Lucky Girl. || Joyce

Lucky Girl

Nathan & Joyce

Je profite du massage que Nathan me fait autant que je peux. Après tout, je suis là pour ça, n’est-ce pas ? Ses mains tièdes parcourent ma peau tandis que je me laisse aller sur le fauteuil de massage. La musique et le silence ambiant instaurent une atmosphère agréable. Je m’endormirais bien là, mais pas sûre que mon hôte le prenne très bien. Quoi que, c’est un signe que je me sens complètement à l’aise et détendue, ce qui est quand même un peu le but quand même. Je sens chacun de ses gestes, ses doigts fins caresser mes muscles endoloris. Voit-il mes marques ? Nathan peut-il remarquer ce qui restera sur ma peau pour de nombreux mois encore ? C’est une des choses qui m’a fait hésiter aussi longtemps à m’inscrire. Parler de ce qui m’est arrivé ne me gêne pas vraiment dans la mesure où je n’ai même pas encore retrouvé tous mes souvenirs. Mais je n’ai pas envie que les autres me regardent avec pitié alors que pour moi, ça va bien. Je n’ai pas besoin de ça.
Brisant le silence, Nathan me demande ce que je compte faire de mes vacances. Je lui réponds que je vais profiter de la chaleur et des beaux gosses, après tout, je suis à Miami, je ne vais pas laisser tout ça se passer sans moi. Je lui retourne donc la question, curieuse de connaître les plans du chef des Pi Sigma. J’apprends qu’il a l’intention de faire à peu près la même chose que moi, en version masculine, bien entendu. Quoi que, moi aussi je vais draguer des filles … Il me demande si j’ai des idées de lieux où se rendre pour les vacances. A part le soleil, la plage et les fêtes, je ne sais pas ce qui pourrait être intéressant.

- Las Vegas pour les casinos, c’est un endroit où j’irai forcément dans les années à venir. Ça ferait râler mon père que je dépense son fric pour des machines à sous. Ou alors tu vas te dorer la pilule sur une île Européenne.

Le silence retombe lentement sur nous deux. Il n’est pas stressant ni pesant. Je profite simplement de mon massage. Et lui, il est juste concentré sur ce qu’il fait. Ses mains descendent petit à petit sur mon corps jusqu’à parvenir à mes hanches. Le point central de mes douleurs. Si ça va largement mieux depuis quelques temps, la douleur est toujours là, étouffée. En même temps, on ne peut pas se remettre en quelques mois d’un accident comme celui que j’ai eu. Je gémis un peu plus fortement et je le sens qui hésite. Je ne veux pas qu’il s’arrête. C’est douloureux au début, mais ça soulage quand même. Je l’encourage à insister sur cette zone, sans être une brute pour autant. Il s’excuse de m’avoir fait mal et me demande si je me suis blessée. Je décide de jouer franc jeu. De toute façon, ça m’étonnerait que lui s’apitoie sur mon sort.

- Je me suis fait renverser par une voiture l’année dernière, lui dis-je simplement. Un trou du cul qui ne tenait pas l’alcool, visiblement …

Mon ton laisse sous-entendre que lorsqu’on ne sait pas boire, on ne boit pas. Je me fous de la gueule du monde ou quoi ? Vu l’état dans lequel je me suis souvent retrouvée après avoir trop bu, on dirait bien que oui. Je soupire alors que le silence retombe et que mon masseur continue sa tâche. Au bout d’un certain moment, je réprime avec difficulté mes soupirs de bien-être. Je suis complètement détendue. Désireuse de faire un peu la conversation puisque ce garçon est charmant, je lui demande si c’est lui qui a eu l’idée de ce club. C’est une rumeur que j’ai entendu plusieurs fois, alors je la vérifie.

- Bien sûr ! Je suis plutôt fier de moi sur ce coup-ci. J'espère que ça te plaît aussi.
- Comment ça pourrait ne pas me plaire avec quelqu’un d’aussi talentueux que toi pour les massages ? Sérieusement, c’est une bonne idée.

