Je vis dans un aquarium. | Solal Gordon aka Roi des titres de M*rde.

Id Card ÂGE : 8 YO DATE DE NAISSANCE : 06 mars 1995 LIEU DE NAISSANCE : Londres CLASSE: Senior Year CONFRERIE : Nu Zêta   RICHE OU BOURSE D'ETUDE : Bourse. AVATAR: Tom Sturridge. SCÉNARIO OU PI ? PI

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→ Tom Sturridge [color=red]ϟ[/color] Solal Gordon

Le jeune homme se laissa tomber sur son lit. On le sent à bout de force, fatigué. Sa peau est trempée par la sueur. Son torse se soulève au rythme irrégulier de ses respirations. Il semble complètement à bout de souffle. Il faudrait peut-être que quelqu’un lui vienne en aide… Il bouge légèrement pour s’installer plus confortablement sur le matelas. Sa main tire un coussin qu’il place derrière sa tête. Un sourire béat apparaît sur ses lèvres. Ses pupilles bleues se fixent sur le plafond de la chambre et il reste ainsi immobile.
Une jeune femme, brune, finit par le rejoindre. Elle se blottit contre lui. Ses lèvres glissent sur sa peau. « Tu dois vraiment partir ? » La voix féminine coupe le silence de la chambre. Partir… Ce mot ne voulait plus rien dire pour lui. Il glisse sa main dans celle de son ami. Il lui sourit alors. Il sait très bien ce qu’elle veut entendre. Mais il est incapable de lui mentir, et ce même pour ne pas la faire souffrir. Son sourire est sincère et tendre. Il étire légèrement ses lèvres. « Tu connais la réponse. » Sa voix grave résonne entre les murs. Il sait que dans deux jours sont accents anglais sera remarqué par toutes les personnes qu’il croisera. On le lui fera remarquer. Les américains ont tendance à dire que l’accent anglais est snobe. Ils verront bien ce qu’un snobe d’anglais comme lui est en réalité.
La main de la brunette quitte la sienne. Elle vient doucement caresser sa joue. Il pivote sur le côté pour mieux l’admirer. Ses doigts glissent sur les poils de sa barbe. Ça fait un moment qu’il ne s’est pas rasé. Un long moment… Tout ça parce qu’il a préféré rester dans son lit avec elle et faire la fête. Durant cette dernière semaine il a vu plus de fois son cousin Jean que durant le reste de sa vie.
Il se sent bien. Il est heureux. C’est la fin et le début en même temps. Alors qu’elle passe la main dans ses cheveux bruns et un peu trop long, il l’attrape et la serre contre lui. Il sait très bien qu’il n’est pas un homme parfait. Il n’a pas ce dont toutes les filles rêvent. Il n’est pas le prince Charmant des comtes de fée. Il n’a ni les muscles, ni la carrure, ni la prestance. Il n’est pas extrêmement viril. Il n’est pas vraiment grand. En fait il ne sait jamais mesurer et encore moins peser. Mais à tout point de vue, il doit faire moins d’un mètre quatre-vingt. Il se demande comment il est parvenu à l’avoir, elle.
« On se reverra un jour ? » lui demande-t-elle. C’est une bonne question. Osera-t-il revenir à Londres avec son chapeau, sa guitare et son fameux sourire en coin ? Oui, peut-être qu’il reviendra. Mais sa valise est fête. Toutes ses vieilles chemises à carreaux, ses tee-shirts aux motifs ridicules, ses jeans troués, ses chapeaux et ses bonnets… Tout est plié. Tout est rangé. Il les recevra au fur et à mesure par avions ou peut-être par bateau… Il ne sait pas comment ça fonctionne et il s’en fout. Au pire, il restera au lit dans un caleçon comme cette nuit. Sauf qu’elle ne sera pas à ses côtés. Il ne pourra pas sourire niaisement en repensant à ce qu’ils viennent de faire dans la salle de bain. Il tend le bras pour attraper son paquet de clopes sur la table de chevet. Il en allume une et fixe à nouveau le plafond.
Dans quelques heures, il sera au-dessus de l’Atlantique. Il sera considéré comme mineur. Il n’aura techniquement plus le droit d’acheter ni alcool, ni tabac. Il ne sera qu’un mec de dix-huit ans, au look laissant à désirer. Il marchera avec sa vieille paire de rangers en cuir. Ses mains se cacheront dans ses poches. Il sifflotera, passera sa main sur son visage pour se réveiller. Il aura son visa étudiant en poche. Il ne sera plus le même. Lorsqu’il arrivera dans une pièce personne ne le reconnaîtra. Mais il a bien l’intention de se faire un nom. Mémorisez bien ce visage, cette mâchoire carrée, ce sourire, ce regard car dans un mois à peine il fera déjà parler de lui.



