Wynwood University
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 I can't believe it. ∞ Sista

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MessageSujet: Re: I can't believe it. ∞ Sista   I can't believe it. ∞ Sista EmptySam 14 Déc 2013 - 22:26

Mon père était un cuisinier exécrable. Ce n'était pas pour rien que ma mère lui avait interdit l'accès à la cuisine. Je me demandais ce qui lui avait passé par la tête en faisant ce dîner. La raison avait intérêt à être très importante. Et je n’avais aucune idée de  ce que cela pouvait être. Le fait qu’une stupide et innocente jeune fille se trouvait dans ma maison à la place de ma mère alors que c'était censé être un dîner de famille m'intriguait au plus haut point. Ses tacos étaient durs comme de la pierre, allez savoir comment ils réussissaient à en manger. Sans m'en rendre compte, Chiko s'était réfugié sous la table à manger, entre mes jambes, et me regardait avec des yeux inquiets. Lui, il avait sans doute toutes les réponses à mes questions. Tout serait tellement plus simple si l'animal pouvait parler. En tout cas, sa manière de m'observer ne me disait rien qui vaille. Il avait peut-être faim... Je pris mon assiette pour le remplir de nourriture non comestible avant de le déposer sur le sol pour le donner au chien. Je remarquai que mon père me regardait avec ses gros yeux. J'haussai les épaules.

« C'est immangeable. »

Lorsque j'avais entendu le mot "papa" sortir de la bouche de Jewel, j'avais d'abord cru avoir mal entendu. C'était tout de même MON père et elle n'était qu'une fille qui venait de sortir de nul. Je ne savais pas du tout comment mon papa l'avait déniché. Jamais je n'avais entendu parler d'elle. Alors littéralement, l'adolescente sortait vraiment de nulle part.

« Si t’es en train de te moquer de moi, je tiens à te dire que c'est tout sauf marrant. Comment t'appelles le tien, toi? "Père"? »

Juste pour lui taper un peu plus sur les nerfs, je partis dans un fou rire. Ce n'était même pas forcé, ces paroles avaient vraiment été complètement ridicules. La jeune fille croisa ses bras sur sa poitrine. Ah, mademoiselle sortait ses griffes. Je me doutais bien qu'elle n'était pas aussi innocente qu'elle en avait l'air.

« En tout cas, t'as l'air plus sympa en photo qu'en vrai ! Au moins la photo elle ne parle pas. »

« Papa, c'est qui cette écervelée ? »

Notre première rencontre s'avérait plutôt bien se passer. Je la détestais déjà, et espérais que mes sentiments envers elle étaient réciproques. Mon père déposa ses ustensiles sèchement sur son assiette avant de se racler la gorge pour faire revenir l'ordre. Enfin, il réagissait.  J'étirai ma main pour prendre une bouteille d'eau au bout de la table à manger. Je l'ouvris d'un rapide coup de main pour prendre une longue gorgée. Je me fis penser de commander à manger après ce cirque insupportable, vu que mon ventre était toujours vide.  

« Jewel, Nathan... Vous êtes demi-frères et soeurs. »

Je recrachai presque la gorgée que je venais de prendre, non par choc, mais pour rire. Je pris le temps d'avaler avant de pouffer de rire. Une minute plus tard, je repris mon sérieux, car Chiko aboya puis se mît à quatre pattes à côté de ma chaise. Je m'adressai à mon père, ayant un sourire de frustration sur le visage.

« Bon maintenant que t'as sorti la bonne blague, c'est quoi la vraie explication ? »

Répondant à ma demande, l'architecte se lança dans un sérieux monologue - beaucoup trop sérieux - à mon goût. Mon cerveau ne réussissait pas à digérer le tas d'informations qu'il venait de nous apprendre. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'était impossible que cette insupportable petite inconnue soit en réalité ma soeur, non, demi-soeur. J'étais assez sain d'esprit pour ne pas croire en ces fatalités.

« Nath, mets ton ego de côté et sois sérieux pour une fois, veux-tu ? Je sais pertinemment que ce n'est pas facile à accepter, mais c'est très important que tu comprennes que tout ça est vrai et que c'est difficile autant pour moi de te l'expliquer que toi pour l'accepter. »

Non, non, non, non. Je refusais de croire en son charabia. Tout cela n'avait aucun sens. Comment Jewel réussissait à prendre ces paroles au sérieux ? Comme pour me réconforter, le chien se leva et déposa ses jambes sur mes cuisses. Je lui lançai un regard interrogateur, il me regarda en silence. Le traitre.

L'adolescente prit la parole, mais je n'écoutais déjà plus. Mon père avait été celui qui me forçait toujours à dire la vérité, mais voilà qu'il avait caché le plus gros mensonge qui soit depuis des années. Alors, tout ce temps que l'homme n'était pas à la maison, prenant l'excuse du travail, ce n'était que pour visiter sa deuxième famille qui se trouvait à l'autre bout de Miami ? Et ma mère dans tout ça, l'avait-elle appris ou mon père lui avait avoué ses frasques ? Ce qui expliquerait la raison pour laquelle elle n'était pas à ce dîner en ce moment.

« Quand j'étais pas là, répondit mon père à la question de Jewel, la plupart du temps, c'était pour le travail, mais il m'arrivait de rendre visite à Nathan. Et le contraire dans son cas. »

Papa prit une pause avant de reprendre.

