13 days of horrors | Can you survive until Halloween ?

Treizième jour. Dernière action, et pas des moindres. Il fallait frapper fort et comme le savez, le chiffre 13 porte malheur. Vous ne pensiez pas si bien croire. J'étais un peu triste que cela s'achève ce soir après tant de jours à m'amuser comme un fou avec Nathan. C'est vrai quoi, on avait réussi à mener un plan qui tenait à la perfection pendant ces treize derniers jours et voilà que cela prenait fin. Je ressentais un vide. Oui un vide, un peu comme quand j'avais fini la saga Harry Potter. J'avais grandi avec et voir tout se finir m'avait étrangement atteint.

Enfin ce n'était pas le sujet du jour, non. Notre victime n'était autre que le lycée et tous ses occupants en pleine journée pour être surs que tout le monde soit présent.

Notre plan se déroulait en plusieurs phases et bien sur nous n'avion pas que une action en tête pour marquer le coup bien comme il faut.
Nathan se chargea des premières actions. En début de journée, je ne me pointais pas en cours j'avais réussi à me faire passer pour malade en visite à l'hôpital. Vive les canulars téléphoniques ! Ca marche tellement bien!
Pour ne pas éveiller les doutes j'avais quitter l'internat pour aller chez mes parents, Ty ne manquerait pas de se douter de quelque chose sinon.
Me rendant incognito au lycée en prenant soin que personne ne me voit je partis me déguiser en Scream. Nathan et moi avions choisis cette tenue pour les terroriser. La veille j'avais déjà débarqué ainsi chez les Etas Iotas. Je les avais bien fait hurler de frayeur et en voir deux leur créeraient un infarctus. Hahaha. Prêt à agir, j'attendais que les cris s'élèvent de tout part et de toutes classes pour baisser le bouton de disjoncteur. Un seul bouton à toucher pour plonger dans le noir complet Wynwood tout entier. Les cris s'amplifièrent et Nathan devait m'envoyer le prochain signal : la musique flippante. Digne de l'exorciste ou d'autres films d'épouvante cela ajouterait une note de peur à note ambiance déjà parfaitement angoissante.

A mon tour maintenant de jouer. J'envoyais un texto à mes employés, qui étaient bien prêts, à mes côtés à agir et faire courir les élèves dans tous les sens hurlant à la mort. Un remake d'Halloween? Le film d'horreur si célèbre? Peut-être.

En fait, la veille j'avais, en étant parti acheter ce costume, pris contact avec des animateurs. Pros pour tous types d'occasions, je leur expliquais l'idée et vraiment branchés et partants, je leur donnais une heure et le lieu et il ne leur manquerait qu'un sms pour qu'ils agissent.

J'en envoyais un également à Nathan pour qu'on se répartisse dans tout le lycée. Equipés de couteaux et armes en tout genre, déguisés ou maquillés nous courions à présent vers les élèves, l'air menaçant en lançant des cris d'horreur. Terreur au rendez-vous, je trouvais cela vraiment au top. Au passage je vis le message sur le panneau lumineux. Oui, Happy Halloween !
Satisfait, j'en profitais au passage, armé d'un pot de faux sang pour écrire tous types de message sur les murs, inquiétants. Vous vous rappelez de Harry Potter et la chambre des secrets? Et bien c'y était ressemblant. Rassurant n'est-ce pas?
Continuant de jouer mon rôle à la perfection, nous avions réussi à faire déguerpir la plupart des élèves. Pleurant, hurlant se faisant même dessus, nous avions accompli l'impossible.
En rejoignant Nathan, toujours vêtus, je lui tapais dans la main et le félicita pour son travail parfait. Vraiment ces treize jours furent les meilleurs de toute ma vie et surtout de ma vie scolaire.
Il était temps pour nous de partir, en vainqueur. Pas un seul faux pas.
Treizième action réussie, joyeux Halloween mes petits!

Veille de l'halloween, treizième jour, action ultime. Victime ? Tout le lycée. C'était le dernier jour, il fallait que se soit très mémorable, autant pour Sasha et moi que pour les autres. Ce matin-là, je n'allais pas en cours, ne sortant de ma chambre que pour aller prendre une douche. Sur mon chemin du retour de ma toilette, j'aperçus un Pi Sigma qui se trouvait à être dans la même classe que moi. Je feignis tout de suite d'être très malade.

- Hey, toi ! interpellai-je avant une quinte de toux.
- Oui, chef ?

Incroyable, il y avait toujours des personnes qui m'appelaient chef. Je me sentais puissant.

- Tu pourrais avertir le prof pour moi que je ne serai pas présent ce matin ?  J'ai attrapé une grosse grippe je crois.

Une autre série de fausses toux. Ce gars-là devait être un nouveau, car il semblait être émerveillé par son supérieur qui lui adressait la parole. Cela faisait plaisir à voir.

- Bien sur !
- Je savais que je pouvais compter sur toi, dis-je en lui tapotant l'épaule.

Il m'admirait, alors pourquoi ne pas en profiter ? Mes dernières paroles prononcées, je pris de nouveau le chemin de ma chambre.

Dix minutes plus tard, la cloche du commencent des cours retentit,  il était temps pour pour de passer à l'action. Mon déguisement pour cet événement été placé au fin fond de ma garde-robe. Aviez-vous déjà vu Scream, le film d'horreur le plus nul de l'histoire du cinéma ? Vous vous rappelez du personnage avec le costume de fantôme raté ? Et bien c'était exactement le même. Il n'avait pas été difficile à trouver, on le trouvait dans presque tous les grands magasins. Après l'avoir enfilé, je textai à Sasha que j'étais enfin prêt. Il me donna une réponse positive. Parfait. Comme cette action allait être énorme, nous allions travailler séparément. On comptait sur l'autre pour ne pas se faire prendre. Première chose que je devais faire : libérer les petits animaux tels que les chauve-souris, des souris, des cafards et des abeilles, enfermés dans des cages cachées un peu partout dans le lycée. Elles avaient été installées la veille pendant la nuit. Après dix minutes, j'avais presque déjà tout fait. Un cri strident provenant d'une salle de classe se fit entendre, ce qui confirmait que les animaux avaient pris leur aise. Quelques minutes plus tard, les lieux tombèrent dans le noir. C'était le signal de Sasha. Je devais me dépêcher pour me rendre jusqu'au bureau du directeur. Monsieur Cannon venait d'informer les élèves de rester dans leur classe.  Dans le noir, il passa à côté de moi pour quitter l'endroit sans me voir. Je m'engouffrai rapidement dans le bureau. Lorsque la radio fut localisée, je sortis un CD de ma poche avant de l'insérer dans l'appareil. Je branchai par la suite les hauts-parleurs qui étaient reliés à tout le bâtiment. Une musique intrigante se mît à jouer.