Il bat des paupières. Son réveil sonne. Le bruit strident lui rappelle qu’il n’a pas bu que de l’eau hier. Il plisse les yeux et tape sur l’engin. Il le frappe à plusieurs reprises avant de tomber juste. Il le déteste. Il déteste devoir se réveiller. Il déteste les matins. Si seulement nous pouvions ne jamais dormir pense-t-il ! Il soupire et regarde à côté de lui. Elle dort profondément. Il se lève avec prudence de son lit. Solal attrape son caleçon qu’il a dû balancer après leur petite conversation, cette nuit. Le jeune homme l’enfile et part dans la cuisine se faire un café. Sa mère est déjà là. Il la sent sur le bord de l’explosion. Son enfant va partir… Son petit garçon. Il n’est plus l’enfant à qui elle a donné le sein. Il a grandi. Il a changé. Il a besoin de liberté. Pourtant, ce n’est pas qu’il a étouffé durant sa jeunesse. Bien au contraire ! Mais l’étudiant à besoin d’un nouvel air, de nouveaux horizons.
De toute façon, personne ne pourra lui faire entendre raison. C’est décidé, il part. Et quand Solal décide quelque chose, il est rare de pouvoir lui faire changer d’avis. Il est comme ça. Mais ce n’est pas son plus grand défaut. Il a beau dire qu’il a changé, sa mère le voit toujours comme une sorte d’hyperactif. Petit, il ne restait jamais en place. Aujourd’hui encore il doit toujours faire quelque chose. Il a développé cette fâcheuse tendance à utiliser tout ce qui lui tombe sous la main pour faire de la batterie improviser. Que ce soit une casserole, un livre, le volant d’une voiture ou bien un stylo, une cuillère ou ses doigts… Il donne toujours le rythme. Voudrait-il imposer son propre rythme ? Elle en a parfois l’impression. Il veut que tout aille vite. Il est vif d’esprit. Pour lui tout est simple et acquis. Il est vraiment doué que ce soit en musique, en communication ou dans les cours. Il a dû mal à comprendre que tout le monde n’a pas ses capacités. Il n’arrive pas à être tolérant et à encore moins patient.
« Tu as toutes tes affaires ? » Une mère se doit d’être inquiète quand son fils part. Même si elle a toujours tout fait pour lui offrir une grande autonomie. Dès son plus jeune âge, Solal savait s’occuper de ses petites affaires. C’est un conquérant son fils… Il n’a jamais vraiment eu peur de l’inconnu. « Ouais m’man t’inquiète. » « L’avion est à quelle heure ? » « Euhm… 10 :25 AM j’crois…» Elle a envie de lui dire de vérifier mais elle connait d’avance la réponse.
Vicky descend les escaliers. Elle reste en retrait sur le pas de la porte. Ses yeux sont gonflés comme si elle venait de pleurer. Elle semble s’être attachée à Solal. Ils ont si longtemps été amis qu’elle a dû mal à la voir comme une fille avec qui son fils a couché. Elle suppose que c’est un séducteur. Peut-être est-il maladroit… Il a mis du temps à mettre la main sur Victoria et déjà il l’abandonne. Ce n’est pas étonnant. Les difficultés, les complications, l’importance d’une relation… Tout cela doit lui faire peur. C’est un homme après tout.