« Pour ce qui en est de vos mères, c'est assez complexe, alors je ne saurais vous dire ce qui se passe avec elles. »

Tu crois vraiment qu'elles vont te pardonner, sale con ?! Je n'en pouvais plus. Cette situation était beaucoup trop pour moi. Sans crier gare, je me levai de table pour me diriger vers la porte. Les cris de mon père ne m’empêchèrent pas de quitter la maison en trombe, de mettre la voiture en marche et de m'en aller, loin de ces lieux maudits.
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MessageSujet: Re: I can't believe it. ∞ Sista   I can't believe it. ∞ Sista EmptyMer 20 Nov 2013 - 16:40




I can't believe it
Mon père tentait en vain de me rassurer sur ma rentrée au lycée. Déjà, je n'entrais pas à la même date que tout le monde, pour une raison que j'ignorais, mes parents avaient décidé de me changer d'école à la dernière minute. Ca m'excitait de connaitre un nouvel établissement, de nouvelles personnes, de nouveaux professeurs. De plus, il y avait cette histoire de confrérie qui m'intéressait beaucoup. Je n'y comprenais pas encore grand chose, mais je savais que dans la mienne, il n'y aurait que des filles et tant mieux. J'étais un peu trop mal à l'aise avec les garçons pour qu'elle soit mixte. Mon paternel ajoutait que c'était au lycée qu'on vivait les meilleures expériences de sa vie. Ah bon? Ca sentait le vécu. Il ne m'avait jamais vraiment raconté ses histoires au lycée, peut-être qu'un jour je devrais le lui en demander? Ou peut-être même qu'il me les expliquerait de lui même lorsque moi je lui parlerai des miennes? En tout cas, il avait l'air sûr de lui et comme il était passé par là, ses paroles me rassuraient un peu.

Nous continuons de discuter dans le salon lorsque Nathan arrivait. Rien qu'à voir la façon dont il me regardait, je pouvais déjà me dire qu'on était loin d'être sur la même longueur d'onde et qu'en tout cas, on n'éprouvait pas le même enthousiasme vis à vis de cette rencontre. Je me rappelais de lui, sur cette photo que mon père avait accepté de me donner. Il me l'avait présenté comme le fils d'une amie à lui et pour le coup, je me demandais pourquoi lui était chez ce garçon ou encore, pourquoi moi je devais venir manger ici, avec eux, dans sa maison, d'autant plus que sa mère n'avait pas l'air d'être présente. C'était une situation un peu particulière, voir même inhabituelle. Je souris au garçon en lui informant que j'étais ravie de cette rencontre, mais le regard et l'expression qu'il me renvoyait faisait presque froid dans le dos. En fait, cette soirée s'annonçait "bien". Aussi bien moi que le jeune homme voulions des explications sur cette rencontre. On - ou du moins, je - ne savait pas ce qu'on faisait là et mon père nous proposait d'en parler après le repas. Bonne idée. Lorsque je remerciais mon papa du plat qu'il avait préparé, Nathan manqua bel et bien de s'étouffer. Je le regardais, d'un air interrogateur et tournais le visage vers mon père en fronçant les sourcils d'incompréhension. Je continuais à manger quand la voix du garçon rompait le silence de mort qui s'installait dans la pièce. Mes yeux se posèrent sur ce dernier quand, à son tour, appelait mon père "Papa". Etait-il en train de se foutre de moi, là, ou quoi? Je lui lançais un regard glacial, puis ajoutais:

- "Si t'es en train de te moquer de moi, je tiens à te dire que c'est tout sauf marrant. Comment t'appelles le tien, toi? "Père"?"

Je déposais ensuite mes couverts dans mon assiette, ne me rendant absolument pas compte de la situation. J'étais loin de me douter que dans pas moins de 10 minutes, j'allais me prendre une bombe en pleine figure. Je croisais les bras sur ma poitrine. "En tout cas, t'as l'air plus sympa en photo qu'en vrai ! Au moins la photo elle ne parle pas." Je maintenais mon regard noir vers le garçon puis m'adressais à mon père "Papa, tu me reconduis?" demandais-je en exagérant sur le premier mot, fixant Nathan avec un air sarcastique. La voix de mon père s'élevait, donnant suite à la remarque du jeune homme. Pourquoi des explications? Il voulait savoir qui j'étais? Pourquoi pas me le demander? Je m'apprêtais à le faire moi même, quand la voix de mon père me coupait dans mon élan "Jewel, Nathan... Vous êtes demi-frères et soeurs." Je tournais la tête vers l'homme, étonnée de ce qu'il venait d'annoncer. J'avais dû mal comprendre, sauf qu'à voir sa tête, non en fait j'avais surement bien compris. Il continuait ses explications, s'adressant principalement à Nathan. Lorsque mon père posait ses yeux sur moi, je baissais la tête. Je ne savais pas comment réagir à ça. Dans une sens, je ne pouvais me dire qu'au final, ça ne me regardait pas, j'étais trop jeune pour me mêler à tout ça, mais dans un autre, je comprenais mieux pourquoi il n'était pas souvent là, sans parler des disputes avec ma mère, récemment. D'une voix plus calme et à peine audible, je demandais "Est-ce que c'est pour ça que t'étais pas souvent là? Et la dispute avec maman, il y a quelques jours, c'était à cause de ça?". Je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir, du moins je n'y parvenais pas. Peut-être parce que justement j'étais plus jeune que Nathan. Au fond, ça faisait de lui un grand frère, aussi agaçant soit-il, c'était plutôt une bonne chose. Je ne pouvais, cependant, m'empêcher d'être triste pour ma mère. Ca ne me dérangeait pas de partager mon papa avec Nathan, mais j'osais pas trop imaginer comment ma mère arrivait à se dire que pendant tout ce temps, elle avait du partager son compagnon avec une autre. Sur le même ton que la question précédente, j'ajoutais "Est-ce que vous allez vous séparer? Toi et maman?

