[Terminé]Est-ce l'amour qui rend idiot [...] ? [ Mini-Rp, Diego ♥]

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Est-ce l'amour qui rend idiot ou n'y a-t-il que les crétins pour tomber amoureux ?

« On dit que la vérité libère. Mais ce qui est important de dire aussi... C'est que la vérité blesse, et qu'elle est parfois dangereuse. Révéler la vérité, c'est comme allumer une allumette. Ça peut donner de la lumière, vous aider à voir plus clair, ou... Ça peut mettre le feu à votre vie.»

Et nous étions là, l'un en face de l'autre. Nous pleurions comme deux cons sur la fin d'une relation que nous n'avions même pas voulu, à la base. Nous aurions sûrement dû écouter nos proches à l'époque, ils nous avaient tous dis que c'était une erreur de rester mariés à notre âge. Seulement, contrairement à ce que je disais, même après ce qu'il s'était passé, je n'arrivais pas à penser que c'était réellement une bêtise. Et encore moins quand l'espagnol vint essayer les larmes sur mes joues dans une caresse et déposer un baisé sur mon front. Comment j'aurais pu penser que toute notre histoire n'était qu'une erreur de jeunesse quand je ressentais encore tant de choses rien qu'à un contact ? « Je comprends… Je sais que je ne peux pas te demander de me pardonner. Je suis désolé ma belle. Sincèrement, jamais je n’ai voulu te faire de mal. Jamais. Je te jure. » Fit-il d'une voix aussi peu assurée que la mienne. Il me prit dans ses bras et mes mains se logèrent dans son dos qu'elles caressèrent doucement. La tête du jeune homme vint se loger dans mon cou et je fermais les yeux pendant quelques secondes, essayant de garder se souvenir, parce qu'il était l'un de nos derniers ensemble... Avant longtemps.

Au bout de quelques minutes, Diego se détachait de moi et je le laissais faire sans rien dire. J'avais l'impression de ne faire que ça de toutes façons : me taire et le laisser agir comme il le voulait. Je le regarder fléchir une jambe en rattrapant ma main et je fronçais les sourcils. S'il me redemandait en mariage après cette scène de révélations atroce et alors que j'étais encore sobre pour le moment... Il ne risquait pas d'avoir la même réponse que la dernière fois. Il déposa l'alliance que je lui avais rendue un peu plus tôt au creux de ma main, avant de parler...

« Juge-moi, déteste-moi, fais en ce que tu veux, mais s’il te plait… Ne me la rend pas. Elle est à toi. Je ne veux pas te perdre pour toujours Thalia… »

Ce n'était donc pas une autre demande en mariage, fort heureusement. Je baissai les yeux sur ma main ouverte avec la bague en son centre et haussai les épaules. Bien sûr, j'avais envie de le serrer dans mes bras, de lui dire que ce n'était pas grave, que je ne lui en voulais pas et que tant qu'il voudrait de moi, je ne serais jamais perdue pour lui. Mais nous n'étions pas dans l'un de ses films à l'eau de rose et cette scène ressemblait bien trop à d'autres, innombrables, que j'avais pu entendre de mes parents. Et il était hors de question que je commence à avoir une vie comme ça à mon âge. Non, il fallait que je sois plus forte que ma mère ne l'avait été et que j'arrête de voir Diego comme un type bien qu'il n'était pas vraiment.

« Bueno, jé né té la rends pas... » Je refermai mon poing sur la bague que je rangeai dans la poche de mon jean. « Jé la révendrai pour avoir l'argent qué jé té dois encore. Oune envéloppe séra déposée por toi chez les Pi Sigma, lundi. »

J'essayais désespérément d'avoir une voix dure, mais quand j'entendais mes propres paroles, je n' y persevais que les tremblements dus aux larmes qui coulaient sur mes joues sans que je les y ai autorisées. Je soupirai une nouvelle fois et relevai mes yeux humides vers les siens. Mes mains virent se placer sur ses joues et j'esquissai un sourire timide avant de me remettre à parler.

« Escucha, voy a devolver a buscar mi último cartón y si verdaderamente me quieres, cuando volveré a bajar, te habrás ido y no tratarás de ponerte en contacto conmigo o de venir verme durante un momento.* »

Je déposai un baisé sur sa joue et le lâchai enfin. Sans plus attendre, je me retournai, prête à faire ce que je venais d'annoncer, mais avant même d'avoir atteint la porte, je faisais demi-tour. J'avais oublié de lui demander quelque chose d'important.

« Y sobre todo, hagas lo que hagas durante este tiempo cuando no se verá y o no seremos oficialmente más juntos. Piedad, resto lejos de Eta Iota, es todo lo que te pido.** »

Et cette fois, je disparaissais dans mon bâtiment d'où je ne ressortirai pas avant d'avoir passer le temps qu'il me faudrait pour me calmer et arrêter de pleurer. Parce que bien sûr, quand quelques heures plus tard j'emménagerai avec mes amis, je ne leur parlerai de rien.

* Écoute, je vais retourner chercher mon dernier carton et si tu m'aimes vraiment, quand je redescendrai, tu seras parti et tu n'essayeras pas de me contacter ou de venir me voir pendant un moment.

** Et surtout, quoi que tu fasses pendant ce temps où on ne se verra pas et ou on ne sera officiellement plus ensemble. Pitié, reste loin des Eta Iota, c'est tout ce que je te demande.

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Thalia & Diego

La scène que nous étions de vivre à l’instant était à s’en arracher le cœur pour avoir moins mal. Pour qu’il s’arrête de saigner de la plaie que je venais de créer dans nos deux organes vitaux. Ne croyez pas que parce que je suis l’un des seuls fautifs dans l’histoire, je n’en souffre pas pour autant. Certainement moins que la demoiselle qui se tient devant moi, mais tout de même. Mon ventre se tord, j’en ai presque la respiration coupée et j’ai l’impression que ma tête se met à tourner. Je peux sentir chaque battement de mon cœur comme s’il voulait jaillir de mon corps et s’écraser contre le bitume. Dans quel cas, je me doute que ma belle Thalia ne se priverait pas pour le piétiner avant de me dire sa façon de penser.

