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 Can't repeat the past [Emeric]

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MessageSujet: Re: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptyDim 8 Sep 2013 - 15:19



can't repeat the past.



Enfin, il s’était tu.

Perdue entre le murmure glacé du vent et les cris épanouis des enfants sur la plage, sa voix s’était éteinte, laissant place à un pénible silence. Un pénible et fugitif silence. Sa menace pourtant ne se fit pas longue ; le temps pour une goutte de flotter en suspension dans l’atmosphère, tout au plus. Une maigre seconde d’instabilité qu’ils gaspillèrent, esclaves de l’irrésistible magnétisme qui les encourageait à se dévisager en chiens de faïence. Prostrée sous le poids de sa défaite, elle jaugeait sa docile placidité, l’intangible mépris qui se muait sous sa peau et déformait chaque mimique de son visage. Figé dans son immobile raideur, il évaluait les plis de sa mâchoire tremblante, de son nez plissé, de ses poings serrés et la lutte que ses yeux semblaient mener contre ses glandes lacrymales. Il n’y avait pas de larmes pour souiller son visage mais la teinte impure de sa sclérotique autrefois immaculée trahissait sa faiblesse. Le garçon laissa s’échapper un reniflement satisfait. Machinalement, sa tête bascula sur le côté. La commissure droite de ses lèvres s’était étirée en un demi-sourire emprunt d’amertume. Il jubilait, balancé dans le sable du sablier qui ne s’écoulait plus. Mais à l’instant où sa grimace atteignit son paroxysme, à cet instant même où la goutte acheva sa valse mortuaire et s’écrasa sur la pelouse, le sable reprit sa course. Brusquement, le temps s’était recommencé de tourner ; maladroit et fragile, le timbre de Ginger s’était appliqué à balayer les oppressants barreaux de leur prison de mutisme.

Plus qu’il n’entendait, il comprenait. Il comprenait l’ambition étranglée de ce souffle boiteux qu’elle s’appliquait encore à expulser de ses bronches. Pleine de cette hargne dégueulasse qui jamais ne l’abandonnerait, elle espérait encore effleurer sa sensibilité. Mais au regard du vainqueur, cet égo mal placé qui rongeait son âme corrompue ne la rendait qu’encore plus pathétique que ce qu’elle n’était déjà. Une pathétique et misérable petite ratée. Noyée dans sa vague de désespoir, elle s’était agrippée à sa chair, lui vomissant sur les pieds les mots désarticulés d’une répartie pitoyable. L’animal sauvage qu’elle était se débattait si violemment pour échapper à son destin qu’il resserrait dans sa fougue les liens qui l’y enchainaient. Elle s’espérait mordantes mais ses crochets ne parvenaient à perforer sa peau et son venin glissait inlassablement contre son épiderme sans même un semblant d’affectation. Il pouvait la palper, cette haine qui étranglait son œsophage. Mêlée au ridicule d’un état de faiblesse dont elle ne parvenait à s’échapper, elle était devenue un mal invalidant et tout ce qui en ressortait était plat. Vide, pitoyable et plat. Elle le défiait encore du regard et, quelque part derrière la misérable étincelle d’orgueil qui animait ses pupilles, il vit qu’elle l’avait compris. Elle n’avait pas les mots pour le faire plier et sans doute ne les aurait-elle jamais. Une nouvelle expression de triomphe déforma la mâchoire austère de l’adolescent. Il connaissait le prix de l’humiliante frustration qui devait envahir l’Américaine et c’était précisément pour cette raison qu’il savait savoureux le prix de sa victoire.

- Je vais plutôt te laisser en tête à tête avec toi-même, je n'aimerais pas t'en priver plus...

Il releva la tête, épris d’une insolente fierté. Finalement, elle cédait. Ses joues empourprées se creusaient sous la morsure de ses dents. Elle était au bord de l’effondrement. Elle allait s’en aller, s’éteindre dans la foule, reprendre le masque de ces passants auxquels on n’accorde pas un regard et jamais plus il n’entendrait le timbre de sa voix, le son de son nom. Jamais plus il ne pourrait deviner ses propres traits au travers de son regard vitreux et le souvenir de ce qu’ils avaient été s’effacerait dans les méandres du temps. Il avait gagné. Définitivement.

- Mais avant...

SBLAM !
Elle était partie si vie qu’il n’aurait pu l’éviter. Sa main, brûlante rancœur, s’écrasa sur sa joue avec toute la violence qu’une femme pouvait recueillir en elle. Un instant, ses pupilles s’arrondirent sous l’effet de la surprise. Celui d’après, ses doigts avaient déjà happés ses poignets. Sévères, accusateurs, ses sourcils se froncèrent. Elle protesta piètrement, animée par un dernier élan désastreux. Il resserra l’étau de son piège. Derechef, ses iris dardèrent les siens. Sèchement, il posa le talon droit sur le sol, avança la gauche. À chaque mouvement, il réduisait l’espace qui le séparait encore de Ginger, et lorsqu’il fut si proche qu’il put sentir son souffle saccadé s’abattre sur son visage, il insista encore sur l’os de son bras. D’une pression continue, il l’amena toujours plus en arrière dans un mouvement nullement naturel pour ses articulations. Sous la résistance, il trembla, d’abord. Il continua de le tordre. Elle n’eut alors d’autre choix que de céder et de se laisser tomber à genoux pour éviter qu’il ne se brise. Glaciaux, muets, leurs regards se mêlèrent, encore. Au coin de ses cils, il pouvait désormais contempler quelques larmes suivre le sillon qu’elles s’étaient tracées malgré elle. Son regard ne s’était pas détourné du sien. Elle continuait à s’agripper, à s’acharner pour conserver une once de dignité, mais alors qu’elle croyait s’élever, elle continuait dans sa hargne de creuser toujours plus profond. Le temps d’un battement, son cœur se serra. Il la relâcha. Lentement, ses pupilles rongées par la défaite et rougies par l’amertume s’étaient muées en un miroir reflétant le souvenir d’un tableau disparu. Machinalement, il détourne le regard et lui tourna le dos.

- T’es malade.
- Je ne crois pas aux fantômes, Green.

Il haussa les épaules et mit un premier pas devant l’autre, s’apprêtant à la laisser seule, noyée dans l’indifférence.

- Et pour moi, ça fait déjà bien longtemps que tu es morte.

Et il l'oublierait, comme si jamais ils ne s’étaient rencontrés.


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MessageSujet: Re: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptyDim 18 Aoû 2013 - 22:55




Can't repeat the past

« - Je... »

Ce con ne savait même pas ce qu'il était en train de faire... Ça m'aurait étonné, tiens... Sa surprise fit qu'il me lâchait soudainement, me laissant quelques secondes de répit, titubant, crachant et récupérant l'air qui m'avait manqué jusque là. Je me demandais quoi faire en cet instant, je sentais que ce n'était pas fini, je l'avais poussé à bout, qu'est-ce que...

« - Qu’est-ce que tu t’es encore imaginé ? Que j’étais en train d’essayer de te tuer, c’est ça ? Pourquoi ? Tu veux que j’t’étrangle ? Que je te brise la nuque et que je jouisse en t’r’gardant crever à mes pieds ? C’est ça que tu veux ? Alors là ! »

Ça, j'aurais du le voir venir mais j'étais trop occupée à retrouver mon souffle. Il me fut aussi rapidement coupé à nouveau. Ce crétin avait bien plus de force lorsqu'il savait ce qu'il en faisait. J'étais à présent tenue par la nuque et...