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MessageSujet: Re: I can't believe it. ∞ Sista   I can't believe it. ∞ Sista EmptySam 12 Oct 2013 - 1:29

/FLASHBACK/

Pause du midi. Au lieu de rester au bureau comme à l"habituel, je pris ma voiture pour me diriger au centre-ville. Je passais ma longue pause en compagnie de Sarah dans un petit café. La mère de Nathan se trouvait au travail à plusieurs kilomètres d'ici, alors cela m'étonnerait qu'elle se trouverait à cet endroit. Pendant quatorze ans, j'avais pu jouer ma comédie sans jamais tomber à découvert et continuais à prendre mes précautions. Mes deux familles vivaient à une assez longue distance, la probabilité qu'elles ne se rencontraient étaient assez minimes. Toutefois, on n'était jamais trop prudent.

Je parquai ma voiture dans le stationnement du café. Heureusement, Sarah n'était pas encore arrivée. Étant un homme d'une galanterie grandiose, il était insupportable pour moi d'arriver après la femme. Un peu de respect, quand même. La gente féminine ne méritait pas d'attendre après le sexe opposé. Je m'engouffrai dans l'endroit qui avait un parfum de vanille avant de m'installer sur une table pour deux. Une serveuse arriva pour me donner un menu et j'en profitai pour l'avertir qu'une deuxième personne allait bientôt me rejoindre. Au même moment justement, ma deuxième conjointe se pointa. On se salua avant qu'elle ne prenne place devant moi. En attendant notre boisson, nous parlâmes de travail et de Jewel qui allait bientôt entrer au lycée. Elle allait être au même lycée que Nathan, mais il n'y avait que moi qui le savait. Les mettre dans le même établissement voulait insinuer que j'allais bientôt devoir passer à l'action. Seulement, je n'avais pas eu le temps de choisir le moment propice, il s'était imposé à moi. Contre toute attente, Isobel était entrée dans le petit café.  Et elle se dirigeait vers nous. « Chéri ! Je t'ai vu par la fenêtre. » Elle me fit la bise. Sarah la regarda d'un oeil interrogateur. J'étais incapable de parler. Les deux filles se saluèrent avec un sourire. « Alors, tu nous présentes ? »

/FIN DU FLASHBACK/

Je n'avais eu aucune possibilité de m'en sortir ce jour-là. J'ai été contraint à tout leur expliquer. Cela avait été le plus grand mensonge de ma vie, et plus jamais je ne recommencerais. Ne voulant pas tout avouer, le temps avait fini par le faire à ma place. En fin de compte, c'était peut-être une bonne chose. Elles auraient pu connaître la vérité à un moment vraiment mal donné. Une immense culpabilité me rongeait à l'intérieur. J'avais maintenant perdu les deux femmes qui comptaient le plus à mes yeux. Elles ne me pardonneraient peut-être jamais, je ne pouvais pas leur en vouloir.

« Oui ça va. J'étais un peu triste que tu viennes pas me chercher à la danse, mais maman m'a dit que t'avais du boulot. J'ai un peu peur de rentrer dans ce nouveau lycée, mais d'un autre côté je suis curieuse de voir ça. Et toi ça va? Pourquoi on fait pas ce dîner à la maison? C'est à toi cette maison? Pourquoi tu nous y as jamais emmenées maman et moi? »

Sa douce voix si innocente me ramena à la réalité. Mon esprit avait complètement divagué. Je lui souris à mon tour pour lui faire comprendre que tout allait bien. Enfin, c'était ce que j'aurais voulu. Je déglutis avant de répondre à ses questions. « Ne t'inquiète pas pour le lycée. Tu vas voir, c'est vraiment formidable, tu y vis des moments merveilleux ! Je vais bien aussi, mais sois patiente, je répondrai à toutes tes questions le moment venu ! » Ma fille et moi nous installions dans le salon pour continuer la conversation, en attendant que Nathan ne se pointe. Il était finalement arrivé en retard, sans oublier de faire une scène. J'aurais préféré qu'il prenne mieux la situation. Comment allait-il réagir lorsque je lui aurai tout déballé ? Je n'osais même pas imaginer.