Dans ma tête, je n’arrive pas à anticiper sa réaction. Va-t-elle se lever en furie pour m’assailler de gifles et de coups en tout genre, en m’insultant des pires noms que je mérite ? Ou alors va-t-elle se mettre soudainement à rire de bon cœur en croyant que moi-même je plaisante ? Je préfèrerais ces deux scénarios qu’au dernier auquel je pense. Les larmes, les pleurs, les cris. Je la sais forte, mais cette fois je l’ai déçue, et jamais auparavant nous n’avions eu à faire face à pareille situation. Je n’ose qu’à peine la regarder, j’ai peur de ce qu’elle va me dire, peur de sa réaction, mais j’ai également peur de son silence. Les secondes me paraissent être des heures, et au fond, je ne sais pas ce que je préfère, qu’elle reste silencieuse, ou absolument le contraire.

Et puis finalement elle lâcha un mot. Un seul. Sa voix n’était pas bien assurée, comme si elle n’y croyait pas vraiment, comme si elle n’avait pas bien percuté ce que je venais de lui dire. Peut-être m’étais-je mal exprimé… peut-être que je n’avais pas été assez explicite. Bien sûr qu’elle avait compris… Elle était loin d’être bête, et elle avait surement tout compris depuis le premier jour où la « rumeur » avait vu le jour. Ce n’était qu’une question de temps pour que la vérité éclate au grand jour. Maintenant que c’était chose faite… Nous étions là, comme deux cons à éviter le regard de l’un et de l’autre, à ne savoir quoi dire. Et pourtant dieu sait que je n’avais qu’une envie : Celle de la prendre dans mes bras, de la serrer aussi fort que je le pouvais et m’excuser dans le creux de son oreille.

Mais pour une raison inconnue je restais planté là, comme tétanisé. Et alors qu’à l’intérieur, je me faisais violence pour réagir, pour essayer de sauver les choses qui étaient déjà bien dégradées, je daignais enfin faire un pas vers la demoiselle, bien décidé à mettre en œuvre ce que je désirais faire. Mais une voix me stoppa net dans ma lancée. Une jeune fille tout sourire arriva avec un carton dans les mains. S’adressant à ma femme sous le nom de Yoli, ce qui m’interpella légèrement. Je baissais la tête en me mordant la lèvre, haïssant alors cette Eta Iota qui venait de débarquer, sans le savoir, pile au moment où nous avions besoin d’être seul. Quand elle remarqua enfin ma présence, je lui sortais mon plus beau sourire forcé et hypocrite, espérant bien lui faire comprendre, qu’en effet, elle dérangeait. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que Thalia lui fit également comprendre à sa manière, qu’elle pouvait s’en aller, ce qui, cette fois, fonctionna.

De nouveau seuls, elle se tourna vers moi, et osa pour la première fois depuis ma confession, me regarder. Son regard me perça de part en part, comme de petites aiguilles. Cette fois, c’était la bonne. Je savais déjà ce que voulais dire ce regard, je savais déjà ce qu’elle allait me dire. Je savais que c’était terminé. Elle n’est pas une de ces filles que l’on peut trahir et qui offre son pardon en oubliant tout, sous prétexte que d’amour il y a encore. J’aurais dû en prendre conscience le fameux jour où j’avais rencontré Nina. « Jé no sais pas quoi té dire Diego. » Mais fait-le. Pitié, frappe-moi, insulte moi, embrasse-moi, n’importe quoi, mais quelque chose.

« Je crois que tu devrais reprendre ça... On a besoin d'une pause tous les deux. » N’importe quoi, mais pas ça… Délicatement, elle avait retiré son alliance de son annulaire pour la déposer dans ma main avant de la refermer de ses doigts. Je ne pouvais désormais plus bloquer les larmes qui étaient coincés dans ma gorge. Je les sentais emplir mes yeux et était obligé de les lever au ciel pour éviter qu’elles ne coulent. Je déteste être dans cet état, mais cette fois, je l’ai mérité. Je serais ce petit anneau aussi fort que je le pouvais, comme s’il était désormais la seule chose qui me raccrochait à ma belle espagnole. « On est jeune et on a fait une bêtise, ça arrive. » Une bêtise… Je ne pus réprimer un soupçon de rire jaune à ce mot. C’était exactement le mot que j’avais employé quand j’en avais parlé à ma tante… Sans en mesurer l’ampleur.

Au contact de sa main sur ma joue certainement légèrement humide d’une larme qui se serait échappée, je fermais les paupières pour profiter de ce moment. Sans doute notre dernier moment. Enfin je les ré-ouvrais quand elle reprenait une dernière fois la parole. « Je ne sais pas quoi faire d'autre, Diego. Je t'aime, mais je... Nous sommes trop jeune pour vivre des situations comme celle-ci. » En un sens j’étais d’accord avec elle sur le fait que nous étions bien trop jeune pour vivre de telles choses. Mais nous avions eu le temps d’y réfléchir et ce que nous avions décidé. Avec ou sans que ce cela pouvait engendrer. Puis une larme coula sur sa joue à elle, rougissant ses si beaux yeux. Je m’empressais d’essuyer son visage d’une douce caresse et de lui déposer un long baiser sur le front.

« Je comprends… Je sais que je ne peux pas te demander de me pardonner. Je suis désolé ma belle. Sincèrement, jamais je n’ai voulu te faire de mal. Jamais. Je te jure. » Dis-je en ne contrôlant pas non plus les sursauts dans ma voix. Et cette fois, je fis ce que je voulais faire depuis maintenant un bon quart d’heure, à savoir, la prendre dans mes bras, et m’accrocher autant que je le pouvais à elle. Je la lâchais enfin pour reprendre sa main dans la mienne, je fléchissais une jambe sans me mettre à genoux pour autant et y redéposait l’alliance qui comptait tant à mes yeux. « Juge-moi, déteste-moi, fais en ce que tu veux, mais s’il te plait… Ne me la rend pas. Elle est à toi. Je ne veux pas te perdre pour toujours Thalia… » Je me relevais, essuyais d’un revers de bras mes joues rougies par les larmes, et essayais de reprendre le dessus sur mes émotions.

