Une nouvelle aube pour une nouvelle vie ... [John Stark]

○ Age : 18 ans
○ Date et lieu de naissance : Né le 04 Mai 1995 à Londres
○ Classe : Senior year
○ Confrérie : Rho Kappa
○ Riche ou bourse d'étude ? Bourse d'étude

J’étais assise à une table au fond du bar et j’ai vu ce mec au comptoir un verre de whisky à la main, il était plutôt mignon, un brun de la vingtaine aux cheveux courts assez raides qui étaient relevés sur le devant, avec un joli profil malgré un visage qui semblait un peu fermé. Il avait fini son verre cul sec et se levait de son tabouret, c’est à cet instant que j’avais remarqué qu’il portait une chevalière et était plutôt grand, je dirais … 1m80. La chemise qu’il portait sur lui était assez près du corps pour que j’ai pu deviner des muscles plutôt bien dessinés sans pour autant que ça donne l’impression d’un mec  adepte de la gonflette. C’est au moment où il avait prit son manteau noir pour l’enfiler que je me rendais compte qu’il n’était pas vraiment le stéréotype du pilier de bar  mais plutôt celui du voyageur mystérieux de passage. A ce moment-là, il y avait eu un regard entre nous qui dura bien quelques secondes, le temps qu’il sorte la monnaie de sa poche pour payer son verre. Il avait de beaux petits yeux noirs qui lui donnaient beaucoup de charme mais derrière ce regard semblait se cacher une certaine tristesse, peut être avait-il des problèmes ? Quoi qu’il en soit c’était en le voyant sortir que j’avais regretté de ne pas avoir fait un bond de ma chaise pour aller lui parler, je voulais en savoir plus sur ce beau brun mystérieux qui dégageait quelque chose.  