« Tu as ton passeport ? » « Ouaip m’man ! Bon… J’y vais ! » Il avale sa tasse de café noir d’une traite. Il monte les escaliers et les redescend quelques minutes après habillé avec un gros sac sur les épaules. Il embrasse Vicky, puis sa mère et sort en claquant la porte. Son désir d’aventure est plus fort que tout. Peut-être n’est-ce qu’une excuse pour fuir ceux à qui ils s’accrochent. Peut-être est-il curieux de la vie sur l’autre continent. Solal a toujours été curieux. Sa curiosité le pousse à faire n’importe quoi. C’est cette sensibilité face à l’inconnu qui l’a poussé à redemander de nouveaux voyages chaque année. Elle sait pertinemment que même là-bas, il continuera à vivre au jour le jour. Il goûtera à tout dans l’excès. Il oubliera les règles. Il profitera. C’est à cela que sert la jeunesse, non ?
La mère n’espère qu’une chose, c’est que son fils s’y sente bien. Elle souhaite qu’il ne l’oublie pas trop et qu’il se force à devenir plus organiser. Moins versatile. Plus ordonné. Moins fêtard. Peut-être comprendra-t-il là-bas que la routine n’est pas un mal.



Il ferme les yeux. Il sait qu’il en a pour longtemps. Il sait aussi que le gamin juste derrière lui n’arrêtera pas de taper dans son fauteuil. Il s’en moque. Il veut partir. Il ne pense qu’à ça depuis un moment. Il glisse son casque sur ses oreilles et appuie sur play. Il n’a pas envie d’écouter les gens parler. Il veut être seul. Il veut penser à l’avenir. Son avenir… Il part. Aujourd’hui il quitte Londres. Pour la millième fois on lui a demandé son passeport. Un nouveau voyage. Une nouvelle destination. Que promet-elle ? Va-t-il être heureux là-bas ? Va-t-il trouver les réponses qu’il cherchait ?
Oui. Il en était certain. Solal n’est pas le genre de garçon à douter. Il n’a pas peur. Il a tout fait pour être seul, ce matin, sur le quai de l’aéroport. Il n’avait pas besoin des larmes de sa mère et de ses conseils. Il n’avait pas envie de voir Vicky. Tous les deux n’avaient pas besoin de se promettre une quelconque histoire d’amour. Il l’aimait mais c’est fini. Il faut se tourner vers l’avenir. Les États-Unis. Voilà ce qu’il l’attend. Pour ce qui est de son père, il s’est qu’il n’a pas besoin de se justifier auprès de lui. Ils ont toujours été assez fusionnels. Ils se comprennent sans parler. Ils n’aiment pas parler. Dès la naissance du jeune homme, tout le monde a dit qu’il était le portrait craché de son père. C’était un gosse… Comment un petit rat de quelques jours à peine peut ressembler à qui que ce soit ? Néanmoins, en grandissant cette déclaration est devenue réalité. Peut-être est-ce parce qu’on le lui a répété… Il s’est efforcé d’être comme lui. Libre. Volage. Sans limite.

L’avion décolle. Lui, joue avec sa bague. Il l’a fait tourner nerveusement autour de son doigt. Il le fait instinctivement quand il commence à se plonger dans ses réflexions les plus profondes… Même si là, tout de suite, il faut bien avouer que ce n’est pas hautement philosophique.
Il laisse tout le monde derrière lui. Sa famille, ses amis, ses habitudes, ses fréquentations, son business… Mais il n’a pas peur. Il est juste un peu nostalgique.
C’est l’heure du bilan. Alors que l’avion s’éloigne progressivement de Londres, Solal revoit le chemin qu’il a parcouru jusqu’à aujourd’hui. Plus de dix-huit années à voyager, à planer, à méditer, à profiter, à étudier…
Depuis qu’il est jeune, il est un peu parti partout avec ses parents. Ce voyage n’est ni le premier et ne sera jamais le dernier. Il se rend compte alors que ses parents se sont souvent sacrifiés pour lui offrir une ouverture d’esprit, de nouveaux paysages. Ils auraient sans doute pu vivre dans une plus grande maison, s’ils ne partaient pas si souvent. Les caravanes, les voiliers, le train, l’avion, les heures assis à l’arrière d’un 4x4 sur une banquette dure comme du bois… Solal était dans son élément quand il voyageait. Pour lui c’était toujours comme lire un roman. Chaque seconde il découvrait un nouveau paysage comme à chaque ligne on découvre un mot puis un autre… Ses parents lui ont transmis cet émerveillement. Sa famille est unique. Ils lui manqueront. Ses parents, ses sœurs… Mais ils seront toujours dans son cœur. Il n’est pas nécessaire de se voir pour s’aimer. Il a toujours vécu avec eux et il pensera toujours à eux.