(c) AMIANTE

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Est-ce l'amour qui rend idiot ou n'y a-t-il que les crétins pour tomber amoureux ?

« On dit que la vérité libère. Mais ce qui est important de dire aussi... C'est que la vérité blesse, et qu'elle est parfois dangereuse. Révéler la vérité, c'est comme allumer une allumette. Ça peut donner de la lumière, vous aider à voir plus clair, ou... Ça peut mettre le feu à votre vie.»

Il s'était un peu reculé quand je m'étais énervée et ni l'un ni l'autre n'avait refranchit cette « distance de sécurité qui s'était installée ». Lui sûrement à cause de mon énervement, moi parce que je voyais que son visage changeait et que je sentais que c'était mauvais signe. Je vis son air paniqué, ses yeux inquiets, son hésitation et... je compris. Il n'avait pas encore prononcé un seul mot, mais je savais déjà. Mes mains serrèrent un peu plus fort les siennes, comme pour s'accrocher au dernier espoir qu'il me restait. Il n'avait rien dit pour l'instant, on aurait simplement pu faire comme si de rien était. Et si je ne voulais plus savoir. ? Si j'oubliais cette histoire ? Peut-être qu'on aurait tous pu l'oublier, non ?

J'avais envie de lui dire de se taire, que ce n'est pas grave, que je ne veux plus savoir... Et ses yeux plongèrent dans les miens, me figeant sur place. « Lo sé… precisamente » J'avalais difficilement ma salive alors qu'il retirait doucement ses mains des miennes. Je le laissais faire à grand peine, toujours tétanisée et je laissais mon regard fixé sur mes doigts tremblants.« Je voudrais te demander pardon, mais je n’ai aucune excuse pour ce que je t’ai fait subir. Personne ne devait sav… C’est qu… Je ne peux pas continuer à te mentir. Je pensais te protéger en faisant ça, me protéger ! Nous, notre mariage… Mais c’est tout le contraire finalement. Je pourrais tout faire pour toi. Tout. Parce que je t’aime sincèrement et je te jure que c’est vrai ! Mais si tu veux que je sois honnête… Tu mérites mieux que moi Thalia.»

Voilà, c'était fini, il l'avait dit et on ne pouvait plus revenir en arrière. Difficilement, je décollais mes yeux de mes doigts toujours tremblants pour observer Diego sans savoir comment réagir. Au début, malgré son ton on ne peut plus sérieux, j'avais attendu -ou espéré peut-être- qu'il se mette à rire. Mais plus les secondes s'écoulaient, plus il devenait évident que ça n'arriverait pas. Et plus mon espoir disparaissait, plus j'avais l'impression de voir la confiance que j'avais eu en l'espagnol disparaître. Et pourtant, il était l'une des trois seules personnes à qui j'avais réussi à accorder une confiance quasi-totale. Après ce jour, il ne resterait qu'Amy et Dylan ou bien peut-être qu'il n'y avait toujours eu qu'eux, dans le fond. Ils n'avaient jamais aimé le Pi Sigma, j'aurais certainement dû les croire, ça m'apprendrait à tomber amoureuse aussi vite.

« D... De accuerdo. » Mes épaules s'étaient affaissées et mes yeux parcouraient à présent maladroitement le coffre vide de la voiture de mon père. Bien sûr, il n'y avait absolument rien de d'accord, je voulais seulement gagner un peu de temps. Du temps pour réaliser la situation, du temps pour trouver quelque chose à dire et surtout, surtout, du temps pour que cette douleur atroce dans ma poitrine cesse de me faire monter les larmes aux yeux. Il était hors de question que je me mette à pleurer. Je m'étais bien trop moquée de ces filles ridiculement amoureuses qui se mettent à pleurer quand elle découvrent que leur petit ami si parfait ne l'est pas vraiment, pour en devenir une. Je n'avais besoin que de deux choses pour ça : du temps, je l'ai déjà dit, et éviter le regard de Diego.

« Eh Yoli ! » Fit une voix derrière moi, comme si mes prières silencieuses avaient été exaucées. Je me retournais aussitôt, peignant péniblement un sourire sur mon visage. Il s'agissait d'une fille de ma confrérie, une grande blonde élancée, perchée sur des talons de dix centimètres avec un carton dans les mains. « Regarde Yoli ! Je t'ai apporté un carton en des... » Commença-t-elle, avant d'apercevoir Diego. « Oh ! Je te dérange ? » Demanda-t-elle alors, sans cesser d'observer l'espagnol. Elle déposa le carton dans le coffre de la voiture et se tourna enfin vers moi. « Tu vas bien ? » Fit-elle, avec une mine soudain inquiète. J'esquissais un nouveau sourire en hochant la tête et lui désignait un garçon un peu plus loin du menton. « No té inquiété pas para moi. Ton amigo t'attend. » Elle haussa les épaules et alla rejoindre le jeune homme en question. Je ne lâchais pas des yeux jusqu'à ce qu'elle ait tourné au bout de la rue, gagnant quelques secondes supplémentaires.

Et enfin, je reposais mon regard sur Diego.