Merde, voilà un bon mot pour résumer ces douze dernières heures.
Je me lève avec une migraine, la gorge sèche mais les idées assez claires, je pense que j’ai merdé cette nuit et que ça risque de me coûter cher je le sais.
Je jette un premier coup d’œil à mes mains qui sont légèrement ensanglantées  puis un autre autour de moi, un mec est assis sur le banc d’en face et m’observe, vous savez le stéréotype du type bizarre auquel personne ne veut avoir à faire avec sa tête de pédophile, ses tatouages de femmes nues sur chaque bras ,son cure dent en guise de déstressant et son air nonchalant propre à ce genre de type. Il ne me faut pas moins de 5 secondes pour analyser le spécimen, j’aime analyser les gens j’avoue. Bref, il ne m’intimide pas du tout mais je préfère détourner le regard, et c’est à ce moment qu’un gros lard en uniforme arrive et m’ordonne de sortir, je sors donc de la cellule et me voilà entrain de traverser les couloirs du commissariat, menotté, en passant bien évidemment et en évidence devant la terre entière pour au final me retrouver dans un bureau avec un homme qui détache enfin mes menottes.
«Assieds toi mon garçon. » m’ordonne-t-il.
Je m’exécute. Quelques instants suivants la porte s’ouvre de nouveau et une jeune femme vient s’asseoir à côté de moi sans décrocher un mot. A ce moment là n’importe qui sur Terre voudrait voir son avocat mais non, c’était Mandy, simplement Mandy. Une habituée du bar avec qui j’avais un peu discuté durant la soirée et qui a eu le malheur de se faire bêtement emmerder en priant un type d’arrêter de l’enfumer avec sa clope pendant qu’elle téléphonait dehors. Elle a le visage légèrement tuméfié et un air tristounet, je lui demande si ça va, elle me regarde, me sourit légèrement et me répond timidement que oui.
A cet instant le policier s’exclame « Bien, nous pouvons commencer. »
Il se met à nous relater  tout ce dont il a eu vent à propos de ce qu’il s’est passé hier soir en sortant du bar, nous acquiesçons, il nous dit par ailleurs que notre caution a été payée par le père de Mandy et que nous somme donc libre à partir de maintenant. En sortant du commissariat on me remet mes effets personnels, mon portefeuille, mes clés, mon mp3, mon paquet de clopes ainsi qu’une chevalière présente dans ma famille depuis longtemps représentant un loup. Par chance je n’avais pas mon poing américain fétiche sur moi ce soir là, doré avec des petites croix chrétiennes dessinées dessus, ah je l’adore celui-là. D’ailleurs heureusement pour ce guignol car lui ne l’aurait probablement pas apprécié et moi je n’aurais pas pu apprécier ma liberté fraichement retrouvée. Néanmoins même sans ça il a prit cher le gus, je peux remercier mes longues années de pratique du muay thaï.
Je ne suis pas bagarreur dans l’âme, mais voir une fille se faire emmerder ça me fou les nerfs en vrac, je ne regrettais pas d’avoir éclaté la gueule de con de ce mec même si je savais que ce nouveau départ dans un pays loin du mien ne se passait pas aussi paisiblement que je l’aurais souhaité. J’aime la tranquillité, le calme, écouter de la musique paisiblement en regardant le monde défiler, sentir la brise sur mes joues, entendre la pluie battre, voir un beau lever de soleil et apprécier la douceur du crépuscule d’un soir d’été … Hier soir j’ai plutôt entendu le chant des sirènes et le son des bières se brisant contre le béton sans parler de l’odeur de sang qui s’en suit évidemment. Mais bon j’aime aller dans des bars et m’enfiler des verres de whisky et des shots donc j’assume. Très psychologique, trop psychologique comme mec, pourquoi je m’acharne toujours à essayer de comprendre le pourquoi du comment, d’ailleurs je n’ai pas beaucoup d’amis et c’est en partie à cause de ça je pense … Puis cette scène dans le bar, est-ce que j’aurais pu l’éviter ? Je ne crois pas, puis pas un seul autre mec aurait bougé son petit doigt contre cette armoire à glace comme je l’ai fait. Des lâches, comme la plupart des hommes, ils se contentent de regarder ou alors ils agissent dans le seul but d’obtenir une récompense en nature, en l’occurrence la récompense ça pourrait bien être le petit cul de Mandy. Ceci dit je ne partage pas leur sens de l’honneur mais je les rejoins sur un point : quand on a du talent, on se doit d’en tirer profit.
A peine ma chevalière remise au doigt que cette putain de manie de la toucher régulièrement me revient, je range le reste et là Mandy sans que je ne lui ai rien demandé me fait un petit bisou sur la joue en me remerciant pour ce que j’ai fais hier. Je la regarde très rapidement du coin de l’œil, lui sourit timidement puis je m’empresse de sortir une clope pour m’en griller une car il faut dire ce qu’il en est, ne pas fumer pendant 12h m’avait presque filé des tremblements. Trop addict à cette merde.
A ce moment précis Mandy m’interpelle : « Hey tu sais que tu aurais tout intérêt à te foutre ta cigarette dans l’cul ? »
« Ouais je sais, ça commence à bloquer mon yoga. » lui répondais-je
Elle rétorque :  « Tu es un idiot John Stark, mais tu es aussi gentil et intéressant, tu trouveras sans nul doute ta place ici. »
Elle griffe son numéro sur un morceau de papier qu’elle me tend puis s’en va au loin rejoindre son père qui l’attend devant une limousine, sans doute travaille t-il dans un ministère, ou dans la mafia qui sait. Ces quelques mots trouvaient écho dans ma tête, j’aime quand les gens me disent ce genre de chose, ça prouve qu’ils me cernent un peu quelque part. J’en profite pour matter une dernière fois son joli pétard avant de me mettre en route. Sacré Mandy, qui sait on sera peut être amenés à se revoir bientôt. La seule chose à laquelle je pense à présent c’est à une bonne douche bien chaude bien méritée.

