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 Kevin & Karen : Acte 2

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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptySam 28 Déc 2013 - 1:37




Kevin & Karen
Kevin & Karen : Acte 2, le kombat continue

La conversation est obligée de glisser vers la fusillade, juste après les origines de la demoiselle. Kevin lui dit qu’elle doit porter la poisse et elle lui répond donc qu’il vaut mieux s’éloigner d’elle dans ces cas-là. Si vraiment c’était elle le problème, le ferait-il ? L’éviterait-il ? Elle a bien vu la peur de mourir dans ses yeux le soir d’Halloween, poignante. Mais pas du tout dérangé par la question, il répond que le danger ne lui fait pas peur. C’est sans doute ce qu’apporte le danger alors, en conclue Karen. Il rajoute alors que ce n’est pas de sa faute s’ils s’attirent. C’est vrai, mais elle ne pensait pas qu’il le dirait comme ça, parce qu’elle, elle a juste beaucoup de mal à l’accepter.
Comme souvent, ils passent d’un sujet à un autre avec une aisance toute particulière. Cependant, il y a un fil conducteur, un point commun entre tous ces sujets : quand ils parlent, ça reste une joute verbale, un combat qu’aucun des deux ne veut perdre. D’ailleurs, Karen, bien qu’énervée, ne considère pas comme une défaite le fait d’avouer qu’elle n’a jamais eu de relation avec un homme. Pour elle, c’est une fierté, elle n’a pas été souillée, elle n’a jamais été entre les mains hideuses de la gente masculine, elle n’est pas comme toutes ces filles qui perdent leur honneur pour faire comme tout le monde. Le jeune homme semble intéressé par cette information, tant mieux pour lui. il pointe son nez en s’exclamant.

- Ce n'est pas un refus catégorique!!! Dit-il en appuyant sur son nez. Bouge pas!

Surprise, elle ne bouge effectivement pas, le regardant sortir son portable et le placer devant son visage. Elle entend le déclic de l’appareil et elle comprend qu’il vient de prendre une photo d’elle. Pourquoi ? A quoi ça peut bien lui servir ?

- Tu es définitivement plus belle quand tu es irritée ou en colère!

Elle a presque envie de récupérer le portable pour effacer la photo, mais elle ne le fait pas. Elle se demande toujours l’utilité d’un tel geste et finalement, elle est bien contente qu’il garde quelque chose d’elle. Dans sa tête, ça doit cacher un truc, même si elle ne sait pas quoi.
Leur petit jeu commence alors. A vrai dire, dès le début, ils auraient pu connaître la fin, ils auraient pu savoir que ça allait se retourner contre eux. Parce que ce sont leurs propres personnages qu’ils jouent, de vraies paroles qu’ils prononcent et que la limite entre le faux et le vrai fini bien par devenir floue, voire par totalement disparaitre. Il est clair que les événements d’Halloween ne sont pas à oublier, ni le geste de Kevin, et celui-ci parle de dette. La demoiselle lui dit alors qu’elle a deux manières de la régler, et le garçon semble beaucoup plus se focaliser sur l’élimination et non sur le fait de la payer. Mais elle le rassure, lui révélant que ce n’est pas vraiment l’option qu’elle préfère. Au lieu de ça, elle l’embrasse et fini par se séparer de lui, se mettant en colère, énervée de ne pas savoir se contrôler et de se laisser aller. Elle tente de le repousser mais c’est peine perdue.

C’est au tour de Kevin de reprendre la main et de s’énerver. En voulant se protéger de lui, s’en éloigner, elle ne fait que se mettre plus en danger. Il sort de ses gonds et frappe le mur à côté d’elle. Elle a peur et le montre, même si ce n’est pas hyper visible non plus. Il lui dit clairement ce qu’il veut d’elle, qu’il la désire, et elle sent son cœur battre furieusement dans sa poitrine. La frayeur ou l’excitation ? Sans doute un mélange des deux, elle ne sait plus à ce stade. Ça fait bien longtemps que sa présence l’a totalement embrouillée, bloquant le bouton régissant son cerveau sur pause. A un moment, ses paroles sonnent presque comme des menaces et la jolie blonde craint qu’il n’utilise la force pour obtenir ce qu’il désire. Bien qu’elle ne le pense pas vraiment capable, elle ne le connait pas à vrai dire. Elle ne l’a retrouvé qu’au mois de septembre, et puis elle ne passe pas non plus tout son temps avec lui. Sans compter le fait qu’ils ne se parlent qu’en cours, et la plupart du temps pour se balancer des remarques désobligeantes.

Il l’avertit une dernière fois de ne pas jouer avec lui et il lui fait comprendre qu’elle n’a pas intérêt à réitérer ses actions de la rentrée. Il l’embrasse sans douceur aucune, révélant toute la violence du désir qu’elle lui inspire. D’abord paralysée par ce geste, et se demandant bien ce que ça va bien pouvoir donner, elle finit par répondre. Elle s’abandonne à ce contact, à cette pression, à cette explosion. Ça en serait presque trop pour elle. En entrant dans cette pièce, elle était loin de se douter ce qu’il se passe maintenant, et pourtant, même en le sachant, elle n’aurait pas hésité une seule seconde à franchir la grande porte. Toutes les bonnes choses ont une fin et les deux adolescents finissent par se séparer, à bout de souffle. Elle est complètement perdue et c’est comme si toute force, toute colère se sont évaporées de son corps pour n’y laisser que de la douceur, qui n’a jamais eu l’occasion de prendre possession de la jeune fille. Elle agit sans réfléchir, elle laisse son esprit et son corps totalement libres pour une fois. Kevin semble à nouveau calme aussi, et elle espère que ce n’est pas le calme avant une nouvelle tempête, que ce n’est pas une tentative de ne pas s’énerver qui est vouée à l’échec. Elle lui dit qu’il est à sa hauteur, ce que les autres ne sont pas. Elle ne veut plus jouer à cet instant, elle finit par lui avouer, de manière détournée, qu’elle veut la même chose que lui, même si elle ne préfère vraiment pas l’utilisation de la force. Il semble surpris, ce qui est tout à fait normal après tout. Comment est-ce que ça pourrait être possible ? Elle cache toujours bien son jeu et elle vient de lui dire qu’elle le déteste, c’est déstabilisant. Tellement qu’il en a perdu la voix. Elle en profite pour poursuivre, voulant lui dire aussi ce qu’elle veut, ce qu’elle désire, ce qu’elle attend de lui. À savoir, qu’il pense toujours à elle, quoi qu’il fasse, et qu’il soit au courant de sa jalousie, du fait qu’elle soit extrêmement possessive.
Elle l’embrasse alors, tendrement, bien loin de toutes les étreintes qu’ils ont pu avoir auparavant. Au passage, elle lui arrache un frisson, mais son baiser est court. Elle déclare alors que c’est fini, qu’il n’y a aucun gagnant à leur jeu, mais que ça ne lui fait rien. Enfin, le garçon semble retrouver la parole, même si ce n’est qu’un murmure.

- Parfois il faut savoir perdre.

Selon Karen, non, il ne faut pas savoir perdre. Jamais. Mais ça, c’était avant de rentrer dans cette pièce et de se retrouver en face de lui. Avant qu’il lui fasse totalement perdre les pédales au point qu’elle ne sache même plus se reconnaître. Au point qu’elle AIME même cette défaite, parce que ça la propulse dans ses bras. Elle ne joue plus aucun rôle, à part le sien, qui est vrai jusqu’au bout cette fois-ci, même si le doute est permis.

-Que je pense à toi continuellement, hein? C'est peut-être déjà la cas. Si tu ne veux pas  que des femmes m'approchent alors ne laisse aucun homme t'approcher!

Ah, donc monsieur est jaloux aussi. Bien, très bien, cette information sera bonne à garder. Au moins, elle a moyen de savoir, grâce à cette jalousie, s’il a un peu de considération pour elle. Il recule et effleure sa joue. Le bras de Karen retombe mollement le long de son corps. Ce contact est si doux, elle n’a pas envie qu’il s’arrête, mais au fond d’elle, elle sait déjà que c’est fini et qu’il finira par s’en aller. Parce qu’il n’y a plus d’autre issu, après tout ça.

-Je vais y aller princesse, une piqûre m'attendant. Crois le ou pas mais je suis heureux de t'avoir revu. A demain en cours.

Leurs yeux s’accrochent avant qu’il ne fasse volteface. Karen, elle, est incapable de prononcer le moindre mot. Et pourtant, elle aimerait tellement le retenir. Ces retrouvailles ont été trop courtes, beaucoup trop courtes. Il ne lui jette plus un regard et passe la porte, avant qu’elle ait trouvé le courage de bouger ou de lui demander de rester. Pour elle, c’est presque comme une fuite et elle n’a rien pu y faire, elle n’a même pas essayé de le faire rester, elle n’a même pas tenté de lui dire quelque chose. Elle ne sait pas quoi, mais prononcer un mot. Qu’elle est heureuse de le revoir aussi. Surtout que cette histoire de piqure lui rappelle douloureusement ses problèmes de santé, ce qu’elle n’aime pas. Non, elle n’aime pas savoir qu’il souffre, même si elle ne connait pas l’intensité de cette douleur. Quelques minutes se passent avant qu’elle ne se rende vraiment compte de où elle est, de ce qu’elle doit faire. Elle ne doit pas rester ici, ça ne sert à rien. Et pourtant, elle n’a pas nécessairement envie de retourner dans sa chambre, sauf qu’elle n’a nulle part où aller ailleurs. Elle soupire.

- A demain …

Lentement, elle remonte sur la scène pour récupérer sa pochette, laissée là quand elle est descendue. Elle ne regarde même pas son portable, alors qu’elle sait que c’est fort possible que sa mère ait appelé ou envoyé un message. Elle ne veut pas lui parler, encore moins maintenant, alors qu’elle est totalement chamboulée, qu’elle ne sait plus où elle en est. Les battements de son cœur reprennent peu à peu un rythme normal alors qu’elle passe à son tour la grande porte du théâtre de l’école. Dehors, rien n’a changé. Personne ne pourrait se douter de ce qu’il s’est passé à l’intérieur du bâtiment. Et pourtant, il y a bien eu quelque chose. Quelque chose d’assez important pour la changer, elle. Pour qu’il y ait cette petite flamme au fond d’elle, sans doute pour réchauffer un peu sa froideur naturelle.

La jeune fille, sans se presser, déboussolée, reprend le chemin de la confrérie. Elle monte les marches, se dirige vers la chambre, comme un robot et entre dans sa chambre. Sa charmante colocataire n’est pas là, tant mieux. Elle n’a pas envie de la supporter, ou même de la trouver en compagnie d’un mec, ce qu’elle trouve tout à fait dégradant en temps habituel, ce qui lui mettrait les nerfs maintenant. Parce qu’elle, elle n’a pas pu rester avec le jeune homme qui peut l’intéresser, parce qu’elle l’a laissé s’échapper comme un lâche, parce qu’elle n’a pas su le retenir, comme une lâche. Elle est énervée, comme si sa surprenante douceur avait quitté le navire en même temps que Kevin. Elle a envie de frapper quelqu’un, mais elle n’a personne sous la main. Elle n’a même pas un vieux sac pour faire office de punshing-ball. Rien. Pas d’objet personnel, puisqu’elle ne s’attache pas à ces attrapes poussière, pas de petit ange en argile, pas de boule en verre avec de la neige qui tombe quand on la secoue, pas de cadre photo où on la voit enlacer tendrement ses parents. RIEN. A part cette pile de bouquin et ces quelques cours qu’elle a pris en note qui trône pitoyablement sur son bureau. Sans attendre, d’un geste rageux du bras, elle fout tout par terre.

- Aaaah, putain !!!

Elle hait Kevin parce qu’elle l’aime plus qu’un autre. Elle le hait parce qu’elle a envie de le revoir. Elle le hait parce qu’elle a aimé leurs baisers. Elle le hait parce qu’il lui manque terriblement. Après deux semaines sans nouvelles, elle a le droit à quoi ? A quelques minutes intenses et un départ trop tôt. C’est trop frustrant. Elle le hait de s’être pris la balle de Trent. Peut-être lui était-elle réservée à elle ? Elle n’en sait rien, elle ne veut pas savoir. Elle veut juste effacer de sa mémoire tout ce qu’il s’est passé, et en même temps, elle ne cesse de revisionner tout en boucle. Oui, à demain. Et qu’il se tienne prêt, parce qu’elle ne va pas le lâcher de sitôt.
BY .TITANIUMWAY



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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptySam 21 Déc 2013 - 16:40





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Code by Gali.
Tu touches, tu redistribue... je te mange tout cru.


Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptyJeu 19 Déc 2013 - 10:20




Kevin & Karen
Kevin & Karen : Acte 2, le kombat continue

Séparés pendant deux longues semaines, ils sont à présent tous les deux réunis. Comme si une main invisible et géante les avait poussés l’un vers l’autre. La jeune fille, évidemment, en apparence ne montre rien, mais elle est contente de le revoir, un peu comme si elle avait cessé de respirer pendant son absence et qu’elle peut à nouveau prendre une grande bouffé d’air. Voilà ce qu’il était : une bouffée d’air frais dans un monde asphyxiant pour elle. Quelque chose dont elle n’a même pas conscience pourtant.
Les deux jeunes gens s’attaquent et se répondent sans cesse, passant d’un sujet à l’autre. Karen retient d’ailleurs dans un coin de sa tête qu’il ne fait pas bon parler de la mère de Kevin, pas comme elle le fait en tous les cas. Elle n’aime pas trop savoir que mère et fils sont aussi proches, parce que l’adulte peut être un obstacle. Un obstacle à tout ce qu’elle peut faire au jeune homme, un obstacle même à ce qu’elle ne sait pas encore. La jeune fille n’est pas non plus consciente qu’elle énerve son camarade, même si ce n’est pas compliqué à deviner. Son arrogance peut taper sur les nerfs de tout le monde, sauf des siens évidemment. À un moment d’ailleurs, elle fait référence à son pays d’origine, presque fière d’avoir échappée à un massacre national, alors que de toute façon, si elle était restée en Norvège, elle n’aurait pas été dans cette ville-là. Kevin la questionne sur ledit pays, et ça ne la dérange pas le moins du monde de dévoilée où elle est née, même si elle est un peu déçu qu’il ne fasse pas de même. Non, juste une remarque comme quoi elle porte la poisse, étant donné qu’il y a aussi eu une fusillade à Miami.