Encore quelques secondes et Nathan a terminé son massage. Je le sens s’arrêter, mais passer ses doigts dans mon dos, comme une caresse. Je me laisse faire sans dire un mot. J’attends la suite, fébrile. Il finit par tout arrêter complètement et me demande si je suis tentée par autre chose. Je n’ai pas envie que ce moment s’arrête, alors je réfléchis à ce que je pourrais demander de plus.

- Et bien … Un peu de lait hydratant pour le corps ne serait pas de refus après ça. Histoire d’avoir une peau douce et parfumée. Vous avez ça en stock monsieur le masseur ?

Et pourquoi pas un soin du visage après ? Que je vois jusqu’où peut aller ce Pi Sigma. A-t-il vraiment anticipé tous les désirs que nous pourrions avoir ? Je ris légèrement et me redresse sur la table de massage, prenant appui sur mes coudes et dévoilant une partie de ma poitrine nue.

- Ou alors un soin du visage. Aux algues. Tu sais faire ça au moins ?

Je tourne la tête légèrement pour le fixer, toujours mon sourire aux lèvres. Je ne lui demande pas grand-chose quand même.

Lucky Girl

Nathan & Joyce

J’aurais dû m’inscrire à ce club bien avant, si j’avais su l’accueil qu’on me réservait. En même temps, les Pi Sigma sont des séducteurs, et nous accueillir dans de mauvaises conditions aurait touché à leur réputation. Je ne m’attendais donc pas à moins de leur part. Sauf que moi, j’ai eu la cerise sur le gâteau : le chef en personne. Bon, si j’ai bien compris, il y a aussi de beaux Rho Kappa pour s’occuper de nous, avec tous ces muscles … Et moi, je suis tombée sur Nathan McCoy. Je le connais assez peu, mais je vais avoir toutes les vacances pour faire connaissance avec lui.
Alors qu’il arrive vers moi, il me demande si je suis bien Joyce en me disant qu’il va s’occuper de moi. Je confirme et je le suis dans la pièce qui nous a été réservée. Une douce odeur fruitée y flotte, et l’ordre y règne. On peut voir des produits d’entretien du corps sur les étagères, bien rangés. Ils ont tous prévu, les Pi Sigma. Pas étonnant que je n’aie eu que des bons échos de ce club. Nathan me demande alors ce qu’il peut faire pour moi, et je lui demande un massage. Puis, joueuse, j’ajoute que c’est à lui de voir ce qu’il peut faire pour me détendre.

- Ne serais-tu pas en train de me sous-estimer ? Attention, tu pourrais être étonnée.
- Te sous-estimer ? Bien sûr que non ! Je suis certaine que tu es le meilleur pour que je puisse m’évader le temps qu’on soit ensemble.

Je lui souris. Il semble chercher autour de lui et m’avoue sortir pour récupérer l’huile. Il me demande de me déshabiller en attendant, et je n’attends pas pour le faire dès qu’il a passé le pas de la porte. Je m’installe sur la table de massage, une serviette sur le bas du dos. Quelques secondes après, j’entends la porte s’ouvrir de nouveau et devine que c’est Nathan qui revient. Je garde le silence, le visage posé sur les bords prévus pour ça, regard vers le bas. Ses mains se posent sur moi. Elles sont chaudes et enduites d’huile. Ça fait du bien.
Je me demande s’il voit les toutes petites cicatrices que j’ai dans le dos. J’en ai un peu partout. A moins qu’elles ne se voient plus ? Elles se voyaient, avant. Et maintenant, peut-être que seule mon imagination peut les voir ? Je ne sais pas vraiment. Je sais qu’elles sont là, ou du moins qu’elles l’ont été. J’ai parfois l’impression de les sentir, la nuit, quand je fais mes cauchemars. Je revis souvent ce moment où elles m’ont été faites. Enfin, peu importe s’il les voit ou non. Ses mains sur ma peau me font du bien, et c’est tout ce qui compte.

- Alors, qu’est-ce que cette belle demoiselle a prévu de faire cet été ?

