Des retrouvailles douloureuses. [PV Tarik]

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Je lui expliquais, tout en pleurant, les raisons qui m’avaient fait quitter New-York si précipitamment et sans donner de nouvelles. Chaque mot que je parvenais à sortir me faisait mal, et j’en étais presque sûr lui faisait du mal aussi, ressortant ses démons du passé. Je n’osais pas le regarder, ça faisait trop mal, je fixais donc mes pieds, toujours en pleurant. Je ne me sentais vraiment pas bien à ce moment-là, j’aurais voulu être ailleurs enfin partout là où il ne serait pas. Je m’étais fait une raison, je m’étais dit que je ne le reverrai surement jamais et qu’il fallait que je passe à autre chose, que je tourne la page. Tant d’années c’étaient écoulées mais rien n’avait vraiment passé. Le revoir maintenant c’était bien réel, trop réel, trop inattendu. En moi ce mélangeait toute sorte d’émotions, la joie, la peur, la colère, la tristesse, la culpabilité, le remord. Toutes ses émotions me mettait au bord de la crise de nerf, j’avais une boule au ventre, ma gorge était serrée, mes yeux me brulaient.

Mais, étonnamment au fond de moi, j’étais la fille la plus heureuse du monde. J’avais cette douce flamme au fond de moi qui c’était rallumée, cette flamme qui vous brûle, qui vous fait du bien et du mal en même temps, celle qui vous rend confuse, un peu bête même. Une partie de moi était revenue avec cette flamme, cette partie c’était lui et l’amour que j’éprouvais à son égard. Mon cœur battait à tout rompre, j’essayais de rouvrir ma bouche pour continuer mes explications, une justification mais rien n’en sortit.

Je m’emmêlais dans mes sanglots quand soudain je sentis sa main prendre la mienne. Je levai alors la tête pour le regarder toujours en pleurant. Il me tira alors doucement vers lui. Mon cœur battait fort, tout en me serrant contre lui il me fit un baiser sur le front. Je me laissais alors tout contre lui, ma tête reposant sur son torse. Il avait beaucoup grandit depuis la dernière fois, il avait toujours été plus grand que moi mais pas autant. Il avait aussi plus de muscle enfin d’après ce que je pouvais sentir de ma position. J’essayais d’arrêter de pleurer tandis qu’il me disait qu’il aurait préféré que je lui dise tout, qu’il avait regretté de s’être ouvert à moi et qu’il croyait que c’était ça qui m’avait fait fuir. A ce moment je voulais nier, que je voulais lui dire que pour rien au monde je ne l’aurais quitté pour cette raison, que c’était complètement absurde qu’il pense ça. Mais au lieu de ça, ne pouvant plus parler, je me serrai un peu plus contre lui de peur de le perdre une nouvelle fois.

Au bout d’un petit moment, j’arrêtais enfin de pleurer, le rythme de sa respiration m’ayant bercée. J’étais tout à fait capable de parler maintenant, de tenir entière sur mes jambes, j’étais bien. Je doutais juste de mon look d’à présent, je devais être terriblement pitoyable, les yeux bouffis le maquillage coulant. Enfin ce n’était pas la chose qui m’importait le plus à cet instant. J’aurais juste voulu rester là encore longtemps, tout contre lui à écouter son cœur battre. Seulement il prononça ces cinq mots qui me retournèrent complètement.

« Tu m'as horriblement manqué Clara. »

Je me détachai alors de lui difficilement, ne voulant pas le lâcher lui, son odeur, son corps, cette sensation de bien-être, de sécurité, comme si rien ne pouvait m’atteindre. On ne pouvait pas croire comme ça mais me détacher de lui me demanda un effort énorme. Je plongeais ensuite mon regard dans le sien, plonger était le bon mot vu le bleu profond de ses yeux bleus. Ses yeux m’avaient manqué oui, jamais je n’avais retrouvé pareille sensation chez quelqu’un d’autre. Il était vrai que je n’avais pas eu beaucoup d’autres relations oui, mais je savais très bien que mon Tarik était unique et qu’il n’y avait qu’avac lui que je pouvais ressentir de telle choses. Je sentais qu’il pouvait voir ce que je voulais dire à ce moment, mais je voulais quand même moi aussi prononcer ces mots.

