♫ Voulez-vous habiter avec moi, ce soir ? ♫ [Thalia & Dydy]

Voulez-vous habiter avec moi, ce soir ?

Malgré tout ce qui avait pu se passer durant l’année précédente, nos chamailleries durant la colocation dans notre chambre au bâtiment des Khis, j’étais vraiment heureux de la revoir. Et c’était sincère. Oh bien entendu, vous m’auriez posé la question il y a six mois, cela n’aurais pas été la même chanson. Son comportement m’exaspérait au plus haut point, elle connaissait mes peurs, mes craintes, et mes faiblesses, et en jouait. Longtemps, j’ai cru qu’elle ne m’aimait pas à cause de ça. Et puis je me suis rendu compte que c’était en fait tout le contraire. Vous connaissez l’expression hein. Qui aime bien, châtie bien. Je crois que cela résume bien notre relation.

Elle se précipita instantanément vers moi une fois qu’elle m’avait repéré et me serra contre elle. Comme un… Câlin ? Oui bon ok c’était bizarre. Je n’étais pas totalement à l’aise avec ce genre de proximité encore… C’était étrange. A moins qu’elle s’amusait encore à me faire tourner en bourrique. Mais je passais tout de même une petite tape amicale dans le dos. Et puis elle recula, s’excusant de son geste, me demandant si ce n’était pas trop. Ce n’était donc pas pour m’embêter. Savoir que cela lui faisais aussi plaisir de me retrouver me fit chaud au cœur. « Ap-p-près plus d-de 6 mois, y’a pres…cription va ! » Dis-je tout sourire juste avant de l’inviter à s’assoir face à moi.

Elle s’exécuta, et me répondais qu’elle allait bien. Elle en avait l’air en tout cas, comme rayonnante. J’avais appris qu’elle était partie quelques mois en Espagne. Le retour aux sources lui allait bien. Elle enchaina ensuite pour me dire que je… je lui avais manqué ? Vraiment ? Comme un enfant à qui on venait de faire le plus gros des compliments, je baissais les yeux et m’attrapa une de mes bouclettes que je relâchais presque aussitôt. J’essayais de ne plus avoir ce genre de tics. Mais c’était dur, très dur. « Je vais… bien ! Je s-suis dé-désolé tu sais… J’avais p-p-pas vrai…ment le ch-choix. Et p-p-puis je crois qu-que c’était le mi-mieux. » Dis-je un peu gêné.

Puis elle essaya de se justifier quant à ma remarque sur son changement de confrérie. De défendre les Eta Iota. Je l’observais d’un regard curieux et amusé. Mais sa fin de phrase me fit exploser de rire. Je pouvais m’en douter qu’elle dirait quelque chose de ce genre. «Tant qu-que tu ne de-deviens p-p-pas comme elles… P-p-parce que b-b-bon. Tu… tu vois. » Nous trinquions à ça, et pendant que je sirotais doucement mon cocktail à la paille, en faisant tourner le petit parasol, la jeune Espagnole repris la parole pour me demander ce qu’il y avait de nouveau dans ma vie. Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, d’une voix plus aigüe elle me parla de sa meilleure amie… qui m’appréciait… Des échos… Quoi ? « T-t-ta… c-c’est qu-qu… » Et puis je marquais une pause. Sa meilleure amie… AMARANTHE. Oh.

A ce moment précis, je suis certain que mon visage avait viré au rouge écrevisse. Si c’était sa meilleure amie, elle avait dû lui raconter nos retrouvailles… Ce qu’on s’était dit… Ce qu’on avait fait… Tout ça… Les meilleurs amis font toujours ça. Elles passent des heures au téléphone et se racontent leurs vies amoureuses sans s’ennuyer une seule seconde. « J-j-j-e… Elle t-t-t’as dit… ? Je… M-m-moi aussi je l’ai-aime… bien. »Avouais-je finalement. J’aurais pu ne pas rajouter ce « bien » mais je préférais, pour le moment. Pour les autres. « Et toi alors ? Toujours pas divorcée d’avec ton capitaine ténébreux ? » Et roi des cons. Pensais-je doucement, mais toujours souriant.

Dylan écrit en #19C10D

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Voulez-vous habiter avec moi, ce soir ?