- T’as sans doute raison, tu devrais pas trop t’approcher de moi alors …

La vérité est qu’elle se sent bel et bien coupable pour ce qui lui est arrivé. Alors elle n’a peut-être pas la poisse, mais son fort caractère peut avoir les mêmes effets, preuve en est, le bras blessé du jeune homme. Vient alors les « critères » importants aux yeux des hommes et des femmes, et l’évocation des potentiels anciens amants de la demoiselle. Sans dire cash qu’elle n’en a jamais eu, elle le fait très largement comprendre en affirmant qu’elle peut plaire à tout le monde, mais qu’elle ne veut pas dire oui à n’importe qui. En fait, pour l’instant, à personne. Et Kevin le devine sans trop de difficulté, ce qui ne dérange pas outre mesure la jolie blonde.

-J'en prend bonne note, princesse est donc vierge. Intéressant.  Qu'importe... Ecoute, tu couches pas avec n'importe qui et tu as bien raison mais je ne suis pas n'importe qui donc ma foi, je pense que j'ai mes chances.

Son sourire provocateur lui donne envie de lui rétorquer qu’il n’en a aucune, comme tous les autres, mais la vérité n’est pas là. En fait, il a bien plus de chances que n’importe qui, parce qu’il n’est pas comme les autres. Mais ça, elle ne le lui dira pas. Elle se contente juste de confirmer.

- Juges que c’est intéressant si tu veux, mais sois quand même pas trop sûr de toi …

Et c’est elle qui dit ça ! Elle qui a tout le temps confiance en tout ce qu’elle fait, en tout ce qu’elle pense et ce qu’elle croit être. Elle qui est presque convaincue être la perfection incarnée. Elle enchaine sur la question de la beauté intérieure. Elle, elle se fiche d’être généreuse, d’avoir un grand cœur et une bonne âme. Elle ne sera pas reconnue grâce à son humanité, puisque de toute façon, ce n’est pas la qualité dont elle est le plus pourvue. Non, elle sera reconnue par son talent.

- Superficiel ou pas, j'en sais trop rien. Ne met pas tous les hommes dans le même sac princesse, voyons. Je suis ce genre de mec qui refuse CATÉGORIQUEMENT de coucher avec une meuf si laide que je devrais lui faire porter un sac sur la tête pendant l’acte. Ça ne veut pas dire que tous les hommes sont aussi salauds que moi.

Elle aurait bien rit. Elle comprend. Elle-même, elle n’aime pas qu’on la voit avec quelqu’un qui n’est pas un temps soit peut beau, ou qui ait de la classe. Garçon comme fille. Mais comme on la voit rarement en compagnie de quelqu’un … Une fois encore, l’évocation de sa mère ne plait pas au jeune homme, aussi Karen arrête là, pour éviter que ça ne dégénère. Non, elle préfère faire des « menaces » détournées de tout ce qu’elle peut lui faire à genou. Ça lui apprendra à faire des propositions comme il vient de le faire. Il change d’ailleurs d’avis, estimant qu’il est préférable qu’il ne sache pas, finalement. Elle le regarde comme s’il était un dégonflé et là encore, elle voit qu’elle a fait mouche. Encore un peu plus et il lui sauterait à la gorge pour la lui arracher. Mais en bon homo sapiens civilisé, il se contrôle.
Et en bon comédien, il sait faire son jeu. Jeu qui veut amener Karen à penser qu’elle ne quitte pas ses pensées et qu’il ne comprend pas tout ce qu’il s’est passé pendant la fusillade. Ça semble tellement vrai qu’elle a failli s’y perdre, se laisser berner. Réel don d’acteur ou vérité avouée sous le couvert du défi lancé par la jeune fille ? Toujours est-il qu’à la fin, il lui demande son avis sur son petit tour. Elle admet qu’elle y a cru, alors qu’elle aurait pu mentir, gardant toute sa fierté au passage. A la place, elle préfère continuer le jeu, la comédie. Parce qu’après tout, dans un film, le personnage n’est jamais tout seul. Il a besoin des autres pour exister, pour interagir, pour lui donner la réplique. Vous avez déjà vu un film avec un acteur qui parle tout seul pendant 2 heures ? Non, eh bien voilà. Et puis quelque chose lui dit qu’elle ne doit pas laisser les choses s’arrêter là, qu’elle doit répondre, ne serait-ce que pour lui donner une leçon. Mais au fond, est-ce vraiment utile de donner une leçon pour ne pas se brûler les doigts en jouant dangereusement avec le feu ?
Ce que ne tarde pas à lui dire Kevin. Sans se démonter, elle lui dit qu’elles trouvent les choses simples inintéressantes. C’est tout à fait ce qu’elle pense, et elle ne se rend pas toujours compte que ça peut lui attirer de sérieux ennuis. C’est au tour de Kappa de continuer cette pièce, de lancer la prochaine balle. Balle qui se trouve être une bombe. Chacun veut s’en débarrasser le plus vite possible, pour éviter qu’elle ne lui éclate à la figure, sans se rendre compte qu’elle est trop puissante, et que de toute façon, quand elle explosera, ça sera pour les deux.

D’ailleurs, Kevin reprend « le contrôle » en reprenant la place du dominant, ce que Karen le laisse volontiers faire, curieuse de voir ce qu’il lui réserve, et surtout envoutée par ses paroles. Il évoque la petite bombe qui a déjà fait des dégâts, cette balle qu’il s’est prise le jour d’Halloween. La demoiselle a presque l’impression qu’il regrette, et elle serait déçue si c’était le cas. Ce geste lui prouverait qu’elle compte un peu pour lui, au moins juste un peu. Il ne répond pas à sa question, mais il l’embrasse. Elle ne fait rien, elle se laisser bercer. Evidemment, elle pourrait le forcer à arrêter, mais elle n’en a pas du tout envie. Elle a presque envie de répondre avec ardeur à ses baiser, mais quelque chose l’en empêche. Si elle le fait, est-ce que ça signifie qu’elle a perdu sa partie contre lui ? Est-ce que ça signifie que le diable l’a emporté, qu’il a réussi à la tenter, et qu’elle n’a pas su résister ? Quand il la mort, sans lui faire hyper mal non plus, elle retient un frisson. Il est sauvage, et c’est tout ce dont elle a besoin. Par contre, elle n’a pas besoin qu’on lui rappelle qu’elle a une dette envers lui. Machinalement, elle évoque encore sa mère, mais plus pour utiliser une « expression », pas pour attaquer de nouveau celle qui a donné la vie à Kevin.

-Ma mère m'a juste appris que si je désirais quelque chose je pouvais l'obtenir!

Elle rit. Sa mère aussi lui disait souvent ça. Qu’elle pouvait tout avoir, parce qu’elle le méritait, qu’elle était la meilleure, sa petite fille à elle, un bijou. Et à côté, elle lui donnait une éducation stricte, qui a rendu allergique la jeune fille à toute forme d’autorité. D’ailleurs, elle ne supporte plus le côté étouffant de sa mère. Cependant, elle connait toutes les règles de bonne conduite, et elle sait les utiliser quand il le faut. Elle décide alors de prendre sa main, et de parcourir une partie de son corps avec. A vrai dire, elle en a envie, et ce n’est pas qu’un jeu pour le pousser à bout. Elle se sait belle, attirante, et elle en joue vraiment à ce moment. Elle lui dit alors qu’elle lui aurait bien offert sa beauté intérieure, mais qu’elle doit en être dépourvue. Elle voit bien le regard du garçon dans son décolleté et finit par le lâcher. Ça a pour effet d’attirer de nouveau ses yeux vers son visage. Elle passe une main dans ses cheveux et le force à incliner la tête en tirant sur quelques mèches, sans chercher à lui faire mal non plus. Elle continue de le questionner sur ce qu’il veut. Toujours pas de réponse. Et elle, que veut-elle ? Elle n’est même pas sûre de le savoir. Tout ce qu’elle sait, c’est que là, elle n’a pas envie qu’il s’en aille, ni même qu’il ne s’éloigne d’elle d’un seul millimètre. D’ailleurs, elle lâche ses cheveux et le rapproche d’elle. Plus près, c’est difficilement faisable. Elle lui fait alors comprendre son avis sur les dettes. Quand elle évoque les deux manières de les payer, il semble enfin retrouver sa voix.

- Élimine-moi alors...

Il semble … triste ? Qu’il ne s’inquiète pas, ce n’est pas une option qu’elle compte choisir. Jamais.

- Désolée de te décevoir, c’est pas vraiment dans mes projets …

Ce qui veut aussi dire qu’elle choisit l’autre solution : payer son dû. C’est lui qui devrait se réjouir ! Encore plus du geste qu’elle fait alors. C’est à son tour de l’embrasser, elle ne peut pas s’en empêcher. Il l’attire comme un aimant, elle ne parvient pas à résister. Et pourtant, elle finit par s’écarter, comme si elle s’était brûlée. Elle ne peut pas faire ça ! Toujours cette foutue fierté. Et le sentiment que les choses vont dégénérer. Elle perd le contrôle et pour elle, ce n’est pas envisageable. Elle lui donne déjà beaucoup, des choses qu’elle n’a jamais données à aucun garçon. Elle s’énerve contre lui, mais en vérité, elle est plus en colère contre elle-même. Elle lui balance qu’elle le déteste, sans lui dire que c’est parce qu’il l’attire irrésistiblement. Elle préfère se dire que c’est de sa faute à lui, plutôt qu’une défaillance, de sa part à elle. ces quelques mots ont pour résultat de le mettre en colère aussi.

-J'ai rien à demander!??  Non ça me suffit pas.

Elle tente de le repousser, mais c’est peine perdue, il n’est pas décidé à s’en aller.

-Ce que je veux!!! Hein!

Il frappe le mur, juste à côté de sa tête. Elle sursaute. Elle ne l’a jamais vu comme ça. A ce moment, elle a peur de lui. Il est hors de lui, elle ne sait pas du tout ce qu’il compte lui faire. Et s’il pétait un plomb, comme Trent ? A-t-elle été trop loin ? Sans doute, et elle va le payer maintenant. Elle se refuse à fermer les yeux. Si un coup doit la toucher, elle veut le voir venir. Mais rien.

-putain!!!

Il ne s’emporte plus en tapant les choses. Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne donne pas de coup.

- Ce que je veux?  tu tiens vraiment à le savoir pourtant tu sais aussi bien que moi ce que désirent tous ses hommes qui ne regardent que le physique hein!! Tu sais très bien ce QUE JE VEUX!!!

Son regard aussi lui fait peur, et elle déglutit, légèrement paniquée. Comment doit-elle réagir ? Il n’a pas besoin de lui faire un dessin, elle a très bien compris ce qu’il veut.

- je te veux toi... je veux coucher avec toi la maintenant, je veux te faire atrocement mal au point que tu me supplies d'arrêter!!! J'ai envie de toi.

L’entendre dire … ça fait un choc. Elle sait maintenant,  elle doit se rendre à l’évidence. Le pire dans tout ça ? Elle ressent exactement la même chose. Elle a envie de lui, elle a envie de le faire souffrir, mais en même temps, elle a envie d’obéir à ses pulsions, et quelque chose lui dit qu’il n’y aurait pas que de la souffrance si tel était le cas. Alors c’est ça ? Tout ce qu’il veut, c’est lui faire du mal ? Sur son visage, on peut voir que lui aussi souffre. Karen, elle, exprime plus de la frayeur. Il attrape son menton et elle ne cherche même pas à l’en empêcher.

-Tu as 2 façons de régler ta dette et moi j'ai 2 façons de te la faire régler! : par la douceur ou par la force et comme tu sembles absolument pas réceptive à la douceur...  je te laisse supposer ce qui va t'arriver la maintenant!

A nouveau, elle déglutit. Ce qu’il va lui arriver maintenant ? Il ne compte tout de même pas la … violer ? Elle refuse de croire ça. Il ne peut pas aller aussi loin, c’est impossible, pas lui. Elle se rend compte qu’elle a été beaucoup trop loin, qu’il est trop tard pour reculer. Elle a des regrets. Oui, elle regrette, pour une des premières fois de sa vie, elle pense que ça peut mal tourner pour elle. Et pourtant, une part d’elle-même à confiance, se dit qu’il ne ferait pas ça. Que doit-elle penser, croire ? Il sert sa mâchoire, comme s’il commençait déjà à utiliser la force. C’est le début de la fin.

-je te préviens Karen, si tu me mords, tu vas le regretter. Arrête de jouer avec moi! Je ne suis pas un adversaire à ta taille!

Un baiser violent, voilà ce à quoi elle a le droit. Elle se dit que c’est loin d’être terminé et elle lui obéit, elle arrête de jouer. Pour elle, elle a déjà perdu la partie. A trop vouloir faire la maligne, elle a fini par se brûler une aile, et la chute est inévitable. Et pourtant, elle se sent tellement bien dans ses bras ! Pour l’instant, il ne cherche pas à aller plus loin. Va-t-il l’épargner ? Si elle essaie de l’arrêter, va-t-il la laisser faire ? Il a l’air de déjà se calmer. S’est-il juste emporté ? En même temps, elle l’a cherché, on ne peut pas tirer sur les oreilles de l’animal et s’étonner après qu’il nous ait mordus. Dans ce cas, pourquoi aime-t-elle ce baiser, alors qu’elle a peur de ce qui peut arriver ensuite ? Le balai de leurs deux langues lui fait tourner la tête, mais elle parvient tout de même à réfléchir. Doit-elle faire profil bas ou au contraire, se défendre ? Non pas attaquer, elle l’a déjà assez fait, et voilà le résultat. Elle répond au baiser, sans douceur non plus. Elle sent qu’il se colle encore à elle, elle sent son bras blessé. Est-ce qu’il a mal ? Et puis, il y a toujours son autre main, avec laquelle il a frappé le mur. Serait-il vraiment en mesure de la forcer, de lui faire du mal sans qu’elle puisse s’échapper ?

