Terminé || Dans pique-niquer, il y a niquer ! Scarlett.

« Une puce n’est rien d’autre qu’un parasite » me répondit Scarlett, quand je lui proposai ma puce comme petit surnom mignon.

Je haussai les épaules, en proposant autre chose. Pourtant, je trouvais ça mignon quand même. Ça faisait… je ne sais pas. Pupuce, quoi. Enfin, c’était elle qui voyait. Et visiblement, mon accent lui plut – ou la fit marrer, va savoir – puisqu’elle accepta la seconde option en souriant tendrement.

« Oui, c'est bien ça. Danke mein liebe » me répondit-elle, en ajoutant un truc en allemand que je n’étais pas sûr de comprendre.

Je fronçai un sourcil, en souriant… mais elle ne m’éclaira pas sur la question, et je me promis d’essayer de retenir ce qu’elle avait dit pour en demander la signification à Emeric. Sauf que 3 minutes plus tard, je l’embrassais et j’oubliais ce qu’elle avait dit, trop occupé à savourer la sensation de ses lèvres tout contre les miennes – enfin !

« Tu parles. Je suis persuadée que tu es déjà sorti avec des filles bien plus belles. Je ne te vois pas sortir avec des moches » me répondit-elle lorsque je la complimentai.

« C’est vrai… je ne sors pas avec des moches – enfin, pas souvent – mais d’habitude elles sont belles parce qu’elles se tartinent trois tonnes de maquillage sur le visage. Toi tu es belle au naturel, et en plus tu es intelligente ».

Le pire ? Ce n’était même pas de la flatterie, je le pensais vraiment. Elle était belle, pas maquillée comme une voiture volée et elle avait un cerveau. Franchement, ça me changeait. A se demander pourquoi elle sortait avec moi, dans le fond. Mais bon, je n’allais pas m’en plaindre.

« Tu dois tout de même savoir que ça fait un certain temps que je n'ai pas eu de copain » me dit-elle ensuite.

A nouveau, je haussai les épaules. Ce n’était pas très grave, à mon avis. Scarlett et moi sortîmes ensuite le repas et on le dégusta tranquillement tous les deux, en faisant un peu plus ample connaissance. L’après-midi se passa super bien, sa compagnie était agréable et elle ne prenait pas mal mes quelques blagues un peu pourries. Je la raccompagnai ensuite à son hôtel, puis rentrai à la Confrérie faire mon rapport à Emer’, qui du admettre qu’effectivement, le coup du pique-nique n’était pas si pourri que ça. Cependant, je ne lui avouai pas qu’on avait pas « niqué », pour ne pas gâcher ma journée avec ses moqueries à deux balles. Une belle après-midi, qui se terminait bien.

• Terminé •

Pour moi, la famille était vraiment importante et c’était une des choses que je regrettais le plus dans ma vie. Ainsi, lorsque Scarlett m’avoua qu’elle avait un frère jumeau, je ne pus m’empêcher de me dire qu’elle avait vraiment de la chance. Enfin, j’imaginais… tous les frères jumeaux ne pouvaient pas être aussi tarés que celui d’Edgard. Luke Callahan. Un type que je ne voulais pas connaître, même si on avait le même sang. Qu’il croupisse dans sa prison, c’était lui qui aurait du crever à la place d’Ed’, putain. Mieux valait ne pas trop penser à cette histoire, Scarlett allait se demander ce qu’il me prenait, tout à coup, si je me mettais à déprimer.

« Il est resté en Allemagne ? » lui demandai-je, un peu curieux.

Nous arrivâmes ensuite au lieu que j’avais choisi pour pique-niquer, j’installai la nappe à carreaux sur laquelle la belle brune prit place. Je m’assis ensuite près d’elle, tandis qu’elle sortait les vivres hors du panier préparé par ma petite sœur. Je vis qu’il y avait une bouteille de vin, et je lui demandai si elle aimait ça – en priant pour que ça soit le cas –.

« On va dire que je ne déteste pas ça » me répondit la jolie allemande en souriant gentiment.