Nous étions maintenant à table. Jewel m'avait remercié pour le repas, contrairement à Nathan qui n'avait pas encore touché à son assiette. Je n'avais même pas fait attention lorsque ma fille m'appela papa. C'était si normal pour moi, j'avais complètement oublié que les deux enfants ne se connaissaient pas. J'entendis Nathan tousser sa vie. « Prends le temps de mâcher, rien ne presse., lui avais-je fait remarquer avec un sourire. Jewel me parla de sa confrérie. Je m'apprêtais à lui répondre avant de me faire interrompre par mon fils. « Dis-moi, papa, je crois que le temps des explications est arrivé. » Grillé. J'étais grillé. Il n'était pas dupe alors avait surement dû remarquer quelque chose. Je déposai ma fourchette avant de lâcher un soupir. Le stress m'envahissait. Je ne trouvais pas les bons mots. Pourtant, j'avais longtemps réfléchis à ce jour et connaissais les répliques par-coeur. Mais à présent, aucun mot correct ne me venait à l'esprit. Je cherchai un moyen de faire diversion, mais faire durer le temps ne ferait qu'empirer les choses. Nathan allait perdre patience et tout serait fichu. Je pris une longue inspiration avant de tout déballer. « Jewel, Nathan... Vous êtes demi-frères et soeurs. » Bon, la première partie avait été prononcé. Mon regard tomba sur celui de Nathan « J'ai rencontré la mère de Jewel alors que j'étais avec ta mère. Je n'ai pas pu m'empêcher de tomber amoureux. L'amour est compliqué, tu le sais bien. Bref, ne pouvant pas les abandonner, j'ai décidé de prendre les deux. J'ai... j'ai mené une double-vie. L'une d'un côté, la deuxième de l'autre. Mon regard s'était ensuite dirigé vers Jewel. Je vous promets que j'ai essayé d'en parler plus tôt, mais je n'ai jamais trouvé le bon moment. J'espère que vous me pardonnez de vous avoir caché tout ça. Je suis sincérement désolé. »
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MessageSujet: Re: I can't believe it. ∞ Sista   I can't believe it. ∞ Sista EmptyVen 11 Oct 2013 - 22:09

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D'habitude lorsque je me trouvais en la compagnie de mes parents, je faisais mon possible pour paraître d'être un enfant modèle. Seulement, jouer la comédie avait beau faire partie de mes points forts, je me lassais rapidement. Mon père n'était pas aussi tolérant que ma mère. Elle était sûre que mon comportement était dû au développement de ma maturité, alors ce n'était pas bien grave pour lui. Mon père, lui, disait que c'était un grand manque de respect envers les parents. Le mot respect et moi étions deux choses complètement différentes. On n'avait beau dire que l'on m'avait élevé dans le droit chemin, malheureusement plusieurs personnes se perdaient en chemin. Sauf que ce n'était pas comme si mes parents me reniaient. J'aurai pu rester sur la bonne voie, sauf qu'il n'y avait eu plus personne pour me guider.

Dîner familial, mon cul. Ce n'était qu'une excuse pour que je rentre tôt ce soir. N'avait-on pas honte de gâcher ma soirée ? Manger avec une inconnue qui avait l'air d'être stupide en plus ne m'enthousiasmait guère. L'envie de quitter les lieux, sans prévenir me traversa l'esprit. Seulement, je me voyais mal abandonner le projet qui tenait tant à coeur à mon père. Il était déjà frustré par mon retard, je n'allais tout de même pas rajouter de l'huile sur le feu. Ah ! À bien y penser, c'était peut-être une présentation de ma future femme. Si la folie avait vraiment atteint l'esprit de mon père, je refuserais de réaliser son souhait. Déjà, me marier ne m'avait jamais effleuré la pensée. Pourquoi ? Je savais que cela n'arriverait jamais. S'engager jusqu'à la fin de mes jours à la même fille, sans façon pour moi. Enfin, il y avait la procédure de divorce...mais non. De plus, le mariage amenait tout plein de complications par la suite et je refusais de me prendre la tête par ça.

De toute façon, pourquoi voudrait-on me marier ? Je cherchais une hypothèse pour le fait qu'une inconnue que je n'avais rencontrée auparavant était sagement assise dans le fauteuil qui se trouvait dans mon salon - dont j'avais l'habitude de m'asseoir - et ayant un sourire aussi minable que sa personne. Mon vieux n'avait pas pu tomber aussi bas, n'est-ce pas ? « Enchantée, Nathan ! » La jeune fille s'approcha de moi, beaucoup trop. Je reculai, me sentant submergé par sa présence. Mon regard froid et directe croisa les siens pour l'instant de quelques secondes. Lorsque je l'eus si gentiment répondu, elle recula à son tour, me regardant en ayant l'air choquée de mon comportement. Elle avait quel âge, au fait ? Son air me donnait l'impression d'une gamine de cinq ans. Très peu pour moi.

 « Écoutez, on va s'asseoir pour manger et je vous expliquerai tout plus tard, ok ? »

Mon histoire de mariage tenait peut-être la route, finalement. On n'allait tout de même pas me forcer à le faire j'espère. Tout ce manège était trop étrange. Je n'avais qu'une envie : qu'on en finisse. Je suivis mon père jusqu'à la cuisine, où le dîner nous attendait avec impatience. Je m'assis à ma place habituelle, l'adolescente eut le malheur de se mettre devant moi. Papa se mit au bout. L'ambiance était trop sérieuse, c'en devenait insupportable. Je n'aimais pas dîner en famille. Je n'étais tellement pas habitué aux moments familiaux que je n'arrivais pas à m'y faire. Alors, comme d'habitude, le silence régnait sur la table, moi étant trop occupé à réfléchir. Mon père avait fait le repas, la peur surgit. Je passai un rapide coup d'oeil au menu d'aujourd'hui.

