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 And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}

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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyMer 11 Sep 2013 - 19:06

A mon aveux, Nolan me fait remarquer avec un sourire que ca nous fait un point en commun. Je lui renvoie également un sourire, même si le mien est un peu triste en repensant à cette période de ma vie et les raisons qui m'ont amenés en prison. Nous avons tous nos secrets, nos erreurs, nos peurs, nos doutes. Nous sommes tous différents, avec un passé différent plus ou moins traumatisant. Dans tous les cas, il laisse des traces. Passer par la case prison, me concernant, m'a laissé de très mauvais souvenirs. Je pense que Nolan peut me comprendre. En tout cas, il n'a pas eu peur de moi quand je lui ai avoué ca, tout comme moi un peu plus tôt. Nous savons tout deux que la prison ne renferme pas que des tueurs psychopathes ne méritant que de croupir derrière les barreaux.

Le monde n'est pas tout blanc, ou tout noir, tout comme les gens. Personnellement, je n'ai pas une vision du monde comme la plupart des gens. Je n'ai pas des valeurs très catholiques. Par exemple, comme je l'ai expliqué à Nolan, voler n'est pas un crime à mes yeux, car j'ai vécu à la rue et je sais ce que c'est de se retrouver sans rien. C'est inhumain. Ca ne devrait pas exister. Ce qui est un crime, c'est la lâcheté de cette société de pourris qui préfèrent fermer les yeux dans leur luxe puant. Et ceci n'est qu'un exemple entre autres.

Nolan me demande ce que j'ai fait me retrouver en taule. J'avale ma salive, cherchant comment lui expliquer ca. En fait, je n'aime pas en parler. Personne ne sait ca à part Arizona et Aiden. Je me mords les lèvres. Le jeune homme doit avoir décelé mon malaise. Il me coupe, me demandant si je veux un pull. C'est vrai que je n'ai pas très chaud. Mes cheveux son encore humides, et ils sont très longs à sécher. Comme je n'écoute jamais mon corps, je ne me suis pas rendue compte de ce besoin. Maintenant que Nolan me le propose, j'accepte sans broncher. Je n'aime pas vraiment qu'on me materne, je me suis rapidement séparée de mes parents et du cocon familial, me persuadant que je n'avais besoin de personne, même si dans le fond, c'est tout l'inverse. Mais j'aime être libre avant tout, je suis indépendante. La solitude est le revers de la médaille.

Alors que le jeune homme me cherche un pull, je réfléchis à la formulation de ma réponse. Je m'assis, puis je me lançai:

« En fait, c'est assez compliqué... Ca remonte à l'époque où je vivais à la rue avec mon frère. Il... Il a été tué dans un règlement de compte qui a mal tourné, et... J'ai été arrêtée parce qu'il trempait dans plusieurs affaires douteuses. »

En fait, si j'étais allée en prison, c'était à cause de mon frère, car comme je vivais avec lui et que la police avait besoin d'un coupable, j'étais, à leurs yeux, forcément complice de ses manigances. Mais j'en voulais à la police, plutôt qu'à mon frère défunt. Je l'avais toujours admiré, je ne lui mettais pas cet arrestation sur le dos, bien que je savais qu'il baignait dans des histoires tordues avec Aiden.

« J'y suis restée 2 mois, mon beau père a payé pour me faire sortir. L'argent, c'est la clé d'un tas de portes... »

Constatai-je amèrement car il suffisait d'avoir les moyens pour innocenter certaines personnes. Je trouvais ca dégueulasse. Mais bon, c'était ce qui m'avait permis de sortir, et puis, me concernant je n'étais pas coupable. Pas pour ce dont j'avais été accusé en tout cas. Je me disais que c'était comme si j'avais pris pour les autres choses pour lesquelles je ne serais jamais arrêtées, ca me permettait de laisser mon frère en dehors de tout ca. Enfin, 2 mois en taule, c'était déjà bien assez pour moi, j'aurais eu beaucoup de mal à rester plus longtemps, car je supporte mal qu'on me prive de ma liberté.

« Et toi, tu es resté combien de temps? »

Lui demandai-je un peu curieuse. Puis, comme il ne trouvait pas de pull, je commençai à penser à une autre façon de se réchauffer... La chaleur humaine, il n'y avait rien de mieux. Mais comme il n'avait pas l'air très réceptif à cette méthode, je préférai me taire, attendant sagement.
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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyVen 6 Sep 2013 - 17:13


Alma ㄨ Nolan ㄨ  Poste de Secours


Ma blague semble fonctionner. Alma comprend mon ironie et rit légèrement. Elle ne sort pas un crucifix en invoquant les Dieux pour que le mauvais démon sorte de mon corps. La brunette se contente d’hausser les épaules et me dit que je ne suis pas un mauvais garçon. Selon elle un cambriolage n’est pas un crime. Cette idée me surprend légèrement. J’ai envie de la reprendre en lui disant que ce n’est pas qu’un seul cambriolage et qu’une personne n’en est pas ressortie vivante mais je me retiens. Le souvenir de cette période n’est pas le plus beau de ma vie. J’évite d’y repenser. J’ai pressé sur la détente. Une balle est sortie. Le sang, les cris, les alarmes, la folie. Ce n’est pas moi qui aie tiré. Mon arme était chargée à blanc mais pas celle de mon partenaire. Il a glissé au sol. Sans réfléchir j’ai ramassé son arme en y laissant mes emprunte. Nous avons couru mais nous fûmes rapidement cernés. Les flics étaient déjà là. J’ai volé la bague sur le corps de la victime. Je ne réfléchissais plus. Nous sommes sortis dehors. Il y avait un parterre de pétunias et de roses. Elles se sont écrasées sous nos pieds. Nous avons couru. Nous nous sommes séparés et là au coin de la rue… Deux voitures de police me bloquaient le passage. J’ai tiré pour leur faire peur mais j’avais désormais l’arme chargé. Un flic a été touché et… Mon compte était réglé. J’avais derrière moi un passé de jeune dealer instable. J’étais accro à tout ce que je pouvais trouver sur le marché. Nous passions notre temps à voler des trucs, à vendre. Et il y avait Anabella… Elle était mon rayon de soleil. Je ne voyais qu’elle. Ses mots, sa voix, la douceur de sa peau, l’étincelle dans ses pupilles, son sourire et ses dents si blanches. Elle était parfaite. C’était comme un ange descendu du ciel. Je crois que je planais la plupart de temps mais quand je la voyais c’était différent. J’étais différent. J’en étais convaincu… Elle m’a demandé des trucs. Sa voix… Elle m’envoutait. C’était un peu comme un druide, elle faisait des incantations sur moi et je prenais de l’herbe. C’était comme ça que ça fonctionnait…

Je me revois au poste de police. Je tenais ma pancarte entre les mains. J’étais pris en photo, classé dans un dossier. Que ce soit avec un appareil numérique ou de l’argentique ça revenait au même. On m’avait coincé dans une boite. Figé dans le temps. Je n’étais qu’un nom et une longue liste de délits y était associée. Mais je m’en foutais. J’avais des bonnes raisons pour faire ça. J’avais Anabella… Tout semblait ridicule face à elle. Le manque, l’emprisonnement, la violence, la laideur de l’homme qui partageait ma cellule. Un gars assez gros tatoué avec des flatulences. Un mec insupportable et vulgaire mais on ne parlait pas. Nous n’avions rien à nous dire. En fait, je ne voulais rien dire. Je fermais les yeux et je voyais le visage de celle que j’aimais. Il n’y avait que ça. Et puis… Il y a eu mon procès et tout a basculé.

Alma reprend en me parlant d’un de ses amis. Elle explique la vision de celui-ci sur le vol et je me demande si ce n’est pas son avis à elle avant tout. D’après son ami, les riches ne connaissent pas la valeur des choses et que c’est une bonne action de les voler. J’aime cette vision car je me rends compte qu’Anabella faisait partie de la mauvaise catégorie. Elle était aveuglée par ses biens, si bien que les êtres vivants passaient en dernier. Je passais en dernier. Je n’étais qu’un passe-temps. Je n’étais qu’une excuse pour contrer l’autorité de son père. Je n’étais que son clown et jamais elle ne m’a aimé. Je déteste penser à elle et pourtant elle envahit chaque moment de ma vie.
Alma semble tout savoir… Elle me rassure dans un sens. Cette fille me dit que nous faisons tous des erreurs et qu’elle n’est pas mieux. Mais je l’ai sauvée… J’ai un minimum de valeurs à ses yeux. Des valeurs… Je n’ai plus que ça de toute façon. Ce sont les seules choses qui me permettent de rester sur la bonne route.

