« Je viens de Montréal. – Ah cool. C’était comment vivre dans un igloo ? » ♥ || Sophia

○ Age : 17 ans
○ Date et lieu de naissance : 20 mai 1996, à Montréal
○ Classe : Junior Year
○ Confrérie : Khi Omikron
○ Riche ou bourse d'étude ? Ni riche, ni boursière. Dans la classe moyenne.

« Pour son âge, Sophia est assez petite, ne mesurant pas plus d’un mètre cinquante cinq. Elle a gardé des traits juvéniles et il n’est donc pas rare qu’on la confonde avec quelqu’un de quinze ans, parfois même de quatorze. Sa peau est lisse, sans aucune imperfection apparente, sa période d’adolescente boutonneuse étant passée depuis longtemps et sa crème correctrice réalisant des miracles. La jeune femme a un teint pâle qui devient cependant plus hâlé en été. Même si ses amies étendent des tonnes de couches de fond de teint sur leur peau, elle ne peut s’y résoudre. Elle laisse sa peau respirer à l’air libre et l’apprécie mieux ainsi. Sa silhouette mince fait quelques envieuses, mais Sophia aurait apprécié avoir plus de courbes, cet attrait dont elle n’a pas hérité. Mises à part ses hanches, elle n’a pas une poitrine menue telle celle des autres filles de son âge, ni des fesses pulpeuses à la Nicki Minaj. Elle a du mal à assumer sa taille et il n’est donc pas rare de la voir vêtue de larges sweat-shirts qui cachent ses formes inexistantes. Ses yeux sont de ce même bleu qui caractérise l’eau glacé en hiver, de ce bleu qui peut parfois sembler argenté à première vue. Elle n’y applique ni eye-liner, ni fard à paupières. Elle les préfère au naturel, sans la moindre couche artificielle. Ses cheveux tombent naturellement en boucles sur ses épaules, de la couleur du miel vers la racine et virant au blond vers les pointes. Sophia les tire rarement en queue-de-cheval, sauf dans les cours de sports où le port de cette coiffure est obligatoire. Elle déteste l’aspect que donnent les queues-de-cheval à son visage rond. Cette coiffure semble l’étirer et le faire ressortir davantage, en lui donnant l’air d’être plus gros. C’est pour cela qu’elle aime bien les laisser détacher et sentir leurs caresses sur son visage lorsque le vent souffle dedans. Néanmoins, même si elle semble toujours geindre sur les défauts de son corps, il y a bien quelque chose qu’elle aime d’elle-même : son sourire. Un grand sourire qui s’étire sur de fines lèvres rosées parfois recouvertes d’un filet de gloss et qui laissent quelques fois apparaître des dents bien alignées et blanches grâce aux bons traitements des dentistes. Elle l’aime son sourire et elle ne l’échangerait pour rien au monde. »

« Elle est pansexuelle. Elle croit en l’amour véritable, peu importe si les êtres concernés sont du même âge, du même sexe ou de la même nationalité. Elle pense que si on ouvre son cœur, tout sentiment est bon, pur. Aucun amour ne peut être sale. Et c’est naïveté qui fait d’elle la personne sensible qu’elle est. Même si elle croit en des choses qui ne sont pas nécessairement vraies, Sophia est une fille intelligente. Ses amies auraient pu dire qu’elle avait un bel avenir devant elle avec tout ce qu’elle savait sur la vie, mais elle n’en a pas. Elle peut facilement nommer tous les états des États-Unis et les situer sur une carte vierge, mais elle ne comprend toujours pas comment le viol d’un cheval peut être légal et pas le mariage homosexuel. Pleins de petites questions la turlupinent toujours, mais c’est ce qui alimente sa soif de connaissances.