Le baiser finit quand même par se briser. Qui se détache de l’autre ? Karen n’en a aucune idée. Peut-être elle. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle essaie de reprendre son souffle et qu’elle a une terrible envie de recommencer. Aurait-elle l’occasion de s’enfuir ? Comment s’enfuir sans perdre sa fierté ? Pourquoi s’enfuir alors qu’elle sait que s’arracher à lui la fera souffrir ? Surtout : pourquoi ne pas le faire vu la tournure que peuvent prendre les événements ? Parce que voilà, il s’est calmé et elle ne pense pas qu’elle soit réellement en danger, même si elle garde encore une grande pointe d’inquiétude. Elle décide alors, quant à elle, d’utiliser la douceur, pas besoin de s’énerver plus. Elle a senti toute la colère qui l’habitait s’envoler en même temps que se posaient les lèvres de Kevin sur les siennes. Un peu hésitante, un peu tremblante, elle lève sa main pour caresser la joue du garçon. Elle le regarde quelques secondes, dans les yeux, espérant y voir la fureur disparaître, incapable de dire quoi que ce soit. Puis, elle se lance enfin, touchant du bout des doigts son nez, puis sa bouche, doucement.

- T’es bien plus à ma taille que n’importe qui. Ce n’est qu’un murmure, et elle espère que ça va continuer de l’apaiser. J’ai plus envie de jouer, plus comme ça.

J’ai envie de plus. Voilà ce qu’elle a envie de lui dire, mais elle le garde pour elle. Plus, qu’est-ce que ça voudrait dire ? Immédiatement, l’image d’un couple se forme dans son esprit, mais elle la rejette. Elle ne se voit pas du tout en couple, ce n’est vraiment pas fait pour elle. Mais d’un autre côté, elle n’a aucune envie de le laisser repartir de son côté comme si de rien n’était. Un peu maladroite, elle essaie de le lui faire comprendre.

- T’es pas en état de me forcer à quoi que ce soit aujourd’hui. Et t’auras sans doute jamais à le faire …

Une manière de lui dire qu’il aura ce qu’il veut, parce qu’elle veut bien le lui donner. Elle ne sait même pas pourquoi elle agit comme ça avec lui, elle qui s’est refusée à tous les hommes qui ont jusqu’à rampé devant elle. Seulement, pas tout de suite. C’est trop … rapide. Elle n’est pas prête. Elle continue. Il lui a dit, bien que violemment, ce qu’il veut. À elle de faire de même. C’est donnant donnant et pour elle, elle n’a même pas à hésiter. Autant mettre les choses au clair maintenant. Sa voix est un peu plus forte, mais calme quand même, loin d’être froide comme à l’ordinaire.

- Tu sais ce que je veux moi ? Elle s’apprête à faire sa liste au Père Noël. Je veux qu’en sortant de cette pièce, tu penses à moi. Je veux qu’en rentrant chez toi, tu penses à moi. Que quand tu retourneras en cours, tu penses à moi. Quand tu discuteras avec quelqu’un, tu penses à moi. Je veux pouvoir étrangler de mes mains toutes les filles qui oseront poser les yeux sur toi ou te parler. Je m’en fiche que ce soit pour te demander un truc pour le devoir de math, ou pour babiller comme une gamine de 6 ans devant le meilleur ami de son grand frère. Je veux que quand tu me croises dans les couloirs, tu penses que tu ne pourras jamais t’échapper, parce que quand j’arrive à obtenir quelque chose, plus personne ne peut s’en approcher pour me le voler. Voilà ce que moi, je veux.

Il lui a fallu un effort surhumain pour se mettre à nu de la sorte, et elle a l’impression que c’est la présence du garçon qui fait qu’elle est comme ça. Non en fait, ce n’est pas qu’une impression. Il lui fait perdre tous ses moyens, il fait tomber les barrières sans avoir à rien faire de particulier. Juste en existant, en la regardant, en mêlant son souffle au sien. Juste par sa présence, il arrive à avoir d’elle ce que personne n’a jamais eu. Contrastant volontairement avec lui, elle vient capturer doucement ses lèvres, tout en passant sa main derrière sa nuque. C’est court et sans doute très frustrant.

- Le jeu est fini, on a perdu tous les deux. Mais à vrai dire, j’en ai rien à faire.

Elle met fin à leur combat, comme ça. Et après ? Que va-t-il se passer ? Vont-ils s’ignorer ? Elle n’en a pas la moindre envie, reste à savoir où en est le jeune homme de son côté.
BY .TITANIUMWAY



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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptyDim 15 Déc 2013 - 15:01





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Tu touches, tu redistribue... je te mange tout cru.


HRP: j'aurais pu aller plus loin mais c'est suffisamment long et je préfère te laisser réagir avec Karen. Désolé de la longueur, j'ai pourtant réduit au maximum... je le jure.  :bad:


Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptyMar 10 Déc 2013 - 15:40




Kevin & Karen
Kevin & Karen : Acte 2, le kombat continue

La guerre est repartie, même si ça se voit que les combattants sont un peu moins énergiques que d’habitude. Ce qui ne les empêchent pas de se battre, bien au contraire, parce qu’en voyant les faiblesses de l’autre, ils ont envie de prendre le dessus, ce qui leur amène une nouvelle bouffée d’air pour continuer la bataille. C’est marrant comme la conversation revient sur le parfum de Kevin, qui a changé, pour une fois. A vrai dire, Karen n’aime pas spécialement l’odeur des roses, pas comme toutes ces filles qui trouvent ça super romantique. Non, c’est plutôt niais à souhait. Elle, il lui faut quelque chose qui a du caractère. Du boisé, de la cannelle pourquoi pas, mais pas les jolies petites fleurs qu’on s’amuse à cueillir dans un champ et qui sont fanées dès le lendemain matin. D’ailleurs, elle ne déteste plus autant le parfum du garçon, parce que si elle le sent, elle sait qu’il est là, et qu’ils vont pouvoir s’amuser en cours. Mais vraiment, les roses, elle ne peut pas. Elle le met en garde contre les éventuelles autres odeurs qu’il peut ramener, comparant les délicates fleurs à du purin, avec toute l’élégance dont elle peut faire preuve.

-Une fausse à purin, ça c'est une bonne idée mais même recouvert de merde, un diamant reste un diamant princesse. Mais dis-moi, depuis quand tu t'inquiètes autant pour moi princesse? Je t'ai manqué à ce point? Tu sais... si tu voulais avoir de mes nouvelles, tu n'avais qu'à venir me rendre visite à l'hosto ou si tu voulais préserver ta dignité m'envoyer un texto... suis-je bête, tu as probablement dû jeter le mémo avec mon numéro le jour où tu m'as envoyée ton larbin. Comme quoi, on finit toujours par s'en mordre les doigts hein.

Elle, s’inquiéter ?! Il ne manquait plus que ça ! Bon d’accord, juste un tout petit peu alors. Pas plus que ça, une minuscule inquiétude insignifiante. Et puis, aller le voir à l’hôpital ? Elle n’est pas sûr d’avoir été la bienvenue, surtout que c’est clairement admettre qu’elle en a à faire de son sort, ce qu’elle refuse de faire. Elle a bien trop de fierté pour aller lui rendre visite là-bas, comme n’importe quel ami l’aurait fait. Quant à envoyer un texto … Elle a toujours son numéro, quelque part, et elle sait qu’elle ne le perdra pas, ni ne le jettera pas. Elle veut juste attendre. Au fond, elle a un peu peur. Parce que si elle lui envoie un message, il aura son numéro, elle ne sera plus aussi inaccessible. Ils seront à égalité. Tandis que là, elle a un avantage, et elle aime bien les avantages. Surtout qu’il n’est pas très aisé d’en avoir sur Kevin. Autant c’est simple avec les autres, ils sont si inférieurs que s’en est trop facile. Mais le garçon joue dans la même cours qu’elle, alors chaque miette qu’elle peut grappiller, elle la garde jalousement pour elle. Elle lui répond avec son habituel ton tranchant, mais sans beaucoup de froideur dans la voix.

- Oh mais c’est pas pour toi que je m’inquiète ! Disons que j’ai un peu de cœur et que je pense aux autres. Ça serait dommage qu’ils ne puissent plus respirer. Elle marque une pause et fait un sourire en coin. Non, en fait, sur ce coup, je pense qu’à moi. J’ai juste envie de préserver mon nez. Et les hôpitaux, c’est pas mon truc, ya trop de vermine qui traine. Nouvelle pause. T’en fais pas aussi, les trucs utiles, je les garde, on sait jamais …

Elle vient de lui avouer qu’elle a toujours son numéro, mais elle lui fait bien comprendre qu’elle n’est pas encore décidée à s’en servir. Elle la enregistré dans son portable, qui est dans sa petite pochette, restée sur la scène, à côté de l’endroit où elle était assise. Etant presque toujours en robe, c’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour avoir le petit objet sur elle à chaque instant et elle trouve ça bien utile.
Un fil se trouve entre leurs regards et ceux-ci de se détachent plus l’un de l’autre, à tel point que le moindre geste du visage, la moindre émotion, la moindre réaction ne peut être cachée. Ainsi, la jeune fille est légèrement troublée, et Kevin saisit l’occasion pour la taquiner. Même si ça met en évidence certain de ses points faibles, comme le manque de contrôle totale en la présence du Rho Kappa, elle aurait presque été déçue s’il avait laissé passer un détail pareil. Au passage, il parle de son pays d’origine, que Karen ne connait pas. Elle saisit l’occasion pour glisser un indice sur le sien, en espérant qu’il en fasse de même.

-Je ne suis pas un fils à maman mais je la respecte, c'est bien la seule femme d'ailleurs qui mérite mon respect!  Sans elle, je me tiendrais pas devant toi à l'heure qu'il est...  ça serait dommage non? Par contre, je sais pas ce qu'est l'île d'Utomachin  ni ce qu'il s'y est passé, ça serait sympa si tu pouvais apporter de ton savoir à ma boite crânienne vide. Cependant, je te promets pas de m'en souvenir.

La seule femme qui mérite son respect ? Il en oublie une, là. Karen aussi mérite le respect, de tout le monde, même si, elle, ne respecte pas beaucoup de personne. Malgré son indice, le garçon ne semble pas plus avancé et un petit rire s’échappe des lèvres de la Sigma. Allons bon, elle va devoir lui faire un cours de culture générale. Elle ne fait aucun commentaire sur sa mère, jugeant le détail inutile à commenter, mais utile à garder dans un coin de sa tête.

- Tu n’as donc aucune culture générale ? Tu vivais dans une grotte en juillet 2011 ? Une fusillade sur une île, avec plein de jeunes pour cible, ça te dit vraiment rien ? Tss tss tss, il faut tout t’apprendre.

En fait, ça ne la dérange pas du tout de lui dire d’où elle vient, étant donné qu’elle ne vit plus là-bas et qu’elle ne compte pas y retourner. Pour elle, c’est du passé, et révéler un passé qui n’est pas dangereux ne l’embête pas.

- Pour information, l’île d’Utoya elle insiste bien sur le nom se situe en Norvège. Je te demande pas de retenir, même moi je m’en fiche un peu.

Maintenant, elle est aux Etats-Unis et sa vie ici est meilleure, bien meilleure. Elle a ce qu’il lui faut. Le luxe, le pouvoir, et tout un tas de choses pour lui permettre de mener sa vie comme elle l’entend. La conversation se centre alors sur les femmes, Karen mettant en doute l’intérêt des jeunes femmes pour Kevin. Après tout, ce qui intéresse vraiment les pétasses de nos jours, ce sont la gloire, l’argent, la célébrité, alors s’il faut passer par un mec qu’on n’aime pas pour ça, aucun problème. Le sujet semble d’ailleurs changer légèrement le garçon. A-t-il déjà été blessé par une voire plusieurs femmes ?

-Oui, on ne peut pas leur faire confiance. Probablement qu'elles visaient mon portefeuille ou la célébrité et la gloire.

Karen approuve. Non, elle n’a pas une image bien positive des femmes, alors qu’elle en est une. Elle se juge à part et elle déteste les autres. Bien sûr, elle déteste encore plus les hommes, mais avec eux, c’est plus facile. On devine très vite leurs intentions, parce qu’ils ont toujours les mêmes. Coucher. Ça se résume à ça en gros, et le nombre de fois où Karen s’est amusée à les faire espérer avant de les jeter sans rien avoir eu ! Non, elle ne se laissera pas toucher par n’importe qui et elle envoie volontiers au diable tous ces miteux qui pensent avoir un quelconque pouvoir sur elle. Les femmes, elles, sont bien plus viles. Elles excellent dans l’art du mensonge et de la comédie et il n’est pas toujours facile de savoir ce qu’elles veulent réellement. Elle ne lui répond pas, ne trouvant rien à ajouter. De toute façon, ce n’est pas sa faute à elle s’il se fait prendre pour un con et qu’on l’aime pour son argent. Elle en tout cas, elle s’en fiche royalement, elle en a bien assez pour aller courir après celui d’un autre. Malgré cette légère déception envers les femmes, ça n’empêche pas Kevin de lui proposer d’être son infirmière personnelle. Elle ne doute pas être plus jolie et plus sexy que celle qu’il a en ce moment, mais elle ne cherche pas de job et encore moins s’occuper d’un blessé, même si c’est lui. Elle le fera mourir plus rapidement que n’importe qui ! Son infirmière actuelle, il devra s’en contenter.