«Toi aussi tu m'as manquée Adrian…» lui dis-je. « Toi aussi.» répétais-je dans un soupir.

Je me risquais peu à l’appeler Adrian, je savais qu’il n’aimait pas trop qu’on l’appelle comme ça. Mais je savais aussi qu’il se rappellerait que je l’appelais comme ça quand j’étais terriblement sérieuse, et aussi quand je lui disais des mots d’amour. Mon cœur battait encore à tout rompre, je ne voulais pas détacher mes yeux des siens. Mais soudain je pensais à une chose que je n’avais pas pensée jusque-là. Peut-être que Tarik était en couple. Peut-être qu’il avait retrouvé une fille. Peut-être qu’il avait des sentiments pour une fille. Peut-être qu’il n’était tout simplement plus mon Tarik, mon Adrian mais celui d’une autre. Je n’osais alors plus le regarder dans les yeux, me sentant rougir et tout d’un coup mal à l’aise. Je n’avais pas pensé à autre chose qu’à lui et à moi, le monde autour de nous avait semblé disparaître pendant tout ce laps de temps, depuis que je l’avais revu. Mais maintenant je revenais à la réalité peut-être qu’il avait une petite-amie et surement que personnes avaient dû nous remarquer et j’aurais probablement des ennuis. Je cherchais un prétexte pour m’éclipser mais ne trouvait pas. Il y avait bien mes affaires que j’avais laissées au pied de l’arbre, mais c’était tout proche et il m’attendrait surement. Je n’avais donc pas d’autre solution pour en savoir plus que de tout simplement lui poser la question.

«Et sinon ça fait longtemps que tu es ici ? » lui demandais-je timidement.

La question n’était évidemment pas précise et je ne lui demandais pas ouvertement s’il avait une copine, c’était sûr et peut-être ne comprendrait-il pas ma question. Mais il m’en dirait plus sur lui et me parlerait peut-être par inadvertance de cette fille rencontrée par ici ou par là qu’il apprécierait ou plus. Après tout je me faisais peut-être des films non ? En plus de ça je l’avais peut-être brusqué avec ma question. Le changement de sujet était peut-être brutal, précipité. Il se questionnerait aussi surement sur ma gêne tout d’un coup apparue. Je me mélangeais confusément dans mes pensées en attendant plutôt impatiemment sa réponse.

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Des retrouvailles

douloureuses

V

oir Clara juste devant moi me faisait plaisir, mais me blessait aussi. Et je crois même que c'était plus blessant qu'autre chose, finalement. Pendant de longs mois, j'ai attendu d'avoir ses nouvelles, mais du jour au lendemain, elle m'a laissé. Après lui avoir tout expliqué, l'accident de mon frère,... Je m'étais livré à elle, je m'étais ouvert à elle et pour moi elle était la fille avec qui je voyais grand, avec qui je voulais plus, avec qui j'étais heureux. Elle était celle qui me faisait sourire, qui me faisait tout oublier, elle était Elle et elle était « la mienne ». La voir là, juste devant moi m'envoyait loin, c'était la claque en pleine face, une que j'avais l'impression qu'un jour elle allait me venir, mais pas aussi vite, pas comme ça, pas devant tout le monde. Mon visage souriant et illuminé avait changé en un visage triste et meurtri. Un visage qui disait « regardez-moi, je viens de me prendre mon passé en pleine figure, que c'est joli à voir ! ». Un visage blessé et perdu. Je posais tout un tas de question à la jeune fille en face de moi. J'avais besoin de réponse, j'avais besoin qu'elle m'explique ce silence qu'elle m'explique son absence. Une absence à laquelle j'ai dû m'habitué, une absence qui m'avait détruit et qui m'avait fait tomber bien bas. Au final, j'avais toujours espéré la revoir, et là, je regrettais d'être parti en vadrouille avec Nathan, je regrettais d'avoir choisi le chemin du parc plutôt que de le contourner même si c'était plus loin, je regrettais d'avoir Clara en face de moi, parce qu'à l'heure actuelle, mon coeur souffrait en silence.