« - Voilà, là ! LÀ ! Là je t’étrangle, pauvre conne ! Tu la sens la différence ?! Tu sens l’air te brûler l’œsophage ? Tes carotides battre de plein-pot pour lutter contre l’appel d’air ? Tes poumons se tordre sous la suffocation ? Tu le sens, là ?! Tu sens tout ça ? Tu comprends maintenant, ce que c’est, d’asphyxier ? Ou tu veux peut-être que je serre encore un peu plus ?! Comme ça, c’est assez ? Ou il t’en faut encore, juste pour voir si j’ai les couilles, c’est ça ?!

Plus d'air... Plus... Pas même la force de me débattre, mes mains tentaient de se frayer un chemin derrière le dos, essayer d'attraper celles du fou furieux... J'essayais de temps en temps de le regarder dans les yeux mais l'appel d'air me faisait quelque peu oublier ma fierté. J'aurais voulu lui cracher à la gueule, lui dire d'appuyer plus fort, je n'aurais pas pu, tout ce que je ressentais c'était un besoin vital de respirer et de me passer le visage sous de l'eau fraîche...

- Et là ? Tu crois toujours que je ne les ai pas, hein ? Combien de temps ? Combien de temps tu pourrais encore tenir avant que ton cerveau cède à l’évanouissement ? Quinze secondes ? Trente secondes ? C’est facile pour moi. Combien de temps avant qu’tu ne crèves ?! Quoi ? C’est toujours ce que tu veux ? Maintenant que tu sens la mort venir, t’as toujours envie d’crever ? C’est toujours ce que t’attends, hein ? RÉPONDS !! »

Cette fois, une de ses mains quittait la nuque pour m'agripper la mâchoire, me tenant bien fermement à peu de distance de son visage, encore un peu et c'était lui qui allait me cracher à la figure et là, il aurait de quoi bien viser. Mais il préférait jouer à l'intimidation par le regard. Peu de choses m'impressionnent mais ses yeux fixant les miens à cet instant précis, j'aurais donné n'importe quoi pour ne pas les voir.

« - Tu veux que je te dise, Green ? Tu fais vraiment pitié.

BAM. Lâchée de manière brusque. Cette fois-ci, je vacillais, si je ne m'étais pas tenue au premier pan de mur proche de moi, je me serais probablement retrouvée sur les genoux. J'étais donc saisie d'une toux des plus désagréables comme si on venait de me sortir de l'eau... J'allais reprendre la parole après quelques bouffées d'oxygène inspirées, j'allais lui proposer d'aller se faire voir en enfer mais, apparemment, il n'en avait pas assez fait. Pas assez dit. Non seulement je regrettais qu'il ait su pour Soijiro à cause de moi mais je regrettais lui avoir adressé la parole et l'avoir provoqué ainsi mais...
C'était plus fort que moi.

« - Enfin. Comme je suis un chic type… C'était là qu'il fallait que je commence réellement à m'inquiéter. Des paroles aux abords sympathiques après ce qu'il vient de se passer, ça puait clairement, surtout venant d'Emeric. Tu voulais qu’on parle ? Parlons ! Comment vont tes sœurs ? C’est vrai, je suis curieux de savoir. Elles vivent encore chez toi ou elles sont parties ? Comme Eva, Maeko et ‘Jiro. Comme moi. …Dis-moi, Ginger ? Tu ne t’es jamais demandé pourquoi, au bout du compte, tu étais toujours celle qui se retrouvait seule ? Tu n’as jamais cherché à comprendre pourquoi, dans l’histoire, tu n’avais jamais tenu un autre rôle que celui de la boniche de service dont on n’s’inquiète que quand on a besoin d’elle ? Celle qui, en réalité, laisse royalement indifférent et dont les états d’âme n’intéressent personne ? Ni de prétendus amis… ni la famille. Amis, quels amis, d’ailleurs ? Du temps des Players, t’étais déjà seule quand j‘t’ai trouvée. Ensuite ‘Jiro avait Maeko, Eva ses mômes, moi j’avais ma vie. Et toi ? Toi, quand ils sont tombés, qui t’est resté ? Pourquoi t’as fui Miami, hein ? Parce que t’avais peur de comprendre la vérité ? Peur de comprendre qu’en réalité, tu n’as jamais compté pour personne ? Mais qu’est-ce que t’as cru ? Qu’en changeant de vie, les gens changeraient, eux aussi ? Que tu trouverais quelqu’un pour t’aimer, pour te choyer ? Que subitement tu deviendrais quelqu’un, une personne comptant pour une autre ? Mais ma pauvre Ginger, regarde-toi ! La vérité, c’est que tu laisses indifférent. On t’oublie aussitôt que tu tournes le dos. Ca a toujours été le cas et ça ne changera pas. Parce que tu n’es rien. Tu n’inspires rien. Tu n’inspires rien et tu ne vaux rien.

On y était, l'étranglement moral. La gorge nouée. Les yeux qui piquaient quelque peu. Le ventre retourné. Je n'avais pas ressenti autant de malaise depuis des mois et Emeric avait un sacré don pour remuer tout ça en quelques secondes. C'était prévisible et j'avais tendu la perche pour me faire battre jusqu'au sang. Tout ce qu'il me disait était vrai à quelques détails près. Parfois je voulais croire que je devais compter au moins un peu pour quelqu'un, c'était très certainement pour ça que je portais toujours plus ou moins volontaire pour aider mon entourage. Les retrouvailles de Soijiro et Maeko, l'hébergement de mes sœurs, de Min Yeon et Sumire, devenir chef de confrérie... Au fond, j'avais juste l'envie d'être remarquée comme la nana sympa dont on a besoin, c'était pathétique d'être à ce point en demande d'attention... Je me donnais envie de vomir en y pensant. Je n'étais ni plus ni moins qu'une gosse en manque d'affection alors que je passais mon temps à jouer les fières jeunes femmes qui n'ont besoin de rien ni personne pour vivre.

En fait, t’es un peu comme une traînée. Quelques « bonjour », quelques « ça va », juste pour le plaisir de se faire sucer. Mais quand on se rend compte qu’il y a mieux ailleurs, on n’y réfléchit pas à deux fois. Comme on dit dans ces cas-là, « adieu ! », « hasta la vista ! », « auf wiedersehen ! ». Goodbye. Et c’est sans parler de tes projets ! Tout ce que tu entreprends s’effrite avant même que tu n’puisses espérer une réussite. Misses Green, la reine du fiasco ! »

Sa version de voir les choses était encore moins ragoutante que la mienne et l'entendre de sa bouche était pire que tout. Moi qui, il y a encore une demi heure, espérais naïvement pouvoir renouer le contact avec lui, j'étais plus écœurée que jamais. Je me donnais la nausée mais lui, lui me faisait l'effet d'ovaires qui se déchirent, d'intestins qui s'entremêlaient tels des serpents se mordant la queue à l'infini, son regard perçant et son ton glacial, la fumée dégueulasse qui s'échappait de sa cigarette, j'avais envie que tout cela disparaisse, qu'il finisse engouffré dans les flammes. Et moi, je me voyais déjà passer des mois entiers planquée sous ma couette à établir une liste énorme de choses qui ne vont pas chez moi... Il avait raison, je ne faisais que foirer...