-Princesse... je pensais que tu le savais mais visiblement non. Il ya 2 choses dans la vie qui te permettront de réussir: posséder une belle gueule ou un compte en banque bien rempli et si t'es chanceux comme moi ou toi, tu possèdes les 2.  Et je doute fort que les hommes qui ont couchés avec toi le faisaient pour ta beauté intérieur, c'est ta belle gueule qui les attire. S'ils regardaient ta beauté intérieur, tu n'aurais aucun prétendant à tes pieds, crois-moi.

Il la prend vraiment pour une fille facile ?! Elle est effectivement blessée, mais elle sait qu’il fait tout pour, alors elle n’y prête pas une trop grande attention. Comme souvent, les questions sont détournées, on prêche le faux pour savoir le vrai et ce n’est pas elle qui va s’en plaindre, elle utilise la même technique que lui.

- Avoir des prétendants ne veut pas forcément dire que je leur dis oui … Ils sont très bien là où ils sont, c’est-à-dire plus bas que ma cheville. Je ne suis pas une Eta Iota à deux balles qui couche avec tout ce qui bouge. Tu ferais mieux de t’en souvenir.

Elle n’avoue pas directement qu’elle n’a jamais eu de relation avec un homme, mais du moins qu’elle est difficile, ce qui n’est pas étonnant. Celui qui réussira à l’avoir aura quelque chose d’exceptionnel parce que la demoiselle hait tous les représentants de l’espèce masculine.

- Pour ce qui est de la beauté intérieur, ça prouve à quel point vous êtes des êtres superficiels et non dignes de confiance. Il suffit d’avoir un joli minois pour vous plaire, s’en est désolant.

-Avant que je ne puisse envisager de te présenter à mes parents, faudrait peut-être qu'on échange autre chose qu'un baiser où la meuf t'arrache la langue et les parties intimes au passage, tu crois pas? Surtout que si ma mère apprenait ça, elle s'opposerait fermement à notre relation, on endommage pas à son fils adoré.

Un rire malsain s’échappe de sa gorge. Allons bon, il lui en veut pour ça ? Elle voulait juste lui montrer qu’ici, ça n’allait pas être lui le chef. Oh et puis, encore sa mère. Il fait vraiment une fixette sur elle ou quoi ? Sans compter sur leur « relation » comme il l’a dit. Elle n’a de relation avec personne ! Pas comme ça en tous les cas …

- Mes baisers ne te plaisent donc pas ? Tu es le seul à en avoir de ma part, tu devrais t’estimer heureux ! Et puis, ta mère me fait pas peur. Visiblement, t’es plus qu’un fi-fils à sa maman, c’est même elle qui vient taper sur les méchants qui t’embêtent !

Encore une fois, elle a envie de rire. Elle sait que ce n’est pas forcément vrai, et que les mères peuvent être étouffantes. La sienne, par exemple, réagirait comme ça, à vouloir faire payer quiconque touche à la prunelle de ses yeux. Mais Karen ne lui dit pas qu’il y a souvent des étincelles avec ses camarades, sa génitrice ne fait donc jamais rien et c’est tant mieux. Elle n’a pas besoin d’avoir une hystérique dans les pattes. C’est avec plaisir qu’elle répond à son offre, mimant un geste assez brutal. Le garçon, lui, ne mime pas sa grimace.

-Je pense que je vais devoir refuser ton offre, je tiens à ce qui se trouve entre mes jambes. Je me répète princesse mais tu devrais être plus délicate avec la chose qui te procura du plaisir. Ma condition est pas prête de se rétablir, ça nous amène à dans 6 mois au minimum alors réfléchis bien à ce que je viens de te dire. J'essaye de sauver ta vie de couple, tu sais.

Alors là, ça se passait de commentaire. Les yeux brillants, la jeune fille ne dit rien, mais son visage voulait tout dire. « Tu te dégonfles petit Kevin ! ». En plus, c’était quoi cette connerie de couple ? Elle a une tête à être en couple ? A parader au bras d’un mec, à sentir son cerveau devenir guimauve et à devenir totalement niaise en déclarant que c’est l’homme de sa vie ? Très peu pour elle. Elle veut aussi savoir s’il se dégonfle niveau comédie et met en doute ses talents. Il ne tarde pas à saisir le défi, et à lui lancer une remarque piquante au passage. Comme d’habitude, elle répond, parce qu’elle n’accepte pas qu’il ait le dernier mot. Sauf que la balle ne reste pas dans le camp du Kappa.

- Alors qu'est ce qui te ferait plaisir puisque tu te dis "différente" de mes "pisseuses" qui je tiens à signaler au passage, je ne me laisse pas berner par ce genre de meuf que ça soit clair entre nous.

Avec un sourire en coin, elle rebondit sur ses mots.

- Qu’est-ce qui me ferait plaisir ? J’aime qu’on me surprenne et j’avoue que je ne suis jamais fixée avant de tomber sur l’objet parfait. Que veux-tu, nos désirs sont parfois si compliqués qu’on ne peut rien prévoir à l’avance ! Heureuse que tu te fasses pas berner par ces gamines en chaleur, t’as au moins ça pour toi.

Comme s’il n’avait rien d’autre en fait. Alors que ce n’est pas vraiment ce qu’elle pense. A ses yeux, il en a déjà plus pour lui que la plupart de tous ceux qui sont dans ce foutu lycée. N’ayant pas zappé  le déni de son talent en comédie, il se met alors à genoux pour réciter un bout de la pièce de Shalespeare et elle suit son jeu, déclamant la réplique suivante. Un bref instant, ils sont dans les rôles de deux amoureux, que tout sépare à part leurs sentiments l’un pour l’autre. Mais c’est bien trop court pour que ça ait une importance. Un jeu en cache un autre et Kevin entre à nouveau dans un personnage, qui est censé être lui.
Il s’approche dangereusement, a des gestes pour le moins déroutant, et avoue quelque chose. Karen est totalement déstabilisée, parce qu’elle ne s’y attend pas. Ce qu’il dit pourrait être vrai, et le semble, c’est ce qui est le plus gênant. On dit que dans tout mensonge, il y a une part de vérité. Serait-ce vrai dans la comédie, qui est quand même une forme de mensonge ? En tous les cas, sur son visage, on peut voir à quel point elle est surprise, à quel point elle ne sait pas comment réagir. Attaquer, mordre, blesser, elle sait faire. Réagir à des paroles comme celles-ci, elle ne sait pas le moins du monde. Sauf qu’à la fin de sa tirade, Kevin lui demande un avis sur sa performance, confirmant au passage que ce n’était que du vent. Vent qui semblait presque saisissable pourtant. La jolie blonde décide alors de lui donner une petite leçon. On ne joue pas avec elle comme ça, pas sans attendre sa participation au jeu en retour. Sauf qu’elle, elle ne précise pas que c’est de la comédie. Sans doute parce qu’il y a une part de vrai. Elle a l’avantage physique, pour une fois, étant donné la blessure de son camarade de classe. Ça lui permet de le coincer contre la scène tout en le forçant à la regarder. Elle voit bien qu’il se méfie, après tout, la dernière fois, il a eu quelques frayeurs, surtout concernant son entrejambe. Il ne tente pas de se dégager, le contraire aurait déçu Karen. C’est à son jour de ne pas savoir quoi faire, c’est à son tour de douter et d’y croire. D’ailleurs, ça semble très bien fonctionner. Elle continue de lui susurrer des mots à l’oreille, elle joue avec lui. C’est ce qui l’amuse le plus sur cette terre et rien que pour ça, elle déteste un peu moins cette école. Elle n’hésite pas un instant à être très proche de lui physiquement, ça lui plait à vrai dire, même si elle est plus concentrée sur lui que sur ses propres sensations. Quand elle parle de sentiments, le garçon semble enfin prononcer quelques mots.

-Des vrais sentiments?

Visiblement, il n’a pas l’esprit très clair. Il a bien entendu, de vrais sentiments. Karen ne sait pas vraiment ce qu’elle fait, elle pense que c’est juste un jeu, elle ne se rend pas compte qu’elle n’est pas totalement dans le faux. Aurait-elle des sentiments pour lui ? Si c’est le cas, on ne peut pas vraiment dire que c’est comme les autres. La demoiselle est différente, même dans sa façon d’aimer. Si « aimer » est bien le bon verbe à utiliser. La preuve, elle est en train de jouer avec Kevin. Elle lui fait même mal au bras, elle s’en fiche. Mais en même temps, on ne peut pas dire qu’il n’y ait rien. Après tout, elle est très contente de le retrouver en cours. Si par malheur il n’est pas là, sa journée est assombrie. Et elle doit avouer qu’il lui a manqué, pendant sa convalescence. Alors est-elle indifférente ? Tout autant de questions qu’il veut mieux qu’elle ne se pose pas, parce qu’elle risque d’être irritée en étant face aux réponses.
Elle continue, jusqu’à ce qu’elle pense que ça suffit. A trop matraquer sa proie, elle va finir par faire une hémorragie et par ne plus être bonne à manger. Il faut savoir s’arrêter. Et surtout, elle veut voir comment il réagit, ce qu’il en pense. L’a-t-elle vraiment troublé ? Ou n’y a-t-il vu que du vent ? Pour elle-même aussi, elle ne doit pas aller trop loin, avant de perdre le contrôle, ce qui n’est pas souhaitable.

-Qu'attends-tu de moi?

Si seulement cette question était simple ! Mais elle ne l’est pas du tout. Elle ne sait pas ce qu’elle attend de lui. Parfois, elle aimerait qu’il n’existe pas, parce qu’elle agit bizarrement en sa présence, mais elle sait que sans lui, elle ne pourrait pas tenir en cours. Elle s’ennuierait terriblement sans lui. La preuve, deux semaines d’absence et elle n’en pouvait plus. Sans doute aussi parce que l’ambiance en classe est plus que sinistre, mais aussi parce qu’il manque quelque chose quand la chaise à côté d’elle est vide en cours d’histoire.

- Je suis pas sûr d'avoir tout très bien compris mais si c'est ce que je pense tu joues à un jeu dangereux princesse, ne pleures pas si tu y perds une aile. Je vais jouer mon personnage jusqu'au bout avec de "vrais sentiments et en donnant plus que ce que j'ai en jouant mon rôle jusqu'au bout", le rideau n'est pas encore tombé.

- Un jeu dangereux ? Et depuis quand les jeux simples sont intéressants ? C’est bien mieux quand tu as la possibilité d’entrainer ton partenaire dans ta chute vers les enfers …

Cependant, une petite peur s’immisce dans son esprit. Et si elle perd ? Si pour une fois, elle n’arrive pas à s’en sortir avec la tête haute ? Il ne faut pas oublier qu’elle a un vrai concurrent en face d’elle. Pas un de ceux qui abandonne au premier tour parce qu’elle a montré un peu les dents. Non, un de ceux qui, coute que coute, continue jusqu’à la victoire. C’est un peu effrayant de savoir qu’il peut réellement lui tenir tête, mais c’est excitant à la fois, c’est un nouveau défi et la victoire facile n’a aucune saveur pour elle.
La main libre de Kevin vient se poser dans le creux de ses reins pour l’attirer à lui. Docile, et surtout surprise, elle se laisse faire sans chercher à se dégager. Ce contact lui donne envie de frissonner mais elle reste maitresse de son corps. Pour l’instant.

-  Où en étais-je.. ah oui. Je disais que tu me hantais. Tu auras beau me plaquer contre un mur rien ne changera. Je n'ai pas arrêté de penser à toi, nuit et jour, surtout la nuit, je n'avais rien d'autre de mieux à faire tu sais. Est-ce que je rêve à nouveau comme chaque nuit vais-je me réveiller  avant d'avoir pu t'atteindre? Tu sembles pourtant si réel.

Sa main quitte ses reins pour monter vers son visage. Il fait courir ses doigts sur sa mâchoire, ses lèvres. Ils se fixent et elle comprend qu’il y a autre chose que le jeu. Cette constatation lui tord les entrailles mais elle ne lutte pas contre. Pour une fois, elle a envie de laisser les choses se passer, sans vouloir contrôler le moindre petit geste. Au pire, est-ce que ça peut vraiment les mener loin ? Elle saura toujours se stopper au moment voulu, non ?

- Tu aurais dû venir me rendre visite ou non, ça aurait été pire. Dis-moi  pourquoi tu occupes autant mon esprit, hein depuis cet événement. Si seulement, ça n'était pas un rêve.

C’est à son tours de reprendre le dessus et Karen se retrouve entre la scène et lui. Il y a toujours cette tension, même s’ils sont moins proches. Comme elle s’en doutait, il n’aime pas être en position de faiblesse. Pour le moment, elle accepte cette place. De toute façon, tout peut basculer de nouveau en moins d’une seconde.

-Tu crois que... que c'est ça aimer? Hein?  Moi je ne sais pas, je n'ai jamais aimé. ça serait si confortable si tu pouvais sortir de ma tête!

Ses lèvres se posent sur son front et elle refreine l’envie de le repousser. Pas qu’elle n’aime pas, au contraire. Elle ne voit plus clair du tout dans ce jeu. Elle a voulu se venger, lui montrer qu’on ne pouvait pas jouer avec elle comme ça, mais elle a l’impression que ça s’est retourné contre elle. Maintenant, elle n’a qu’une envie : se jeter sur lui. Pour le frapper ou l’embrasser ? Sans doute un peu des deux. Parce que c’est comme ça. Il ne peut pas y avoir d’amour sans haine, il ne peut pas y avoir de haine sans amour. C’est un tout et non pas deux sentiments séparés.

-Tu es différente des autres et je déteste ça. Donner plus hein?  je ne peux que t'offrir ma simple personne entière et nu comme un ver. En prendras-tu soin?