Je souris et lui servis un verre. Arriva donc le moment de trinquer, je levai mon verre et plongeai mes yeux dans les siens, en lui demandant à quoi on allait trinquer… Je proposai ensuite, sans lui laisser le temps de répondre, de lever nos coupes à elle acceptant de devenir ma petite amie. C’était un peu plus direct que ce que j’avais prévu… mais la subtilité et moi, ça faisait deux de toute façon. Scarlett sembla surprise par ma proposition, elle releva ses grands yeux clairs vers moi et me dévisagea un instant, sans répondre.

« Euh... je... » hésita encore la jeune femme, peut-être pour me faire mousser – et ça marchait, surtout vu mon impatience légendaire –.

Je ne dis rien, attendant sa réponse sagement en apparence, mais en bouillonnant intérieurement d’impatience. Elle détourna les yeux et resta encore un petit moment silencieuse. J’avais envie de boire mon verre, moi. Au lieu de ça, j’arrachais des petites touffes d’herbe en attendant le verdict… qui finit par arriver, enfin. Elle sourit, hocha un peu la tête.

« Ça me va, trinquons à ceci » finit-elle par me dire, enfin !

Je lui souris et arrêtai de torturer le gazon.

« Trop de suspense, Scarlett ! » lui reprochai-je gentiment, pour la taquiner un peu. « Mais je suis content que tu acceptes ».

Tout ce qu’il faut pas faire pour une nana, je vous jure. J’avais envie de sonner à Emer’ pour lui dire que ENFIN j’avais réussi mon coup. Enfin, mon coup… façon de parler, je ne l’avais pas encore tiré, mais j’espérais bien que ça ne tarderait pas. Elle rapprocha son verre du mien et nous trinquâmes, puis chacun but une gorgée de vin en observant l’autre. Je n’étais pas spécialiste en la matière, mais il me sembla bon. Je vidai ma coupe en plastoque cul-sec, puis la posai dans le panier et me rapprochai de la jeune femme pour m’asseoir juste à côté d’elle.

« Alors… tu veux que je t’appelle comment ? Ma… puce ? C’est mignon, une puce, non ? » lui dis-je en promenant ma main sur son bras avec douceur. « Ou, mon meilleur ami m’a appris comment on dit mon trésor en allemand. Schatzi, c’est ça ? »

J’avais un accent horrible, mais on fait ce qu’on peut n’est-ce pas. Ma main remonta sur l’épaule de la jolie brune et vint se loger dans sa nuque. Du bout du pouce, je relevai avec délicatesse son visage vers le mien et m’approchai encore un peu, jusqu’à ce que nos souffles se frôlent. Nos bouches n’étaient qu’à quelques centimètres l’une de l’autre, je les comblai et pris ses lèvres. Une façon de sceller notre « mise en couple », si on veut. Après quelques secondes, je me détachai d’elle et la lâchai, puis lui souris. Elle avait les lèvres douces, j’étais déjà en train de me demander si sa peau l’était aussi. Imaginer mes mains parcourir son corps m’excitait, tout comme ce tout petit baiser. Il ne m’en fallait pas beaucoup, quand j’avais une belle fille en face de moi.

« J’ai de la chance qu’une belle fille comme toi veuille bien de moi » la flattai-je.

Je pensais qu’elle était belle, mais je savais bien que ce n’était pas un problème pour moi de me faire des canons. Le truc, c’est que d’habitude elles n’avaient pas de cerveau du tout. Là, c’était différent. J’avais hâte de voir si les filles intelligentes étaient aussi libérées que les cruches, au lit. Enfin, je me doutais bien que ça ne serait pas pour tout de suite.

« Oui, mon oncle nous emmenait souvent pique-niquer mon frère et moi quand on était jeunes » me répondit la jolie brune quand je lui demandai si c’était sa première fois.

« Ah oui ? C’est quoi, ton grand frère, petit frère ? » lui demandai-je, curieux. « C’est pas ma première non plus, mais tu es privilégiée parce que d’habitude, ce sont les filles qui préparent le panier pour moi ! »