Je décale ma tête sur la gauche, juste pour apercevoir sa silhouette dans un coin de mon champ de vision. Alors, il veut faire la conversation. Il a mis de la musique pour détendre l’atmosphère, mais elle n’est pas forte et peut laisser place à une conversation tout comme à un « silence » reposant. Qu’est-ce que je vais faire de mes vacances ? La fête. Reprendre le sport. Mettre mes souvenirs au clair, puisqu’ils ont envie de revenir comme ça, dans un joyeux bordel. Rien de bien passionnant, en fait. Ou du moins, rien qui ne sorte de l’ordinaire par rapport à mes nouvelles habitudes, si ce n’est le sport. Peut-être que je vais m’octroyer quelques jours de vacances. Avec ou sans Mikhail. Je devrais retourner passer un peu de temps avec mon père.

- Profiter de la chaleur ? Et des beaux garçons comme toi. Répondis-je avec bonne humeur à Nathan. Après tout, être à Miami sans en profiter, c’est un crime. Et toi ? Tu restes dans le coin ou tu en profites pour voyager ?

Il me répond et passe ses mains dans le bas de mon dos. Automatiquement, je frissonne. Sur le coup, il me fait mal, mais en insistant un peu, ça fait du bien. C’est exactement là que j’ai mal depuis des mois. La douleur a fini par se lasser un peu, mais je me rends compte qu’en fait, ce n’est qu’en surface qu’elle s’est calmée. Je gémis lorsqu’il passe une nouvelle fois sur la zone sensible de ma hanche.

- Tu peux insister doucement ici.

Mon s’il te plaît est sous-entendu, mais je lui demande vraiment d’insister un peu. Après tout, ça ne peut me faire que du bien. Sous ses mains expertes, je me sens bien. J’ai eu de la chance de tomber sur lui. Il n’est pas brute et c’est très appréciable.

- Dis-moi … C’est toi qui as eu l’idée de ce club ?

Lucky Girl

Nathan & Joyce

Je me suis enfin inscrite au Pleasure Sigma Club. Des semaines que je devais le faire. Des mois. Je suis arrivée depuis longtemps, et le club existe depuis aussi longtemps que ma présence ici, mais je viens tout juste de le faire. Enfin, il y a quelques jours. Pourtant, il y a bien longtemps que j’en ai besoin, de ce club. Un peu de distraction et de détente, ça ne peut pas faire de mal. Les vacances sont commencées depuis peu de temps, et je compte bien en profiter un peu.

Aujourd’hui, j’ai donc rendez-vous avec l’un des gars du club. Je sais que c’est le chef des Pi Sigma, Nathan McCoy. Je le connais de vue, mais sans plus. Je me lève donc paresseusement. Pas besoin de me presser, il va bien attendre, de toute façon. Mon premier réflexe et de regarder mon portable. Un message de Mikhail. Tiens. Ça fait trois jours qu’il n’a pas répondu à mon dernier message. D’ailleurs, il ne répond pas à la question que je lui ai posée. Non. Il me demande si on peut se voir, sous-entendu, baiser. Avec lui, ça marche comme ça. On est censés être ensembles, mais en vrai, il n’y a pas grand-chose de spécial. Enfin si, il m’attire bien plus que les autres mecs. J’ai parfois envie de le voir, pour simplement le voir et pas seulement coucher. Mikhail et moi, c’est spécial, à tel point que ça n’empêche ni l’un ni l’autre d’aller voir ailleurs. Je vous laisse saisir le principe de notre « couple » … Je lui réponds donc que je ne peux pas, que j’ai déjà prévu autre chose, et qu’il n’a qu’à trouver une cruche s’il veut se vider. Malgré moi, je suis irritée de ne recevoir une réponse que maintenant, et seulement pour ça. Je n’attends pas de lui qu’il soit greffé à son téléphone et qu’il réponde en moins de dix secondes. Mais trois jours, et encore, c’est juste pour tirer son coup, c’est frustrant.
Las, je me dirige vers la douche. Je soupire. Ça y est, je vais passer ma journée agacée par ça. J’ai les nerfs à fleur de peau en ce moment, surtout parce que je suis en train de retrouver mes souvenirs. Ça m’emmerde. Je me détends sous le jet d’eau bouillante. Pour le bien de ma peau, je ne devrais pas rester sous de l’eau si chaude. Elle devrait être tiède. Mais aujourd’hui, je m’en fiche. Ça n’a pas d’importance, j’ai besoin d’eau brûlante. Je me lave rapidement, mais reste longtemps, immobile, sous l’eau. Je ne sais pas si Haley a besoin de la salle de bain, mais je ne l’entends pas crier et frapper à la porte, donc je n’ai pas besoin de me dépêcher.