Je me dirigeai vers le panneau d'affichage pour ma dernière mission. Je pris le tag qui se trouvait dans ma poche puis commença mon travail. Quelques instants plus tard, « Happy Halloween, Wynwood ! » était marqué sur le panneau. Je souris , c'était bien la fin. Le reste était maintenant pour Sasha.

Comment passer un Halloween digne de ce nom, sans évoquer les films d’horreur ? C’est vrai quoi ? C’était les meilleurs films en cette période, et le côté glauque m’avait toujours plu. Fanatique des films d’horreur, j’avais une connaissance relativement vaste sur le sujet, et donc, pourquoi ne pas puiser dans un des films pour faire de votre cauchemar une réalité.
Bon même si je me poilais pas mal devant ces films, j’avoue que si cela devait m’arriver je serais un de ces personnages trouillards, qui se met à croire en Dieu en espérant que celui-ci m’épargne. Bien, que généralement, les survivants se font rare.
Non, je n’allais pas commettre un crime, loin de là, juste me faire passer pour un de ces gars à l’allure effrayante.

Après avoir passé en revu tous mes films, je ne savais toujours pas lequel choisir. Finalement, avec Nathan nous décidions d’opter pour Scream. Ce personnage longiligne, qui se faufile partout sans se faire voir, surtout dans le noir. Son visage, très long, et tout blanc laissait apparaître une mine peu rassurante. Un peu comme le tableau le Cri, dont j’ai oublié le nom du peintre.
Cela ressemblait un peu à notre dernière action, mais nous étions dans nos dernières interventions, alors il fallait vraiment que ça détonne, c’est pourquoi nous nous attaquions à un dortoir entier cette fois-ci, les Eta Iota. Ces très chers filles à papa, roses bonbons, qui doivent avoir bien horreur des petites bêtes, alors un grand méchant tueur, je n’ose même pas imaginer.

Comme toujours, cela nécessitait une préparation particulière, mais moins méticuleuse, il suffisait juste d’appeler en changeant nos voix plusieurs Eta Iota en journée, pour déjà les mettre mal à l’aise et que le doute règne dans leur confrérie.

« -Quel est votre film d’horreur préféré ? » était l’appel que nous passions à plusieurs d’entre elles, en se faisant soit raccrocher au nez, soit nous raccrochions nous-même.

Le mystère planait, et elles étaient toutes là à demander aux autres si elles avaient eu un appel, elles allaient même voir d’autres confréries. Certaines venaient nous voir même avec Nathan, paniquées comme jamais, tandis que nous faisions mine de ne rien savoir, et comme les autres, n’ayant reçus aucun appel.
En même temps, notre action se passerait la nuit tombée, pour que le décor soit plus lugubre.

Avec Nathan, nous nous apprêtions à frapper, et à son signal, j’enfilais mon dernier élément du costume et m’introduisait dans le bâtiment des Eta Iota, où j’avançais de façon monstrueuse un couteau en main, prêt à toutes les faire rugir de peur. J’entrais dans la première chambre, puis la deuxième, puis toutes, jusqu’à ce qu’on n’entende que leurs cris perçants dans tout Wynwood. Après avoir fait le tour des chambres, en les menaçant de les tuer, je repartis comme j’étais venu, dans la plus grande discrétion, les laissant toutes pétrifiées de peur, et courant me changer pour regagner ma chambre l’air de rien. En effet, depuis que j’avais Ty comme colocataire, je ne pouvais plus librement cacher tout ce qui nous étaient utiles pour nos attaques dans ma chambre, donc je me devais d’être naturel.
Heureusement, il savait que je devais sortir avec Nathan ce soir, et donc quand je revenais, il fut juste étonné que je rentre si tôt.

Le lendemain, c’était une rumeur qui courait, de bouche à oreille, sur la présence d’un tueur au lycée, entre l’attaque d’Elena et d’un dortoir entier, la peur était d’actualité, et avec Nathan nous étions satisfait d’avoir installé un tel climat, puisque nous étions à la veille de notre dernière action. Tenez vous prêt à souffrir.

Halloween approchait à grands pas, tout comme la fin de notre petit jeu. Cela me chagrinait un peu, parce qu’au fond j’y avais pris vraiment goût, et on se marrait bien avec Nathan, même si on sentait les représailles nous arriver en plein sur le coin de la tronche.

C’est vrai, tout le monde parlait de ça, en plus avec nos dernières actions rendues publiques, tout le monde craignait d’être touché à son tour, et d’autres même osaient dire qu’ils voulaient être notre cible. J’en riais bien dans mon coin. Ils ignoraient bien notre façon de procéder, et qu’aucune cible n’était choisie, toutes étaient prises au plus grand des hasards. Juste un bocal, des noms, et un choix dans le tas.

On risquait gros, on en avait conscience, mais à vrai dire Nathan et moi n’en avions rien à faire, si ce n’est qu’on cherchait à s’amuser, rien de plus.  
Cette fois-ci, le sort avait décidé que nous nous acharnerions sur un Nu Zeta. En même temps, ils étaient si peu nombreux, que c’était presque un miracle qu’on pioche un nom de leur confrérie. Mais soit, c’était sur Jamie Albarns que le sort était tombé.

Personnellement, je ne le connaissais pas, mais en allant faire plus amples recherches sur lui dans le secrétariat, j’étais tombé sur sa photo et m’étais rendu compte que c’était celui qui m’avait presque cassé le nez à la cafétéria l’autre jour. Parfait, une petite vengeance envers lui ne me dérangeait pas le moins du monde. J’en tenais donc informé mon cher camarade de débauche, et nous essayions au mieux de cerner le personnage. N’aimant pas le rose, et les poufs. Parfait. Cela en donne bien des idées.