La brunette se lève et jette le papier de la barre chocolatée dans la poubelle. Elle s’adresse au mur et je tente de lui sourire. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je déteste passer pour le héros parce que je sais que ce n’est pas le cas. Je ne suis pas une bonne personne. Quelqu’un de bien s’arrête à la première connerie… Il n’enchaîne pas en s’obstinant.
« Si j’ai compris si vite, c’est que…» Je lève les yeux sur son corps encore humide. Je me demande si elle a froid, si elle veut quelque chose mais aussi ce qu’elle n’arrive pas à me dire. « J’ai connu ça moi aussi. Tu sais, la prison… J’y suis allée aussi. » Son aveu ne me surprend qu’à moitié. Elle me comprenait si bien que je sentais que nous faisions partie de la même équipe sans le savoir. Il y a quelque chose chez elle qui est différent de toutes celles que j’ai déjà pu rencontrer. Pas comme Anabella et le dégoût qu’elle m’adressait le jour de mon procès.

« On a un point en commun au moins… » Je souris légèrement. Je suis content d’être tombé sur elle ce soir. Pas que je sois heureux qu’elle ait failli mourir. Mais j’aime pouvoir discuter si librement de ce qui me hante chaque jour. Personne ne peut comprendre s’il ne l’a pas vécu soit même. Être privé de liberté c’est… Oppressant. C’est déjà assez traumatisant d’y être enfermé et réduit à néant. Là-bas c’est la jungle. Il y a des codes, des lois… Mais on finit par s’y habituer, si on peut dire ça… On arrive à s’y faire. La dureté de la prison n’est pas si différente de cette société qui nous juge en permanence. C’est une fois que l’on est sorti que recommence le cauchemar. La tentation, le jugement des autres… J’ai appris à cacher cette partie de ma vie pour pouvoir me glisser dans un costume qui ne me va pas. Tout cela pour être dans une université avec des étudiants qui ne partagent aucun de mes points de vue. Pour essayer de plaire à mon contrôleur judiciaire, j’essaye de coller au rôle que l’on m’a attribué. Sauf que ce soir, je peux être moi-même. Je peux rire sur des choses qui n’amusent pas grand monde. « Qu’est-ce que tu as fait toi ? » Je me demande ce qui a pu arriver à cette mystérieuse demoiselle.
Vol ? Elle m'a dit elle-même que ce n'était pas un crime à ses yeux. Je n'arrive pas à l'imaginer faire du mal à qui que ce soit. Elle semble simple, discrète. Elle n'a pas été prise sur un trottoir en train de proposer ses charmes. Je ne dis pas qu’elle n’est pas belle mais… Elle n’a pas l’attitude de ce genre de femme. Elle semble… Je ne sais pas…

Je me redresse subitement sans lui laisser le temps de répondre. « Au fait, tu n’as pas froid ? Ou je sais pas… J’ai un pull dans mon sac… Qui est…» Je le cherche des yeux. Je souhaite qu’elle soit bien.



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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyMar 3 Sep 2013 - 23:54

Le jeune homme me sourit alors que je mange ma barre chocolatée. Je baisse les yeux, remarquant qu'il a un sourire plein de charme, ravageur même. Faut vraiment que je pense à autre chose. Je suis perturbée, c'est pas possible ca. En principe, c'est les mecs qui sont sensés ne penser qu'à ca. Mais lui... rien. Moi, je viens de frôler la mort, et je n'attends qu'une chose, que mon 'sauveur' me viol sur ce lit. Enfin, ce ne serait pas vraiment un viol puisque je suis pleinement consentante... Mais bref. Je dois me calmer.

J'écoutai donc attentivement sa réponse, me concentrant sérieusement pour y mettre tout mon intérêt. Après tout, cet homme n'était pas qu'un corps, ce qu'il y avait à l'intérieur pouvait parfois être tout aussi intéressant. Il commença en me parlant de son enfance, durant laquelle il n'avait pas eu un contexte favorable. Il cherchait pas à me contredire concernant le fait qu'il ait fait de la taule, bien au contraire, il l'assumait parfaitement, et j'aimais cette maturité. J'avais rapidement deviné qu'il avait passé quelque temps derrière les barreaux. Pourtant, ce n'était pas écrit dessus, mais il s'était trahis tout seul, et comme je connaissais ce milieu, j'avais compris de suite.

Il expliqua alors les raisons concrètes de son passage par la case prison. Un cambriolage dans une villa qui avait mal tourné... Le jeune homme me demandait mon avis, comme s'il attendait le jugement de quelqu'un, comme s'il avait peur du regard que l'on pouvait porter sur lui. Je ris avec lui pour la blague du mini-van, puis réfléchis plus sérieusement à ce que cette erreur -qu'il semblait regretter- faisait de lui en tant qu'homme. Je déclarai le plus naturellement du monde, haussant un épaule:

« C'est bien ce que je disais, t'es pas un mauvais garçon. Un cambriolage, c'est pas vraiment un crime quand on y réfléchit... »

Je le pensais sincèrement, et à la fois, je voulais le rassurer. Pour moi, un criminel, c'était un violeur, un pédophyle, ou encore un tueur -et encore, dans certaines circonstances comme la légitime défense ou la vengeance, je ne le considérais pas en tant que tel. J'étais très ouverte concernant certaines pratiques, car j'avais vécu à la rue avec Ari', Aiden et Jack. Je savais que les mecs trempaient dans plusieurs affaires, et de toutes, les cambriolages étaient sans doutes les plus inoffensives.  Je décidai de lui parler d'Aiden:

« J'ai un amis qui pense que voler les riches, c'est leur rendre service parce qu'ils ne se rendent pas compte de la vraie valeur de l'argent... Il ne voit pas ca comme du vol, mais comme une façon de réduire les inégalités... Tout dépend des points de vues. Tu vas peut-être me prendre pour une dingue mais... J'aime bien le sien. »

Puis, je lui dis ce que je pensais de lui, bien que je le connaisse à peine:

« On fait tous des erreurs, moi la première. Tu cherches à être quelqu'un de meilleur, ca prouve déjà ta valeur. Aujourd'hui, tu m'as sauvé la vie. C'est pas rien ! J'ai connu des types qui se seraient barrés ou m'auraient regardé me noyer sans rien faire... »

Sur ces belles paroles en évoquant ma possible mort comme si ca ne me faisait ni chaud ni froid, je terminai ma barre chocolatée à pleine bouche. Je me levai pour mettre le papier dans la poubelle qui se trouvait là, puis je m'adossai au mur et je dis sans ciller:

« Si j'ai compris si vite, c'est que... »

J'hésitai un instant, puis, comme je n'étais jamais assez méfiante avec les inconnus, je décidai de lui dire:

« J'ai connu ca moi aussi. Tu sais, la prison... J'y suis allée aussi. »

J'avalai ma salive en évoquant cette période de ma vie dont je ne parlais jamais à personne. Mais là, j'avais l'impression de me retrouver face à quelqu'un qui pouvait savoir de quoi je parlais, puisqu'il avait fait de la taule lui aussi. Et surtout, je pensai naivement qu'après ce soir, je ne le reverrai jamais. Alors c'était l'occasion parfaite, non?
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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyVen 30 Aoû 2013 - 16:07


Alma ㄨ Nolan ㄨ  Poste de Secours


Elle m’annonce que je ne suis pas obligé de faire tout cela pour elle. Et pourtant… Je ne peux faire autrement. Je n’ai jamais eu l’occasion de protéger ma petite sœur alors j’essaye de rattraper le coup. N’être qu’un larbin dans un poste de secours n’est qu’une tâche parmi d’autres pour purger  ma peine. J’ai fait partie d’un programme de réinsertion, j’ai fait des TIG. Je me demande encore comment j’ai pu atterrir ici. Des piqures, des médicaments, des responsabilités, des vies entre les mains… N’est-ce pas l’endroit où personne n’enverrait un ex-détenu ? Je me demande encore ce que j’ai pu faire pour mériter un tel traitement. Dans le fond, j’ai toujours tout fait pour montrer patte blanche. J’ai effacé mes vices. J’ai retrouvé une vie stable. Mais j’ai mes motivations. Je ne veux pas retourner en taule. Pour rien au monde, je me coincerai à nouveau derrière des barreaux. La liberté est une chose que l’on apprécie qu’une fois qu’elle nous a été enlevée. De même pour la vie… Il n’y a qu’un malade fraichement sauvé, une personne qui a vu la lumière, pour comprendre cette chose précieuse que l’on a entre nos mains. Alors je me suis abonné à la bonne conduite. Je ne fais même plus d’excès de vitesse pour éviter de me coltiner une prune.

