Un peu plus et on rejouait "Le Secret de Brokeback Mountain" [Feat Ilyès]

Parfois, je me disais que quelque chose clochait dans mon couple avec Ilyès. Quelque chose n’était pas à sa place. Nous n’étions pas nos places respectives. Nous n’avions pas être en couple mais nous l’étions parce que j’étais bête et que j’avais poussé le jeune homme dans mes bras. J’avais eu besoin de lui et je m’étais servis de lui pour apaiser mon mal-être et ma solitude. Aujourd’hui, j’essayais de me convaincre que je pouvais tomber amoureux de lui mais j’en étais incapable, mon coeur avait été brisé avec l’accident de Neil et sa mémoire évaporée.
 
Ce constat me faisait horriblement souffrir. Puis, Ilyès me proposa d’aller marcher. C’était bien lui, il était incapable de rester en place. Un vrai gamin. Ca me faisait sourire et j’acquiesçai immédiatement. Je n’étais certainement pas amoureux de lui mais je l’aimais beaucoup et je ne voulais que son bonheur. Je me levai en même temps que lui. Nous fîmes le tour du lac. Nous recroisâmes notre ami le joggeur qui nous avait dévisagé.
 
Notre balade eu aussi pour but de nous repérer dans le camping, savoir où se trouvait les douches, etc. Finalement, je permis à Ilyès de retrouver la tente : il ne faisait jamais attention alors je faisais attention pour lui.
 
La nuit tomba rapidement. Après un repas assez rapide, nous nous préparâmes à aller prendre notre bain de minuit. J’avais un sourire malicieux accroché aux lèvres. Je pris Ilyès par la main, je n’avais plus aussi honte de prendre un garçon par la main. Je m’assumais plus. Je l’emmenais donc à la piscine du camping. La lune se réfléchissait sur l’eau de la piscine. Pendant un instant, je fus ailleurs. Je m’imaginais dans la même situation mais avec celui que j’aimais vraiment : Neil. Il fallait que je me secoue. Je lâchai la main de mon ami. Je me débarrassais de mes vêtements jusqu’à garder mon boxer, j’embrassais Ilyès sur les lèvres rapidement et d’un ton totalement gamin, je lui dis :
 
-Dépêches-toi, beau gosse! Ne me fais pas languir!
 
J’ôtai mon boxer, me dirigeai jusqu’au bord de la piscine et sautai dans l’eau. J’attendais mon chéri, j’avais terriblement envie de lui sauter dessus mais tout ceci n’était qu’une mascarade et je me plaisais dans cette mascarade. Je voulais juste ne pas être seul et je dissimulais ça par du désir…
 

C’était pitoyable. J’avais de me cacher dans un trou et de ne plus en sortir.

J'adorai voir Ilyès sourire de cette façon, j'avais besoin de voir quelqu'un sourire à quelque chose que j'avais dis. Ilyès était cette personne et... Et... Et, lui, il me redonnait ce souffle de vie que j'avais perdu quand j'avais perdu Neil. Peut-être qu'Ilyès et moi étions fait pour vivre quelque chose de fort ensemble... Ou peut-être pas...

Ilyès était beaucoup plus doué pour me faire rire que moi. Et je ris quand il me dit que je n'avais pas à faire plus que de ne pas le cacher dans mes placards. J'aimais quand il me sortait des conneries. En fait, c'était l'une des choses que j'aimais le plus chez lui. J'avais besoin de ça, de son énergie, de sa facilité à dire des conneries plus grosses que lui.

Je lançais un regard à mon petit-ami quand il se mit à rire du joggeur qui était tombé à l'eau en nous regardant. Je le comprenais bien (Ilyès, pas le joggeur), c'était comique comme situation. Et, après de longues minutes dans mes bras, il me dit quelque chose qui sembla plus être une question qu'une affirmation.

-Oui, on est bien ensemble, rien que tous les deux. Sans le fantôme de ma relation avec Neil...

J'étais loin d'être con. Je savais très bien que ça le dérangeait. Je pensais tout le temps à Neil et à ce que j'avais vécu avec lui. Et Ilyès le voyait. Je m'étais décidé de ne plus penser à Neil et de ne m'occuper plus que d'Ilyès. Je le serrais un peu plus fort comme pour lui prouver que je restais avec lui, que j'étais bien là. Je posais mes lèvres sur son front en un baiser plus de tendresse que de passion.