Direction la ville de Miami, nous devions préparer notre petit coup, en effectuant quelques opérations avant, évidemment. D’abord un pot de peinture de couleur rose bonbon, la même qu’arborent ces mannequins d’Eta Iota. Bien visible, bien moche, parfait quoi.

Ensuite, c’était plus délicat, nous devions user de notre charme pour attirer dans nos filets quelques gonzesses bien gaulées, pour ensuite leur demander un petit service. Ces dernières étaient capables de tout, limites hypnotisées par le billet que nous tenions en main. Apparemment prête à sauter dans le vide pour cent dollars, nous leur demandions simplement d’aller faire du charme au gars sur la photo –Jamie- à l’heure et au lieu donné.
Chose faite, nous devions mettre en marche le plan, et placer le pot de peinture de façon à ce qu’il se déverse sur le Nu Zeta. Comment allait-il tomber dans nos filets ? Encore une petite attention toute particulière. Un simple mot dans son casier de la part de son copain lui demandant rendez-vous à tel endroit. Simple comme bonjour en fait.

Une fois le message lu, il se rendrait à l’heure sur le papier, où il serait aspergé de rose –sa couleur pré-fé-rée- et accueillie par un groupe de jolies minettes prêtes à tout pour lui.

Postés, et prêts à intervenir, munis d’un appareil photo, nous attendions qu’il arrive cachés dans la pénombre. Quand il fut en contact avec la gente féminine, et complètement déboussolé et aussi rose qu’une Barbie, nous nous approchions le plus discrètement du monde pour prendre une photo et se carapater, sachant bien qu’il n’allait pas rester.

Le pire restait à venir. Cachés dans un placard, nous ne pouvions nous retenir de rire plus longtemps en voyant la photo bien compromettante du jeune Nu Zeta dans une situation délicate en présence de nenettes en chaleur. Maintenant, il nous restait plus qu’à imprimer la photo, et adresser un petit mot à Luke, son copain –si je ne me trompe pas. Comment cela allait se passer ensuite ? On ne savait pas, mais on en riait d’avance.

« La tentation d’une belle femme peut causer votre perte. » Ecrivais-je soigneusement, sans signer, juste en écrivant cela en bas de la photo, direction la boîte aux lettres du très cher Luke.

Je frappai mon crayon contre mon bureau en même temps que le rythme de ma musique. Autour de moi, les élèves étaient concentrés sur les paroles de la prof de français. Quant à moi, je n'apercevais que le mouvement lent de ses lèvres. Le cours m'ennuyait trop, alors j'avais décidé de m'occuper avec de la musique trop forte à me casser les tympans. Cela m'étonnait encore que personne n'ait remarqué. J'avais beau promettre au directeur de ne plus être mauvais élève cette année, je ne pouvais pas m'en empêcher. S'il savait ce que Sasha et moi avions commis ces derniers jours. Monsieur le principal me faisait maintenait une confiance aveuglante, jamais il ne se douterait que Nathan McCoy était aussi cruel. Il allait être si déçu si jamais je quelqu'un me dénonçait.

Le dernier cours de la journée prit enfin fin. Sasha et moi avions l'intention de se rencontrer dans ma chambre tout de suite après les cours. En me dirigeant vers mon casier, notre prochaine victime avait déjà était identifiée. Qui était-ce ? Adam. Ce petit chef des Alpha Psi qui possédait un drôle de caractère. Ce qu'on s'apprêtait à faire était parfait pour le ridiculiser. Les personnes comme lui avaient bien besoin d'un peu de piment dans leur vie. Il ne passait pas inaperçu dans les couloirs, vu les vêtements horribles qu'il enfilait, mais les gens auraient l'opportunité de le connaitre un peu mieux. Et cela dès demain matin.

Comme prévu, Sasha avait réussi à prendre une photo louche d'Adam subtilement. Il ne restait plus qu'à faire un petit montage Photoshop, d'imprimer des centaines de papiers afin de les mettre un peu partout dans le lycée. La partie Photoshop, je le laissai à Sasha. Il était bien meilleur que moi dans ce genre d'activités. Je m'apprêtais plus à le diriger, afin que l'image soit la plus nuisible possible. Parfaite, aussi. Après plus d'une heure de travail acharné, l'image fut prête. Nous imprimâmes plusieurs copies et il ne restait plus qu'à attendre que la lune soit haute dans le ciel pour passer à l'action.

1 : 14 du matin. Je m'écrasai presque sur le sol, un objet suspect me faisant trébucher. Je me repris en main avant de reprendre mon travail. Plusieurs images avaient déjà été collées sur les murs. Je ne m'étais pas rendu compte que c'était presque du sport, faire ça. À un moment, je dus m'arrêter, car des voix résonnaient dans le couloir. La voie fut libre deux minutes plus tard, je continuai. Ce fut un peu difficile de remarquer ce que je faisais dans le noir, j'espérais simplement que ce n'était pas du n'importe quoi. Sasha me texta pour m'avertir qu'il avait fini. Soit il était plus rapide que moi, soit j'avais dû en faire plus que lui. Bref, j'eus fini dix minutes plus tard. C'était toujours plaisant de terminer un long travail on l'on s'était acharné dessus. Je souris, songeant au lendemain matin, où Adam allait avoir l'horreur de voir une photo de lui compromettante aux yeux de tout le lycée.

Cette fois encore nous étions prêt à frapper fort. La victime choisie n’était autre qu’un membre de notre confrérie, Curtis. Jusqu’à présent, le sort n’avait choisi que des victimes que nous ne connaissions pas forcément personnellement, et aucune n’était de notre confrérie – à part Tarik-. Mais cette fois, nous allions frapper fort. Et cela pourrait également diriger tous soupçons vers d’autres membres d’autres confréries. On sait bien que les Pi Sigma ne sont pas beaucoup appréciés, et ce genre d’action pourrait très bien porter à croire qu’on cherche à atteindre notre confrérie. Bon moyen pour détourner toute accusation envers nous, n’est-ce pas ?