« - Un proverbe dit : dans votre vie, tout ce que vous ferez sera insignifiant, mais il est très important que vous le fassiez quand même. T’aurais du te contenter d'la première phrase.
- C'est bon ? T'as fini là ? T'es satisfait, j'espère ? Tu t'enregistrais pendant ta tirade ? Parce que ce serait dommage de ne pas te la repasser en boucle pendant tes plaisirs solitaires. Oui, je suis sûre que tu en as aussi vu que tu sembles t'aimer davantage que n'importe qui d'autre. Je peinais à me contenir, mes yeux commençaient à se faire de plus en plus humides mais l'eau restait encore en suspens à la base des cils inférieurs. Je me sentais bouillir à la fois de rage, de tristesse mais aussi un peu encore à cause du manque d'air que j'avais subi un peu plus tôt. Ma fierté, elle, me poussait à user de phrases vaines mais toujours un peu piquantes - enfin, là, plus tant que ça mais bon- , je me voyais mal lui dire clairement que j'étais complètement démolie, que je le haïssais de ne pas tenter une réconciliation ou quoi d'autre de moins hostile, que j'étais déjà plus bas que terre sans ses répliques cinglantes et que tout ce que j'aurais voulu c'était un putain de câlin. Je me sentais comme une sous-merde. Tout simplement. D'ailleurs, j'ai changé d'avis. Je vais plutôt te laisser en tête à tête avec toi-même, je n'aimerais pas t'en priver plus... Je me mordais l'intérieur des joues pour retenir mes larmes et de possibles reniflements. J'étais tellement hors de moi. J'allais partir mais... Mais avant... Je ne pouvais définitivement pas lui tourner le dos sans lui signifier un tant soit peu l'effet qu'il m'avait fait. Vivement ma main droite vint se plaquer contre sa joue mais je n'étais évidemment pas assez rapide pour éviter qu'il n'attrape mon bras. Son regard pesant, encore... Quoi ? Tu pensais que j'allais partir docilement... C'est bon, lâche moi, là. » La dernière phrase était sèche mais à la limite du marmonnement tant je serrais les dents. Je finissais même par me mordre la lèvre inférieure, mes yeux rouges fixant ceux d'Emeric.

© charney

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MessageSujet: Re: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptyLun 12 Aoû 2013 - 2:30



can't repeat the past.



« V... Vas-y ! »

Sous l’épiderme hostile de ses phalanges distales, Emeric pouvait sentir avec précision la crispation grandissante des muscles sous-hyoïdiens de l’Américaine, jauger tel le marionnettiste maître de son pantin l’effort qu’ils devaient fournir afin d‘animer son larynx et d’en laisser s’échapper un son. Bel acharnement pour de maigres résultats. D’un timbre maladroit, il l’entendit balbutier quelques bribes de syllabes mal construites. Les sourcils plissés, il la dévisagea avec dureté. Des mots qu’elle employait, il ne déchiffrait rien d’autre que son entêtement. Elle ne l’écoutait pas. Fidèle à sa ridicule nature, elle n’était pas prête à se résigner. Alors si pour elle ces envolées de notes avaient un fond, lui n’en discernait que la forme, gêne qu’il brûlait d’étouffer pour un savoureux silence. Instinctivement, il entrouvrit la bouche pour lui commander de se taire mais aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres. Trop crispée, sa mâchoire nuisait à la phonétique. Les dents serrées, il laissa alors simplement ses ongles rafler la chair d’acier et transporter dans leur valse mortuaire des débits de peau embrasée. Rien n’y faisait pourtant. Le marbre de ses émotions semblait indestructible ; sur ses lèvres colorées, quelques mots rampaient à nouveau. Le garçon se raidit, réaction machinale, et si ses doigts n’avaient été ancrés si durement dans les épaules de la fille, il aurait sans doute plaqué les paumes de ses mains sur ses tympans. Pourquoi ne se taisait-elle donc pas ?  P… Subitement, ses sourcils s’arquèrent. Les yeux ronds, il déglutit, desserrant de manière imperceptible son étreinte. Les mots, ces mots qu’elle avait marmonnés… Finir. A quoi avait-elle fait allusion, en employant ce terme ? Quel travail était-il censé terminer ? Dans un coin de son esprit, une funeste mélodie lui soufflait la réponse mais il n’avait pas envie d’y croire.

- ... Je…

Habité par une violente incompréhension, l’adolescent se figea brutalement. Son sang s’était glacé. Lentement, gravement, ses pupilles glissèrent sur les pouces qu’il maintenait coincés contre les carotides de Ginger. Sous le voile fragile que constituait sa peau, il pouvait sentir le sang y affluer, mené par les battements affolés de son cœur. Désemparé, il entrouvrit la bouche. Il n’avait jamais eu la volonté de l’étrangler. Au creux de ses lèvres, les mots se bousculaient, mais aucun ne semblait en mesure d’exprimer son désarroi. Délaissé par les sons, il tenta alors de secouer la tête et de lever les mains, témoignage de son innocence, mais son corps tétanisé semblait lui aussi l’avoir abandonné. La peur lui était grimpé à la gorge et l’étouffait chaque seconde un peu davantage. Mais alors qu’il bataillait intérieurement pour la chasser, elle se remit à parler. Le venin, comme injecté par les paumes qu’il brûlait d’éloigner, avait perverti son larynx et en ressortait sous un flot infecté de rogues propos. Sa mâchoire se contracta. Il le savait. Chaque son, chaque syllabe, n’avait en réalité qu’un objectif : le faire exploser. Et plus que la profondeur de l’insulte, c’est ce qui acheva de l’écœurer. Le nez plissé, il retint un instant son souffle, irrité. Non. Il n’avait jamais eu la volonté de l’étrangler. Pourtant, après tout ce qu’ils avaient partagé, après tout les moments qu’ils s’étaient échangés, c’est ce qu’elle avait imaginé. Ginger Green l’avait pris pour un meurtrier. Et non satisfaite de cette seule idée, elle le poussait à sombrer dans ce délire malsain. La révélation lui fit l’effet d’un violent coup de poing dans le sternum et la nausée qu’elle lui inspirait lui tordait les intestins. Ses mains tremblaient. Désormais, ce n’était plus seulement la haine qui trahissait ses pupilles glacées. Le visage féminin y était reflété en une sèche lueur de mépris. Froissé, l’étudiant avait esquissé une grimace proche du sourire sardonique. Un sourcil arqué, il renifla nerveusement et, les lèvres pincées dans un dernier rictus irrité, laissa sa tête basculer sur le côté. Ses sourcils se froncèrent, soulignant avec amertume son regard plissé.

- Qu’est-ce que tu t’es encore imaginé ? cracha-t-il, visiblement offusqué. Que j’étais en train d’essayer de te tuer, c’est ça ? Pourquoi ? Tu veux que j’t’étrangle ? Que je te brise la nuque et que je jouisse en t’r’gardant crever à mes pieds ? C’est ça que tu veux ? Alors là !

Violemment, l’étudiant tourna ses mains. Ses paumes moites étaient désormais plaquées contre la peau de sa nuque.

- Voilà, là !

