Viens donc, petit polynôme factoriel ascendant... [Fini]

○ Age : 38 ans
○ Date et lieu de naissance : 6 juin 1974 à Miami
○ Classe : Professeur
○ Confrérie : /
○ Riche ou bourse d'étude ? /

« Il est vrai qu’Harold A. Mortgage ne paie pas de mines lorsque l’on pose pour la première fois un regard distrait sur sa personne. D’apparence plutôt joyeuse et innocente, il semble être le stéréotype même de l’homme équilibré, enjoué et proche des gens. Il est de grande taille sans être spécialement impressionnant, autour d’un mètre quatre-vingt-cinq, et il est clair que sa carrure ne lui permettrait pas à première vue de faire taire une bande de zouaves excités et bien décidés à chahuter un cours avant même d’en connaître le contenu. En réalité, son apparence physique jugée grossièrement par un adolescent prépubère désireux de montrer qu’il sait se rebeller pour impressionner ses congénères relèverait davantage du professeur à détruire plutôt que de celui à craindre.

Mais ce que ce petit idiot ignorerait, ou ne remarquerait pas, c’est qu’Harold aime particulièrement jouer sur son physique pour manipuler à sa guise le parterre d’ignorants qui lui sert tous les jours de public en classe. Doté d’un physique plus qu’avantageux et très loin du stéréotype du vieux professeur décrépit, il attire beaucoup l’attention de la partie féminine de ses élèves qui redouble d’efforts et d’attention pour se montrer irréprochable. Son regard est perçant et troublant, et constitue son arme favorite pour décontenancer son public. Son visage est difficilement critiquable mais parvient pourtant à montrer un air sévère lorsque sa patience est mise à rude épreuve.

Côté style, là encore, il tient à être toujours tiré à quatre épingles, ce qui peut parfois lui donner un air troublant d’ex premier de classe. Celui lui permet au contraire de maintenir une distance salutaire avec ses élèves, les rappelant à leur terrible condition d’êtres sans pouvoir, au moins durant son cours à lui. Il s’agit aussi de montrer qu’on peut entretenir une certaine image de marque et ce, même avec un léger salaire d’enseignant. »

« Cette allure est évidemment liée à un caractère plutôt sournois et à une intelligence hors norme. Harold ne veut pas réellement attirer l’attention sur lui, car moins on est visible, et plus efficace on peut être dans la traitrise. En tant que professeur, il n’est jamais tendre avec ses élèves, cultivant une fausse proximité avec certains d’entre eux sans pour autant les estimer réellement. Il est très rare qu’un élève l’impressionne et il a tendance à le faire savoir très facilement. Il aime cet amalgame bien connu dont il a l’habitude qui rôde entre admiration et haine dans les rangs de sa salle de classe. S’il ne tient pas à être véritablement détesté, car cela s’avèrerait souvent contreproductif, il reste toujours distant avec son public.

En classe, pas de quartiers. Si tu ne sais pas résoudre une équation, tu as de bonnes chances d’écoper d’une remarque acide qui te mettra mal à l’aise pour un moment. Après tout, pour un bon professeur, pas besoin de s’énerver et de gesticuler bêtement en postillonnant sur son auditoire : il existe des manières bien plus réjouissantes de faire preuve d’autorité, sans même se fatiguer. C’est la belle vie, parfois.

Cela lui vient sans doute d’un tempérament solitaire qu’il tient depuis sa jeunesse : il n’a jamais réellement aimé les gens, et il n’adore pas non plus le métier de professeur de mathématiques. Seulement, il a choisi de l’être par défaut, sans trop savoir quoi faire, et avec l’envie d’être respecté par ses pairs. S’il sait être terriblement intriguant, il sait aussi facilement se faire des ennemis à cause de son côté volontiers froid et très franc. Après tout, il faut bien compenser un faible salaire et un métier pas toujours génial par quelques humiliations d’élèves incultes et naïfs : voilà une bien jolie prime de fin de mois ! »

« 6 juin 1974, le petit Harold Apollo Mortgage voit le jour à Miami d’un père avocat et d’une mère professeur de mathématiques à Miami. Il a tout pour ne pas se sentir malheureux et ses parents sont tout ce qu’il y a de plus aimants à son égard. Il aura plus tard une petite sœur avec qui il s’entendra toujours bien malgré des chamailleries récurrentes mais sans conséquences.

Il est plutôt brillant à l’école, ce qui lui vaut pendant des années des remarques parfois acerbes de certains de ses camarades. Ceci dit, il parviendra toujours à rester dans une bulle protectrice qui lui permet aisément d’oublier les quelques tracas du quotidien. Le plus important est certainement un manque de vocation notoire et très handicapant pour son avenir. En effet, il n’a jamais eu la moindre envie de travailler en entreprise, de prendre exemple sur son père ou encore de s’investir dans le domaine médical. Rien ne lui faisait envie et s’il avait pu, il se serait bien contenté de rester toute sa vie dans l’oisiveté la plus totale. Ceci dit, l’intégration à la société étant primordiale et la mendicité peu recommandable, il décide à l’âge de dix-huit ans de s’orienter vers des études de mathématiques, matière élitiste et parfois ennuyeuse. Il est forcément appuyé par sa mère qui s’amuse de le voir emprunter la même voie qu’elle des années auparavant et qui ne lui déconseille pas ce métier.

Le diplôme d’enseignant en poche, il occupe quelques postes de professeur dans divers établissements, et ses cours sont souvent très remarqués tant ils sont déroutants : à la fois brillant et cassant, il sait toujours se créer une réputation aux petits oignons dans toutes les écoles qu’il fréquente. Il décide ensuite de se fixer à la Wynwood High School, qui jouit également d’une réputation particulièrement fleurie. Il espère ainsi y trouver quelques esprits brillants qu’il pourra enfin estimer, ce qui le changera du ramassis d’ignares qu’il a eu l’habitude de côtoyer jusqu’alors. Mais bien évidemment, il compte toujours se défouler sur les nombreux élèves qui seront hermétiques à sa noble matière et qu’il pourra martyriser avec plaisir. Un enseignant fort réjouissant, n’est-ce-pas ? »