Alma prend la barre chocolatée et je lui souris. Je n’ose pas lui dire qu’elle ressemblait légèrement à un zombie  depuis sa sortie de l’eau. Son teint était blafard. Je ne sais pas si elle est ainsi tout le jour où si c’est dû à sa noyade. Je préfère assurer mes arrières en lui proposant un peu de sucres. Même si elle n’en a pas besoin, ça ne fait jamais de mal ! Surtout après une longue baignade en mer. C’est tout à fait normal qu’elle ait faim. Je ne dis rien. J’hoche la tête et regarde mes pieds un instant. Je ne sais pas vraiment quoi lui dire ou quoi faire.
Je m’attendais à ce qu’elle parle d’elle. N’est-ce pas ce que font toutes les filles ? Elles parlent, elles parlent encore et racontent leurs journées de A à Z. Je ne veux pas jouer les machos mais c’est tout de même vrai… Les femmes sont bavardes et nous, les hommes, on les écoute patiemment. On est faits pour ça. Tout comme nous sommes faits pour laisser trainer une chaussette  par terre et laisser la cuvette des toilettes levée. Qui nous en voudrait ? Ça a toujours été ainsi ! Ce n’est pas qu’un cliché. Je me souviens des longues tirades d’Anabella quand elle s’énervait. Elle avait cette faculté de parler sans s’arrêter. J’avais même l’impression qu’elle ne respirait plus tellement elle allait vite. Pourquoi Alma aurait-elle été différente ? J’aurais mis ma main à couper qu’elle aurait commencé une conversation. Pas forcément quelque chose de très intéressant mais quand même ! Sauf que ce n’est nullement ce qu’elle fait. Elle retourne l’attention vers moi.

« Je comprendrais que tu ne répondes pas à ma question mais... Pourquoi t'es allé en prison? J'veux dire, t'as pas l'air d'un mauvais garçon... » La curiosité de la demoiselle pointe le bout de son nez. Elle me force à parler de moi. Je n’aime pas ça. Tous les jeudis j’ai rendez-vous à 17h avec mon contrôleur judiciaire pour lui raconter ma semaine. Je suis obligé de parler de moi et ça me rend fou. J’ai donc pris l’habitude de ne jamais le faire en dehors. Mon histoire, mon passé, mes problèmes… Pratiquement personne ne les connait.
Je ne peux pas envoyer bouler une demoiselle qui était en train de se noyer ! J’avale une grande bouffée d’oxygène pour m’aider à trouver les mots justes. « Par où commencer ? » Je dis à voix haute ce que ne faisait que penser.

Je rembobine ma vie et tente de trouver ce qui pourrait l’aider à lui faire comprendre comment j’en suis arrivé là. Comment ce type un peu trop gentil ait pu aller derrière les barreaux. Je me souviens de ce flic, plutôt bedonnant me redonnant mes effets personnels. Il avait ce regard las d’un homme à côté de ses pompes. J’avais cherché des yeux un boîte de Donuts adipeux sur son bureau. Mais rien. Il échappait au cliché du policier accro au sucre. Deux ans que j’étais enfermé dans cette prison et c’était enfin fini. Son regard… J’avais l’impression que ce n’était que le reflet du mien.
J’étais tout de même heureux. Je souhaitais retrouver Ana et obtenir des explications de sa part. Mon cœur a été brisé peu de temps après. Mais c’est ce qui m’a sauvé, c’est ce qui a fait de moi celui que je suis aujourd’hui.

« J’ai pas toujours été clean, j’ai eu une enfance… atypique. Le contexte idéal pour déraper et fréquenter les mauvaises personnes. »
C’est une explication très succincte. Je ne sais pas si je suis capable de dire à voix haute tout ce qui m’a mené devant un juge. Le problème c’est que je n’arrive pas à avouer que je suis aussi coupable. J’ai toujours rejeté la faute sur le contexte. Mes familles d’accueil, ma mère accro aux substances illicites et surtout sous extasie quand elle était enceinte. Je me demande comment j’ai pu naitre en bonne santé… Elle est morte aujourd’hui. Je lui ai dédié une place sur mon corps. Un tatouage sur mon avant-bras. Un joli cœur pour une mère morte d’une overdose lorsque je n’avais que cinq ans. Une mère qui a fait ce que je suis. Un mec imparfait mais avec une conscience.

« J’ai été pris en flagrant délit lors d’un cambriolage d’une villa pas loin d’ici. Un cambriolage qui a mal tourné… Voilà… Alors ? Qu’est-ce que tu en dis ? Des erreurs de jeunesse ou je ressemble à un criminel endurci ? Je fais tout pour effacer ce dernier côté de ma personnalité. J’ai même vendu mon mini-van. » J’essaye de faire de l’humour. Je sais que parler de la pédophilie quand on est soit même un ancien tolard… Ce n’est pas forcément très drôle lorsque l’on ne connait pas bien la personne. Mais j’ai l’impression qu’Alma n’est pas comme toutes ces filles parfaites qui ne comprennent ni l’ironie, ni l’humour.

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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyMer 14 Aoû 2013 - 17:30

Le jeune homme m'avoua alors qu'il n'était jamais intervenu sur un cas comme le mien, à savoir que je me rappelle de ce qu'il s'est passé. Il se décrit lui même comme un sauveteur qui ne s'y connait pas. Cela me fit afficher un sourire en coin amusé. Je trouve la situation atypique. Je lui fait remarquer, le réalisant dans le même temps:

« Tu m'as quand même sauver la vie. Pour quelqu'un qui ne s'y connait pas, c'est plutôt pas mal... »

Je le regarde avec une certaine admiration, le fixant un moment, puis détourne le regard, me ravisant. A quoi je joue? Je ne vais pas le draguer quand même. J'ai envie de séduire tous les hommes que je rencontre, il faut que j'arrête. Je dois me calmer. Il est sexy, assis sur un lit, nous ne sommes que tous les deux... mais ca ne veut rien dire du tout. Pourquoi se passerait-il quelque chose de plus entre nous? Il a l'air d'être un mec bien, selon mes critères de jugement un peu particuliers je l'accorde, mais je ne tiens pas à l'utiliser pour assouvir mon désir égoïste et satisfaire mon ego.

Il se lève alors et me propose de m'allonger ou de m'asseoir. Je ne pense pas en avoir besoin. J'ai l'impression que je vais bien, enfin, que je suis dans mon état normal. Il est intervenu à temps, je suis tirée d'affaire. Pourtant, je n'ai pas envie de partir tout de suite. Je veux rester encore quelques instants avec lui, qu'il prenne soin de moi, car même si je montre tout le contraire, dans le fond, j'en ai besoin. Et depuis que je n'ai plus Ari avec moi, je me sens d'autant plus seule. Je m'assois donc sur le lit où il était juste avant sans plus de résistance, et je le matte lorsqu'il se penche pour chercher quelque chose dans le frigo. Une barre vitaminée... Cela me laisse dans mes pensées. Je sursaute presque lorsqu'il ressort du frigo pour s'adresser de nouveau à moi, me proposant de lui parler un peu. Je ne suis pas douée pour ca. Je garde tout pour moi, je m'efforce de me montrer forte devant les autres, insensible. Il est l'un des rares à m'avoir vu dans cet état de faiblesse. L'un des rares que je laissé me secourir sans broncher, puisque je n'avais pas vraiment le choix.

« Tu n'es pas obligé de faire ca tu sais... »

Répondis-je pour lui faire savoir que son rôle de sauveteur était déjà bien tenu. Je doutais qu'il puisse réellement s'intéresser à moi et mes problèmes, mais il était sympa de me le proposer quand même.

« Merci en tout cas. »

Rajoutai-je pour lui montrer que je trouvais son intention fort aimable.

« J'ai bien un petit creu... un gros même. »

Lui avouai-je alors qu'il me proposait des sucreries. En fait, je le dévorerais bien lui, tout cru, mais je doutais qu'il le comprenne ainsi. Il n'y avait pas l'air d'y avoir la place pour de l'ambiguïté entre nous. En tout cas, il ne cherchait pas à me séduire, ni ne répondait à mes faibles tentatives. Je pris donc une barre chocolatée, puisqu'il ne pouvait m'en offrir plus, me contentant de chocolat pour assouvir mon envie. Puis, comme j'étais curieuse à son sujet, et que je préférais de loin parler de lui que de moi, je lui demandai, spontanément et sans prendre de gants:

« Je comprendrais que tu ne répondes pas à ma question mais... Pourquoi t'es allé en prison? J'veux dire, t'as pas l'air d'un mauvais garçon... »

Avec tout ce qu'il faisait pour moi, je ne l'imaginais pas faire le moindre mal à une mouche. Cela me faisait d'ailleurs penser à Aiden, qui pouvait se montrer adorable mais dangereux à la fois. Peut-être que j'attendais inconsciemment qu'il se montre un peu mauvais envers moi, qu'il me prenne et me jette comme l'aurait fait un bad boy, qu'il profite de moi, en abuse complétement. Peut-être me trompais-je sur son compte après tout? Je bus encore de l'eau, comme il me l'avait conseillé.
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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyMer 24 Juil 2013 - 21:48