Forts de cet appui avantageux, les deux pouces comprimèrent alors avec hargne la naissance de son larynx. Si un peu plus tôt l’air n’y avait eu qu’un accès difficile, il lui était désormais impossible d’y pénétrer.

- ! Là je t’étrangle, pauvre conne ! Tu la sens la différence ?! Tu sens l’air te brûler l’œsophage ? Tes carotides battre de plein-pot pour lutter contre l’appel d’air ? Tes poumons se tordre sous la suffocation ? Tu le sens, là ?! Tu sens tout ça ? Tu comprends maintenant, ce que c’est, d’asphyxier ? Ou tu veux peut-être que je serre encore un peu plus ?!

Sèchement, l’Allemand joignit le geste à la parole.

- Comme ça, c’est assez ? Ou il t’en faut encore, juste pour voir si j’ai les couilles, c’est ça ?!

Il s’exécuta.

- Et là ? Tu crois toujours que je ne les ai pas, hein ? Combien de temps ? Combien de temps tu pourrais encore tenir avant que ton cerveau cède à l’évanouissement ? Quinze secondes ? Trente secondes ? C’est facile pour moi. Combien de temps avant qu’tu ne crèves ?! Quoi ? C’est toujours ce que tu veux ? Maintenant que tu sens la mort venir, t’as toujours envie d’crever ? C’est toujours ce que t’attends, hein ? RÉPONDS !!

L’une de ses mains lâcha prise pour happer la mâchoire de la fille. Sauvagement, il claqua la seconde sous sa mandibule, immobilisant ainsi son visage. Défiant, il planta ses pupilles dans les siennes.

- Tu veux que je te dise, Green ? Tu fais vraiment pitié.

Il avait articulé ça froidement, maintenant son visage bien en face du sien pour qu’elle ne puisse détourner le regard. Une seconde, deux secondes, trois secondes. Il brisa le contact, repoussant rudement le pantin en arrière. Prise dans une quinte de toux, elle vacilla. Sans doute n’avait-elle alors en tête que l’appel brûlant du besoin d’oxygène. Il croisa les bras, l’observant immobile un instant. Mais à peine sa voix recommença-t-elle à claquer dans le jardin qu’il sortit de sa poche une cigarette.

- Enfin. Comme je suis un chic type…

La plaquant entre ses lèvres, il l’alluma et tira un coup dessus avant de reprendre.

- Tu voulais qu’on parle ? Parlons ! Comment vont tes sœurs ?

Il haussa nonchalamment les épaules.

-  C’est vrai, je suis curieux de savoir. Elles vivent encore chez toi ou elles sont parties ? Comme Eva, Maeko et ‘Jiro. Comme moi. …Dis-moi, Ginger ? Tu ne t’es jamais demandé pourquoi, au bout du compte, tu étais toujours celle qui se retrouvait seule ? Tu n’as jamais cherché à comprendre pourquoi, dans l’histoire, tu n’avais jamais tenu un autre rôle que celui de la boniche de service dont on n’s’inquiète que quand on a besoin d’elle ? Celle qui, en réalité, laisse royalement indifférent et dont les états d’âme n’intéressent personne ? Ni de prétendus amis… ni la famille. Amis, quels amis, d’ailleurs ? Du temps des Players, t’étais déjà seule quand j‘t’ai trouvée. Ensuite ‘Jiro avait Maeko, Eva ses mômes, moi j’avais ma vie. Et toi ? Toi, quand ils sont tombés, qui t’est resté ? Pourquoi t’as fui Miami, hein ? Parce que t’avais peur de comprendre la vérité ? Peur de comprendre qu’en réalité, tu n’as jamais compté pour personne ? Mais qu’est-ce que t’as cru ? Qu’en changeant de vie, les gens changeraient, eux aussi ? Que tu trouverais quelqu’un pour t’aimer, pour te choyer ? Que subitement tu deviendrais quelqu’un, une personne comptant pour une autre ? Mais ma pauvre Ginger, regarde-toi ! La vérité, c’est que tu laisses indifférent. On t’oublie aussitôt que tu tournes le dos. Ca a toujours été le cas et ça ne changera pas. Parce que tu n’es rien. Tu n’inspires rien. Tu n’inspires rien et tu ne vaux rien.

La cigarette coincée entre ses dents, le garçon prit une nouvelle inspiration qu’il recracha en un nuage de fumée.

- En fait, t’es un peu comme une traînée. Quelques « bonjour », quelques « ça va », juste pour le plaisir de se faire sucer. Mais quand on se rend compte qu’il y a mieux ailleurs, on n’y réfléchit pas à deux fois. Comme on dit dans ces cas-là, « adieu ! », « hasta la vista ! », « auf wiedersehen ! ». Goodbye. Et c’est sans parler de tes projets ! Tout ce que tu entreprends s’effrite avant même que tu n’puisses espérer une réussite. Misses Green, la reine du fiasco !

À nouveau, il croisa les bras, un sourire agressif accroché au visage.

- Un proverbe dit : dans votre vie, tout ce que vous ferez sera insignifiant, mais il est très important que vous le fassiez quand même. T’aurais du te contenter d'la première phrase.


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MessageSujet: Re: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptySam 10 Aoû 2013 - 22:00




Can't repeat the past

« - NON ! »

Emeric était comme possédé. Un démon s'était emparé de son corps, ce n'était pas sa voix qui résonnait dans le jardin, mais celles de tous les fantômes que j'avais pu réveiller à ce jour. Je m'en voulais tellement à présent que la boule au ventre que j'avais pu ressentir plus tôt en le voyant semblait déjà un lointain souvenir. J'avais créé un monstre, je n'aurais probablement pas du tenter de lui parler mais, je ne pouvais pas fuir une nouvelle fois, non ? Nous n'étions plus des enfants, au bout d'un moment il fallait parler même si c'était pour se dire merde ou adieu. Je n'allais pas partir comme j'étais revenue et si ça ne lui plaisait pas, il devrait faire avec d'une façon ou d'une autre. En l'occurrence, il choisissait la manière forte...

« - Écoute-moi bien, petite pute, parce que je ne le dirais pas deux fois. Tout ce que je veux, c’est que tu dégages de ma vie. Dé-ga-ge-de-ma-vie. »

Si je n'avais pas la gorge aussi serrée, je rirais probablement nerveusement mais j'étouffais, ses pouces écrasant toujours plus, mon souffle se faisant limite en crachant... On arrivait au moins à une réaction de sa part, enfin ! Pas celle attendue même si je n'étais pas tellement étonnée. J'étais traitée comme n'importe quelle femme à ses yeux, un objet manipulable à souhait dans le meilleur comme le pire, finalement on pouvait se demander si ça en avait déjà été autrement auparavant. Je me rappelais les raisons du foin que je lui avais fait la dernière fois qu'il était passé chez moi, il se foutait de ce que je pouvais bien ressentir... Mais moi, n'avais-je jamais écouté Emeric en retour ? Je réalisais à quel point notre relation passée sonnait faux. De simples camarades de jeu(x). Mais cette rage qu'il me faisait passer, comme si j'avais pu avoir un quelconque impact. Oui, bon, le fantôme de Soijiro. C'était peut-être bien le seul déclic que j'aurais pu déclencher chez lui, du reste, il semblait indifférent... Que penser ? Dans tous les cas, j'étais coupable. Immonde.

