You met me at a very strange time of my life. ~ Trent&Sho♥

Ce midi, j’ai prévu de me concocter un petit dîner Israélien. Les repas que mon père me préparaient me manquent, j’ai besoin de me sentir un peu comme chez moi. Je me suis levée tôt, je me suis habillée rapidement et je me suis dirigée vers le premier supermarché venu. Et me voici dans les rayons, à la recherche de tous les aliments dont j’ai besoin. Je me repère assez mal dans les allées, j’erre un peu au hasard entre les fruits et le popcorn.

Je ne sais pas même ce dont j’ai vraiment besoin. La cuisine, depuis que ma grand-mère est morte, je n’y ai pas vraiment touché. C’était notre petit truc à toutes les deux, nos après-midi à cuisiner pendant qu’Abel était à l’école et mon père au travail. Tout ce temps que je ne pouvais passer en cours, je l’ai mis à profit pour devenir une bonne petite femme au foyer. Mais même mon père sait que je ne le serai jamais. J’ai vécu trop de choses désagréables avec les hommes pour devenir leur épouse soumise. Je refuse de dépendre d’un homme, de lui devoir quoique ce soit. Et d’être à ses pieds. Le seul homme pour qui j’ai cuisiné, c’est Abel. Mais il ne compte pas comme un homme. C’est mon frère, mon ange gardien, l’homme de ma vie. Même à des milliers de kilomètres, il trouve le moyen de m’aider : il m’a envoyé la liste de ce dont j’avais besoin, et les recettes écrites par ma grand-mère des plats que je compte préparer. Et me voici au milieu de glaces aux fruits rouges, sans la moindre idée des rayons dans lesquels je suis censée me rendre.

J’arpente donc le magasin pendant près d’une heure, à la recherche de tous mes ingrédients. Une fois que je suis certaine de mon coup, je me dirige vers la caisse, où je dépose tout mon fatras. Samedi matin, il n’y a pas grand monde, j’ai de la chance. Je salue la caissière d’un signe de tête, mais elle m’ignore superbement. Je suppose que travailler ici ne devait pas être dans ses plans de carrière. Pendant qu’elle scanne mes articles, je cherche mon porte-monnaie dans mon sac à main. Mais impossible de le trouver. Je jette un œil à la jeune femme devant moi, qui ne semble même pas remarquer que je lui fais perdre son temps. Apathique, elle mâche son chewing-gum ; et moi je vide mon sac sur la caisse pour trouver mon argent. Je mets la main sur quelques dollars dans une des poches, mais je n’ai toujours pas mon porte-monnaie. Au bout de quelques minutes, quelqu’un me tape sur l’épaule. Je me retourne et m’apprête à m’excuser, mais devant celui qui me fait face, je ne peux rien dire. Je l’ai déjà vu plusieurs fois au lycée, et son charme me subjugue à chaque fois que je le croise dans les couloirs. Et je me retrouve face à lui, à ne pas savoir quoi dire. Je suis une gourde. Il me demande si j’ai besoin d’aide, et je me racle la gorge avant de lui répondre. « Quoi ? Hm, non, non merci. Je… je… ai des problèmes avec le dollar, je pas l’habitude. Désolée, pour te déranger, je me dépêche. ».C’est ce moment que choisi la caissière pour se réveiller de son état de sommeil avancé. Elle fait claquer sa langue contre son palais, lève les yeux au ciel et s’adresse au nouveau venu. « Elle a pas assez pour payer. Il lui manque 20 dollars. T’as qu’à payer pour elle, elle trouvera bien un moyen de te rembourser. .

Je lui jette un regard noir, surprise par son intervention. De quel droit demande-t-elle aux gens de payer pour les autres ? Je secoue la tête en regardant le jeune homme. « Je vais remettre des trucs, après je paye et je m’en vais. Je vais mettre pas longtemps ».. J’attrape au hasard des aliments sur le tapis, et m’apprête à repartir vers les rayons. Conne de caissière.