« Jé... » Commençais-je d'une voix déjà cassée. J'ai bien envie de vous assassiner tous les deux, de vous découper en morceaux et de dévorer vos entrailles dans une nouvelle crise de cannibalisme ? Non, trop violent. Je ne savais pas qu'on était un couple libre, mais ça me va ? Non, trop sarcastique. Je te pardonne ? Non, trop facile et faux, du moins pour le moment. « Jé no sais pas quoi té dire Diego. » Je haussais les épaules en plantant mon regard dans le sien. Ma voix tremblait presque autant que mes mains. « J...Estoy perdida allí, no sé más esto...* » Je m'arrêtais pour bloquer un sanglot menaçant dans ma gorge et laissait tomber mes yeux sur ma main droite... Où se trouvait mon alliance. Je l'enlevais et soupirais avant de reprendre, en relevant la tête. «Creo que deberías repetir esto... Necesitamos una pausa los dos. ». Doucement, je prenais sa main au creux des miennes et y déposer la blague avant de refermer ses doigts par dessus. « Somos jovenes e hicimos una tontería, esto llega. » Continuais-je, d'une voix si chevrotante que ça en devenait difficilement compréhensible. Je lâchais sa main pour aller caresser sa joue en douceur. J'affichais un sourire qui se voulait convainquant et pourtant à l'intérieur, tout était chamboulé. Mon cœur cognait si fort dans ma poitrine que j'avais presque l'impression qu'il voulais en sortir, j'avais l'estomac noué au point d'en avoir mal au ventre et une boule était apparue dans ma gorge, m'empêchant de parler correctement et menaçant de laisser passer les larmes si je prononçais une phrase de plus. Phrase que je prononçais pourtant.

« No sé que hacer otro, Diego. Te quiero, pero yo... Somos demasiado joven para vivir situaciones como ésta. »

*Je suis perdue là, je ne sais plus ce que...
**Je crois que tu devrais reprendre ça... On a besoin d'une pause tous les deux.
*** On est jeune et on a fait une bêtise, ça arrive.
**** Je ne sais pas quoi faire d'autre, Diego. Je t'aime, mais je... Nous sommes trop jeune pour vivre des situations comme celle-ci.

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Thalia & Diego

Mentir, c’est une chose que je sais faire, uniquement quand je me sens en danger. Comme quand j’ose la regarder dans les yeux en lui disant que toutes ces choses qui se disent sur moi, sur nous, ces derniers temps sont fausses. Mais quand il s’agit de faire semblant d’être heureux qu’elle aille habiter avec ses amis… Bizarre, visiblement, je suis tout sauf crédible en lui disant que je suis content pour elle. Enfin non, ce n’est pas totalement faux, son bonheur m’importe énormément, mais je dois bien avouer être légèrement vexé de ne pas l’avoir su plus tôt, ou qu’elle n’ait simplement pas pensé à moi en premier. M’enfin. De toute façon elle me connaît bien, elle s’est bien aperçue de la supercherie, et ne se fait pas prier pour me le faire remarquer, non sans un petit sourire.

Je me contente de lui retourner son sourire sans rien ajouter de plus là-dessus parce que je sens que la conversation pourrait vite dévier. Et même si ce cliché est stéréotypé à mort, les espagnols ne savent pas s’expliquer calmement longtemps. Et je n’ai franchement pas envie de me donner en publique ici, pour une bêtise pareille. D’un comme un accord mental, c’est Thalia qui décida de changer de sujet en premier, pour en lancer un bien pire. J’étais d’accord pour en parler, bien entendu, mais tout de même… elle aurait pu avoir plus de tact. Là, j’avais l’impression de me prendre plusieurs claques en enchainement.

Je n’avais pas nié la vérité, je n’avais pas avoué non plus, je lui avais simplement dit ce que je pensais, ce que j’avais sur le cœur. C’était d’elle dont j’étais amoureux. Et non pas d’un simple coup de rein perdu au fond d’un vestiaire. D’ailleurs c’était pour cela que j’essayais de faire le plus d’efforts possible. Pour cacher la vérité encore plus profondément. Si bas, qu’elle ne pourrait plus jamais ressortir. Peut-être également pour me persuader moi-même que je n’avais rien fait. Compte là-dessus mon gars. Tu vas pas être déçu. Mes yeux dans les siens. Mes mains sur sa peau si douce. Toutes ces petites choses qui sont en train de m’échapper sans que je ne puisse faire quoi que ce soit.

Elle repoussa mes mains de son visage pour me répondre. Ce n’était pas bon signe. « Des conché... Concech... Rah... Concesiones ? Vénir mé voir en la confrérie qué j'ai adopté por né pas tener à croiser tou ex todos les jours esta oune concesione ? » Je me reculais d’à peine quelques centimètres à cet instant-là, où elle reprenait la parole. Son ton avait haussé, et elle cherchait ses mots exacts, signe que l’énervement la prenais. Moi aussi je la connaissais bien la demoiselle. « No es…. C’est pas ce que j’ai voulu dire. En plus tu sais que c’est pas de ma fau… Non. Laisse tomber es no importa. » Je la regardais toujours, gêné. Je ne savais réellement pas quoi lui dire, pas comment lui expliquer les choses. Comme l’impression que de toutes les manières, tout ne cessera de tourner en rond.

« Ce n'est pas parce que tu m'aimes que tu es innocent. Je ne suis pas une de ces imbéciles naïves à en crever Diego, tu ne m'auras pas avec tes beaux yeux et ton sourire ravageur. »Me dit-elle d’une petite voix presque enfantine, et absolument adorable de son espagnol parfait. Quant à moi ? Je reste silencieux. Je dégluti difficilement, et je suis de plus en plus mal à l’aise. Sa première phrase se répète en boucle dans mon esprit. Je suis tout sauf innocent dans tout ça. J’ai fait une connerie. Je lui mens, je lui fait du mal, et vais lui faire du mal. Et je n’ai absolument rien fait pour éviter tout ça. Je me dégoute presque. Je ne souris plus, les traits de mon visage se veulent ferme, je serre la mâchoire, mauvaise habitude que je prends quand je suis stressé.

« […]Je veux bien te croire. Mais sache que si j'apprends d'une manière ou d'une autre que tu m'as menti... Cette fois ce n'est pas ma confrérie que je quitterai. […] ça ne veut pas dire que je suis prête à accepter tout et n'importe quoi sans réagir. J'espère que tu le sais. » Mon cerveau semble s’être éteint par moment. Comme déconnecté de la réalité. Elle ne me menace pas, certes, mais elle se défend. Et je la comprends tout à fait. Je suis littéralement au pied du mur. Je commence à avoir chaud. Et quand je tente enfin de relever les yeux pour l’observer… quelque chose se bloque dans ma gorge. Un sentiment de remord qui prend possession de mon corps tout à coup. Mon cœur s’emballe, mon ventre se tord.