« - Dégage de ma vie. Dégage de ma vie ! Dé-ga-ge-de-ma-vie ! Dégage de ma vie, dégage de ma vie, dégage de ma vie, dégage de ma vie ! DÉGAGE DE MA VIE !
- V... Vas-y ! F-f... Finis...»

Un sourire faussement provocateur se dessinait sur mon visage mais il était quelque peu tordu par la douleur. Je voulais le pousser davantage à bout, s'il devait me haïr... N'était-ce pas déjà le cas ? Au pire, c'était presque l'effet recherché, je préférais de loin cela à l'indifférence et puis, je ne voulais pas que la faute soit rejetée sur Soijiro, c'était moi l'éternelle gaffeuse.

« - T-t-t'as tell...e...ment pas d'couilles... Emer. T-t-t'en as jamais... eu autrr'...ment que pour... bapt...iser des... chiennes. T'auras ja-mais les c-couilles de f'nir c'que tu com...mences, tê-te de... bite. Je peinais à former des phrases, les mots m'arrachait les cordes vocales mais je n'allais pas lâcher le jeune homme si vite, je n'avais pas commencé pour abandonner, il fallait une conclusion à cette confrontation quitte à ce que j'en vomisse mes tripes, j'assumais la responsabilité entière de ce qui venait de se produire, je voulais en découdre et qu'importe, je ne savais plus quoi faire, je voulais... T'veux que j'dé...gage de t-t-ta vie ? Finissons cette discussion. Une fois pour toutes Emeric, fais quelque chose, ne laisse pas tout ça en plan. Sois un homme. Fais vite. Vite !Serre... Plus... Fort... C'ta seule... chance. »

© charney

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MessageSujet: Re: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptyLun 5 Aoû 2013 - 18:36



can't repeat the past.



Ce soir-là, le soir où il était mort, avait commencé comme tous les autres.

Dans son élégante robe rouge, Eva laissait ses iris ronchons balayer la pompeuse salle de jeu dans laquelle siégeaient patiemment les acolytes. Fidèle à ses habitudes, Maeko s’était faite discrète dans un coin reculé sous le regard peut-être trop pesant de Sojiro et la nouvelle recrue analysait scrupuleusement la scène, attentive aux faits et gestes qu’elle allait devoir ancrer dans ses manières. Quant à Emeric, il n’avait plus d’attention que pour la partie entamée, complètement immergé par les puissantes émotions que son corps réclamait depuis trop longtemps déjà. Rien en perspective ne laissait présager qu’une heure plus tard, un torrent de désastres balaierait violemment les coutumes que chacun avait crues immuables. Dans l’ombre pourtant, un Beretta 92. Le canon était braqué sur la silhouette juvénile du tricheur démasqué. La résilience ne pouvait calmer tous les maux d’un homme perdu. Aux faibles, seule la vengeance souriait. Alors, son indexe se contracta sur la détente. Accueillie par un bal de hurlements, la détonation tonna et, déterminée, la première balle fila. Vengeresse, elle perça la peau colorée et brisa la clavicule proéminente de l’asiatique, s’en allant se loger dans son épaule. Et tandis que l’Hispanique répliquait, armée du courage qui lui avait rarement fait défaut, l’Allemand s’engouffra en silence entre les pans de la porte d’entrée, fiancé de la fuite, fidèle à sa lâcheté, pour un éternel recommencement. Les Players s’étaient dissouts en même temps qu’avait retenti le premier coup de feu. Et lui, inerte, il avait vu se consumer entre les flammes noires du destin les fondations de son utopie, rongé par la morsure de sa belle-mère culpabilité.

- EMERIC !

Il avait envie de hurler à la mort, lui aussi. De s’époumoner jusqu’à couvrir la voix renégate, que sa tête se délivre ainsi de toutes les âcres images qui polluaient son esprit éreinté. Il brûlait de s’égosiller, que son souffle ulcéré pulvérise vers d’autres rives la couleur infecte de leurs mensonges et le timbre sordide de leurs jappements écœurés. Vociférer, brailler pour définitivement enterrer ces souvenirs loin de sa mémoire. Sous la pression de ses tempes, il sentait son âme lutter sauvagement pour préserver l’exactitude des illusions qu’il s’infligeait. Mais tout autour de lui agressait sa conscience et lui rappelait d’un ton amer qu’il avait depuis longtemps perdu la main. Le maître du passé en était devenu esclave et, embourbé dans sa toile de mensonges, il s’était fait victime de son plus beau piège. Pour s’en sortir, il n’aurait d’autre choix que de le désintégrer. La vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Elle le pousserait à plier.

- NON !

Bestiale, sa voix oppressée claqua bruyamment dans l’atmosphère. Il s’était retourné et en un même mouvement, ses ongles farouches s’étaient plantés dans la chair fiévreuse qui lui incendiait le bras. Sous l’effet crispant de la douleur, sans doute, Ginger lâcha prise. Les doigts de son bourreau happèrent alors ses omoplates dénudées, les pouces écrasés contre sa carotide. Sa cigarette roula à leurs pieds et, raidi par la nervosité, il resserra son étau de haine.

- Écoute-moi bien, petite pute, parce que je ne le dirais pas deux fois. Tout ce que je veux, c’est que tu dégages de ma vie. Dé-ga-ge-de-ma-vie. Précautionneusement, il avait articulé chaque syllabe, chaque son, pour que l’information résonne lourdement dans son crâne de crécerelle. Quant à son corps de bouc-émissaire, il était désormais ballotté comme un vulgaire pantin au rythme de ses exclamations.  Dégage de ma vie. Dégage de ma vie ! Dé-ga-ge-de-ma-vie ! Dégage de ma vie, dégage de ma vie, dégage de ma vie, dégage de ma vie !

Haineux, ses ongles s’accrochèrent encore davantage à l’épiderme moisi de sa peau gangrenée.

- DÉGAGE DE MA VIE !

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MessageSujet: Re: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptyJeu 20 Juin 2013 - 13:10

Can't repeat the past
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« - Urk ! Comme c’est… gris… et fade… et terne. J’ai jamais aimé la ville de Londres. J’sais pas ce que t’as été foutre là-bas... »

J'allais presque oublié ce don pour la blabla inutile, non seulement il était incapable d'entamer une discussion sérieuse mais il avait toujours cette maladie qu'on appelait la diarrhée verbale, à la différence que chez lui c'était contrôlé - du moins, c'était l'impression qu'il laissait - et j'en venais à regretter de l'avoir entraîné avec moi pour parler.

« - La bo-nas-se. C’est qui celle-là ? Je la mettrais bien dans mon lit.
- Tu sais quoi, tu n'as qu'à ret...
- ...mon anniversaire il n’y a pas longtemps. J… »

Son visage changeait soudainement d'expression, il semblait vouloir se concentrer davantage sur ce qu'il voyait sur l'écran, je le vis même cligner des yeux à plusieurs reprises comme s'il ne croyait pas ce qu'il voy... Là, je me rappelais d'une chose que j'avais omise dans le tableau, je n'avais certes aucun problème pour qu'Emeric fouille mon téléphone, mon ordinateur et avec une certaine réserve mon appareil photo excepté à l'heure actuelle où un ami commun était censé être mort. Au vu de la réaction d'Emeric, il était certain qu'il s'agissait de Soijiro sinon pourquoi aurait-il...