Il embrasse sa joue et quand Karen sent le visage du garçon se nicher dans son cou, un long frisson lui parcourt l’échine. C’est trop tard, il lui fait perdre la tête, il lui fait perdre la face. Qu’il ne vienne pas se plaindre si elle ne peut pas se contrôler !

-Hein, dis moi? En prendras-tu soin?

Cette fois-ci, les victimes sont ses lèvres. C’est loin d’être aussi sauvage qu’elle aurait pu l’attendre, mais elle sait que c’est loin d’être terminé. Pourtant, elle a envie d’attraper sa tête pour le forcer à l’embrasser encore.

-Je n'aurai pas dû te protéger, pourquoi je me suis mis entre lui et toi! Je n'aurais pas reçu cette balle, je n'aurais pas dû souffrir seul dans ce lit d'hôpital, je n'aurais pas eu peur de mourir en voyant mon sang couler hors de mon corps, je n'aurais pas a porter cette attelle, je pourrais faire du sport à ma guise.

Alors quoi Kevin ? Tu regrettes ?

-Pourtant,  il m'était insupportable de te savoir blessé. J'aurais pu le tuer tu sais, j'en suis capable n'en doutes-pas.

Il lui arrache un nouveau baiser et elle est un peu comme un pantin. Toute volonté de se défendre s’en est allée. Elle pourrait très bien le repousser, parce que n’importe qui ne peut pas l’avoir et qu’il est allé trop loin. Mais non, elle se contente de subir ses assauts.

- Et tout ça pour quoi?.... rien, pas un message, pas même un larbin venu m'apporter des fleurs, rien... même pas un merci.

Cette fois-ci, il l’embrassa sans douceur, la mordant au passage mais pas autant qu’elle le jour de la rentrée. Il attendait vraiment quelque chose d’elle ? Merci, quelque chose qu’elle ne connait pas. Comment aurait-elle pu le remercier ? Elle n’en a aucune idée, elle sait très bien que le simple mot n’est pas suffisant pour tout ça. Surtout qu’elle ne lui a pas demandé de faire quoi que ce soit pour elle ce soir-là. Le baiser coupé, il rapproche à nouveau leurs deux corps et joue avec ses cheveux presque entièrement détachés et vagabondant autour de son visage en petites mèches ondulées.

-Tu me dois quelque chose Karen. Au cas où tu ne l'as pas encore réalisé, en m'interposant entre toi et lui, je t'ai donné ma vie Karen. ... et toi... qu'as tu as m'offrir? Qu'as-tu à me donner de plus que ce que tu as?

C’est allé très loin, mais malheureusement pour eux, Karen n’est pas capable d’arrêter ce qui n’est désormais plus un jeu. C’est à elle de ne pas savoir ce qu’il attend. Il dit qu’elle lui doit quelque chose, mais que veut-il ? Serait-elle prête à faire comme lui et à s’interposer entre un fou armé et lui pour le protéger ? Même si ça veut dire flirter voire partir avec la mort ? Elle est totalement paumée et elle n’a qu’une envie, suivre ses instincts. A cet instant, elle est beaucoup plus animale qu’humaine et elle n’est pas sûre de toujours obéir à sa raison. Tant pis si elle se brûle une elle, ou même les deux. Elle ne peut pas reculer, elle ne veut pas, ni s’enfuir. Elle ne peut plus se voiler la face ni prétendre qu’il n’y a rien de plus qu’une guerre entre eux.
Elle essaie de reprendre ses esprits, légèrement,  mais ce n’est pas son habituelle froideur qui prend place dans sa voix. Ca s’entend qu’elle est toujours chamboulée.

- Ta mère ne t’a jamais appris qu’il ne fallait pas quémander Kevin ?

Lentement, elle vient placer sa main sur celle du jeune homme et la conduit vers le bas de son visage. Elle entrelace ses doigts à ceux de Kevin et dessine le contour de son menton avec. Elle descend encore, chatouillant le creux de son cou. Puis, elle s’approche de son décolleté mais s’arrête juste avant d’y plonger.

- Je t’aurais bien offert ma beauté intérieure, murmure-t-elle, mais il parait que je n’en ai pas.

Elle lâche brusquement sa main et vient coller ses doigts dans les cheveux roses du sportif. Elle tire légèrement dessus, pas pour lui faire mal, mais pour qu’il penche sa tête. Elle s’en approche et résiste à l’envie de l’embrasser. Non, pas tout de suite, il faut savoir attendre.

- Alors qu’est-ce qu’il te plairait d’avoir ?

Elle libère ses cheveux et l’attira à elle en appuyant l’arrière de son crâne. A nouveau, leurs souffles se mêlent sans que ça aille plus loin.

- Je t’ai jamais demandé de te jeter sur lui, mais je te remercie. Cependant, je déteste avoir des dettes.

Petite pause. C’est bien vrai, elle n’aime pas devoir quelque chose à quelqu’un. Ça ne lui est jamais arrivé auparavant. Surtout que là, ce n’est pas quelque chose de matériel. Elle ne peut pas donner quelques billets et estimer que l’histoire est oubliée, ce n’est pas possible. Cette fois-ci, elle va devoir donner une partie d’elle-même. Contrairement à ce qu’elle aurait pu penser, ça ne la dérange même pas.

- Et ya deux façons d’effacer ses dettes. Soit on les paye, soit on élimine celui à qui on doit quelque chose …

Elle n’a aucune intention de l’éliminer, d’aucune manière que ce soit. À vrai dire, elle a l’impression de l’avoir attendu pendant deux semaines, comme un chien fidèle attend son maître parti à la guerre. Sauf qu’il n’est pas son maître, qu’elle n’est pas un vulgaire clébard plein de puces. Elle ne tient plus, elle ne peut pas le sentir si proche sans réagir. Elle l’embrasse à son tour. Elle ne se contente pas d’un simple petit baiser, non. Elle est sauvage, comme une tigresse. Elle ne le mord pas, elle ne lui fait aucun mal. Ça n’a rien à voir avec son premier baiser, dans le couloir, même s’il y a le même manque de douceur. Sa langue vient se glisser entre les lèvres de Kevin, elle ne lui laisse pas le choix. Ça sera ça, ou rien. Brusquement, elle s’écarte de lui, se rendant compte qu’elle est en train de perdre les pédales.

- Que veux-tu de plus que ce que tu as déjà Kevin ? Ça ne te suffit pas ?!

Elle est en colère contre elle-même parce qu’elle n’arrive plus à se contrôler. S’il la veut elle, il l’a déjà, il n’a plus besoin d’attendre. Personne n’a jamais réussi à l’avoir, c’est le premier à poser ses mains sur son corps ou ses lèvres sur les siennes, en dehors des tournages. C’est le premier pour qui il n’y a pas que cette haine pure, mais autre chose à côté. Le seule qui est à la hauteur de lui répondre, de combattre contre elle. Elle aurait envie de fuir, avant que ça ne dégénère vraiment, mais elle ne peut pas. Son cœur bat furieusement dans sa poitrine, ses jambes semblent ne pas vouloir bouger. Et ses bras ? Oui, elle en a encore le contrôle. Elle lâche totalement la tête de Kevin pour à nouveau poser ses deux paumes sur son torse. Elle pousse alors sur ses bras, pour le repousser, sauf qu’elle n’y met pas vraiment de force ni de volonté. Il demeure toujours très près, trop près d’elle. Une leur menaçante passe dans ses yeux, Karen n’est plus vraiment elle-même.

- Je te hais pour ce que tu me fais ! Alors tu n’as rien à demander, compris ?!

Sauf qu’elle n’a envie que d’une chose : gouter à ses lèvres à nouveau. Elle a trouvé sa faiblesse. L’attirance qu’elle a pour lui en est une, la pire de toute. Elle se sent tellement conne à cause de ça. Va-t-il en profiter ? Après tout, elle ne sait plus ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas dans ses paroles. Il en a peut-être rien à faire d’elle et elle va l’entendre éclater de rire dans une seconde.
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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptySam 7 Déc 2013 - 10:55





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HRP: Oh bon sang... c'est bourré de fautes mais c'est tellement long que je peux pas relire tout plusieurs fois... Pardon!!!!!!!! ☮


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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptySam 30 Nov 2013 - 0:59




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Kevin & Karen : Acte 2, le kombat continue

Pourquoi faut-il toujours que l’on mette Kevin sur son chemin ? Surtout, pourquoi à un moment où Karen est vulnérable ? La seule consolation qu’elle peut avoir, c’est qu’il l’est sans doute plus qu’elle. Pas de la même manière, lui c’est physique. Alors qu’elle, c’est plutôt le bordel dans sa tête, et pour une fois, elle n’arrive pas à trier, à effacer ce qui lui semble inutile. Peut-être n’y a-t-il rien d’inutile dans cette histoire alors ? C’est à se demander, puisqu’elle se rappelle du moindre petit détail, surtout ceux qu’elle aurait préféré oubliés. Toujours est-il qu’elle ne peut plus être en paix avec le silence et l’obscurité, puisqu’un tigre étranger vient de rentrer sur son territoire provisoire. Pas si étranger que ça, mais sans doute pas hyper bienvenue. Quoi que, c’est sans doute la personne que la jeune fille risque le moins d’envoyer bouler à cet instant …
Leurs retrouvailles sont à leur image : assez explosives. Mais moins qu’en cours, moins qu’avant. Allons bon, se seraient-ils lassés ? Sans doute pas, seulement, ils sont tous les deux marqués par les derniers événements, la fusillade pour nommer, et ils sont surement un peu moins au taquet. Ce qui ne les empêche pas d’essayer de se mordre, même avec une anesthésie de la mâchoire. Après quelques instants de silence, la jolie blonde descend de son perchoir et fait enfin une remarque sur le retour de Kevin à l’école, et sur sa prétendue tristesse pendant son absence. Il ne manque pas de lui répondre de suite.

-Sorry, impossible de m'échapper de l'hosto et de l'emprise de mes parents. Ils ont compris que je pouvais crever! L'attente fût longue mais mieux vaut tard que jamais, non?

Elle retient un rire en pensant « parfois, non, il ne vaut mieux pas ! » parce qu’elle se rend compte que dans ce cas-là, elle aurait été très en colère s’il n’était jamais revenu. Avec qui pouvait-elle donc s’amuser en cours sans lui ? Les autres ne sont pas drôles. Soit ils ont peur d’elle, soit ils essaient à tout prix de la déstabiliser avec des réparties à deux balles. Ça la fait rire, mais beaucoup moins que de répondre à son camarade ici présent. A la place, elle lui fait plutôt une remarque sur son parfum, à croire que ça devient une habitude. Ceci dit, cette odeur de fleurs, ça change. Elle n’aime pas les roses. Trop banal, trop attendu, peut-être un peu trop féminin aussi.

-On peut être un homme et avoir un coeur sensible voir même romantique! Tu  as appris un nouveau truc sur Kevin aujourd'hui. Quoi mon nouveau parfum ne te plaît pas, tu préférais l'ancien princesse? J'ai changé pour te faire plaisir, je me suis endormi dans un champ de fleur cette fois.

- Heureuse d’en savoir un peu plus sur Kevin tous les jours, je rangerai ça dans un tiroir de ma tête, avec les autres choses inutiles que mon cerveau juge bon de garder ! Et puis, fais quand même attention à t’endormir n’importe où, ça peut cacher une narcolepsie. Juste un conseil, évite de te balader près d’une fausse à purin, je pense que beaucoup t’en voudraient …

Elle reporte son attention sur lui, ne le quitte pas des yeux, le dévore presque. Enfin un peu d’action ! Parce que oui, elle s’est ennuyée pendant ces deux semaines, elle s’en est rendu compte, même si ça lui a déplu. Fortement. Maintenant qu’il est de retour, elle va pouvoir reprendre du service. ILS vont pouvoir reprendre du service. Elle serait presque choquée de voir à quel point ils doivent fonctionner ENSEMBLE pour ça. Comme une équipe, un duo, ou un couple ? Beurk. Sans compter sur l’inquiétude qu’elle a éprouvée pour lui quand elle l’a vu prendre cette balle. Non, penser à lui, il ne faut pas. dans sa vie, il n’y a qu’elle, juste elle, elle n’a pas besoin des autres, elle n’aime pas les autres. Il y a juste ceux qu’elle déteste profondément, et ceux qu’elle déteste moins. Kevin fait partie de la deuxième catégorie, bien qu’à la limite de passer dans une nouvelle case, celle que personne n’a occupée jusqu’à présent, une case qui s’avère être du côté positif. Mais ce n’est pas encore le cas, alors secouons la tête pour chasser toutes ces pensées ! Ça ne manque pas de faire réagir le jeune homme, qui sourit.

- Je vais pas disparaître, tu sais, tu peux me quitter des yeux pendant quelques minutes. Enfin pour l'instant mais si un jour je disparais du jour au lendemain de la classe, faudra pas t'étonner, dis toi juste que ma mère m'aura traînée de force dans mon pays natal, déjà qu'elle était à 2 doigts de la crise de nerfs en me voyant couvert de sang.

Et Karen, elle n’était pas à deux doigts de la crise de nerf à ce moment-là ? Eh bien, ça la tuerai de l’admettre à voix haute, mais c’est déjà ce que son esprit lui crie. De plus, c’est quoi cette histoire de pays natal ? Non, il n’aurait pas le droit de s’en aller ! De toutes façon, des fous, il y en a partout, ça ne sert à rien de fuir, si c’est pour en trouver un encore pire un peu plus loin.

- Ca me fait mal de l’admettre, mais tu es la seule chose intéressante dans cette pièce, à part moi évidemment. Alors non, je ne te quitterai pas des yeux. Peut-être est-ce là mon bus, te faire disparaître ? C’est curieux, je pensais pas que tu étais un fils à maman, c’est triste… Elle laisse volontairement une seconde s’écouler. Mais je te rassure, tu peux être couvert de sang partout, ya pas qu’ici que les tueurs se baladent dans les rues, je pense que ma mère n’aurait pas aimé que je retourne dans mon pays natal, j’aurais peut-être été la soixante-dixième victime sur l’île d’Utoya, ce qui, je te l’avoue, ne m’aurait pas arrangée.