Alma ㄨ Nolan ㄨ  Poste de Secours


Je ne sais pas pourquoi mais j’ai eu une sorte de soulagement quand elle a prononcé le mot « prison » sans aucun apriori. J’ai même l’impression que ça ne l’a pas choquée ou stressée. Au contraire, elle semblait prendre la chose plutôt normalement comme si ce n’est pas le premier tolard qu’elle croise. Son regard à mon égard n’a pas l’air de changer. Elle m’avoue que je peux le dire sans qu’elle s’enfuie en courant. Je ne suis pas habitué à ce genre de réaction. De nos jours, c’est plus le contraire. Une fois que cela ce sait, on nous regarde de travers et on surveille chacun de nos gestes. Nous ne sommes pas dignes de confiances selon la plupart des gens… C’est faux. Je ne vais pas voler quelqu’un. Je ne vais pas parcourir les rues la nuit à la recherche de quelques grammes de cocaïne. Je ne suis plus ce mec. Je ne suis plus ce gamin paumé qui a fait des erreurs. J’aurais aimé qu’Anabella le comprenne. Mais c’était trop tard. Elle était tombée amoureuse du garçon que j’avais été avant la prison. C’est pour elle qui je faisais tout cela. M’a-t-elle vraiment aimée ? Peut-être qu’elle ne me fréquentait juste pour avoir les frissons du danger. J’ai toujours refusé de voir cette hypothèse. Je me suis toujours dit qu’elle n’était pas comme ça, qu’elle avait toujours été honnête à mon égard. Et pourtant, maintenant j’arrive à être lucide. Comment celle que vous aimez peut-être comparaître au tribunal contre vous ? Comment peut-elle vous lâcher du jour au lendemain sans donner de nouvelles ? L’amour n’est pas censé se limiter à des délits ou aux limites que vous inflige votre père. L’Amour est sans frontière, sans borne. Il est grand, redoutable, imbattable… L’Amour rend aveugle… Ce proverbe m’est tellement approprié. J’ai été aveuglé par mes sentiments pour la belle Ana. J’ai été prêt à tout pour lui plaire. Je me suis convaincu de son amour et je n’ai pas vu tout ce qu’elle me cachait. Je pense qu’aujourd’hui, enfin, je ne l’aime plus. Je n’ai pas oublié mes sentiments, ils sont toujours présents au fond de moi. Ils m’empêchent même de franchir le pas avec d’autres filles. Mais aujourd’hui, enfin, je peux voir tout ce qui n’allait pas chez elle et qui aurait dû m’énerver.

Je suis assis sur le petit lit de camps lorsque la brunette m’avoue qu’elle n’est pas quelqu’un de raisonnable. Je souris légèrement. Parfois être accroché à la raison, ça a dû bon. Je m’y suis enchaîné depuis ma sortie de prison. Je m’y accroche fermement pour ne pas commettre d’impair parce que je sais qu’au fond de moi, je suis capable de replonger. Je m’accroche à ma raison, à ma petite voix qui me souffle d’agir correctement et à mon contrôleur judiciaire. Je repousse toutes mes pulsions noires, celles qui me crient de sortir toute la nuit et de reprendre contact avec de vieux amis. Et quand cette voix est trop forte, je monte sur ma bécane et roule jusqu’à ce que la nuit tombe. Ça me permet d’évacuer.
Alma, sans elle aussi avoir eu besoin d’évacuer ses idées noires. Elle se livre soudainement sur la raison de sa présence en mer à cette heure-ci. Mais à peine a-t-elle commencé qu’elle balaye avec un cliché. Des histoires de filles... Je peux comprendre. Ce n’est pas parce que je suis un mec que je ne peux pas saisir l’objet d’une dispute entre deux amies. Je fais partie des gens qui pensent que parler est la meilleure solution pour évacuer la tension. Mais dans mon cas, c’est plutôt fait ce que je dis et pas ce que je fais. J’adore écouter mais je déteste parler. J’ai toujours l’impression d’avoir l’air d’un abruti fini… Sans doute est-ce parce que j’y suis obligé toutes les semaines. J’ai dû mal à me confier en dehors de séances.

Alma balance la bouteille d’eau sur le petit lit après avoir bu une gorgée. Elle me demande ensuite : « Alors, comment on vérifie que tout fonctionne bien chez moi ? » Elle relève par la même occasion ses cheveux. Ses doigts passent entre les fines mèches brunes de manière assez sensuelle. Essaye-t-elle de jouer un jeu de séduction avec moi ? Je dois la prévenir, ce n’est pas mon genre. Je ne suis pas un de ces mecs qui couchent à droite, à gauche sans téléphoner le lendemain. Peut-être parce que je pense un peu trop à mon ex, il y a une minute à peine j’étais en train de me rappeler son visage lorsqu’elle m’a jeté aux oubliettes. Je crois aussi en l’Amour. Ou plutôt, je m’y accroche. C’est la seule chose qu’il me reste. La seule croyance en laquelle je peux me jeter éperdument. Même si c’est incorrect, même si ça me donne l’air d’un gamin innocent, même si ce n’est pas réel. C’est toujours mieux que de croire en un Dieu qui m’a abandonné depuis longtemps et une société qui m’a rejeté comme une ordure.

« Tu veux la vérité ? »
Je soupire légèrement. « Je suis jamais intervenu sur l’après-noyade lorsque la blessée est complètement consciente de son état et de ce qu’il vient de se passer…» La brunette tient debout, elle est réactive, elle tient un discours cohérent. Ses pupilles n’ont pas l’air dilatée, elle n’est pas en sueur, elle n’est pas particulièrement blanche. Enfin si mais j’ai l’impression que c’est sa couleur de peau naturelle. On ne m’a jamais vraiment appris quoi faire. Ça ne fait que deux ans que je suis ici et je n’y suis pas toute l’année, seulement quand il n’y a pas cours. Je ne connais pas tout par cœur.
« Alors peut-être que le coup de la prison ne te fait pas fuir mais le sauveteur qui ne s’y connait pas… » J’hausse les épaules. Je dois me montrer confiance et ne pas me rabaisser. Depuis quand je fais ça moi ? Je reste Nolan Bruce Pierce. Je suis le mec qui est passé de familles d’accueil en familles d’accueil. Je n’ai jamais eu besoin de personne. J’ai tout appris par moi-même. Quand je ne connaissais pas quelque chose, j’agissais spontanément et j’apprenais de mes erreurs. Je suis peut-être bloqué en Floride par le cadre de la loi mais j’ai toujours cet esprit que sommeil en moi !

Je me relève et rajoute : « Tu ferais peut-être mieux de t’allonger, ou t’asseoir un peu et bois de l’eau… Au cas où, si jamais tu fais un malaise ou quelque chose. Je vais te donner des barres vitaminées pour compenser. » Je me dirige vers le petit frigo rempli de tous les produits craignant les chaleurs et de quelques gâteaux. Ils servent en cas d’insolation, de malaise etc… Ils redonnent un peu de sucre aux patients. « Et si jamais tu veux parler un peu… En attendant d’être sûre que ça aille mieux… Je suis là ! »


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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyDim 14 Juil 2013 - 18:14

Le jeune homme soutint mon regard. Pendant un instant, cela faillit me troubler, car je fus étonnée de constater l'intensité de ses yeux. Pourtant, je restai là, à m'y plonger sans laisser paraître quoi que ce soit. J'écoutai le plus simplement du monde la réponse qu'il me fit. Il m'apprit que c'était sa deuxième année de surveillance, et qu'il avait fait juste après sa sortie de p...

« ...de prison? »

Dis-je aussitôt, le reconsidérant, mais sans aucune peur. La prison ne me faisait pas peur, je savais mieux que quiconque qu'on pouvait y enfermer des innocents. J'en étais la preuve. Et puis, j'avais vécu à la rue, avec mon frère Jack, Aiden et Arizona. Je savais que les garçons avaient fait de grosses conneries... Et moi même, j'avais fréquenté certains gangs, j'avais roulé ma bosse, comme on dit. Ce type pouvait bien avoir fait de la prison, je me fichais de savoir pourquoi. De toute façon, je ne le jugerais pas. Le passé était le passé, chacun avait fait ses propres conneries, ou s'était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Cela me fit me sentir plus proche de lui, car nous étions passé par la même épreuve. Peu importe qui était Nolan, il m'avait sauvé la vie, et ca, c'était bien plus important que tout le reste.

« Tu peux le dire tu sais, j'vais pas m'enfuir en courant. »

Sans m'en rendre compte, je m'étais mise à le tutoyer, instinctivement. J'étais à l'aise, il m'en fallait peu pour avoir confiance. Après ce qu'il avait faillit dire, une fille normalement constituée aurait sans doute abrégé la rencontre, mais pour quelqu'un comme moi, ca faisait l'effet inverse. Je n'avais pas de tabous. J'avais envie de plus le connaître, il éveillait ma curiosité. En quoi pouvait-il être dangereux? Il venait de me sauver. Je ne voyais pas ce que je pouvais craindre, et même si ca avait été le cas, j'avais un certain attrait pour le danger, alors ca n'aurait rien changé.