-Tu sais, je crois que d'avoir parlé de Neil à mon père et à ma petite-soeur m'a aidé à l'oublier, à oublier mon couple avec lui... J'ai fais mon coming-out à ma famille quand je suis allé à Atlanta. Je crois que je n'en aurais pas eu le courage si je n'avais pas pensé à toi. Je te jure, j'ai pleuré quand je leur ai dit que j'étais gay... Je ne pensais pas que je ferais un truc pareil de si tôt ! Et franchement, jamais je ne te cacherais dans un placard : t'es trop mignon pour être caché dans un placard ! Sérieusement, Neil m'a beaucoup aidé à accepter mon homosexualité et toi, tu as bien ancré dans ma tête que j'étais normal peu importe la personne que j'aimais. Alors, je ne peux pas avoir honte de toi, tu es fort et surtout plus fort que moi. Tu t'acceptes mieux que n'importe qui et c'est la plus grande force qu'il existe sur Terre...

En fait, j'aurais pu faire un éloge à Ilyès. Je lui trouvais vraiment un tas de qualités et des qualités rares même s'il avait aussi un certain nombre de défauts. Je glissais ma main dans la sienne et contemplais, en silence, le paysage en face de moi. Ce calme incroyable. Le calme avant la tempête ? Peut-être... J'espérais que ce ne l'était pas. J'espérais connaître ce calme dans mon cœur, dans mon corps et dans toute mon âme. Etre apaisé, enfin... Comme semblait l'être Ilyès.

Je vis, dans les yeux d’Ilyès, que ma petite proposition coquine lui plaisait. Voir ça dans ses yeux n’avait pas de prix. J’aimais voir qu’il tenait à moi, qu’il m’aimait un minimum. Finalement, avec un peu d’insistance, je parvins à m’octroyer un petit moment d’intimité totale avec le beau brun. Une fois avoir évacué une partie de tout le désir accumulé, nous finîmes de ranger nos affaires et nous endormîmes. J’avais déjà dormi dans l’avion mais là, c’était beaucoup mieux : j’étais dans les bras de mon petit-ami. Pour une fois, j’oubliai totalement Neil. Il n’y avait plus qu’Ilyès et moi. Neil ou le fantôme du Neil que j’avais connu ne se mêla pas à nos affaires.
 
Je me réveillai un peu avant Ilyès et pendant ces instants de “solitude”, j’observai les traits apaisés du jeune homme. Il était tellement beau. Il avait cette douceur et cette innocence enfantine. Lorsqu’il ouvrit les yeux, je posai mes lèvres sur sa joue. Toujours dynamique et joyeux, il me proposa une ballade. Je n’avais rien de mieux à proposer et surtout, j’avais envie d’être avec lui. J’avais besoin de sa fraîcheur, de son énergie. Il me rendait vivant alors que, sans lui, je me sentais comme mort. Il me prit par la main. Il savait être “autoritaire” quand il le voulait. Il n’avait aucune honte d’être homo et j’admirais ça. Il avait tellement de facilité à accepter ce qu’il était. Comment en était-il arrivé à sortir avec moi?
 
Nous sortîmes de la tente et Ilyès m’entraina vers un bois. Il n’y avait pas grand monde. Je ne saurais dire si certaines personnes s’étaient retourné sur notre couple atypique, j’étais trop occupé à ne penser qu’à Ilyès. Nous arrivâmes bientôt au bout du chemin que nous empruntions. La nature était omniprésente et verte au possible… Rien à voir avec Miami. Je conduisis le Rho Kappa dans l’herbe et m’asseyai. J’obligeais Ilyès à en faire autant. Puis, je le pris dans mes bras et, sans honte ni embarras, je l’embrassai tendrement sur les lèvres. Peut-être devais-je me débarasser de mes souvenirs de Neil, de ma vie avec Neil pour pouvoir vivre sans honte mon homosexualité? Après tout, c’était bien lui qui m’avait aidé à commencer de m’accepter mais je n’arrivais pas à assumer mon couple avec Ilyès car Neil était toujours là, présent dans ma mémoire.
 
-C’est fou ce que c’est différent de Miami… C’était ce dont on avait besoin. Et, bébé, il faut que je te dise un truc : je t’aime. J’aimerai vraiment réussi à plus et à mieux te le montrer mais c’est la pure vérité., lui soufflais-je doucement au creux de l’oreille avant de l’embrasser à nouveau tandis qu’un joggeur passait devant nous en nous dévisageant.
 

Je m’en foutais. Mon petit-ami était génial et mignon. J’étais l’un des rares hommes à avoir ce privilège alors, si ça déplaisait à ce joggeur, il pouvait aller se faire voir. Tiens… Il était tellement occupé à nous regarder qu’il était tombé dans le petit plan d’eau. Tant mieux! Il n’avait qu’à pas nous observer de cette façon!