Avec Nathan, nous avions préparé un programme à remplir pour être opérationnel au moment venu. Le premier point consistait à régler le réveil de Curtis, afin qu’il se réveille le jour de l’action, une heure avant tout le monde, et qu’il croit se lever à la bonne heure.

J’avais laissé cette tache à Nathan, tandis que je m’occupais de la plus éprouvante, et plus horrible. Sachant qu’il arriverait plus tôt que tout le monde aux douches, nous étions surs que cela l’atteigne personnellement.
Démontant le pommeau de douche, j’introduisais des asticots à l’intérieur, afin que lorsqu’il ouvre le robinet, ce ne soit pas de l’eau qui coule, mais de mignonnes petites bestioles rampantes.

Bien que je ne sois pas apeuré, je n’étais pas vraiment fan non plus, et les saisir avec ma main me donnait sérieusement envie de vomir.
Une fois fait, je revissais le pommeau, et envoyais un message à Nathan. C’était la nuit, et le réveil de Curtis allait sonner une heure trop tôt, et il allait avoir le droit à une douche des plus écœurantes de toute sa vie.

Au passage, je récupérais toutes les serviettes, pour la deuxième phase du plan et les bazardais dans ma chambre au fond de mon placard.
Avec Nathan, il nous restait qu’une chose à faire, qui allait permettre de créer le Buzz : installer des caméras dans le couloir et dans la douche, afin que cette scène soit filmée et précieusement récupérée par nos soins pour la diffuser le plus rapidement possible dans tout Wynwood.

Après tout, pourquoi faire une telle action et ne pas en faire profiter tout le monde, surtout quand on sait à quel point un Pi Sigma tient à son image. C’était la meilleure façon de ruiner une réputation.
Une fois les caméras installées, peu visibles, nous pouvions installer le logiciel sur mon Mac, pour qu’on puisse tout visionner en direct et enregistrer par la même occasion. Le fichier serait ensuite mis sur une clé USB, pour effacer toute trace de la provenance et copier sur le serveur du lycée pour que tout le monde y ait accès. Et la touche finale : la diffusion sur l’écran du hall d’entrée. Nous avions décidé de sortir le grand jeu, même si c’était loin d’être finie. Sur nos treize victimes, nous n’en étions qu’à notre septième.

L’action finie, nous retournions chacun notre tour dans notre chambre, il ne nous restait qu’à attendre et à s’exécuter à la première heure après avoir entendu le cri effroyable du Pi Sigma dans le couloir du dortoir.

Jour six, sixième victime. Cette fois-ci c’était tombé sur… Jewel. D’habitude je n’éprouvais aucun remord, enfin si pour Blu aussi, mais je n’éprouvais aucun remord, et s’en prendre à eux était vraiment plaisant, mais là c’est vrai que je la plaignais franchement, puisque j’aimais vraiment beaucoup Jewel. Mais le sort en avait décidé ainsi, et comme promis, je me pliais à la règle. Cette fois-ci, Nathan n’avait pas vraiment besoin de ma coopération, puisqu’il lui suffisait juste de déposer un petit mot dans le casier de sa sœur, pour qu’elle se rende dans le fameux lieu où nous allions l’enfermer.

On était surs que cela marcherait, parce qu’on savait aussi bien l’un que l’autre, que son rêve le plus cher était d’avoir la reconnaissance de son frère, et qu’ils puissent enfin s’entendre. C’est ce que j’espérais aussi pour eux, mais pour le coup c’était un peu mal parti.
Tranquille dans ma chambre, je n’avais qu’à attendre le texto de Nathan pour me dire que c’était fait, et que je devais attendre au moins une heure avant d’aller à la rescousse de la pauvre Jewel.

Je sifflotais, riais en repensant aux autres victimes, et m’ennuyait aussi. J’avais décidé de sécher cette journée de cours, comme pas mal de gens d’ailleurs, puisqu’elle était inutile. Les profs se croyaient vraiment en vacances en ce moment alors n’avoir que deux, trois heures de cours, répartis n’importe comment, donnait tout sauf envie de sortir de sa chambre, et surtout de son lit.

Le temps ne passa franchement pas vite, et après plusieurs visites d’autres internes, l’heure arriva pour moi d’aller sortir Jewel de cet endroit miteux, où nous l’avions enfermé.

Enfilant des baskets, je mettais un pull et sortit de ma chambre sans trop me faire remarquer et descendis les escaliers jusqu’à l’endroit où Jewel était retenu. La porte était si grande, et si épaisse qu’elle devait peser une tonne.
Je discernais cependant de petits bruits, comme si quelqu’un tambourinait la porte. Jewel devait certainement appeler à l’aide de l’autre côté de la porte.
Déverrouillant la porte et tirant de toutes mes forces sur la poignée, j’ouvris la porte, et découvris une Jewel en larmes, totalement paniquée. Cela me faisait un peu mal au cœur de la voir comme ça, mais elle ignorait clairement que cela venait de nous.

« - Ne t’inquiètes pas, tout va bien, je suis là. » Lui dis-je en la serrant à mon tour dans ses bras.

Maintenant, il me fallait mentir, pour lui expliquer que quelqu’un l’avait piégé, et que j’avais découvert cela, en entendant parler un groupe de gens, bien trop heureux de s’en prendre à la petite Jewel.

« - C’était pas Nathan qui t’as écrit ce mot, c’est deux imbéciles de Senior qui ont voulu te tourmenter, j’ai surpris une conversation, et du coup j’ai direct foncé ici, et malheureusement ils t’avaient vraiment enfermés là. Mais je suis là, maintenant. » Je lui disais tout cela sur un ton rassurant.

Puis, je la pris par la main et la raccompagna jusqu’à sa chambre, en lui déposant un baiser sur le front avant de repartir jusqu’à mon dortoir.

« C'est pas vrai… »

Mon rire retentit bruyamment dans la pièce à la suite de ma phrase. Le sort avait voulu que Sasha et moi tombions sur cette personne. Pas que je ne désirais pas lui faire du mal... En fait, je n'avais aucune idée de comment réagir à cela. Non. Il n'y avait pas à s'inquiéter. C'était une victime comme tous les autres, elle n'avait rien de spécial. « Ça va être plutôt facile de la piéger. » lançai-je à Sasha. Nous nous trouvions dans la forêt, assis sur des troncs d'arbres venant de notre vieille cabane en bois. Pour notre projet grandiose, nous venions toujours ici le soir, afin d'être plus tranquille. Toutes les actions, les plans et les victimes étaient déterminés dans un lieu perdu de la forêt. On n'avait presque terminé, il ne restait plus qu'à trouver un moyen de mettre Jewel dans le piège. Oui, ma soeur était la prochaine et je me ferais un plaisir de s'occuper d'elle. Elle ne pourrait même pas me détester après ça.

