I shouldn't help my ex, but... ∞ Blu *-*

On entend souvent parler que le plus beau sentiments qu'on peut ressentir est l'amour. Le coeur qui bat rapidement, le désir de voir la personne en question, l'espoir, la douleur, la tristesse. On se sent naître à nouveau. On se sent comme si on était réellement près à changer, à tout faire pour cette personne. Le sentiments que même si tu sais que tu risque de finir blessé, tu n'abandonnes pas. Pourtant, je ne crois pas que dans mon cas, se soit la plus belle chose que je puisse ressentir. Je crois que le plus beau sentiment est la liberté. Le vent, la musique… Se rendre compte à quel point on est petit dans le monde et de toutes les frontières qu'on a dans la vie. Vouloir toujours aller plus loin, tenter de nouvelles choses et ne jamais être capturer. Être libre de soit-même, libre de tous autour de soit, libre tout simplement. C'était le monde que j'avais à ce moment précis et je ne voulais pas me presser. L'air qui entre doucement dans vos poumons, le soleil qui caresse votre peau… J'en oubliais presque je ne mangeais plus depuis deux semaines et que j'étais enfermé dans ce centre pourri pour prostitué. Je me sentais libre et sobre. J'aurais voulu faire durer ce moment à l'infini. J'aurais aimé prendre la main de Nathan et m'étendre dans l'herbe avec lui en regardant les nuages pour essayer de leur donner des formes particulières. Pourquoi ne prenons-nous pas le temps d'apprécier chaque moment parce que peut-être que la seconde plus tard, je me ferai frapper par une auto en traversant le parking et que la dernière chose que Nathan se rappellera de moi est ce moment précis où je me suis senti libre.

Oui, quand on passe autant de temps sans nouvelle de l'extérieur, on pense souvent au suicide. Plusieurs fois, j'ai volé un couteau coupant en faisant la corvée de vaisselle après avoir fait une bêtise. Plusieurs fois, j'ai monté sur le toit de l'immeuble lors des sortis de chambre où j'étais un peu moins surveillé, mais à chaque fois, je me rappelais cette phrase que la dame de ma première cure m'avait dit. Elle m'avait retrouvé avec une fine ligne rouge sur le poignet entrain de douter si je devais recommencer ou non pour mettre fin à mes jours. Elle avait seulement dit "Pourquoi?". Alors, je m'étais mit à pleurer dans ses bras comme jamais en lui expliquant tout se qui clochait ou ne clochait pas dans ma vie. Elle n'avait pas dit un mot et m'avait seulement prit très fort dans ses bras. Après quelques heures, elle m'avait regardé, très sérieuse et m'avait dit: "Veux-tu mourir heureuse?". J'avais hoché de la tête, me disant que c'était une question stupide, que personne désire mourir seul et triste. Elle avait mit une mèche de cheveux derrière mon oreille et m'avait sourit en disant: "Alors n'abandonne pas." Ça réponse m'avait fasciné. C'était stupide et facile, mais complexe et intelligent à la fois. C'est drôle comment une seule phrase peut changer le tournant total d'une vie.

Nathan me sortit de mes pensés et je le suivis jusqu'à sa voiture. Je me dépêcha d'ouvrir la fenêtre pour sentir une fois de plus le vent dans mes cheveux que je détacha. Il me dit que je devais m'occuper de moi, que je ressemblais à un zombie. Je lui souris. Il avait raison. Je n'étais plus la même et je l'avais remarqué, mais quelques bons burgers et une douche et je serais comme neuve! Il mentionna aussi qu'il m'hébergerait quelques jours. Je fronça les sourcils. "T'es pas obligé tu sais…" Se fut la seule protestation que je lui donna, ayant peur moi aussi de retomber dans cet enfer trop facilement.

Le reste du trajet se fit en silence. Pas parce que nous étions mal à l'aise. Simplement parce que nous profitions de cet instant et que nous étions capable de nous comprendre même sans un son. Peut-être que je l'avais oublié et qu'il avait fait de même, mais nous avions de l'histoire et ça, aucun de nous deux ne l'oublieraient. Encore quelques minutes et nous furent arrivés chez lui. Je le suivit jusqu'à l'intérieur et quelques secondes plus tard, une grosse boule de poil me fonçait dessus. Je me mis à rire en jouant avec le gros chien. Je lui fis un gros câlin et continua de le flatter, tentant de ne ma pas faire licher. "Pendant un instant, j’ai cru que tout était devenu comme avant." Je ne savais pas quoi répondre à ça. Qui le saurait? Il était en couple et surtout, il était mon ex. Mon premier vrai copain et j'étais son premier amour. Je lui fis un petit sourire, ne trouvant vraiment pas de réponse convenable. Finalement, je me releva après une dernière accolade à Chiko. "T'inquiète! Je vais me faire toute petite!" Je m'avança vers lui et déposa un baiser sur sa joue. "Encore merci.."