Je souris lorsqu’Ilyès me dit que j’étais le plus fort… Tout ça parce que j’avais monté la tente tout seul comme un grand garçon que j’étais. Le jeune homme était vraiment mignon et attendrissant. Mais je ne relevai pas.
 
Quand j’entraînai le beau brun dans la tente, je fus heureux en le voyant se libérer un peu. Au début de notre relation, il était un peu coincé, il n’osait rien faire mais ça avait  tendance à s’évaporer au fil du temps. Mon sourire s’agrandis lorsqu’il m’appela Don Juan. Ca me faisait rire. Je ne me sentais pas comme un Don Juan. Je ne me considérais même pas comme un beau gars alors de là à me considérer comme un Don Juan… Ilyès n’avait pas tort quand il me disait qu’on avait des voisins mais je m’en fichais bien. Je m’attendais à ce que mon chéri se détache de moi mais à ma plus grande surprise, il m’embrassa à nouveau. Je repris mon exploration de son corps, lentement, doucement, tendrement, avec une passion non-dissimulée.
 
Ilyès me surpris à nouveau lorsqu’il assis à califourchon sur moi, ses mains sur mon torse. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine tandis que je caressais ses cuisses fermes et musclées. Le moment pouvait être romantique et excitant mais le Rho Kappa brisa tout en proposant de crier au viol. Parfois, il était irrécupérable. Son cerveau était-il complètement grillé? Je le regardais gravement l’air de dire : “Sérieusement, tu te rends compte de la connerie que tu viens de dire?”. Même s’il ne cessait de sortir connerie sur connerie, il était loin d’être bête. Il savait comment se faire pardonner. Il commença à m’embrasser dans le cou et il me proposa autre chose : d’aller faire un petit plongeon dans la piscine.
Je me redressais sur les coudes avant de lui dire d’une voix ferme :
 
-Tu me dis que les voisins pourraient nous entendre si on faisait l’amour là mais tu ne pense pas une seule seconde à ma réaction lorsque je te verrais dans la piscine. Tu crois que j’aurais envie de quoi? De t’embrasser, de te toucher, de te caresser… Et là, les voisins pourront nous voir. C’est quoi le pire : être entendu ou être vu? Et puis, j’avais d’autres projets pour cette piscine… Toi, moi, seuls tous les deux dans la piscine avec pour unique témoins la Lune et les étoiles… Ca te dirai vraiment pas un bain de minuit ce soir?
 

Je lui fis un petit sourire accompagné d’un regard suppliant. J’attirais le visage du jeune homme près du mien et embrassai ses lèvres, je laissais ma langue jouer avec la sienne alors que mes mains s’étaient déplacées et glissaient langoureusement sous le t-shirt de mon petit-ami, caressant sa peau chaude qui ne cessait de m’appeler, de me demander de la caresser. Je crois bien que, parfois, Ilyès ne se rendait pas compte de l’effet qu’il me faisait. Il me rendait presque accro. Même ses conneries étaient attachantes. C’était fou. Ce garçon était incroyable dans tous les sens du terme et, même si je n’étais pas amoureux de lui, je l’aimais beaucoup et il restait un excellent ami. Ca me déchirait le coeur de me servir de lui comme je le faisais. Ca faisait la deuxième fois que je me jouais d’un gentil garçon : la première fois c’était avec Neil. Je me demandais si j’étais un salaud d’étouffer ma tristesse et ma solitude dans les bras d’un autre dont je n’étais pas amoureux. Je me demandais aussi si j’allais rejouer, avec Ilyès, ce que j’avais vécu avec Neil. Finirais-je par tomber amoureux de lui comme j’étais tombé amoureux de Neil? Ou continuerais-je à courir après un fantôme? Passer une existence ainsi me semblait être une bien triste issue.

Je n’étais peut-être pas amoureux d’Ilyès mais le jeune homme ne me laissait pas de marbre. Il y avait quelque chose en lui de pur, de cristallin, d’enfantin. J’aimais ce côté un peu décalé. Il était encore un peu gamin dans sa tête alors que, moi, j’avais été privé de ça depuis que j’étais tout gamin. Cet état d’éternelle candeur avait le don de me fasciner et de m’attirer. Mon petit-ami était toujours un peu foufou et ça me plaisait vraiment.
 