On peut sentir une légère pointe de déception quand elle parle de la mère du Kappa. Hum, trop proche de sa mère veut dire pas indépendant, et ce n’est pas bon, selon elle. Jouant son jeu, elle parle aussi d’un possible retour au « pays natal », lui rappelant qu’elle n’est pas Américaine, tout comme lui. Sauf qu’elle, elle laisse volontairement un indice sur ledit-pays, parce qu’elle se fiche qu’il sache d’où elle vient. Ça fait bien longtemps qu’elle n’a plus mis les pieds en Norvège, qu’elle n’a plus rien à voir avec cette partie du globe. A part peut-être, de temps en temps, cette manière trainante de prononcer ses r, quand elle veut pousser quelqu’un à bout, ou quand elle est très énervée. Et puis, peut-être cela incitera-t-il Kevin à parler, à dévoiler ses propres origines, répondant à la question plus que détournée.
La jeune fille attaque encore et toujours et s’amène enfin sur le sujet qui lui brûles les lèvres : l’hôpital. C’est ce qui l’intéresse le plus. Savoir. Elle n’aime pas ne pas être au courant. Avec beaucoup d’informations, on peut toujours avoir un coup d’avance. Sans rien, on se trouve impuissant, misérable. Et c’était à peu près comme ça qu’elle était quand elle n’avait aucune nouvelle de l’asiatique, quand elle ne savait pas s’il avait juste un petit trou dans le bras, qu’on lui faisait oublier à coup de substance douteuse, ou s’il n’en avait plus besoin du tout, étant donné que le thanatopracteur n’utilise pas le même genre de produits.

- Les hôpitaux c'est pas mon tripe. Et puis tu me manquais trop! En vrai, ils m'ont virés car il  y avait trop d'infirmières qui souhaitaient prendre soin de moi, elles faisaient même plus leurs boulots correctement.  Maintenant, j'ai une infirmière à domicile mais c'est une grosse vache pas belle... tu voudrais pas devenir mon infirmière par hasard et changer mes couches sales?  Je sais que t'as pas de soucis de fric mais tu seras plus que bien payé surtout si tu prend bien soin de moi. Sans oublier que tu m'as toujours pas montrer ce que tu pouvais me faire à genou, t'sais je crois que c'que je vois!

Evidemment, elle aurait dû s’en douter. Très bonne mémoire. Elle n’en attend pas moins de lui. Elle a l’impression qu’ils ont beaucoup de choses à se dire, du temps à rattraper. Ce sera avec plaisir ! Elle n’a même pas besoin de réfléchir bien longtemps. S’il espérait le foutre à terre, c’est raté. Ne jamais lui faire de proposition, ne jamais lui tendre de perche, ne jamais la sous-estimer. Il devrait le savoir depuis le temps !

- Tu devrais te méfier, la plupart des femmes ne sont pas sincères quand elles agissent. A mon avis, elles visaient autre chose que toi … Après, c’est qu’une hypothèse. C’est bien connu, les hommes comprennent les femmes et leurs intentions sans problème. Si elle n’avait pas été aussi près, elle se serait penchée pour faire son petit effet. Elle se content de continuer de regarder la salle. Par contre, tu penses pas que c’est un peu tôt pour me présenter tes parents, non ? Parce que l’excuse de l’infirmière, ça passera pas … Faudrait peut-être pas les prendre pour des imbéciles ! Et puis, ne dit-on pas que c’est la beauté intérieure qui compte ? Tu es un être cruel envers cette pauvre femme qui ne t’a rien fait, Kevin, tu me déçois

Là, elle vient largement de sous-entendre une histoire entre eux. Après tout, si le jeune homme veut l’avoir chez lui, il y aura ses parents, non ? Quant à la petite phrase moralisatrice, elle aurait bien rit de sa propre bêtise ! Depuis quand être cruel est déplaisant à ses yeux ? Tant que ça n’est pas une cruauté totalement barbare, comme tirer sur des gens avec un fusil par exemple. Bien sûr, ça doit blesser l’infirmière, quand elle entend ça, mais ça n’est quand même pas la fin du monde, et il y a de la véracité, sans doute, dans ces propos-là. Sans attendre, elle enchaine sur la dernière chose qu’elle a à répondre. Elle se souvient, dans le couloir, elle était entrée dans son jeu. Il n’y a pas de raison pour qu’il n’en soit pas de même maintenant.

- Par contre, j’attendrai que tu sois rétabli pour te montrer, il n’y a pas de raison pour que je joue seule la partie !

Et avec un sourire assez carnassier, elle fait claquer ses dents, comme si elle voulait casser quelque chose d’invisible qui se trouve dans sa bouche. Comme si elle voulait mordre. N’est-ce pas déjà le traitement qu’elle a fait subir à sa langue, le jour de la rentrée ? Au passage, elle ne manque pas de lui rappeler sa condition, le fait que momentanément, il n’est pas au maximum de ses capacités. Mais ça n’a rien de méchant, ni de dégradant. Elle aurait très bien pu dire « que nous soyons rétablis », mais pour ça, il aurait fallu qu’elle porte un jugement presque négatif sur sa condition, en admettant que quelque chose n’allait pas, et il en était hors de question. En parlant de question, d’ailleurs, elle continue, comme si on ne pouvait pas l’arrêter, comme si elle s’était retenue de parler quand le sportif n’était pas là pour le faire au maximum en le retrouvant. Cette fois-ci, c’est véritablement une pique, et ça a tout à voir avec sa présence ici. Enfin, elle le fixe de nouveau, avec toujours la même intensité dans le regard, qui n’est d’ailleurs plus aussi froid que d’ordinaire.

-Ouaip, comme un grand! J'ai peut-être mon bras gauche hors service mais j'ai encore mes jambes. Sans compter que quand on désire voir quelqu'un plus que tout au monde on le trouve, on l'attire alors te plains pas de me voir débarquer!

Elle ne s’en plaint pas, au contraire ! Mais il y a des choses qu’elle ne peut décidemment pas dire, être contente de le voir en fait partie.

-Tu as des doutes sur mon talent? C'est un défis? Attends que notre chef se décide à enfin faire quelques activités intéressantes et tu vas rester sur le cul princesse. Va peut être même falloir faire son travail à sa place, ça traine et j'aime pas attendre! Te concernant je ne doute pas une seule seconde de ton talent à jouer la comédie c'est même innée. Comme toutes les pisseuses quand elles veulent se faire acheter le dernier Louis Vuitton.

- Allons bon, tu n’as rien trouvé de bien que Vuitton ? Je suis désolée de te décevoir, mais le marron ne me sied pas vraiment au teint, c’est bien trop ordinaire. Je laisse tous ces sacs volontiers à tes pisseuses, ça leur fera une belle jambe. Moi, je n’en ai pas besoin.

Au fond, quand même, cette remarque la gêne. Il a osé la comparer aux autres. Vaut-elle si peu à ses yeux ? Pourquoi se dit-elle qu’elle aimerait ne pas valoir comme les autres pour lui ? Parce qu’elle vaut bien plus, et que tout le monde doit le savoir. Lui le PREMIER. Elle ne dit rien à propos du jeu d’acteur. Il a saisi le défi, il compte certainement lui prouver qu’elle se trompe. Parce que quand on attend la fierté de quelqu’un, il cherche à tout prix à la maintenir, ou la récupérer, selon le degré. Et elle a raison, il se met à genou devant et récite un passage de Roméo et Juliette. Si ses souvenirs sont bons, la scène du balcon. Mais heureusement pour eux, pas de « ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? », qui est sans doute la phrase la plus connue. Par chance, Karen connait la réplique qui suit celle du garçon.

-"Je te prends au mot ! Appelle-moi seulement ton amour et je reçois un nouveau baptême : désormais je ne suis plus Roméo."

Elle retient un rire, avant de lui répondre, mi-amusée, mi-sérieuse face à son rôle nouveau de Juliette.

- « Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret ? »

Etonnant qu’il ait choisi cette pièce. Les deux personnages sont censés s’aimer à la folie, et sont morts à la fin, parce qu’ils ne pouvaient pas vivre cette amour. On ne peut pas vraiment dire que c’est leur cas. Ni que Karen ressemble à la douce Juliette d’ailleurs. Quand Kevin se relève, quelque chose a changé sur son visage. Il ne sourit plus. Souffre-t-il ? Même si c’est le cas, il ne le dira jamais devant elle. Il trouvera une pirouette, oui, mais il n’avouera pas sa douleur. Il se met alors à parler, changeant totalement de sujet, laissant totalement de côté cette histoire de comédie. Peut-être change-t-il de comportement un peu trop brusquement pour que ça ne paraisse pas suspect ?

- Ecoute, je souhaitais vraiment te rencontrer et ça tombe bien que tu sois là.. c'est même tout à propos, je vais pouvoir mettre des choses au clair dans mon esprit et dans le tien.

Intriguant.
Mettre au clair quoi au juste ? Ce n’est pas à lui de faire le tri dans sa tête à elle bon sang ! Elle saura très bien le faire toute seule … plus tard.

-En faite, j'ai compris quelque chose ... enfin j'ai ouvert les yeux sur quelque chose depuis les événements d'Halloween.  

Inquiétant.
Il baisse la tête, regardant son bras. Halloween, sa blessure, les deux sont liés. Mais pourquoi évoque-t-il ce sujet, maintenant, sans transition, amenant la conversation presque avec violence ? Soupir, tête relevée. Que veut dire tout ceci ?

-Ahh comment dire ça.  

Angoissant.
Lui, qui n’arrive pas à trouver ses mots ? C’est bien inhabituel ! Il semble un peu gêné, ou c’est l’impression qu’en a Karen tout du moins, et elle doit avouer que ça ne correspond pas vraiment au Kevin qu’elle connait. Et pourtant, curieuse et intriguée, elle se laisse bercer par le piège, même si elle garde à l’esprit qu’il ne faut sans doute pas faire confiance à ce type. Pas maintenant. Elle ne le connait pas assez pour savoir de quoi il est capable. Ou justement, si, elle sait qu’il est capable de beaucoup de choses, même si elle n’a pas son répertoire entier.

-Karen, depuis cet événement un détail me hante.

Alarmant.
Pas de « princesse » ? Il s’approche un peu plus, amoindrissant l’espace entre leur deux corps, volant presque l’air qui s’y trouve. La jeune fille est déroutée par ce comportement, mais elle ne recule pas pour autant. Le pire, c’est qu’elle sent qu’il va la faire attendre, languir, et que la fin ne sera peut-être pas ce qu’elle attend. Il pose alors sa main valide sur son bras nu. C’est en petit choc électrique en soi, mais elle ne laisse rien paraître. Elle est devenue reine dans le domaine de masquer ses émotions, même si elle a parfois des ratés.

-Ecoute-moi sans m'interrompre tu auras tout le loisir de te moquer de moi par la suite mais j'aimerais que tu m'écoutes sans m'interrompre, c'est suffisamment difficile comme ça.

Déstabilisant.
Jusque-là, elle ne l’a pas interrompu. Et elle ne compte pas le faire plus, attendant réellement de voir ce qu’il va faire, dire. Jamais il ne lui avait fait cet effet-là. Elle se sent terriblement attirée par lui. Il est si proche d’elle, il est différent, mais quelque chose en lui les relie, elle ne saurait dire quoi. Ils ont plus en commun que ce qu’elle peut penser, mais elle n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui lui fait penser ça, sur ce qui cloche. Elle hoche la tête légèrement, un peu déboussolée à vrai dire. Elle se demande à quel jeu il joue, si vraiment s’en est un.

- Bien. Tu sais quand je  me suis jeté entre toi et Trent et que je me suis fait blesser au bras...  en faite, j'ai agit sans réfléchir.

Surprenant.
Entre toi et Trent. Ce qui veut clairement dire que ce geste a à voir avec elle. que c’est bien à cause d’elle qu’il s’est fait blesser. Elle le sait, elle apprécie peu être rappelée à l’ordre ainsi. Qu’a-t-il aussi à la regarder comme ça ? Ses yeux sont plus haut, juste au cas où … Et son bras n’est pas un jouet, aussi.

-Va pas t'imaginer des choses... Voilà ce que j'aimerais te dire mais... mais  je ne peux pas.  J'ai réalisé que... j'ai réalisé que je voulais te protéger et depuis ta présence me hante.

Effarant.
Maintenant, ses doigts gelés caressent presque la joue en feu de la jeune fille. Il est absolument sérieux là ? Ce n’est pas dans son habitude, mais elle aurait presque envie de fuir, parce qu’elle ne veut pas croire ce qu’il dit. La protéger, et puis quoi encore ? L’enfermer dans une tour pour l’isoler du monde extérieur, un peu à la Raiponce ? Il est fou ! Oui, il l’est. Parce qu’ils sont vraiment proches, et sur le point de s’embrasser, s’il n’avait pas reculé. La stupéfaction devait se voir sur le visage de Karen, parce qu’elle ne comprenait rien. Cela ne ressemblait pas à Kevin, pas à celui qu’elle connait, qui est déterminé, qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense, quand il le pense, et qui ne veut certainement pas la protéger en se faisant trouer la peau. Mais si c’est vrai ? S’il y a ne serait-ce qu’une infime part de vérité dans ce qu’il dit ?
Puis, il adopte enfin une attitude qui lui colle plus à la peau. Il relève la tête, comme un conquérant, celui qu’il n’a jamais cessé d’être. Il a retrouvé son sourire. Karen retrouve une expression neutre. Autant ne rien montrer avant de savoir. Parce qu’elle vient de le confirmer, il y a autre chose.

-Tu en as pensé quoi alors? Mon jeu d'acteur était-il réaliste et suffisamment impressionnant pour te paraître sincère princesse?