Le soleil avait disparu dans le ciel, laissant place à la lune et à ses milliards d'étoiles. Je réfléchissais à la viande saignante qu'on allait utiliser pour attirer le petit chiot dans sa cage. Puis, j'eus une idée. Jewel était toujours collante envers moi et était tellement naïve qu'on pouvait la faire croire n'importe quoi. Bref, l'attirer en cage ne devait pas être très compliqué. J'empoignai une feuille vierge dans la pile de papiers devant moi avant de commencer à écrire. « Jewel, rejoins-moi ce soir à 19 : 30 dans la salle de rangement au sous-sol du lycée. Garde le secret. - Nathan. » Personne ne s'aventurait à cet endroit de l'établissement. Il n'y avait que des broutilles peu intéressantes. De plus, il n'y avait aucune lumière, le nettoyage avait longtemps été oublié, pleins d'insectes comme des araignées longeaient le mur et le sol, sans oublier l'histoire effrayante qu'un concierge avait perdu la vie là-bas et qu'il hantait le sous-sol depuis des décennies. C'était un endroit mystérieux qui m'intriguait. Avec toutes ces légendes qui couraient, j'avais bien envie de faire ma petite enquête là-dessus afin de connaître la vérité. Cela avait beau n'être que des histoires, souvent elles cachaient un fait bien plus concret.

Le lendemain matin, je glissai discrètement la petite lettre dans le casier de Jewel. Même si le papier avait été signé à mon nom, je ne m'inquiétais pas d'être révélé au grand jour. On croirait que la stupide personne qui s'amusait à foutre la trouille aux gens avait utilisé le frère de la victime pour mieux l'attirer dans le piège. Ce qui était tout à fait vrai, sauf que personne ne le saurait. Mes lèvres dessinèrent un sourire sadique sur mon visage. Pauvre fille qui allait croire que son grand-frère chéri avait enfin fini par la remarquer. Si seulement elle savait ce qui allait lui arriver.

L'heure du rendez-vous n'était pas arrivée aussi vite que je l'avais espéré, mais je me devais d'être patient. À cet heure-ci, les couloirs du lycée étaient presque vides. 19 : 30 sonna, mais je ne me dirigeai pas tout de suite vers le sous-sol, préférant laisser un peu de temps à ma soeur d'arriver convenablement sur les lieux. Cinq minutes plus tard, je m'activai. Arrivant en bas, je remarquai que la porte du lieu interdit était ouverte. Mon plan avait fonctionné. Je tendis mon bras afin de claquer la porte coulissante. Maintenant qu'elle était fermée, elle ne pouvait que s'ouvrir de l'extérieur, à moins d'être un concierge. Satisfait, je pris mon cellulaire dans ma poche arrière pour texter Sasha. « C'est fait, tu viendras la chercher dans deux ou trois heures, faudrait pas qu'elle pourrisse là-dedans. »

« Y'a un fou qui s'amuse à jouer avec les gens. »

Je lâchai un soupir. Les rumeurs débutaient, se propageait, mais personne ne connaissait la vérité. En temps normal, je n'aurais pas fait attention aux ragots. Cependant, moi au moins je connaissais la vérité. Et je me doutais que les autres la savaient aussi, sinon ils ne seraient pas entrain de discuter comme d'habitude avec moi. Sasha, assis devant moi sur le banquet du fast-food où nous étions, ne fit mine de rien tout comme moi. Lors du midi, nous sortions souvent manger dehors en grand groupe. À présent, tout le monde était penché sur la personne qui venait de prendre la parole. « On suspecte des personnes ? » Évidemment, ils ne pourraient trouver les véritables coupables. Maintenant que tout le lycée avait sûrement été alerté, Sasha et moi devrions être plus discret. On n'avait beau paraître invisible, les curieux trouveraient toujours un moyen de résoudre le mystère. Le conteur de ragots secoua la tête. « À croire que c'est un fantôme. » La table rit aux éclats. Notre entourage nous regarda d'un oeil mauvais, se demandant ce que pouvait bien trouver des adolescents immatures aussi drôle. Pour moi, cela signifiait la fin du repas. Je n'avais pas besoin de subir tous ces regards suspicieux. On me fit de la place pour que je puisse sortir de table. J'eus juste le temps d'entendre quelqu'un reprendre la parole. « J'aimerai tellement être une victime. » Je fis un sourire au coin. Si tu savais.

Les personnes étaient choisies par pur hasard. Une liste d'élèves déposée sur la table, on les prenait avec les yeux fermés. Les gens étaient au courant maintenant, certains voudraient tant être choisis. Ceux-là ne devaient justement pas être pris. Cela gâcherait l'effet de surprise, car ils attendent impatiemment leur tour. Les personnes qui vivaient dans la crainte étaient toujours les cibles les plus faciles et amusantes. Notre plus grand obstacle était les fouineurs. Ceux qui n'hésiteraient pas à mener leur petite enquête afin de trouver le coupable. Ils allaient observer tout le monde, surveiller tous  les moindres faits et gestes suspects. Les élèves s'activaient, tandis que le directeur sirotait tranquillement son café noir puant assis confortablement dans son fauteuil, étant aveugle aux événements. Enfin bon, il finirait bien par réagir un jour.