À 5 ans, on nous a demandé ce qu'on voulait faire plus tard. Nous avons répondu des choses comme « Astronaute » ; « Président »... À 10 ans, on nous a reposé la question. Nous avons répondu « Rock Star » ; « CowBoy »... Maintenant que nous y sommes, ils veulent des réponses sérieuses. Et bien, ma réponse c'est « J'en sais », On a du temps avant de prendre les grandes décisions. On a du temps, on peut faire des erreurs, se tromper de direction et se retrouver coincé. Tomber amoureux, souvent. Faire une thèse de philo, alors qu'on sait qu'on pourra pas en faire sa carrière. Changer d'avis, et en changer encore parce que rien n'est permanent. Alors faites toutes les erreurs possible, comme ça quand on nous demandera ce qu'on veut être, on n'aura pas à improviser. On saura.

Il faisait beau, il faisait chaud et chez les Eta Iota, ça se voyait. Assise dans l'un des fauteuils de la salle commune, j'observais mes nouvelles sœurs de confrérie d'un air désespéré. D'ici, j'avais clairement l'impression d'assister à un défiler de sous vêtement... Et franchement, j'exagérais à peine. À croire qu'au premier rayon de soleil, toutes les filles de cette confrérie se précipitaient pour arracher leurs vêtements et montrer le plus de peau possible. Bien sûr, certaines restaient correctes, montrant simplement leurs longues jambes et leurs ventres plats, mais d'autres se baladaient carrément en trucs si courts qu'on aurait dit des bikinis... En plus petits. Ainsi, j'avais passé toute ma matinée à les analyser et à me demander si j'avais vraiment bien fait de changer de confrérie. Les fêtes des Eta étaient chouettes, d'accord. La salle de détente était carrément classe, ce n'était pas faux. Et en plus de tout cela, j'avais loupé mes examens et je ne méritais plus vraiment ma place de Khi. Mais alors, me balader à moitié à poil, même juste dans le bâtiment, hors de question.

Heureusement pour moi, je n'allais pas assister à ce désastre toute la journée car j'avais donné rendez-vous à Dylan -oui, un khi, je suis la honte de ma confrérie, paix à mon âme-, à la plage pour le déjeuner. Si je voulais le voir, c'est tout d'abord parce qu'il me manquait. Dylan était de loin le garçon le plus gentil que j'avais rencontré en Amérique, il avait été mon colocataire durant des mois chez les khi avant de brusquement partir, ne laissant qu'un mot « d'au revoir » puisque ce n'était pas un adieu (la preuve d'ailleurs, il avait tenu sa promesse de revenir) et même si je m'étais beaucoup amusée à l'embêter, je l'avais tout de suite beaucoup aimé. Et si je ne lui avais jamais dit de peur de le traumatiser une fois de plus, je le considérais comme mon meilleur ami, le garçon que j'aimais le plus après Diego.

De ce fait, vers midi je prenais enfin la décision de bouger de mon fauteuil et allait rapidement chercher mon sac dans lequel se trouvait tous les papiers à propos de l'appartement que je voulais louer et dont je voulais lui parler dans la chambre temporaire qui m'avait été attribuée. En passant devant le miroir, j'observais ma tenue, un short en jean -de taille normale comparé à tous ceux que j'avais pu observer le matin même- et une chemise rose pâle. J'enfilais une paire de chaussures à talons, rose également et prenais soin de faire un nœud à ma chemise, puisqu'il était de mode de montrer son nombril chez les Eta, autant prendre les bonnes habitudes tout de suite et tant pis pour ma fierté d'ancienne Khi Omikron.

Lorsque je sortais du bâtiment, j'étais déjà un peu en retard et Dylan venait de m'envoyer un texto pour me prévenir qu'il était arrivé et qu'il m'attendait. Je ne prenais pas la peine de répondre, puisque j'étais en route et j'arrivais une dizaine de minutes plus tard à l'endroit ou nous nous étions donné rendez-vous. Je le cherchais des yeux quand je le vis enfin, en train de me faire des grands signes. Un grand sourire aux lèvres, je me dépêchais alors d'aller le retrouver et de le serrer dans mes bras... Avant de reculer. « Oh perdon, esta peut-être oune poco trop, no ? » Fis-je, ayant un peu peur qu'il me prenne en grippe comme il l'avait fait tout au début de notre relation parce que je m'amusais à l'ennuyer.