Frustrant. Totalement.
Bien sûr, ce n’était qu’un jeu. Il ne pouvait pas passer aussi rapidement de son petit essai sur Roméo & Juliette à quelque chose de tout à fait sérieux. Plusieurs indices auraient pu permettre à Karen de le savoir dès le début. Mais au fond, elle voulait y croire, c’est ce qui a fait qu’elle s’est laissé prendre au piège, en peu trop facilement. Bon, elle n’a rien fait qu’elle regrette, puisqu’elle n’a quasiment pas réagit à cette performance, trop occupée à se poser des questions, trop subjuguée. Elle n’aime pas la tournure des choses, parce que c’est Kevin qui a l’avantage. Cependant, c’est elle qui a la balle dans son camp. Elle peut retourner la tendance. Elle est en colère contre lui, elle déteste qu’on joue avec elle. Mais c’est plutôt une bonne colère. Pas comme si elle voulait le tuer, plutôt comme si elle allait se venger et bien s’amuser. En plus, elle peut avoir la supériorité physique, ce qui va largement l’aider. A son tour,  un sourire en coin vient s’installer sur son visage. Tu penses vraiment gagner comme ça Kevin ? Un chat retombe toujours sur ses pattes. Karen n’échappe pas à la règle. Il s’est reculé ? Très bien. Il est tout de même encore très près. D’ailleurs, cette proximité n’amènerait pas une tension entre eux ? Avec une douceur des plus surprenantes, elle vient saisir son menton d’une de ses mains, l’obligeant à lui faire totalement face, et rapprochant leurs visages de nouveau.

- Très impressionnant en effet, susurre-t-elle. Un peu plus et je ne répondais plus de rien ....

Ce qui n’est pas tout à fait faux. D’un geste sans brusquerie, elle le force à changer de place avec elle, de sorte à ce que ce soit lui qui se retrouve entre la scène et elle. La surprise et le fait qu’il soit blessé a grandement aidé Karen d’ailleurs. Elle pose alors sa deuxième main sur son torse, par-dessus son pull gris. Toujours sans réelle force, elle le pousse pour qu’il sente la scène dans son dos, pour qu’il sente qu’il est coincé. Comme contre le mur, dans ce couloir. Et pourtant, elle n’a pas l’intention de le castrer, cette fois, que son entrejambe se rassure.

- Mais tu oublies quelque chose d’important. Quand on joue un rôle, on le joue jusqu’au bout.

Elle approche encore plus son visage, jusqu’à frôler son nez avec le sien. Est-ce que cela sert encore à quelque chose de le tenir ? Va-t-il chercher à fuir ? Si tel est le cas, il descendrait immédiatement dans son estime. Désormais, c’est bien plus qu’un jeu. Karen suit plus un instinct, une pulsion, comme un animal. Son instinct lui dit de continuer, de se coller à lui, de lui montrer qu’il arrive de devoir fournir plus, toujours plus.

- Et parfois, on est même obligés d’y mettre de vrais sentiments … tu comprends ?

Ils ne pourraient pas être plus proches, impossible. Maintenant, c’est au tour de ses lèvres de frôler celles de Kevin. C’est juste une caresse, l’espace d’une seconde, rien de plus. Cependant, elles ne s’en vont pas bien loin, elles sont là. Juste à quelques centimètres. Ses yeux sont accrochés aux prunelles du garçon et elle n’a pas dans l’optique de s’en détacher. Cependant, elle enlève sa première main du visage de celui-ci pour aller la poser à côté de la deuxième et exercer une pression du côté gauche du thorax de Kevin. Juste à l’endroit où se trouve son cœur. C’est bien à elle de parler de vrais sentiments, elle qui ne sait pas réellement ce que c’est. Pas encore tout du moins.

- Ou même donner plus que ce que l’on a …

Ou que ce que l’on pense avoir. Clairement, elle ne parle plus vraiment de comédie, mais bien d’eux deux. Pourquoi fait-elle ça ? Que se passe-t-il dans sa tête pour qu’elle se comporte de la sorte ? Ça ne lui arrive jamais ! Mais les souvenirs de la fusillade, la chaise vide de Kho Kappa, le fait qu’il soit de nouveau devant elle, dans ce petit théâtre à l’ambiance intimiste, sombre pour le moment, n’abritant qu’eux, et cette putain d’attirance qu’elle n’arrive pas à combattre. Car oui, elle sait qu’elle est attirée par lui, mais elle se dit juste que c’est parce qu’il lui tient tête, et que c’est ce qu’elle a toujours attendu. Alors pourquoi, dans ce cas, n’est-elle pas attirée par Liam ? Lui, en plus de lui tenir tête, il garde un calme olympien. Mais non, on ne peut définitivement pas comparer les deux hommes.
Un instant, la jeune fille hésite sur la conduite à suivre. Doit-elle mettre fin à tout ça avant de se perdre en chemin ou doit-elle continuer un peu plus, jusqu’à se prendre les limites en pleine tête, au risque de se faire mal ? Et si elle laissait le choix à son partenaire ?
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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptyVen 29 Nov 2013 - 15:07





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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptyMer 27 Nov 2013 - 22:42




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Kevin & Karen : Acte 2, le kombat continue

Karen ne s’attend vraiment pas à ce que quelqu’un la rejoigne à ce moment. Tout le monde est occupé ailleurs et le club de théâtre n’a aucun intérêt s’il n’y a pas d’activité à l’intérieur. Bien sûr, elle, elle n’est pas comme les autres et elle se trouve bien là, dans le silence de cette salle presque plongée dans une obscurité qui serait tout sauf rassurante. Pour seule compagnie, elle a ses pensées en désordre et ses souvenirs, qui semblent, pour la première fois de sa vie, ne pas vouloir la laisser tranquille. Après tout, personne ne la voit, il n’y a aucun problème, aucune honte à avoir. Profiter de la solitude pour laisser nos faiblesses prendre le dessus et ainsi, pouvoir se montrer fort en communauté. Sauf que la demoiselle, seule ou non, déteste savoir qu’elle a des faiblesses. L’admettre, l’avouer, le confirmer, devoir s’arrêter devant de fait, tout ce que vous voulez. Et elle déteste encore plus Trent que les autres élèves pour l’avoir forcée à se rendre à l’évidence absolue. Evidemment, elle le hait aussi pour le mal qu’il a fait aux autres élèves, même si elle ne les aime pas. De quel droit s’est-il octroyé le pouvoir de vie ou de mort ? De quel droit a-t-il tenté de tuer ou a-t-il blessé un certain nombre de ses camarades, innocents ou non ? Elle reste encore choquée des événements, de cette crosse s’abattant avec violence sur son visage, de cette balle plongeant avec fureur dans le bras de Kevin. De cette panique sur le parking, le sang, les pleurs, l’incompréhension, la peur. Aussi cette joie, inhabituelle chez elle, ressentie en voyant que son cousin allait bien. Alors elle tente de refouler tout ça, parce que ça la rend faible, minable. Elle n’a pas le droit à l’erreur, et ressentir tout ça, ç’en est une, rien d’autre.

A l’entente de la porte qui s’ouvre à nouveau, la jeune fille se crispe, se tend, prête à descendre de son trône si quelque chose d’anormal se manifeste. La faible lumière ne l’aide pas à voir qui vient d’entrer. Est-ce réel ou son imagination ? Non, elle sent bien une présence, il n’y a pas à tergiverser. Elle plisse les yeux et reconnait une silhouette humaine. Ça ne l’aide pas vraiment ça, elle sait qu’un autre animal n’est pas capable d’ouvrir la porte ! L’ombre s’arrête à mi-chemin, comme hésitante. Puis, celle-ci repart, un pied devant l’autre. Karen regarde mieux : l’inconnu a un bras anormal. Mais ce n’est pas quelque chose de permanent. De plus, elle se dit que cette démarche lui est plutôt familière, même si pas tout à fait. Cet inconnu, à y regarder de plus près, n’en est pas un. Kevin. En le reconnaissant, elle est comme rassurée. Elle préfère se dire que c’est parce qu’il n’y a aucune danger avec lui, mais c’est surtout parce qu’elle est contente de le voir après tout ce temps, même si elle ne le dira pas. Elle le contemple avancer, l’observe, sans dire un mot, presque sans bouger. Même ses jambes ont cessé leur mouvement de balancier. C’est assez étrange. Elle a l’impression qu’il y a quelque chose de bizarre, de changé, mais elle est bien trop occupé à river ses yeux sur le garçon, qui se trouve désormais juste devant elle. Un sourire arboré par Kevin met la jolie blonde légèrement mal à l’aise. Elle se rend compte du faux, comme si c’était elle qui avait fait le geste –et Dieu sait qu’elle en a l’habitude ! Sa tête est à niveau du ventre de Karen, qui sent d’ailleurs une boule s’y former.

- Yo princesse … ça faisait longtemps ! Je t’ai pas trop manqué ?

Il lui fait un signe de main, de celle qui va bien. La jeune fille l’observe toujours. Il donne l’impression d’être joyeux, d’aller bien. Mais à bien y regarder, elle sait que ce n’est pas vrai. Il a les traits tirés, il est pâle, il se mord la lèvre, autant de signes qui ne trompent pas. De plus, elle le connait assez pour savoir qu’il n’est en rien enchanté de se retrouver diminué, ou même de se retrouver face à elle. Même sa manière de s’adresser à elle est différente, moins … piquante, même si elle reste assez fidèle à elle-même. Pour une fois, elle ne répond pas. Elle se contente de l’observer de ses yeux froids,  néanmoins contenant une petite lueur surprise. Cependant, le silence ne dure pas longtemps.

- C’est curieux, je marche au hasard dans ce putain de lycée et je tombe sur qui … sur toi. Faut croire que tu m’appelais silencieusement et que j’ai entendu ton appel !

A nouveau, il lève les yeux qu’il avait détournés vers elle. il la scrute aussi, comme s’il avait oublié à quoi elle ressemblait. Effectivement, c’est curieux. Sauf qu’elle n’a pas l’impression de l’avoir appelé, silencieusement ou non. Toujours est-il qu’il est là, devant elle. Est-il de retour à Wynwood après deux semaines d’absence interminable ? En tout cas, il n’a pas l’air au mieux de sa forme, même s’il essaie de lui montrer direct qu’il n’a pas l’intention de se laisser faire au cas où il viendrait l’idée à Karen de l’attaquer. Elle est d’ailleurs curieuse de voir s’il va rester. Elle n’a pas encore ouvert la bouche, elle veut prendre son temps pour lui répondre, comme si se quitter longtemps avait pour unique but de mieux se retrouver.

- T’en fais pas princesse, je suis rentré alors sèche tes larmes !

Enfin, un sourire fend son visage. Je suis rentré. Comme un mari qui dit ça à sa femme après quelques heures supplémentaires. Et surtout, comme si elle avait pleuré ! Ce n’est pas son genre, et encore moins pour quelqu’un d’autre qu’elle-même. Son sourire, pour la première fois sans doute alors qu’elle est en face de Kevin, est sincère et plutôt joyeux. Il lui parle presque comme s’il n’y avait rien eu, comme s’il n’avait pas reçu une balle dans le bras, comme s’ils ne semblaient pas tous les deux fatiguées, presque comme s’ils étaient de vieux amis s’amusant à se faire une petite guerre amusante. Karen fait alors quelque chose de très surprenant venant de sa part. Elle qui est en hauteur, qui pourrait avoir une position de dominante, qui peut avoir le dessus sans problème, elle pose ses mains de chaque côté de ses fines jambes et se donne une impulsion avec ses bras. Elle atterrit presque en douceur sur ses pieds, trouvant un équilibre très rapidement. Elle se trouve alors très près du jeune homme, qui s’est approché de la scène sans penser, certainement, qu’elle en descendrait. Mais ça ne la dérange pas. Elle plante ses yeux dans ceux de son vis-à-vis. Elle mesure autant que lui, mais grâce à ses talons, elle est légèrement plus grande à présent. Cependant, elle ses mise à sa hauteur. Elle a accepté de descendre de son « trône » pour être au même « niveau » que lui, comme s’il était un égal, ce qui ne lui arrive jamais.

- Je suis contente que tu sois revenu, mon stock de mouchoirs commençait à s’épuiser ! Visiblement, tu dois être à moitié sourd, ça fait deux semaines que je t’appelle.

Pas besoin de préciser qu’il n’e est rien, bien qu’elle soit tout de même un peu heureuse de le voir, sans se l’admettre. Quand le coup a résonné, dans la bibliothèque, son cœur a raté un battement. Elle a totalement oublié l’arme qui s’était abattue sur elle pour seulement voir que Kevin avait réagi à ce geste. Pourquoi ? Etait-ce pour la défendre elle ou dans l’intérêt de tout le monde ? Cette question la hante depuis une quinzaine de jours mais elle ne la posera pas, parce qu’au fond, elle a peur de la réponse.
La demoiselle sent alors une odeur de rose atteindre ses narines. Elle sait que ça ne vient pas d’elle et ils sont seuls dans la pièce. D’ailleurs, en parlant de rose, il a toujours de la couleur dans ses cheveux. C’est bien loin d’être le parfum qui lui a permis de reconnaître son ancien compagnon de shooting le jour de la rentrée. Bien sûr, elle saisit l’occasion pour lui faire une remarque, mais avec aucune méchanceté dans la voix, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Juste un peu moquerie.

- Tu t’es perdu dans les jardins en venant ? Je savais pas que tu aimais les fleurs.