Je regardais la jolie brune en face de moi, elle plongeait son regard dans le miens et la voir pleurer me tordait l'estomac. Clara était ma corde sensible, elle était celle que j'avais aimé, pour qui j'aurais pu déplacer des montagnes et pourtant, là j'étais à peine capable de lui parler. A peine capable de la regarder et pourtant, malgré la souffrance que ça engendrait, je ne voyais qu'elle. Tout ce qui se trouvait autour de nous n'avait plus aucune importance, c'était comme si tout était effacé. J'aurais voulu être heureux de la revoir, mais la souffrance prenait le dessus. Elle haussait la voix et m'expliquait que son père avait dû déménager et l'obliger de partir avec. Comment avait elle pu penser que partir en silence, sans un mot était plus simple que donner des explications ? Au moins, j'aurais pu me faire une raison. Quand elle est partie, j'étais passé par toutes les sensations : l'inquiétude, l'incertitude, la peur, la paranoïa, la tristesse, la haine. Je ne savais même pas qu'il était possible pour un être humain de ressentir autant de choses en si peu de temps. Elle enchainait en disant que c'était pas la seule fois qu'elle avait déménagé et moi, je la regardait s'expliquer et subir la douleur que je ressentais de la voir là. J'avais réussi à mettre tout ça de côté. J'avais réussi à trouver un moyen de me canaliser – pas le meilleur, mais ça fonctionnait, pour moi – ça m'aidait à garder la pêche et le sourire et pourtant, c'était loin de plaire à mes parents ou à ma soeur.

Clara continuait à vouloir se justifier alors que finalement, tout ça n'avait plus d'importance. Si, je savais pourquoi elle était partie, mais le plus important était qu'elle se trouvait en face de moi. Qu'elle était là, en chair et en os, en train de pleurer et de regretter le passé, regretter qu'elle est partie sans rien, sans un mot, sans dire au revoir. Je devrais probablement lui en vouloir, être méchant, lui renvoyer la souffrance que j'éprouvais, pour qu'elle souffre doublement. Mais j'en fis rien, je restais devant elle, je gardais ma souffrance pour moi avant d'attraper la main de la jeune fille et la tirer vers moi pour la serrer dans mes bras. Je lui déposais un baiser sur le front tout en la serrant contre moi.

J'aurai préféré que tu me le dises Clara, au moins j'aurais pu me faire une raison, je ne serais pas passé par plusieurs sentiments, je ne me serais pas posé plein de questions. J'ai culpabilisé de m'être ouvert à toi... Je me disais que c'était peut-être ce qui t'avait fait fuir.

Je voulais que Clara arrête de pleurer, je ne savais pas si la prendre contre moi aller l'aider, mais en tout cas c'était aussi mon seul but, aussi douloureux soit-il. J'attendais un moment, le temps que la jeune fille se calme

Tu m'as horriblement manqué Clara

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Il baissa les yeux avant de les plonger dans les miens. Une autre vague d'émotion remontais formant un boule dans ma gorge, je savais à ce moment là que si je parlais je risquais bien de pleurer. Mes yeux me piquais et je baissai la tête à mon tour, je ne voulais pas qu'il me voit comme ça.

« Oui c'est moi, Clara. » me dit-il.

Quand il prononça mon nom, mon cœur se serra encore un peu plus, j'avais envie de m'écrouler au sol, mes jambes étaient lourdes, trop lourdes. Relevant la tête je vis qu'il mettait une main dans ses cheveux avant de reprendre.

« Pourq.. Qu'est-ce que tu fais là? Je te croyais... En fait je sais même pas ce que je croyais. T'étais où? T'as fait quoi? Non. En fait, ma seule et unique question c'est: " Pourquoi t'es partie sans un mot? Pourquoi tu m'as abandonné? " »

Et là, c'était le coup de trop, le coup qui m'avait achevée , je plongeais mon regard dans le sien et me mis à pleurer. Je savais ce qu'il avait vécu, il m'avait tout dit, son passé, sa douleur, on avait tout partagé et moi j'étais partie comme une voleuse, sans donner de nouvelles pendant toutes ses années. Je lui avait fait revivre un malheur que personne n'imagine, je m'en était tellement voulu, j'avais tellement regretté mon choix, j'avais pleuré à n'en plus finir. Après plusieurs année j'avais réussit à l'oublier, enfin non je ne l'avais jamais oublié, j'avais réussit à me sortir du mal et là tout revenait à la surface, je m'en voulais tellement et j'en voulais tellement à mes parents. C'est très difficilement, en essayant d'articuler, en essuyant mes larmes et avec une grosse boule dans la gorge que je me tenta à lui répondre.