Je détestais la salade. Les fruits de mer aussi.

Le petit pain au beurre ne goûtait absolument rien du tout et en plus de cela, il était trop sec. Il y avait une raison pour laquelle maman refusait que mon père fasse la cuisine. C'était un message subtile pour lui dire « Dégage avant que tu n'empoisonnes quelqu'un. » Elle aurait tout de même pu faire le repas de ce soir. « Regarde, Jewel, j'ai fait ton plat préféré. » Alors, c'était donc son nom. Jewel. Quoi, elle était aussi brillante qu'un bijou ? Dur à croire. Pourquoi mon père semblait si bien la connaître alors que moi, non ? Je me sentais un peu à l'écart, de ne rien savoir. Des tacos. Il y avait des tacos sur la table. J'adorais en manger, mais ils étaient sûrement mal faits comme le reste du repas. N'empêche, je tentai ma chance. J'en pris un pour la dégustation. « Oui je vois, c'est gentil. Merci papa » Je m'étouffai avec le petit morceau que j'essayai tant bien que mal de mâcher. Je bus une grande gorgée d'eau pour atténuer ma quinte de toux. Au final, j'avais peut-être mal compris. Non, impossible. Le choc m'avait submergé, aucun son ne pouvait sortir de ma gorge. Jewel et MON père débutèrent une conversation que je n'écoutai même pas. Mon père m'avait imposé d'être à la maison à six heures pour un dîner familial. Sauf que ma mère n'avait même pas été présente, laissant place à une fille complètement inconnue. Et voilà qu'elle venait de l'appeler papa. Elle l'avait appelé PAPA alors que c'était le mien. On ne pouvait pas avoir le même père. « Dis-moi, papa, je crois que le temps des explications est arrivé. »
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MessageSujet: Re: I can't believe it. ∞ Sista   I can't believe it. ∞ Sista EmptyJeu 26 Sep 2013 - 14:58




I can't believe it
Tous les vendredis, après les cours, j'avais un cours de danse classique. Le vendredi était mon jour préféré: j'avais danse et c'était souvent le jour où mon papa revenait de voyage. Je n'avais pas encore repris les cours, j'avais un changement de lycée à faire, j'allais entrer chez les grands et la procédure de transfert de dossier prenait du temps. Il faut dire que mes parents s'y étaient pris un peu à la dernière minute. La rentrée avait déjà eu lieu dans cette école et pour le coup, je m'étais inquiété de ne pas y être présente. Le proviseur comme ma maman m'avaient rassurée en me disant que les premiers jours, en Freshman, on ne faisait pas grand chose étant donné qu'il fallait un temps d'adaptation entre les primaires et le lycée. J'avais hâte d'y entrer, mais en même temps j'appréhendais beaucoup. C'était totalement différente. L'année dernière, je faisais partie des plus grands de mon école, parce qu'on était en dernière année, mais cette année j'allais faire partie des plus petites. Je supposais que c'était qu'une question de temps et qu'ensuite, j'arriverai à me fondre dans la masse.

En sortant de mon cours de danse, je fus étonnée de voir la voiture de ma mère garée devant le bâtiment. Je ne m'attendais pas à la voir elle, je me dépêchais de la rejoindre et une fois à l'intérieur du véhicule, je m'adressais à elle. "Maman, pourquoi c'est toi qui vient me chercher? D'habitude c'est papa" Je regardais ma mère d'un air déçu. J'avais rien contre le fait que ma mère vienne me chercher, mais c'était un genre de rituel que j'avais avec lui et d'autant plus qu'elle, je la voyais tous les jours alors que lui non. Elle me fixait et me souriait tendrement et me répondait: "Aujourd'hui il... Il n'a pas pu venir, mais rappelle-toi tu dînes avec lui, ce soir chérie" Je regardais toujours ma mère. J'avais l'impression d'y voir mon reflet tellement on se ressemblait, mais avec une trentaine d'années en plus. "Je? Tu ne manges pas avec nous?" ma mère passait une main dans mes cheveux et reprit "Non, je ne préfère pas, j'ai du travail, mais ne t'inquiètes pas tu t'amuseras bien". Je la regardais, déçue. Elle se forçait à garder le sourire et à l'instant, fuyait mon regard. J'arrivais pas trop à comprendre ce qu'il se passait entre mes parents, mais ne posais pas plus de questions. Elle mit le contact de la voiture et quand à moi, j'attachais ma ceinture. Déçue d'apprendre que ma mère ne participait pas au diner familiale que papa avait organisé, je ne quittais pas la vitre du regard y voyant tantôt le reflet de mon visage, tantôt la route. 