Je lui fis un clin d’œil avec l’air de celui qui plaisante, en songeant brièvement à Marissa, avec qui j’avais déjà pique-niqué quand nous étions ensemble. Une seule et unique fois, en fait. Et puis, nous avions fait les cons dans le parc, à nous prendre en photo, moi à faire le malin et à rouler des muscles pour l’impressionner. A cette époque, j’étais encore jeune et insouciant vis-à-vis des relations amoureuses. Je ne pouvais plus affirmer une chose pareille, à l’heure actuelle. Vu comment ça c’était terminé avec la Nu Zeta, je préférais faire une croix sur tout ça. Scarlett et moi pénétrâmes dans le parc et je pris la direction de l’endroit que j’avais repéré un peu plus tôt dans la semaine, en faisant mon jogging avec Rose. Une fois sur place, au moment de quitter le sentier, je proposai à la jeune femme de la porter, mais elle refusa en souriant. Si j’avais su qu’elle avait peur que je ne puisse pas étaler la nappe, je lui aurais dit que j’étais capable de la porter à un bras. Et vu son corps, c’était sans doute vrai, elle avait l’air toute mince. Je l’aidai donc simplement en lui tenant la main, et puis étendis la nappe sur laquelle elle s’installa avec élégance. Une vraie gravure de mode, cette fille. Le genre de scène qui te donnait envie de dégainer ton appareil photo pour l’immortaliser.

« Cet endroit est parfait. Comment l’as tu trouvé ? » me demanda-t-elle en observant les feuilles qui nous protégeaient des rayons du soleil.

« En faisant mon jogging avec une sœur de Confrérie. D’habitude je m’entraine plutôt sur les tapis de la salle de sport, mais je crois que j’ai bien fait de l’accompagner ici, non ? » lui répondis-je en passant une main dans mes cheveux.

Je vins ensuite m’asseoir tout près d’elle, sans cesser de l’observer. Elle avait ouvert le panier et commençait à sortir son contenu. Je le découvrais presque en même temps qu’elle, en fin de compte. Quand je vis deux verres et une bouteille de vin, je souris. Evangeline était vraiment terrible, c’était tellement plus classe que la bière en canette que j’aurais mise dans le panier si j’avais du le préparer moi-même. Je pris la bouteille et observai l’étiquette.

« Tu aimes le vin rouge ? » demandai-je, en priant pour que la réponse soit oui.

Je pris ensuite le tire-bouchon de poche – wtf, je savais même pas que ce genre de truc existait – et entrepris de défaire le bouchon, après avoir ôté le papier autour.

« Tu as vraiment pensé à tous, ça me surprend venant d'un homme » me taquina Scarlett, ce qui me fit relever les yeux vers elle en souriant.

« Tu ne veux pas faire semblant de croire que je l’ai préparé tout seul comme un grand ? » lui demandai-je en lui faisant un clin d’œil. « Mais c’est vrai que si ma petite sœur ne m’avait pas aidé, j’aurais sans doute oublié les ¾ des trucs ».

Faute avouée, à moitié pardonnée ? Scarlett s’approcha ensuite un peu de moi, tandis que je tirais le bouchon de la bouteille. Ses doigts glissèrent sur mon arcade, celle que la barre de fer avait écrasée lors de notre rencontre. Il n’y avait plus aucune trace de ce petit incident. Quand elle le constata, elle sourit et reprit sa place initiale.

« Il n’y a plus rien, j’ai eu une excellente infirmière ce soir-là » lui dis-je donc, en attrapant un verre que je remplis de vin.

Je le lui tendis et fis pareil avec le second. Je remis ensuite le bouchon et rangeai la bouteille dans le panier, puis levai mon verre – un truc à vin en plastique, exprès pour pique-nique – pour trinquer avec Scarlett.

« A quoi est-ce qu’on trinque ? » lui demandai-je, avant de suggérer : « A toi qui acceptes d’être ma petite amie ? »

Je lui souris, attendant sa réponse. Direct, rapide. Bam. En espérant qu’elle ne soit pas aussi rapide pour refuser, quand même. Je faisais des putain d’efforts pour rester charmant.

* Ding * Je relevai les yeux, alerté par la sonnerie annonçant l’ouverture des portes, pour découvrir derrière celles-ci une jeune femme absolument sublime et qui se dirigeait droit sur moi. Scarlett, vêtue d’une jolie robe blanche à petits pois et de sandales à talons hauts, me sourit. Cette fille était décidément superbe, ce qui m’encourageait à lui proposer de devenir ma petite copine. Un canon pareil, ça aurait été con de la laisser filer.

« Waouh ! » sifflai-je quand elle s’arrêta devant moi. « Tu es à tomber par terre, Scarlett ».