Nolan m'avoua qu'il avait fait ca par obligation, mais que c'était sympa. Pour ma part, il n'avait jamais été question de faire quelle action bénévole que ce soit. Mon beau père avait suffisamment payé pour moi, la page était tournée. Il me demanda ensuite ce que je faisais toute seule dans l'eau à cette heure tardive. Prise un peu au dépourvu, je répondis à sa remarquer:

« Je suis pas quelqu'un de raisonnable. »

Puis, je répondis spontanément à sa question que je n'étais pas certaine de pouvoir expliquer à moi-même:

« J'étais venue avec des amis à la base, mais ils ont voulus repartir plus tôt. J'ai pas vraiment vu le temps passer, j'ai la tête ailleurs en ce moment... Je me suis fâchée avec une amie qui compte beaucoup pour moi. Ma meilleure amie en fait... Enfin c'est des histoires de filles, je vais pas t'ennuyer avec ca... »

Il s'assit sur un lit. Un lit ! Évidemment que là, ca me donnait encore plus d'idées. Il fallait vraiment que je me calme. Il faisait ca sans doute pour être à l'aise tout en discutant avec moi. Je m'approchai de lui et bu à la bouteille d'eau qu'il m'avait montré. J'ai beau avoir avalé beaucoup d'eau de mer, j'ai soif. Le sel, sans doute. J'avais envie de fumer aussi, mais je n'avais pas de clope sur moi, et je n'étais pas assez dépendante pour le lui demander. Je referme la bouteille, la balance sur le lit, et dis face à lui d'un air de défis:

« Alors, comment on vérifie que tout fonctionne bien chez moi? »

Je passai sensuellement ma main dans mes cheveux afin de les soulever en arrière, ce que je faisais souvent sans vraiment m'en rendre compte.
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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyDim 14 Juil 2013 - 17:31


Alma ㄨ Nolan ㄨ Poste de Secours


Alma. Voilà comme elle s’appelle. J’essaye de le répéter plusieurs fois mentalement. Peut-être rentrera-t-il plus facilement dans ma tête ainsi. Je suis quelqu’un qui a une assez bonne mémoire, ça ne devrait pas poser de problème. Ma mémoire visuelle me permettra de la reconnaître. Alma. Voilà le petit mot que je dois retenir avec les formes de son visage. Un visage plutôt simple mais agréable à regarder. Un regard sombre et des cheveux de la même couleur. Mouillés, ils collent à son crâne et son cou.
Mon regard parcourt le poste de secours que j’ai abandonné quelques minutes auparavant. Je vais ouvrir les volets pour laisser entrer la lumière et faire passer un peu d’air dans la pièce. Mon regard passe par réflexe sur les petits lits de camps et l’armoire à pharmacie. Tout est à sa place. Je mémorise l’emplacement des objets et du matériel. Je ne veux pas que George m’accuse de quoi que ce soit. J’étais censé partir, fermé et retourné à l’internat. Le poste devait être fermé il y a quinze minutes. Mais c’était normal de la sauver. J’ai bien fait de venir ici. Même si je suis désormais considéré comme un civil… Il comprendra, n’est-ce pas ?

« Vous êtes stagiaire depuis longtemps ? » Je me retourne vers elle et sourit. J’essaye de me remémorer la première fois où je suis venu surveiller une plage. Ça m’embêtait plus qu’autre chose mais entre ça et ramasser des déchets sur le bord de l’autoroute, mon choix a été rapide. Franchement, aujourd’hui, je ne regrette pas. Je dois avouer que c’est une bonne expérience. C’est enrichissant et agréable. On apprend à être à l’écoute des autres et à réagir face à certaines situations.
Elle me regarde droit dans les yeux et je la fixe un instant. Son regard est différent de ce que j’avais imaginé. Il y a quelques secondes à peine, je le croyais sombre comme sa chevelure mais je me suis planté. Il est vert. Un vert émeraude, énigmatique. Elle l’a planté dans les miens qui se trouvent être d’une couleur presque similaire. Je me demande ce qu’elle cherche à percer en moi. Croit-elle pouvoir me lire comme un livre ouvert ? Elle se trompe. Je ne suis pas ce qu’elle doit sans doute s’imaginer. Et je ne laisserai personne entrée facilement dans ma vie. Je me méfie. Même d’elle, la demoiselle embarquée par les eaux.

Je finis alors par trouver les mots pour lui répondre : « C’est ma deuxième année. J’ai commencé juste à ma sortie de p..» Je coupe brusquement ma phrase et détourne le regard. J’avance dans le poste de secours comme si je venais de penser à quelque chose. Je prends la boite de sucre. C’est bien connu que les glucides sont nécessaires lorsque l’organisme tombe en panne.
Ma sortie de prison… Je me vois mal rassurer une fille en lui disant que j’ai fait de la taule. J’ai changé depuis cette époque-là. Déjà, je suis obligé de ne plus rien consommé. J’ai des contrôles techniques tous les mots. L’expression de la demoiselle convient parfaitement à la situation. On vérifie que rien n’a déraillé. On scrute la moindre parcelle de mon corps. Que ce soit les taux présents dans mon sang, que mon mental. Je dois leur parler. Je dois leur dire ce qu’il se passe dans ma vie, si tout se passe bien. Évidemment qu’ils veulent entendre ça. Ils ne veulent pas entendre, ni voir la moindre fausse note. Je dois être parfait, sinon il faut changer la pièce. Retourner voir le mécanicien pour faire de nouvelles dépenses… Retour à la case prison.
Ça me tue. Ça me tue que dans cette société on ne croit en personne. Comment voulez-vous que je m’en sorte si dans ma liberté, je suis plus contraint qu’en prison ? J’ai l’impression d’être toujours épié. On me demande d’être ce que je ne suis pas. On veut toujours plus de moi et pourtant on ne m’offre jamais plus de confiance. Je suis coincé. Bloqué. Stoppé.
Si je dis rien qu’une seconde à cette fille que je suis un ex tolard, je suis presque sûr que ça vision changera. Elle ne voudra pas que je la touche. Elle ne voudra pas rester trop longtemps avec moi. Elle verra mes tatouages comme une appartenance à un gang ou je ne sais quoi. Elle me jugera. Elle se demandera ce que j’ai pu faire pour me retrouver derrière les barreaux alors que j’étais encore mineur. Mon histoire… Voilà ce qui intéresse les gens dits normaux. Ils veulent voir ce qui cloche chez moi, pourquoi je suis devenu ainsi.

« J’étais obligé de choisir une action bénévole et j’ai pris ça… On m’a formé et tout et tout… C’est plutôt sympa. Et toi ? Qu’est-ce qui t’as mené aussi loin de la plage, seule, à une heure tardive ? C’pas vraiment raisonnable. » Je sors une des bouteilles d’eau et la montre à la demoiselle. Je m’assois sur l’un des lits de camps. Je ne sais pas si elle veut quelque chose. Elle a l’air de s’être remise rapidement de son accident. Je n’ose pas vraiment lui demander si elle a mal quelque part ou si elle veut quelque chose.

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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyMar 9 Juil 2013 - 0:08

Mon sauveur m'adresse un charmant sourire, un peu crispé. Si je suis en état de choc, j'ai l'impression qu'il en est de même pour lui. Peut-être bien qu'il est plus tendu que moi. Moi, je ne suis quasiment jamais stressée. Je viens de passer à côté de la mort, et pourtant, c'est comme si j'étais inconsciente. Au pire, je mourais. Mais ce n'est pas le cas. Je suis là. Point barre. Mes yeux sont encore entre-ouverts. La nuit tombe, mais le soleil couchant est tout aussi éblouissant pour mes yeux clairs. Dans l'état où je me trouve, je ne sens même pas la main du jeune homme dans mes cheveux. Je lui raconte ce qu'il m'est arrivé, comment l'incident s'est passé, puis il me dit qui il est.

C'est un secouriste stagiaire, Nolan. J'ai l'impression, un peu naïve certes, d'être entre de bonnes mains. Il me demande de ne pas bouger, ce que je m'apprêtais justement à faire, par instinct. Quand on tombe de cheval, on doit remonter tout de suite derrière, c'est bien connu. Je n'aime pas qu'on me porte trop d'intérêt, qu'on prenne trop soin de moi. J'ai l'impression que je vais bien. Oui, ce n'est rien, je peux marcher, je suis juste un peu sonnée, c'est tout. Pourtant, je suis trop fatiguée pour le contredire. Ou est-ce la perspective que cet homme plutôt bien battis me prenne dans ses bras? J'avoue que c'est loin d'être déplaisant. Et puis, il me regarde avec de ces yeux... Je suis influençable. Je craque.

« Heu... OK. Si vous y tenez. »

Je me laisse faire, je suis docile quand je veux, je fais confiance trop facilement. Je ne recherche pas d'attention sentimentale, mais physique, oui, en permanence. Je me laisse donc porter sans broncher. Je ne le contredis même pas lorsqu'il me compare à une princesse, ce que je suis loin d'être -et ce que je ne veux d'ailleurs pas être. Il m'a bien regardé lui?

Il me dépose au poste de secours sur les marches, et je me laisse tomber comme un sac.