« Je... je suis tellement désolée Tarik... C'est mon père qui a dû déménagé et il m'a obligé à partir avec lui... Je.. je croyais que si je ne te disais rien ça serait mieux, plus facile à tourner la page. »

Je partit dans un sanglot puis me força à m'arrêter pour reprendre mon explication.

« Je sais que c'était con, que j'aurais jamais dû faire ça, que je t'ai fait du mal, surement beaucoup, mais j'ai souffert aussi putain, j'ai tellement eu mal Tarik. Je t'aimais comme une folle tu sais ça? »

Je regrettais instantanément mes mots, je devais pas dire ça, j'ouvrais une brèche, la brèche de la vulnérabilité, j'avais combattu toute ses années contre cette souffrance, contre cet amour qui m'avait fait tellement mal. Et là il avait suffit de deux minutes pour que je redevienne la petite fille que j'étais avant, sensible, vulnérable, émotive et j'en passe. J'étais énervée contre moi-même. Mais je décidais de me rattraper.

« J'ai encore déménagé tu sais, pleins de fois, tellement, j'ai toujours dû tout recommencer à zéro et à chaque déménagement je repensais à ce qui c'était passé, et à chaque fois j'avais mal. Je me suis enfermée dans une timidité féroce, je refusais de m'ouvrir aux autres, j'ai jamais rien reconstruit avec quelqu'un d'autre tu sais... »

J'avais envie de lui dire d'autres choses, que je ne l'avais jamais oublié, que je pleurais souvent en repensant à nous, que je n'avais jamais eu d'autres amoureux car c'était lui le seul que j'aimais, que j'avais tout fait pour retourner à New-York. Enfin il était trop tard maintenant et je ne voulais pas dire ça.. J'avais déjà pleuré et m'étais trop ouverte, c'était certes Tarik, mais ce n'était pas comme avant, je préférais me taire avant de faire une bétise que je regretterais encore.

Malgré tout ça j'étais heureuse de le revoir, c'était comme si j'avais retrouvé une partie de moi, une partie qui m'avait manquée, ses yeux bleus océans, son sourire que j'avais vu tout à l'heure en compagnie de son ami, sa peau hâlée, ses cheveux, tout en fait... Je n'avais pas spécialement envie qu'il réponde, j'avais peur de ce qu'il allait dire, je n'avais qu'une envie c'était de courir loin, en plus j'étais dans un sale état, je devais avoir les yeux rouges, bouffit et mon maquillage avait du couler. Malgré sa je restais là, en fait je crois que je n'aurais pas vraiment pu bouger, je croisais les bras et regardais mes pieds, je ne pouvais plus affronter son regard, ça me faisait trop mal.

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Des retrouvailles

douloureuses

C

e matin s'annonçait plutôt être une bonne journée pour moi. Je n'avais rien de prévu jusqu'à ce que Nath me propose d'aller faire un tour en ville. Pourquoi pas! Ca me changerait de la plage, de mes sports de glisses et de mes conneries. Après ma douche, j'avais enfilé un t-shirt gris hollister surf (ici ) avec un jean et des basket. J'attendais que Nath me rejoigne en bas, dans la salle commune de la confrérie avant de nous rendre en plein centre ville. Les sorties telles que celle-là était rares avec Nath. En général, on était fourrés ensemble pour les défis, la compétition. De plus, j'avais comme la vague impression que lui et Diego ne s'entendaient pas si bien que ça. Enfin, j'en savais trop rien en fait. Leurs histoires ne me regardaient pas. Je savais ce que valait Diego à mes yeux tout comme je le savais aussi pour Nathan. Après, j'avais pas envie de prendre parti, même si j'avais la vague impression que si je devais choisir entre les deux, forcément ça serait Diego. J'appréciais beaucoup Nathan, mais je voyais l'espagnol comme le grand frère que je n'avais plus. Le choix serait vite fait.