Et hop, vas-y que je te complimente un coup. Je ne me forçais pas de toute façon, je m’étais juste retenu sur la formulation pour ne pas être trop vulgaire. Comme j’étais plutôt franc dans mon genre, je lui aurais de toute façon dit que je la trouvais belle. Elle me sourit, les mains devant elle, tenant son sac dans une position typique de petite fille sage.

« Coucou, tu n'as pas trop attendu ? »

Je fis semblant de regarder ma montre et lui fis un clin d’œil.

« Non, t’inquiète pas. Et puis, au pire, ça aurait valu le coup d’attendre » lui répondis-je en en rajoutant une couche.

Je me penchai ensuite vers elle et posai un baiser sur sa joue, brièvement. Quel putain de gentleman, ça commençait à me trouer le cul. Je me consolais en me disant qu’elle en valait vraiment la peine. Nous quittâmes ensuite son hôtel, direction : le parc municipal. Il faisait beau, autant en profiter avant que le « froid » – façon de parler, à Miami il ne faisait jamais vraiment froid – ne pointe le bout de son nez. J’attrapai tout naturellement la main de la jolie brune dans la mienne, sans lui broyer les doigts n’est-ce pas, et tournai mon regard vers elle pour lui sourire.

« On va où ? » me demanda-t-elle.

Je levai le panier que je tenais dans mon autre main, en lui désignant une direction plus ou moins devant nous.

« Je t’emmène pique-niquer au parc municipal ! J’ai prévu… enfin, ma sœur et moi, j’avoue qu’elle m’a aidé, une jolie nappe pour que tu ne salisses pas ta robe sur l’herbe » lui dis-je.

Je savais déjà où on pouvait s’installer, tous les deux. Il y avait un petit lac au milieu du parc, avec des étendues d’herbe partout autour. Sous les arbres pour ne pas qu’elle se prenne un coup de soleil, cela serait parfait. A l’image de ce que je voulais être, afin de la conquérir.

« Tu as déjà pique-niqué, avant ? » lui demandai-je, curieux de voir si c’était sa première fois ou pas.

Nous arrivâmes ensuite à l’entrée du parc et je l’entrainai vers les sentiers qui menaient au lac. Nous croisâmes quelques joggeurs, mais à part ça l’endroit était plutôt calme. Au moment de quitter le sentier, je jetai un coup d’œil à ses chaussures et me dis qu’elle allait s’enfoncer dans l’herbe, avec ça.

« Ça ira, tu veux que je te porte ? »

Bon, il n’y avait que quelques pas à faire pour s’installer près de l’eau, mais tout de même. Une fois sa décision prise, nous gagnâmes l’endroit que j’avais choisi et je sortis la nappe du panier pour l’installer, afin que Scarlett puisse s’y asseoir.

C’est vrai, je l’avoue : je commençais à m’impatienter. Il y a un peu moins d’un mois, je m’étais dit que j’allais courtiser la jolie serveuse rencontrée dans un bar de la ville. Scarlett, une allemande de 17 ans qui n’habitait pas très loin de Wynwood. C’était une fille plutôt sérieuse, carrément canon… qui m’avait valut l’arcade sourcilière droite explosée puisque nous nous étions faits agresser alors que je la ramenais à son hôtel après lui avoir offert un verre, le soir de notre rencontre. Mais je m’étais dit que cela me changerait des plans-culs vite faits, ou des copines connes comme pas permis, qui répétaient mon prénom à toutes les sauces et avaient pour la plupart un rire aussi énervant que les conneries qu’elles pouvaient débiter à la seconde. Attention, hein, je ne me prétendais pas intelligent… mais j’étais quand même au-dessus du niveau « je parle chiffon, make-up et chaussures… et voilà, c’est tout ce que je connais de la vie, hahaha, hihihi, huhuhu ». Pitié, quoi. Il me fallait une fille qui me donne l’impression d’être un con, pour une fois. Toute façon, je l’étais. Avec Scarlett, c’était un peu ça. Je l’avais d’abord emmenée au cinéma, et nous avions bu un verre par la suite. Ensuite, je lui avais proposé un troisième rendez-vous, où nous avions été à une expo. Elle avait passé son temps à m’expliquer des trucs concernant les œuvres qu’on regardait, et j’y avais pas compris grand chose, mais c’est pas grave. Elle était jolie à regarder, j’avais donc pu moi aussi me rassasier en matant une œuvre d’art – humaine – toute l’après-midi, pendant qu’elle regardait les peintures et les sculptures. Tout le monde y avait trouvé son compte. Troisième rendez-vous, donc… et toujours rien de concret. Je prenais mon mal en patience. Emer’ ne m’aidait pas des masses… il me rappelait sans arrêt que j’étais toujours célibataire, un petit sourire narquois au coin des lèvres.