J’avais retenu un sourire en remarquant ça à notre arrivée sur le camping, après avoir louée une voiture et d’avoir fait quelques courses. Ilyès était pressé de déballer la tente et j’avais l’impression qu’il voulait m’impressionner en montant la tente tout seul comme un grand. Mais il était tellement enthousiaste qu’il ne remarquait pas les petites “embûches” que le monde plaçait sur sa route. Je l’avais laissé faire et regardé faire quand il m’avait demandé “On s’installe?”. Quand je le vis trébucher, je couru à  sa rencontre pour voir s’il n’avait rien de casser. Il se retrouvait assis par terre. Quand il leva sa tête vers moi et qu’il se mit à rire, j’eu presque l’impression de voir l’expression vide d’émotion d’un chiot débile. Qu’est-ce qu’il avait en tête sérieusement? En tout cas, il n’avait pas l’air de s’être blessé. Je l’embrassais brièvement sur les lèvres et décidais que je devais monter cette fichue tente. Avant de commencer, je cherchais les instructions. Je ne faisais jamais de camping… J’en avais peut-être fait une ou deux fois mais rien de bien sérieux et je n’avais jamais monté la tente. C’était une grande première. Une fois les instructions trouvées, je commençais à mettre la structure métallique en place. Puis la toile de tente et ensuite attacher le tout au sol, pour que ça ne s’envole pas, à l’aide de piquet en métal.
 
C’était bon la tente était installée. On n’avait plus qu’à prier pour qu’elle tienne. Je lançais un sourire satisfait à Ilyès. Oui, j’étais content de moi même s’il m’avait fallu plus d’une demie-heure pour monter cette tente. J’avais hâte de pouvoir faire des folies avec mon petit chéri dans cette tente. Dexter, l’obsédé était bel et bien de retour. En réalité, j’avais juste envie de faire n’importe quoi avec Ilyès comme d’aller prendre un bain de minuit avec lui, rire comme des fous jusqu’à point d’heure, être heureux et vivant tout simplement.
 
-Viens m’aider à décharger, beau gosse., lui dis-je en me dirigeant vers la voiture.
 

Je sortais mes affaires : mon sac et ma guitare. Nos provisions pouvaient attendre un peu. Quand j’eu amené mon sac dans la tente, qui, soit dit en passant, était très vaste, je m’allongeais et appelais Ilyès à venir me rejoindre. En l’attendant, j’avais déplié une couverture et m’étais allongé dessus. Quand je vis la tête brune du Rho Kappa pointer à la “porte”, un grand sourire béat attira mes lèvres. Je me relevais, entrainais Ilyès dans la tente et zippais la fermeture éclair de la “porte”. Quand nous fûmes bien isolés, je m’autorisais à laisser cours à toutes mes envies. Je sautais presque sur Ilyès pour le dévorer de baisers. Mes lèvres étaient avides des siennes comme si je ne les avais embrassé depuis des années. Mes mains explorèrent son torse, sous son t-shirt, comme si c’était la première fois qu’elle le faisait. Oui, j’avais envie de lui même si je n’étais pas amoureux, même si j’étais toujours hanté par mon amour pour Neil. Ma soif de sexe et de contacts physiques s’était comme réveillée le soir où j’avais vu Neil avec cette fille. Avais-je besoin de me persuader qu’Ilyès était le bon, que je l’aimais? Le sexe avait le pouvoir de rendre les gens accro à une personne et je tentais de me rendre accro à Ilyès grâce au sexe… Grossière erreur… Je n’arrivais pas à être accro à une deuxième personne. J’étais encore trop accro à mon premier amour gay. J’avoue, parfois, j’imaginais qu’à la place d’Ilyès, il y avait Neil. Etais-je un salaud de faire une chose pareille? Etais-je en train de refaire la même chose qu’avec Neil? Les doutes et la peur me rongeait et je détestais ça. Je devais arrêter de penser, une bonne fois pour toute. Je devrais prendre exemple sur mon compagnon et son insouciance. C’était une bonne solution d’être comme lui même si on pouvait, de temps en temps, le prendre pour un fou.