Home sweet fucking home ! ça fait du bien de rentrer chez soi.
A peine le pas de la porte passé que la guigne s’empresse de me courir dans les pattes avec son regard de merlan frit pour me supplier de lui filer à bouffer. J’ai appelé ce petit chat noir ainsi parce que j’ai trouvé ce pauvre matou dans une poubelle entrain de miauler à la mort et heureusement pour lui, ce n’est pas le chef du restau chinois d’à côté qui l’a trouvé en premier. Je m’empresse d’ôter mes vêtements et en allant vers la salle de bain je tombe sur l’arbre généalogique de ma famille, il est dessiné sur une sorte de papier en parchemin qui a franchement mal vieilli, certains noms ont étés quasiment effacés par le temps comme si d’invisibles langoliers grignotaient lentement mais surement le passé de ma famille. Tout en bas de l’arbre on y voit inscrit mon nom dans une encre encore vivace, celui de mes défunts parents ainsi que celui de ma grande sœur Arya.

Je me rappelle à présent mon enfance, une enfance plutôt heureuse jusqu’à mes 15 ans durant laquelle je n’ai manqué de rien. Mes parents en tant que descendants d’une famille noble d’Angleterre avaient hérités de certains biens, notamment de notre grande maison. Notre famille était très proche de nombreux rois qui se sont succédés à travers les âges et ce qui caractérisait mon nom était l’honneur, un honneur qui se transmettait de génération en génération à travers des objets, des récits, des histoires, et cette fameuse bague que je porte au doigt. Le loup qui y est représenté est l’emblème de la famille et lorsque j’étais petit, mon père aimait me conter les histoires des guerres qu’ont menées nos aïeux. Mon père … quand j’y repense était loin d’être l’homme d’honneur qu’il aurait dû être, nerveux de nature ça lui arrivait d’être violent avec ma mère lorsqu’il avait bu un peu trop de vin. C’était cependant un homme élégant, toujours soigné avec un poste à responsabilité et des revenus confortables mais qui ne lui permettaient que d’entretenir notre maison et de manger à notre faim. Ma mère, elle, était femme au foyer depuis la naissance de ma sœur, c’était une ancienne infirmière et une femme extrêmement droite, dévouée envers sa famille. Elle était assez protectrice envers ma sœur et moi tout en sachant nous laisser respirer et vivre notre vie, elle nous poussait à nous ouvrir sur le monde et aux autres, à faire ce qu’on avait envie de faire et elle nous a aussi inculqué l’envie de persévérer. C’est grâce à elle que je me suis mis à la boxe thaï dès l’âge de 8 ans, à 12 ans je participais à mon premier championnat et à 15 ans j’ai décroché un titre de champion d’Angleterre.

C’est d’ailleurs ce soir là que ma vie à basculé, le 29 Mai 2010 j’étais entrain de disputer la finale du championnat contre un irlandais qui avait des bras deux fois plus gros que les miens, mais il ne me faisait pas peur, ses mouvements étaient prévisibles et en 10 minutes j’étais sacré champion, je ressentais une grande fierté, le loup avait déchiqueté tous ses opposants et se dressait au sommet, j’étais honoré de par mon nom et de par ma personne à tout juste 15 ans mais ce bonheur fût de très courte durée … En cherchant mes parents et ma grande sœur en sortant du vestiaire je ne vis personne, c’est à ce moment que m’interpella mon coach qui venait d’avoir la police au téléphone. Ma famille avait eu un grave accident de voiture et seule ma grande sœur s’en était miraculeusement sorti. A ce moment là le monde s’était écroulé autour de moi, le loup redevenait instantanément un vulnérable louveteau, sans repères, sans pouvoir penser à ce qu’il allait devenir. Après quelques mois extrêmement difficiles durant lesquels nous enterrâmes nos parents, nous avons étés contraint de revendre la maison pour subvenir à nos besoins, nous sommes partis vivre dans une location en périphérie de Londres car nous étions jeunes, ma sœur tout juste majeure et avec de l’argent certes, mais de l’argent qu’on se devait d’utiliser sciemment.