Il s'était redressé de toute sa hauteur, plus effrayant que jamais je n'aurais pu l'imaginer, la petite boule au ventre, qui était née plus tôt en songeant à ce que j'allais me prendre dans la gueule pour ma simple - ok, pas si simple - absence, avait bien plus que triplé de volume en un millième de seconde, je savais que mon oubli serait impardonnable, pas celui de révéler la vérité à Emeric, non, ça ce n'était aucunement à moi de le faire, mais celui de préserver ses yeux des photos compromettantes. Mes craintes se confirmèrent lorsqu'il envoyait mon téléphone à terre s'écrasant lamentablement en éclatant sûrement l'écran tactile par la même occasion. Mais ça, qu'importe, un objet cassé, c'était le cadet de mes soucis. Là; j'étais plutôt inquiète de voir l'allemand s'éloigner de moi à une allure trop rapide à mon goût. Sans attendre, sans regarder le Samsung, je me mettais à courir en sa direction, hors de question de le laisser partir une fois de plus, pas maintenant.

« - EMERIC ! Attends moi putain ! »

Arrivée à sa hauteur, essoufflée, je lui attrapais le bras, je savais que j'allais me prendre une claque, peut-être même sa clope dans la gueule, s'il le fallait, je prendrais tout aussi bien un coup de pied là, tout de suite. Je n'étais pas revenue en m'attendant à des embrassades, j'avais parfaitement conscience des conséquences de mon retour bien que j'en avais peur. Je crois bien que je n'ai jamais autant craint de perdre quelqu'un qu'aujourd'hui, car on pouvait dire ce qu'on voulait du blond, c'était avec lui - ainsi qu'avec Eva - que je gardais le plus de bons souvenirs.

« - Frappe moi si ça peut te défouler mais on doit parler ! »
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MessageSujet: Re: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptyMer 19 Juin 2013 - 17:46



can't repeat the past.



Les iris noisettes de la petite Américaine étaient à peine perceptibles sous ses paupières sévèrement plissées. Furieuse, elle avait l’allure du jack Russel hargneux et effronté prêt à aboyer devant le cruel alligator. Bien heureusement pour elle, de l’alligator, Ginger possédait avant tout le légendaire sang froid. Aussi ne releva-t-elle pas. Les petits bras maigrelets se croisèrent fiévreusement tandis que l’adolescente rejetait sa tête sur le côté, laissant sa longue tignasse blonde basculer le long de son épaule. Les lèvres pincées à l’image de son orgueil écrasé, elle haussa un sourcil, provocatrice. De toute évidence, le piquant de la remarque de Ginger l’avait froissée.

- Non mais pour qui elle se prend la pimbêche ? cracha-t-elle d’un ton étranglé, la susceptibilité à vif. J’suis peut-être pas la petite pute qui s’allonge au premier rendez-vous mais Emeric me courait déjà après qu’il ne connaissait pas l’ombre de ton visage, salope. Et en attendant s…
- Kiara, chérie…
- Ferme ta grande gueule, toi ! Ca nous fera des vacances. répliqua sèchement la jeune fille avant de reporter le brûlant de son attention sur la rousse. …si t…

Sans lui accorder le loisir d’achever ses explications, Emeric, qui se tenait derrière elle, encercla de l’un de ses bras dénudés la taille féminine, coinçant le bas de son visage dans le creux de son cou. De sa main libre, il plaça devant les iris colorés l’écran tactile du Samsung. Ainsi, il les forçait à observer ce qu’elle s’était refusé de l’entendre dire alors qu’il repoussait adroitement les intrusions intempestives de la propriétaire de l’engin, l’ignorant superbement. Sous ses yeux s’était dessiné le numéro d’Evangeline Rosebery. Machinalement, sa joue se colla contre les boucles d’or alors que son indexe s’approchait du bouton destiné à envoyer le fichier.

- Regarde. commença-t-il à expliquer à voix basse. Il me fallait juste une photo compromettante à envoyer à Evangeline. Et hop, j’envoie. Tu ne voulais quand même pas que ce soit ta jolie petite tête à la place, hm ? Je ne voudrais pas qu’elle te pourchasse dans toute l’école pour t’étrangler. Je tiens trop à toi, tu le sais bien. De toute façon, jamais je pourrais te tromper avec cette conne. D’un mouvement de la tête, il désigna son ennemie. Je l’aime pas. Alors tu me pardonnes ?
- Non.

Le timbre était sec mais l’Allemand n’y prit pas garde, embrassant prestement le cou à découvert.

- Mauvaise réponse ! Tu me pardonnes ?
- Non !
- Mauvaise réponse !
- Mais non !

Le rire de Kiara était cette fois à peine retenu. La victoire était proche. Mais avec elle s’accentuait l’agacement de Ginger. Autoritaire, elle s’était saisi du bras de celui qui avait été son ami et le tirait sévèrement pour le forcer à s’éloigner. L’étudiant laissa dés lors sa main glisser le long de la cambrure du dos habilement tracé pour ne l’arrêter qu’un temps sur sa hanche.

- Je sais que tu sais que je saurai comment me faire pardonner.

Sa main retomba lourdement le long de sa jambe. L’indésirable le trainait encore pour davantage d’isolement. Et lui, il se faisait volontairement lourd, la démarche cadencée par la maladresse d’un homme se déplaçant à reculons. Toute son attention était rivée sur la silhouette filiforme qui se mêlait peu à peu aux ombres, comme si elle était en cet instant la créature la plus précieuse qu’ait pu produire la nature. Alors, lui partageant l’une ou l’autre gestuelle envahissante pour la photographe, il improvisait un nouveau langage des signes. Je t’appelle, je t’embrasse. Et quand elle fut trop loin pour servir encore de prétexte à sa distraction, il se servit à nouveau du portable volé. Ainsi, comme elle en avait l’habitude, il faisait mine de ne pas écouter ce qu’il prenait pour des remontrances et des excuses mal placées. Comme si elle n’était qu’une silhouette fantomatique, le bourdonnement sourd d’un acouphène qu’on a appris à oublier. Comme si elle n’était rien de plus que la voix hallucinée de sa conscience. Sauf qu’il n’avait pas de conscience ; il n’y avait donc rien à entendre. Mais derrière son masque d’indifférence, pourtant, il analysait chacune de ses paroles afin d’en peser toute l’osée traitrise. Quant à elle ? Il savait qu’elle n’était pas dupe. Toutefois, il préférait jouer à celui qui ne savait pas. Comme avant. Parce que par sa faute, ils n’avaient plus rien à se dire et si elle ne le comprenait pas, il n’était pas la bonne âme qui le lui expliquerait. Pour lui, c’était comme s’il l’avait toujours méprisée. Tout le reste était enterré. Nonchalamment, il se laissait tomber sur un banc en bois, reposant sa tête contre le muret qui le surplombait.