On passait de vitrines en vitrines, sans acheter pour autant. En fait, je crois que ce petit tour était surtout pour repérer telle et telle chose. Pour se donner l'eau à la bouche et surtout pour prendre l'air et passer le temps. J'avais cru comprendre que Nath non plus, n'avait rien à faire. Je m'arrêtais devant les magasins de planche de surf, c'était ma passion, ce que j'aimais le plus et c'était aussi mon passe-temps. Je prenais beaucoup de temps à surfer, à m'améliorer sous les conseils de mon coloc. Il était un pro lui, moi j'avais encore à apprendre, mais je m'améliorais vite et bien, c'était le principale. Ma soeur n'approuvait pas avec sa peur de l'eau. Elle n'arrivait pas à comprendre comment je pouvais passer autant d'heure là-dedans alors qu'elle savait à peine mettre les pieds.

On arrivait dans le parc. On avançait d'un pas rythmé, lunette de soleil sur le nez. En fait, on ne faisait que passer, c'était plus cours pour rejoindre la confrérie. On s'arrêtait lorsque le portable de Nath sonnait. Il me fit signe de l'attendre une minute et s'éloignait. Je pris le mien dans mes mains et pianotait sur le clavier quand une voix familière m'interrompt. Je relève la tête et d'un coup ma gorge se crispe. Je sens mon coeur se resserer dans ma poitrine. J'enlève mes lunettes de soleil sans même faire attention que Nath revenait près de nous.

Désolé Tarik, je vais devoir te laisser. J'ai un petit truc à régler. Je te rappelle plus tard ?

Je tournais la tête vers Nath et lui fit un signe approbateur de la tête. Je regardais le chef de ma confrérie s'éloigner et posais à nouveau mon regard sur... Clara. Je ne savais pas quoi dire, pas quoi répondre, j'avais l'impression de rêver. Clara était la seule fille pour qui j'avais eu des sentiments forts. Elle était partie du jour au lendemain sans donner de nouvelle. D'ailleurs, depuis ce jour, mon comportement se dégrade de plus en plus. Avant qu'elle ne parte, je la prenais comme l'amour de ma vie, je lui avais tout raconté, tout dévoilé et suite à ça, j'avais plus jamais eu de nouvelle. La revoir là me faisait mal et me soulageait en même temps. J'avais l'impression de retrouver une partie de moi, mais blessée à sang. Je baissais les yeux avant de la regarder à nouveau et de plonger mon regard océan dans le sien.

Oui c'est moi, Clara.

Je passais une main dans mes cheveux, essayant presque de résister. Je ne devais pas m'énerver, je devais rester zen et pourtant elle m'avait profondément blessé.

Pourq.. Qu'est-ce que tu fais là? Je te croyais... En fait je sais même pas ce que je croyais. T'étais où? T'as fait quoi? Non. En fait, ma seule et unique question c'est: " Pourquoi t'es partie sans un mot? Pourquoi tu m'as abandonné?".

Je fixais la jeune femme aussi douloureux que ça pouvait être, mais je devais rester fort et pourtant, j'avais l'impression d'être un petit garçon sans défense, là, maintenant, tout de suite.

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Ce matin j'étais de bonne humeur. On était fin août, la rentrée arrivait à grand pas, j'étais pressée de rencontrer de nouvelle personnes et enfin de me mêler à la vie de cet extraordinaire lycée. En plus on m'avait annoncé que je pourrais bientôt avoir une chambre, que demander de plus? Ce matin je m'étais levée tôt pour me préparer, j'avais un rendez-vous dans la matinée avec mon père. Je le voyais que très rarement depuis que j'étais arrivée à Miami, en fait je ne l'avait pas vu depuis deux mois, j'étais sous la tutelle de ma gouvernante Mme Caroline, et je savais que s'il venait c'était pour me dire quelque chose d'important. J'avais ce besoin de lui plaire, j'étais fille unique, ma mère je ne la voyais qu'une ou deux fois par an alors il fallait bien que je m'attache à mon "seul" parent restant non? Enfin même si je savais que mes parents ne m'avaient jamais trop aimés et m'avaient fait les pires coup-bas du monde en me faisant déménager aux quatre coins du monde, je les aimais quand même. Je n'approuvais pas leurs choix c'était certain mais une famille c'est sacré non? Ils ne devaient pas penser la même chose eux, c'était sûr...