Ma grande sœur … qu’aurais-je fais sans elle. Elle a toujours été mon ange protecteur depuis mon plus jeune âge, elle allait dans les pas de ma mère et devenait une très belle jeune femme épanouie du moins jusqu’à l’accident. Après ce tragique épisode Arya a commencé à changer, s’occuper de moi semblait devenir un fardeau peu à peu et toutes ces responsabilités c’était trop pour elle, elle se mit à chercher du réconfort dans les soirées alcoolisées, la fumette, les conneries. C’est d’ailleurs à cet âge là que j’ai commencé à fumer moi aussi. J’ai par ailleurs continué à pratiquer le muay thaï dans un petit club mais de manière beaucoup plus éparse quant à l’école je faisais de mon mieux pour réussir en me disant que le sport seul ne m’assurerait pas un avenir certain. Ma sœur quant à elle venait tout juste d’avoir son bac tant bien que mal et était entrain de réfléchir à son avenir bien qu’elle semblait paumée, comme moi d’ailleurs. Je n’étais pas un garçon très entouré, que ce soit par des potes avec qui passer du bon temps ou même malgré le fait que je sois mignon entouré de filles, un loup solitaire en somme. Plusieurs aspects de mon caractère expliquent cela mais la mort de mes parents et notre déménagement y ont surement joué un rôle déterminant.
Un soir en rentrant comme d’habitude, j’ai assisté à une scène que je n’aurais pas du voir, je l’ai surprise au lit avec un mec. Sur le moment j’ai été pris d’un étrange sentiment mélange d’excitation et de tristesse que je n’ai pas su m’expliquer, ma sœur le lendemain a tenu à ce qu’on en parle longuement et elle a bien vu que je n’avais pas pu compter sur les parents pour me parler de ces choses là, ni même que j’avais assez de tissu social pour avoir appris ça « sur le tas ». Elle avait décidé de réendosser ponctuellement un rôle d’exemple en m’expliquant de nombreuses choses sur le sujet puis elle m’a aussi avoué être inquiète, que vivre tous les deux nous empêchait d’avoir l’un comme l’autre la liberté de faire tout ce qu’on veut et de s’épanouir de nouveau comme il faut. On avait convenu qu’à ma majorité chacun se débrouillerait de son côté et que j’essaierais de ne plus empiéter sur sa vie et vice versa. A cette période le deuil s’atténuait un peu et j’ai commencé à vraiment m’intéresser aux filles. Etant assez mignon, plutôt sportif et malgré mes déboires scolaires j’étais plutôt intelligent donc je n’ai pas vraiment eu de mal à me trouver une copine. Elles se sont succédées sans que ça ne puisse durer plus de quelques temps à chaque fois, néanmoins affectivement parlant j’étais comblé mais ma vie sociale semblait bancale. Je n’avais pas vraiment envie de me faire de potes, et les filles je n’arrivais pas à construire une relation avec autrement qu’autour du sexe.

Lorsque j’eu ma majorité ma sœur s’en alla vivre ailleurs quelques temps avant moi, elle avait décidé d’arrêter de faire n’importe quoi et de surcroit elle avait rencontré un américain dont elle est tombée éperdument amoureuse. A présent elle était partie pour une nouvelle vie aux Etats Unis avec la moitié de l’héritage donc il ne restait pas grand-chose après ces 3 années sans nos parents et sans revenus. Cette séparation fut difficile mais nécessaire et avant de partir elle m’avait dit que si je travaillais bien je pourrais surement décrocher une bourse d’étude pour venir étudier là-bas. Quelques mois après mes 18 ans je décrochais une bourse d’études et je pu enfin partir pour le rêve américain moi aussi, y démarrer une nouvelle vie. Et aussi pouvoir revoir ma sœur que je n’avais pas vu depuis 6 mois et qui est censée me rendre visite bientôt en Floride là où j’ai vais devenir étudiant à la Wynwood High School.