17h40, la voiture de ma mère s'arrête devant une maison. Elle m'avait dit que c'était là où se passait le repas familiale. Je m'étais faite toute jolie pour l'occasion: Une robe blanche à motifs bleus et chaussures beiges (x), cheveux détachés et quelque peu bouclés sur les pointes. Ma mère me regardait en souriant et moi, je ne pouvais m'empêcher de me poser la question qui me brulait les lèvres et sans doute, la question de trop... "Maman, est-ce que c'est parce que papa et toi vous vous êtes disputés il y a quelques jours, que tu ne veux pas venir?" Ma mère gardait ses yeux fixés sur moi et me répondait "Ma princesse, tout ça se sont des histoires d'adultes. T'es trop jeune pour comprendre, ton papa t'expliquera ça en temps voulu" ... "Est-ce que c'est parce qu'il nous aime plus autant qu'avant?" Elle acquiesça toujours ce même sourire forcé "Jewel, ton père n'a pas beaucoup de temps, il travail beaucoup et il n'est pas souvent là, mais s'il y a une chose dont tu dois être sûre c'est qu'il t'aime profondément et qu'il a toujours fait au mieux pour ton bonheur... Allez, file. Il doit t'attendre. Si jamais il ne sait pas te reconduire, passe-moi un coup de fil et je viendrai te rechercher". Je souriais à ma maman, lui fis une accolade et sortais de la voiture jusqu'à la porte d'entrée pressant la sonnette. Je me retournais une seconde pour regarder ma maman dans sa voiture et lorsque la porte s'ouvrit, je me tournais à nouveau, un grand sourire sur le visage. A la vue de mon père sur le pas de la porte je lui sautais au coup, comme à chaque fois que je le voyais: "Ma chérie !" ... "Papa !" J'entrais dans la demeurre - inconnue - et observais le décor. C'était une maison assez jolie, mais je ne comprenais pas trop ce qu'il faisait ici et pourquoi on ne faisait pas ça chez nous. Peut-être que c'était dû à la dispute avec maman? "Tu vas bien Jewel ? Hâte de commencer les cours dans ton nouveau lycée ?" Je tournais la tête vers mon papa, en souriant, pour lui répondre "Oui ça va. J'étais un peu triste que tu viennes pas me chercher à la danse, mais maman m'a dit que t'avais du boulot. J'ai un peu peur de rentrer dans ce nouveau lycée, mais d'un autre côté je suis curieuse de voir ça. Et toi ça va? Pourquoi on fait pas ce dîner à la maison? C'est à toi cette maison? Pourquoi tu nous y as jamais emmenées maman et moi?" J'arrêtais-là les questions et surtout ma curiosité. C'était un défaut que j'avais, poser toujours plein de questions quand je ne comprenais pas. Je m'installais sur un fauteuil et continuais la conversation avec mon paternel quand une porte claquait. Mon père quittait la pièce et rejoignais la personne, à l'entrée: "Nathan, t'as vu l'heure ?! Tu aurais pas pu faire un effort pour arriver à temps?" Le dénommé Nathan arrivait dans la salle à manger, là où je me trouvais suivit de mon père et me regardais. C'était le garçon de la photo que j'avais trouvé dans les affaires de mon père, je m'en rappelle et il était beaucoup mieux en vrai qu'en photo. Je le fixais également en souriant, contrairement à lui, qui n'avait pas l'air ravit "Nathan je te présente Jewel. Jewel, Nathan." "Enchantée Nathan!" Je me levais du fauteuil et m'approchais de lui quand ... "What the fuck, c'est quoi ce bordel ?". Je clignais plusieurs fois des yeux, ne comprenant pas et regardais mon père comme s'il allait me donner des réponses à l'agressivité du garçon. Je fis deux pas en arrière et ne savais quoi ajouter d'autre. "Écoutez, on va s'asseoir pour manger et je vous expliquerai tout plus tard, ok ?" osant à peine parler suite à la réaction du garçon, je rendais un léger sourire à mon papa et m'installais pour manger face à ce dernier. Il s'était surpassé et avait préparer plusieurs plat dont des Tacos "Regarde, Jewel, j'ai fait ton plat préféré." Je regardais le plat à nouveau et ensuite mon père "Oui je vois, c'est gentil. Merci papa". Nous commencions à manger quand il s'adressait à Nathan "Nathan, je compte sur toi pour s'occuper de Jewel quand elle en aura besoin. Elle ne voudrait surement pas se sentir toute seule, n'est-ce pas ?" Je souriais et appuyais ses dires, m'adressant à l'adolescent "Oui c'est vrai, je suis un peu sceptique. Je me suis inscrite chez les Eta Iota, tu en connais surement? Tu pourrais m'en présenter?"

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MessageSujet: Re: I can't believe it. ∞ Sista   I can't believe it. ∞ Sista EmptyJeu 26 Sep 2013 - 0:46