Ce matin je pris donc ma douche, puis me préparais avec minutie. Je commença par m'habiller, j'avais choisi une jupe crayon noire, avec un débardeur blanc, des sandales à très hauts talons noires elles aussi. Ensuite j'avais revêtis un gros collier, plat, près du cou couleur or, avec de gros bracelets à mon poignets eux aussi couleur or et de fines boucles d'oreilles rondes en or pour habiller mon visage. Je passais ensuite à la coiffure, un gros chignon mais pas trop strict quand même, j'avais galéré à le faire, surtout que Mme Caroline n'était pas là pour m'aider. Pour le maquillage j'avais opté pour un trait d'eye-liner d'épaisseur moyenne, du mascara et un rouge à lèvre rose pâle naturel. Cette tenue, ce maquillage et cette coiffure me vieillissait, je voulais que mon père me parle comme à une adulte, si je voulais rester à WHS c'était la meilleure façon : lui prouver que je pouvais me débrouiller toute seule.

Je devais rejoindre mon père dans un salon privé de l'hôtel. On avait rendez-vous à 10h, bien sûr il arriva en retard, à 10h33 exactement. Quand il arriva, il me fit la bise, rien de plus, pas d'étreinte rien. Il commanda deux verres d'eau puis il m'annonça la nouvelle.

« Clara, on ne s'est pas vu ses deux derniers mois, comme tu le sais j'ai beaucoup de travail et je pars beaucoup en voyage. J'ai racheté une grosse entreprise de télécommunication au Japon et je vais devoir aller travailler là-bas pendant quelques mois au moins. Tu es devenue une grande fille et je pense que tu peux prendre cette décision toute seule : tu peux soit venir avec moi là-bas, soit tu restes ici à Miami. Il faut que tu me donnes ta réponse dès maintenant car si tu décides de venir avec moi il faut que je t'inscrive à un lycée au Japon. Sache que si tu décides de rester ici tu ne me verras que très peu, un peu comme ta mère. »

Ma décision fut prise rapidement, il était hors de question que j'aille au Japon. Déjà de un car je ne parlais pas japonnais, de deux car je m'étais déjà fait des amis ici et de trois car cette ville me plaisait. J'avais donc dit la réponse à mon père. Ironiquement ça paru le soulager. Je croyais rêver, j'étais donc à se point là un fardeau pour mes parents? Enfin rapidement il dût repartir. Il était juste 11h, l'entretien n'avait pas été long. Je remonta ensuite à ma chambre défit mes vêtements, ma coiffure mais pas mon maquillage, je l'aimais bien. J'enfilais donc un tee-shirt noir avec une croix en clou et un petit short en jean taille-haute délavé, en chaussure j'optais pour des petites sandales noir et or, qui formaient un serpent. Elles étaient divines.

Après avoir mangé je décidais de passer à WHS, j'avais pris de la lecture et me baladais dans le parc. J'étais adossée contre un arbre, près de l'allée quand je vis un garçon passer à côté de moi, dans l'allée. Il m'était étrangement familier. Soudain je me rappela, ce garçon était Tarik. Mon cœur se serra. Tarik avait été mon amoureux à New York, le seul que j'ai vraiment aimé. Ça faisait un peu plus de trois mois que nous étions ensemble, tout allait bien entre nous, nous étions heureux, notre relation était fusionnelle, c'était le petit-ami parfait. Mais mon père avait décidé de déménager, j'avais tellement pleuré, j'avais protesté, sortit toutes les excuses possibles et inimaginables mais rien n'avait servi. Deux semaines plus tard nous déménagions en Angleterre. Pour pas faire souffrir Tarik je ne lui avais rien dit, il m'avait vu pas bien, il savait qu'il se passait quelque chose mais j'avais gardé le silence croyant bien faire. C'était un choix que je regrettais maintenant, qu'elle idiotie. Après Tarik je n'eut que très peu de relations amoureuses et dès que je m'attachais je décidais de rompre. J'avais peur de l'attachement et j'avais peur d'aimer car j'avais peur de souffrir.

Je me levais pour aller à sa rencontre. Ma bonne humeur matinale avait totalement disparue. Oubliant mes affaires au près de l'arbre j'arrivais vers lui, il me vit arriver puis, une fois devant lui je lui dis :

« Tarik c'est toi? »

Je ne me sentais vraiment pas bien, le revoir comme ça me rappelait toute la souffrance que j'avais éprouvé, mon cœur se serra à l'extrême et les larmes me montèrent aux yeux. Non il ne fallait pas que je pleure, surtout pas.