J'en pouvais plus. J'étais fatigué de lui, fatigué de moi, fatigué de toutes ces erreurs accumulés, fatigué de ce centre, fatigué d'être prit comme une folle ou en pitié, fatigué de tout. Dites moi quand est-ce que je pourrai regarder derrière moi et être fière de se que je vois? J'ai peur du jour où je serai forcé de regarder mon passé et de réaliser que toute ma vie n'a été que mensonge, drogue et blessure. J'ai mal. Vraiment mal et personne n'est là pour m'aider. Je ne compte même plus les nuits où j'ai prié Dieu pour qu'il m'envoie quelqu'un, pour qu'il m'envoie un ange qui me redonnerait courage, qui m'aiderait à tout surmonter. Je ne demandais pas de miracle, loin de là. Je demandais seulement quelqu'un pour entendre mes cris de détresse. Pour appuyer mes milles et une prières, j'avais versé des larmes. Des larmes de découragement, de manque d'attention, de tristesse et de souffrance. Dieu seul sait à quel point ces derniers mois avaient étés difficile pour moi et qui il m'envoyait? Mon ex petit ami qui était une des causes principaux de ma rechute?! Tu sais quoi? Va te faire foutre! C'était la personne donc j'avais le moins besoin en ce moment. Tout se donc j'aurais eut besoin c'est d'un peu de réconfort, pas de quelqu'un qui me criait dessus alors que je n'étais même pas le problème.

J'en avais tellement assez que j'étais incapable de pleurer. J'avais dépassé ce niveau il y a bien longtemps. C'était comme si mon âme était toute sèche… tellement sèche qu'elle n'avait plus la capacité de produire une larme. Je n'avais pas pleuré depuis maintenant deux ou trois semaines même si j'en avais vraiment envie. Une larme… Si petite, mais composé de si grandes choses, de tellement de sentiments. J'avais l'impression de ne plus rien ressentir de l'intérieur et c'était plus fort que n'importe quoi, plus fort qu'un poignard dans le ventre. Je regardais les infirmières aller et venir, parfois fumer une cigarette. Je sursauta un peu quand je sentis les mains de Nathan se poser sur mes épaules en me disant de le regarder. Il avait un ton presque autoritaire et même si je n'avais pas envie de reparler avec lui, je me retourna quand même. Après tout, je n'avais rien à perdre. Il avait un regard très sérieux tandis que le mien était plutôt lunatique, je le fixais difficilement dans les yeux. Nathan se mit à parler encore et encore. Des mots que je n'aurais jamais cru qu'il serait capable de dire ou même penser. À croire qu'il avait presque des sentiments et une conscience. Il voulait me sortir d'ici. Il était désolé. Il le ferait que je le veuille ou non. Je fixa mes pieds une minute ou deux, me demandant quoi faire. Je ne voulais pas prendre la chance d'encore lui faire confiance, mais il avait raison. Je n'étais plus moi-même depuis notre rupture. J'avais sortit drapeau blanc plutôt que de venger. Je remonta mon regard vers lui et un simple sourire s'étira sur mes lèvres. Je me leva du rebord de la fenêtre et le serra dans mes bras, enfouissant ma tête dans son cou. "Merci.." Je le serrais le plus fort que je voulais. Peut-être était-il vraiment mon ange gardien que Dieu m'avait envoyé après toutes mes prières? Je sentis tout de suite mes muscles se relaxer. Je me décolla de lui en prenant sa main. "Je vais nous sortir d'ici." Sur ce, je l'entraîna avec moi par un couloir et par l'autre. De temps en temps, nous devions nous cachés pour ne pas être surpris par ceux qui y travaillaient. Encore quelques couloirs et nous furent dans le stationnement.