« C'est bon, ca va... »

Lui fis-je savoir. De toute façon, même quand ca n'allait pas, je mentais souvent la dessus pour qu'on me fiche la paix. Mais il insiste. Je l'écoute d'une oreille distraite, repensant à ce souvenir qui m'est apparu. Jack... mon frère. Je relève les yeux intriguée lorsque Nolan me parle de vérifier que tout fonctionne convenablement chez moi. Vraiment? Me fait-il des avances? Après tout, nous ne sommes que tous les deux, sur cette plage... Cela me donne soudainement des idées. Il faut dire qu'il est toujours torse nu, et bien foutu. C'est normal d'y penser non? Je le dévisage un instant, le reconsidérant.

« Vous voulez me faire une sorte de contrôle technique, c'est ca? »

Répondis-je un peu amusé à cette perspective. Je me demandais bien quel genre de test il allait me faire faire. Il me demanda ensuite quel était mon prénom. Avec tout ca, j'en avais oublié l'élémentaire. Sur un ton d'excuse de ne pas l'avoir fait plus tôt, je dis:

« Ho désolé, je m'appelle Alma. »

Je ne vois pas l'intérêt de préciser mon nom. Lui ne l'a pas fait, alors... Il me propose d'entrer si je le peux. Sans répondre, je m'exécute. Bien sur que je peux entrer, je vais bien. J'ai juste faillis me noyer, mais il m'a sauvé, alors inutile d'en faire toute une histoire. Je regardai un instant la pièce où je venais de pénétrer, puis me tournai-je vers mon sauveur avec un peu de curiosité je l'avoue.

« Vous êtes stagiaire depuis longtemps? »

Je le regardai attentivement de mes yeux émeraudes, cherchant déjà à tester s'il allait soutenir mon regard ou non afin de savoir à quel genre de type j'avais à faire.
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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptySam 6 Juil 2013 - 19:58


Alma ㄨ Nolan ㄨ  Poste de Secours


 La procédure est simple. Je dois essayer d’établir une conversation avec le blessé. Si celui-ci semble inconscient, je fais remonter sa tête et place mon oreille près de sa bouche pour entendre des respirations. C’est simple. En théorie, il n’y a rien de plus simple. Lors des exercices, j’étonné le professeur grâce à ma capacité d’appliquer et de comprendre les gestes à une rapidité incroyable. C’est comme ça. J’ai une mémoire photographie. Il suffit que j’observe ou lise quelque chose pour m’en souvenir dans les moindres détails. Enfin… C’est ce que je croyais jusqu’à aujourd’hui. J’étais persuadé de pouvoir ressortir les gestes avec la même facilité que pendant les entraînements. Sauf que ce n’est pas le cas. Être en conditions réelles me rend complètement dingue. Mes mains tremblent comme jamais. Ma respiration est trop rapide. Et mon taux d’adrénaline doit être au plus fort.
J’inspire profondément et me vide de mes poumons le plus doucement possible. Je souffle la moindre petite dose d’air cachée dans mes poumons. Je me fais la promesse qu’à la prochaine inspiration je serais capable d’agir normalement. Il faut traiter les situations de manière non-émotionnelle et totalement professionnelle. Je dois m’occuper de cette jeune fille. Je m’apprête à respirer de nouveau. Je vais vérifier si elle est consciente.
J’ouvre à nouveau la bouche lorsque quelques sons s’échappent de sa gorge. « Hum… Jack… Non… ! » Elle est en état de choc et divague. Son corps prend immédiatement le relais. Elle se penche naturellement sur le côté pour cracher l’eau qui a pénétré dans son corps lors de la noyade. Je tiens avec douceur ses cheveux et examine rapidement son corps. Sa noyade pourrait être due à une blessure. Mes yeux glissent de ses pieds à sa tête. Elle ne semble pas s’être heurtée à un rocher. Elle ne présente pas les traces d’une brûlure de méduse surtout que les courants ne sont pas censés en apporter sur nos rivages en ce moment… Je me concentre alors à nouveau sur son visage. Elle a arrêté de tousser. Sa tête est pivotée vers moi. Je suppose qu’elle est en état de choc car elle m’appelle par un prénom qui n’est pas le mien. « Shht. » lui dis-je. Il vaut mieux qu’elle ne cherche pas à comprendre. Elle doit se reposer. Il faut vraiment qu’elle se remette de ce qu’il vient de se passer. Je suis prêt à lui expliquer calmement quand j’aperçois dans son regard une vague d’incompréhension et de panique. Elle enchaîne en me disant : « Vous... m'avez... sauvé?... Merci. » J’hoche la tête avec un léger sourire. J’hésite à lui dire que c’est un peu mon devoir et que c’est normal. Elle n’a pas à me remercier après tout. J’ai été là pour elle comme je l’aurais été pour n’importe qui. Par contre, je m’inquiète vraiment pour son état. Elle semble vouloir se relever. J’ai peur que le stress post-traumatique lui fasse oublier ses douleurs. C’est ce que l’on nous apprend durant le stage de sauveteur en mer. Souvent, après avoir subi un choc, les blessés n’ont pas conscience de leur douleur. Ils peuvent parfois vouloir partir. Il ne faut pas les laisser faire. Il faut les garder en observation au cas où les effets de l’adrénaline disparaissaient et qu’une douleur violente faisait son apparition.

« J'ai eu une crampe, je n'arrivais plus à revenir... J'ai paniqué ! Heureusement que vous étiez là... Vous... Heu... Vous êtes qui en fait? » Une crampe. Voilà la réponse à toutes mes questions. La vilaine crampe qui vous prend toujours quand il ne faut pas. Elle devait être drôlement loin pour ne pas avoir pu rejoindre la plage d’elle-même malgré la douleur. Et puis, qu’est-ce qu’elle faisait ici seule de toute façon ? C’est super dangereux de nager seul. Il faut au moins être accompagné d’une personne, même si celle-ci reste sur la plage, elle peut s’apercevoir que vous mettez beaucoup de temps pour rentrer. C’est comme à la montagne. Il ne faut jamais skier seul. Juste au cas où ! Si jamais vous vous blessez, qui vous ramène ? Vous devez attendre qu’une personne passe par le même chemin ? Avec un peu de chance j’aurais pu partir deux minutes plus tôt ce soir. J’aurais pu ne jamais l’entendre. J’ai envie de lui faire la morale mais je me retiens. Cette leçon, elle la recevra quand elle sera en pleine possession de ses moyens. Je ne veux pas l’assommer maintenant avec des reproches. Je l’ai sauvée, c’est le principal !
« Je m’appelle Nolan. Tu ne vas pas bouger, d’accord ? Je vais te prendre dans mes bras et t’emmener jusqu’au poste de secours. Je fais partie des secouristes stagiaires. Et même si tu penses que tu peux marcher jusqu’à là-bas, tant pis, je te porte ! » Je la regarde droit dans les yeux durant ce petit discours. Je lui souris brièvement puis passe mes bras sous son corps. « Hop ! Comme une princesse ! » J’essaye de plaisanter pour détendre un peu l’atmosphère. Je marche en direction de la cabine. Une fois sur place, je la dépose sur les marches. « Je te laisse pas partir comme ça, ok ? Je vais chercher mes clés et on va vérifier que tout fonctionne convenablement chez toi… » Je souris à nouveau et me dirige vers mon sac que j’ai abandonné plus loin. Je le récupère, sors les clés et demande : « Et toi ? C’est quoi ton petit nom ? » J’ouvre la porte du poste de secours et lui demande si elle peut entrer d’elle-même. Et par la même occasion, si elle en a envie. Je n’ai pas le droit de la forcer à quoi que ce soit. Cependant, il vaut mieux que j’arrive à la convaincre. Laisser un noyer s’éloigner comme ça, c’est inconscient. Et je sais que je me ferais tuer par George.


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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyMar 2 Juil 2013 - 22:48

Une énorme vague me recouvra, et c'est surement à ce moment là que je perdis connaissance. J'eus juste le temps de sentir quelque chose me tirer par le cou, puis ce fut le trou noir.

**

Je me revois enfant. Je suis dans le ranch familial, au Texas, devant un enclot d'entrainement. Aujourd'hui est un grand jour. Mon frère Jack m'apprend à monter à cheval. Je dois avoir 3 ou 4 ans. Il monte d'abord, puis me soulève et me prend avec lui, devant. Le cheval est énorme. C'est un pur sang. Il n'y a pas de selle. Mon frère me montre comment tenir les raines et démarre au trot. Je sens le vent dans mes cheveux. J'aime cette sensation. Je souris, heureuse.
Jack saute alors soudainement du cheval.

« Non, reste ! »

M'écriai-je, apeurée.

-Tu n'as plus besoin de moi maintenant, tu es une grand fille, tu peux y arriver seule...


**

-Mademoiselle, vous allez bien?