Au bout de quelques secondes, le temps de bien réaliser, et en ravalant quelques larmes qui semblaient vouloir faire leur apparition, j’ouvre enfin la bouche mais aucun son n’en sort. Mes mains sont posées sur les siennes. Je fixe mes yeux qui se veulent plus vitreux maintenant, dans les siens. « Lo sé… precisamente » Et dans une douce caresse je les retire moi-même et me relève pour retrouver la position debout. Je passe mes mains tremblantes sur mon visage et pousse un long soupir. « Querría pedirte perdón, pero no tengo ninguna excusa como lo que te hice sufrir. Nadie debía sav … El caso es que … No puedo continuar mintiéndote. ¡ Pensaba protegerte haciendo esto, protegerme! Nosotros, nuestro matrimonio … Pero es todo lo contrario finalmente.» Ma voix se fait tremblante et beaucoup moins sure d’elle. Je suis en train de perdre pied. Je ne me rends pas bien compte de ce que je suis en train de dire. « Yo podría hacer algo por ti. Todo. Porque yo realmente te amo y te juro que es verdad!* Mais si tu veux que je sois honnête… Tu mérites mieux que moi Thalia.»

*Je voudrais te demander pardon, mais je n’ai aucune excuse pour ce que je t’ai fait subir. Personne ne devait sav… C’est qu… Je ne peux pas continuer à te mentir. Je pensais te protéger en faisant ça, me protéger ! Nous, notre mariage… Mais c’est tout le contraire finalement.
** Je pourrais tout faire pour toi. Tout. Parce que je t’aime sincèrement et je te jure que c’est vrai !

[HRP : J'ai envie de mourir par immolation T_T'. Pardonne moi mon petit chou à la crème avec des pitits pains. :coeur2: ]

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Est-ce l'amour qui rend idiot ou n'y a-t-il que les crétins pour tomber amoureux ?

« On dit que la vérité libère. Mais ce qui est important de dire aussi... C'est que la vérité blesse, et qu'elle est parfois dangereuse. Révéler la vérité, c'est comme allumer une allumette. Ça peut donner de la lumière, vous aider à voir plus clair, ou... Ça peut mettre le feu à votre vie.»

J'allais donc m'installer avec Amaranthe et Dylan. Et Diego l'apprenait le jour même du déménagement... Et encore, s'il n'était pas venu à l'improviste, j'imagine qu'il ne l'aurait même pas su du tout avant un bon moment. Il m'avait habituée à éviter le bâtiment de ma confrérie comme la peste, je m'étais donc dit qu'il ne ferait pas la différence, si j'habitais dans un autre endroit où je n'avais pas spécialement envie de le voir. Pas que je ne veuille pas passer du temps avec lui, bien au contraire, je n'étais pas restée avec lui après notre mariage improvisé pour me lasser si vite, mais mes meilleurs amis me manquaient, eux aussi. Et je n'arrivais pas à me défaire de l'idée que c'était un peu de la faute de Diego. C'était totalement injuste vis à vis de lui, il n'était pas responsable du retour de Molly, ni de ma décision de changer de confrérie pour éviter cette dernière, mais c'était plus fort que moi. À cause de ça je me retrouvais dans une confrérie que je n'aimais pas spécialement avec des filles dont les connaissances en maquillages étaient proportionnelles à leur ignorance dans toutes les autres matières et je savais que j'aurais du mal à y trouver de bonnes amies. Alors que chez les Khi j'avais presque trouvé une deuxième famille et des gens qui avaient été enthousiaste à l'idée de s'installer avec moi, en respectant mes choix, qu'il s'agisse de confrérie ou de mari, même s'ils n'étaient pas d'accord. Ainsi, j'avais pensé m'installer avec eux sans en parler à Diego et continuer de le voir hors de ma confrérie. Du moins si nous continuions à nous voir. Parce que les rumeurs de la voice avaient fait éclater une nouvelle dispute, par texto et que nous nous étions déjà atrocement éloignés ces derniers temps. Quelque part, quand j'avais envoyé mon dernier Sms à l'espagnol, je m'étais demandé si il ne sonnait pas une rupture.

Mais fort heureusement, Diego n'avait pas l'air de penser tout à fait la même chose.

« Oh. Esto es ... una bonne nouvelle. Enfin je suppose. Estos son sus amigos, después de todo, y… Enfin c’est cool ! » Fit-il, en réaction à cette nouvelle, avec une tête qui montrait complètement l'inverse de ce qu'il disait.

« Si tou né faisais pas oune tranche dé dix pieds dé longue, ça sérait certainement oune poco plous convainquant. » Répondis-je, en me forçant à sourire.

Je n'étais vraiment pas ravie qu'il l'apprenne et encore moins de cette manière, mais tant pis. Au moins, il ne pourrait pas dire que je lui avais caché... Mais tout de même, je décidais de changer le sujet de conversation pour éviter que l'on s'étende sur ce sujet. Et le second grand sujet de discorde était tout trouvé, je vous le donne en mille : la voice.

« J’pensais juste que ça te ferais plaisir… » Commença-t-il avant de s'éclaircir la voix. C'était drôle, avant les rumeurs de la voix, effectivement, ça m'aurait fait extrêmement plaisir de le voir débarquer dans ma confrérie, ne serait-ce que pour me dire bonjour ou me voir cinq minutes. À présent, ça me stressait plus qu'autre chose, parce qu'il n'y avait pas eu que cette rumeur. La voice avait mentionner « madame Bolderas » et juste après, elle avait dit qu'il y avait une khi cachée dans les rangs de la confrérie... Autrement dit, si une Eta me voyait avec Diego, que ses deux neurones se connectaient entres eux et que par le plus grand des hasards elle faisait le rapprochement avec les rumeurs, alors j'aurais sûrement des ennuis. « No quiero perderte pour des conneries Thalia. Me vienen a demostrar que a pesar de que no soy fácil de llevar, ya sé cómo hacer concesiones. Puedes creer lo que quieras, que te quiere, pero mírame. » Ajouta l'espagnol en retirant ses lunettes de soleil. Mes yeux se fixèrent dans les siens, toujours aussi magnifiques, alors que je m'accordais quelques secondes sans bouger à apprécier le contact de ses mains sur ma peau. « Regarde-moi, et ose croire que ce n’est pas de toi dont je suis amoureux. »