Nom ? Chris McCoy. Profession ? Architecte de renommée mondiale, suivant les traces de son père. Âge ? 45 ans. Situation relationnelle ? Indéterminée. Je venais de commettre l'une des actions les plus stupides que l'homme pouvait commettre. Je ne savais pas si je devais regretter ou non. J'étais désolé de les avoir chacune trompées, cependant je ne pouvais pas renier ce que j'avais créé dans les deux côtés. Ce que j'avais commis était certes horrible, mais même si j'avais la possibilité de retourner en arrière, je ne le ferais pas. Je savais que la vérité allait finir par éclater, je ne faisais que subir les conséquences de mes actes. J'avais rencontré Sarah lors d'un voyage en Italie pour le travail. À l'époque, j'étais déjà marié à Isobel depuis presque sept ans. Pourtant, je n'avais pas pu m'empêcher de tomber sous le charme de la femme qui était maintenant la mère de Jewel. Ayant été trop gourmand, je n'avais pas pu me résigner à quitter l'une d'entre elles. Alors, j'avais vécu une double vie. Père de Nathan McCoy d'un côté, papa de Jewel McCoy de l'autre. J'avais prétendu aller en voyage d'affaire pour discrètement rendre visite à mes familles. J'avais été plutôt chanceux durant mon manège. Une fois, j'avais été trop indiscret lorsque j'avais laissé traîner une photo d'Isobel et de Nathan. Jewel l'avait découverte et j'ai dû lui mentir en lui disant que c'était la photo d'une amie et de son enfant. Je n'étais pas encore prêt à dire la vérité. J'essayais de vivre normalement ma vie, faisant mon possible pour ne pas être dérangé par la situation.

En allant souhaiter bonne nuit à Jewel le même jour, j'avais remarqué qu'elle avait accroché la fameuse photo sur son mur. Je n'aurais jamais pu douter que c'était autant important pour elle. Ce soir-là, j'avais longuement réfléchi et avais fini par décider de parler. Isobel et Sarah l'avaient évidemment mal pris. Enfin, qui ne le serait pas. Maintenant que tout avait été dit, un poids lourd avait disparu de ma poitrine. À présent, j'avais prévu d'aussi dire la vérité à ma fille et à mon fils. Et je n'avais aucune idée comment ils allaient digérer l'information. Nathan était assez dur à déchiffrer, tandis que Jewel, à mon avis, prendrait assez bien l'information. J'espérais simplement ne pas me tromper. Pour la rencontre, j'avais décidé d'organiser un dîner entre McCoy. J'aurai bien voulu inviter Isobel et Sarah, mais cette dernière n'avait rien voulu savoir et la mère de Nathan avait déserté la maison depuis le début de après-midi. Je me trouvais maintenant seul pour tout organiser.

Je travaillais depuis ce matin sur un document pour le travail et je venais enfin de le terminer. J'étais tellement concentré que je n'avais pas remarqué que l'heure avait dépassé quatre heures. Du grabuge à l'étage m'informa que Nathan était déjà rentré. Je me levai de ma chaise, me souvenant que si je ne m'activais pas maintenant, le dîner ne sera jamais prêt. Au même moment, l'adolescent passa dans le couloir. Je ne lui avais encore rien dit à propos de sa demi-soeur, voulant quelque peu lui faire la surprise. « Reviens avant six heures, j'ai prévu un dîner important. » Exaspéré et sans dire un mot, le jeune homme sortit de la maison. Je soupirai. Mon fils avait bien changé. Il y avait des jours où je ne le reconnaissais plus. Enfin, tous les jours.

17 : 45. Au moment où je déposai la dernière tranche de concombre dans le bol à salade, la sonnette retentit. Je plaçai le plat sur la table avec les autres avant d'essuyer mes mains sur mon tablier afin de pouvoir ouvrir. « Ma chérie ! » lançai-je à la vue de ma fille. Je lui fis une grosse accolade avant de refermer la porte, apercevant furtivement une voiture qui quittait notre allée. J'eus un air maussade pour un instant avant de reprendre mon visage souriant. « Tu vas bien Jewel ? Hâte de commencer les cours dans ton nouveau lycée ? » Pendant plusieurs minutes, nous fîmes la discussion. Il était passé six heures et le cher Nathan n'avait toujours pas montré le bout de son nez. Je n'aurai jamais dû compter sur lui pour qu'il arrive à l'heure. Je m'apprêtais à sortir mon téléphone pour l'appeler, mais la porte de l'entrée s'ouvrit. Soulagé, j'allai le rejoindre. « Nathah, t'as vu l'heure ?! Tu aurais pas pu faire un effort pour arriver à temps? » Sans broncher, il me dépassa. Non mais c'était quoi ça ? Je n'avais aucun souvenir de l'avoir élevé de cette manière. La vielle époque me manquait énormément. Nathan me demanda où était maman et en essayant d'avoir une voix neutre, je répondis à sa question.

Ensuite, il se dirigea vers la salle où se trouvait la jeune fille, passant par la cuisine, moi à ses trousses. Il était maintenant temps d'accomplir la première étape. « Nathan je te présente Jewel. Jewel, Nathan. » Bon, la plus simple partie avait été faite. Je fronçai les sourcils en ne remarquant aucune réaction venant de la part de Nathan. Cela me frustrait de ne plus être capable de savoir à quoi il pensait. « What the fuck, c'est quoi ce bordel ? » Je passai une main dans mes cheveux. Évidemment, il me sortait ça. Il devait obligatoirement sortir des paroles de ce genre. Je ne savais plus quoi faire de lui. « Écoutez, on va s'asseoir pour manger et je vous expliquerai tout plus tard, ok ? »