Mon prochain rôle se jouait lors de mon premier cours de l'après-midi. Je feignis en classe d'avoir oublier quelque chose dans mon casier, l'enseignante me laissa sortir. Bien, le jeu commençait. La prochaine victime se nommait Scarlett Engel. Je n'avais aucune idée de qui était-ce, elle avait juste eu la chance de tomber sur cette action. Le matériel était déposé dans ma chambre, je devais aller le chercher subtilement avant de me diriger vers le bâtiment des Khi Omicron. Ah, mes cher amis. C'était si plaisant d'être gentil avec eux. J'avais tout placé dans une grande valise noire et se fut un calvaire de grimper les marches. Arrivé devant la chambre de la personne, je frappai trois coups. N'ayant aucune réponse, m'attardai à crocheter la serrure. On m'avait appris cette technique il y a deux jours de cela, je me débrouillai quand même bien. De plus, cela pouvait toujours servir. Mon vrai travail commença lors de mon entrée dans la pièce. J'ouvris la garde-robe de Scarlett puis sortis un faux cadavre démontable qui était placé dans ma valise. Je fis en sorte qu'il tombe sur la personne qui ouvrirait l'armoire. Cela fait, je pris du faux sang et l'étala sur le sol  un peu partout dans la pièce. Cela fait, j'utilisai le restant pour marquer « Happy Halloween » sur un mur. Maintenant, il ne me restait plus qu'à sortir de la pièce, faire disparaître les preuves, me laver les mains et retourner sagement en classe.

Le fameux tirage au sort lancé, nous allions bientôt savoir qui était la prochaine victime du jour. Et, cette fois-ci c’était Rose. Ce qui tombait particulièrement bien puisque c’était à mon tour d’agir. On pourrait penser que je le faisais exprès et que je faisais tout pour persécuter cette pauvre Rose, mais le hasard faisait toujours parti du jeu. Ce qui était fort étrange, puisque le sort nous réunissait toujours quoiqu’il arrive. La soirée à Miami, la soirée au SN Secret… Il fallait dire qu’à force on pouvait largement se poser des questions sur mes intentions. Peut-être lui courais-je volontairement derrière pour la torturer et la pousser à bout ? Mais le pire, c’est que ce n’était pas ça du tout, parce qu’à part quand je la voyais en cours, ou ailleurs, je ne pensais pas du tout à elle. Ce n’était qu’en sa présence, que j’aimais à lui rappeler que j’étais toujours là. Bien que je ne fasse jamais rien de concret.

Néanmoins, cette fois-ci c’était à son tour de subir nos caprices et de s’en prendre plein la figure. Nathan et moi avions concoctés un plan de rêve, pour cette quatrième action du mois, et en vue de la personne choisi, cela allait envoyer du pâté, et notre satisfaction ne sera pas des moindres. Le but était que la terreur soit au rendez-vous, et cette fois-ci, elle le serait.

On connaissait tous deux l’aversion particulière de la jeune fille pour les petites bêtes, mais on dit toujours que les petites bêtes ne mangent pas les grosses. C’est ce qu’on va voir.

Mais comme pour tout plan digne de ce nom, il nécessitait quelques coups de fil et un investissement certain. Nathan et moi avions fait le nécessaire sur Internet, tandis qu’on épluchait les nombreuses d’adresses de boutiques pouvant ce qu’on cherchait, il finit par en dégoter une non loin de Wynwood. De ce fait, nous nous y étions rendus sans plus tarder pour récupérer cette fameuse chose.

Ayant un colocataire, et moi, non, il était préférable que je garde précieusement dans ma chambre la bestiole en attendant d’agir. Et ce coup-ci, je ne comptais que sur ma chance et ma discrétion.

Après le dîner du soir, je remontais furtivement et rapidement dans ma chambre pour mettre mon plan à l’œuvre. Nathan était resté à la cafète pour ne pas éveiller les soupçons et me couvrir en cas de problèmes.
Ayant dans la matinée fouillé dans les dossiers de l’école, j’ai pu tomber sur le numéro de chambre de la Rho Kappa, et donc j’étais fin prêt à agir en toute discrétion.

Etant passé par ma chambre au passage, je tenais en main la boite dans laquelle était cette horrible chose. Poilue, énorme, noire et répugnante, je me demandais encore comme certains pouvaient avoir ce type d’araignée comme animal de compagnie.

Une fois devant la chambre de Rose, je n’avais qu’à ouvrir la porte, miraculeusement ouverte et à m’introduire dans ses effets personnels. N’étant pas tout à fait sur de l’endroit où j’allais laisser la tarentule s’échapper, je soulevais les draps de la Rho Kappa et y laissa la tarentule s’installer, avant de refermer la couverture, l’air de rien. Il n’y avait plus qu’à attendre que cette dernière s’allonge tranquillement dans son lit et découvre l’arachnide.
Me débarrassant de la boîte comme preuve potentielle, je retournais à la cafétéria l’air de rien, avec comme alibi un avis de passage à l’infirmerie, truqué évidemment, mais personne ne pouvait se douter de rien. Je fis un clin d’œil à Nathan. Quatrième action : réussie.

Jeudi 10 octobre, 3 h 30 AM. Je devais me lever tôt et agir rapidement avant que le soleil ne se lève. Le lycée dormait toujours, à part le concierge qui allait bientôt commencer son travail. Se lever si tôt pour faire un travail aussi minable, je le plaignais. Moi, je me levais pour une bonne raison. Je devais réaliser ma bonne action du jour. N'ayant qu'un sous-vêtement comme pyjamas, je n'enfilai qu'un simple sweat-shirt gris, vérifiant qu'il y avait bien une capuche afin de pouvoir me cacher. Bon, je m'étais donné comme objectif de tout finir avant 3 h 50. Il me restait exactement dix-huit minutes. De toute façon, je n'avais pas grand-chose à faire ce matin. À l'habitude, lorsque mon partenaire de chambre était toujours endormi, je faisais tout pour le réveiller, mais pas aujourd'hui. Il fallait que j'agisse comme un fantôme : tu ne me vois pas, ne me sens pas, ne m'entends pas et en échange, je te pourris la vie. Discrètement et comme un voleur, je quittai la pièce.

La prochaine victime ? Cela pouvait être n'importe qui, mais Sasha et moi visions Tarik. On savait qu'il allait à la piscine du lycée tous les jeudis afin de perfectionner sa technique de nage. C'était le premier garçon qu'on testait et ça risquait d'être amusant. Un gars qui avait la trouille était toujours plus marrant. La victime précédente était Bluberry. La pauvre, heureusement qu'elle ne savait pas qui lui avait aspergé du pipi de chat sur le visage. Ça sentait très fort, apparemment. J'espérais que la Sigma Mu avait traîné avec cette répugnante odeur toute la journée. J'aurai préféré évité que ce soit elle, avec tout le mal que je lui avais fait subir. Seulement, le hasard était le hasard et je ne pouvais rien y faire. Et puis ce n'était pas comme si je me sentais mal de lui avoir fait ce coup-bas.