Un long moment, je continue de le fixer droit dans les yeux sans broncher, j'essaye réellement d'y trouver cet amour, d'y voir un mensonge ou une vérité, ou quelque chose d'autre que le bleu azur de ses pupilles. Mais je n'ai jamais été douée pour ces choses-là. Je ne sais pas comment font les autres filles pour tomber dans ce genre de panneau, pour moi des yeux, se sont des yeux, autrement dit un organe servant à la vision. C'est tout. Quand je suis ivre, l'alcool aidant je peux éventuellement m'imaginer voir des choses dans le regard des gens, mais lorsque je suis sobre, c'est une autre affaire. Même en faisant tous les efforts possibles. Je repoussais donc doucement ses mains et entreprenais de répondre à ce qu'il m'avait dit.

« Des conché... Concech... Rah... Concesiones ? Vénir mé voir en la confrérie qué j'ai adopté por né pas tener à croiser tou ex todos les jours esta oune concesione ? » Demandais-je, cachant mal la déception dans ma voix et retenant à grand peine un « tu ne manques pas d'air ! » qui aurait envenimé la situation inutilement. Je baissais les yeux sur mes chaussures, réfléchissant à sa dernière phrase. Certes, il avait l'air sincère, mais j'avais toujours eu du mal à faire confiance à cause de mes parents et cette histoire de rumeur ne m'aidait pas vraiment.

« Esto no es porque me gustas que eres inocente. No soy una de estas ingenuas imbéciles que se mueren de eso a Diego, no me tendrás con tus bellos ojos y tu sonrisa devastadora.* » Fis-je au bout de longues secondes, d'une petite voix. Je ne sais pas qui j'essayais le plus de convaincre, mais je n'étais pas vraiment certaine de ce que j'avançais. Et si j'avais réellement était une de ses filles débiles qui tombent sous le charme du premier Pi sigma à l'air innocent qui passe ? Et si depuis le début, tout n'avait été qu'une manigance qui avait été un peu trop loin et à laquelle il essayait à présent de mettre un terme de façon plus ou moins brutale ? Et d'un autre côté... Et si j'étais la fille la plus parano du monde et que j'accusais Diego de choses qu'ils n'avaient pas faites ? Je prenais une grande inspiration en relevant la tête. Il était temps de prendre une décision -peu importait laquelle tant que décision il y avait- et de s'y tenir, une bonne fois pour toutes.

« Quant à cette historia dé roumeur... » Commençais-je, sans avoir la moindre idée de ce qui allait suivre. Et puis mon regard s'accrocha à nouveau au sien et les paroles vinrent d'elles-même « El voice dice a menudo cualquier cosa, entonces quiero creer en ti. Pero sabe que si sé de una manera u otra que me mentiste... Esta vez esto no es mi hermandad que dejaré. No te amenazo, te digo justo las cosas como son. Porque si te quiero y si careces de mí muchísimo cuando se ve poco como de momento, esto no quiere decir que estoy dispuesto a aceptar todo e importo que sin reaccionar. Espero que lo supieras.**»

*Ce n'est pas parce que tu m'aimes que tu es innocent. Je ne suis pas une de ces imbéciles naïves à en crever Diego, tu ne m'auras pas avec tes beaux yeux et ton sourire ravageur.

**La voice dit souvent n'importe quoi, alors je veux bien te croire. Mais sache que si j'apprends d'une manière ou d'une autre que tu m'as menti... Cette fois ce n'est pas ma confrérie que je quitterai. Je ne te menace pas, je te dis juste les choses comme elles sont. Parce que si je t'aime et que tu me manques énormément quand on se voit peu comme en ce moment, ça ne veut pas dire que je suis prête à accepter tout et n'importe quoi sans réagir. J'espère que tu le sais.

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Est-ce l'amour qui rend idiot ou n'y a-t-il que les crétins pour tomber amoureux ?

Thalia & Diego

A en croire son expression étonné et son bégaiement, j’avais l’impression qu’elle me voyait comme un fantôme revenu d’entre les morts pour venir la hanter. Pour l’effet de surprise, c’était au moins réussi. En espérant que ce soit un bon point pour moi, et qu’elle ne retrouve pas soudainement ses esprits pour me gifler mémorablement. Les crises devant les bâtiments de confréries… J’ai déjà donné… Elle me posa simplement la fameuse question de ce que je faisais ici. C’est vrai qu’elle était en droit de se la poser, moi qui faisais tout pour esquiver ce bâtiment de malheur depuis qu’elle y avait pris ses marques, et depuis que j’avais commis l’irréparable avec une de ses résidentes. Je préférais sourire et détourner la question en la complimentant, et en posant moi-même une autre question. L’important n’est-il pas que maintenant, je sois là ?

Elle me remercia et me retourna le compliment. Je me contentais de sourire doucement ne quittant pas ma demoiselle des yeux. Même si le soulagement prenait place en moi, je ne pouvais pas être certain que la bombe était totalement désamorcée. Et puis, mon regard se posa à nouveau sur ces cartons au fond du coffre de la voiture. Secrètement, j’espérais qu’elle me dise que finalement, elle retournais chez les Khis, ou dans n’importe quelle autre confrérie. Mais j’avais tout de même un peu peur qu’elle m’annonce qu’elle quittait définitivement tout, l’Amérique et moi y compris. « ¿ Esto? Oh, es justo los asuntos que traslado. No me quedo en Eta, voy a vivir en la ciudad con Amaranthe y... Dylan. » Me répondit-elle en haussant les épaules. Comme si son annonce était ce qu’il y avait de plus banale au monde.