« Tha-thalia ! Ça m-m-me fait vrai-vraiment p-p-plaisir de te voir trai-traitresse Eta Io-iota ! Assied-t-toi, je t’ai p-pris un verre. Alors co-como esta ? » Déclara-t-il alors, apparemment vraiment heureux de me retrouver. Je m'asseyais face à lui et le regardais un instant, en souriant bêtement, avant de lui répondre. « Esta bien y tù? Tou m'a vraiment manqué, tou sais ? Jé mé suis sentie seule dans notre chambre quand tou es parti. » Dis-je, sincère. Bon, il était vrai que je n'étais pas restée seule bien longtemps puisque je m'étais mariée très peu de temps après et que je n'avais pas tardé à partir en Espagne ensuite, mais même là bas, le khi m'avait manqué. « Y jé né souis pas oune traitresse ! J'ai loupé mes examens y les Eta né sont pas si mal qué ça, elles sont même sympa... Quand on né les voit pas todos les jours. » J'attrapais le verre qu'il m'avait commandé et trinquait avec le sien, encore posé sur la table. Je buvais une gorgée du cocktail, constatais sans surprise qu'il était sans alcool -à moins qu'il ait juste eut peur que je l'épouse lui aussi dans le cas contraire?- et reposais mon verre sur la table. « Alors Dylan, qué ce qui cé passe dé nouveau dans ta vida ? J'ai ou des échos dé ma meilleure amie, elle à l'air dé beaaaaaaaucoup t'aimer ! »

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Voulez-vous habiter avec moi, ce soir ?

Une belle journée ensoleillée comme je les aime. En ce moment je me sens serein, ce qui est plutôt rare d’ailleurs. J’ai retrouvé Amy, depuis le temps que j’en rêvais… Depuis le temps que j’attendais ça… Rien que de la savoir présente, cela m’enlève un énorme poids. Je ne suis pas du genre à trainer le matin, je suis donc debout assez tôt, et comme à mon habitude, je file à la douche en premier, m’habille avec les vêtements que j’ai méticuleusement choisi la veille, tente de dompter cette chevelure bouclé en vain, vérifie mes e-mails, et mon téléphone avant de descendre en salle commune pour prendre un petit déjeuner. Mais aujourd’hui mon planning fut légèrement bousculé au moment où je pris mon téléphone pour y vérifier mes messages.

Comme d’habitude, j’ai un message vocal de ma grand-mère qui s’inquiète pour moi et qui me promet l’envoie de mon colis de vivre mensuel, et un texto de… Thalia ! Oui, oui, mon ancienne colocataire, celle qui s’amusait à me traumatiser gentiment, celle qui s’est également marié avec un type affreusement con et que je déteste, et qui a quitté la confrérie sans même un mot. A m’entendre, on pourrait croire que je ne suis pas content de recevoir ce message, mais c’est tout le contraire ! J’ai entendu dire qu’elle avait loupé son année parce qu’elle était partie en Espagne plusieurs mois avec son abruti. Et visiblement elle a quelque chose à me demander. Je suis curieux de savoir de quoi il en retourne. J’accepte alors son invitation, parce que cela me fait vraiment plaisir d’avoir de ses nouvelles, et sans aucun doute de pouvoir lui faire la morale comme à mon habitude.

Une chemise à carreaux sur le dos, un short bleu, et mon sac en bandoulière qui contient un petit cadeau, je me dirige vers la plage, nous avions rendez-vous à midi pile. Je cherche la jeune blondinette des yeux derrière mes lunettes de soleil mais ne la repère pas sur la terrasse. Elle non plus ne change pas les bonnes vieilles habitudes on dirait. Son retard me fait sourire doucement, et je choisi de prendre les devants en choisissant une table sous un palmier. Je lui texte rapidement que je suis sur place, et que je l’attends. Pendant ce temps, je sors un livre de littérature française, et quand le serveur vient prendre ma commande, je lui demande deux cocktails sans alcool, et le prévient qu’une personne devrait arriver bientôt pour déjeuner.

Au bout d’une dizaines de minutes, je lève mes yeux de mon bouquin pour regarder l’heure sur mon téléphone. C’est fou comme elle n’a pas changé. A deux doigts de composer son numéro pour savoir si une de ses nouvelles sœurs de confrérie ne lui a pas brulé les cheveux pour avoir osé utiliser son lisseur dernier cri, j’aperçois sa silhouette un peu plus loin. Je lève le bras pour lui faire signe, jusqu’à ce que me voit enfin. Je me mets debout et l’accueille à bras ouvert. Oui, retenez bien cette phrase. « Tha-thalia ! Ça m-m-me fait vrai-vraiment p-p-plaisir de te voir trai-traitresse Eta Io-iota ! Assied-t-toi, je t’ai p-pris un verre. Alors co-como esta ? »

Dylan écrit en #19C10D

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