Je conduisis les deux jeunes personnes à table. Je n'étais pas spécialement bon en cuisine, toutefois j'avais essayé de concocter quelque chose de potable. Un grand bol de salade et une assiette de fruits de mer attendaient impatiemment d'être mangés. Il y avait aussi du pain au beurre que j'avais mis à côté. « Regarde, Jewel, j'ai fait ton plat préféré. » Sur internet, j'avais trouvé une recette de Tacos et je croyais l'avoir bien réussi. J'espérais que mon stress ne paraissait pas sur mon visage. Je réfléchissais déjà à ce que j'allais leur dire. Je me servis avant de s'asseoir tranquillement devant les deux enfants. J'attendis que tout le monde soit prêt avant de prendre la parole. « Nathan, je compte sur toi pour s'occuper de Jewel quand elle en aura besoin. Elle ne voudrait surement pas se sentir toute seule, n'est-ce pas ?
»
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MessageSujet: I can't believe it. ∞ Sista   I can't believe it. ∞ Sista EmptyJeu 26 Sep 2013 - 0:00

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Vendredi après-midi. Après huit heures passées aux enfers, j'étais revenu miraculeusement sain et sauf à la maison. Enfin, physiquement parce que psychologiquement, j'avais carrément été surexploité. Les cours venaient à peine de commencer que j'en avais déjà assez. Je savais d'avance que c'était fichu pour moi pour le restant de l'année. Il restait plusieurs mois encore et après seulement quelques jours, j'en avais marre, alors on ne pouvait même pas imaginer ce qui m'arriverait en fin d'année. Si jamais j'étais encore vivant. Le pire était que je devais le minimum avoir de bonnes notes. Oui, parce que maintenant que mon père était dans les parages, il espérait bien que son fils soit parmi les meilleurs, comme lui autrefois. Cela me faisait beaucoup de pression. Pourquoi devait-on toujours être sévère avec moi ? La déception que mon père allait avoir lorsqu'il verra mes notes. La reprise de ma senior year l'avait alerté, alors il avait la conviction qu'il réussirait à me cadrer convenablement maintenant que des centaines kilomètres de distance ne nous séparaient plus. L'entreprise familiale, on n'avait bien l'intention de me la remettre. Et évidemment, j'étais tout sauf d'accord. Bref en attendant, j'avais intérêt à ne décevoir personne.

Pour l'instant, j'en avais marre d'étudier. Je devais absolument faire une activé plus intéressante comme par exemple m'amuser. J'envoyai des texto à des amis pour m'informer de si quelqu'un serait libre pour faire un tour en ville. Une fois trois réponses positifs reçues, je pris mes clés et descendis les escaliers afin de me diriger vers l'entrée. « Reviens avant six heures, j'ai prévu un dîner important. » Je sursautai en entendant la voix de mon père. J'étais pourtant certain d'être seul à la maison. Je le regardai, choqué par sa présence avant de soupirer. Six heures... Si tôt. C'était quoi cette histoire de dîner ? Pourquoi serait-il plus important que les autres ? Et évidemment, on n'avait jamais songé à m'avertir plus tôt. Génial. Je n'étais pas aussi important à ce qu'il paraissait. Sans dire un seul mot, je quittai la maison, ne prenant pas le temps de fermer la porte à clé.


OoO


« Oh merde ! »

17:58. J'étais très en retard. En plein milieu d'un centre commercial, je n'arriverai jamais à temps pour l'heure convenue. Tant pis. Je n'étais guère habitué à avoir un horaire fixe, je n'étais plus un enfant. De toute façon le dîner n'était sûrement pas plus important. C'était certainement une tactique pour passer plus de temps en famille. Malgré l'heure qui se rapprochait dangereusement du six, je ne pressai pas le pas. Je venais de quitter mes compagnons, les informant que j'avais supposément un rendez-vous important. À 6:05, j'ouvris la portière de ma voiture avant de m'y engouffrer.J'avais dix minutes de route à faire, alors j'espérais que mon père ne serait pas trop fâché par mon retard.

Quelques minutes plus tard, je stationnai la voiture dans le garage. Je stoppai le moteur puis attendis quelques secondes avant de sortir, me préparant mentalement aux accusations de mon père.  J'entrai dans la maison puis enlevai mes chaussures devant la porte. Des voix se turent et quelques secondes plus tard, mon père accourut vers moi. « Nathan, t'as vu l'heure ?! Tu aurais pas pu faire un effort pour arriver à temps ? » Je roulai des yeux, le dépassant sans ouvrir ma bouche. Ma mère n'était pas venue m'accueillir, ce qui était étrange. Elle devait être là pourtant. C'était un dîner important alors elle devait être là, non ? « Elle est où maman ? » dis-je en me dirigeant vers la cuisine. J'ouvris le réfrigérateur pour en sortir une bouteille d'eau fraîche. « Elle ne sera pas là ce soir, mais hum... » Je franchis la courte distance qui me séparait de la salle de séjour. Je fus surpris d'apercevoir une jeune inconnue à la chevelure rousse. Je la regardai d'un œil interrogateur, me demandant ce qu'elle foutait sur mon fauteuil alors que j'étais supposé avoir un dîner important avec ma famille.  Minute, alors pourquoi ma mère n'était pas présente ? « Nathan je te présente Jewel. Jewel, Nathan. » Un clignement des yeux. Deux clignements. Trois clignements. Mes pieds étaient solidement cloués au plancher. Je ne fis aucun geste de salutation ou de politesse. Impassible, je me retournai vers mon père. « What the fuck c'est quoi ce bordel ? »
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