« Oh. Esto es ... una bonne nouvelle. Enfin je suppose. Estos son sus amigos, después de todo, y… Enfin c’est cool ! » Mais oui ! C’est super, tu quittes un endroit que je hais pour un autre dans lequel je ne mettrais surement pas non plus les pieds parce que ta futur colocataire me déteste, et j’ai juste envie d’attacher ce Dylan en caleçon à un arbre. Et puis moi dans tout ça ? Ca ne lui serais pas venue à l’esprit que, peut-être, on aurait pu se prendre un appartement à nous deux ? Un petit nid d’amour quoi. Un nid d’amour rempli de mensonges. Et puis, elle me demanda une nouvelle fois ce que je faisais ici, si c’était pour lui parler ce cette fameuse Voice. Mon cœur loupa soudaine un battement. Thalia, ou comment mettre les pieds dans le plat.

« J’pensais juste que ça te ferais plaisir… » Je toussotais pour m’éclaircir la voix. « No quiero perderte pour des conneries Thalia. Me vienen a demostrar que a pesar de que no soy fácil de llevar, ya sé cómo hacer concesiones. Puedes creer lo que quieras, que te quiere, pero mírame.* » Je me baissais pour être à sa hauteur, retirais mes lunettes de soleil pour fixer mon regard azur dans le sien, et prenais délicatement son visage entre mes mains. « Regarde-moi, et ose croire que ce n’est pas de toi dont je suis amoureux. »

* J’suis venu pour te prouver que même si je suis pas facile à vivre, je sais faire des concessions. Tu peux croire ce que tu veux, qui tu veux, mais regarde-moi.

(c) AMIANTE

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« On dit que la vérité libère. Mais ce qui est important de dire aussi... C'est que la vérité blesse, et qu'elle est parfois dangereuse. Révéler la vérité, c'est comme allumer une allumette. Ça peut donner de la lumière, vous aider à voir plus clair, ou... Ça peut mettre le feu à votre vie.»

Je venais à peine de sortir du bâtiment que j'eus un choc considérable. Quelqu'un courrait derrière moi et une fois à mon niveau, cette personne me débarrassa de mon carton, qui me cachait la vu jusque là. Je restais figée sur place, c'était bien lui, il était là, devant le bâtiment des Eta Iota.

« Oh... Eh... Merci...Qu...Qu...D...D...Diego ? »

Je le remerciais silencieusement d'avoir pris mon carton, sinon je l'aurais sûrement lâché sous l'effet de surprise. Je m'étais mise à bégayer comme une idiote en le regardant ranger mon carton, bouche bée. « ¿ Qué haces aquí ? » La question était légitime, j'étais persuadée qu'il détestait ma confrérie plus que n'importe laquelle ou qu'il l'évitait comme la peste pour éviter sa maîtresse... Vu les rumeurs de la voice. « Estás muy bonita hoy, me dijo. T’avais besoin d’aide je crois. ¿Qué es esto? » Fit-il en s’approchant. Je consentais à me rapprocher pour l'embrasser. Après que l'on se soit envoyé des textos envenimés, j'avais réfléchi. Ça m'arrivait moins souvent depuis que j'avais changé de confrérie, mais oui, ça m'arrivait toujours. Je n'avais pas vraiment le droit de lui en vouloir pour les rumeurs de la voice, parce qu'elle mentait 80 % du temps. Après tout, si j'avais fait quelque chose d'atroce dans le passé, il était vrai que je n'avais jamais été sataniste. Mes parents m'auraient certainement enfermé dans un couvant pour que je reprenne des cours de religion dans le cas contraire et j'avais probablement exagéré avec mes textos, surtout qu'il était venu jusque là, ce qui prouvait en quelque sorte que j'étais un peu paranoïaque sur les bords, non ? Le doute subsistait, bien sûr, mais tant que je n'étais pas certaine, je ne pouvais pas l'accuser. Je lui souriais et balançais le sac qu'il me restait dans le coffre et me retournais. « Gracias, tou n'es pas mal non plou. »

Il m'avait également demandé ce qu'était mes affaires. Et ça, c'était une autre histoire. J'avais quelque peu omis de lui dire que j'allais habiter avec deux khi, dont mon ancien colocataire que j'avais adoré ennuyer autrefois en me baladant dans notre chambre en serviette de bain par exemple. Allez savoir pourquoi je n'avais pas parlé de ça à mon mari. « ¿ Esto? Oh, es justo los asuntos que traslado. No me quedo en Eta, voy a vivir en la ciudad con Amaranthe y... Dylan.* » Je haussais les épaules d'un air innocent et m'asseyais sur le bord du coffre. « Alors, qué haces ici ? Tou es venou parler dé la voice ? » Thalia, ou comment lancer une bombe dans la conversation pour en éviter une autre. Un jour, il faudrait que j'apprenne à arrêter de faire ça, lancer deux sujets tabou en même temps, ce n'était pas vraiment le meilleur plan de monde pour rester en bon terme avec les gens.

[size=9]*ça ? Oh, c'est juste les affaires que je déménage. Je ne reste pas chez les Eta, je vais vivre en ville avec Amaranthe et... Dylan.

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Thalia & Diego

Ca tournait dans ma tête depuis déjà quelques jours. Je me devais absolument de faire quelque chose pour sauver mon couple. Mais la tête brulée que j’étais, refusais de faire le moindre petit effort. Trop de fierté ? Surement… J’en avais déjà longuement parlé avec Tarik, mon colocataire, et surement mon meilleur ami qui soit à Miami. Il avait beau être jeune, il comprenais vite les choses, et savait donner de bons conseils aussi. Il ne m’avait rien reproché, mais m’avais fait comprendre que peut-être, je me devais de me faire pardonner. Ne serais-ce qu’un tout petit peu. Et il avait raison.

Et je savais ce que je devais faire, mais c’était plus compliqué que ça, et certainement très dangereux également. Envoyer des fleurs, des chocolats, des ours en peluche ? Déjà fait une bonne dizaine de fois. Lui donner rendez-vous en terrain neutre ? Je sais qu’elle n’acceptera pas. Je devais me bouger, moi, lui prouver une bonne fois pour toute que je ne voulais pas la perdre. Même si j’avais commis l’irréparable, même si j’avais entièrement nié la vérité, je l’aimais. Réellement.