« Hum... Jack... Non... ! »

J'émis un grognement de mécontentement en hochant la tête, comme quelqu'un qui vient de se faire réveiller alors qu'il dormait à points fermés. Je reviens subitement à moi en sursaut, mais je n'arrive pas à ouvrir les yeux, ils sont bien trop lourds pour ca. J'essaie de respirer, et je suis soudainement prise d'une horrible toux. Je me penche sur le côté pour cracher de l'eau. Je n'arrive plus à respirer. Le goût du sel m'incommode. Je tousse jusqu'à en avoir mal à la poitrine. Mes yeux en pleurent. Ils arrivent enfin à s'ouvrir, et son éblouis. Je les laissent entre ouvert, pour m'apercevoir que je ne suis pas seule.

Quelqu'un est là, en face de moi. Quelqu'un qui m'a sauvé. Oui, je me souviens, j'étais en train de me noyer... C'est un homme. Je vois un torse, nu, bien battis...

« Aiden? »

C'est à lui que j'avais pensé aussitôt. Il se trimbale torse nu à longueur de journée, et il est toujours là pour sauver tout le monde. Mais je me rends compte en levant les yeux vers son visage que ce n'est pas lui. C'est un inconnu. Merde. Il me regarde. Il a l'air inquiet. Sur le moment, ca me fait un peu flipper. Je me regarde, j'ai toujours mon maillot de bain en place. Il n'a pas du abuser de moi. Je me sens essoufflée. J'arrive avec un peu de peine à articuler quelques mots à son attention:

« Vous... m'avez... sauvé?... Merci. »

J'essayai de me relever, mais cela m'était impossible. Je me sentais bien trop lourde, à bout de force. J'étais épuisée, encore trempée, du sable me collait partout. Je n'avais plus ma crampe, par miracle, je ne souffrais plus, c'était déjà ca. Cet homme en face de moi venait de me sauver la vie. Sans lui... Je ne préférais même pas imaginer ce qu'il se serait passer. Je venais de passer à côté de la mort. Durant un instant, cela me fit penser qu'au moins, ainsi, j'aurais peut-être retrouvé mon frère Jack. Puis je me rendis compte que non, je ne voulais pas mourir. Malgré tout. Je voulais vivre. J'étais jeune, bien vivante. Ma vie était devant moi, et je voulais en profiter. La vivre à fond.

Mes capacités commençaient à me revenir petit à petit, laissant la spontanéité qui me caractérisait me gagner. Je décidai d'expliquer ce qui était arrivé, pour le comprendre par la même occasion.

« J'ai eu une crampe, je n'arrivais plus à revenir... J'ai paniqué ! Heureusement que vous étiez là... Vous... Heu... Vous êtes qui en fait? »

Je ne connaissais pas du tout ce type, mais je lui étais reconnaissante. Je voulais le connaître, le remercier mais je ne savais pas comment pour l'instant.
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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyDim 30 Juin 2013 - 18:41


Alma ㄨ Nolan ㄨ  Poste de Secours


Pendant que les gars se changent, je continue d’observer la plage. L’agitation de la pleine journée est passée. L’endroit est désormais paisible. Je vois à deux cents mètres à ma droite un petit groupe de jeunes qui continuent à parler. Ils sont habillés et discutent sûrement une bière à la main. Nous ne serons bientôt plus responsables d’eux. La plage est surveillée selon des horaires stricts. Les gens ne sont pas censés y être en dehors de ces moments. Pourtant nous l’avons tous faits.
« J’y vais Nolan. Tu fermeras ? » me demande George, un homme d’une bonne trentaine d’année avec qui je bosse. J’hoche la tête. Nous avons tous les clés pour ouvrir et fermer le poste de secours. Normalement, c’est le responsable qui doit en être responsable. Mais George est cool. Il considère l’équipe comme des égaux et pensent qu’aucune hiérarchie n’est nécessaire. Du moment où nous faisons notre boulot, où nous sauvons des personnes en danger et où nous respectons ses décisions… Même moi, l’ex délinquant, j’ai toute sa confiance.

Je me retrouve ainsi seul. Un coup d’œil à mon portable me renseigne sur l’heure. Il est déjà plus 19h. Le ciel c’est un peu couvert. J’attrape mon tee-shirt blanc et l’enfile. Je souris en repensant à ce que me demandait toujours Anabella. « Pourquoi tu ne portes que des hauts blancs ? » Je lui répondais que j’aimais cette simplicité. Elle souriait et me disait que si je faisais ça c’était pour que l’on puisse apercevoir mes tatouages en transparence et pour me donner une apparence pure et angélique. Une apparence… J’avais finis un jour par enlever mes vêtements en lui demandant si elle me préférait ainsi…
Pourquoi est-ce que je continue de penser à elle ? C’est fini. C’est définitivement fini. Ça fait des mois que notre histoire a pris fin. Pourtant je suis toujours là à ressasser le passé. Pourquoi je ne suis pas comme ces mecs qui n’ont aucun sentiment ? Pour eux, jeter une fille ne pose aucun problème de conscience. Moi, je m’attache toujours un peu trop. Romantique ? Oui… Je dois avouer que je ne suis pas spécialement fier de ce côté de ma personnalité. Parfois ça me donne l’impression d’être naïf. Tout serait plus simple si je m’en foutais royalement. Je ne serais pas là, à repenser à une ex treize moi après notre séparation…

J’attrape mon sac, range mon portable et ferme la porte à clé. Je jette un coup d’œil au groupe de jeunes que j’avais remarqué un peu plus tôt. Ils sont partis. Parfait ! Je laisse une plage vidée de toute présence humaine. Il n’y a que le ballet incessant des oiseaux pour animer ce lieu si paisible.
Les mains dans les poches, la tête en l’air, je descends du poste de secours. Je marche sur la plage en direction du chemin menant au parking. Du sable pénètre dans mes baskets. J’ai tout simplement horreur de cette sensation. Je m’arrête un instant pour secouer mon pied lorsque j’entends un cri. Par réflexe, je tends l’oreille. Mon regard pivote immédiatement vers la mer. Je scrute les vagues à la recherche d’une personne. La voix se résonne à nouveau. « À l’aide !! Je me noie ! » Au même moment j’aperçois une tête sortir de l’eau.
Il ne m’en faut pas plus. Ce n’est peut-être plus l’heure. J’ai peut-être fermé le poste de secours mais jamais je n’hésiterai à aller porter secours. Non-assistance à personne en danger, vous connaissez ? Je laisse tomber mon sac dans le sable. J’enlève mes chaussures en toile en deux secondes. Je me mets alors à courir en direction de l’eau. Durant ma course, j’enlève mon tee-shirt. Je garde mon jean.

Mes pieds pénètrent alors dans l’eau. Celle-ci s’est rafraichie par rapport à cet après-midi. Je cours dans l’eau. Les genoux au-dessus des vagues, je mets en pratique les techniques que l’on nous a apprises. Je finis par plonger dans l’eau. Mes bras et mes jambes s’agitent dans le crawl le plus rapide de ma vie. Il faut croire que d’avoir un véritable enjeu et des responsabilités. Je suis le seul à pouvoir venir en aide à cette personne.
J’arrive au plus vite auprès d’elle. Elle… Je constate que c’est une jeune femme. Je ne me pose pas plus de questions. Je passe mon bras autour d’elle et commence à nager dans le sens inverse. Je fais en sorte de maintenir sa tête bien au-dessus de l’eau.
Nous arrivons enfin sur la terre ferme. Il faut maintenant que je constate les dégâts. Qu’a-t-elle ? Est-elle encore consciente ? A-t-elle les poumons remplis d’eau ? A-t-elle été piquée par une méduse ? A-t-elle besoin d’une couverture chauffante car elle est restée trop longtemps dans l’eau ? S’est-elle blessée contre un rocher ? Est-elle juste en pleine crise de panique ?
Des tas de questions viennent s’engouffrer dans mon esprit. Pendant quelques secondes, là sur le rebord de la plage, je suis déboussolé. Pris de panique, j’oublie tous les gestes de sécurité. Mais rapidement j’arrive à me ressaisir. J’inspire longuement puis mon concentre sur la victime. « Mademoiselle, vous allez bien ? »

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MessageSujet: Re: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyVen 28 Juin 2013 - 18:13

J'avais passé ma journée à la plage. C'était les vacances, et j'en profitais pour ne pas faire grand chose... Enfin, disons plutôt pour profiter de la vie. J'étais sortie avec des amis de ma confrérie. Enfin, amis, c'était un bien grand mot, je les connaissais comme ca, superficiellement, mais ca me suffisait. C'était principalement des mecs, parce que j'avais quelques difficultés à m'attendre avec les filles, bien que celles de ma confréries soient plus ouvertes et sympas que les autres. Le pire restait les Etas, je ne pouvais pas les voir en peinture. Bref, mes amis étaient repartis depuis un petit moment déjà, alors que moi, j'étais restée seule, dans la mer, en train de nager sur le dos en méditant.