« C’est bon, c’est bon, charrie pas ! Demain, je l’emmène pique-niquer dans le parc et… »

« Pique-niquer ?! C’est tellement gay, comme concept, vieux ! »

« Ouais bah gay si tu veux, dans pique-niquer, y a niquer ! » m’exclamai-je, ce qui nous fit rire tous les deux comme des porcs.

Avant de me coucher, ce soir-là, j’envoyai un texto à la jeune femme pour m’assurer qu’elle était toujours okay, et que je passerais bien la chercher à son hôtel à 11 heures. Une fois sa confirmation obtenue, je lui textotai un rapide message un peu mignon : « Cool a demain, j’ai hate dte voir. Bonne nuit, fait de beau rêve » [ndlr : oui oui, avec des fautes d’orthographe dedans, c’est un RK, faut pas trop lui en demander] puis m’étais endormi, satisfait.

Le lendemain matin, ma petite sœur m’aida à préparer le panier du pique-nique. Je la remerciai d’un baiser sur la tempe et d’un gros câlin, conscient que sans elle mon panier aurait été composé de bières et de sandwiches. Elle avait même pensé à la jolie petite nappe bien cliché, rouge et blanche à carreaux.

« Merci bébé, t’es un amour, elle va kiffer » lui dis-je, impressionné.

« Sois gentil avec elle, hein ? » me dit-elle en me lançant son sourire tout mignon, qui m’aurait presque donné envie de vraiment me poser pour lui faire plaisir.

Mais non, les histoires sérieuses, ce n’était plus pour moi. Avoir des copines, okay… mais les sentiments, je préférais les enterrer. Ça faisait trop mal, d’aimer. Enfin… surtout de perdre les gens qu’on aime. Je soupirai et ne répondis rien, en montant dans ma chambre me changer. J’enfilai un jeans et un débardeur, puis redescendis à la cuisine.

« Trey ! T’es sérieux, là ? Vas te changer, tout de suite ! » s’exclama Evangeline quand elle me vit débarquer.

« Hein, mais pourquoi ! »

« Il me semblait que tu voulais sortir avec cette fille… ? »

« Ben, ouais. Et quoi, je suis bien comme ça » répondis-je en observant ma tenue.

Evy leva les yeux au ciel et me prit la main pour m’entrainer vers ma chambre. Elle poussa la porte et se dirigea directement vers ma garde-robe, qu’elle ouvrit en grand pour commencer à en retourner son contenu.

« Qu’est-ce que tu ferais sans moi, je me le demande » marmonnait-elle, en faisant défiler les cintres un par un. « Enlève tes baskets… tu peux garder ton jeans… avec ça ? Ou peut-être ça ? »

« Bon, j’ai pas la journée » m’impatientai-je.

« Hm, ça fera l’affaire ! Tiens ! » s’exclama-t-elle finalement en retirant de mon placard un pull gris chiné, que j’enfilai par-dessus mon débardeur sans demander mon reste.

Je passai également les chaussures noires, de ville, qu’elle me tendait et me laissai faire lorsqu’elle glissa des bracelets à mon poignet et une chaine autour de mon cou.

« Tu joues à la poupée, en fait ? » lui fis-je remarquer en souriant, en observant son petit visage concentré.

Evangeline me sourit en relevant les yeux vers moi et me fit un clin d’œil. Je la pris dans mes bras et murmurai à son oreille que je l’aimais, embrassai vivement son front et partis en courant. J’étais un peu à la bourre. J’attrapai mon téléphone, le panier à pique-nique et quittai le Bâtiment. J’arrivai sans encombre à l’hôtel de Scarlett, avec 5 minutes de retard. J’appuyai mon dos contre une colonne de marbre du hall d’entrée et lui envoyai un SMS : « Je suis en bas ». J’attendis ensuite qu’elle vienne me rejoindre, les yeux rivés sur les portes des ascenseurs.