J'avais placé le grand contenant bleu dans un coin de la salle de bain des hommes, sachant que personne n'y ferait attention. Comme prévu, il était toujours sur les lieux. Je le pris, puis me dirigeai vers la piscine. Ce qui se trouvait dans la boîte me répugnait au plus haut point. Seulement, je me forçai à me répéter que c'était pour le « bien de l'humanité ». Déjà, me réveiller très tôt ne pouvait être que pour une bonne action. Dans les couloirs, je devais être discret. Quelqu'un pouvait apparaître à tout moment et le plan serait fichu. Moi aussi, d'ailleurs. Se promener dans le noir dans ce gros bâtiment me faisait perdre mon sens de l'orientation. Un lycée la nuit était plutôt cool. J'eus un peu de mal à trouver la piscine, ce n'était pas comme si j'y traînais à tous les jours. La plage était beaucoup plus intéressante. Je regardai l'heure : 3 h 46. Dix minutes pour trouver l'endroit, génial. À présent, je n'avais qu'une seule chose à faire. Je m'approchai le plus possible de la piscine, faisant attention à ne pas tomber dans l'eau. J'ouvris le contenant puis le penchai un peu sur le bord afin de donner la liberté aux pauvres petites limaces. J'espérai qu'elles survivraient dans le clore. De toute façon, des limaces mortes dans une piscine étaient toujours aussi choquant.

Deuxième jour, deuxième action. Encore une fois, il allait falloir orchestrer ça avec prudence et perfection, car notre deuxième victime aller goûter autant que la première, différemment, certes, mais elle allait regretter de s’être levé ce matin. Nathan et moi connaissions tout deux notre nouvelle victime personnellement, mais le hasard l’avait choisi, non une volonté quelconque de l’atteindre elle. C’était Blu. Bien que cela m’embête un peu que ce soit tombé sur elle, le jeu était le jeu, et j’étais bien déterminé à mener à bien la mission jusqu’au bout. Comme le précédent, il nécessitait une certaine préparation, et surtout du matériel digne de ce nom. Pour trafiquer un casier, il ne fallait pas juste ces bâtons de colle qui ne marchent jamais et qui pourrissent dans nos trousses. Non, il fallait un minimum de fournitures, et ce je me l’étais procuré dans une petite boutique aux alentours du lycée, après m’être bien renseigné sur le sujet, histoire de ne rien laisser au hasard et ne pas me rater.

M’armant de mon sac, dans lequel étaient stocké les fameux éléments du plan, j’envoyais un message à Nathan, lui indiquant qu’il était temps. Plus personne ne traînait dans les couloirs, les cours avaient repris, et il allait falloir qu’on agisse vite, bien et sans bruit. On connaissait les rondes des surveillants, et nous ne risquions rien en cette heure de la journée, du moins c’est ce qui était prévu, à moins qu’un incident quelconque les fasse rappliquer. Mais je doute fort, que de là où ils sont, au chaud dans leur salle café en main, ils veuillent bouger.

Nathan m’amena au casier de Blu, ignorant son emplacement, et nous nous retrouvions tel des cambrioleurs dans les séries policières à forcer son casier avec de vulgaires tiges de fer. Cela pourrait paraître totalement inutile, mais cela marchait particulièrement bien. A réessayer un autre jour.

Une fois le casier ouvert, face à nous, j’ouvris mon sac et commença à lire la notice. Il fallait que le dispositif s’enclenche parfaitement lorsque Blu ouvrira son casier, je n’avais pas le droit à l’erreur, je ne devais pas me tromper dans la façon de placer la « machine » parce que nous n’allions certainement pas le tester, c’était Blu la victime, et pas nous, ce serait tout de même dommage de se faire avoir à notre propre jeu.

Nathan attrapa la notice, et me guida pour accrocher le fil au système et ensuite le relier à la porte du casier. Ainsi, en ouvrant le casier, le fil tendu tirerait la manivelle qui actionnerait notre piège et tada. Il ne manquait plus qu’à remplir le piège avec l’élément de notre choix, liquide, solide, animal etc. Mais cette fois-ci, nous avions voulu frapper fort. Quelque chose qui la suivrait la journée entière, histoire que tout le monde sache que les deux anonymous avaient recommencés et que Blu en avait été la victime. Petite piqure de rappel quand à notre présence et que tout le monde peut être touché, à n’importe quel moment, et de n’importe quelle façon possible. Sortant la bouteille où était contenu le liquide, je tirais la tête, cela puait vraiment beaucoup. C’était mortel le pipi de chat. Au début, nous avions opté pour vache, voire même putois, mais je n’avais pas eu l’occasion d’en croiser, ni même de pouvoir en fréquenter, du coup j’avais réussi à capturer un chat errant dans le coin et à le faire uriner pour en garder un splendide échantillon. On pourra dire ce qu’on veut, ça sent vraiment la mort ce truc.

A la fois dégouté, et totalement mort de rire, je fis couler le liquide dans le réceptacle, et nous refermions prudemment le casier, avant de nous carapater. La fin des cours allait bientôt être annoncée par la sonnerie, et nous attendions l’arrivée de Blu, qui passerait forcément par son casier.

Ce qu’elle fit. Le malheur des uns fait le bonheur des autres comme on dis, et croupit dans l’obscurité, observant d’un œil attentif son action, nous la vîmes sortir sa clé, et ouvrir le casier. Le liquide, ni une ni deux, fut propulsé à son visage. Tordu, plié en quatre, je fis un high five à Nathan. Deuxième action : réussie.

Octobre, mois d’Halloween et surtout des farces liées à cette fête internationale. Et cela pouvait être profitable à tous, mais surtout à Nathan et moi, qui avons eu l’idée de mettre en place treize jours de pure frayeur pour des victimes choisies avec précaution. Un jour était égal à une action des plus effroyables, et bien sur planifié avec minutie. Cette fois-ci, nous devions nous en prendre à une prof, celle de musique, plus particulièrement. Cela était d’autant plus excitant de s’occuper d’un de nos professeurs, une telle atteinte qui d’habitude était inespérée, mais nous prenions pleinement le risque.