Je pensai alors à mon ex meilleure amie, Arizona. Je m'étais pris la tête avec elle quelques jours plus tôt, parce qu'elle m'avait dit qu'elle voulait passer à autre chose. Elle voulait oublier mon frère, Jack, avec qui elle était sortie, mais qui était mort en voulant sauver Aiden... Je ne comprenais pas son choix. Je ne voulais pas qu'elle continue sa vie et soit heureux avec un autre. Pourtant, moi, c'était ce que j'avais fait. Mais j'étais égoïste, je voulais lui faire porter le poids de ce deuil dont je ne me remettrais jamais. Je lui en voulais, pourtant, quelque part, je me sentais coupable de ne pas avoir la réaction qu'une meilleure amie devait avoir. J'aurais du souhaiter son bien avant tout. Avant le mien.

Je fermai les yeux pour tout oublier. J'aimais sentir le mouvements des légères vagues qui me faisaient avancer je ne sais où. En fait, je m'éloignais de la plage, sans m'en rendre compte. Je n'avais jamais eu conscience du danger. Le soleil commençait à se coucher, il n'y avait quasiment plus personne. Peut-être qu'on m'avait oublié ici, sans me voir. Je m'efforçais de ne plus penser à Arizona, et pourtant, c'était plus fort que moi. Ca me travaillait bien plus que je ne l'aurais pensé, que je ne l'aurait voulu. Je la croisais souvent, dans la chambre que nous partagions, mais depuis, je ne lui avais plus adressé la parole. Je pensais même à changer de chambre si ca continuait ainsi. Le pire serait le jour où je la verrais dans les bras d'un autre homme. J'avais déjà l'impression d'être trahie, alors je n'imaginais même pas ma réaction. Un fossé s'était désormais creusé entre nous, et j'avoue que je me sentais plus seule que je ne l'avais jamais été.

Bon, finis de déprimer, je n'allais tout de même pas gâcher mes vacances avec ca ! Arizona m'avait lâché, elle ne méritait pas que je vienne m'excuser de quoi que ce soit. Il fallait que je m'y fasse. Je me remis droite dans l'eau. Je n'avais pas pieds. Je me rendis compte que j'étais assez loin du bord. Et mince, j'allais devoir nager tout ca, alors que j'étais assez fatigué avec cette journée à la mer. Je me mis en route pour nager, mais il me vint soudain une crampe horrible au mollet. Je sentais la douleur transpercer ma jambe, de telle sorte à ce que je ne puisse plus faire un geste. J'essayai de tendre ma jambe pour faire passer cette agonie, mais ca ne fit rien. Au lieu de cela, une vague arriva et me fit boire la tasse -très salée au passage, ce qui me fit faire la grimace.

Je me mis alors à paniquer. Je ne pouvais plus nager, j'étais très loin, il n'y avait plus personne...

« Au secours !! »

M'écriai-je paniquée. Ce n'était pas possible, moi qui savait très bien nager, je ne pouvais pas me noyer. Et pourtant, c'était ce que j'étais en train de faire.

« A l'aide !! Je me noie ! »

Criai-je encore une fois de toutes mes forces avant de boire une nouvelle fois la vague qui arriva de plein fouet. J'en eu dans le nez, ce qui était très désagréable. Je bougeai des bras comme une dingue pour garder la tête hors de l'eau, mais sans mes jambes, j'avais beaucoup de difficultés et je m'épuisais rapidement. Je fus alors engloutie par l'eau. Il fallait que quelqu'un vienne me sauver, et très vite...
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MessageSujet: And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma}   And the sun goes down. But it'll rise again tomorrow {Alma} EmptyVen 28 Juin 2013 - 13:29


Alma ㄨ Nolan ㄨ  Poste de Secours


Et voilà ! Nous sommes enfin en vacances. Tout le monde commence à déserter l’internat. Les étudiants rentrent chez leurs parents, ils partent dans les quatre coins du pays, voire même du monde, pour passer des vacances inoubliable. Moi, je n’ai rien de tout ça. Je n’ai pas de parents à visiter. Ma mère est morte il y a bien trop longtemps. Mais famille d’accueil m’ont plus traumatisé qu’autre chose… Je ne me vois pas sonner à la porte de quiconque avec ma valise et un sourire niais. De toute façon, je n’ai pas besoin de ça pour être heureux ou me sentir bien. Je suis adulte maintenant. Mais je n’ai pas l’argent pour me payer des vacances sur une île. Je n’ai pas les moyens de partir à Cuba, à New-York ou en Europe. Et j’ai encore moins envie de retourner dans mon pays d’origine.
Tout ce qui me reste à faire c’est travaillé. Je vais continuer à bosser pour l’année prochaine. Je continuerai mes footings matinaux, j’irais boxer, je me trouver des personnes avec qui faire du basket. Je ne vais pas passer un mois désagréable. Je n’aurais juste pas d’excellents souvenirs de vacances à raconter à la rentrée. Mais je m’en fous. De toute façon, je ne peux pas partir de la Floride.

Et oui ! C’est ça les joies d’avoir fait un séjour en prison. J’ai été chopé sur le territoire de la Floride. Ce qu’il s’est passé ? Je n’aime pas vraiment en parler. À l’époque, j’étais un adolescent rebelle. Ma famille d’accueil m’avait rejeté. Je devais partir de New-York et j’ai atterrit à Miami. C’était parfait. Avec Cuba on pouvait dealer un peu, on se faisait du fric. L’argent, la drogue… Tout nous montait à la tête. On a eu l’idée de braquer des villas. Vous connaissez Miami… Ici, y a pas mal de maisons plutôt extraordinaire. Notre plan, c’était de débarquer grâce à un bateau en pleine nuit. On pénétrait dans la maison. Généralement, à cause des alarmes, il fallait faire super vite. On avait des flingues… Mais ils n’étaient pas censés être chargés. C’était juste pour faire peur… Sauf qu’un jour ça a mal tourné. La propriétaire était chez elle. Mon pote à tirer… Elle est tombée au sol. Les flics sont arrivés super vite. On n’a pas eu le temps d’aller sur notre bateau. Le chauffeur était déjà parti. On s’est fait choppé…

Je regrette… Réellement. Je regrette tout ce qui a pu se passer. À l’époque, je ne réfléchissais pas. J’étais trop accro et j’avais besoin de m’affirmer. J’étais jeune et sans repère. Je passais mon temps à changer de famille. Je n’étais désiré par personne. J’étais trop vieux. J’étais trop difficile à gérer. Je crois que c’est pour ça que j’ai commencé à fréquenter les mauvaises personnes. Parce que dans ce genre de groupe, tu as une place et tu ne peux pas en sortir. Tu es cadré tout en étant presque libre. C’est plutôt étrange et difficile à expliquer. Mais grâce à cette bande, j’avais l’impression d’appartenir à quelque chose. Je n’étais plus simplement le gars que l’on accepte chez soi et qui un historique de toxico. C’est vrai, à partir du moment où ils savaient que ma mère était morte d’une overdose, ils ne me regardaient jamais de la même manière.

Mais j’ai compris. Ces deux années derrière les barreaux m’ont fait ouvrir les yeux. J’étais encore mineur, ce n’était pas de la prison comme on peut l’imaginer grâce film. Mais ça bouleverse l’ordre des choses. J’ai pu réfléchir à mon parcours. J’ai pu me ressaisir et comprendre. J’ai commencé à faire du sport. J’ai lu des livres, j’ai rattrapé mon retard scolaire. Et je suis sorti au bout de deux ans grâce à ma bonne conduite. Je suis désormais assigné à territoire. J’ai des visites hebdomadaires pour voir mon contrôleur judicaire. J’ai eu la chance d’accéder à un programme de réinsertion scolaire. Je suis à l’université. J’ai une confrérie… Je suis libre sans l’être vraiment pour autant.
Ça me va, je ne m’en plains pas non plus. On finit par s’y habituer.

Enfin, bref. J’ai dû me trouver un boulot pour cet été. Quoi de mieux que de travailler au poste de secours ? J’ai passé mon brevet de secouriste l’année dernière. Je suis sportif. Je peux aller facilement chercher quelqu’un en mer mais aussi appliquer les premiers soins. J’ai fait ça tout l’été dernier et je compte bien renouveler l’expérience cet été. En plus, ça permet de profiter du soleil et de voir quelques jolies filles en maillot de bain.

Du coup, j’étais là, assis sur ma chaise. Torse-nu, je croisais les bras en attendant de voir quelque chose se produire. Nous étions plusieurs dans la cabine. De temps en temps, un membre de l’équipe partait sur la plage pour vérifier que tout allait bien.
Le temps passe ainsi. J’attends d’être utile. Entre les mères qui perdent leurs enfants sur la plage, les petites coupures faites par les coquillages, on n’a toujours quelque chose à faire.
Mais aujourd’hui, ça a été plus calme. Le temps est passé. La journée s’écoule doucement. Il est temps de ranger toutes nos affaires.

Je suis le dernier à partir. En cette heure de début de soirée, les plages ne sont plus surveillées. Que peut-il bien arrivé ?
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