer sérieusement.

« - Tu pourrais pas bouger un peu ton cul, y en a qui aimerait bien manger tu vois. » Tout ça était dit sur un ton de reproche, froid, glacial, je n’avais certainement pas envie d’être gentil et de compatir là-dessus.

C’est vrai quoi, on a déjà difficilement la chance de pouvoir passer aussi vite au niveau du self, si en plus y en qui restent béats devant les vitrines pour choisir un dessert, faut quand même dire que c’est grave, surtout qu’on a rarement un choix énorme, il se porte souvent sur deux ou trois trucs différents, tel que fruit, gâteau et yaourt. Ayant choisi de ne me pas me calmer, je pris la part de mousse au chocolat et la lui plaça sur le plateau.

« - Tiens, j’ai fais le choix pour toi, c’est ce qu’il y a de meilleur, maintenant dégage, tu fais chier tout le monde derrière toi. » J’avais dis ça dans l’espoir, qu’il parte et qu’enfin je puisse aller manger.

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La queue c'est chiant, surtout quand on est derrière.

Mon ventre criait famine si bien que je sortis mon téléphone de la poche de mon jean pour regarder l'heure : 12h30. Heureusement, c'était enfin mon heure de passage. Je mourais de faim. En même temps c'était compréhensible, tout petit déjeuner puis cours de sport dans la même matinée, ça ne pardonne pas. Comme mon réveil n'avait pas sonné ce matin, je n'ai pas eu le temps de prendre un petit déjeuner consistant. Un café et c'est tout en fait. Et puis, comme je suis c*n jusqu'au bout, j'ai oublié de prendre de quoi grignoter pendant la matinée. Je me demande bien ce qui a pu arriver à mon portable pour que l'alarme ne se soit pas enclenchée. Enfin bref, donc je suis arrivé à la bourre, génial pour commencer les cours. Et puis les deux heures d'endurance qui ont suivies m'ont tué. Je déteste faire du sport, c'est ch*ant. Tu es limite en train d'agoniser à la fin de chaque exercice, tu dégoulines comme un robinet qui fuit et tu sens comme un slip sale d'une semaine. A part chercher à nous torturer, j'aimerai bien savoir quel est objectif d'un tel cours. Ce début de journée me mit un peu en rogne.

Espérons qu'un bon repas suffira à me rebooster, sinon je plains Luke quand je rentrerai ce soir. Je déposai mes deux sacs dans mon casier et marchai en direction de la cafétéria, le ventre qui grondait. Je traversai les couloirs rapidement car la faim allait finir le travail du sport et m'achever. A peine arrivé à destination, je découvris une queue monstre qui défilait devant la nourriture. Je soupirai, déjà agacé par l'idée de devoir faire la file. Je m'approchai pourtant de tout ce petit monde et pris un plateau avant de regarder ce qu'il y avait au menu du jour. Mon visage se fit grave lorsque je remarquai qu'il n'y avait quasiment que de la viande de proposée.
* Put*in... J'vais pas manger que de la purée quand même... * soufflai-je dans ma tête.
Je déposai déjà de la salade sur mon plateau en guise d'entrée, sans arrêter de fixer les bacs de nourriture, espérant trouver quelque chose qui me convienne. C'est en faisant cela que je me rendis compte que je bloquais la file d'attente. Et m*rde. Mon air était pensif, je réfléchissais à une solution. Tout en cherchant quoi prendre, je me grattai le ventre à travers mon T-shirt mauve Rolling Stones. Il n'y avait aucune autre alternative... Bon bah purée alors... Ah non, sauvé ! Des œufs ! Hallelujah ! Un petit sourire satisfait se dessina sur mes lèvres malgré les insultes qui commençaient à fuser autour de moi, me jurant de bouger. Et bah ils vont attendre car je n'ai pas encore choisi mon dessert.