Samedi 10 Août
 
J’avais remis un semblant d’ordre dans ma vie… Je dis bien un semblant d’ordre. En Juillet, j’avais passé du temps avec mon père et ma soeur. Je leur avais tout dit : mes doutes sur ma sexualité, Lexi, mon homosexualité avérée, Neil, ma rupture avec Neil et maintenant mon couple avec Ilyès. Je m’étais mis à pleurer quand ma soeur m’a dit qu’elle m’aimait quoi qu’il en soit, qu’elle m’aurait aimé même si j’avais décidé de devenir une femme. Elle m’avait aussi dit qu’elle aimerait voir Neil et surtout Ilyès. Elle était tellement mignonne, tout était tellement simple avec elle. Mon père, lui, n’avait rien dit de plus que : “Si tu es heureux avec un homme alors soit. Aime et respecte les autres, c’est tout ce que tu dois faire. Tu es mon fils et tu le resteras.”. J’avais quand même vu qu’il était un peu déçu mais au moins, il voulait me garder près de lui. J’étais repartis à Miami le temps de deux semaines. J’avais promis à Rose de venir à la soirée des NZ alors je n’allais pas faillir à mes promesses. Jusque là, je m’étais dit que ma vie était plutôt pas mal, que j’avais une famille aimante, un petit-ami génial mais il a fallu que j’aille à cette fichue soirée et que je vois Neil. J’étais toujours amoureux de lui et le voir avec une fille m’avait déstabilisé. Je n’avais plus du tout envie de rester à cette soirée mais j’étais resté. J’avais eu envie de me tuer à chaque fois que je le voyais. Je me souvenais de tout ce qu’on avait vécu ensemble et lui, il n’avait aucun souvenir de moi. J’étais parti avant la fin de la sorée, j’étais parti pleurer. J’avais eu mal quand Lexi était partie mais j’avais eu encore plus mal de ma rupture avec Neil parce qu’il n’était pas parti physiquement, c’était son esprit qui était parti et ça, je ne pouvais rien y faire.
 
Je n’avais pas encore vraiment parlé à Ilyès de mes retrouvailles avec ma famille et je lui avais encore moins parlé de la soirée des NZ. Je ne voulais pas qu’il s’inquiète mais ma tête trahissait totalement mon état. Je devais apprendre à cacher mes sentiments mais rien n’y faisait. C’est ainsi que j’attendis Ilyès, le matin du 10 Août, sur le parking du lycée. Mes bagages étaient déjà dans ma voiture. J’étais sensé nous conduire jusqu’à l’aéroport de Miami qui nous emmenerait à un aéroport du Vermont dont j’avais totalement oublié le nom. Je glissais les mains dans les poches de mon jeans. J’étais nerveux. Je ne devais pas inquièter Ilyès. Puis, je le vis arriver. Je souriais tout en sachant que mon sourire devait être loin d’être convaincant. Quand il fut près de moi, je le pris dans mes bras et l’embrassais tendrement sur les lèvres, comme j’avais l’habitude de le faire. Je l’aidais à embarquer ses affaires dans le coffre de ma voiture et c’était parti. Direction l’aéroport. C’était la deuxième fois que je prenais l’avion. J’avais laissé Ilyès faire les réservations pour le vol.
 
Arrivé dans l’aéroport, nous fîmes toutes les formalités : contrôle des billets, contrôle des bagages, passage de la douane, etc. Certains employés de l’aéroport m’avait regardé d’une drôle de façon lorsqu’il m’avait vu débarquer dans l’aéroport avec ma guitare (Parce que je ne partais jamais faire du camping sans prendre ma guitare. C’était presque une obligation). Enfin, le pire c’était les regards que certains nous lançaient parce qu’Ilyès et moi nous tenions par la main. Encore heureux, ceux qui nous dévisageaient étaient assez peu nombreux. Bientôt, nous fûmes dans l’avion. Je ne savais pas vraiment pour combien de temps nous en avions mais je m’en fichais royalement. J’étais avec Ilyès et quand j’étais avec lui, je ne m’ennuyais jamais, on trouvait toujours quelque chose à faire. Je pris sa main, je ne voulais pas la lâcher. J’aimais beaucoup Ilyès mais Neil était toujours aussi présent dans mon esprit. Je priais pour pouvoir oublier Neil une bonne fois pour toutes et tomber amoureux d’Ilyès. J’avais posé ma tête contre son épaule et je m’étais endormi pendant le vol. J’étais bien tout contre Ilyès. Ca me rassurait d’avoir quelqu’un près de moi, quelqu’un d’aussi gentil que mon “petit-ami”. Ca me faisait bizarre de considérer qu’on était en couple lui et moi.
 

Arrivé dans le Vermont, nous récupérâmes nos valises. Nous n’avions plus qu’à louer une voiture, faire quelques courses et nous serions fin prêt pour faire du camping comme nous l’avions décidé. Maintenant que j’étais avec Ilyès, j’étais un peu plus joyeux et enthousiaste à l’idée de passer tout mon temps avec lui. J’avais hâte d’être arrivé et de trouver quelque chose à faire tous les deux. Je brûlais d’envie de pouvoir faire tout ce que j’avais envie avec Ilyès. Avoir quitté Miami et en être aussi loin, agissais déjà sur moi, j’étais plus heureux et un sourire sincère et jovial s’étalait sur mon visage.