Le vent dans mes cheveux… Le sentiment de liberté! Je respira un bon coup et me mit à rire en tournant sur moi-même. Une larme coula sur ma joue. Je l'attrapa et la regarda du bout de mon doigt. Elle était un peu faites de tristesse et de joie. Un sourire se dessina sur mes lèvres; mon âme n'était plus sèche.

C'est lorsqu'il se mit à me crier après des montants d'argent en me tirant des billets que je réalisa qu'il était bien là, qu'il avait réellement fait tout ce chemin pour… pour quoi au juste? Me remmener à Miami? Voir comment j'allais? Juste me faire détester moi même encore plus? Mes idées sur le sujet m'embrouillait. Je sentais parfois les billets me frôler, j'avais seulement envie de les déchirer. Il n'avait pas le droit de faire ça. C'était immorale et ça faisait mal. J'avais réellement mal. Je sentais les larmes me monter aux yeux et mon coeur qui pompait rapidement. Non seulement j'était si honteuse et j'avais tellement mal que j'aurais voulu mourir, mais aussi je voulais qu'il souffre autant que moi. Il arrêta de me lancer de l'argent et me demanda qu'est-ce qui m'arrivait, qu'est-ce que je foutais. Mes joues étaient trempés de larmes et je me risqua à ouvrir mes paupières. Regardant un peu partout, je me leva d'un cou sans trop penser et le frappa le plus fort que je pouvais au visage. Il sembla déboussoler, étourdi. Je me mis à courir vers mon lit dur au ressort ressorti avant de prendre l'oreiller trop mou qu'on m'avait donné et en sortir un couteau caché. Je l'avais volé à la cafétéria il y a deux semaines. J'avais cru pouvoir m'évader en ouvrant le verrou de la fenêtre avec lui, mais sans succès. Il était donc resté caché là, trop lâche pour aller le reporter. De toute façon, c'est un couteau comme un autre, personne ne l'avait remarqué. Maintenant, les gens de la cafétéria regretteraient de ne pas l'avoir remarqué. Je le fis tourné entre mes doigts, les rayons du soleil faisant briller son métal froid. Je me retourna vers mon ex petit ami et lui planta directement dans le ventre. Un cri abominable se fit suivre d'une coulisse de sang imbibant son chandail. Je lâcha le couteau et fit des yeux ronds avant de le reprendre et de recommencer. Ça me procurait un tel bonheur, une telle satisfaction… Je savais que maintenant, il ressentait la même douleur qu'il m'avait fait ressentir. Il comprendrait peut-être aussi que ça prend du temps à cicatriser et que ça laisse des marques. Parfois même, ça ne guérit jamais. Je recommença encore et encore. Une marre de sang écarlate se répandait partout dans ma chambre. Je voyais les têtes des autres filles du centre affolés dans l'embouchure de la porte, mais je n'entendais pas leurs cris de détresse ni les pas des hommes pressés dans l'escalier d'intervenir. Tout se que j'entendais était les battements du coeur de Nathan qui faiblissait. Boom Boom… Boom Boom… Boom Boom…

Je rouvris les yeux quand Nathan me demanda qu'est-ce que j'avais foutu. Je jeta un coup d'oeil aux nombreux billets qui décoraient maintenant le sol de sombre chambre. Sans trop savoir comment je réussissais cet exploit, je ne pleurais pas. Peut-être que toutes ces nuits à le faire avait asséché mes réserves de larmes? Ou était-ce la vision de moi l'assassinant qui m'empêchait de céder? Non, je ne tuerais jamais quelqu'un et encore moins sobre. Ce n'était pas mon genre. Je n'étais pas folle à ce point là. En fait, c'est un truc que la psy nous donne pour nous aider à passer à travers une épreuve. Il faut nous imaginer refusant, achevant l'épreuve en question. Le son de la radio sur ma commode passait des chansons rock et malgré le fait que le grichement était agaçant, je n'entendais rien d'autre que la voix de Nathan et les pensés qui miroitaient dans ma tête. Je me leva et le regarda dans les yeux. "Tu n'as pas le droit de faire ça! Tu n'as pas le droit de me tromper, de partir, de ne pas t'occuper de moi d'une seconde, de m'oublier et de revenir ici des mois plus tard en me lançant tout cet argent et en me disant ça!" Je savais que j'avais raison. Se qu'il avait fait été pire qu'être un salaud, c'était méchant au sens pur du terme. Je le poussa faiblement. J'aurais voulu qu'il revole jusqu'à l'autre bout de la pièce, mais mes bras osseux ne m'en donnaient pas la force. "Tu n'as pas le droit, t'entend???" Je ne pleurais toujours pas, même que mon regard était soutenu et pleine de menace. Je retourna vers le bord de la fenêtre les points serrés et baissa un peu le ton. "Si t'es venu juste pour ça, tu peux partir. Je crois que tout a été claire le jour où j'ai su que tu me trompais."