Une fois sortie de là, je sèche légèrement mes cheveux, dans l’optique de les laisser sécher à l’air libre. Je sais que je vais sans doute avoir besoin de les attacher lors de mon rendez-vous, mais tant pis, je le ferai au moment voulu. Je me maquille légèrement, optant pour du liner noir ainsi que du mascara de la même couleur. Je me mets aussi du rouge à lèvre plutôt clair, mat, qui se fond avec la couleur de mes lèvres, les éclaircissant même.

Une fois prête, je prends mon sac à main et sors de là, sans fermer derrière moi, puisqu’Haley est là. Je me dirige d’un pas lent vers le bâtiment qui accueille le Pleasure Sigma Club. A me regarder marcher, on ne devine pas que j’ai eu un accident, maintenant. Je ne boîte plus vraiment, ressentant simplement une gêne quand je marche. Une partie de mes coupures a disparu, même s’il m’en reste pas mal, dont certaines à vie. J’ai appris à vivre avec, et finalement, elles ne se voient pas trop. Elles ne masquent en rien ma beauté. A l’accueil, Nathan m’attend déjà. Je le reconnais, je l’ai déjà vu fanfaronner avec sa confrérie un certain nombre de fois. Il m’accosta, me reconnaissant à son tour.

- Salut, je suppose que tu es Joyce ? Je suis Nathan, celui qui va s’occuper de toi aujourd’hui. Si tu veux bien me suivre …
- Oui, c’est bien moi.

Je lui réponds avec un sourire mutin. Alors qu’il se retourne pour s’engager dans un couloir, je le suis et en profite pour le détailler. Déjà, de visage, il est pas mal. Il a l’expression d’un vainqueur, ce que j’apprécie particulièrement. En même temps, le contraire m’aurait étonné venant du chef des Pi Sigma. Son corps n’est pas mal non plus. Sûr de lui quand il marche, il est attirant, sexy. Ouais, en fait, j’en ferais bien mon casse-croûte pour la journée. Et dire que je viens de refuser ça à Mikhail et que je suis en train d’y penser avec un parfait inconnu –ou presque inconnu.

- Alors, madame a une requête ? Je suis capable de tout.

Je lui souris de nouveau, le fixant de mes yeux de couleurs différentes. Lui, je sais que je ne vais pas arriver à le troubler comme j’arrive à le faire avec quelques petits coincés. Ai-je envie de draguer en bonne et due forme, ai-je envie d’aller droit au but, ou est-ce que je dois ne rien faire du tout ? Après tout, je suis là pour me faire chouchouter, me faire masser, me détendre, et oublier l’extérieur un instant. Pas pour me faire un mec de plus. J’opte donc pour une option plus raisonnable.

- Et si on commençait par un massage ? J’avoue en avoir bien besoin …

Dans la pièce, il y a effectivement une table de massage. Je dirais que c’est l’activité la plus courante au club. Ce qui est tout à fait logique. Je pose mon sac à main sur une chaise, restant debout en attendant sa réponse. Je porte un petit chemisier assez court et jaune pâle, ainsi qu’un short en toile blanc, court également. Et en chaussures, ses spartiates chocolat. Je ne me suis pas cassé la tête.

- Après, à toi de voir ce qu’un gars comme toi eut faire pour détendre une fille comme moi ...

Là, pour une fois, je ne fais pas de sous-entendus. Ma voix n’est pas explicite. Je dis juste ça comme ça. Il est capable de tout, mais si je ne sais pas choisir, qu’a-t-il à me proposer ? Que sait-il faire le mieux ? A lui de me le dire, il a toutes les cartes de mon bien-être en mains.