- Urk ! Comme c’est… gris… et fade… et terne. J’ai jamais aimé la ville de Londres. J’sais pas ce que t’as été foutre là-bas mais c’était un très mauvais choix de voyage. En Europe, tu aurais pu choisir la Croatie, la France, l’Espagne ! Ou même ma schöne patrie ! Mais non. T’as choisi l’Angleterre. Enfin. Dans le fond, j’ai toujours su que tu étais un peu co… oooh ! La bo-nas-se. C’est qui celle-là ? Je la mettrais bien dans mon lit. Tu m’offres son numéro ? C’était mon anniversaire il n’y a pas longtemps. J…

Brusquement, il se tut. Sous son front plissé, ses sourcils s’étaient rudement froncés. Ses pupilles s’étaient arrêtées sur une image qu’il peinait à décrypter. Surpris, ses paupières s’étaient à plusieurs reprises refermées. L’hallucination pourtant ne faiblissait pas et dans le fond, il savait qu’il ne se trompait pas. Devant un cadre d’écœurante verdure, Maeko Matthews serrait dans ses bras ce qui aurait du être un corps en décomposition : Sojiro Hanazawa. Mais ses vêtements n’étaient pas en linceul et l’étincelle qui animait son regard trahissait la vie qui l’animait encore. Quant à la date… Brutalement, Emeric se redressa, dominant à nouveau l’Américaine. Dans ses iris azurés s’était d’abord mêlée l’incompréhension et il entrouvrit les lèvres pour articuler quelque chose. L’amertume néanmoins lui raclait douloureusement la gorge, telle une asséchante marée noire. Une vague glaciale de haine s’était abattue sur sa chair noircie. La douleur lancinante du téléphone entre ses doigts lui fit comprendre que tout son être s’était crispé. Les lèvres pincées, il respira un grand coup. Une fois, deux fois, trois fois. Violemment, le Samsung frôla l’oreille de Ginger avant de se heurter bruyamment à la pierre grise. Emeric fit alors volte-face, s’éloignant de la félonne d’un pas sec et empressé. Machinalement, il glissa sa main tremblante dans sa poche et en sortit nerveusement une cigarette. Callée entre ses dents, il l’échauffa par une petite flamme. Il aurait du le savoir. Il aurait du le deviner, en voyant apparaître son visage destructeur. Pourquoi s'était-il laissé approcher ? Ginger laissait toujours derrière elle un ouragan de désastres.


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MessageSujet: Re: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptyMer 12 Juin 2013 - 14:09

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...Je ne récupérerai plus l'usage de ma langue après ça.

« - T’es qui toi ?
- Personne.

Une voix de pétasse venant d'une nana taillée comme une pince à linge babillant une question inutile suivi d'un mot me signifiant clairement ce à quoi je m'attendais de la part d'Emeric, c'est-à-dire que je n'étais absolument pas la bienvenue, tout était prétexte à me faire fuir d'ici. Pourtant, je n'eus pas le temps de soupirer, de répliquer ou de faire un quelconque entrechat ridicule pour esquiver ce qu'Emeric s'apprêtait à faire. J'avais oublié à quel point je pouvais être petite face à l'allemand, je m'étais trop habituée aux normes asiatiques avec Min Yeon, Nicole, Jiro, Maeko, entre autres, tout comme je l'étais déjà auparavant avec la petite taille de ma cousine Alisa. Mais surtout, cela faisait bien six mois passés que je n'avais pas croisé le chemin du Kürschner.

« - Dégage sale pute, t’as pas vu qu’on était occupés ? »

Au delà de "sale pute", je n'entendais plus rien, cette gonzesse ne valait pas l'intérêt d'être écoutée. Je ne la connaissais pas et n'étais certainement pas là pour me faire insultée de manière gratuite, si quelqu'un devait balancer ces mots à l'heure actuelle, ça ne pouvait être que lui, le grand blond qui se saisissait de ma sacoche. Il se rappelait apparemment de l'endroit où je rangeais mon téléphone puisqu'il le prit sans mouvement d'hésitation. En temps normal, je lui aurais mis une tape derrière la tête pour lui signaler qu'on ne touchait pas au sac où mon reflex était rangé. Mais là, mes sens semblaient m'échapper, mon cerveau était au ralenti à cet instant précis.

« - Qu'est-ce que tu f...
- Deux-cent dollars que tu ne l’évites pas, celle-là.»
- Qu... »

Oh le con ! Ses lèvres sur les miennes, la dernière fois c'était moi qui en avait fait et gagné le pari, cette première fois où on s'était embrouillé à cause de la fête qu'il avait foutu en l'air avec ce connard de Seyton. Deux cent dollars qu'il n'avait pas pu éviter mon mitraillage photographique. Là, je perdais autre chose : la face. Celle-ci fut aussitôt claquée par la pimbêche qui servait certainement de cendrier à sperme temporaire à Emeric Toujours aussi peu exigeant quand il s'agissait de se choisir un passe temps, celui-là. Alors qu'il envoyait ce cliché volé à je ne sais qui, je m'adressais à la frustrée fruste.

« - Tu pourrais au moins frapper la bonne personne, je l'ai pas cherché ce baiser là. Faut croire que tu sais pas le satisfaire, s'il embrasse la connasse qui l'a viré de chez elle il y a plusieurs mois. »

Ah, ça réveillait de se prendre un coup sur la joue, j'avais bien cru que je ne récupérerai plus l'usage de ma langue après ça. À moi de réagir, nom d'un berlingot périmé. Mais à chaque fois que j'essayais de prendre mon téléphone, Emeric repoussait ma main.

« - Ok, vas-y, fais joujou avec mon téléphone mais viens par ici. »

J'attrapais le bras du jeune homme et le tirais vers moi tout en le conduisant un peu plus à l'écart pour ne plus avoir une spectatrice qui n'avait que pour seul talent celui de nous interrompre grossièrement toutes les deux minutes. Une fois éloignés du boulet, peut-être que nous pourrions avoir une vraie discussion. Et quand je dis vraie, je n'oublie pas de prendre en compte le facteur "Emeric et Ginger les deux handicapés des discussions sérieuses" que nous sommes.

« - Désolée pour ta donzelle mais maintenant que je te tiens, ce n'est pas pour en rester là. De toute façon, tu tiens mon portable, une raison de plus pour pas te laisser filer. Bon... Je ne sais absolument pas quoi te dire. Je sais juste qu'il faut qu'on parle... Hm... Je devrais déjà commencer par m'excuser mais c'est dur à faire surtout après la double claque que je viens de me prendre dans la tronche. Je pense que le mieux c'est de t'écouter cette fois. Je suis sûre que tu me réserves un stock de mots haineux depuis tout ce temps. Craches moi tout ça à la figure. Profites-en. »
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MessageSujet: Re: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptyMer 12 Juin 2013 - 12:43



can't repeat the past.