Si elle aurait des amis, Sophia les traiterait comme elle traitait sa mère. Toujours attentive, elle s’avérait être une très bonne confidente en qui on pouvait avoir confiance. Elle savait donner des conseils dans toutes les sortes de situations, même si elle n’était pas toujours certaine de leur efficacité. La blondinette semble calme au premier abord, mais elle devient rapidement une petite boule d’énergie pétillante quand on apprend à mieux la connaître. Néanmoins, lors des premiers contacts, elle reste timide, mais est tout de même adroite et franche avec les mots. Même si elle aime bien feuilleter des bouquins et écrire, perdue dans ses pensées, seule dans son coin, elle ne refuse jamais de sortir. Mais elle ne boit pas d’alcool. Elle n’en a jamais bu et n’a de toute façon pas l’âge pour en boire. Et puis, à quoi bon perdre des minutes de sa vie à être bourrer ou à se défoncer ? Elle ne manque jamais une occasion de sourire parce qu’elle reste convaincue que les gens qu’elle rencontre la jugent sur son physique et non pas sur qui elle est réellement. Et son sourire, d’après elle, est son meilleur atout. Pas besoin de montrer ses seins ou ses fesses. Pour être attirante, rien de mieux qu’un beau sourire franc.

Elle aime beaucoup les animaux et aime en prendre soin. Quand elle était petite, elle a eu un hamster pour un an et lorsqu’il est mort, ça l’a détruite. Puis, elle a eu une perruche bleue qu’elle avait nommée Milan et elle a su que serrer trop fort les petits oiseaux dans ses mains, c’était mauvais. Sinon, elle joue du djambé. C’est sa mère qui lui a appris. Elle a le sens du rythme et aime bien s’asseoir confortablement, fermer les yeux et se laisser aller au rythme de ses mains qui tapent sur la toile douce de l’instrument. Elle ne peut se résoudre à se séparer du petit anneau en or qui cercle l’annuaire de sa main droite, cadeau de la seule amie qu’elle avait à l’époque où le fait qu’elle était pansexuelle ne ruinait pas son avenir. »

« Sophia est née lors d’un 20 mai pluvieux en 1996, à Montréal, dans un vieil hôpital décrépi qui est tombé en ruines quelques mois après sa naissance. Elle a grandi dans un de ses quartiers pauvres qui environnent le centre-ville, là où tous les gens ou presque sont, aux yeux d’une gosse, soit des camés, soit des psychopathes, surtout le soir alors que les lampadaires ne fonctionnent pas et que seule la lumière de la lune illumine les visages mal rasés des gens qui trainent dans les ruelles. Sa mère aurait eu les moyens d’aller s’installer avec les autres gens de leur classe, mais elle ne cessait de répéter que c’était mieux de vivre dans la simplicité que de vivre dans une grande maison qui ne servirait pas plus que loft et qu’elle voulait conserver son argent pour pouvoir faire de grands voyages plus tard. Même si le loft dans lequel elle vivait avec sa mère était bien insonorisée, la petite Sophia ne pouvait s’empêcher de bloquer ses oreilles à l’aide de ses petites mains menues alors qu’à quatre ans, elle sortait toute seule du loft et entendait les voisins crier toutes sortes de mots vulgaires en tapant brusquement sur les murs. Elle n’a jamais compris ce qu’ils disaient, ni pourquoi ils faisaient tant de bruits. Elle savait uniquement que c’était mal.

Néanmoins, même si elle n’habitait pas dans un de ses quartiers parfaits qu’elle pouvait voir dans ses films de princesses, la jeune fille adorait y vivre. Même si ses voisins n’étaient pas les gens les plus fréquentables en ville, elle pouvait compter sur la présence de la personne qui comptait le plus pour elle : sa mère. Sophia entretenait une belle relation avec sa mère et même si elle s’entêtait à lui reprocher de ne jamais lui donner d’informations sur son père, elle l’aimait. Elle était le genre de femme que l’on admire. Elle réussissait à passer du temps avec sa fille même lorsqu’elle avait du boulot. Elle était ferme, mais aimante. Et aux yeux de sa fille, elle était la femme la plus magnifique de la planète. Grande, mince, comme sur les couvertures des magazines sur les kiosques dans les rues. Elle lui avait enseigné tant de choses. Elle lui avait acheté des livres imagés, des jeux instructifs, tout ce que Sophia appréciait. Elle aimait apprendre et ne cessait jamais de vouloir apprendre de nouvelles choses. Sa mère lui appris à parler très jeune, lui appris à écrire même si ses petites mains tremblantes avaient de la difficulté à écrire les lettres comme il le fallait et lui appris à lire toute seule les livres qu’elle aimait. Sa mère ne cessait de s’extasier devant la capacité à apprendre facilement de sa petite fille et elle la chérissait.