À chaque fois que Solal a tendu son passeport à l’un des gorilles chargés de la sécurité, il se demandait s’il le jugeait. Son prénom n’était pas très anglophone. Il sortait… Il sortait presque de nulle part. Le jeune homme a pris l’habitude de dire que ses parents fumaient quelque chose lorsqu’ils ont choisi le prénom. Ça expliquerait bien des choses, non ? Il est issu d’une famille assez large d’esprit, assez bohème. Pour eux, la valeur matérielle n’existe pas. Ils prennent rarement des photos. Les souvenirs sont déjà gravés en eux.
Ils vivent dans la banlieue de la capitale anglaise. Lorsque toute la famille se réunit, ils dorment à plusieurs dans les mêmes chambres.

Le gamin derrière le jeune homme commence à crier et à s’exciter sur son fauteuil tirant Solal de sa rêverie. Il soupire et regard le paysage dressé derrière le hublot. Il y a six heures de vol entre Londres et Miami. Six petites heures mais elles vont lui paraître extrêmement longues. Il est si pressé de voir Henri à l’aéroport. C’est son cousin qui l’a incité à venir étudier dans la même école que lui. Grâce à ses efforts et à sa participation dans une association, Solal a réussi à obtenir une bourse. Ce n’est pas vraiment pour l’école qu’il y va mais plutôt pour les opportunités que lui offrira la Floride. Des champs d’orangers à perte de vue, des marécages, des plages de sable fin. On est bien loin du paysage londonien. Il aime s’attarder sur les paysages. Devant ses yeux, lui viennent en flash-back les dunes du désert du Sahara, le tramway de Cracovie, l’ambiance du nouvel an chinois. Pour les Gordon, la vie est une fête que l’on se doit de consommer.

« Excusez-moi, vous pourriez demander à votre fils d’arrêter de frapper mon siège ? » Il avait regardé la mère de famille avec une certaine douceur mais sa voix n’en était pas moins ferme. Ses yeux pivotent vers le garçon. Il lui fait un peu penser à Henri et lui quand ils étaient gosses. Ils ont toujours été proches. Henri vivait en France mais chaque année il venait lui rendre visite à Londres. Henri avait de l’argent alors Solal lui montrait une autre face du monde. Ils ont vécu pas mal de choses ensembles. Ils partageaient la même chambre. Ils ont commencé à apprendre à jouer de la musique ensemble. Ils ont grandi ensemble en fin de compte. Solal est heureux de voir que son cousin n’est pas devenu un petit snobe, un bourge. Il a gardé l’esprit ouvert de sa défunte mère. Sa tante lui manque tout comme elle manque à son père. Elle manque à la famille. C’était un rayon de soleil. Mais la vie doit continuer. Il faut continuer de la célébrer. Pleurer les morts n’amènent à rien, les célébrer par contre conduit à la paix de l’âme.

Ensemble, Henri et lui, à Miami le monde sera à eux. Rien n’arrêtera Solal, vous pouvez en être sûr.

Qu’en est-il du reste ? Il plaque tout pour partir s’amuser avec son cousin ? Non… Ça ne se passera pas totalement comme cela. Solal prendra des cours particuliers et passera en parallèle le diplôme anglais, tout comme les a travaillé les programmes américains pour être diplômés l’année prochaine. Il sait travailler en autonomie. C’est sans doute parce qu’il a longtemps été scolarisé à domicile. Sa mère ne voulait pas le garder dans le cocon familial mais elle souhaitait lui inculquer des valeurs. À l’école, on apprend des choses qui formatent tous les jeunes sur le même modèle.
Il n’a pas grandi comme les autres. Mais il sait s’adapter. À Miami, il montrera qu’il a sa place. À Miami, il fera résonner son accent anglais avec fierté. À Miami, il continuera d’être un élève un peu fumiste mais pas mauvais pour autant.

Un sourire se dessine sur son visage. Il ferme les paupières. Il s’apprête à rattraper sa courte nuit. Ce vol n’est qu’un moment de transition. Il tourne une nouvelle page et il ne sait pas du tout ce qu’il est écrit sur la prochaine. C’est sans doute ça le plus intéressant.

Prénom/Pseudo : JETH Âge : 18 Où as-tu connu le forum ? : Top-Site Une remarque particulière? : Je vous aime ♥

(c) Suika