Honte. Ce mot de quatre lettres hantaient mes pensés. J'avais l'impression que ce mot m'oppressait, m'intimidait, qu'il était tatoué à jamais contre ma poitrine. Je m'imagine déjà dans dix ans une de ces stupides rencontres de gradués. Je voyais toutes ces filles branchés et mes anciens amis qui sont devenus de prospères hommes d'affaires. Plus loin, dans le coin sombre du bar, je boirais mon verre de vin rouge et puis il y aurait quelqu'un du genre Edward qui s'écrirait "Ça alors, Blu! Ça fait un moment!" Edward… Si il devait apprendre que j'étais encore ici. Une autre raison d'avoir honte. J'étais sûr qu'il deviendrait quelqu'un de bien et je lui souhaitais le plus de bonheur possible. Il le mérite. Il a toujours été là pour moi et je n'ai su que décevoir ceux qui m'entoure. Je ne ferais qu'un mouvement de tête et il s'éloignerait, alors j'aurai tout perdu. Plus tard, sa femme lui demanderait c'était qui cette Bluberry et il répondrait seulement. "J'étais ami avec cette fille quand j'étais au lycée. Elle était chouette, mais elle a tourné dans la drogue et la prostitution. J'ai pitié pour elle." C'est l'idée que tout le monde aurait de moi.

La porte de ma chambre s'ouvrit. Je sursautais. Je découvris le visage d'Amélie avec ses cheveux courts et noirs et ses grands cernes. Un rire malveillant sortit du fond de sa gorge. Comme ça faisait bientôt trois semaines que j'étais sobre, je m'énervais à un rien. En oubliant que j'étais complètement nu je cria de rage et la poussa hors de ma chambre. Juste à ce brusque mouvement, le vieux centre grinça. Je claqua ma porte et je pus entendre Amélia crier que j'étais qu'une folle. Heureusement, un gardien venu la chercher. J'étais devenu au crise en pleine nuits, aux batailles de nourriture lors des heures de dîner, des guerres entre toutes les filles et de toutes ses folles. Je parle d'elle comme si j'étais supérieur ou différente, mais moi aussi j'ai de grands cernes, le teint pâle, les cheveux gras et j'ai tellement maigri qu'on voit toutes mes côtes. Je me sens seule. Comme elles.

Depuis que je suis ici, je passe beaucoup de temps à penser à toute sortes de choses. Soeur Marie vint me chercher pour me dire que le repas était prêt. Je vêtis un jean et une chemise blanche sans brassière et descendit prendre mon spaghetti. On dirait vraiment un asile ici avec les murs gris de pierres et ses portes de métal. Une fois mon repas terminé, je me dirigea vers ma chambre. J'étais la seule à ne pas encore avoir de colocataire, mais il y avait des rumeurs que Julie Donnel changerait de chambre à cause qu'elle ne s'entendait pas bien avec Sophie et Chloé. Je pris une longue douche chaude avant de mettre une chemise de nuit et de tresser mes cheveux dans mon dos. Je me mis sur le rebord de la fenêtre, fixant les passants, sans vraiment remarquer la voiture à la fois connu et inconnu qui se stationnait non loin du bâtiment. J'étais encore une fois perdu dans mes pensés quand la porte de ma chambre s'ouvrit. Une voix grave et sensuel que je connaissais s'éleva, m'appelant par mon prénom. Je tourna lentement la tête vers lui. Je cligna quelques des paupières, mais ne répondit rien. Je devais halluciner, ce n'était pas Nathan, ça ne se pouvait pas. Je devais faire comme Emma racontait il y a quelques jours. Elle dit que quand on est vraiment en manque de drogue, on a certaines hallucination. Un regard avec les autres et nous étions toutes d'accord sur le fait que la pauvre blondinette était schizo. Est-ce que ça voulait dire que j'étais une folle moi aussi? Je ferma les yeux, mon coeur battant contre ma poitrine. "Il n'est pas vraiment là, c'est dans ta tête…" Je ne cessais de chuchoter cette phrase à répétition.