La rentrée à l’école lui brisa l’image qu’elle s’était faite du monde extérieur. Du haut de ses cinq ans, elle était rentrée dans la grande école du centre-ville et était sortie la tête basse. Les petites filles de son âge la rejetaient en voyant son allure, les petits garçons s’amusaient à tirer méchamment sur ses boucles dorées et les plus vieux se moquaient de cette petite fille au corps frêle et aux tâches de rousseur qu’elle était. Jamais elle n’aurait cru qu’aller apprendre à l’école serait aussi difficile, mais elle s’entêtait à essayer. Elle s’asseyait seule dans son coin, sortait ses crayons et dessinait des dessins pour sa mère, alors que tous les autres s’amusaient dehors. Elle adorait écrire des histoires et lorsque la maîtresse la grondait parce qu’elle n’écoutait pas les leçons qu’elle donnait, la petite cachait son cahier et continuait. Elle n’avait pas d’amis, mais elle le vivait très bien. Elle survivait à ses journées d’école qui s’étiraient grâce aux amis qu’elle se créait dans sa tête. Sa mère voyait bien que sa scolarité était difficile et que Sophia n’était pas bien entourée, mais elle ne réagissait pas car sa fille aimait l’école. Apprendre, c’était sa vie. C’était ce qu’elle préférait.

Tout se compliqua lorsque Sophia eut quatorze ans. D’une certaine façon, les gens de son école avaient appris qu’elle était pansexuelle. Être bi, c’était comme porter l’étiquette « Bizarre; différente ». Elle ne se sentait pas différente. Elle voulait simplement être comme les autres, être acceptée. Mais pour ceux de son entourage, l’homosexualité semblait être un sujet tabou, quelque chose que l’on n’abordait pas, à moins que ce soit pour dire que l’on était contre. Elle s’est faite rejetée, encore plus qu’elle ne l’était déjà. Et toute l’histoire se rendit beaucoup trop loin. Tout dérapa. Elle fut retirée de l’école, sa mère quitta son boulot, elles déménagèrent et coupèrent tout contact avec leur ville natale. Elles s’achetèrent une maison en Floride, avec une cours arrière qui donnait sur la mer, comme Sophia en avait toujours voulu. Sa mère ne reprit pas de travail et fit l’école à la maison à sa fille.

Ce n’est que plusieurs années plus tard que la mère de Sophia envisage réinscrire sa fille à l’école. Elle l’a vu progresser, redevenir la fille enjouée qu’elle était. Elle lui a appris ce qu’elle avait manqué, lui en a même appris un peu plus. Elle a fait le tour de plusieurs écoles, s’est informé sur les programmes, sur les élèves qui fréquentaient toutes les écoles, avant d’arrêter son choix sur l’école qui lui semblait le plus approprié pour sa fille. Wynwood High School. Un lycée à proximité qui offrait de bons programmes, avec des confréries qui incluraient sa fille et de bons professeurs. Elle n’avait reçu que des éloges et son choix s’était fait. Elle avait donc inscrite sa fille en fin d’année sachant que si ça ne convenait pas à Sophia, elle n’avait qu’à passer les examens, puis tout serait fini. Elle l’avait placé dans les Khi Omikron et n’espérait plus que Sophia soit d’accord avec le fait de retourner à l’école. Et sa fille avait été d’accord. C’est ainsi qu’elle était revenue au lycée, en espérant que son orientation sexuelle ne serait pas jugée et qu’elle ne redeviendrait pas la pauvre petite fille sans défense qu’elle était autrefois. »