C’était décidé ! Il fallait que je me prouve à moi aussi que j’étais un homme, un vrai, et que ce n’était pas une confrérie de bimbos toute plus superficielles les unes que les autres qui me faisait peur. « J’vais y aller. Chez les EI. Faut que j’voit Thalia là. » Dis-je à Tarik en me relevant de sur mon lit d’un bond. « Ouais… Ben coiffe toi… Et change de tee-shirt aussi. Ça craint là. » De quoi qui craignais ? Je me dirigeais vers la salle de bain pour vérifier l’étendu des dégâts. En effet, le gosse avait raison, et il y avait une bonne raison : Rester enfermé dans le bâtiment des PS plusieurs jours durant, sans en oser en sortir.

Après m’être passé un coup sur le visage, changé de vêtements, et parfumé, parce que oui, tout de même. Je me dirigeais à pieds vers le bâtiment des Etas, lunettes de soleil sur le nez, même si avec, on me reconnaîtrait quand même. J’arrivais devant les portes, mais n’y frappa pas. Je tapotais un bref sms pour ma femme. « Descend, j’suis en bas. » sans en recevoir l’accusé de réception. Je restais adossé contre le mur, comme tapis dans l’ombre. Au bout d’un moment, la porte s’ouvrit, et je fis un mouvement de recul. La demoiselle se dirigeait avec des cartons pleins les bras vers la voiture qui était garée devant. Je me mis à courir à moitié en sa direction et lui pris les cartons des mains pour les installer dans le coffre. « Estás muy bonita hoy, me dijo. T’avais besoin d’aide je crois. ¿Qué es esto? » Dis-je en m’approchant pour lui donner un baiser.

*Je savais que je n’aurais pas dû revenir ici.

(c) AMIANTE

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Est-ce l'amour qui rend idiot ou n'y a-t-il que les crétins pour tomber amoureux ?

« On dit que la vérité libère. Mais ce qui est important de dire aussi... C'est que la vérité blesse, et qu'elle est parfois dangereuse. Révéler la vérité, c'est comme allumer une allumette. Ça peut donner de la lumière, vous aider à voir plus clair, ou... Ça peut mettre le feu à votre vie.»

Nous étions le mardi 6 août et la voiture de mon père était garée devant le bâtiment des Eta Iota. Il avait bien commencé par refuser de me la prêter, mais il avait rapidement fini par céder devant mon humeur massacrante. Évidemment, je n'avais pas voulu lui dire ce qui m'agaçait comme ça, tout le lycée était déjà au courant, il était inutile d'en rajouter. J'avais donc sa ferraille pour la journée, ce qui allait beaucoup m'aider pour mon déménagement. Car oui, le grand jour était enfin arrivé, je quittais la chambre provisoire qu'on m'avait attribuée chez les Eta pour m'installer avec Dylan et Amaranthe, mes deux meilleurs amis. Ils n'étaient pas venus m'aider car aucune des filles ne savait que j'étais une ancienne Khi et que j'étais persuadée qu'elles étaient capables de me rejeter, juste pour avoir eu l'idée de traîner avec l'une de ses grosses têtes.

Évidemment avec les récents événements, je n'avais pas reparlé à Diego depuis que nous nous étions envoyés des textos et de ce fait, je ne lui avait pas non plus demandé de venir m'aider. J'étais persuadée que de toutes façons, il ne serait pas venu, il évitait cette confrérie comme la peste. J'étais donc allée chercher la voiture le matin même et étais rapidement revenue à la confrérie où j'avais pris le premier carton pour le ranger dans la voiture. Mais ça, bien sur, c'était une fois de plus sans compter sur mes sœurs de confréries. « Tu ne vas quand même pas sortir avec ce tee-shirt ? » Fit l'une d'entre elles, en entrant dans ma chambre. Je soupirais et observais rapidement ma tenue. Cette fois, je portais un jean simple avec des ballerines et un tee-shirt à mon frère -donc trop grand- sur lequel était représenté une tête de mort-vivant. Ce n'était pas la tenue la plus classe du monde, mais pour un déménagement, je la trouvais très bien.

« - Jé né vois pas bien en quoi ça té régarde, pero si, jé vais sortir como ça.
- Mais on dirait une ramasseuse de poubelle... Et encore. »

Je lui lançais un regard noir et shootait dans l'un des sacs qui se trouvaient entre la porte et moi. Est-ce que toutes les filles de cette confrérie à la noix s'étaient donnézs le mot pour me gonfler avec mon look du dimanche ? Certes, mes vêtements étaient moches, mais tant que je ne les obligeais pas à se faire voir avec moi dans cette tenue, je ne voyais vraiment pas ce qu'elles avaient à toutes me faire la morale ou à vouloir me relooker comme dans les émissions débiles qu'elles regardaient.

« Jé déménage mes affaires, jé né vais pas à oune poutain dé défiler, alors soit tou m'aides, soit tou te casses, comprendo ? »

Je vis son regard choqué sous ses sourcils qui ne tardèrent pas à se froncer. Bordel, ce n'était vraiment pas le moment de me faire une ennemie de plus chez les Eta Iota, j'étais vraiment stupide de lui avoir parlé comme ça. « Ok, ok... Écoutes, jé souis désolée, dé accuerdo ? Jé n'aurais pas dou té crier déssous, jé vais mé changer, tou vois ? » Fis en reposant mmon carton pour aller chercher quelque chose d'un peut plus féminin à mettre. Une fois un nouveau haut rose bonbon qui laissait voir mon nombril enfilé et mes cheveux coiffés -au cas où l'un des filles auraient eu l'idée de critiquer ça aussi-, je reprenait mon carton, ainsi qu'un sac et sortait enfin de la chambre. Je lançais un sourire à la fille que j'avais agressé un peu plus tôt, pour me faire pardonnait et je redescendais dans la cour du bâtiment.

Et je pus enfin installer mes premières affaires dans la coffre déjà ouvert de la voiture.

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