Notre première action, nous étions sur le point de l’effectuer, il ne me manquait plus que le signal de Nathan pour me rendre au casier, afin qu’il me rejoigne et que nous puissions mettre à exécution notre premier plan diabolique.

Une fois le colis reçu, Nathan m’envoya un message me confirmant la bonne réception de la « chose » et je me rendis donc à pas de course vers le casier, en essayant tout de même de passer que pour un élève en retard, ou un impatient voulant être en tête de file à la cafète.

Je n’eus à attendre que quelques minutes avant qu’il n’arrive, la boîte en main. Perso, jamais je n’avais eu l’occasion de voir une couleuvre, autre que dans les reportages. Cela me faisait tout drôle, et j’étais loin d’être un fanatique de ces reptiles, mais il fallait dire que personne n’aimait ça, et que c’était la chose parfaite pour coller une frayeur à quelqu’un.

Avant de faire quoique ce soit, nous nous assurions d’être presque seuls, histoire de ne pas attirer l’attention sur nous, puisque nous étions censés agir dans l’anonymat le plus parfait, afin que nos actes ne soient pas liés à nos deux noms, et que le mystère plane jusqu’à Halloween, voire plus, puisque nous ne comptions pas nous dévoiler tout court. C’était un gros délire, rien de plus, juste pour assouvir à nos désirs d’adolescents : semer le chaos au lycée, et bien se marrer en assistant aux réactions de nos victimes.

Une fois tranquille, nous nous rendions vers la salle de musique, où nous étions surs de retrouver notre très chère prof, qui mangeait toujours toute seule ici le midi. Nathan me demanda de faire diversion, tandis qu’il allait placer le magnifique reptile dans le repas de notre première victime.

Je rentrais donc dans la salle, ayant une idée, l’air totalement paniqué. Il fallait dire que pour jouer la comédie, j’avais une certaine faculté, je le faisais souvent avec les filles.

« - Madame ! Madame ! Faut que vous veniez voir tout de suite ! Y a une bagarre là-haut dans la salle de maths ! Faut que vous fassiez quelque chose, ça devient chaud là. »

Ni une, ni deux, elle me suivit, se prenant apparemment pour une justicière. Retroussant ses manches, nous nous dirigions dans une pièce du couloir voisin, afin que Nathan ait le temps d’accomplir sa tâche.

Une fois arrivés, après deux minutes de course, nous arrivions dans la dite salle, où évidemment, il n’y avait personne, et où rien ne s’était passé. Prenant l’air étonné, je me tournais vers elle.

Elle ne broncha pourtant pas, croyant que quelqu’un d’autre avait eu le temps d’agir avant. Je m’excusais de l’avoir dérangé, ce qu’elle compris, m’assurant que je ne dérangeais pas quand il s’agissait de telles situations.

« Monsieur McCoy, votre colis est arrivé. » dit le livreur au bout du téléphone.

Un sourire se dessina sur mes lèvres. Parfait, la première partie du plan n'avait pas foiré. J'avais exigé au livreur de m'apporter ce que j'avais demandé aujourd'hui absolument. Pas hier parce qu'il était hors de question que je garde cette chose avec moi pendant des heures et ni demain, car sinon le plan ne fonctionnerait plus. Je prévenus Sasha pour le colis avant de descendre jusqu'à l'entrée principale pour aller le chercher. Le livreur barbu me tendit une feuille que je signai puis quitta les lieux. J'ouvris un peu le haut de la boîte pour m'assurer qu'elle était bien là et souris de satisfaction. Je n'étais pas très fan de ce genre d'animaux, mais il était là pour une bonne cause. Enfin, selon moi.

L'heure du midi s'approchait à grands pas. C'était à ce moment que Sasha et moi allions passer à l'action. Il fallait être discret, rapide et méthodique. Le but était d'entendre le cri de l'horreur sortir de la bouche de la personne, sans que personne ne sache qui était le coupable. Nous avions treize jours, treize actions horribles et plusieurs victimes. La première ? Dany Charleson. Rien de mieux que de commencer par une professeure sans défense. Cette prof qui n'avait jamais compris que son cours étaient ennuyeux et ne servaient à rien. Je sentais déjà le fou rire que j'allais avoir. Pourquoi on s'amusait à faire peur aux gens ? Pour rire. Nous étions de jeunes adolescents immatures et on aimait ça se foutre de la gueule des gens. Et puis pour le mois d'octobre, c'était approprié, non ? Les autres n'allaient sûrement pas trouver cela amusant, cependant tant que je riais, leur opinion n'avait pas d'importance.

L'heure arriva. Les couloirs étaient infestés d'élèves qui se dépêchaient d'aller prendre leur déjeuner. Je rejoignis Sasha à son casier et nous décidâmes d'attendre que le mouvement se calme un peu. Je sortis le paquet du sac où il se trouvait et m'assurai que j'avais des gants. Bah oui, il fallait être assez fou pour le toucher à mains nues. Lorsqu'ils ne restaient plus que quelques personnes dans le couloir, nous prîmes la direction de la classe de musique. La prof avec un nom de garçon dînait à cet endroit. Il fallait vraiment ne pas avoir de vie pour ne pas songer à quitter sa classe durant les pauses. Je regardai discrètement la classe afin de vérifier sa position. Face à la porte, cela allait être un peu plus difficile. Elle commençait à déballer son repas, qui contenait sûrement des substances douteuses.

« Tu serais capable de faire diversion ? »

Je mis déjà mes gants en latex et déposai ma capuche sur ma tête pour cacher mon visage le plus possible. J'attendis que la prof quitte sa salle de classe grâce à l'intervention de Sasha avant de passer à l'acte. Discrètement et rapidement, j'entrai dans la classe pour me diriger vers le bureau, où le plat était déposé. J'ouvris ce fameux paquet qui contenait une couleuvre de taille moyenne. Un peu dégouté, je le déposai dans l'assiette puis quittai la salle de classe ni vu ni connu. Première action : réussi.