Elle ne le lâche pas des yeux, quitte à le mettre mal à l’aise. À cet instant, elle aimerait tellement savoir à quoi il pense ! Elle, elle se dit qu’il ne faut pas qu’elle soit gentille avec lui, blessé ou non blessé, parce qu’il n’y a jamais de véritable trêve dans une guerre. Les combats reprennent toujours et il vaut mieux être préparé à l’avance plutôt que de se faire trouer par le voisin parce qu’on a cru qu’il voulait faire la paix. Alors pourquoi diable se sent-elle coupable de ce qu’il s’est passé ? Elle a été inquiète, terriblement, et elle s’est retenue plus d’une fois pour ne pas se rendre à l’hôpital. C’est déstabilisant, parce qu’elle n’a jamais eu de remord, pas qu’elle se souvienne, et elle ne s’est jamais fait un sang d’encre pour une autre personne. Même pas pour elle-même à vrai dire, puisqu’elle a un petit problème avec la notion de peur, qu’elle semble ne pas connaître. Surtout qu’elle ne connaissait absolument pas le tireur, et elle se demande pourquoi elle en a été la cible. D’accord, elle l’a insulté, elle a été désagréable, elle a sans doute pensé que c’était un moins que rien. Mais elle agit comme ça avec TOUT le monde. Ce n’est pas pour autant que le reste des élèves la prennent pour une cible de tir. Et puis, sans cesse, ses pensées ne veulent pas rester sur elle, mais retournent vers l’asiatique.
Elle secoue un peu la tête, comme pour les chasser. Elle ne doit pas perdre la face, pas maintenant, pas face à lui. Arrivera-t-elle à être comme d’habitude, malgré les circonstances un peu étranges ?

- Alors, t’en avais marre de l’hôpital ? Je comprends, la nourriture est vraiment mauvaise, à croire que le type de la morgue a un quota et que ce qu’ils mettent dans les assiettes permettent de le remplir. A moins que ça soit eux qui en aient eu marre de toi …

Elle penche légèrement la tête sur la droite, comme souvent pour réfléchir, bien que là, ça ne soit pas une idée horrible qui lui traverse l’esprit. Enfin, elle se redresse et regarde autour d’elle, brisant le contact visuel pour la première fois depuis que Kevin s’est planté devant elle. La salle est toujours vide, sombre, il n’y a qu’eux. Elle n’était jamais venue ici et elle se demande quand il y aura un atelier avec le club. Mais ce qui importe le plus, c’est que son camarade soit là aussi. Pourquoi ? Marchait-il vraiment au hasard ? Dans ces cas-là, le hasard est vraiment tordu. Sans oublier que lui aussi s’est inscrit au club de théâtre, ce qui les amènera forcément à se revoir, à travailler ensemble.

- T’es vraiment arrivé ici tout seul ? Je sais que je suis un petit soleil à moi toute seule mais quand même, j’attire pas les gens comme ça ! Et puis tu sais, la comédie, c’est pour les gens qui ont du talent pour ça. T’es sûr d’en faire partie ?

Rapidement, ses yeux reviennent vers ceux du Rho Kappa. Elle n’a pas bougé, ils sont toujours proches. Elle ne doute pas un instant qu’il soit doué quant au fait de jouer un rôle, mais c’est une petite provocation pour le voir à l’œuvre. Après tout, elle se sait douée, très douée, et elle n’a pas encore montré l’entendue de son talent à l’école. Quand elle le veut bien, elle peut endosser la peau du petit agneau innocent et seul le fait de savoir qu’elle n’est pas réellement comme ça peut faire douter. D’ailleurs, quand on sait comment elle est, une garce en somme, on se demande comment elle peut jouer une gentille et douce jeune fille. Simplement parce qu’elle fait bien la distinction entre elle et son rôle, qu’elle observe beaucoup les autres, et parce qu’elle n’est peut-être pas aussi mauvaise qu’elle peut le laisser paraître. Ça l’amuse follement de parader en étant quelqu’un d’autre et c’est à peu près le seul moment où elle n’est pas désagréable, quand elle n’est pas vraiment elle. Ou à ce moment, où l’hostilité n’émane pas d’elle comme d’habitude. A croire que la fusillade l’a vraiment marquée. A moins que ça ne soit Kevin ? Non, c’est impossible. La jeune fille continue de sourire, presque naturellement. Ça fait longtemps que ça ne lui est pas arrivé, il en a de la chance ! Ou peut-être pas, parce qu’on ne sait jamais ce qu’elle peut cacher derrière un sourire.
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MessageSujet: Re: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptyDim 24 Nov 2013 - 12:22





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MessageSujet: Kevin & Karen : Acte 2   Kevin & Karen : Acte 2 EmptySam 19 Oct 2013 - 22:31




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Kevin & Karen : Acte 2, le kombat continue

Le club de théâtre est quelque chose d’absolument extraordinaire. Regroupement d’étudiants doués et/ou passionnés, il permet de s’amuser en compagnie des autres. Alors pourquoi donc Karen s’est-elle donc inscrite ? Elle qui déteste les autres. En fait, ce n’est pas vraiment qu’elle les déteste. Mais plutôt qu’aucun d’eux ne lui arrive à la cheville, même en essayant le plus fort possible. La demoiselle sait qu’elle a du talent, elle sait ce qu’elle vaut. Elle n’a pas besoin de s’inscrire à un stupide club entre adolescents pour le prouver. Mais elle l’a quand même fait. Pour montrer l’étendue de ce qu’elle sait faire en fait. Elle veut briller sur la scène, avant de pouvoir briller sous la lumière des projecteurs, après un passage devant les caméras.
Son premier essai s’est révélé infructueux. Trop sauvage, trop sûre d’elle, trop insupportable, le film n’a jamais vu de fin. Pas avec elle en tout cas. Non. La jolie mais non moins capricieuse Karen a été virée, alors qu’elle pensait qu’elle était intouchable. Ce n’est pas pour autant qu’elle abandonne ou qu’elle se remet en question. Jamais. Le problème ne vient pas d’elle, mais de tous ces vautours jaloux qui ont cherché à lui nuire en s’attaquant à son image et ses relations avec les producteurs. Quand on est comme elle, on attire forcément le mauvais œil. Mais personne ne la laissera sur la touche. Sa situation n’est que temporaire. Alors ce n’est pas grave si elle doit se coltiner des élèves miteux pendant quelques temps. Car bientôt, elle sera reconnue de tous et elle pourra clamer haut et fort sa supériorité.
Ce jour-là, la Norvégienne est décidée à aller visiter la scène du club. Bah oui, elle veut savoir où elle met les pieds, à défaut de savoir avec qui. Elle se prépare tranquillement, elle n’est pas pressée. Personne ne l’attend et même si tel est le cas, qu’on attende, ça ne la dérange pas. Elle s’habille, se coiffe, se maquille *. Elle se parfume légèrement et elle est fin prête à sortir. C’est le week-end, il n’y a pas grand monde dehors. Tout le monde en profite pour se reposer. Quelle bande de larve ! Elle sort de sa chambre et du bâtiment de sa confrérie. Elle ne sait pas vraiment où est le bâtiment qui sert au club, mais elle se dit qu’elle va bien trouver. Elle a tout son temps. De sa démarche féline, elle traverse plusieurs couloirs, elle passe aussi par l’extérieur. Le soleil est là, ainsi qu’une petite brise qui aurait fait voler ses cheveux s’ils avaient été détachés. Elle continue sa route, jusqu’à voir un petit panneau « salle de spectacle ». Elle sait que c’est sur la scène de cette salle que ses camarades et elle-même vont jouer, alors elle suit la direction qu’indique le panneau. Elle ne croise presque personne. Tant mieux. Elle finit par se retrouver devant le bâtiment recherché. L’endroit est désert. Elle entre.

A l’intérieur, elle tombe dans un espèce de hall. D’un côté, il y a l’endroit toilettes et vestiaire. Il y a aussi l’accueil, qui permet d’obtenir des informations ou d’acheter des places. C’est lumineux. Rien à voir avec la salle qui se trouve derrière les grandes portes. Karen se retrouve face à la scène, derrière les rangées de fauteuils. La salle est assez grande, mais pas non plus gigantesque. Juste de quoi accueillir les spectateurs d’un spectacle d’école. Mais c’est déjà ça. Heureusement pour elle, les parents de la jolie blonde ne viendraient jamais la voir, trop occupés dans leur monde de confort, même si sa mère est sa première fane. La plus grande, la plus étouffante aussi. Quel dommage que sa fille chérie ait oublié de lui dire qu’elle s’est inscrite dans ce club …
Lentement, Karen passe entre les fauteuils. Elle n’a pas allumé la lumière principale, se contentant de celles qui encadrent la salle sur côté, éclairant peu. S’il n’y a personne pour la voir, pas besoin d’avoir un éclairage de star. Et puis, comme ça, ça ne lui abîme pas les yeux. Le soleil est légèrement agressif à Miami, elle n’a pas l’habitude, plus l’habitude depuis qu’elle ne tourne ou ne pose plus, préférant rester dans la somptueuse villa de son beau-père, dans la salle de cinéma sur mesure à la lumière tamisée. Elle avance et passe sa main sur le velours rouge. Décoration clichée mais jolie tout de même. Remarque, ça lui importe peu. Elle ne sera pas assise dessus, elle sera en face. Car là est sa véritable place. Enfin, elle arrive au bout des sièges, juste à côté des marches pour monter sur la scène. Elle hésite un instant, pas parce qu’elle n’a pas confiance en elle, au contraire, mais parce qu’elle veut prendre son temps. Elle pose un pied sur la première marche et finit par gravir les quelques autres, pour se retrouver tout en haut. Là, ses talons font du bruit, ce qu’ils ne faisaient pas sur la moquette du reste de la salle. Avec lenteur, elle se dirige vers le milieu de la scène. Il y a quelques décors. Une chaise et une table dans un coin, un arbre en papier carton, les spots au-dessus de sa tête. Rien de bien important.

Karen se place bien au centre, face à un public imaginaire. Etre applaudie, reconnue de tous. Elle a beau mépriser ceux qui ne sont pas comme elle à ses yeux, et Dieu sait qu’il y en a un sacré nombre, mais sans les autres, il n’y a pas de reconnaissance, aucune gloire. Un chanteur n’existe pas s’il n’y a personne pour l’écouter donner de la voix. Un sportif n’existe pas s’il n’a aucun concurrent ni aucun supporter. Un acteur n’existe pas s’il n’a aucun rôle à jouer ni aucune personne pour s’identifier à son personnage. Elle a sans doute trop de fierté, mais elle n’admettra jamais qu’elle a besoin des autres pour exister, parce que la solitude n’apporte rien. Elle pense avoir été seule dans son enfance mais c’est faux. Même si elle n’a jamais eu beaucoup d’amis, elle a rencontré des gens, elle a interagit avec eux. Et c’est ça qui fait un peu d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.

La Sigma Mu s’approche du bord, un peu comme si elle voulait sauter. De cette hauteur, elle ne se ferait pas grand mal. À part peut-être se casser ou fouler une cheville vu la hauteur de ses talons. Mais non, elle préfère s’asseoir sur le bord. Un sentiment étrange l'envahit. Elle se sent las, et elle a peur. La peur, une émotion qu'elle ne connaissait pas vraiment jusque maintenant. Pourquoi alors ce changement ? A cause d'un événement récent, traumatisant. Comme beaucoup de ses camarades, la jeune fille s'est retrouvée enfermée dans une salle, le soir d'Halloween, à la merci de Trent, ce lycéen fou qui s'est mis en tête de tous les tuer. Heureusement pour elle, ce n'est pas exactement ce qu'il s'est passé. Néanmoins, elle n'est pas sortir indemne de cette histoire, même s'il y a pire à déclarer. Sur son visage, on peut encore voir quelques marques du violent coup de cross reçu, même si elle espère qu'à long terme, elle n'en gardera aucune trace. Depuis, elle se sent seule parfois. En étant seule, elle n'a aucun moyen de défense, bien qu'accompagnée d'autres étudiants ne lui ait pas beaucoup servi. C'est un phénomène psychologique. En groupe, on se soutient, on se remonte le moral, on se donne l'impression que tout va aller mieux. Même si concrètement, ça ne change rien. Et malgré son caractère plutôt explosif, Karen ne fait pas exception à cette psychologie humaine. Elle s'est rendue compte qu'elle est effectivement seule, et ça fait longtemps. Mais certains soirs, elle se dit que ça serait bien de ne plus l’être. Et puis, très vite, son naturel revient au galop. Pour être avec qui ? Elle n’a personne ici, personne digne d’intérêt. A part peut-être Kevin, un gars de sa classe, qui a du répondant et du mordant. En pensant à lui, elle fait une grimace. Du une, parce qu'elle n'aime pas penser à quelqu'un d'autre qu'elle-même. De deux, parce que le jeune homme a reçu une balle lors de la fusillade, et elle a l'impression de ne pas être étrangère à ça. De trois, ce n'est pas la première fois qu'elle pense à lui spontanément, ce qui l'énerve au plus au point. Bien vite, elle efface cette idée de sa tête. Si elle souhaite se retrouver face à lui, c’est uniquement pour l’affronter, pas pour profiter niaisement de sa présence à l’aura particulier. Sauf que ça fait maintenant deux semaines qu'elle n'a pas eu d'affrontement. Deux semaines qu'il a disparu de la planète et deux semaines que, d'un côté, la demoiselle aimerait faire de même. Juste oublier quelques instants qu'elle a été faible, qu'elle a senti un creux dans son estomac, qu'elle s'est inquiétée pour quelqu'un d'autre, un garçon qui plus est, qu'elle a été comme les autres.

Une fois installée, elle baisse la tête, observant ses pieds vaguer dans le vide. Une petite lueur étrange brille au fond de ses yeux froid, lueur qui n’était pas là jusqu’à récemment. Elle ne saurait le définir, et de toute façon, ça n'a pas vraiment d'intérêt pour elle. Elle parait calme, en surface, mais au moindre bruit, au moindre indice de retour du cauchemar, elle est prête à bondir. Si vous lui demandez, elle dira qu'elle est tout à fait remise, mais elle mentirait. Parce qu'il y a bien cette faille, profonde, que Trent a su mettre en évidence, et qui n'est pas prête de disparaître.
Le silence l’enveloppe. Plus pour longtemps. Les portes s’ouvrent. Elle relève brusquement la tête. Merde. Elle n’est plus seule.

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