Il s’était fait si absent que ses pupilles en avaient oublié l’image flamboyante d’un paysage illuminé par de luminescents rayons d’or. Du vermillon, du magenta ou du lilas, il n’avait gardé qu’un pâle souvenir. Mais enfin, il était de retour et ses mémoires ternes se bigarraient de contraste. La chaleur du soleil avait retrouvé ses droits sur la péninsule américaine et l’astre incandescent en ornait le panorama d’un carnaval de pigments colorés. Du rouge, du vert, du jaune,... Toutes les teintes s’entremêlaient en un univers estival qui bientôt déjà devait orner les palettes des peintres. Les mains calées derrière sa nuque, Emeric rejeta la tête en arrière, aspirant une grande bouffée d’air. Sans détour, l’oxygène s’engouffra dans ses poumons goudronnés et lui chatouilla les narines, parfumé de l’essence des plantes qui fardaient de teintes pastelles le parterre du jardin des Rho Kappa. Rien au monde ne méritait d’être plus chéri que les premières lueurs de l’été dans un continent aussi gris que celui qu’était l’Amérique. Avec elles planait la sensation que les consciences s’éveillaient elles aussi à l’issue d’une trop longue hibernation. Celle d’Emeric Kürschner semblait d’ailleurs avoir gagné en sagesse -ou n’était-ce alors que les bienfaits de la mélatonine que suscitaient la clarté nouvelle du ciel ? Qu’importe. Le fait était qu’il n’avait pas fumé depuis près de douze heures et que cela relevait du miracle. Prodige, il se sentait dés lors pousser les ailes qui égayaient le dos des hommes de pouvoir. Ce jour-là, rien ni personne ne serait en mesure d’abattre sa volonté suprême. Tandis que se dessinait un sourire sur ses traits détendus, des lèvres féminines parfumées à la vanille s’écrasèrent à la naissance de son cou. Paresseusement, le garçon se laissa tomber sur la pelouse fraichement coupée, entrainant dans sa chute la silhouette élancée qu’il prit soin d’installer sur son torse. De leur appui dévalait une nuée de mèches bouclées entre lesquelles s’entrelaçaient pensivement les doigts mates de l’Européen.

- Ne change jamais de shampooing, c’est un ordre sérieux que je te donne.
- Elle ne risque pas de nous voir ?
- Hm ? Aucune chance, elle n’est pas sur le campus aujourd’hui et quand bien même, on est dans un endroit discret.

Elle, c’était Evangelin Roseberry, la petite amie d’Emeric. Et celle qui avec attention se dorait à sa place au soleil, c’était Kiara Cooper, une Eta Iota fidèle à la réputation de sa maison. Quant à l’endroit discret dans lequel ils étaient sagement allongés, il donnait en réalité directement sur la chambre de la soviétique, chambre que l’Allemand savait en réalité occupée par celle dont il aimait tant piétiner la dignité. Les iris parsemés de bleus se posèrent un instant sur la tête blonde de sa complice. La seconde d’après, ils dévisageaient les nuages molletonnés qui valsaient devant le ciel azuré.

- On sort, ce soir ?
- S’tu veux. C’est l’anniversaire de Jerry il me semble.

Bâillement. Il acquiesça faiblement tandis que ses prunelles aveuglées se voilèrent de ses paupières. Il n’avait jamais apprécié la prétention de Jerry mais dans le fond, cela avait-il de l’importance ? Il le savait, à l’issue de cette soirée, il pourrait enfin se taper la belle et désirable Kiara Cooper. Mais lorsqu’une ombre nébuleuse fonça sa vision masquée, il fronça les sourcils. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il découvrit la tête rousse pantoise d’une femme qui brusquement s’était donné pour mission de cacher le soleil et ses effets salvateurs. Les muscles de l’Allemand se crispèrent. Ginger Green. Elle aussi, elle s’était faite absente. Trop absente. Et c’était volontairement qu’il s’était appliqué à effacer son image de sa mémoire, comme s’ils ne s’étaient jamais rencontrés. A travers son regard, elle n’était plus qu’une pâle figure fantomatique perdue au milieu d’une foule animée de passants inconnus. Pourtant elle était là, à l’accoster, et lui brûlait d’envie de l’ignorer, de faire comme s’il n’entendait pas ses paroles intempestives et son timbre qui sonnait si arrogant après six mois de silence.

- T’es qui toi ?
- Personne. répondit Emeric en s’appuyant sur la paume de ses mains pour se redresser. Ainsi campé sur ses deux jambes, il dominait Ginger d’une bonne dizaine de centimètres. Animées d’une lueur froide, ou peut-être était-ce de l’indifférence, ses pupilles ne quittaient plus les siennes, prêtes à rendre la sentence aveugle destinée aux félons.

- Dégage sale pute, t’as pas vu qu’on était occupés ?

Premier avertissement. Les doigts masculins glissèrent machinalement sur l’une des poches de la sacoche charbonnée qui pendait autour du cou de l’intruse. La tirette s’enroula entre pouce et index et, ouverte, il en sortit un samsung immaculé. L’engin callée dans sa main gauche, il posa la droite sur l’épaule blanche de la rousse et se pencha vers son oreille.

- Deux-cent dollars que tu ne l’évites pas, celle-là.

Il n’y avait aucune intonation dans sa voix presque mécanique. Et à peine se fut-il décalé que ses lèvres se plaquèrent sèchement contre celles, légèrement maquillées, de la photographe. Mais cette fois, ce fut lui qui immortalisa la scène avec le téléphone fraichement emprunté. Lorsqu’il s’écarta, la réaction de Kiara fut immédiate. Sa main claqua violemment contre la joue de l’Américaine. Quant à lui, il envoya posément le MMS au numéro qu’il connaissait sur le bout des doigts.
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MessageSujet: Can't repeat the past [Emeric]   Can't repeat the past [Emeric] EmptySam 8 Juin 2013 - 0:49

Can't repeat the past
Ft. Emeric KÜRSCHNER

Fin des cours, fin des examens. Liberté !
Cet après-midi, je me balade dans le campus armé de mon tout nouvel appareil photo. Je mitraille un peu tout et n'importe quoi car pour une fois, ça n'a rien à voir avec les cours.

Rose voulait me retrouver aujourd'hui pour manger un bout en ville et je ne sais quoi d'autre après. Finalement, j'avais fini par accepter alors que je prévoyais de passer l'après-midi au bord de la plage. Nous nous étions dit que j'allais la récupérer dans le bâtiment de sa confrérie, les Rho Kappa. Je ne rappelais plus qui je connaissais d'autre dans cette confrérie mais j'étais persuadée d'avoir déjà entendu ce nom dans la bouche d'une ancienne connaissance.

Tout le long du chemin entre le campus universitaire et le bâtiment de la confrérie violette, je ne cesse de me demander qui a bien pu me dire qu'il en faisait partie. Eva ? Non, elle était Sigma Mu avant que je la connaisse. Maeko est Nu Zêta, Soijiro est Lambda comme moi...

Et là, j'arrive dans leur jardin, tombant pile devant la réponse que je cherchais depuis quelques minutes. Emeric.

« - Non d'un utérus crâmé ! »

Nom d'une interjection, oui. Emer, c'était donc lui. Donc les Rho Kappa, ce sont les sportifs, je note. Bon, voyons voir, on s'est pas parlé depuis plus de six mois alors...

« - Bon, je suppose que... On a jamais terminé cette conversation... Enfin je... Je suis pas douée pour ça. Bref, je suppose que c'est le moment ou jamais de causer. »

Sauf s'il décide de se barrer, me laissant en plan jusqu'à ce que je retrouve Rose vu que moi je peux pas me permettre de faire demi-tour. Ce ne serait pas étonnant vu que la dernière fois que l'on s'est vus je l'ai viré de ma maison en me retenant de pleurer. Pitoyable.

« - Finalement, oublie ça. »

Je me sentais atrocement stupide, je ne savais absolument pas quoi dire ou faire après tout ce temps. On était plus vraiment amis mais c'était difficile de se dire qu'on ne l'était plus en même temps. Il n'y avait aucune raison valable pour qu'on ne le soit plus en fin de compte. En fait, j'en savais rien, on n'en avait jamais fini avec cette dispute insensée. Quelque part, je pense qu'il n'a jamais vraiment compris ma réaction de ce jour-là.
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